En pays tchèques, le célibat ne fut d’abord exigé que pour les évêques, et seuls des candidats non mariés étaient choisis pour le trône épiscopal. Mais la situation s’avérait différente pour les prêtres. Il resta courant pour eux d’avoir une épouse et des enfants jusqu’au xiie siècle. La curie papale intervint pour la première fois dans l’Église de Bohême au sujet du célibat en 1143, lorsque le légat papal, le cardinal Guido, décida d’interdire le mariage des prêtres. Guido est l’auteur d’un récit assez complet de sa mission, qui révèle un certain nombre de détails intéressants. Toutefois, il fallut attendre au moins un demi-siècle avant que le célibat clérical ne s’impose en Bohême. En 1197 encore, les mariages de clercs n’avaient pas encore été éradiqués. Cependant, à partir du début du xiiie siècle, nous n’avons pas connaissance de mariages cléricaux contractés dans les terres de Bohême. La réforme fut donc couronnée de succès, du moins dans le sens où les prêtres n’avaient plus d’épouses. Le célibat clérical y devint une obligation, comme ce fut le cas, tôt ou tard, dans d’autres pays de l’Europe latine.
Czech lands were Christianized during the ninth and tenth centuries. In the beginning, celibacy was only required here for bishops or, to put it more precisely, only unmarried candidates were chosen for the bishop’s throne. But it was an entirely different situation with priests, who commonly had wives and children until the twelfth century. The papal court intervened in the Czech church as to celibacy for the first time in 1143 when Cardinal Guido, the papal legate, fought against married priests. He wrote about his mission in a relatively long message of which we know several interesting details. Yet it was at least another half-century before celibacy among clerics was enforced in the Czech lands, and in as late as 1197 the marriage of priests had not been entirely eradicated. Nevertheless, from the beginning of the thirteenth century, we hear no more of the existence of married priests in the Czech lands. The reform was successful at least in the sense that priests no longer had wives. Sooner or later, the celibacy of clergy became obligatory in other countries of Latin Europe as well.