De la femme qui fut remise par l’inquisiteur de France au prévôt de Paris, puis menée au bûcher en place de Grève le 1er mai 1310 pour avoir écrit un livre – Miroir des simples âmes – qualifié d’hérétique par une commission de maîtres en théologie, on ne connaît pas grand-chose d’autre que la désignation sous laquelle elle fut condamnée. Dans sa sentence, lue publiquement, l’inquisiteur Guillaume de Paris la désigne comme « Marguerite de Hainaut, dite Porete » (Margareta de Hannonia dicta Porete). Ce sont également les termes employés par le continuateur de Guillaume de Nangis qui relate la scène, en précisant que le comportement « noble et digne » sur le bûcher de cette pseudo-mulier arracha des larmes de compassion aux témoins présents. À plusieurs reprises, les documents de son procès la décrivent comme une beguina. Seule une lecture trop rapide du poème dans lequel elle se plaint d’être incomprise par les béguines a pu laisser penser qu’elle ne partageait pas leur condition, alo...
« Une dénommée Margonette ». Hypothèses sur les origines sociales de Marguerite Porete
Résumés
La publication d’un document concernant le béguinage de Valenciennes en 1323 apporte pour la première fois la preuve formelle que Marguerite Porete y avait vécu. Le nom sous lequel elle y était connue, « Margonette », autorise à penser qu’elle n’était pas une riche bourgeoise, comme on l’a souvent dit, mais une jeune femme d’origine modeste.
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Sylvain Piron, « « Une dénommée Margonette ». Hypothèses sur les origines sociales de Marguerite Porete », Médiévales, 85 | 2024, 99-115.
Référence électronique
Sylvain Piron, « « Une dénommée Margonette ». Hypothèses sur les origines sociales de Marguerite Porete », Médiévales [En ligne], 85 | printemps 2024, mis en ligne le 01 juin 2026, consulté le 09 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/medievales/13106
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