Nicolas Heimendinger : Dans une recension de 2020 portant sur un ouvrage d’Anne Lafont, vous formuliez, Séverine Sofio, l’hypothèse d’un « renouveau scientifique majeur de l’histoire de l’art en France ». Parmi les signes de ce renouveau, vous releviez notamment l’accroissement des échanges avec les sciences sociales – croisements auxquels vous contribuez par vos travaux respectifs aussi bien que par votre séminaire commun à l’EHESS. Pour autant, comme vous le montrez justement dans ce séminaire, les croisements entre histoire de l’art et sociologie ne sont pas neufs et l’on peut en retracer plusieurs épisodes depuis le 19e siècle. Quelles différences et quelles continuités voyez-vous entre cette histoire et la situation actuelle ?
Anne Lafont : Vous faites bien de noter que notre intention est de suivre les entrelacements de l’histoire de l’art et de la sociologie sur la longue durée, et non pas seulement de partir de nos expériences personnelles. Je parlerai du point de vue de l’hi...
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