L’histoire de la production, de la commercialisation du sel, ainsi que le développement des marais salants au Moyen Âge est encore fondée sur l’idée que les moines ont tout fait. Cette vision largement erronée provient de la périodisation formalisée par l’historiographie française à la fin des années 1950, et notamment par Michel Mollat dans son ouvrage pionnier sur l’histoire du sel. Selon ce modèle, la production salicole au premier Moyen Âge aurait presque exclusivement été dirigée par les grands établissements ecclésiastiques, seuls acteurs économiques ayant à la fois les moyens et le besoin d’organiser la circulation de cette marchandise hors d’un cercle local ou étroitement régional.
Pierre Toubert et Jean-Claude Hocquet ont démontré, pour la Méditerranée comme pour les côtes de l’Atlantique, que cette vision pessimiste de l’économie altomédiévale reposait largement sur un effet de source. En effet, l’analyse de la documentation diplomatique disponible entre la fin du ixe siècl...
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