Dans les discours sur la pratique artistique de David Ru, et tout particulièrement sur ses performances, on célèbre généralement la liberté d’action absolue, la spontanéité du premier jet. Cette idée d’une spontanéité, qui n’est pas une question de pratique, mais un simple jugement de réception, installe automatiquement un lieu commun, à savoir un discours originiste de l’art. L’effet de cette opération conceptuelle est double : diluée dans l’émotion esthétique, la pratique artistique de David Ru se retrouve immédiatement coupée de l’ordre culturel. Or, cette promotion du spontané, génératrice de la valeur proprement théâtrale de l’œuvre, c’est quelque chose qui se gagne.
D’un point de vue technique, celle-ci s’obtient par la maîtrise absolue de la composition, qui est inséparablement une matière et une manière. Toute composition de David Ru est un continu, une matérialisation de sa vision. Ainsi, la participation des musiciens aux performances de David Ru n’est jamais anodine, au s...
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