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La Nature

Artavazd Pelechian et Soyoung Hyun
p. 148-165

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Cairn

Texte intégral en libre accès disponible sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2025.
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L’obscurité et le brouillard se lèvent ; la lumière, elle, apparaît lentement dans une ambiance majestueuse et divine de la sérénité, magnifiée par le « Kyrie » de La Missa solemnis de Beethoven. Le public, dans la boite noire, est lui plongé devant une série d’images aériennes de pics montagneux, océans, dunes. La somptueuse musique de Beethoven, aussi bien que les magnifiques images de la nature en grande angle, texturées en noir et blanc sont brutalement coupées par un rugissement explosif ; le public se retrouvant soudainement devant des images de catastrophes : gros plan sur des images de lave rugissant dans un cratère, de fermes pulvérisées dans un tsunami, de bâtiments effondrés par des tornades, de tremblements de terre, d’inondations, d’ouragans, de grands incendies, etc. Les images de montagnes, majestueuses et sacrées, du début du film évoquent ces icones religieuses que les humains des temps passés considéraient sacrées et craignaient en même temps, images sensiblement d...

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Pour citer cet article

Référence papier

Artavazd Pelechian et Soyoung Hyun, « La Nature »Marges, 34 | 2022, 148-165.

Référence électronique

Artavazd Pelechian et Soyoung Hyun, « La Nature »Marges [En ligne], 34 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2025, consulté le 15 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/marges/2935 ; DOI : https://doi.org/10.4000/marges.2935

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Auteurs

Artavazd Pelechian

Artavazd Pelechian naît en 1938 à Léninakan, une ville d’Arménie soviétique en partie détruite lors d’un tremblement de terre en 1988. En 1963, il s’installe à Moscou pour intégrer le VGIK, la prestigieuse école du cinéma soviétique qui a formé de grands noms comme
Tarkovski, Paradjanov, Sokourov et Kontchalovski. Il y est étudiant de 1963 à 1968, puis obtient officiellement son diplôme en 1971 avec la présentation du film Nous. Pendant près de trente années, il réalise neuf films à la facture unique, constitués d’images documentaires. Archives ou prises de vues réelles tournées par le cinéaste, ces images sont retravaillées pour aboutir à de véritables poèmes visuels qui échappent à la distinction classique entre fiction et documentaire. Son écriture associe subtilement, et en leur accordant la même importance, l’image et la bande son. Cinéma de l’émotion, sans dialogue, sans acteur et sans histoire, son œuvre pose un regard tranchant, et néanmoins plein d’empathie, sur la condition humaine. Fruit d’une commande passée en 2005 par la Fondation Cartier et le ZKM Film­institut, La Nature est l’aboutissement de quinze années de travail. Avec l’accord d’Artavazd Pelechian et de la Fondation Cartier, Marges présente une partie du synopsis de La Nature, écrit en 2005.

Soyoung Hyun

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