Jean‑Marie Seillan, Huysmans : politique et religion
Jean‑Marie Seillan, Huysmans : politique et religion, Paris, Éditions Classiques Garnier, 2010, 440 p.
Texte intégral
1Voici un livre salutaire, mettant en relief un Huysmans que l’on oublie, et contrecarrant des idées reçues : l’apolitisme de cet écrivain, son relatif désengagement. Il est vrai qu’il suffit de parcourir sa correspondance, de relire L’Oblat, de s’interroger sur le fait que, à partir de Là-Bas, les romans deviennent des romans à thèse, pour que l’on voie que cet apolitisme est une fable. Certes, Huysmans vomit son siècle, mais il se définit par rapport à lui, prend parti dans l’affaire Dreyfus, regarde parfois avec sympathie les anarchistes, s’indigne de la séparation de l’Église et de l’État, développe un discours délirant sur la franc-maçonnerie, participe pleinement à l’antisémitisme fin‑de-siècle. On pourrait alléguer – et l’on aurait tort – que tout cela est l’écume d’une œuvre et d’une vie, que Huysmans s’impose comme un grand écrivain en dépit de ces positions idéologiques, dont certaines sont choquantes pour ne pas dire détestables, que l’intérêt de l’œuvre est ailleurs, bref qu’il convient de cerner une sorte de cancer idéologique, pour mieux faire surgir, après une exérèse nécessaire, la qualité rayonnante d’un style. Mais cette approche est un leurre. Style et vision du monde vont ensemble. L’antisémitisme de Céline n’est pas dissociable de la fureur qui emporte toute son œuvre, et le style artiste de Huysmans est, dès le départ, infecté de mépris. Nous durcissons, certes, à notre tour une thèse qui ne se rencontre pas sous cette forme dans l’essai de Jean-Marie Seillan, mais peut-être parce que nous voudrions mettre à mal ce que l’on pourrait appeler les lectures concessives des œuvres littéraires : « Huysmans est antisémite, mais… » ; « Gobineau est raciste, mais… » ; « Goncourt, le vieil Edmond, ce grognon, ce “dindon”, est lui aussi antisémite, mais… ». N’excusons pas, essayons à l’inverse de comprendre, c’est-à-dire de prendre avec, de considérer les œuvres et la vie comme un tout, tentons d’analyser ce qu’implique, littérairement, stylistiquement parfois, telle ou telle prise de position. Et interrogeons-nous sur une latrie qui nous fait porter aux nues, immoralement, esthétiquement, le sublimé littéraire d’une fureur indissociable d’errements politiques. La qualité d’un style a parfois pour terreau les immondices d’une conception délirante du monde. Il convient de ne jamais l’oublier.
2Après ce préambule, dont on ne cherche nullement à cacher l’aspect polémique – il est délibéré – voyons de plus près comment l’essai de Jean-Marie Seillan progresse. La démarche adoptée est apparemment diachronique, elle suit l’auteur d’À rebours du début jusqu’à la fin de sa carrière, signale les évolutions, les repentirs, fait s’entrecroiser les événements politiques qui déterminent des prises de position et l’analyse des œuvres ; mais en même temps, elle propose de grandes entrées thématiques qui permettent de déterminer des constantes ou de circonscrire, pour une période donnée, la permanence d’une obsession, d’un type de discours, lequel déborde cependant au‑delà de la période chronologiquement délimitée, si bien que la table des matières concilie heureusement ce qui est circonstanciel et ce qui ressortit plus ou moins durablement à un imaginaire politique, ce qui change, ce qui évolue, ce qui fait retour, ce qui renvoie à une humeur instable, ce qui s’ancre durablement. Dans l’écrivain successif, Jean-Marie Seillan retrouve, en effet, sur des modes divers, « l’obstiné protestataire ».
3Quel est le point de départ ? Cela n’est point dit, et la question est, en effet, oiseuse. On fait donc comme si tout avait commencé avec la débâcle et la débandade des armées françaises. La guerre de 1870, telle que la narre et la vit Huysmans, n’est pas dissociable de ce qu’elle provoque ou de ce qu’elle révèle : un antimilitarisme durable. Viennent ensuite des réactions, des irritations : hostilité à l’ordre moral, mise en cause du triomphe de Gambetta, méfiance à l’égard des républicains opportunistes. Bref, en ses commencements, Huysmans se dresse contre les pouvoirs et, en 1880, il prétend même se lancer avec jubilation dans l’étude des anarchistes. En réalité, il s’agit d’un « fantasme de table rase sociale qui offre un double avantage », celui d’installer l’écrivain « dans la position valorisante d’un avant-gardisme minoritaire », celui de « légitimer la jouissance verbale », le « jus scriptural libérés par l’ouverture d’un droit illimité à l’invective antibourgeoise » (p. 33). Loin d’être attiré par le boulangisme, comme a pu l’être Barrès sur qui l’anarchisme exerçait pourtant, comme on le sait, une fascination, l’aversion de Huysmans à l’égard de l’armée, son individualisme, qui lui fait refuser le culte du grand homme, l’éloignent des « chialeurs en quête de dictature ». Simultanément, la République bourgeoise lui semble discréditée par les scandales, si bien que Huysmans est partagé, vers 1890, entre deux tentations : la tentation anarchiste, la tentation antidémocratique. Elles ne sont pas exclusives l’une de l’autre, puisqu’il existe, on le sait, des « anars » de droite… La seconde l’emportera et lui fera rejoindre, un temps, ce qu’on pourrait appeler, d’un mot impropre, la réaction ultraciste, sans que jamais s’impose, chez lui, le rêve d’une restauration monarchiste. Point de royalisme, comme chez Barbey ou plus tard chez Bernanos, et cela peut-être, comme le suggère Jean-Marie Seillan, parce qu’aucun terreau culturel ou familial n’est là pour favoriser l’exaltation de la Monarchie ou celle de l’ancien régime. La conversion de Huysmans ne fera pas de lui un traditionaliste légitimiste, même si elle participe d’une réaction anti‑moderne qui métamorphose les aspirations libertaires en nostalgie d’un ordre ancien, celui du Moyen Âge, période au cours de laquelle les signes n’auraient pas été de simples enveloppes vides, des formes sans contenu, mais des symboles pleins.
4Très tôt, Huysmans s’avère misonéiste, technophobe ou, pour le dire en d’autres termes, anti‑progressiste. On pourrait, de ce point de vue, montrer qu’il existe une continuité Flaubert – Baudelaire, Goncourt – Huysmans. L’écrivain technophobe ou anti-hygiéniste (songeons aux Goncourt visitant la prison de Clermont et ironisant sur les tortures nouvelles infligées aux prisonnières par l’humanitarisme) aperçoit dans l’aseptisation recherchée des comportements, dans la tentative d’annuler la misère ou la folie, ou tout au moins de les rendre peu visibles, voire dans le culte technique, une hybris détestable, parfois un désir d’universaliser des normes au détriment des individus, un pseudo‑égalitarisme, au nom duquel le Bourgeois, en réalité le plus inégalitaire des hommes, en invoquant la raison pratique, cherche à détruire toute conduite déviante, toute affirmation originale de soi.
5Devenu réactionnaire, misonéiste et passéiste, Huysmans vomit le temps présent en attendant l’apocalypse proche, qui ruinera ce qui est déjà dégénérescence. Faut‑il penser que le mal vient de la Révolution qui, en abolissant les ordres d’Ancien Régime, aurait consacré le triomphe de la bourgeoisie, induisant par là même une fin de l’histoire, un piétinement irrémédiable jusqu’à la catastrophe finale ? Jean‑Marie Seillan invite à défaire cette vision simpliste en procédant à une lecture stimulante d’À rebours, d’En rade et de Là-Bas. Une conception décliniste de l’histoire prévaut dans ces romans et le jardin abandonné du château de Lourps, où poussent anarchiquement des herbes populacières, est un jardin politiquement significatif. L’écrivain, dans ses romans, dans ses articles, se convainc en réalité que l’idéal de la société médiévale, selon les termes de Jean-Marie Seillan, « s’est décomposé en trois temps : Renaissance, Réforme, Révolution ». La Renaissance serait ainsi le porche du pire, le commencement de la fin. Quant au protestantisme, il n’aurait pas seulement mis en avant une conception ruineuse du libre arbitre, il aurait partie liée avec les puissances d’argent. Enfin, et ce n’est pas sa moindre tare, il est fermé au miracle, à la mystique. Sur ce point particulier, le jansénisme prendrait le relais de la Réforme. Qu’ici l’écrivain recycle des clichés déjà fixés, nous n’en doutons point, de même que nous ne doutons pas que la critique de la Réforme, chez Huysmans, reste inséparable de la mise en cause d’un personnel politique qui contribua, parfois au nom même de son protestantisme, à la fondation de la république laïque – songeons à Jules Ferry, à Jules Steeg ou à Ferdinand Buisson. Reste enfin, dans cette entreprise anti-progressiste, à démoniser l’argent, en se fondant sur l’exégèse discutable d’un passage de l’Évangile selon saint Luc : « le démon, puissance, argent, tentant le Christ sur la montagne ». Voilà ce que Huysmans écrit dans le Carnet vert. On mesure ce qui en découle. Si l’argent est diabolique, s’il vient de l’Autre, le Christ aurait-il laissé délibérément à Satan cette grande « arme » qui régit le monde et l’Histoire ? On s’en effraie ! Toute l’économie libérale serait ainsi d’essence démoniaque, et le capital accumulé serait du mal sédimenté. La société moderne en adorant l’argent adorerait en réalité le Diable ; corollaire de ce postulat, tout ce qui procure de l’enrichissement est maléfique. Il va donc de soi que « les causes et les résultats de l’argent » renvoient à une « sacrée énigme », à l’énigme sacrée d’un péché originel des sociétés modernes, et plus largement, puisque le point de départ est satanique, au péché originel lui-même. Cet anticapitalisme a d’autres résonances. La marchandisation de l’art n’implique pas seulement pour Huysmans un partage entre l’élite artiste qui s’y soustrait et les industriels de la littérature ; la simonie, le trafic des objets de piété n’est pas seulement condamnable pour des raisons morales et esthétiques : tout cela a une portée métaphysique, fait sens si l’on prend en compte une vision méta-économique de l’argent que vient croiser un imaginaire géographique, qui est aussi un imaginaire politique. Zola, qui s’enrichit, tient peut-être, en sa production industrielle, du diabolique.
6On sait que Huysmans se veut homme du Nord, qu’il s’en prend au Midi, qu’il invective le soleil. Les Méridionaux avec leurs odeurs, leur accent, leur pilosité forment une sorte de race inférieure, caricaturée, raillée, dénoncée, avec d’autant plus de violence peut-être qu’une partie du personnel républicain est originaire du Midi. Huysmans, hostile au Sud, mais aussi au classicisme, s’oppose donc sur ce point à Maurras, dénonce l’école romane, s’en prend à Jean Moréas, quitte à ce que surgisse à propos de celui-ci l’inévitable figure du rastaquouère. La réaction a ses dichotomies, ses variantes, et ses constantes. Cet anti-méridonalisme rapproche l’écrivain de Drumont et de son séide Méry, tout en l’éloignant d’un nationalisme qui impliquait l’unité indissociable de la France, ou tout au moins un essentialisme de la nation, idée à laquelle Huysmans semble étranger. Mais voici qu’au retour d’Allemagne, le 20 octobre 1903, l’écrivain est pris d’une « poussée tardive » de colère contre les tudesques, lui qui fut plutôt germanophile. Cette irritation vient croiser une hantise plus ancienne : l’Allemagne serait contaminée par les sémites. L’antisémitisme de notre écrivain, à la différence de l’antisémitisme des Goncourt, est, si l’on peut dire, complet. Il fait la synthèse des trois composantes analysées par Léon Poliakov : il implique un racisme, il participe d’un anti-économisme, il prolonge l’antijudaïsme catholique. Bien évidemment, Huysmans ne pouvait qu’être qu’anti‑dreyfusard. S’il semble que l’écrivain se soit d’abord peu préoccupé de l’Affaire (« cet affreux Juif est sans intérêt »), il n’en est plus ainsi à partir du moment où Zola lance « J’Accuse ». On voit Huysmans se féliciter de la condamnation de son ancien ami, gloser sur ses frasques sexuelles et sa double famille. Envisage-t-on la réhabilitation du traître ? Le dreyfusisme apparaît alors, rétrospectivement, comme un « mouvement universel organisé par les Juifs, qui sont les banquiers des Franc‑Maçons, comme l’a dit Drumont ». Un pas de plus est franchi. Il ne reste plus qu’à exciper un « tout fait sens », qui résonne tristement comme ce « parce que » indigent, grâce auquel les imbéciles, qui voient partout des complots, ont nécessairement réponse à tout, en trouvant des boucs émissaires ou des agents secrets. D’une certaine manière, les Juifs auraient servi la providence, dont ils auraient été les outils inconscients. Ils auraient préparé, contre leur intérêt, et dans la décomposition qu’ils ont introduite, les conditions mêmes d’une régénérescence. Huysmans qui n’a rien compris parce qu’il ne s’est pas soucié de justice et de vérité simplement humaines, a eu l’illusion de tout comprendre d’en haut, à partir d’une conversion intellectuelle au providentialisme, dont Jean-Marie Seillan analyse avec acuité les composantes idéologiques et psychologiques.
7Tout s’explique sous l’effet d’une logique rétroactive, cependant que le conspirationnisme présuppose au gré d’une sorte de doxa, devenue paranoïaque, de noires machinations ourdies dans l’ombre. Jean-Marie Seillan, qui a lu les écrits antimaçonniques de quelques dignitaires ecclésiastiques, dont ceux de Monseigneur Fava, souligne aussi l’amitié de Huysmans avec Maurice Talmeyr, autre fervent des complots maçonniques, tandis qu’une fois de plus surgit la figure de Drumont qui croise toujours, comme on le voit, Huysmans pour le pire. Enfin, l’essayiste montre comment le conspirationnisme de l’auteur de L’Oblat se nourrit d’un catholicisme qui se considère comme en état de siège : il subirait l’assaut, dans les champs de bataille terrestre, d’anticléricaux furieux et démoniaques, complotant sans cesse la ruine de l’Église. Contre la vermine juive, contre les miasmes maçonniques, Huysmans devient ainsi, pour lutter contre une conjuration qu’il fabule avec bien d’autres, l’écrivain engagé et militant d’une Église tout à la fois visible et invisible et dont les monastères pourraient figurer les remparts et le fort. C’est dans ce contexte qu’il convient de situer l’écriture de La Cathédrale et surtout de L’Oblat, dont Jean-Marie Seillan propose de magistrales analyses, après avoir étudié l’influence de l’abbé Boullan ou celle de Léon Bloy sur le providentialisme huysmansien, ou bien encore la relation ambivalente de l’écrivain à Dom Besse, dont on sait qu’il fut aussi le maître à penser du jeune Bernanos. La retraite à Ligugé, située dans ce contexte, rend donc un son nouveau, elle n’est pas une parenthèse apolitique, Huysmans n’est pas hors du monde. L’Oblat résonne de conversations politiques et ce roman présente, à bien des égards, une « interprétation contre-révolutionnaire de la loi de 1901 » : en effet, il reprend parfois étroitement les thèses de Dom Besse qui, manifestant son hostilité à la politique du ralliement, apercevait, dans Léon XIII, un complice des loges maçonniques « chargées de déchristianiser la France ».
8Si Huysmans est donc devenu le soldat militant d’une contre-révolution, comment se situe-t-il, à l’orée du siècle, relativement à la « question sociale » ? Il vante dans Là-Bas le corporatisme médiéval, souscrivant ainsi à une visée antisyndicale qui n’échappa pas à la Revue socialiste. On se doute qu’il est loin d’entendre l’appel lancé par Léon XIII, dans l’encyclique Rerum novarum. Le catholicisme social lui semblera bientôt « un aérostat de lieux communs » et il éprouvera peu d’indulgence pour le mouvement de Marc Sangnier. L’utopie d’une vie monastique, susceptible de constituer une socialité idéale, ayant fait long feu, l’écrivain en vient néanmoins à penser que l’Église se doit de retrouver le peuple qu’elle a perdu, en raison de sa collusion avec la bourgeoisie. Le voici en rébellion contre les simonies, contre la pénétration démoniaque de l’argent dans l’institution ecclésiale, et le voici en accord avec tous ceux qui, de Bossuet à Bernanos, proclament la dignité des pauvres, quitte à les différencier du miséreux qui, lui, consonne avec la populace, la canaille ou la chienlit. Une autre ambivalence surgit lorsque, avec Loisy, se voit soulevée la question de l’exégèse philologique et historique des textes sacrés. Huysmans condamne le modernisme dans lequel il veut voir une résurgence du protestantisme. Mais il est loin de camper toujours sur une position aussi intransigeante et voici sous sa plume cette injonction troublante : « Marquer une fois de plus l’infériorité des exégètes catholiques vis-à-vis de la critique protestante ». Le protestataire obstiné qui fut, un temps assez bref, un militant discipliné, un soldat de Dom Besse, figure, à la fin de sa vie, « un anticlérical de l’intérieur ».
9Si nous nous sommes longuement attardé sur cet ouvrage, c’est parce qu’il nous semble procéder d’une démarche exemplaire. Nous avons négligé ici nombre des passerelles jetées par Jean-Marie Seillan entre les excès savoureux d’un style, les données formelles, l’interprétation des œuvres de fiction et la lecture idéologique, politique, des écrits huysmansiens. Mais il va de soi que le premier mérite de ce livre est de postuler, et bien évidemment de montrer, qu’il n’est pas possible de dissocier politique et religion chez Huysmans, pas plus que l’on ne peut séparer les polémiques dont résonnent souvent les œuvres et la valeur distinctive d’un style. L’ouvrage de Jean‑Marie Seillan, parce qu’il a le mérite d’ôter les voiles et de poser des questions essentielles, nous semble donc une étape capitale dans les études huysmansiennes, si souvent dépolitiquées et dévotes, et cela dans un double sens : d’aucuns vénèrent le converti pour sa conversion même, d’autres sont les adorants d’un style qu’ils coupent d’une idéologie et d’une vie. Ce livre, disons-le fortement, s’impose comme un modèle pour qui voudrait, par exemple, repenser l’antisémitisme des Goncourt, il invite aussi, même si ce n’est pas son objet, à s’interroger sur cette notion que l’on écarte toujours des études littéraires, mais qui fait toujours sa rentrée imprévue, par une porte dérobée : la notion de valeur. Elle surgit, en effet, dès que l’on veut corréler les excès délectables d’un style et les errements idéologiques et peut‑être aussi lorsque, par un retour sur lui-même, l’auteur de ce compte rendu tente d’analyser l’ennui massif que L’Oblat lui procure – mais c’est un jugement qu’il n’entend pas universaliser. Cet ennui n’est peut-être pas sans lien avec l’intrusion, dans ce roman à thèse, d’excursus où une idéologie montre ses grosses ficelles et ses attendus politiques. Quoi qu’il en soit, on ne saurait trop louer Jean-Marie Seillan d’avoir fait preuve d’une belle équanimité, en exhumant souvent des pages méconnues de Huysmans – ou en réinterprétant des textes connus à la lumière d’écrits méconnus, qui appellent parfois une désapprobation passionnée.
Pour citer cet article
Référence papier
Jean‑Louis Cabanès, « Jean‑Marie Seillan, Huysmans : politique et religion », Littératures, 63 | 2011, 240-245.
Référence électronique
Jean‑Louis Cabanès, « Jean‑Marie Seillan, Huysmans : politique et religion », Littératures [En ligne], 63 | 2011, mis en ligne le 28 août 2018, consulté le 12 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/litteratures/1426 ; DOI : https://doi.org/10.4000/litteratures.1426
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