Présentation de l'éditeur
Depuis les analyses classiques de Tocqueville sur le contraste entre l’étatisme français et le pluralisme américain, les États-Unis et la France ont fourni des laboratoires pour l’analyse comparative. La mise en regard des mouvements sociaux aux États‑Unis et en France alimente la compréhension des rapports entre conflictualité et refondation de la gauche à la lumière des défis posés de part et d’autre de l’Atlantique.
Depuis le New Deal des années 1930, la conquête des droits civiques aux États-Unis dans les années 1960, l’avènement du capitalisme néolibéral et de la mondialisation financière jusqu’à la crise majeure de 2008, les rapports entre mouvements sociaux et politique font l’histoire. Plus récemment, l’ascension du populisme, l’émergence de Bernie Sanders et d’une gauche combative, l’expansion des mobilisations décisives dans la défaite de Trump résonnent avec ce que nous vivons en France. L’intensification des mobilisations contre les inégalités et les discriminations, contre les violences racistes, des luttes féministes, écologistes et pour la justice sociale bouscule le champ politique sur fond de poussée de l’extrême droite et d’une tendance à l’autoritarisme. Ce détour par les États-Unis invite à un regard distancié sur notre propre réalité en France.
En assumant leur diversité, les autrices et auteurs des contributions rassemblées dans ce volume éclairent ces événements et les défis stratégiques de la gauche sociale et politique en France, à l’heure du néolibéralisme contesté et de la poussée des aspirations émancipatrices.
Comme projet associé à la Fondation Gabriel Péri, cet ouvrage vise un public large, intéressé et éventuellement impliqué dans le débat et la confrontation d’idées politiques comme dans l’action militante.
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Auteurs
Daniel Cirera est secrétaire général du conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri. Spécialiste des questions internationales et européennes, il travaille notamment sur les conséquences et débouchés politiques des mouvements sociaux et sur les conséquences politiques des inégalités, surtout depuis la crise de 2008. Il a publié Social-démocratie : échec et fin de cycle (2009) et Allemagne-France : de la réconciliation au partenariat inégal (2015), Notes de la Fondation Gabriel Péri.
Guy Groux est sociologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF, Paris). Ses travaux concernent les rapports entre le politique, les mobilisations sociales et les relations professionnelles. Il a récemment publié Le dialogue social en France. Entre blocages et Big-Bang, avec Michel Noblecourt et Jean-Dominique Simonpoli (Odile Jacob, 2018) ; « Revisiter les liens du conflit avec la politique et la démocratie », dans Piero Ignazi, Dominique Reynié (dir.), La vie politique, Pour Pascal Perrineau (Sciences Po Les Presses, avec lesoutien de la Fondation Jean Jaurès et de la Fondation pour l’Innovation politique, 2020) et codirigé Le social et le politique (Richard Robert et Martial Foucault, CNRS éditions, 2020).
Publications du même auteur
Mark Kesselman est professeur émérite de science politique à Columbia University, professeur associé à l’Université Paris 8, à l’Institut d’études politiques de Lille (CRAPS) et à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Il est membre du Conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri et dirige La Revue internationale de Science politique. Il est l’auteur et/ou l’éditeur de The Ambiguous Consensus. A Study of Local Government in France (Knopf, 1867) ; The Politics of Power. A Critical Introduction to American Politics (W.W Norton & Company ; 7e édition, 2013) ; Introduction to Comparative Politics. The French Workers Movement (Routledge, 2020) ; A Century of Organized Labor in France (Palgrave Macmillan, 2003). Il a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques et politiques.
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