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Essais et recherches

Une histoire politique du culte de saint Kenelm dans l’Angleterre de la fin du xe siècle

A Political History of the Cult of St Kenelm (England, End of the Tenth Century)
Justine Audebrand
p. 131-149

Résumés

Le culte de saint Kenelm émerge à la fin des années 970 en Angleterre. L’étude des réseaux de promotion de ce culte semble indiquer un but politique commun : il s’agit sans doute, en célébrant un martyr assassiné sur ordre de sa sœur, de remettre en cause la légitimité d’Édith, fille du roi Edgar (959-975) et sœur du roi Édouard le Martyr (975-978). Les hommes qui développent le culte de saint Kenelm, Germain de Winchcombe et Oswald d’York, sont proches du pouvoir royal et opposés à l’ealdorman des Merciens Ælfhere et, à travers lui, à Édith. L’étude de la composition et de la circulation des premiers manuscrits mentionnant Kenelm corrobore cette hypothèse. Pourtant, dès les années 980/990, le culte de Kenelm perd de sa pertinence politique et de nouveaux cultes, y compris celui d’Édith elle-même, sont désormais utilisés par un pouvoir royal chancelant.

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Cairn

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Plan

Édith, « regalis adelpha »
Oswald et Germain, promoteurs du culte de saint Kenelm
Postérités et recompositions

Aperçu du texte

Entre 1066 et 1075, un auteur anonyme, qui prétend tenir ses informations de la reine Édith, veuve du roi Édouard le Confesseur (1042-1066), et de Wulfwine, disciple de l’évêque de Worcester et archevêque d’York Oswald (mort en 992), met par écrit la Vita et les Miracula de saint Kenelm. Le témoin le plus ancien du texte est un manuscrit du xiiie siècle, mais la mention de la reine Édith et celle du disciple d’Oswald permettent de dater la composition de cette Vita du xie siècle. L’existence d’une Vita brevior contemporaine, présentée ci-dessous, permet d’affirmer que la mention de ces autorités n’est sans doute pas un pur artifice littéraire. La légende rapportée par la Vita se situe dans la Mercie du début du viiie siècle et son contenu est relativement simple : à la mort de son père, le roi Cenwulf, le petit Kenelm, âgé de 7 ans, doit lui succéder. Mais Cwenthryth, la sœur de Kenelm, avide de pouvoir, le fait assassiner par son tuteur Æscberht, qui enterre le martyr dans un lieu ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Justine Audebrand, « Une histoire politique du culte de saint Kenelm dans l’Angleterre de la fin du xe siècle »Médiévales, 85 | 2024, 131-149.

Référence électronique

Justine Audebrand, « Une histoire politique du culte de saint Kenelm dans l’Angleterre de la fin du xe siècle »Médiévales [En ligne], 85 | printemps 2024, mis en ligne le 01 juin 2026, consulté le 10 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/medievales/13164 ; DOI : https://doi.org/10.4000/12bt2

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Auteur

Justine Audebrand

Université de Poitiers

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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