1Les GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis trois ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartites (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des méthodes, esthétique de la réalisation et pédagogie des candidats.

2L’édition 2022, qui s’est tenue à Poitiers les 14 et 15 septembre 2022 (https://www.geodatadays.fr/​page/​GeoDataDays-2022-Les-Challenges-Geodata/​113), a permis de faire connaître les réalisations de six candidats (deux étudiants, deux doctorants et deux chercheurs). Le jury a récompensé l’une d’entre elles, et a accordé une mention spéciale à la seconde. Ce sont ces deux applications qui sont présentées dans ce numéro de Mappemonde. Cette publication dans une revue scientifique constitue l’un des lots de récompense que viennent chercher les candidats, outre une mise en réseau avec un monde professionnel qui leur fait des retours, enrichissants pour eux aussi, à travers des questions portant, par exemple, sur le coût de développement ou les possibilités de mise à jour. Nous remercions également les autres sponsors du concours, Business Geographic, l’IGN, ESTIA Entreprendre, IdGéo, Gibert, l’Afigéo et les collectivités (Grand Poitiers, la Région Nouvelle-Aquitaine, le département de la Vienne) qui ont offert cette année encore des lots intéressants pour les participants (sessions de formation, licences de logiciels, beaux objets cartographiques et beaux livres).

3La première application primée par le jury s’appelle UD-SV (https://journals.openedition.org/​mappemonde/​8265) et s’inscrit dans le Virtual City Project (https://projet.liris.cnrs.fr/​vcity/​). C’est une plateforme d’intégration de données urbaines, 2D et 3D, qui réutilise les données publiées en open-data pour le Grand Lyon afin de les valoriser dans des applications web multimédia, permettant une vue unifiée, interactive et légèrement immersive des aménagements en cours, ou à venir, sur cette métropole. Le jury a été plus particulièrement séduit par le dynamisme des deux jeunes doctorants candidats, qui ont une sensibilité particulière à la qualité des données produites par l’agglomération, et que leur travail d’utilisateurs permet de contrôler et d’améliorer in fine. Leur prototype porte les prémisses de ce que pourrait apporter un usage intégré de données 2D et 3D, produites en accès libre, sur les métropoles.

4La seconde application, qui s’est vue décerner une mention spéciale, s’appelle Navigae (https://journals.openedition.org/​mappemonde/​8326). Si à première vue Navigae ressemble à un géocatalogue de cartes et de photos et se présente comme un outil de valorisation du patrimoine produit par la recherche en sciences sociales, l’application va au-delà de ces fonctionnalités. Navigae permet la valorisation d’un grand nombre de données grâce à des possibilités de recherche et de visualisation adaptées aux données géographiques, en s’appuyant sur leur description sémantique. Ces dernières produites et archivées dans différents entrepôts de données sont récupérées de manière automatisée par Navigae. Navigae offre ainsi une visibilité nouvelle aux données déposées en open data dans des services de dépôts dédiés aux données de la recherche comme, par exemple, Nakala, un point d’archivage unique en France porté par l’Infrastructure de Recherche Huma-Num. Par ailleurs, l’application est proprement réalisée, belle à voir, et permet de comparer visuellement des objets images (cartes, photographies, textes photographiés), deux à deux, grâce aux performances du protocole IIIF.