Grand Atlas de l’Antiquité romaine, Autrement, 2019
Christophe Badel et Hervé Inglebert (2019), Grand Atlas de l’Antiquité romaine, Autrement, « Atlas-Mémoires », 192 p. Nouvelle édition. Cartographe : Claire Levasseur
Texte intégral
1Cet atlas, rédigé par Christophe Badel et Hervé Inglebert avec des cartes de Claire Levasseur, offre un vaste panorama de l’Empire romain : de ses prémices au IIIe siècle av. J.-C. aux conséquences de son effondrement au Ve/VIe siècle.
2Cet atlas commence par des cartes anciennes reconstituant la vision des anciens de leur monde. La plus célèbre de ces cartes est celle dite « Table de Peutinger », copie médiévale d’un original du IIe/IVe siècle, qui représente le réseau routier de l’Empire romain. Page 63, l’atlas fait également figurer l’énigmatique carte romaine d’Agrippa. L’hypothèse est qu’il s’agissait d’une carte, située sur le temple du forum d’Auguste, qui aurait été créée pour montrer l’étendue de l’Empire au 1er siècle. Carte ou liste de lieux ou de routes perdue irrémédiablement, mais dont l’existence supposée montre tout l’intérêt des autorités impériales pour leur immense territoire et pour ce moyen très pratique de se l’approprier, tout au moins par le regard, qu’est l’outil cartographique.
3L’atlas est organisé en deux parties. La première, intitulée sobrement « L’Empire romain », traite de l’Empire ; et la seconde « Rome et les barbares » montre les relations complexes entretenues par Rome avec ses voisins jusqu’à sa chute. Chaque double-page est organisée autour d’un texte accompagné de deux cartes et/ou infographies qui permettent de localiser les évènements décrits et les problématiques abordées. On localise les lieux, on suit les mouvements de troupes ou les flux commerciaux, on apprécie l’étendue des provinces.
4Dans les deux premiers chapitres de la première partie, les auteurs nous emmènent vers la création de l’Empire à travers les guerres de conquête républicaines qui aboutissent à une « République impériale ». Les trois chapitres suivants montrent la Pax Romana et la nouvelle gestion administrative de l’Empire, ainsi que la romanisation. Les cartes rendent compte de l’apogée de la puissance romaine avec Rome au centre de toutes les routes, comme chacun sait.
5La seconde partie décrit les crises internes à l’Empire, la naissance et le développement du christianisme et les relations conflictuelles entre Rome et les territoires des « barbares ». Ces dernières s’intensifient à partir du IIIe siècle pour aboutir, au IVe siècle, à une situation présentée sous le titre : « Les peuples barbares dans l’Empire ». C’est à partir de cette époque que l’Empire romain va se décomposer à l’Ouest avec la naissance de royaumes qui remplacent l’organisation impériale. Le dernier chapitre traite de la fin de l’Empire d’Occident et de la survivance de l’idée d’Empire dans le nouvel Empire byzantin. Quoi de mieux que des cartes pour traiter des recompositions territoriales antiques à travers les mouvements de peuples, les grandes batailles et les nouveaux découpages qui en résultent ?
6Le résultat est un très bel atlas, très synthétique, survolant naturellement de manière cartographique la naissance et la chute de l’Empire parmi les plus puissants constitués dans l’histoire de l’humanité et dont les legs, qu’ils soient linguistiques, législatifs ou cartographiques, sont encore bien présents. Un outil conseillé pour traiter de l’étude de cette période de l’histoire dans les classes de 6e et de 2de.
Pour citer cet article
Référence électronique
Olivier Godard, « Grand Atlas de l’Antiquité romaine, Autrement, 2019 », Mappemonde [En ligne], 136 | 2023, mis en ligne le 31 octobre 2023, consulté le 02 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/mappemonde/8845 ; DOI : https://doi.org/10.4000/mappemonde.8845
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