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Géovisualisation
Mapathon 2020

Le palmarès du Mapathon du colloque Tous (im)mobiles, tous cartographes ?

Françoise Bahoken, Anne-Christine Bronner, Étienne Côme et Laurent Jégou

Texte intégral

1La coordination du colloque Tous (im)mobiles, tous cartographes ? Approches cartographiques des mobilités, des circulations, des flux et des déplacements a décidé d’ouvrir l’événement en programmant, en marge des sessions classiques de ce type de rencontre, un espace d’exposition, Images de mobilités (https://cartomob.sciencesconf.org/​resource/​page/​id/​17), et un Mapathon (https://cartomob.sciencesconf.org/​resource/​page/​id/​14), tous deux en lien avec le thème général de la cartographie des mobilités.

2Dans la lignée des ambitions du colloque, le Mapathon, concours de cartographie réalisé en ligne et en temps limité, a pour objet de faire le point sur l’avancée récente des technologies et outils de la fabrique cartographique contemporaine relative aux données de mobilité.

3Le Mapathon, s’est appuyé sur le dynamisme de l’association Toulouse DataViz (toulouse-dataviz.fr) représentée par Alain Ottenheimer, qui organise notamment chaque année un Hackaviz. Il a également reçu le soutien financier du projet Geographic Flow Visualisation (geoflowiz.hypotheses.org), de l’OSGEO-Fr, ainsi que l’accompagnement de l’Afigéo, ces deux associations ayant par ailleurs contribué à la diffusion de l’événement et participé au jury.

4Pendant 10 jours, du 7 octobre — date de l’ouverture du jeu de données et de sa mise à disposition sur un dépôt dédié — au 18 octobre 2020 – date du rendu de la contribution –, des participants aux profils variés (récents diplômés de masters de géomatique, professionnels de la science des données ou de la cartographie statistique, parfois de l’édition) parmi lesquels des adhérents aux activités de Toulouse-Dataviz, ont planché sur les données.

5Ces candidates et candidats, seul·e·s ou en équipe, débutant·e·s ou professionnel·le·s ont ainsi pu réfléchir de manière ludique à la façon de visualiser des données décrivant l’évolution spatio-temporelle (1999-2020) du trafic aérien de passagers et de fret (biens et courrier) observé entre des villes de la France métropolitaine.

6Les résultats attendus pouvaient prendre la forme de cartes statiques ou dynamiques, interactives, animées. Les 14 contributions recevables ont été évaluées formellement, suivant une grille, puis discutées par un jury pluridisciplinaire (voir ci-après), constitué de personnalités aux profils aussi variés que ceux des candidats. Des universitaires, des praticiens du secteur privé ou encore des professionnels d’administrations publiques ont dû débattre et argumenter avant de pouvoir s’accorder à l’issue d’un vote sur les différents prix à remettre.

7Le jury a pu apprécier la richesse des propositions et des approches mobilisées : des cartographies en ligne prenant la forme de tableaux de bord explorant des stocks et flux de passagers et/ou de marchandises, des applications interactives et discursives particulièrement documentées et intéressantes  sur le plan thématique ; des storymap figuratives ou imaginaires proposant une géovisualisation de la dynamique de ces mobilités aériennes, par une possibilité d’animation interactive (sur un support numérique) ou manuelle — à la manière d’un flipbook — de leur temporalité ; des vues statiques (pour trois des sept propositions lauréates) sur ce même mouvement, mais proposées dans un style évocateur de leur dimension céleste liée à la recherche formelle réalisée en amont de la production cartographique.

8Ont également été appréciées, les propositions permettant de visualiser simultanément au sein du même dispositif plusieurs dimensions de ces mobilités, qu’il s’agisse de leur temporalité (les données permettaient une analyse mensuelle entre 2010 et 2020, sinon annuelle pour les années 1999, 2004, 2009, 2014 et 2019), de leurs thématiques, passagers versus fret, par exemple, ou de leur géographie, par la possibilité de filtrage des localités disponibles.

9Une attention particulière a été portée aux solutions technologiques issues du monde du libre, l’inventivité dans les modes de représentation et d’interaction, la conjugaison des cartes et graphiques statistiques.

  • 1 L’unique contribution dans ce registre a été réalisée en dehors du cadre du Mapathon par Jean-Chris (...)

10On observe ainsi que QGIS a été mobilisé par plus de la moitié des contributions reçues, suivi d’outils actuellement bien positionnés soit dans le geoweb (MapBox), soit dans le développement en géomatique (Python). Le jury a également noté l’utilisation des procédés contemporains de visualisation cartographique dans le web. Si plusieurs bibliothèques JavaScript permettant d’ajouter une composante web et interactive aux images obtenues ont pu être mobilisées, l’absence d’outils de la cartographie thématique est apparue surprenante, à une exception près pour la préparation d’un fond de carte1.

11Si les choix techniques et technologiques des contributeurs sont effectivement variés, il convient de noter qu’ils s’inscrivent quasi exclusivement dans le registre de la visualisation de données géographiques, celui de la géoviz et non de la géodataviz —, en ne mobilisant que des outils permettant de représenter l’information. Un effort est d’ailleurs notable dans ce sens, nombre de contributions ont systématiquement mobilisé plusieurs outils de géovisualisation, assurant cette variété graphique des propositions et la richesse visuelle de ce Mapathon que le jury a pu apprécier.

12La (geo)(data)viz, ce domaine connexe de la science des données est complémentaire à celui de leur visualisation graphique. La (géo)visualisation d’informations scientifiques implique en effet une nécessaire étape préalable de modélisation des données (numériques et/ou géographiques) à réaliser en amont de celle de la représentation proprement dite, de manière à assurer la pertinence de l’image réalisée, à mettre en évidence des structures spatiales sous-jacentes augmentant ainsi leur intérêt sur le plan qualitatif. C’est ce manque ou ce défaut d’attention aux données effectivement disponibles pour la représentation (à leur type, à leur format, à leur signification), qui a conduit nombre de participants à réaliser finalement des cartes erronées, parce que déconnectées de l’information disponible dans le tableau.

13Les différentes matrices proposées décrivaient en effet des quantités (de passagers, de biens) origine-destination symétriques, par conséquent non orientées. Leur symbolisation sur la carte n’était pas supposée donner à voir des échanges asymétriques, autrement dit mobiliser des figurés orientés ou insinuant l’existence d’un sens de circulation entre certaines villes. Le volume échangé entre ces paires de villes aéroportuaires, bien que bilatéral, méritait bien un figuré symétrique. Pour un éclairage plus détaillé, nous renvoyons au billet de F. Bahoken : Quels flux représenter comment ? Et à ses références bibliographiques, publié dans neocarto (https://neocarto.hypotheses.org/​10776).

14Malgré quelques maladresses, également notables sur le plan graphique, le jury a été impressionné par la diversité des contributions et par la profondeur des possibilités d’exploration, de narration et de visualisation qui ont été proposées.

15Si seules sept contributions finissent lauréates, les membres du jury ainsi que les coordinateurs du colloque souhaitent remercier l’ensemble des participants et participantes pour ce concours réalisé dans ldes conditions difficiles, le second confinement ayant empêché la remise physique des prix.

Les lauréates et lauréats du Mapathon

Les autres contributions

Les membres du jury de l’édition 2020 du Mapathon

16Le jury est composé des organisateurs du mapathon :

  • Françoise Bahoken (Université Gustave Eiffel/Ame)

  • Étienne Côme (Université Gustave Eiffel/Cosys)

  • Laurent Jégou (Université Toulouse Jean Jaurès et revue Mappemonde)

  • Alain Ottenheimer (Datasens, Toulouse Data Viz)

17Ainsi que de personnalités invitées :

  • Jean-Baptiste Fretigny (Maître de conférences, Université de Cergy-Pontoise)

  • Nicolas Roelandt (Ingénieur d’études, Université Gustave Eiffel/Ame et Osgeo.fr)

  • Élise Ladurelle (Association française pour l’information géographique – Afigéo)

  • Constance Lecomte (Observatoire des Territoires/Agence Nationale de la cohésion des territoires)

  • Jocelyn Vié (Chef du Service prospective et stratégie/Direction départementale des territoires de la Haute-Garonne)

18Lien vers le règlement du Mapathon : https://cartomob.sciencesconf.org/​resource/​page/​id/​12

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Notes

1 L’unique contribution dans ce registre a été réalisée en dehors du cadre du Mapathon par Jean-Christophe Fichet, elle est accessible à l’adresse suivante : http://www.cartolycee.net/spip.php?article168

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Pour citer cet article

Référence électronique

Françoise Bahoken, Anne-Christine Bronner, Étienne Côme et Laurent Jégou, « Le palmarès du Mapathon du colloque Tous (im)mobiles, tous cartographes ? »Mappemonde [En ligne], 131 | 2021, mis en ligne le 08 juillet 2021, consulté le 15 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/mappemonde/6284 ; DOI : https://doi.org/10.4000/mappemonde.6284

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Auteurs

Françoise Bahoken

Université Gustave Eiffel — AME & UMR Géographie-Cités

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Anne-Christine Bronner

UMR SAGE, CNRS —Université de Strasbourg

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Étienne Côme

Université Gustave Eiffel — COSYS

Laurent Jégou

Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès, UMR LISST

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