1La situation sanitaire qu’a connue le monde a provoqué un changement rapide de toutes les habitudes du système d’enseignement supérieur traditionnel où l’université algérienne s’est trouvée confrontée à deux défis majeurs : lutter contre la propagation du virus covid-19 et assurer la continuité de l’enseignement. En effet, le gouvernement algérien a appliqué, à l’instar de beaucoup de pays dans le monde, une politique de confinement à partir du mois de mars de l’année 2020 avec la fermeture totale ou partielle des institutions publiques , des écoles et des universités ainsi que certains secteurs économiques et sociaux. Par conséquent, une directive ministérielle est adressée le 02 avril de l’année 2020 par le MESRS (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) aux recteurs des universités, des instituts, des écoles et des établissements d’enseignement supérieur appelant à dispenser les cours en ligne, il a été nécessaire de trouver une solution efficace pour sauver l’année académique en cours.

Ce passage imprévu et massif à l’enseignement en ligne a imposé le E-learning, c’est un système qui combine des outils pédagogiques et d’autres technologiques (Charlier, Deschryer &amp ; Peraya, 2006).

2De plus, le E-learning permet d’assimiler des connaissances et d’acquérir des compétences sous forme de cours partagés sur la plateforme Moodle ou sur les différents réseaux sociaux sans être obligés de fréquenter un établissement d’enseignement et sans la présence physique de l’enseignant ou des étudiants mais seulement avec la mise à disposition d’un PC ou à la limite d’un smartphone avec une connexion internet performante. À cet égard, nous essayons de comprendre cette nouvelle expérience d’enseignement en ligne dans une université algérienne, en l’occurrence l’université de TIARET, afin d’identifier les conditions techniques et professionnelles nécessaires qui conduisent à la réussite. L’objectif de cette étude est basé sur la réponse à ces deux questions majeures :

Afin d’assurer une meilleure implication de tous les actants (enseignants et étudiants), quels sont les défis auxquels sont confrontées les universités algériennes dans ce nouveau processus d’enseignement en ligne ?

Quelles sont les conditions d’un enseignement en ligne réussi pendant la crise sanitaire de la covid-19 ?

1. Le e-learning), quelques définitions de l’enseignement en ligne

3Le concept E-learning est un mot d’origine anglaise. Selon la commission européenne en 2001, le E-learning est défini comme étant : "L’utilisation des nouvelles technologies multimédias de l’internet dans le but d’ améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage en rendant facile d’une part l’accès aux ressources et aux services et d’autre part les échanges et la collaboration à distance", il est également défini comme la solution d’enseignement en ligne organisé à distance sur le web où tous les apprenants peuvent accéder à des cours sous forme de PDF, Word, vidéo ou autres formats et ainsi apprendre à leur rythme quand leur emploi du temps le permet. Ces cours sont associés à des tests permettant d’évaluer et de mesurer les progrès réalisés au fil du temps. Le E-learning est une abréviation qui exprime : « apprentissage électronique », il s’agit d’une des méthodes d’enseignement- apprentissage qui se base sur la technologie. C’est aussi l’un des concepts récemment utilisés en raison du développement de la technologie, en particulier l’internet et la télécommunication. La méthode E-learning est tout un système qui a des règles, des dogmes, des finalités et aussi de multiples activités avec des outils de planification et d’agencement des sessions tout comme les méthodes d’enseignement traditionnel. Le nouveau système d’apprentissage en ligne nécessite un environnement spécifique pour une communauté spécifique.

4Le E-learning est un saut remarquable dans le domaine de l’éducation, il est distinct de l’enseignement traditionnel, qui se base essentiellement sur la présence physique des enseignants et des étudiants simultanément en même temps et dans le même endroit. Et pour clarifier le mot E-learning, nous avons choisi ces deux définitions anglaises :

L’apprentissage en ligne est généralement défini comme apprentissage qui se réalise à l’aide d’un ordinateur et de l’internet, cela veut dire : en ligne, virtuel, basé sur le web, assisté par la technologie, l’apprentissage distribué, l’apprentissage assisté par ordinateur, l’enseignement à distance, l’apprentissage mixte, l’apprentissage géré par ordinateur, les systèmes de gestion de l’apprentissage et autres (Chenow, 2012 : 10).

L’apprentissage en ligne est l’utilisation de nouvelles technologies de l’informatique et de l’information pour innover des expériences d’apprentissage (Horton, 2006 : 10).

5Ce programme de formation en ligne peut être utilisé pour développer différents types de compétences comme :

• Les compétences cognitives : qui impliquent d’augmenter la connaissance et la compréhension

• Compétences interpersonnelles : telles que celles requises pour l’écoute active, la présentation ou la négociation.

• Compétences psychomotrices : qui impliquent l’acquisition de perceptions physiques et de mouvements physiques et gestuelles (pratiquer un sport ou conduire une voiture). (Ghirardini, p. 11).

• Compétences psychomotrices : qui impliquent l’acquisition de perceptions physiques et de mouvements (pratiquer un sport ou conduire une voiture).

2. Réflexions antérieures

6L’enseignement à distance est une pratique dont la finalité est d’offrir à des enseignants ou des apprenants ne pouvant pas assister pour différentes causes (contrainte de temps, de travail, habitants des lieux lointains, …) d’enseigner ou d’apprendre sans avoir à se déplacer. Ce système d’enseignement-apprentissage est né en Angleterre au début de l’année 1840 grâce à Pittman. I, l’un des premiers fondateurs de l’enseignement à distance. Cette nouvelle conception ne va connaitre son essor qu’à partir du 20^ème siècle grâce à l’édification du premier Centre National de l’Enseignement à Distance (C.N.E.D) en France vers 1939, ensuite l’Open University en Angleterre en 1969 et l’Université Nationale de l’Éducation à Distance (U.N.E.D) l’année 1970 en Espagne. La formation à distance ‘FAD’ consiste singulièrement à la désunion des enseignants et des apprenants dans le temps et dans l’espace. La communication entre eux se fait par deux modalités, soit en mode synchrone (en temps réel), soit en mode asynchrone (différé dans le temps), particulièrement à l’aide des TIC. La FAD est incluse dans la conception générale de formation ouverte à distance ‘FOAD’. D’autres types d’enseignements en mode distanciel ont fait apparition par la suite comme le Massive Open Online Course (MOOC) qui est une formation interactive en ligne, ouverte à tous et qui séduit chaque jour plus d’étudiants et de salariés. Le MOOC est composé de tâches pédagogiques variées. Le E-learning, pour sa part, se base essentiellement sur « l’utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l’internet pour développer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage en facilitant l’accès aux cours, ainsi que l’interactivité et la collaboration à distance ». (Actes du 5e colloque international du RIFEFF, 2013 : 29). Ce dernier est lié à deux secteurs : professionnel et universitaire. Ce pouvoir d’accéder aux cours depuis un poste distant est la nouveauté du E-learning contrairement aux méthodes traditionnelles qui exigent des lieux pour la formation comme les amphis, les classes ou autres.

2.1 Étude de G.M. Ramirez, et al. (2018)

7Dans un article intitulé " everything learning : state-of-the-art models and méthodologies education with ICT " l’auteur présente un bilan systématique des prototypes et des méthodologies qui incorporent les TIC dans l’enseignement permettant l’enrichissement des processus d’apprentissage tel que l’apprentissage en ligne. Les auteurs ont établi un inventaire des modes et des méthodes d’apprentissage développés à l’aide des TIC en mettant l’accent sur l’apprentissage ubiquitaire (U-learning) comme une notion qui regroupe les différentes technologies ayant les aspects les plus éminents et les plus pertinents pour le développement des processus éducatifs.

2.2 Étude de Slimani et Bentahar (2019)

8La mise en œuvre d’un projet d’enseignement en ligne a nécessité d’une part, l’édification d’un centre de ressources multimédias au niveau de chaque établissement universitaire pour la conception des supports pédagogiques et des cours, d’une salle consacrée aux moyens techniques du télé-enseignement (accès et contrôle des plateformes), d’un espace consacré aux visioconférences. Par ailleurs, la mise en œuvre d’un réseau central (CERIST) muni d’un matériel adapté pour assurer le bon déroulement des cours dispensés via le E-learning. Ainsi, il s’agit d’abord de normaliser l’utilisation des ressources humaines et matérielles grâce à la mise en place d’un réseau de vidéoconférences et d’audioconférences impliquant tous les établissements universitaires. Ce réseau permet l’enregistrement et la diffusion différée de cours, nécessitant la présence simultanée de l’enseignant, du tuteur et de l’étudiant. Utilisée en mode asynchrone, cette opération est réalisée grâce à un système central et six unités multi-sites placés au niveau du CERIST. Le réseau a été agrandi à partir de l’année 2006 au profit des écoles préparatoires qui ont bénéficié de nouveaux équipements techniques comme des laboratoires virtuels et des salles de cours multimédia reliés par leur propre réseau de visioconférences. Dans leur investigation descriptive.

9Les chercheurs dressent un état des lieux du degré d’adaptation de certaines universités algériennes à l’enseignement à distance suivant la volonté du MESRS, la recherche soumet un recensement complet des plateformes technologiques et des supports techniques mis en œuvre dans les établissements universitaires algériens depuis 2013. Dans la même perspective, beaucoup d’universités nationales ont choisi, dans le cadre de la formation des formateurs, le E-learning comme base pédagogique à distance pour la formation des enseignants universitaires recrutés à partir de l’année 2012, ce qui fait de l’université locale un pionnier de l’innovation technologique dans le pays.

3. Le cheminement de l’e-learning en Algérie

10L’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication a poussé les instances concernées à identifier les contraintes auxquelles est confronté l’enseignement universitaire, ceci, en améliorant la qualité par le fondement d’un réaménagement de l’université via l’insertion de nouvelles techniques en l’occurrence le E-learning.

3.1 L’incorporation de l’E-learning à l’enseignement supérieur

11En 1962, l’Algérie ne comptait qu’une seule université et deux écoles supérieures après plus de cent trente (130) ans d’occupation coloniale. Depuis, le pays n’a cessé de construire d’autres établissements supérieurs. En termes d’infrastructure institutionnelle, le réseau universitaire actuel compte 106 établissements d’enseignement supérieur présents presque dans tout le territoire national et à travers les 58 wilayas (département) du pays : 50 universités, 13 centres universitaires, 10 écoles supérieures, 10 écoles normales supérieures (ENS) et 03 annexes. Les universités, les centres, les écoles et les instituts sont répartis dans les trois régions : 17 au Centre, 22 à l’Ouest et 11 à l’Est avec respectivement 2 375 étudiants en 1962 et plus de 1 730 000 étudiants en 2018. (MESRS. DZ, 2021). Les établissements de l’enseignement supérieur national possèdent une toiture de télécommunications qui relie toutes les instances à un unique réseau à travers "le réseau national d’enseignement à distance", créé par le MESRS qui a accordé, depuis l’année 2003, un budget de plus de 750 milliards de centimes consacré à l’installation d’outillage de technologie avancée.

12Pour ce faire, ce projet a connu l’installation de salles de vidéoconférences depuis l’année 2008 et la mise en place de plateformes d’apprentissage dans des lieux adéquats (CERIST News, 2010, Tahi & Bouraba Dahmani, 2014). Le ministère de l’enseignement supérieur a lancé en 2003 un projet qui interconnecte les universités les instituts et les écoles à un réseau national de télé-éducation, puis, en 2008, le ministère de la Poste et des TIC et dans le cadre d’un partenariat avec le MESRS, ont conçu le projet E-learning, ils ont réuni plusieurs universités algériennes, en l’occurrence, (Batna, Sétif, Ouargla, Constantine, Sidi Bel Abbes, Annaba, Biskra, Bechar, l’UFC et l’Université de Poitier en France), ils ont créé une plateforme expérimentale appelée "Université virtuelle algérienne" (UVA) et le portail web TIC en Algérie "El Baweb" (Slimani&amp ;Bentahar, 2019 : 92). Par surcroît, la formation des enseignants (formateurs) à l’E-learning est l’un des objectifs visés par les universités algériennes, elle est, à priori, programmée pour les enseignants nouvellement recrutés afin de les initier à la maîtrise de l’usage des nouvelles technologies dans les activités pédagogiques.

13À l’heure actuelle, chaque université algérienne dispose de sa propre plateforme (Moodle) qui est la plus utilisée et dans laquelle chaque étudiant dispose d’un compte qui lui procure l’avantage d’accéder à ses cours, de poser des interrogations ou des questions à ses enseignants, de débattre, de partager des documents avec ses pairs et même de faire des autoévaluations en ligne. Les étudiants se sont proportionnellement adaptés avec ce type d’enseignement, à savoir, la plateforme Moodle ou même avec d’autres applications comme "Zoom, Google Classroom... .

3.2 Obstacles et contraintes

14Bien que des investissements très importants aient été réalisés pour mener à bien le projet E-learning pour l’enseignement supérieur en Algérie, il reste de nombreux obstacles qui empêchent la réussite de ce nouveau dispositif lancé dans une situation exceptionnelle dont nous pouvons citer quelques-uns : L’insuffisance du matériel, des outils et de salles de vidéoconférences et même du personnel qualifié chargé de les gérer. Les problèmes de connexion et le faible débit de l’internet interrompent les interactions en ligne. Le manque d’équipement informatique chez une grande partie des étudiants ; beaucoup d’entre eux n’ont pas d’ordinateur personnel et ne disposent pas d’internet. Les enseignants ne sont pas bien formés pour préparer des cours et de la formation à distance. De leur part, les étudiants ne maitrisent pas vraiment les commodités du E-learning surtout lorsqu’il s’agit du contact direct avec les enseignants. Le manque de motivation et d’engagement de la part des étudiants et de certains voire même la plupart des enseignants.

3.3 Le E-learning en Algérie pendant la pandémie

15Durant la période du confinement, l’instabilité et l’incertitude s’installent. Avec l’arrivée imprévisible de la Covid-19, le passage à l’enseignement en ligne était une obligation pressante pour assurer la continuité des activités pédagogiques. Cette nouvelle méthode d’enseignement ouvre grand les portes à une massive et rentable utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans les processus d’enseignement. La majorité des responsables des pratiques enseignantes et des instances des universités algériennes ont opté et pour plusieurs raisons la plateforme Moodle afin d’assurer la continuité de l’année académique. Ce mode d’apprentissage est utilisé pour assurer des cours magistraux, des travaux dirigés, des travaux pratiques et des conférences.

16Dans cette situation de crise, l’Algérie a dû relever plusieurs défis pour assurer une meilleure incorporation des technologies nouvelles dans l’enseignement supérieur, il s’agit, à priori, de la mise en œuvre de réseaux et d’équipements afin de résoudre le problème du manque du personnel formé (formation des formateurs au TIC au profit enseignants nouvellement recrutés), ajoutant à cela, des problèmes de financement. (Grari, 2015 : 26-27). Aujourd’hui, nous devons changer les anciennes méthodes d’enseignement/apprentissage, étant donné la nécessité d’utiliser différents types de supports pédagogiques, en particulier l’audiovisuel et le multimédia et penser à de nouvelles stratégies diversifiant les pratiques pédagogiques actuelles. (Benzouai, 2016 : 88-89). Cette situation inattendue a eu, pour ainsi dire, un impact positif sur le passage drastique d’un enseignement habituel en présentiel à un enseignement à distance.

4. Méthodologie

17Dans cette présente recherche et dans le but d’enrichir notre contribution nous avons opté pour la méthode analytique parce qu’elle convient parfaitement avec l’étude des réponses des étudiants. Pour ce faire, nous avons mis à leur disposition un questionnaire qui contient un ensemble d’items qui s’articulent particulièrement sur le temps imparti, les dispositifs soumis, les choix et les types de tâches proposées en ligne. Entre autres, pour mener à bien notre investigation et fournir des éléments de réponses à notre problématique de recherche, nous avons mené une enquête auprès de quarante-cinq étudiants (26 garçons et 19 filles) du département des sciences et technologie (S.T) de la faculté des sciences appliquées (S.A) de l’université de Tiaret pour apporter des clarifications concernant l’enseignement à distance en période de confinement.

4.1 Objectifs assignés à la recherche

18Trois objectifs sont assignés à notre recherche :

• Découvrir la place qu’occupe l’enseignement à distance dans l’enseignement supérieur.

• Citer les difficultés et les contraintes qui entravent le bon déroulement des enseignements proposés.

• Identifier le degré du recours à internet dans les activités d’apprentissage des étudiants.

Le questionnaire présenté aux étudiants a été conçu dans le but de recueillir les différentes opinions des acteurs sur quelques aspects étroitement liés à la présente recherche. Nous visons à avoir les réponses les plus riches et les plus pertinentes possibles en présentant des questions choix multiples (QCM), et aussi des questions ouvertes.

4.2 Analyse et interprétation des résultats

19Pour mener à bien notre enquête, nous avons choisi des étudiants de troisième année parce qu’il s’agit des étudiants qui ont poursuivi leurs études durant l’année universitaire 2019-2020 en présentiel pour le premier semestre mais le deuxième semestre a été assuré exclusivement en distanciel, aucun cours n’a été assuré en présentiel. Pendant l’année 2020-2021, ces mêmes étudiants suivent leurs études en mode hybride. Ce qui leur a permis de suivre leurs apprentissages sous différentes formes. Nous leur avons donc adressé un questionnaire articulé sur quatre axes principaux : - le suivi des cours ; - l’efficacité de l’enseignement à distance ; - le travail collaboratif ; -le choix du mode.

• Premier item : Suivi des cours en ligne.

Par les questions de cette rubrique, nous voulions savoir le volume horaire hebdomadaire consacré aux cours et si les étudiants les suivaient régulièrement. D’abord, nous avons posé aux étudiants une question sur le nombre d’heures d’enseignement en ligne par semaine. Les résultats obtenus étaient comme suit :

Tableau 1 : Volume horaire des cours par semaine

Nombre d’heures	Nombre d’étudiants	Pourcentage
Moins de 6 heures	26	57.78 %
Entre 6 et 12 heures	09	20 %
Entre 12 et 16 heures	07	15.56 %
Plus de 17 heures	03	06.67 %

Figure 1 : Suivi des cours par semaine

20Nous remarquons qu’il y a une divergence remarquable dans les réponses des étudiants, ce qui nous mène à prédire deux probabilités :

• Il n’y a pas une équité de nombre de séances en ligne programmées pour les différents groupes de troisième année du département des sciences et technologie ;

• Les étudiants ne sont pas informés sur la tenue de certaines séances. Ceci peut être dû à un manque de contact entre pairs, avec l’administration ou à un problème de connexion.

21Ensuite, nous avons demandé à nos enquêtés s’ils suivent tous les cours en ligne. Certains étudiants ont montré leur mécontentement envers l’enseignement en ligne et ont dit qu’ils ne préfèrent aucun des dispositifs cités. Ils ont justifié ce refus par ces propos : - « Je n’arrive pas à suivre le cours en ligne » - « Je me sens déjà faible et je préfère la présence de l’enseignant » -» Je n’ai pas d’internet chez moi ».

• Deuxième item : Efficacité des enseignements en ligne

Les questions de cette section portent sur quatre aspects essentiels : l’explication, la compréhension, la maitrise du dispositif d’enseignement /apprentissage en ligne et la connexion internet. Nous avons demandé aux enquêtés de qualifier ces différents paramètres en choisissant l’une des appréciations suivantes : pertinent, très pertinent et peu pertinent.

Tableau2 : Adéquation des séances de proposés en ligne.

	- pertinent	Pertinent	+ pertinent
Explication	13	20	12
Compréhension	10	21	14
Maitrise du numérique	15	13	17
Débit et connexion	33	06	06

Figure2 : Pertinence des cours proposés en ligne

22En ce qui concerne l’explication, malgré les divergences des réponses reçues, on peut quand même noter que la majorité des apprenants sont satisfaits du premier point qui s’agit de l’explication des cours à distance. Pour ce qui est de la compréhension des cours, les réponses sont réparties entre deux positions principales : Plus que la moitié des étudiants présument que la compréhension est satisfaisante, une dizaine confirme qu’elle est insatisfaisante et presque le tiers déclare que sa compréhension est très satisfaisante. Pour la question de maitrise de l’outil informatique, la plupart des d’entre eux ont affirmé qu’ils savent le manipuler. Quant à la connexion internet, nous avons noté que la majorité des étudiants ne sont pas satisfaits du débit. Dans cette perspective, nous avons cherché à savoir si les apprenants s’entraident pour mieux gérer cette nouvelle situation.

• Troisième item : travail collaboratif

Par cette rubrique de questions, nous avons essayé de mettre en lumière l’importance du travail en groupe et son rôle dans l’apprentissage collaboratif. Nous avons donc, posé quelques questions aux étudiants portant essentiellement sur le travail collaboratif entre pairs et la communication avec membres du groupe. Le tableau suivant présente les nombres et les taux obtenus :

Tableau 3 : Travail avec les pairs

	Rarement	Occasionnellement	Constamment
Contact avec les pairs	11	10	24
Échanges de cours et d’informations	18	17	10

Figure3 : Fréquence de travail collaboratif

23Les résultats de cette partie d’enquête révèlent que la plupart des étudiants prennent contact avec les pairs durant la période de l’enseignement distanciel. En revanche, nous avons constaté que la fréquence de ce contact n’est pas la même chez tous les étudiants : elle est constante chez certains, moins chez d’autres et plutôt rare chez le reste. Pour l’échange des cours et des informations, seulement 10 étudiants ont affirmé qu’ils le fassent constamment. On peut dire donc que l’apprentissage collaboratif s’est développé de plus en plus chez les étudiants dans ce contexte pandémique.

• Quatrième item : Les dispositifs numériques

Tableau4 : la plateforme que vous utilisez le plus pour l’enseignement à distance ?

Plate-forme	Réponses	Pourcentages
E-Learning	32	46.40 %
Googlemeet	9	13.05 %
Zoom	3	05.80 %
Classroom	1	02.22 %

Figure4 : Types de supports utilisés pour la diffusion des cours

Selon les résultats obtenus, nous pouvons voir que 46.40 % confirment l’utilisation de E-learning alors que 13.05 % des étudiants préfèrent travailler avec l’application Google meet, tandis que 5.80 % ont choisi de travailler avec l’application Zoom. Un seul étudiant, soit 2.22 %, a opté pour la Classroom. Ceux qui ont opté pour l’E-learning, ils ont affirmé qu’elle est facile et elle n’est pas compliquée.

5. Défis et perspectives

24À la lumière des données recueillies, nous pouvons, par conséquent, résumer les défis auxquels est confronté ce type d’enseignement comme suit : Contenu pédagogique : L’enseignant est appelé à élaborer une conception pédagogique en fonction des besoins des étudiants et joindre également des outils d’évaluation et d’interaction. L’enseignant doit donc connaître les conditions des apprenants pour pouvoir choisir la meilleure méthode d’enseignement. Beaucoup d’efforts louables ont été consentis par la tutelle afin de surmonter tous les problèmes liés à la crise sanitaire de la Covid-19. Plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens afin d’aider les étudiants à acquérir une bonne formation à distance. L’intégration dans l’enseignement supérieur de ce procédé numérique nous a permis de relever un ensemble de conditions inéluctables à sa concrétisation, et ce, en procurant tous les moyens qui favorisent sa mise en œuvre avec la participation de tous les partenaires. En réalité, la pratique de l’E-learning est difficile à l’université algérienne compte tenu de l’absence de certaines conditions mais elle doit être un défi à relever par les autorités responsables pour développer les pratiques de ce dispositif. Le E-learning est devenu maintenant l’une des prévalences et des priorités de la tutelle. Par ailleurs, nous devrons viser, à priori, l’accessibilité à internet pour les étudiants afin d’assurer une large diffusion des cours proposés ainsi qu’une interaction positive et efficace.