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Chroniques des activités scientifiques
Chronique archéologique

Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG)

Despina Chatzivasiliou, Ilaria Battilorio et Massimo Osanna
p. 207-240

Texte intégral

01. Athènes, Attique, Mégaride (Despina Chatzivasiliou)

Généralités

101.01 — Dans une monographie, l’A. étudie la relation entre les sanctuaires d’Artémis à Brauron, à Mounichie et sur l’Acropole d’Athènes. Elle compare les vestiges et les offrandes avec ceux provenant d’autres lieux dédiés à Artémis (comme à Halai Araphinidai). Sa réflexion s’articule autour de la structuration du territoire de l’Attique, entre la polis et la chōra, et revoit la centralisation du déroulement des cultes généralement décrite dans la bibliographie. Elle porte une attention particulière au déroulement du rite des arkteia des cultes en l’honneur d’Artémis pour arriver à la conclusion qu’il faut désormais éviter de projeter le culte de Brauron sur les autres lieux dédiés à Artémis en Attique.

D. Guarisco, Santuari «gemelli» di una divinità. Artemide in Attica, Bologne, 2015.

201.02 — L’A. propose une synthèse des sources textuelles et archéologiques et retrace les légendes associées à la bataille de Marathon pour étudier les modalités d’introduction du nouveau culte, dit agraire, de Pan au début du ve s. à Athènes. S’appuyant sur une nouvelle cartographie et des illustrations originales, l’A. refait la synthèse des données des sanctuaires de Pan à Athènes (au flanc N de l’Acropole — à côté de la Clepsydre ; au flanc S ; sur la colline des Nymphes ; à Ilissos) et en Attique (à Oinoé de Marathon ; à Phylé du Mont Parnès ; dans la grotte de Vari ; dans la grotte des Nymphes sur le Pentélique ; à Éleusis ; à Daphni). Si le culte de Pan est introduit à Athènes après la bataille de Marathon, il existait déjà à la fin du vie s. en d’autres endroits de l’Attique.

S. Neumann, « In den Höhlen des Pan — eine Untersuchung zu den Kulten in den attischen Panheiligtümern », in H. Bumke (éd.), Kulte im Kult. Sakrale Strukturen extraurbaner Heiligtümer, Rahden, 2020, p. 67–101.

301.03 — En 2017, à l’occasion du 1900e anniversaire de l’accession au trône d’Hadrien, le musée national d’Athènes, avec la collaboration de l’École archéologique italienne, a organisé une exposition avec des récits muséographiques alternatifs sur le culte de l’empereur romain. En échange de ses bienfaits, les Athéniens l’ont honoré comme Bâtisseur, Sauveur, Olympien et Panhellène, lui ont donné le titre de souverain éponyme et ont créé une nouvelle tribu, les Hadrianides. L’exposition rappelle aussi les grandes rénovations ordonnées par Hadrien comme celle du temple de Zeus Olympien, du sanctuaire d’Éleusis et bien d’autres.

M. Lagogianni-Georgakakou, « Αδριανός και Αθήνα. Συνομιλώντας με έναν ιδεατό κόσμο », AD 72 (2017) [2023], p. 3–8. https://www.hadrianandathens.gr/​en/​

401.04 — Les contributions de ce volume offrent des perspectives intéressantes sur les pratiques religieuses à Athènes avec une synthèse bibliographique et historiographique. Les processions jouent un rôle important dans les études, puisqu’elles représentent les liens entre la cité et les sanctuaires dits périphériques, comme la procession d’Athènes à Éleusis, dans un mouvement centrifuge et centripète ; ou la procession de la theōria vers Delphes (Pythaïs, décrite comme l’image de cité d’Athènes qui voyage), qui contribue à renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté. La procession est aussi décrite comme un dispositif multimédia qui emploie des accessoires, du matériel, des vêtements, etc., à des fins rituelles.

W. Friese, S. Handberg et T. Myrup Kristensen (éd.), Ascending and Descending the Acropolis: Movement in Athenian Religion, Aarhus, 2019 (Monographs of the Danish Institute at Athens, 23).

Athènes

Acropole

501.05 — Dans un ouvrage de synthèse, les A. éclairent l’histoire de l’Acropole, de l’âge du bronze jusqu’au xxie s. de notre ère. Les auteurs retracent le culte d’Athéna, décrivent l’usage des bâtiments aussi à l’époque chrétienne et ottomane et insistent sur l’imaginaire symbolique et politique du lieu pour la culture occidentale.

E.M. Moormann et J. van Rookhuijzen, De Akropolis van Athene, geschiedenis van een mythisch icoon, Amsterdam 2023.

601.06 — Des réunions et d’autres activités des groupes politiques de la cité d’Athènes avaient sûrement lieu sur l’Acropole d’Athènes, comme on peut le déduire d’après l’étude des sources épigraphiques des ve et ive s. surtout pour la tribu des Cécropides qui se réunissait dans la cour de l’Érechthéion.

D. Russo, « Assemblee sull’Acropoli di Atene: Dati e riflessioni », ASAA 98 (2020), p. 245–258.

701.07 — L’A. consacre une longue monographie aux cultes d’Athéna sur l’Acropole d’Athènes (Parthénos, Polias, Nikè, Hygieia, Erganè) et aux édifices dédiés, du viiie jusqu’à la fin du ve s. L’A. parcourt l’historiographie du thème et dresse le tableau des interprétations chronologiques des bâtiments qui ont précédé le Parthénon, ainsi que des édifices à l’emplacement de l’Erechtheion et de l’Archaios Naos. Elle fait également la synthèse sur la documentation concernant les agalmata et le xoanon d’Athéna, dans le contexte mythologique, historique, cultuel et rituel du site et de la polis d’Athènes.

M. Meyer, Athena, Göttin von Athen. Kult und Mythos auf der Akropolis bis in klassische Zeit, Wien, 2017.

801.08 — L’A. étudie le passage d’Athènes vers la démocratie par l’architecture de la ville. Dans le premier chapitre (« The Akropolis. Monuments and Military Dominance » p. 29–76), elle reprend le débat sur la localisation des bâtiments archaïques de l’Acropole (parmi lesquels les oikēmata, le temple d’Athéna Nikè, les Propylées et les autres entrées, les dédicaces en forme de monuments, etc.). La colline sacrée conserve son rôle fondamental dans les affaires religieuses de la polis, mais elle devient aussi un lieu de représentation de la nouvelle domination militaire des Athéniens et de leur expansion économique. L’A. propose de dater la construction du temple de « Barbe-bleue » (570–560) et du Vieux Temple d’Athéna (l’Archaios Naos, env. 500, avec la gigantomachie et les lions dévorant le taureau, sur la partie N de la colline, sur les fondations Dörpfeld) de l’époque des réformes de Clisthène. Dans la partie S, elle situe le pré-Parthénon (daté d’après 490) et émet également des hypothèses sur le financement de sa construction.

J. Paga, Building Democracy in Late Archaic Athens, Oxford, 2021. Voir aussi la note critique d’E. Greco, « ATHENAIKA II. Democracy and Organisation of Space in Athens. Grounds for Connection? », Pelargòs 3 (2022), p. 326–329.

901.09 — L’A. propose de localiser le « trésor » du Parthénon dans l’Érechthéion, sur la partie O du temple dit « des Caryatides », d’après une relecture synthétique des données épigraphiques, archéologiques et textuelles concernant les bâtiments de l’Acropole. Ainsi il passe en revue le Parthénon (dit « Grand Temple »), l’Hécatompédon, le portique des Caryatides, ainsi que les termes indiquant des espaces (comme opisthodomos) et la statue de culte d’Athéna Parthénos. D’après l’A., le « temple des Caryatides » n’était pas l’Érechthéion mais l’Archaios Naos rénové. À cet endroit était conservée une collection des biens précieux du sanctuaire, au moins depuis l’époque de Périclès jusqu’à Pausanias.

J. van Rookhuijzen, « The Parthenon Treasury on the Acropolis of Athens », AJA 124–1 (2020), p. 3–36.

1001.10 — L’A. consacre une monographie à la statue archaïque d’Athéna (musée de l’Acropole 625) attribuée à Endoios. Trouvée sur la pente N de l’Acropole dans les premières années de l’indépendance de l’État grec (1822–1824), la statue fut d’abord incorporée à un mur d’époque romaine (env. 270–300 ap. J.-C.) et ensuite remployée dans un mur turc du xviiie s. à l’extérieure de la porte N.

P.A. Marx, « Acropolis 625 (Endoios Athena) and the Rediscovery of Its Findspot », Hesperia 70 (2001), p. 221–254 ; Acropolis 625: The Endoios Athena. The Statue, its Findspot and Pausanias, Oxford, 2022.

1101.11 — Parthénon — Dans une étude financée par le « Parthenon Project Japan (Grant-in-aid for scientific research) », l’A. publie une synthèse bibliographique importante et trace les évolutions historiographiques de l’interprétation de la frise du Parthénon, pour proposer une nouvelle hypothèse de lecture. La frise du Parthénon est généralement interprétée comme représentant la procession des Panathénées. Or, l’A. étudie la frise comme un relief votif avec la représentation du sacrifice animal, qui suit un schéma assez standardisé afin de rendre publique la participation des contributeurs. Le sujet de la frise ne serait donc pas celui des Grandes Panathénées, ou d’une autre fête, puisque les donateurs n’étaient pas des participants. Par ailleurs, l’université des Arts de Tokyo a développé un projet de dessin en 3D des dieux olympiens de la frise du Parthénon, ce qui a permis une étude extrêmement détaillée des proportions et des détails des sculptures. Par cette pratique Rui Nakamura explique aussi l’influence que ces sculptures ont exercée dans les arts modernes au Japon.

T. Osada, « Rethinking the Parthenon Frieze as a Votive List of Dedicator, Recipient, and Beneficiary », JDAI,134 (2019), p. 1–51 ; R. Nakamura, « The Reception of Parthenon Sculpture in Modern Japanese Art Studies », in A.-B. Renger et X. Fan (éd.), Receptions of Greek and Roman Antiquity in East Asia, Leiden/Boston 2019, p. 454–465.

1201.12 — Brauronion Au musée de l’Acropole d’Athènes, dans la section consacrée au Brauronion, est exposée la statuette d’une petite ourse (no inv. Acr 3737). En marbre pentélique, de 45 cm de hauteur, probablement d’époque romaine, il s’agit d’un unicum de la représentation sculptée d’une petite ourse. L’A. parcourt l’historiographie du sujet pour évoquer non seulement les cultes associés mais aussi l’histoire des recherches et les publications concernées.

M. Pologiorgi, « Η Αρκουδίτσα της Ακροπολεως. Ιστορία ενός ευρήματος », AE 161 (2022), p. 51–65.

1301.13 — D’après quelques sources littéraires, une statue colossale en bronze du Cheval de Troie fut érigée au Brauronion de l’Acropole. L’A. interprète ceci comme une représentation de l’hégémonie athénienne sur la partie orientale de la Méditerranée : les Athéniens exagéraient ainsi le rôle qu’ils auraient joué dans la guerre de Troie et en Ionie en général.

M.R. Lefkowitz, « The “Wooden” Horse on the Athenian Acropolis », Hesperia 89 (2020), p. 581–591.

Flanc sud

1401.14 — Asclépieion Dans le cadre de l’institution moderne « Réseau international des Asclépiéia antiques », l’A. étudie les Asclépiéia les plus connus dans le monde grec, parmi lesquels l’Asclépiéion d’Athènes, sur le flanc sud de l’Acropole, où le culte arriva depuis Épidaure. Avec une nouvelle traduction de l’inscription du monument de Télémachos (IG II2 4961–4961 fr. a ; SEG 47, 232), l’A. met en contexte les sources textuelles et les monuments concernées. Des indications très précises sont données non seulement sur la date de fondation du culte mais aussi sur le parcours du dieu lors de son arrivée en Attique.

J. Jouanna, « Le réseau des Asclépiéia dans la Grèce classique », REG 133 (2020), p. 283–313.

1501.15 — Terrain Makrygianni — Les fouilles de sauvetage sur le terrain Makrygianni, au pied S de l’Acropole, en vue de la construction de l’arrêt du métro « Acropolis », ont mis au jour parmi d’autres vestiges des sections de rues. La Odos I (dir. NO–SE), qui commence au niveau du temple de Dionysos, fut aménagée au début du ve s. av. J.-C. et resta en usage jusqu’au viie s. ap. J.-C. Nombreux furent les réfections et les réaménagements sur le site qui ont systématiquement remployé les éléments architecturaux des constructions précédentes. En 1994, les fouilles de sauvetage ont mis au jour sur la partie SE de la route un relief avec fronton dédié à Asclépios (no inv. M 1434), en marbre pentélique (49 × 74,5–7,35 × 12 cm) daté vers 340–330 av. J.-C., trouvé en remploi. Sur la partie gauche du relief, Asclépios est représenté assis, entouré de quatre membres de sa famille, tandis que sur la partie droite du relief des fidèles, mortels, sont représentés à une échelle plus petite. L’A. procède à une description très détaillée du relief avec des parallèles iconographiques. Une autre base de relief avec inscription (no inv. M 1433), trouvée également en remploi au niveau de la canalisation, date du milieu du ive s. et provient d’une dédicace érigée sans doute quelque part au flanc S de l’Acropole.

M. Pologiorgi, « Αναθηματικό ανάγλυφο από την ανασκαφή στους νότιους πρόποδες της Ακρόπολης », AE 159 (2020), p. 255–285. A.P. Matthaiou et M. Pologiorgi, « Ἐνεπίγραφη βάση ἀναθήματος Γραμματείον / Grammateíon (Ελληνική Επιγραφική Εταιρεία) 9 (2020), p. 89–97 : https://grammateion.gr/​sites/​grammateion.gr/​files/​articles/​grammateion_9_2020_89–97_1.pdf

Agora

1601.16 — Les fouilles de l’Agora ont mis au jour une chytra en céramique, enterrée dans le coin arrière d’un atelier, qui contenait la tête et les pilons d’un jeune poulet et qui porte plus de 30 graffitis de noms, dont de nombreuses femmes et des noms inconnus par ailleurs dans l’onomastique de l’Attique. Le vase a été percé d’un gros clou en fer et enterré avec une pièce de monnaie sous le sol du bâtiment vers 300 av. J.-C. Au moins deux mains distinctes ont inscrit cinq groupes de textes sur la surface extérieure, ce qui suggère que ces rites étaient pratiqués en groupe. Cette malédiction élaborée pourrait avoir été provoquée par un procès, peut-être un conflit juridique entre des artisans associés au bâtiment. L’ensemble pourrait même avoir fait partie d’un dépôt de bûcher. Selon l’A., il s’agit sans aucun doute d’un assemblage qui appartient au domaine des pratiques rituelles privées et qui visait à « lier » ou à inhiber certaines facultés des personnes nommées. Cette découverte unique apporte de nouvelles preuves des pratiques magiques à Athènes.

J.L. Lamont, « The Curious Case of the Cursed Chicken: A New Binding Ritual from the Athenian Agora », Hesperia 90 (2021), p. 79–113.

1701.17 — Temple d’Arès Dans cette étude, 22 sculptures en marbre, trouvées sur l’Agora depuis les fouilles des années 1890 à nos jours, sont attribuées au temple d’Arès (à l’origine le temple d’Athéna de Pallène). Leur taille et échelle de représentation, le lieu exact de leur découverte, la technique de leur fabrication et les sujets iconographiques servent d’arguments pour cette attribution. Le fronton E représente Athéna et Thésée ; le fronton O Athéna (mais le sujet n’est pas complet). Les métopes représentent la victoire de Thésée sur les Pallantides (côté E) et une amazonomachie (côté O). Du côté E du temple, une figure féminine non ailée, probablement Hébè, servait d’acrotère, ainsi que deux Néréides chevauchant des dauphins. Du côté O on identifie à des acrotères deux Nikai ailées qui entouraient une figure féminine (peut-être Iris). La combinaison de nombreux arguments emmène les A. à dater le début de la construction du temple d’Arès/Athéna Pallenis juste après la pose des frontons du Parthénon (433/2) et sa fin d’env. 425, juste avant le parapet du temple d’Athéna Nikè (423). Lors de sa phase augustéenne, quand le temple fut transféré sur l’Agora, une figure sculptée d’Apollon intégra le temple d’Apollon Patrôos et fut remplacée par une statue d’Arès par Alcamène ainsi que deux autres sculptures d’Aphrodite.

A. Stewart, E. Lawrence, R. Levitan et K. Turbeville, « Classical Sculpture from the Athenian Agora, Part 3 : The Pediments, Metopes, and Akroteria of the Temple of Ares (Temple of Athena Pallenis) », Hesperia 90 (2021), p. 533–604. Cf. ChronARG (2020) 01.15.

1801.18 — Voie des Panathénées American School of Athens — En 2017 lors des fouilles de l’École archéologique américaine, un fragment d’autel circulaire fut découvert, décoré avec une frise dorique sur laquelle une partie de triglyphe est conservée et une métope avec un bucrane en relief et guirlande. Ce fragment correspond à l’autel circulaire trouvé in situ en 1973 (no inv. S 2525) au long de la partie sud de la Voie des Panathénées.

J. McCamp II, « Ανασκαφή στην Αρχαία Αγορά », AD 72 (2017) [2023], p. 28.

Ardettos

1901.19 — Colline d’Ardettos, Temple de Tychè Poleos — L’A. consacre une étude au temple de Tychè Poleos, construit sur la colline d’Ardettos, à l’époque d’Hérode Atticus au milieu du iie s. ap. J.-C., et qui donne sur le stade Panathénaïque. L’A. fait la synthèse des sources archéologiques et textuelles pour discuter le développement du culte de Tyché à Athènes. Une reconstruction du temple est proposée à partir des éléments des fondations et de l’élévation, à l’appui des parallèles architecturaux. La statue de culte chryséléphantine de la déesse nous est connue par les textes (surtout Philostrate) et le type iconographique peut être rapproché de celui de Némésis.

N. Cecconi, « Il tempio e il culto della Tyche Poleos ad Atene », AA 2 (2020), p. 271–299 : DOI : 10.34780/aa.v0i2.1027.

Céramique

2001.20 — Katia Sporn et l’équipe du DAI poursuivent l’étude pour la publication du matériel provenant de la fontaine B34 au Céramique d’Athènes, parmi lequel se trouvaient des tablettes de défixion, des monnaies et des objets en bois d’olivier, de genévrier et de pin.

Jahresbericht DAI Athen 2019, 13/12/2019 ; Chroniques des fouilles en ligne no 8493 : https://chronique.efa.gr/​?kroute=report&id=8493.

2101.21 — Sanctuaire d’Artémis Soteira — L’édifice identifié comme Hékateion par les premiers fouilleurs du site les années 1890 est en réalité attribué à Artémis Soteira et ses premières phases de construction datent de l’époque hellénistique. Si l’attribution à Hécate paraissait naturelle, en raison de la localisation du site au milieu d’un espace à caractère funéraire, le type iconographique de la statue d’Artémis se rapproche de l’Artémis Soteira. La stratigraphie est fortement perturbée et probablement les premières phases du sanctuaire n’étaient pas liées à des pratiques funéraires. Sous l’occupation macédonienne le site gagne de l’importance et change de caractère par rapport à la cité d’Athènes et tout le territoire de l’Attique.

C. Graml, The Sanctuary of Artemis Soteira in the Kerameikos of Athens, Wiesbaden, 2020.

Attique

Le Pirée

2201.22 — D’après certaines traditions, la victoire des Athéniens à Salamis (en 480) et à Cnide (en 394) étaient dues à l’intervention d’Aphrodite. Pour remercier la déesse, les Athéniens lui consacrèrent un sanctuaire sur le port de Kantharos. La documentation épigraphique indique que le culte en l’honneur de la déesse était pratiqué surtout par des communautés d’origine étrangère, installées au Pirée. L’étude replace l’histoire du sanctuaire dans son contexte cultuel et topographique.

C. Di Nicuolo, « Tra i Neoria e le Cinque Stoai. Il Pireo e Afrodite », Pelasgòs 2 (2021), p. 109–146.

Éleusis

2301.23 — Éleusis est capitale européenne de la culture en 2023 (ECoC) et de grands programmes pour le réaménagement du site archéologique et la rénovation du musée archéologique sont entrepris. Les collections du musée sont en partie restaurées et exposées par catégorie thématique.

https://archaeologicalmuseums.gr/​el/​museum/​5df34af3deca5e2d79e8c17d/​archaeological-museum-of-elefsina ; https://2023eleusis.eu/​.

C. Merkouri, « Το έργο της Εφορείας Αρχαιοτήτων Δυτικής Αττικής στην Ελευσίνα », Archaiologia 134 (déc. 2020), p. 100–109 : https://www.archaiologia.gr/​wp-content/​uploads/​2021/​11/​100–109_T134.pdf ; C. Merkouri, M. Ampati et E. Anesti, « Αρχαιολογικός χώρος: Ιερό Δήμητρας και Κόρης στην Ελευσίνα », Archaiologia 134 (déc. 2020) : https://www.archaiologia.gr/​wp-content/​uploads/​2021/​11/​110–144_T134.pdf.

2401.24 — L’A. étudie les aménagements pour l’eau à l’époque romaine dans le sanctuaire d’Éleusis : des fontaines, le Nymphée, un perirrhantérion, des bassins d’eau, le puits Kallichoron et autres constructions qui seraient des lieux d’étape pour le déroulement des rites, à l’extrémité occidentale de la Voie Sacrée et à l’intérieur du sanctuaire de Déméter. Ainsi, il explique comment ces aménagements forment autant de stimuli sensoriels, entre pratiques cultuelles publiques ou privées, et comment l’eau en général fut importante pour l’architecture religieuse et publique à l’époque romaine.

D.K. Rogers, « Sensing Water in Roman Greece: The Villa of Herodes Atticus at Eva-Loukou and the Sanctuary of Demeter and Kore at Eleusis », AJA 125 (2021), p. 91–122 (sp. 108–115) : DOI : 10.3764/aja.125.1.0091.

Côte Est

2501.25 — Brauron L’A. poursuit ses études des trouvailles provenant des fouilles de Papadimitriou dans les années 1960 au sanctuaire d’Artémis à Brauron (cf. ChronARG [2020] 01.41) avec la publication de deux offrandes portant une inscription. Un fragment de phiale en bronze (no inv. M 2436) avec l’inscription Ἀρτέμ[ιδι]… a été trouvé à l’E de la stoa des arktoi. Un poids de tissage en terre cuite (no inv. M 375), en forme de pyramide, a été trouvé dans la Maison sacrée à l’est du sanctuaire et porte l’inscription Ἀρτεμισία. L’A. la compare avec les autres poids du même type trouvés sur le site de Brauron et ailleurs.

M. Pologiorgi, « Δύο ενεπίγραφα αναθήματα από το ιερό της Αρτέμιδος Βραυρωνίας », AE 159 (2020), p. 77–89.

2601.26 — Marathon, Brexida, Sanctuaire égyptien L’A. a poursuivi les fouilles au sanctuaire égyptien de Brexida à Marathon dans le bâtiment B (espaces 24 et 25) et le côté O du bâtiment central, abîmé par des réaménagements lors des phases postérieures. Les trouvailles complètent les données des fouilles précédentes. Certains vestiges, surtout des lampes, témoignent d’une fréquentation du site aux iie et iiie s. ap. J.-C. Les tuiles (type laconien), des sections des murs et un orthokeramo avec l’inscription ΑΘΗΝΑΙΟΥ.

I. Dekoulakou, « Ανασκαφή στο ιερό των Αιγυπτίων θεών στον Μαραθώνα », PAE (2020) [2021], p. 1–11 ; (2021) [2022], p. 19–32 ; Ergon (2020) [2021], p. 11–13 et (2021) [2022], p. 14–17 ; Chronique des fouilles en ligne, no 15908 et 18467 ; cf. ChronARG (2020) 01.46 ; I. Dekoulakou, « Le sanctuaire des dieux égyptiens à Marathon », Bibliotheca ISIACA II, Bordeaux, 2011, p. 24–25.

2701.27 — Marathon, Grotte de Pan Des fouilles de sauvetage depuis 2012 ont repris les recherches menées les années 1950 sur le site de la grotte de Pan. Une étude préliminaire des trouvailles par les A. amène les chercheurs à interpréter le site comme un lieu de culte en l’honneur des Nymphes fréquenté depuis le viie s. Après la bataille de Marathon, Pan y est également honoré. Hermès, Cybèle et Artémis y sont ensuite attestés. De la céramique fine, des fragments de vases en verre, des bijoux, des monnaies, des petits objets en métal, des figurines, des tessons avec graffiti (par ex. ΤΟΙΠΑ : τῶι Πα[νί]) témoignent d’une fréquentation plus importante au ive s. avec des repas rituels, et probablement jusqu’à l’époque romaine). Des aménagements sont repérés aussi à l’extérieur de la grotte, mais pour lesquels nous n’avons pas d’autres parallèles en Attique.

J.J. Bravo III et A. Mari, « The Cave of Pan at Marathon, Attica: New Evidence for the Performance of Cult in the Historic Era », in S. Katsarou et A. Nagel (éd.), Cave and Worship in Ancient Greece, London/New York, 2021, p. 144–166.

2801.28 — Sounion, Temple de Poséidon À la suite de l’étude récente de J. Paga et M. Miles, publiée en 2016 (cf. ChrARG [2020] 01.36), les A. poursuivent les recherches sur l’architecture du temple archaïque de Poséidon à Sounion. La crépis et le plan du temple, les dimensions du péristyle (avec certaines colonnes sans cannelures, et dont les tambours portaient des bandes de réglage en creux) ainsi que l’entablement fournissent aux auteurs des indices de comparaison avec l’Archaios Naos de l’Acropole dont les proportions architecturales sont semblables. Il paraît aujourd’hui assez clair que la datation proposée par Staïs et Dinsmoor Jr des environs de 550 est trop haute et qu’il faut être d’accord avec la proposition de Paga et Miles qui datent l’élévation du temple archaïque des environs de 490. Si le temple fut détruit lors des guerres médiques, une grande partie de ses éléments a été remployée pour la construction du temple à l’époque classique.

C. Kanellopoulos et D. Scahill, « The Archaic Temple of Poseidon at Cape Sounion. A note on the architecture », Pelargòs 2 (2021), p. 51–60.

Îles Saroniques

Égine

2901.29 — Temple d’Aphaia — Les A. publient une étude sur la sculpture architecturale du temple d’Aphaia à Égine qui se fonde sur plus de dix ans de recherches. Les nouvelles observations et des comparaisons avec d’autres monuments de la même époque (comme le temple d’Asclépios à Épidaure et ailleurs) amènent les chercheurs à proposer un éventail de datation entre 505 et 485, surtout pour le fronton O, plus précise que la datation approximative d’environ 500 av. J.-C. généralement adoptée, et à reconstituer plus précisément les dernières phases de reconstruction du temple archaïque et de la première forme du temple classique.

H. Bankel et A. Stewart, « New Observations on the Pediments of the Early Classical Temple of Aphaia on Aegina and on Other Works by the ‘Aphaia Architect’ », Journal of Greek Archaeology 7 (2022), p. 173–212. DOI : 10.32028/jga.v7i.1714.

3001.30 — L’A. publie une étude des figurines votives du sanctuaire d’Aphaia à Égine, datées essentiellement de l’époque archaïque, pour les classer selon une typologie détaillée. Auparavant considérées comme des offrandes peu coûteuses, la plupart des figurines sont fabriquées en dehors de l’île et sont importées ou témoignent de la présence de fidèles des régions voisines (Attique, Péloponnèse) ou plus lointaines (l’Égée de l’E, la Crète, Rhodes ou Chypre). Celles de plus grande taille (env. 20 cm) supposent une technicité de fabrication avancée et constituent des offrandes assez prestigieuses. L’A. arrive à des conclusions sur les échanges commerciaux de l’île avec le reste du monde archaïque et au déroulement des rites pratiqués par les non locaux, expliquant ainsi la qualification d’Égine comme thalassocratie.

M.G. Spathi, « What do Terracotta Figurines in a Sacral Context Reveal? The Case of the Aphaia Sanctuary on the Island of Aegina », Journal of Greek Archaeology 7 (2022), p. 213–232. DOI : 10.32028/jga.v7i.1715

[02. Péloponnèse]

[03. Béotie, Eubée]

[04. Phocide, Locride, Étolie]

[05. Acarnanie, Épire, Illyrie méridionale, îles ioniennes]

[06. Phthiotide, Thessalie]

[07. Macédoine]

[09. Îles de l’Égée]

10. Crète (Despina Chatzivasiliou)

Généralités

3110.00 — L’exposition Crete: Emerging Cities, Aptera, Eleutherna, Knossos, organisée au Musée d’art cycladique d’Athènes du 12 décembre 2018 au 30 avril 2019, comporte des objets du Néolithique jusqu’à l’époque byzantine provenant essentiellement des fouilles des Éphories. Cnossos y occupe une place importante.

https://cycladic.gr/​en/​page/​kriti-anadiomenes-polis-aptera-eleutherna-knosos ; Catalogue de l’exposition : N.C. Stampolidis, E. Papadopoulou, A. Tzigounaki et al., Crete: Emerging cities, Aptera, Eleutherna, Knossos [exhibition, Athens, Museum of Cycladic art, December 12 2018 – April 30 2019], Ministry of Culture and Sports, Museum of Cycladic Art, Athènes, 2019, et en particulier A. Kanta, « The Religious Centre of the City of Knossos and Religious Worship Through Time », p. 244–255.

3210.01 — Le 11e Congrès international d’études crétoises tenu à Réthymnon (21–27 octobre 2011) est publié en ligne sur le site https://anemi.lib.uoc.gr en 2018 (https://anemi.lib.uoc.gr/​metadata/​5/​d/​5/​metadata-1525688525-459146-20835.tkl). Une série d’études concerne les pratiques religieuses depuis l’époque néolithique. Le tome A2.3 (Religion – Culte – Mythologie) est consacré à l’époque des cités.

33L’une des études compare les structures architecturales (périboles, banquettes, trapezai, autels, piliers, etc.) des sanctuaires de Patela de Prinias, Dréros, Kommos et d’autres sites en Crète, afin de dresser une image de la forme que prennent les cultes représentatifs des poleis naissantes avec, par exemple, les premiers xoana dédaliques.

E. Pappalardo, « Pilastri a Creta. Tradizione e Innovazione di un culto aniconico », in Ε. Gavrilaki (éd.), Actes du 11e Congrès international d’études crétoises, t. A2.3, Réthymnon, 2018, p. 153–161.

34La présence des kernoi est analysée dans différents sites crétois. Certes, ces objets rituels témoignent d’une certaine continuité cultuelle, mais le fait que les kernoi soient plus fréquents à l’époque géométrique/orientalisante est, pour l’A., un indice que leur usage ne se limite pas à des fins cultuelles. L’A. constate également la réutilisation des kernoi minoens à l’âge du Fer tout en soulignant la difficulté d’attribuer à ces objets une datation précise.

D. Lefèvre-Novaro, « Osservazioni preliminari sui cosiddetti kernoi scoperti a Creta in contesti dell’età del Ferro », ibid., p. 163–172.

35Après avoir parcouru ravins, gorges et grottes de la Crète, surtout dans la région de Ierapytna et de Kalamauka, l’A. repère des cultes des rochers avec des gravures et des offrandes.

M. Pitykakis, « Βραχομορφές σε αρχαίους λατρευτικούς χώρους της Καλαμαύκας και της Ιεράπετρας », ibid., p. 197–204.

3610.02 — K. Nowicki fait la synthèse des études sur les sanctuaires de hauteur en Crète, menées depuis les années 1960 et qui ont développé un cadre théorique sur les caractéristiques topographiques, les origines et l’histoire de ces sanctuaires, ainsi que le caractère du culte qui y était pratiqué. Les fouilles récentes à Iouktas, Atsipades Korakias, Traostalos, Vrysinas et A. Stavromenos ont fourni de nouvelles données. Autour de Iouktas (en Crète centrale), les sites sont distribués en forme de cercle, tandis qu’une concentration importante des sanctuaires de hauteur est repérable dans la Crète de l’E. De nombreuses questions se posent sur cette distribution, comme l’influence de Cnossos après la destruction de l’époque minoenne ancienne, et la concentration des sanctuaires de hauteur dans la région de Réthymnon, comparable à celle de la Crète de l’E. Dans d’autres régions, il serait réducteur d’expliquer l’absence de tels lieux de culte seulement par le manque de recherches. Les données archéologiques des 20 dernières années renouvellent la description des sites, et contribuent à la reconstitution des activités menées dans les sanctuaires de hauteur depuis l’époque minoenne, avec ou sans rupture de continuité. Le choix de leur localisation répondait à la visibilité réciproque recherchée et à la communication avec des signaux. Leur orientation peut être liée à la position des astres et suivre les points cardinaux. Les sanctuaires de hauteur sont présents dans le paysage religieux crétois jusqu’à la fin de l’époque classique.

K. Nowicki, « Cretan Peak Sanctuaries: Distribution, Topography and Spatial Organization of Ritual », Archeologia 67 (2016–2017) [2018], p. 7–29 ; « Mobility of Deities? The Territorial and Ideological Expansion of Knossos During the Proto-Palatial Period as Evidenced by the Peak Sanctuaries Distribution, Development and Decline », in Actes du 12e Congrès international d’études crétoises, publié en ligne https://12iccs.proceedings.gr/​en/​, 2017.

3710.03 — L’A. présente, à partir de la documentation archéologique et textuelle, les rares aménagements sacrificiels que l’on peut repérer à l’intérieur de temples. Les dispositifs pour le feu aménagés au sein de bâtiments religieux ont fait l’objet de débats parmi les spécialistes, en particulier sur la question de savoir si les foyers dans les temples doivent être vus comme un héritage du premier âge du Fer ou même de l’âge du Bronze, ou comme une pratique relevant des besoins d’un rituel particulier à l’époque historique. La question des foyers intérieurs est également importante pour l’interprétation de certains premiers bâtiments grecs tels que les temples, les hestiatoria ou les prytanées. Les implications concrètes de ce genre d’aménagements sont moins bien connues. Parmi les lieux que l’auteur cite, une attention particulière et portée aux temples d’Azoria, Dreros, Prinias et Kommos.

G. Ekroth, « Behind Closed Doors? Greek Sacrificial Rituals Performed inside Buildings in the Early Iron Age and the Archaic period », in J. Lamaze et M. Bastide (éd.), Around the Hearth: Ritual and commensal practices in the Mediterranean Iron Age from the Aegean World to the Iberian Peninsula, Berlin/Boston, 2021, p. 12–39.

Région de Lasithi

3810.04 — Itanos École belge d’Athènes — Un programme de fouilles menées de 2011 à 2015 et une étude de 2011 à 2019 sont réalisés par l’École belge d’Athènes dans le secteur de la nécropole d’Itanos. Parmi les édifices dans la partie occidentale du complexe archaïque (vie s.–début ve s.) on identifie des constructions à caractère cultuel. Le complexe architectural archaïque fut détruit brutalement au début du ve s. sans être pour autant abandonné, même si l’occupation que l’on y repère ne donna pas lieu à des reconstructions. Le complexe hypèthre accueille désormais les activités rituelles. Le foyer de la pièce principale de l’ancien bâtiment est toujours en activité ; on construit un autel et on aménage un bassin ; on conserve la mémoire des sépultures, même si on leur offre un nouvel aménagement et, tout en réduisant l’espace de la cour occidentale, on réorganise l’aire située au sud du complexe, en relation avec l’une des sépultures, désormais directement en contact avec cet espace méridional. Le caractère cultuel de ce nouveau dispositif semble attesté par l’installation à cet endroit d’un loutērion du ve s. retrouvé à l’angle N-O de la salle F. Les fouilleurs reconnaissent volontiers la dimension sacrée de ce secteur.

Unpublished field report, Belgian School at Athens (A. Tsingarida et D. Viviers) ; https://crea.centresphisoc.ulb.be/​fr/​node/​5540 ; A. Tsingarida et D. Viviers, « No more Gap: Some New Evidence of Collective Practices in Itanos During the 6th and 5th Centuries BC », in I. Lemos et A. Tsingarida (éd.), Beyond the polis. Rituals, Rites and Cults in Early and Archaic Greece (12th–6th centuries BC), Bruxelles, 2019 (Études d’Archéologie 15, CReA-Patrimoine), p. 213. Chroniques des fouilles en ligne no 5575.

3910.05 — Itanos, Vamiès — École française d’Athènes — D’après les vestiges et la céramique repérés lors des prospections effectuées en 1996 sur le site Vamiès, et dans l’attente d’une publication de l’ensemble du matériel de la prospection du territoire d’Itanos, les A. proposent d’identifier le site à un petit sanctuaire en l’honneur de Déméter. Quelques sections de murs sont interprétées comme appartenant à un édifice rectangulaire de l’époque classique et un certain nombre de céramiques, parmi lesquelles des figurines (dont trois têtes dédaliques), datent du viie s. à l’époque romaine. Le tout reste hypothétique.

H. Brun et A. Duplouy, « Le sanctuaire de Déméter à Vamiès (Itanos, Crète orientale). Topographie, architecture et petite plastique de terre cuite », BCH 138 (2014), p. 201–244 ; http://prospection-itanos.efa.gr/​? action=text&text=Presentation_Zone.

4010.06 — Zakros, colline Traostalos — À la suite des premières recherches menées en 1995 sur la colline de Traostalos de Zakros, l’A. étudie l’étendue chronologique, les activités rituelles et l’architecture du site de forme tripartite. Les liens avec la ville de Zakros et les premières formes urbaines en Crète en général sont également mis en relief.

L. Vokotopoulos, « Ιερό κορυφής Τραόσταλου Ζάκρου : λατρευτικές πρακτικές και περίοδοι χρήσης », Actes du 12e Congrès international d’études crétoises 2016 [2019], https://12iccs.proceedings.gr/​en/​proceedings/​category/​38/​32/​907.

4110.07 — Azoria (lieu-dit Kavousi) — American School of Classical Studies at Athens — Depuis 2015, D. Haggis et M. Mook reprennent les recherches systématiques sur l’acropole du S à Azoria fouillée en 1900 par H. Boyd, surtout dans le but d’étudier les phases archaïques de l’occupation du site. Les grandes phases architecturales comportaient un grand bâtiment archaïque rectangulaire, identifié comme temple, et deux tours rondes hellénistiques superposées. Les bâtiments du sanctuaire MT IIIC comportent les vestiges qui marquent les traces de continuité jusqu’aux viiie et viie s.

Chroniques des fouilles en ligne no 2856 et 5576.

4210.08 — Dréros — XXIVe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — École française d’AthènesÀ la suite des travaux menés entre 2009 et 2011, des fouilles sur le bâtiment (repéré en 1917 par S. Xanthoudidis) au niveau du plateau de la colline de l’acropole O ont amené les archéologues à l’identifier comme un lieu de culte actif de la fin du viiie au iiie s., avec plusieurs phases de réaménagement.

V. Zographaki et A. Farnoux, « Dréros : Cité et sanctuaires », in F. Gaignerot-Driessen et J. Driessen (éd.), Cretan Cities: Formation and Transformation, Louvain, 2014, p. 103–118.

4310.09 — Ierapetra, lieu-dit Stavromenos Anatolis Éphorie des Antiquités de Lasithi — Université d’Athènes — De 2014 à 2017, des fouilles de sauvetage sont menées sur le sanctuaire de hauteur à Stavromenos Anatolis dans la région d’Ierapetra, sous la direction de C. Sofianou et G. Papadatos. Malgré l’érosion importante et la stratigraphie fortement perturbée, une grande quantité de céramique et des fragments de 350 figurines en terre cuite ont été trouvés, dont la plus grande partie date du MR. Le sanctuaire de Stavromenos est fréquenté jusqu’à l’époque romaine quasiment sans interruption, non seulement par les villes voisines comme Malles, Kalamauka et Oleros, mais aussi par Hierapytna.

Chr. Sofianou, « Το έργο της Εφορείας Αρχαιοτήτων Λασιθίου κατά την τριετία 2014–2017 », Archaiologiko Ergo Kritis 4, Réthymnon, 2020, p. 4.

4410.10 — Palaikastro Sitias — sanctuaire de Zeus Diktaios — Éphorie des Antiquités de Lasithi — British School at Athens — Sur des vestiges d’une agglomération minoenne (MR 1550–1220 av. J.-C.) fut construit un sanctuaire de Zeus Diktaios qui dépendait de la ville d’Itanos. Le culte y est attesté du viiie s. jusqu’à l’époque romaine. Le sanctuaire fut détruit à la fin du ive s. ap. J.-C. De nouvelles recherches sont récemment entreprises dans la région de Roussolakkos par la BSA.

http://odysseus.culture.gr/​h/​3/​gh351.jsp?obj_id=2443.

45 L’A. consacre une étude conclusive dans un volume collectif dédié aux sanctuaires de l’époque minoenne en Crète à la discussion de la continuité ou de la rupture des cultes jusqu’au milieu du viie s. av. J.-C., se fondant surtout sur l’exemple de Palaikastro. Il observe un changement plus général entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer, ainsi qu’une différence entre la Crète et le reste du monde égéen. Ainsi, l’A. souligne la nécessité d’établir un modèle religieux spécifiquement crétois. Si la poursuite de certaines pratiques religieuses et la survivance de certains éléments architecturaux ou de certains objets cultuels remontant à un passé minoen semblent bien avérées au début de l’âge du Fer, leur signification n’a pas forcément été la même à une époque antérieure ou postérieure. L’A., après un parcours historiographique commenté, ajoute de nouveaux paramètres de raisonnement et introduit également la question du passage de pratiques cultuelles d’ordre privé, informel et familial à un déroulement rituel formel et civique où l’État serait impliqué.

J. Whitley, « The Chimera of Continuity: What Would “Continuity of Cult” Actually demonstrate? », in A.L. D’Agata et A. van de Moortel (éd.), Archaeologies of Cult. Essays on Ritual and Cult in Crete in Honor of Geraldine C. Gessel, 2009 (Hesperia Suppl. 42), chap. 24, p. 279–288.

4610.11 — Anavlochos, lieu-dit Vrachasi, le sanctuaire de Kako Plaï École française d’Athènes — L’EfA a repris ses recherches sur l’Anavlochos en 2015. Une prospection archéologique, topographique et géomorphologique de l’ensemble du massif (2015–2016) permit de localiser des vestiges signalés par P. Demargne en 1929–1931 et de préciser l’étendue, la nature et la chronologie de l’occupation antique. À partir de ces premiers résultats, un programme quinquennal (2017–2022) de fouilles systématiques dans les espaces résidentiels, funéraires et cultuels fut mis en œuvre : un quartier complet et distinct de l’habitat datant du premier âge du Fer (env. 750–650 av. J.-C.) et composé d’une imposante résidence, d’un bâtiment de réception et d’une forge a ainsi notamment été mis au jour ; une série de tumuli datés entre le MR IIIC et l’époque proto-archaïque a été fouillée dans la nécropole ; un sanctuaire à banquette (dim. 4,10 m × 2,70–3,00 m) fréquenté entre les époques protogéométrique et classique a été découvert quelques mètres au-dessus des tranchées ouvertes par Demargne sur la pente de Kako Plaï. Le sommet du massif a livré deux ensembles de terre cuites votives : le premier (Dépôt 1) est constitué de 600 fragments de figurines et plaques à figures féminines datées entre les époques protogéométrique et classique, et le second se compose de 150 fragments de statuettes et figurines zoomorphes du MR IIIC. La fouille de la pente abrupte située en contrebas du sanctuaire a également mis au jour un important pierrier dans lequel de très nombreux tessons et fragments de figurines, statuettes et plaques de terres-cuites se trouvaient pris. Si le mobilier coroplastique est majoritairement de style dédalique, il comprend aussi le bouchon à tenon d’un petit vase anthropomorphe protogéométrique. Cet amoncellement de pierres constitue probablement les vestiges d’un ou de plusieurs murs de terrasses aménagées en contrebas du sanctuaire, pour faciliter l’accès des visiteurs et ménager des espaces de dépôt à leurs offrandes. La partie située au N-E du sanctuaire, où le rocher a très vite été atteint, a pu servir d’accès privilégié à la rampe. Une très importante quantité de mobilier céramique provient de cette zone, les tessons représentant environ 60 % des couches décapées. L’étonnante quantité de mobilier retrouvé à Kako Plaï indique que le sanctuaire est resté fréquenté jusqu’à l’époque classique et qu’il a attiré un nombre important de visiteurs, en particulier entre le viiie et le viie s. Le nettoyage de surface du secteur et d’autres sondages ont également mis au jour une succession de six murs de terrasses probablement agricoles associées aux ruines du petit hameau ou ferme antiques repérées à une centaine de mètres à l’Est lors de la prospection.

47En 2020 F. Gaignerot-Driessen dirige l’étude des 600 figurines qui appartiennent à trois types (la dame assise type kourotrophe, la jeune fille au lièvre, la paire de dames au polos court) et datent de l’époque protogéométrique jusqu’à l’époque classique. Leur schéma de filiation, du moule aux générations, a pu être reconstitué à partir des fragments. L’ensemble des données sera intégré à un SIG, étant donné que chaque fragment a été localisé sur le terrain avec DGPS lors des fouilles. Ce sanctuaire liminal, installé entre la ville des vivants et celle des morts, connaît des parallèles dans la région et invite à repenser les catégories traditionnelles des espaces cultuels crétois du début de l’âge du Fer. Les dates de construction et de réfection de ce sanctuaire n’ont pas été déterminées, mais il est remarquable que les objets du protogéométrique aient été exposés jusqu’à la dernière phase de fréquentation du lieu, à l’époque classique, d’après les figurines retrouvées. Les 300 structures antiques relevées, ainsi que le matériel de surface, permettent de revoir la chronologie, l’étendue, la nature et l’organisation de l’occupation antique du vallon central de l’Anavlochos. À défaut d’agora, le point de référence de la communauté semble plutôt avoir été le probable sanctuaire suburbain de Kako Plaï, fréquenté jusqu’à l’époque classique, alors que l’habitat avait été abandonné dès le début de l’époque archaïque. Le site est un terrain d’étude exceptionnel pour documenter la période de transition qui sépare l’époque des palais de celle des cités.

Chroniques des fouilles en ligne no 5433, 6890, 8499, 17444, 18532 ; https://www.efa.gr/​fr/​grece-anavlochos ; https://anavlochos.hypotheses.org/​ avec bibliographie.

F. Gaignerot-Driessen, De l’occupation postpalatiale à la cité grecque : le cas du Mirambello (Crète), Leuven/Liège, 2016 (Aegaeum, 40) ; « Forging a Community: Social and Political Changes on the Anavlochos in the Early Stages of the Greek City-State », Actes du 12e Congrès international d’études crétoises, 2018, publié en ligne https://12iccs.proceedings.gr/​en/​proceedings/​category/​38/​32/​165 ; « Terracotta Figures, Figurines, and Plaques from the Anavlochos, Crete », Les Carnets de l’ACoSt 17 (2018), DOI : 10.4000/acost. 1094 ; « From Peak Sanctuaries to Hilltop Settlements: Reshaping a Landscape of Memory in Late Minoan IIIC Crete », in E. Borgna, I. Caloi, F. Carinci et R. Laffineur (éd.), Mneme: Past and Memory in the Aegean Bronze Age, Leuven/Liège, 2019 (Aegaeum, 43), p. 65–70 ; F. Gaignerot-Driessen, L. Fadin, R. Bardet et M. Devolder, « Prospection de l’Anavlochos I », BCH 139–140.2 (2015–2016) [2018], p. 951–974 ; F. Gaignerot-Driessen, C. Judson et V. Vlachou, « Prospection de l’Anavlochos II », Bulletin des activités archéologiques des Écoles françaises à l’étranger, 2020 ; F. Gaignerot-Driessen, P. Baulain, G. Erny, C. Judson, R. Machavoine, O. Mouthuy et O. Vanwalleghem, « Fouilles de l’Anavlochos I : La nécropole de Lami, le sanctuaire de Kako Plaï et les dépôts votifs 1 et 2 », Bulletin des activités archéologiques des Écoles françaises à l’étranger, 2020, https://journals.openedition.org/​baefe/​954 ; F. Gaignerot-Driessen, M. Anastasiadou, P. Baulain, G. Erny, C. Judson, A. Lattard, R. Machavoine, O. Vanwalleghem et V. Vlachou, « Fouilles de l’Anavlochos II : La nécropole de Lami, le sanctuaire de Kako Plaï et ses abords, le dépôts votif 1 et ses abords, les terrasses du sommet Nord-Ouest », Bulletin des activités archéologiques des Écoles françaises à l’étranger, 2020 ; F. Gaignerot-Driessen, P. Baulain, G. Erny, B. Jagou, R. Machavoine et O. Vanwalleghem, « Fouilles de l’Anavlochos III : L’agglomération urbaine du vallon central et la nécropole de Lami », Bulletin des activités archéologiques des Écoles françaises à l’étranger, 2020 ; F. Gaignerot-Driessen, P. Baulain, G. Erny, B. Jagou, C. Judson, A. Lattard, R. Machavoine et A. Paillard, « Fouilles de l’Anavlochos IV : L’agglomération urbaine du vallon central et la nécropole », Bulletin archéologiques des Écoles françaises à l’étranger, 2022 ; O. Pilz et M. Krumme, « Il deposito votivo di Kako Plaï sull’Anavlochos: risultati preliminari dello studio dei materiali », in G. Rizza (éd.), Identità culturale, etnicità, processi di trasformazione a Creta fra Dark Age e arcaismo, Catania, 2011, p. 323–332 ; O. Pilz et M. Krumme, « Das Heiligtum von Kako Plaï auf dem Anavlochos (Kreta) », in I. Gerlach et D. Raue (éd.), Sanktuar und Ritual, Heilige Plätze im archäologischen Befund, Rahden-Westf, 2013 (MTK, 10), p. 343–348 ; O. Pilz, « Coroplastic Production in Early Iron Age Crete: Some Technical Aspects », Creta Antica 16 (2015), p. 143–155 ; « Das suburbane Heiligtum von Kako Plaï auf dem Anavlochos/Kreta », publié en ligne le 19.01.2019 https://www.klassische-archaeologie.uni-mainz.de/​das-suburbane-heiligtum-von-kako-plai-auf-dem-anavlochos-kreta/​.

Région d’Héraklion

4810.12 — Héraklion Musée archéologique — La nouvelle exposition permanente du musée archéologique d’Héraklion, organisée selon les grandes périodes chronologiques, comporte une section dédiée aux sanctuaires de hauteur, aux sanctuaires de plein air, aux sanctuaires domestiques, aux offrandes et aux objets cultuels (salles II, III et VII). Le musée archéologique d’Héraklion, est surtout connu pour les chefs d’œuvres de l’art minoen qui constituent sa collection principale. Des offrandes provenant des grands sanctuaires de l’époque, lieux de culte de longue durée, comme celui de Syme à Viannos et de Gortyne, tout comme des trouvailles provenant des grottes sacrées du mont Ida, du mont Dicté et d’Inatos, occupent une place distincte dans les salles XV–XVII. Dans la salle XX, on met en valeur les cités-États crétoises et leurs sanctuaires datant de la période classique jusqu’à la période romaine. Une série de bas-reliefs de Gortyne et du temple de Prinias signale la contribution de la Crète à l’évolution de la plastique monumentale grecque. Le site du Musée numérique a aussi dédié une page aux sanctuaires et à leur caractère panhellénique (https://www.heraklionmuseum.gr/​sylloges/​#sylloges).

G. Rethimiotakis, « Η Επανέκθεση των Συλλογών του Αρχαιολογικού Μουσείου Ηρακλείου (2010 — 2014) », Archaiologiko Ergo Kritis 4, t. A (2020), p. 41–74 ; S. Mandalaki, « Το έργο που επιτελέσθηκε στο Αρχαιολογικό Μουσείο Ηρακλείου τα έτη 2014–2016. The work at the Archaeological Museum of Heraklion during the years 2014–2016 », ibid., p. 75–87. https://www.heraklionmuseum.gr/​.

4910.13 — Lyktos Princeton Institute of Advanced Study — New York University — Société Archéologique d’Athènes — Depuis 2021, des fouilles programmées ont eu lieu dans la région B de Lyttos, fouillée par G. Rethymiotakis, les années 1980, pour étudier surtout les vestiges de l’époque romaine. A. Chaniotis et A. Kotsonas signalent la découverte d’une série de bases de statue de l’empereur Hadrian, de Sabine et de Plotine, portant des inscriptions, ainsi que la statue de l’empereur Hadrian ou Trajan (avec cuirasse, sans tête). Le culte impérial est attesté avec certitude.

Ergon 68 (2021), p. 43–47. Chronique des fouilles en ligne, no 18474 ; https://www.news247.gr/​koinonia/​kriti-sto-fos-agalma-toy-adrianoy-i-spoydaia-archaiologiki-anakalypsi-stin-archaia-lytto.9311024.html.

5010.14 — Tsoutsouros (anc. Inatos) — Une publication collective reprend les données des fouilles de sauvetage des années 1960, menées après un pillage et qui ont mis au jour un sanctuaire rupestre de la déesse Ilithyie dans la ville moderne de Tsoutsouros (ancienne Inatos). La grotte était remplie d’offrandes comprenant plus de 100 objets en or, ainsi que des figurines égyptiennes et des pierres de sceau, des objets en bronze et des centaines de figurines en terre cuite. Le sanctuaire a été utilisé d’env. 2000 av. J.-C. jusqu’à l’époque romaine, comme en témoigne l’abondante céramique sur le site (des vases rituels). L’étude comprend le matériel conservé principalement au musée archéologique d’Héraklion et couvre tous les aspects du culte comme on peut le reconstituer sur le site de la grotte.

A Kanta et. al. (éd.), Honors to Eilithyia at Ancient Inatos. The Sacred Cave of Eileithyia at Tsoutsouros, Crete: Highlights of the Collection, Philadephie, 2022.

5110.15 — Prinias En 1907, les fouilles menées par L. Pernier à Prinias, entre Cnossos et Gortyne, ont mis au jour deux bâtiments côte à côte dotés d’un foyer central. Ces édifices ont aussitôt été identifiés comme des temples en raison de la découverte de deux dalles de calcaire décorées et de la sculpture. Mais alors que cette fonction a depuis lors été abandonnée pour le « Temple B », le « Temple A » reste considéré comme porteur du plus ancien témoignage de sculpture architecturale d’un temple grec, bien qu’il se trouve en dehors du système des ordres. Des recherches récentes à Prinias, dans les années 1990 et ensuite depuis 2005, appellent à un réexamen critique et à une interprétation différente des édifices du site, qui sont étudiés dans leur contexte archéologique, en croisant les données architecturales, iconographiques et ostéologiques. Le pseudo « Temple C » est également interprété comme bâtiment public (salle de banquet ou andreion). Cependant des pratiques cultuelles sont identifiées sur le site avec des dépôts votifs, comme il est décrit à propos du complexe architectural VA-VD.

J. Lamaze, « Un temple trop beau pour être vrai ? Retour sur le “temple A” de Prinias (Crète) », RA (2019), p. 341–374.

5210.16 — Amnisos, sanctuaire de Zeus Thenatas XXIIIe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — Des fouilles de sauvetage pour la protection du site archéologique d’Amnisos et du sanctuaire de Zeus Thenatas ont dévoilé une phase romaine de l’édifice qui se trouve juste à côté de la mer.

A. Kanta et I. Serpetsidaki, « Το έργο της ΚΓ ΕΠΚΑ κατά τα έτη 2011–2013 », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. A, Réthymnon, 2015, p. 57–58 et fig. 10.

5310.17 — Messara Περιφερειακό Πρόγραμμα Κρήτης, Musée archéologique de la Messara — Dans la région autour du musée de la Messara, un sanctuaire hellénistique a été fouillé. À l’intérieur des espaces du sanctuaire, une tête de figurine féminine et une tête de Silène ont été trouvées. La voie processionnelle (24,30 m de long, 1,90–2,10 m de large) comporte plusieurs phases de construction et aboutit à l’entrée de l’édifice. Le mur de soutènement est construit en assises de pierres taillées et date de l’époque géométrique.

V. Sithiakaki, « Έργο της Εφορείας Αρχαιοτήτων Ηρακλείου », Archaiologiko Ergo Kritis 4, Réthymnon 2020, p. 22.

5410.18 — Gortyne — L’A. propose une synthèse sur les cultes égyptiens identifiés en Crète. Le sanctuaire de dieux égyptiens de Gortyne à l’époque hellénistique et romaine est situé au centre de la ville basse, non loin du sanctuaire d’Apollon Pythios. L’ensemble architectural comporte une série de bâtiments qui donnent sur une cour pavée avec colonnade. L’inscription IC IV 249, gravée sur le seuil de la porte de l’édifice principal, atteste que Flavia Philyra et ses fils dédient cet oikos à Isis, Sérapis et aux theoi synnaoi. Au flanc S de cet édifice, un espace souterrain étroit, accessible par quelques marches et comparable à une série de « cryptes d’eau », est caractéristique des sanctuaires gréco-romains en l’honneur des divinités égyptiennes. L’A. propose également une reconstitution hypothétique selon laquelle à la fin de l’époque hellénistique l’édifice aurait été doté de deux chambres distinctes sur son côté nord ; à l’époque romaine les cloisons sont détruites pour unifier l’espace. Une série de figurines a été trouvée dans la crypte d’eau lors des premières fouilles du site dans les années 1910, mais a disparu depuis lors. Se fondant sur des photographies d’archive, l’A. reconnaît Tychè, le dieu Apis et un taureau assis, contrairement aux premières identifications arbitraires qui décrivaient Europe et le taureau. L’introduction des cultes égyptiens dans le sanctuaire de Gortyne et en Crète en général à partir de la fin de l’époque hellénistique est étudiée dans un contexte économique, social et politique.

P. Fileri, « Egyptian Cults in Late Hellenistic Gortyn », Annuario della scuola archeologica di Atene e delle missioni italiane in oriente, Suppl. 8, Monetary and Social Aspects of Hellenistic Crete. Athènes, 2020, p. 87–96.

5510.19 — Gortyne, Sanctuaire d’Apollon Pythios Université de Padoue — École italienne d’archéologie d’Athènes — Le sanctuaire d’Apollon Pythios, fouillé pour la première fois en 1885 par F. Halbherr et dont les premiers vestiges datent du milieu du viie s. av. J.-C., fait l’objet d’un nouveau projet de recherche lancé en 2012 par l’université de Padoue et l’École italienne d’archéologie d’Athènes. Les fouilles récentes ont pu non seulement confirmer la phase de construction de la période hellénistique, mais aussi la stratigraphie intacte et les dépôts non perturbés qui ont permis d’établir une chronologie plus précise. Le sanctuaire connaît d’importantes modifications architecturales à cette période, lorsqu’un pronaos a été ajouté au temple, dans lequel les traités internationaux ont été exposés, ainsi que la reconstruction du hērōon par les kosmoi locaux. En effet, le sanctuaire transformé joue désormais un rôle considérable dans l’évolution urbanistique de cette partie de la ville, qui reprend de l’importance probablement en relation avec le koinon. Les données issues des fouilles sont présentées par rapport à la topographie générale, en essayant de les relier au contexte historique et social de l’époque. — Le temple d’Apollon Pythios à Gortyne est aussi étudié dans sa phase romaine, visible dans les vestiges actuels d’une colonnade de six colonnes fragmentaires, qui affleurent le sol à l’intérieur du naos. Après plusieurs transformations souvent dues à des tremblements de terre le sanctuaire est abandonné à la fin de l’époque romaine. Un grand projet de restauration du site, qui prend en compte les risques sismiques actuels, a commencé par une analyse architecturale minutieuse des fragments.

J. Bonetto, A. Bertelli et E. Brombin, « Gortyna (Creta). Nuove ricerche presso il santuario di Apollo Pythios (2012–2015) », ASAA 94 (série III, 16), 2016 (2017), p. 37–57 ; « The Transformation of the Sanctuary of Apollo Pythios at Gortyna in the Hellenistic Period », in Monetary and Social Aspects of Hellenistic Crete, Athènes, 2020 (ASAA, suppl. 8), p. 77–86 ; J. Bonetto, A. Bertelli et M. Colla, « New Researches at the Sanctuary of Apollo Pythios at Gortyn », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. A, Réthymnon, 2015, p. 529–536 ; M.-Ch. Metelli, « The Temple of Apollo Pythios at Gortyn During the Roman Period. New Research and New Hypotheses », https://www.archaeology.wiki/​blog/​agenta/​102809–2/ ; M. Salvalaggio, J. Bonetto, M. Zampar et M.R. Valluzzi, « Numerical Prediction of the Seismic Behavior of Reassembled Columns in Ancient Structures: An Anastylosis Model for the Temple of Apollo Pythios in Gortyn (Crete) », Heritage (2021), 4, 3421–3441, DOI :10.3390/heritage4040190.

5610.20 — Kommos — University of Toronto — Royal Ontario Museum — American School of Classical Studies at Athens — Institute for Aegean Prehistory Study Center for East Crete (INSTAP-SCEG) — Le site de Kommos se trouve sur la côte E du golfe de Messaria, à 1,7 km O de Pitsidia, à environ 8 km de distance des sites minoens d’Agia Triada et de Phaistos, et environ 3 km au N de Matala qui servait de port à Gortyne à l’époque romaine. Sur des vestiges de l’époque minoenne (MMI-MR IIIB), un temple fut construit à l’époque géométrique, entouré de nombreux bâtiments qui sont datés jusqu’à la fin de l’époque hellénistique. À l’époque romaine le site fut couvert d’une couche de sable et le sanctuaire abandonné. — La première phase de construction du temple (dit naos A) date du xie s. Au début du viiie s. le naos B (6,40 × 8,08 m) fut construit sur le même emplacement. Aujourd’hui reste visible son côté O dont l’orientation diffère de celle du naos C. Au début du viie s. fut construit l’autel U à l’E du naos B II, et au vie s. fut construit l’autel H. Le naos C, légèrement plus grand (9 × 11,50 m) fut construit au ive s. après plus de 200 ans d’interruption de culte. De la même époque date l’autel C (2,50 × 1,60 m ; 83 cm de hauteur) et d’autres réaménagements vers le nord et le sud. À l’époque hellénistique et romaine (jusqu’à env. 50 av. J.-C.) de nouveaux bâtiments du sanctuaire sont également construits. — En 2015 et 2018 l’université de Toronto publie une synthèse des rapports des fouilles et une proposition de réaménagement du site pour les visiteurs modernes, fondée sur une étude d’érosion du sol. Une étude de la céramique du sanctuaire, surtout des amphores du xie au viiie s. cherche à expliquer les liens avec le Proche-Orient et surtout les régions du S du Liban (Tyr, Sidon ou Sarepta). L’autel du viiie s. aurait surtout servi aux marins ou commerçants phéniciens qui s’y arrêtaient en transit avant de rejoindre d’autres lieux en Méditerranée.

AD 72 2017 (2023) B’2, p. 842 ; https://tspace.library.utoronto.ca/​handle/​1807/​3004 ; https://tspace.library.utoronto.ca/​handle/​1807/​100044. A. Gilboa, P. Waiman-Barak et R. Jones, « On the Origin of Iron Age Phoenician Ceramics at Kommos, Crete: Regional and Diachronic Perspectives across the Bronze Age to Iron Age Transition », Bulletin of the American Schools of Oriental Research 374 (2015), p. 75–102, DOI :10.5615/bullamerschoorie.374.0075.

57— Une analyse des vestiges trouvés sur le site de Kommos et de son temple amène l’A. à placer la Crète dans le réseau des échanges économiques entre les Phéniciens et les Grecs et dans la mer Égée en général, au cours du Ier millénaire av. J.-C. L’A. compare Kommos avec d’autres sites crétois comme Cnossos, la grotte de l’Ida et Éleutherna, ainsi qu’avec d’autres sanctuaires du monde égéen tels que le sanctuaire d’Apollon à Érétrie, l’Héraion de Samos, le temple de Kition à Chypre et le temple de Vroulia à Rhodes. Ceux-ci sont non seulement des lieux de culte mais aussi des lieux d’échanges culturels et économiques, intégrés dans des réseaux commerciaux plus larges et reliés par des routes terrestres et maritimes.

J. Muñoz Sogas, Thirsty Seafarers at Temple B of Kommos. Commercial Districts and the Role of Crete in Phoenician Trading Networks in the Aegean, Oxford, 2022.

Région de Réthymnon

5810.21 — Axos, Sanctuaire d’Aphrodite XXVe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — En 1899 une mission archéologique italienne dirigée par F. Halbherr met au jour un sanctuaire archaïque sur la pente est de la colline d’Axos. Récemment E. Tegou reprend les recherches sur le site et étudie les parties du temple, les fragments architecturaux et autres trouvailles non identifiées jusqu’à maintenant. Le culte est attribué à Aphrodite.

E. Tegou, « Σκέψεις για μια μουσειακή πολιτική με αφορμή τα ευρήματα από το ιερό της Αξού. Some Remarks on the Museum Policies Pursued Concerning the Finds of the Sanctuary of Axos », Archaiologiko Ergo Kritis 4, Réthymnon, 2020, p. 249–260 ; « Archaic and Classical Axos », in O. Pilz et G. Seelentag (éd.), Cultural Practices and Material Culture in Archaic and Classical Crete: Proceedings of the International Conference, Mainz, May 20–21, 2011, Berlin/Boston, 2014, p. 41–66 ; « Axos, a Cretan City (1200–500 BC) », in F. Gaignerot-Driessen et J. Driessen (éd.), Cretan Cities: Formation and Transformation, Louvain, 2014, p. 21–42 ; « Αναζητώντας τα ίχνη ενός δημιουργού », 12e Congrès international d’études crétoises, 2018, publié en ligne : https://12iccs.proceedings.gr/​el/​proceedings/​category/​38/​32/​900.

5910.22 — Grotte de l’Ida Éphorie de Paléoanthropologie et Spéléologie — L’Éphorie de Paléoanthropologie et Spéléologie (section de la Grèce du Sud) a conduit un projet de 2007 à 2013 comportant l’étude, la protection et l’amélioration de l’accès à la grotte de l’Ida, qui permet également une mise à jour des études sur le site.

C. Kondaxi, E. Panagopoulou-Karabela et T. Chatzitheodorou, « Αξιοποίηση και ανάδειξη του Σπηλαίου ‘Ιδαίον Άντρον’ και του περιβάλλοντος αυτού χώρου », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. B, Réthymnon 2015, p. 339–342.

6010.23 — Grotte de l’Ida Société Archéologique d’Athènes — La grotte de Zeus sur le mont Ida a connu une très longue série des fouilles et d’études. Les archéologues Sakellaraki publient en 2011 une monographie de synthèse qui s’adresse à un large public et en 2013 trois volumes sur le sanctuaire et surtout sur les fouilles des années 1980, couvrant l’ensemble de son histoire du néolithique à l’époque romaine avec un catalogue des trouvailles.

G. Sakellarakis et E. Sapouna-Sakellaraki, Ιδαίο Άντρο: Το σπήλαιο του Δία και οι θησαυροί του, Athènes, 2011 ; Το Ιδαίο Άντρο: Ιερό και μαντείο, t. 1–3, Athènes, 2013 (Βιβλιοθήκη της εν Αθήναις Αρχαιολογικής Εταιρείας, 279–281).

6110.24 — Grotte de l’Ida L’A. donne une synthèse de l’historiographie sur la grotte de l’Ida en intégrant le lieu dans un contexte plus large, en comparaison avec d’autres grottes connues et fréquentées dans l’Antiquité et sur une vaste étendue chronologique. Une série d’offrandes, qui datent surtout du viiie s., actuellement conservées au musée archéologique d’Héraklion, dévoile des pratiques d’ordre privé, peut-être avec des bûcher sacrificiels (en raison des traces de feu sur certains objets). Selon l’A., la grotte est un lieu de pratiques cultuelles par excellence, puisque l’ambiance apaisante et stable favorise une forme de méditation spontanée. Il considère que l’approche interprétative pratiquée jusqu’à maintenant a tendance à isoler les trouvailles de leur contexte de pratique, en perdant ainsi l’essentielle pour la compréhension de l’usage de ce lieu.

N. Papalexandrou, « Caves as Sites of Sensory and Cognitive Enhancement: The Idaean Cave on Crete », in S. Katsarou et A. Nagel (éd.), Cave and Worship in Ancient Greece, London/New York 2021, p. 49–69.

6210.25 — Gyristis, mont Ida XXIIIe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — En 2013, au sommet Gyristis du mont Ida (Psiloritis), un des plus difficiles d’accès (alt. 1780 m), à l’occasion de la construction d’une petite chapelle, une prospection a attiré l’attention des archéologues sur un sanctuaire de hauteur qui n’était pas connu jusqu’à présent. La céramique abondante, les figurines, les galets, les coquillages et autres trouvailles, parmi lesquelles une table d’offrandes, une double hache en bronze avec inscription, et deux lamelles en bronze, témoignent d’une activité cultuelle du MM à l’époque hellénistique. Le site a souffert de fouilles clandestines et les études actuelles sont fondées sur le classement et la comparaison typologique des objets. Des vestiges de bâtiments sont localisés à deux endroits possibles.

A. Kanta et I. Serpetsidaki, « Το έργο της ΚΓ ΕΠΚΑ κατά τα έτη 2011–2013 », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. A, Réthymnon, 2015, p. 66. D. Kontopodi, K. Georgakopoulos et M. Spyridakis, « Ένα Ιερό κορυφής στην αλπική ζώνη του Ψηλορείτη », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. A (2015), p. 251–262.

6310.26 — Éleutherna — Acropole, lieu-dit Pyrgi — Université de Crète — Les fouilles menées par l’université de Crète sur l’acropole d’Éleutherna entre 1998 et 2000 ont dévoilé le temple et d’autres bâtiments à caractère cultuel du viie s., dont la fréquentation s’étend jusqu’au iie s. av. J.-C. À cette époque, le site fut transformé en centre administratif et cultuel pour les communautés qui habitaient des agglomérations dispersées. C’est par les inscriptions que nous avons des données sur les traditions cultuelles de la région : dans le calendrier cultuel du iie s., Zeus est mentionné comme la divinité poliade. Pourtant N. Spanou, dans son étude, veut montrer que les figurines féminines de l’époque archaïque témoigneraient du culte d’une divinité féminine. Les deux ont sans doute coexisté.

N. Spanou, « Πρωτοαρχαϊκά αναθήματα από το ναό της Ακρόπολης της αρχαίας Ελεύθερνας », Archaiologiko Ergo Kritis 4, t. B (2020), p. 727–740.

6410.27 — Éleutherna — lieu-dit Nissi Université de Crète — Les fouilles menées sur le lieu-dit Nissi (Νησί), à Éleutherna, sous la direction de A. Kalpaxis ont mis au jour un péribole avec propylon, daté d’environ 400 av. J.-C. Une très grande quantité de figurines trouvées sur le site, de types variés, couvre une grande étendue chronologique, du minoen à l’époque hellénistique. Parmi les trouvailles, on distingue un bouclier miniature et des fragments de phalloi.

N. Karamaliki, « Ειδώλια από το ιερό στο Νησί, Ελεύθερνα (Τομέας 2, Κεντρικός) », Archaiologiko Ergo Kritis 4, t. B, 2020, p. 711–726.

6510.28 — Réthymnon Musée archéologique — Situé sur le site de l’église d’Agios Fragkiskos, le musée archéologique de Réthymnon propose une exposition temporaire en attendant l’organisation de ses collections de manière permanente. Parmi les collections, des objets provenant de la grotte de Melidonios et de Mikra Anogeia liés aux cultes datent de l’époque géométrique. De l’époque archaïque date la figurine dédalique en grès d’Onithès (ou Onythè, sanctuaire de source en l’honneur d’Héra ou d’Artémis Britomartis). La période classique est surtout représentée par les trouvailles (dédicaces en terre cuite) du sanctuaire en plein air de Mikra Anôgeia, dans la région de Rethymnon. D’autres trouvailles proviennent de la grotte de l’Ida, Axos ou Éleutherna.

http://www.archmuseumreth.gr/​periodoi/​istorikoi-xronoi/​.

6610.29 — Agia Eirini, Réthymnon XXVe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — Les fouilles de sauvetage sur le site d’Agia Eirini (terrains I. Koulaki et M. Koulaki-Iodaki) ont mis au jour une agglomération hellénistique. Le site est occupé depuis le MR ΙΙΙC, d’après la datation de la céramique des couches inférieures, et est comparable aux sites voisins de Sybritos et Hamalevri. Des ossements d’animaux déposés dans les cavités soigneusement taillées dans le rocher ont amené les fouilleurs à reconstituer des pratiques de repas sacrificiels.

N. Karamaliki, « Τελετουργικές αποθέσεις της ΥΜ ΙΙΙΓ περιόδου από την Αγία Ειρήνη Ρεθύμνου », Archaiologiko Ergo Kritis 3, t. B (2015), p. 323–338.

6710.30 — Patsos, Sanctuaire d’Hermès Kranaos Éphorie des Antiquités de Réthymon — Le sanctuaire d’Hermès Kranaos à Patsos dans la région d’Amari fut fréquenté de l’époque minoenne jusqu’à l’époque romaine sans interruption. Des fouilles clandestines et d’autres réaménagements sur site ont beaucoup perturbé les couches antiques. Ces dernières années, des travaux ont été réalisés pour aménager la zone environnante, afin de mettre en valeur et de préserver la physionomie particulière du milieu naturel (délimitation de l’ancien sanctuaire, création d’un accès et d’une zone de rassemblement pour les visiteurs, mise en place d’un panneau d’information, etc.)

http://odysseus.culture.gr/​h/​2/​gh251.jsp?obj_id=7166.

Région de Chania

6810.31 — La Canée, Kastelli XXVe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques — Sur la colline Kastelli, 1 rue Katré, dans la vieille ville de Chania, des fouilles systématiques, depuis 2006, financées par l’INSTAP (Institut de préhistoire égéenne) ont mis au jour d’importantes installations du MA I–MR IIIC, qui faisaient partie de l’entrée O du palais de Kydonia, ainsi que de l’époque géométrique à l’époque romaine, enrichissant du même coup nos connaissances sur la ville antique. — Une cour assez étendue du MR IIIB sur la partie SO de la colline accueillait des sacrifices sanglants et non sanglants, suivant un rituel spécifique. Selon les fouilleurs, une jeune femme fut sacrifiée à côté des animaux (deux chèvres et un porc), probablement avant la destruction et l’incendie des lieux qui auraient été provoqués par un séisme destructeur, dans la première moitié du xiiie s. Le crâne de la jeune femme démembrée et les os des animaux furent cassés et posés distinctement sur le sol, puis couverts avec des pierres et des dalles pour les préserver ainsi. Le matériel ostéologique est en cours d’étude par F. McGeorge. Sur le site, d’importants restes de banquet et de pratiques cultuelles (ossements d’animaux, graines et céramique, avec ou sans traces de feu) datent de la période néo-palatiale. Toute une série de dépôt votifs date du début du viie s. Après une interruption de continuité architecturale, la partie N du site est reconstruite et parmi les vestiges des murs, une base de colonne a été trouvée ainsi que de nombreux dépôts de céramique sous une couche épaisse de cendres. Jusqu’à présent les fouilleurs n’ont pas relevé un aménagement du sanctuaire mais il n’y a aucun doute que le site en plein air fut utilisé quasiment sans interruption pour des pratiques cultuelles. Les limites du site ne sont pas encore définies.

M. Andreaki-Blazaki, AD 65 (2010) [2016], B’2, p. 1664–1674 ; AD 66 (2011) [2016], B’2, p. 937–940 ; AD 67 (2012) [2016], B’2, p. 734 ; AD 72 (2017) [2023], B’2, p. 797. Chroniques des fouilles en ligne no 9411.

6910.32 — Choironisi, Kolymvari Éphorie des Antiquités de Chania — Éphorie des Antiquités sous-marines — L’Éphorie des Antiquités sous-marines a procédé à la saisie des antiquités issues de collectes clandestines provenant de la région maritime de Choironissi de Kolymvari à Chania sur la côte O de la presqu’île Rodopos de Kissamos (cap Spatha), à une petite distance de la baie de Menies. Sur cette baie s’étend le site du sanctuaire de Diktynna avec le temple d’Artémis Diktynna ainsi que des édifices de l’époque romaine. Peu de vestiges sont conservés du temple de l’époque d’Hadrien, construit sur les fondations d’un temple dorique non achevé de l’époque d’Auguste. Parmi les trouvailles, une tête d’Hadrien et une statue d’Artémis sont aujourd’hui conservées au musée archéologique de Chania. Parmi les objets saisis, de la céramique et des fragments de marbre avec reliefs, des parties de décor en bronze et autres petits objets datent de l’époque romaine.

Th. Theodoulou, AD 68 (2013) [2017], B’2, p. 918 ; M. Skordou, AD 72 (2017) [2023], B’2, p. 833.

7010.33 — Nerospilia — Éphorie de Paléoanthropologie et Spéléologie — L’Éphorie de Paléoanthropologie et Spéléologie a mené une prospection étendue dans la région d’Agia Marina de 2014 à 2016. De nombreux indices témoignent d’une certaine activité cultuelle sur les sites. Plus précisément, Nerospilia (occupée depuis MM III–MR III) fut au ive s. probablement dédiée à Ilithyie ou Artémis Ilithyie.

I. Liakopoulos, « Τα σπήλαια στην περιοχή της Αγίας Μαρίνας Χανίων », Archaiologiko Ergo Kritis 4, t. A (2020), p. 669–676.

7110.34 — Lissos, sanctuaire d’Asclépios Université d’Athènes, Éphorie de Chania — Depuis 2012, des recherches sont menées à l’Asclépieion de Lissos. Tous les blocs de l’élévation du temple sont répertoriés, d’autres bâtiments sont étudiés. Le bâtiment A à l’O du temple appartient à une première phase du sanctuaire datant du ve s. ou du début du ive s. La façade du temple est construite suivant les proportions du tétrastyle ionique hellénistique avec 10 triglyphes et certains traits rappellent des influences de la Cyrénaïque. Chryssanthos Kanellopoulos publie une monographie sur l’architecture des bâtiments du sanctuaire et du temple d’Asclépios qui fut construit contre un mur de soutènement mégalithique plus ancien et a très probablement servi de contrefort à la maçonnerie trapézoïdale-polygonale, qui s’affaissait et s’inclinait déjà dans l’Antiquité. Un certain nombre d’éléments cyrénaïques et alexandrins (l’élargissement de l’ouverture de la porte, les moulures de l’encadrement, la corniche en pente ascendante, les acrotères du linteau) indiquent des affinités avec l’architecture grecque de l’Afrique du Nord. Les proportions et le style font remonter le temple d’Asclépios à la fin du iiie ou au début du iie s.

72— M.W. Baldwin Bowsky publie l’ensemble des inscriptions du temple d’Asclépios, intégrant le volume des I.Cret. 1939 et d’autres publications précédentes. Présentées par type (publiques ou privées ; décrets, dédicaces, réglementations cultuelles) et par ordre chronologique les inscriptions sont étudiées en tant que documents et en tant que monuments érigés à divers endroits du sanctuaire. La présentation spatiale de l’écriture peut suggérer comment celle-ci contribue à l’apparence du temple et du sanctuaire d’une époque à l’autre. En tant que textes publics, les inscriptions architecturales, les décrets municipaux et les réglementations de l’époque impériale servent de preuve du fonctionnement ordonné des institutions politiques. En tant que textes privés, les dédicaces et les stèles permettent aux dédicants, Lissiens et non-Lissiens, de différents statuts sociaux, d’afficher leurs ressources personnelles, leur volonté et leur piété. Les inscriptions publiques suggèrent que ce culte d’Asclépios avait un caractère politique marqué et que le temple fonctionnait peut-être même en partie en l’honneur d’Auguste. Les inscriptions privées nous montrent que le culte d’Asclépios à Lissos se focalisait particulièrement sur la santé des femmes, des enfants et des jeunes. L’Asclépieion de Lissos est l’un des deux sanctuaires — avec celui de Lebena — qui ont continué à jouer un rôle important dans la vie religieuse de la Crète à l’époque romaine.

C. Kanellopoulos, Λισός. Η αρχιτεκτονική του Ασκληπιείου, Athènes 2019 ; « Λισός. Η αρχιτεκτονική στο Ασκληπιείο », Archaiologiko Ergo Kritis 4, t. A, 2020, p. 755–765 ; M.W. Baldwin Bowsky, Lissos. Inscriptions found in Excavations of Asklepieion, Athènes 2021.

7310.35 — Falasarna, Néôrion — Éphorie des Antiquités de Chania — Des fouilles systématiques menées en 2016 dans le secteur II de la région dite « du lac » et « du néôrion », à côté de la porte de fortification de Falasarna ont mis au jour un terrassement dallé (6 × 3 m) qui servait probablement de rampe, pour la décharge des bateaux. Sur le même site dans la première couche, à seulement 50 cm de profondeur, un fronton avec relief et des parties de l’entablement avec décor dentelé proviennent d’un petit temple voisin qui était probablement érigé dans la zone non fouillée du site. La destruction du bâtiment est probablement due au séisme de 365 de notre ère. Le décor du fronton comportait un Triton avec un dauphin conservé sur 1,27 × 0,87 × 0,47 m. L’himation et la queue de poisson de Triton sont conservés intacts avec une partie du bras et de la barbe du dieu. Le fronton de grès local, sculpté par un artiste crétois, disciple des ateliers athéniens, date du ive s. et est aujourd’hui conservé au musée archéologique de Chania.

E. Chatzidaki, AD 72 (2017) [2023], B’2, p. 826.

7410.36 — Falasarna, sanctuaire de Déméter — Éphorie des Antiquités de Chania — Université de Crète — Les fouilles du temple de Déméter sur l’acropole de Falassarna ont permis de mettre au jour des vestiges datant principalement de la période archaïque. Le temple était situé sur un plateau rocheux, entre deux sommets, dans une grotte avec une source d’eau, qui s’est effondrée par le passé. Après la destruction de la grotte, le site a continué à servir de lieu de culte. Des centaines de figurines féminines en terre cuite datent du milieu du viie s., dédaliques et/ou avec polos. Du vie s. datent des objets en verre égyptiens et phéniciens, des pendentifs en argile représentant des oiseaux et des animaux, des pointes de flèches et de lances, des vases miniatures, des figurines féminines assises et une figurine féminine tenant un coquelicot et une grenade. Parmi les trouvailles des ive et iiie s. les plus remarquables sont les hydries miniatures, une cruche à bec avec la représentation d’éros ailé à figures rouges, des pointes en fer et des récipients en albâtre. Le temple dont les vestiges sont aujourd’hui visibles a été reconstruit à la fin du ive ou au début du iiie s. avec des blocs de remploi d’une structure plus ancienne. Le péribole qui délimite le sanctuaire est préservé dans sa plus grande partie. Un escalier monumental menait à deux bâtiments d’une seule pièce avec un mur intermédiaire commun et un mur de soutènement commun du côté N. Le bâtiment oriental était la structure principale du sanctuaire, tandis que le bâtiment occidental servait probablement de pièce auxiliaire. Une porte située dans la partie orientale du sanctuaire donnait accès à une zone en plein air où l’on pratiquait les sacrifices. Le temple était pavé et comportait cinq cavités à offrandes, à l’intérieur desquelles on a trouvé des vases rituels, dont l’un portait l’inscription, en dialecte dorien : ΑΚΕΣΤΩΙ (sic) ΔΑΜΑΤΡΙ (Akesto (dédie) à Déméter). Le temple était de style dorique, avec deux colonnes sans cannelures. Le toit était de type corinthien avec des tuiles en argile. Des études géophysiques ont montré des vestiges architecturaux semi-circulaires dans les couches les plus profondes du site, mais seules des fouilles supplémentaires pourront identifier la nature des bâtiments antérieurs.

Communiqué de presse : « Αποτελέσματα της αρχαιολογικής έρευνας στην Ακρόπολη της Φαλάσαρνας », https://www.culture.gov.gr/​el/​Information/​SitePages/​view.aspx?nID=
4408#prettyPhoto
 ; https://www.archaiologia.gr 11 nov. 2022 ; Chroniques archéologiques en ligne no 18531.

[11. Chypre]

[12. Asie Mineure]

13. Grande-Grèce (Ilaria Battilorio et Massimo Osanna)

7513.01 — CumesPrésentation d’un résumé des résultats des fouilles entreprises par Ettore Gabrici en 1910 sur la terrasse inférieure de l’acropole de Cumes, site du temple attribué à Apollon. Il s’agissait de la première campagne de fouilles systématiques menée dans cette zone, dont le but était d’identifier les niveaux les plus anciens de fréquentation de la future acropole. Ces recherches ont permis de documenter la présence d’un établissement indigène, sur lequel ont été construits les sanctuaires érigés à la suite de la fondation coloniale. Le matériel grec le plus ancien découvert, qui peut être daté de la période géométrique tardive II, consiste en une œnochoé avec une frise de cavaliers, un cratère décoré du motif du cheval à l’abreuvoir et des fragments de mors de chevaux. Une série de terres cuites architecturales trouvées sur le site documentent les phases de monumentalisation du sanctuaire, caractérisées, entre la fin du viie et le début du vie s., par la présence de chapelles. Une série de dalles de revêtement bipartites sont attribuées à un temple de la moitié du vie s. av. J.-C., qui a ensuite fait l’objet de restaurations et de reconstructions.

F. Nitti, « The Acropolis of Cumae: Ettore Gabrici’s 1910 Archaeological Research in the Lower Terrace Sanctuary », Annali di acheologia e storia antica 26 (2019), p. 105–139.

7613.02 — Poseidonia, temple d’Athéna Analyse des armes en bronze et en fer provenant de l’Athénaion de Poseidonia, trouvées dans les années 1920, 1930 et 1950 et datant de la période archaïque jusqu’au ive s. av. J.-C. Il s’agit d’armes offensives et défensives, pour la plupart de taille normale, bien que les armes miniatures ne manquent pas. Pour des raisons inconnues, toutes les armes ne portent pas de traces de défectuosité, tandis que certaines sont munies de trous de suspension à des fins d’exposition. Même en l’absence de données stratigraphiques précises, l’analyse de ce matériel, qui indique la dédicace répétée d’armes à l’occasion de victoires militaires remportées par la polis, confirmerait le rôle primordial, peut-être tutélaire, joué par le sanctuaire N et son culte au sein de la cité.

F. Longo, « Le armi di Atena : I dati dall’Athenaion di Poseidonia tra Greci e Lucani », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia. Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 25–42.

77— Les résultats de l’étude menée sur le mobilier métallique récupéré dans l’Athénaion de Paestum dans les années 1920, 1930 et 1950 sont présentés. Ils fournissent des informations importantes sur la fréquentation du sanctuaire et les rituels qui y étaient pratiqués. La plupart de ce mobilier concerne des armes offensives et défensives. Il semble se limiter exclusivement aux périodes archaïque et lucanienne. De nombreuses armes paraissent avoir été exposées, tandis que d’autres ont été mises hors service et peut-être retirées de l’incendie qui a détruit le sanctuaire vers la fin du vie s. av. J.-C.

F. Longo, A. D’Antonio, « I materiali in metallo dell’Athenaion di Paestum: un quadro di sintesi preliminare », in M. Cipriani, A. Pontrandolfo et M. Scafuro (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Atti del II Convegno Internazionale di Studi (Paestum, 28–30 giugno 2017), Paestum, 2018, p. 755–765.

78— Les résultats d’une étude menée sur la répartition des armes, réelles et miniatures, offertes entre le vie et la fin du ive s. dans les sanctuaires urbains et extra-urbains de Poseidonia sont présentés. Bien que l’Athénaion ait livré le plus grand nombre de spécimens, il n’est pas possible de reconnaître un caractère privilégié à l’offrande d’armes dans ce sanctuaire, d’autant plus que le nombre élevé de spécimens reçus pourrait être dû à un incendie. Il est toutefois possible d’établir une différence entre les sanctuaires urbains sur la base du type d’armes trouvées, ce qui pourrait suggérer une sélection intentionnelle d’armes dédiées : les casques et épaulières miniatures de la période archaïque et les cuirasses et boucliers miniatures de la période lucanienne ne sont attestés que dans l’Athénaion, tandis que les poignards et les épées, réels et miniatures, ne se trouvent que dans le sanctuaire méridional. Le choix des armes dédiées se manifeste surtout à l’époque lucanienne, où ce sont essentiellement des armes miniatures qui sont offertes, alors que les armes royales sont destinées aux rituels funéraires.

A. D’Antonio, « Le armi dai santuari di Poseidonia-Paestum tra l’età arcaica e la fine del IV secolo a.C. », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia. Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 43–61. Cf. idem, « Armi e rituali nei santuari di Poseidonia-Paestum: alcune considerazioni preliminari », in E. Greco, A. Salzano et C.I. Tornese (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Actes de la quatrième conférence internationale d’études (Paestum, 15–17 novembre 2019) IV.1–2–3, Paestum, 2021, p. 183–194.

79— Les résultats préliminaires de la deuxième campagne de fouilles dirigée en 2019 par F. Longo (université de Salerne) dans le sanctuaire urbain septentrional de Poseidonia sont présentés. Les investigations, concentrées dans la zone située au S du temple d’Athéna, ont permis de préciser certains points liés aux phases de construction du sanctuaire. Les principaux résultats de ces recherches sont : la découverte d’éléments architecturaux avec des décors peints relatifs à une toiture archaïque qui peut être attribuée au bâtiment SE ; l’identification de la phase de destruction du sanctuaire et du bâtiment auquel appartenait la toiture archaïque ; l’identification d’un remblai qui scellait le mobilier détruit et qui servait à rehausser l’allée construite en même temps que la construction du nouveau temple. Il est à noter qu’au moment de la découverte, les éléments architecturaux de la toiture étaient liés les uns aux autres, comme s’ils avaient été placés avec d’autres objets votifs avant la fermeture définitive du remblai en vue de la construction du nouveau temple. L’oblitération du bâtiment SE et son emplacement au point le plus élevé de la ville suggèrent qu’il s’agit d’un temple — évidemment le prédécesseur du temple d’Athéna — plutôt que d’un thesauros, comme on l’a supposé dans le passé.

F. Longo, M.L. Rizzo, O. Voza et V. Amato, « La seconda campagna di scavo all’Athenaion di Poseidonia: rapporto preliminare (settembre 2019) », in E. Greco, A. Salzano et C.I. Tornese (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Actes de la quatrième conférence internationale d’études (Paestum, 15–17 novembre 2019) IV.1–2–3, Paestum, 2021, p. 555–573.

8013.03 — Poseidonia, temple d’Héra, Foce dell’Sele — La contribution examine les spécimens d’armes trouvés dans la zone de l’Héraion à l’embouchure de la rivière Sele afin de comprendre la signification idéologique et la fonction de ces objets dans le système rituel du sanctuaire. Le nombre d’armes attestées est assez réduit, ce qui différencie l’Héraion des sanctuaires urbains de Poseidonia. Il s’agit en effet de cinq pointes de flèches et de quelques éléments se rapportant à des décorations de boucliers. La plupart des spécimens, que l’on peut dater de la période archaïque, proviennent de plans de nivellement réalisés lors du réaménagement de l’espace sacré. Plutôt que de renvoyer à des rites de passage masculins similaires à ceux attestés dans les sanctuaires urbains, les armes du sanctuaire d’Héra semblent plutôt devoir être interprétées comme des preuves tangibles de visites occasionnelles de fidèles.

M. Giacco, « Armi votive dal santuario di Hera alla Foce del Sele (Paestum)? », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia. Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 301–306.

81— Présentation des résultats préliminaires d’une étude entreprise sur le matériel trouvé par P. Zancani et U. Zanotti dans l’Héraion à l’embouchure du Sele. Il s’agit ici des cratères attiques, attestés par une dizaine de spécimens, manifestement liés à des cérémonies et à des rituels fondés sur l’usage du vin. Les cratères les mieux représentés sont attribuables au cercle d’Antiménès. Dans un contexte de nécropole, ces récipients sont présents à Fratte, ce qui suggère l’existence de relations culturelles entre les aristocraties de Poseidonia et les communautés étrusques installées au-delà du Sele.

B. Ferrara, « Crateri attici dal Santuario di Hera alla foce del Sele », in M. Cipriani, A. Pontrandolfo et M. Scafuro (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Atti del II Convegno Internazionale di Studi (Paestum, 28–30 giugno 2017), Paestum, 2018, p. 743–754.

82— Analyse des spécimens miniatures en céramique provenant de l’Héraion de Sele, qui sont datés entre le vie et le iie s. av. J.-C. Comme dans d’autres contextes cultuels, dans le sanctuaire de Poseidonia, ces récipients doivent également être interprétés comme des offrandes votives, parfois utilisées pour contenir de petites portions de prémices. Si les formes miniatures de la période archaïque sont à mettre en relation avec la cérémonie du banquet et la consommation de vin, on assiste au cours du ive s. à un enrichissement des formes (avec une prédominance de l’hydrisque, puis, entre les iiie et iie s., des lécythes, des pyxides skyphoïdes, des bouteilles, des coupes, des phiales, etc., suggérant la connotation chthonienne de la divinité.

P. Di Roberto, « Il Santuario di Hera alla foce del Sele : la ceramica miniaturistica », in M. Cipriani, A. Pontrandolfo et M. Scafuro (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Atti del II Convegno Internazionale di Studi (Paestum, 28–30 giugno 2017), Paestum, 2018, p. 795–800.

8313.04 — Métaponte — sanctuaire de S. Biagio alla Venella — Présentation des résultats préliminaires d’un projet de recherche entamé en 2015 visant à clarifier la configuration et les phases de construction du sanctuaire de S. Biagio alla Venella, ainsi que la nature du culte qui y était pratiqué et les formes de ritualité. Les bâtiments du sanctuaire, qui peuvent être datés entre la fin du viie s. av. J.-C. et le début du siècle suivant, sont situés dans une petite vallée délimitée au N et au S par deux collines. Parmi celles-ci se trouve ledit sacello-vasca, que des analyses récentes ont identifié comme une fontaine monumentale fonctionnelle pour la collecte de l’eau de la source voisine. Sur une terrasse supérieure se trouve un bâtiment qui peut être identifié à une stoa. Par ailleurs, l’analyse des plans du sanctuaire réalisés lors des différentes interventions effectuées dans la zone du sanctuaire permet de préciser certains aspects topographiques du site. En particulier, il apparaît désormais clairement que la traversée du sanctuaire devait se faire par le bas, ce qui peut avoir une motivation cérémonielle : la première étape vers la fontaine monumentale était destinée à la purification, tandis que la terrasse la plus haute, où se terminait le parcours, accueillait le temple et les dépendances. Deux petits essais de fouille réalisés dans la zone d’un four précédemment identifié ont révélé un riche dépôt d’objets lié à une action d’abandon/oblitération, y compris un fragment de pyxide en marbre et une amphore panathénaïque avec une inscription dédicatoire.

T. Cinquantaquattro, A. D’Andrea et C. Rescigno, « Tra Acaia e Occidente. Le forme e lo spazio del sacro nel santuario di S. Biagio alla Venella (Metaponto) », in E. Greco et A. Rizakis (éd.), Gli Achei in Grecia e in Magna Grecia: Nuove scoperte e nuove prospettive (Atti del Convegno di Aighion, 12–13.12.2016), Roma, 2019, p. 365–398.

8413.05 — Métaponte — sanctuaires urbains et extra-urbains L’A. examine les sanctuaires de la chōra et établit une distinction entre ceux fondés par la polis, qui en garantit la gestion religieuse et économique, et ceux qui doivent plutôt être considérés comme des manifestations d’une religiosité rurale. Ces derniers, plutôt que d’être gérés par le corps civique, semblent avoir été créés et administrés par les communautés locales de la région. Afin de mieux comprendre la distinction entre ces deux catégories de sanctuaires, une analyse détaillée de la zone métapontine est conduite : il s’agit de l’un des sites les mieux connus de l’Italie méridionale grâce aux recherches systématiques menées dans la région par J.C. Carter et son équipe. Au terme du processus d’occupation initié par la polis coloniale sur le territoire au viie s. av. J.-C., la chōra métapontine est largement occupée par un réseau d’au moins 15 lieux de culte, dont certains sont dotés d’un appareil architectural monumental et généralement situés à proximité d’unités de production agricole, de nécropoles et de sites stratégiques pour le contrôle du territoire. Comme le souligne J.C. Carter, il ne s’agirait pas d’une répartition aléatoire, puisque les lieux de culte sont situés à intervalles réguliers par rapport à la polis, le long des vallées des fleuves Bradano et Basento. Si la reconstruction de Carter attribue à la polis un rôle primordial dans la fondation des lieux de culte situés hors des murs de la ville, l’A., en revanche, fait une distinction entre les lieux de culte qui peuvent effectivement être attribués à la catégorie des sanctuaires extra-urbains, qui se confondent avec les lieux de culte monumentaux et qui, à ce titre, peuvent être considérés comme l’expression des possibilités et des ambitions de la polis, et les sites caractérisés par des formes architecturales moins imposantes, à considérer comme des repères des districts ruraux de la chōra métapontine. Si l’Héraion des Tables Palatines doit certainement être interprété comme un sanctuaire extra-urbain, d’autres sites plus modestes, tels que Pizzica Pantanello, San Salvatore, Sant’Angelo Grieco ou Cozzale Pizzarieddo, semblent être configurés comme des lieux de culte appartenant aux districts ruraux.

R. Sassu, « Tra polis e chora. Santuari extraurbani e aree di culto rurali nel comprensorio metapontino », in E. Lippolis et R. Sassu (éd.), Il ruolo del culto nelle comunità dell’Italia antica tra 4. e 1. sec. a.C.: strutture, funzioni e interazioni culturali (ricerca PRIN 2008), Roma, 2018, p. 129–165.

8513.06 — HerakleiaL’étude aborde les questions relatives au rôle joué par les sanctuaires dans la relation entre l’établissement archaïque de Policoro et la fondation de 433/2 av. J.-C. par Tarente, et les contraintes qu’ils ont imposées dans la conception du plan urbain d’Herakleia. Les sites cultuels urbains sont présents dans deux secteurs différents de la ville antique : dans la vallée médiane, selon une occupation plus répandue, et sur la colline du Castello, de manière plus limitée mais plus pertinente sur le plan culturel et architectural. Sur la colline du Castello, le sanctuaire d’Athéna, siège du culte de la déesse tutélaire, joue sans aucun doute un rôle dominant, tant par sa position topographique que par sa fonction religieuse. L’un des deux temples urbains connus à ce jour date de 370–360 av. J.-C., mais la découverte de structures maçonnées et de fragments de terre cuite architecturale appartenant à un temple daté du vie s. suggère une utilisation cultuelle de la zone depuis l’époque archaïque. Un second site cultuel semble être situé dans le secteur oriental du plateau et a été attribué au culte d’Artémis par M. Osanna. Dans la moyenne vallée, les lieux de culte sont concentrés dans le secteur central. En partant de l’E, on trouve le sanctuaire de Déméter, dont les édifices cultuels datent de l’époque archaïque, le sanctuaire dit de Dionysos ou sanctuaire de l’agora, dont l’édifice du temple, attribué au culte d’Aphrodite, date du milieu du ive s. av. J.-C., et enfin, à environ 300 mètres à l’O, une zone sacrée datée entre la fin du ive et le iieier s. av. J.-C., probablement dédiée au culte d’une divinité guérisseuse ou médicale telle qu’Apollon (peut-être associé à Artémis). En ce qui concerne la terrasse S, la découverte récente d’un dépôt votif daté entre le milieu du ve s. et le début du iiie s. av. J.-C. semble suggérer l’existence d’un lieu de culte dans ce secteur de la ville également. Parmi les objets découverts, il convient de signaler des petites plaques en terre cuite similaires à celles de la colline du Castello. Vu le décalage chronologique entre ces objets et la fondation d’Herakleia, ces dépôts votifs ont été interprétés comme se rapportant à la consécration des espaces à occuper. La fréquentation ininterrompue de ces sites de cultes archaïques pendant toute la durée de la cité suggère que les sanctuaires représentaient un élément de liaison entre l’établissement archaïque et la fondation tarentine. Leur emplacement dans le tracé urbain doit donc être interprété comme un héritage de l’établissement précédent et — ainsi que cela a été proposé — comme une expression de la planification de la fin du ve s., peut-être respectée et soulignée par les fondateurs de la nouvelle ville.

L. Giardino, « Spazi sacri e impianto urbano a Herakleia di Lucania tra la fine del VII e il I secolo a.C. », in E. Lippolis et R. Sassu (éd.), Il ruolo del culto nelle comunità dell’Italia antica tra 4. e 1. sec. a.C.: strutture, funzioni e interazioni culturali (ricerca PRIN 2008), Roma, 2018, p. 193–217.

8613.07 — Herakleia — area sacra del Vallo Analyse des nombreux poids de métier à tisser provenant de cette endroit, afin d’en comprendre la nature et le contexte. Ces poids, qui se trouvent principalement en deux groupes dans l’oikos D et dans la salle ZI/AI, sont typologiquement similaires à ceux trouvés dans le quartier occidental de la colline du Castello. L’application des techniques de l’archéologie expérimentale ne permet pas d’isoler un groupe de poids utilisés dans un même contexte, ce qui confirmerait l’hypothèse que ces objets sont des offrandes votives.

F. Meo, « I pesi da telaio tra attività produttiva e pratiche di culto. Il caso di Herakleia di Lucania », in E. Lippolis et R. Sassu (éd.), Il ruolo del culto nelle comunità dell’Italia antica tra 4. e 1. sec. a.C.: strutture, funzioni e interazioni culturali (ricerca PRIN 2008), Roma, 2018, p. 219–233.

8713.08 — Locres Épizéphyrienne — sanctuaire de Zeus « foudroyant » — Résumé des résultats d’une étude sur le matériel céramique du sanctuaire de Zeus « foudroyant ». Ce lieu de culte, situé dans la localité de Parapezza à l’extérieur des murs de la ville, était probablement destiné à protéger le port en même temps que le sanctuaire d’Aphrodite. La première phase de fréquentation est datée entre la 2e moitié du vie et le ve s. et est attestée par du matériel céramique et un mur de blocs de grès appartenant au temenos. Au N du temenos, on a trouvé une série de dépôts votifs qui peuvent être datés entre la 2e moitié du ive et le début du iiie s., qui ont livré, entre autres, des coupes à vernis noir et des skyphoi de production locale, datables entre le ive et le début du iiie s., de la poterie commune, de la poterie à feu, des amphores, des poids de métier à tisser, des fragments de petits autels et des objets en métal. En outre, des plaques en terre cuite représentent Zeus le bras droit levé dans le geste de foudroyer. La scène présente également une colonne ionique à gauche et un autel surmonté d’une œnochoé à droite, éléments qui suggèrent qu’il s’agit d’une représentation du lieu de culte où les plaques ont été trouvées. L’appellation de Zeus vénéré dans ce sanctuaire est inconnue ; cependant, l’épithète Παλαμναῖος (punisseur des meurtriers), connue par une defixio judiciaire provenant de l’un des dépôts mis au jour, s’accorderait bien avec l’iconographie du Zeus foudroyant.

V. Tallura, « L’area sacra di Zeus Saettante a Locri Epizefiri. Una nota preliminare », Archeologia Classica 70 (N.S. II,9) 2019, p. 499–508.

8813.09 — Locres Épizéphyrienne — contrada Marasà La contribution présente une analyse architecturale du temple ionique de la contrada Marasà dans le contexte plus large de l’architecture locrienne, afin de contribuer à la question encore ouverte de la chronologie du monument et de la maîtrise d’œuvre de l’imposant projet architectural. En ce qui concerne la chronologie, l’analyse des structures architecturales du temple de Locres et la comparaison stylistique des colonnes retrouvées avec les chapiteaux de l’Artémision d’Éphèse et les colonnes de l’Érechthéion permettent de dater la construction du temple au plus tôt des 15 dernières années du ve s. av. J.-C. Par ailleurs, une analyse générale des témoignages architecturaux locriens semblent suggérer l’acquisition possible d’un modèle samien à Locres dès la fin du vie s. Enfin, un certain nombre de dalles en terre cuite trouvées dans la zone du sanctuaire de Marasà et appartenant aux deux premières phases de la vie du temple suggéreraient un lien entre les mondes locrien et sicilien dès l’époque archaïque. La construction du temple ionien de Marasà peut donc être attribuée à l’apport conjoint d’influences siciliennes et samiennes.

G. Rignanese, « Locri Epizefiri. Il tempio ionico in contrada Marasà. Stato dell’arte e prospettive di ricerca », Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa 10, 2 suppl. (Serie 5) 2018, p. 77–109.

8913.10 — Locres Épizéphyrienne — sanctuaire de la Manella L’A. compare le sanctuaire de la Mannella au dépôt votif de Calderazzo à Medma et à celui de Scrimbia à Hipponion. Bien que ces trois contextes soient culturellement différents, ils sont unis par la présence d’armes. Du premier contexte proviennent plusieurs éléments d’armement, parmi lesquels des casques (on remarque le célèbre casque de type chalcidien avec une dédicace « à la Déesse »), des boucliers et des armes miniatures ; parmi les armes offensives, on trouve quelques sauroteres et une pointe de lance. Ces armes représentent une partie limitée, mais bien représentée, des offrandes votives du sanctuaire, ce qui se reflète dans certains pinakes se référant à des formes de dévotion masculine : c’est le cas du pinax 8/29, dans lequel nous trouvons l’image d’un garçon donnant une balle à la déesse en présence d’Arès, ou du type 8/38, dans lequel est représenté un cavalier armé d’une lance. Le dépôt de Scrimbia compte un nombre considérable d’armes : casques, boucliers, boucliers hoplitiques, une lance et deux couteaux. Enfin, de nombreuses armes proviennent du dépôt de Calderazzo à Medma, dont des armes essentiellement offensives (épées et poignards) et, en miniature, des éléments d’armement défensif. Cette différence typologique et quantitative dans le nombre d’armes dédiées semble indiquer une différence d’ordre cultuel entre les sanctuaires analysés : alors qu’à la Mannella la figure de Perséphone domine, à Scrimbia, à côté d’une divinité féminine, il semble possible de supposer la présence d’une divinité masculine à laquelle les armes étaient dédiées, tandis qu’à Calderazzo les terres cuites figurées suggèrent la présence de plusieurs divinités (Perséphone et/ou Aphrodite, Hermès, Athéna et Héraclès).

M. Cardosa, « Armi dai santuari di Locri Epizefiri, Hipponion e Medma », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia: Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 127–140.

9013.11 — Medma — La contribution présente les résultats des recherches stratigraphiques menées en 2018 dans la zone sacrée de la contrada Calderazzo, dans le cadre du projet d’achèvement du parc archéologique de Medma. En particulier, un bâtiment datable entre la fin du vie et la 1re moitié du ve s. a été découvert, divisé en plusieurs pièces quadrangulaires (oikoi), précédées d’une étroite pièce d’accès (pièce A). Parmi les données les plus significatives, on trouve celles relatives aux actions rituelles identifiées dans une zone située au SE du bâtiment, réalisées pour sanctionner des césures temporaires ou permanentes dans les activités du sanctuaire. Il convient de souligner les dépôts votifs effectués avant la fin du ve s. av. J.-C., en même temps que l’abandon de la salle d’accès à l’oikoi : un dépôt « a cassetta » contenant une statuette de joueur de lyre, des fragments de pinakes portant des figures masculines, des vases miniatures, des fragments d’os et des traces de combustion, et un dépôt en lien avec un rite d’enfouissement, contenant du mobilier de sanctuaire préalablement sélectionné, effectué pour traduire la fin de l’utilisation des murs de la salle A.

F. Pizzi, M.M. Sica, F. Sudano, « Medma. Il santuario di località Calderazzo: il sacello e gli spazi del rito », in E. Greco, A. Salzano et C.I. Tornese (éd.), Dialoghi sull’Archeologia della Magna Grecia e del Mediterraneo. Atti del IV Convegno Internazionale di Studi (Paestum, 15–17 novembre 2019) IV.1–2–3, Paestum, 2021, p. 223–240.

9113.12 — Hipponion — L’article se penche sur le sanctuaire situé sur la colline de Cofino à Vibo Valentia, déjà découvert par Paolo Orsi et qui a récemment fait l’objet de recherches systématiques dans le cadre des travaux pour la réalisation du « Parc archéologique urbain de la ville d’Hipponion-Valentia ». Délimité par un mur d’enceinte, le sanctuaire est caractérisé par la présence d’un temple ionique et d’autres structures cultuelles. Dans le secteur S de l’espace sacré, les vestiges d’un sacellum fréquenté jusqu’au iie s. av. J.-C. ont été identifiés, tandis que d’autres structures sont disposées sur des terrasses à différentes hauteurs. Des fouilles récentes ont également mis au jour un dépôt votif composé de récipients et de casseroles, suggérant la cuisson et la consommation d’aliments. En outre, la redécouverte du temple ionique, resté enfoui après la fouille de 1921, a apporté de nouvelles informations sur son décor architectural. La découverte de deux fragments de sculpture plastique est particulièrement intéressante : une main d’une statue grandeur nature et un fragment de sabot de cheval. Le sujet et la position de ces fragments sont comparés aux groupes de Dioscures au fronton O du temple ionique de Locres Epizéphyrienne.

F. Sudano et E. Grillo, « La riscoperta del tempio ionico del Cfino di Hipponion: nuovi materiali e antiche questioni », in P. Lulof, I. Manzini et C. Rescigno (éd.), Deliciae fictiles V. Networks and Workshops: Architectural Terracottas and Decorative Roof Systems in Italy and Beyond, Oxford/Philadelphia, 2019, p. 239–248.

9213.13 — Kaulonia — sanctuaire de Punta Stilo — L’histoire de l’évolution monumentale du sanctuaire de Punta Stilo, mise en lumière grâce à des décennies de recherches menées par la Scuola Normale Superiore et l’université de Pise, est en train d’être retracée. Le sanctuaire a été fondé au plus tard une génération après la fondation de l’apoikia de Kaulonia au début du viie s. av. J.-C. et a continué à être fréquenté jusqu’au début du iiie s. av. J.-C. Après une première phase de vie attestée par du matériel votif, le sanctuaire a connu une phase de monumentalisation avec la construction d’un autel en pierre, autour duquel se trouve une série de dépôts de céramique et d’ossements d’animaux. Un grand dépôt votif trouvé près de la porte S de la ville, datant de la période archaïque, probablement construit pour coïncider avec la première installation d’un accès côtier au sanctuaire, remonte à cette phase, datable du viie s. Des fragments architecturaux réutilisés et des fragments de murs indiquent l’existence de deux temples construits au vie s., dont l’un se trouve au même endroit que le temple dorique découvert par Paolo Orsi. Au S de ce dernier se trouve une zone caractérisée par la présence de marqueurs de formes diverses enfoncés dans le sol, indiquant la présence d’offrandes votives faites au cours du vie s. Avec le début du chantier de construction du temple dorique, les dépôts ont été rassemblés et regroupés. Un exemple significatif de cette pratique est un groupe d’armes rassemblées et recouvertes de déchets de pierres destinées au temple. Parmi les dispositifs rituels attestés pour la phase d’expansion maximale du sanctuaire, on trouve une série d’espaces quadrangulaires faits de tuiles enfoncées dans le sol, destinées à recevoir des offrandes végétales et liquides (parmi eux, celui qui a livré la Tabula Caulonensis). Un bassin construit avec des tuiles plates et utilisé entre la 1re moitié du ve et le milieu du ive s., situé à proximité des marches de la substructure en forme de N du temple, suggère la pratique de rites de purification prénuptiaux probablement liés au culte d’Artémis. La présence d’Artémis à Kaulonia est également suggérée par le paysage dans lequel se trouve le sanctuaire, caractérisé par des montagnes, des vallées, des sources et des escales maritimes. Entre le ive et le iiie s., le sanctuaire connaît une phase d’utilisation moins monumentale.

M.C. Parra, « Il santuario di Punta Stilo a Kaulonia (Monasterace M.NA, RC): Monumenti e contesti votivi, tra VIII e III sec. a.C. », in E. Greco et A. Rizakis (éd.), Gli Achei in Grecia e in Magna Grecia: Nuove scoperte e nuove prospettive (Atti del Convegno di Aighion, 12–13/12/2016), Roma, 2019, p. 411–431.

93— Le cinquième volume consacré au sanctuaire de Punta Stilo a pour objet les armes et l’armement découverts lors des fouilles menées par Orsi (1911–1912), Chiartano (1961), Tomasello (1970–1971) et la Scuola Normale Superiore/université de Pise (1999–2014). Il s’agit d’armes offensives et défensives, en bronze, en fer et en terre cuite, réelles et miniatures, trouvées principalement dans le secteur S du temple. Outre l’analyse quantitative et typologique du matériel, les contextes dans lesquels ils ont été trouvés sont également envisagés, afin de mettre en lumière la nature des rituels auxquels les armes analysées étaient dédiées. La plupart des armes sont datées entre la fin du vie et la 1re moitié du ve s., période qui coïncide avec une phase de rénovation et de monumentalisation du sanctuaire, tandis qu’à partir du milieu du ve s., les armes ne figurent plus parmi les objets offerts. Grâce à une analyse de nature typologique, quantitative et contextuelle, il est possible de relier le don d’armes à Punta Stilo à un événement civique d’une certaine importance et à des événements plus modestes impliquant un nombre limité de participants : événements liés à des situations de danger pour la polis, célébration de rituels d’appartenance à une classe sociale, victoire dans une bataille. Parmi les contextes analysés, on retiendra un ensemble d’armes défensives trouvé dans la zone au S du temple dorique, caractérisé par la présence de cippes et de bases. Comme l’a supposé M.C. Parra (cf. infra), ces offrandes votives se trouvent dans un dépôt secondaire, accumulé en même temps que le réaménagement de la zone au ve s. Il s’agirait donc de dédicaces significatives, exposées à l’origine dans ce secteur du sanctuaire et déposées par la suite dans la même zone. Il est difficile de comprendre si cette pratique de conservation de la mémoire des offrandes était liée à la mémoire des dédicants ou à celle de la divinité destinataire. Quant à l’identité des dédicants, on peut émettre l’hypothèse d’une classe aristocratique aux caractéristiques martiales marquées. Enfin, la présence d’armes de facture italique peut s’expliquer soit par la présence d’un élément non grec dans le sanctuaire, soit par la pratique du don de butin par les vainqueurs grecs. Les données archéologiques examinées confirmeraient l’existence d’un culte d’Aphrodite (peut-être vénérée sous le nom d’Hoplosmia), destinataire du don des armes puisqu’elle était la déesse compagne d’Arès.

A. Scarci, Kaulonía, Caulonia, Stilida (e oltre), V. Offerte di armi dal santuario urbano di Punta Stilo, Pisa, 2020.

94— L’article analyse les dédicaces d’armes dans le sanctuaire de Punta Stilo, que l’A. considère comme exceptionnelles parce qu’elles sont liées à un événement unique, contrairement aux expressions rituelles périodiques indiquées par d’autres types d’offrandes, telles que les terres cuites figuratives. Les offrandes d’armes « en série » ne se reconnaissent peut-être que dans les armes miniatures. Cependant, on trouve également à Punta Stilo de telles offrandes, qui ne peuvent pourtant pas être définies comme relevant de séries, mais qui sont exceptionnelles. Il s’agit en particulier d’un casque et d’un fer de lance taillés dans un mur et d’une base de vase, placés dans une boîte en pierre située près d’un autel monumental datable du ve s. av. J.-C., à considérer comme une dédicace personnelle visant à créer un lien immédiat entre le dédicant et la divinité. Au contraire, c’est à un événement public et collectif qu’il faut rattacher un rituel de fondation attesté par le dépôt d’une ou de deux pointes de flèches sous le niveau du sol de la poterne en laquelle la porte archaïque a été transformée à la fin du 2e quart du vie s. Le second contexte considéré concerne les dépôts votifs qui comprennent des armes au S du temple archaïque, indiqués par la présence de pierres brutes placées comme sēmata. Lorsque la zone couverte par ces dépôts a été soumise à des travaux de remblayage et de nivellement dans le cadre de la construction du temple dorique, les cippes ont été épargnés, tandis que les offrandes ont été dispersées à l’exception de quelques objets recueillis pour être exposés comme trophées sur le sol ou dans des fosses. Enfin, le dernier contexte considéré est celui qui a livré la Tabula Caulonensis, située sur une terrasse en contrebas de celle sur laquelle s’élevait le temple dorique. Comme on le sait, il s’agit d’un espace limité par des tuiles placées près d’un cippe, sur lequel la Tabula a été apposée de la même manière. Parmi les offrandes liées à ce dépôt, les armes se distinguent : des épées miniatures et des boucliers dédiés par deux, qui, avec la Tabula inscrite, semblent pointer vers un mécénat aristocratique.

M.C. Parra et A. Scarci, « Armi dal Santuario di Punta Stilo a Kaulonia (Monasterace Marina) », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia: Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 95–114.

9513.14 — Crotone Nous examinons les dédicaces votives attestées dans le sanctuaire « Vigna Nuova » de Crotone (25 premières années du vie s. av. J.-C.), déjà attribuées par E. Greco au culte d’Héra Hoplosmia. Les objets trouvés dans le dépôt rituel comprennent des armes offensives, des parties de harnais de chevaux, des chaînes de différentes formes et tailles, des entraves pour les pieds, des colliers et des outils agricoles, ainsi que des objets qui font allusion à la libération des prisonniers. Parmi les nombreux aspects d’Héra qui ressortent de ces offrandes, il y a sans aucun doute celui de « libératrice » et de maîtresse des armes et des animaux (en particulier des chevaux). L’A. ne considère cependant pas l’Hoplosmia comme l’aspect prédominant de l’Héra de Vigna Nuova, car les armes, déposées en association avec les chaînes brisées, semblent plutôt se référer à la fonction de libératrice assumée par la déesse.

R. Spadea, « Santuari con dediche di armi votve a Crotone: Hera Hoplosmia? », in R. Graells i Fabregat et F. Longo (éd.), Armi votive in Magna Grecia: Atti del Convegno Internazionale di Studi (Salerno-Paestum, 23–25 novembre 2017), Mainz, 2018, p. 63–74.

[14. Sicile]

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Pour citer cet article

Référence papier

Despina Chatzivasiliou, Ilaria Battilorio et Massimo Osanna, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) »Kernos, 36 | 2023, 207-240.

Référence électronique

Despina Chatzivasiliou, Ilaria Battilorio et Massimo Osanna, « Chronique archéologique de la religion grecque (ChronARG) »Kernos [En ligne], 36 | 2023, mis en ligne le 01 février 2024, consulté le 18 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/kernos/4583 ; DOI : https://doi.org/10.4000/kernos.4583

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Despina Chatzivasiliou

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