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L’Inrap, qui rayonne à l’extérieur, se consume de l’intérieur

Sylvie Serre, Sophie Clément et Camille Noûs
Section Inrap du Syndicat national des affaires culturelles de la Fédération syndicale unitaire (Snac-Fsu)
p. 5-8

Notes de la rédaction

Avec la collaboration de : Section Inrap du Syndicat national des affaires culturelles de la Fédération syndicale unitaire (Snac-Fsu) [contributeur]

Texte intégral

1Lorsqu’en 2001, l’Institut national de recherche d’archéologie préventive (Inrap) a été créé, c’est une petite révolution qui s’est opérée dans le monde de l’archéologie en général. À partir de ce moment, l’État français a reconnu l’utilité publique de la sauvegarde du patrimoine menacé par les aménagements du territoire, et rendu obligatoires les diagnostics et les fouilles qui peuvent en découler.

2La mission de l’Inrap, outre le fait de procéder à des fouilles avant la destruction du sous-sol, est de mener des actions scientifiques au niveau national, tant en matière de recherche et de documentation du passé que dans le domaine de la diffusion auprès du grand public et des autres institutions. La création de cet institut avait donc un but fédérateur pour la discipline. Elle a également permis une accélération spectaculaire de la collecte de données, pour toutes les périodes chronologiques, en particulier grâce à la systématisation des diagnostics et à l’envergure des zones ouvertes.

3Dans un monde souvent tourné vers l’entre-soi et la peur de l’autre, les confinements à répétition, l’utilisation des faits historiques ou archéologiques à des fins diverses, notamment politiques, la place de l’Inrap n’a jamais semblé aussi essentielle. Cet institut public participe pleinement de la construction du savoir et de la valorisation de notre passé commun et de ce qui définit finalement des valeurs collectives, patrimoniales et culturelles.

4Pourtant, et depuis la loi de 2003 (date de l’ouverture des fouilles préventives au marché de la concurrence), l’Inrap est souvent cantonné à un rôle de simple opérateur. C’est dans cette restriction de ses fonctions originelles que prend racine la situation actuelle. L’Inrap subit en effet une destruction méticuleuse, conséquence des choix mis en œuvre par les plus hautes instances de cet organisme public. Si, lors de sa création, les menaces venaient essentiellement de l’extérieur, force est de constater aujourd’hui que c’est bien de l’intérieur que l’Inrap se consume.

5À l’heure où nous apprenons le départ des deux tiers des agents du service de l’action sociale, conséquence d’une réorganisation radicale du travail ayant pour corolaire une démotivation, voire une détresse quasi palpable de la majorité du personnel fonctionnel (administratifs, encadrants) et opérationnel (archéologues), il nous faut alerter la communauté scientifique et le public sur l’état désastreux de l’Inrap. Les symptômes de la maladie qui le gangrène se traduisent par des départs conséquents, qui dépassent largement le seul service que nous venons d’évoquer1.

Tabl. 1. Synthèse des départs de l’Inrap entre 2013 et 2019 en nombre de sorties

Tabl. 1. Synthèse des départs de l’Inrap entre 2013 et 2019 en nombre de sorties

Source : bilan social et bilan emploi Inrap, CT central.

Une hémorragie qui risque d’être fatale…

6Les deux derniers agents ayant quitté leurs fonctions au sein de l’Inrap sont des assistantes sociales. Leur départ, hautement symbolique, conduit à s’interroger : l’institut est-il encore « vivable » pour celles et ceux qui y travaillent ? Un récapitulatif factuel sera ici des plus éclairants.

7Depuis trois ans, on constate une série de départs massifs de tous les encadrants de la direction des ressources humaines ainsi que des agents sur un poste unique, soit 14 agents sur un effectif de 35 :

  • la responsable du service social (7 ans d’Inrap) ;
  • le directeur des ressources humaines, ancien Drh adjoint chargé des relations sociales, qui a réalisé une très grande partie de sa carrière à l’Inrap ;
  • le directeur adjoint des ressources humaines (7 ans d’Inrap) ;
  • la responsable du service « Paye », directrice adjointe par intérim juste avant son départ (10 ans d’Inrap) ;
  • la chargée de mission auprès de la présidence, rétrogradée en chargée des relations sociales (19 ans d’Inrap) ;
  • la responsable de la formation (4 ans d’Inrap) ;
  • la chargée des recrutements et promotions (18 ans d’Inrap) ;
  • la chargée de mission expertise réglementaire à la Drh (8 ans d’Inrap) ;
  • deux médecins coordonnateurs sont partis successivement en deux ans ;
  • le référent « Risques psychosociaux » (4 ans d’Inrap en Cdd) ;
  • le référent aux « addictions » du service social (mission),
  • le responsable du pilotage des effectifs (après un an à cette fonction) ;
  • l’assistante sociale (3 ans d’Inrap).

8La direction des ressources humaines de l’Inrap est ainsi vidée, privée de mémoire et de compétences d’encadrement. Quant aux agents partis de la direction des affaires financières (Daf), ils sont trop nombreux pour qu’on puisse en établir une liste exhaustive – même des apprentis partent au terme de leur contrat de formation ! Citons néanmoins :

  • la responsable du service des marchés publics ;
  • la responsable des achats publics ;
  • la chargée de maintenance, d’exploitation et d’ingénierie immobilière ;
  • le responsable du service des affaires générales et immobilières ;
  • les responsables et adjoints du service de l’exécution budgétaire.

9Si les seuils d’alerte sont largement dépassés à la direction des ressources humaines (Drh) et à la direction des affaires financières (Daf), d’autres départs dans d’autres directions sont eux aussi symptomatiques (liste non exhaustive) :

  • à la direction communication : la responsable de service communication institutionnelle et interne, la responsable web « Community Manager », la responsable de projets web et audiovisuels ;
  • à la direction des systèmes d’information : le responsable de projets Études et développements ;
  • à la direction scientifique technique : le directeur et une part importante de son équipe (retour à des postes en région pour beaucoup) ;
  • dans les directions interrégionales (Dir) : successivement trois directeurs de la Dir Grand-Sud-Ouest en quelques années, le directeur et l’administratrice de Bourgogne-Franche-Comté et un administrateur en Auvergne-Rhône-Alpes.
  • 2 Indicateurs de diagnostic des risques psychosociaux, 5, Outils de la gestion des ressources humaine (...)

10Quelles que soient les raisons officielles invoquées pour expliquer une telle hémorragie en deux ans à peine, elle est le signe éloquent d’une situation locale inquiétante. Le taux de rotation dans une équipe est en effet l’un des quatre indicateurs officiels de risques psychosociaux (Rps) et de souffrance au travail que la Fonction publique demande aux administrations et établissements publics de présenter chaque année2.

  • 3 Le taux de rotation est en moyenne de 15 % en France. Au-delà, il est jugé exagéré et constitue un (...)
  • 4 « Exclusif. Les chiffres cachés du travail chez Amazon en France » [archive], L’Humanité, 21 janvie (...)

11Le taux de rotation exceptionnellement élevé de la direction des ressources humaines de l’Inrap, qui touche près de la moitié des effectifs3, correspond au ratio de l’entreprise Amazon, « modèle social » bien connu qui cumule cadences infernales et management délibérément répulsif4.

  • 5 À la même période, le diagnostic sur les risques psychosociaux à l’Inrap avait conclu que la motiva (...)

12Ainsi, entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2020, l’Inrap a perdu 31 agents administratifs en Cdi. La moitié d’entre eux étaient des agents du siège, plus exposés au management direct de la gouvernance installée courant 2016. Le contraste est fort avec les périodes précédentes, pendant lesquelles les départs étaient faibles pour un effectif comparable : entre 2013 et 2015, sous la direction de Pierre Dubreuil, on n’en recense qu’un à quatre par an (cf. tabl. 1)5.

13Ces départs n’ont en rien favorisé l’optimisation de la structure administrative mais ils ont bien au contraire conduit à sa désorganisation totale. Ainsi, pendant plusieurs mois, des contrats à durée déterminée (Cdd) ne sont plus envoyés dans les délais légaux aux agents concernés ; les paies ou des éléments de rémunération usuels ne sont pas versés en totalité ou le sont avec retard (salaires, supplément familial, indemnités diverses, complément de la mutuelle pour les baisses de salaire liées aux arrêts maladie). Un nombre impressionnant de décisions administratives ne sont plus prises à temps, empêchant les agents de terrain et tous les agents administratifs de faire leur travail quotidien. La fameuse indemnité de précarité de 10 %, qui doit être versée à tous les Cdd de la Fonction publique depuis le 1er janvier 2021, n’a toujours pas été mise en place cinq mois après son entrée en vigueur et malgré des réclamations en ce sens. Ces retards privent les agents de visibilité et d’accès à des rémunérations et à leurs droits élémentaires (formation par exemple).

14Les départs sont particulièrement nombreux dans les services sociaux et de prévention qui traitent de la souffrance au travail, ce qui n’est pas un hasard. Conséquence directe de cette politique : les cadres intermédiaires (responsables de service, directeurs adjoints scientifiques et techniques et leurs délégués) doivent tant bien que mal composer avec des injonctions contradictoires, l’application des instructions technocratiques et financières « court-termistes » étant de plus en plus mal ressentie par les équipes administratives et de terrain, Cdi comme Cdd. Des ravins se creusent entre les directions, les cadres intermédiaires et les exécutants, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant, quand les différents groupes pouvaient avoir des objectifs de qualité professionnels communs et partager un certain respect réciproque. Et cela a obligatoirement des répercussions sur la production scientifique de l’Institut.

L’Inrap a-t-il encore un avenir, avec une organisation vide de sens et d’humanité ?

15Après l’évincement structuré des « vieux archéologues de terrain » initié en 2017, c’est une gamme plus variée d’agents Cdi qui est désormais touchée par diverses ruptures de contrats (licenciements pour inaptitude, par « suppression de poste » ou pour faute disciplinaire, ruptures conventionnelles proposées aux plus âgés, refus de réintégration après congés, démissions forcées…). L’année 2019 est à ce titre des plus illustratives : sur 68 sorties définitives de l’Inrap, 20 % étaient liées à des causes « naturelles » (retraite, décès), 47 % à des démissions et 32 % à des licenciements de différents types.

16On soulignera enfin le départ de nombreux administratifs expérimentés, souvent attachés à l’institut et à ses missions. Cette désaffection récente peut en partie s’expliquer par le caractère peu attractif des salaires, mais cet argument ne saurait à lui seul la justifier puisqu’un plan salarial impulsé par les agents est en cours d’élaboration (négociation pour une revalorisation des salaires entre la direction et le ministère de la Culture).

17Au-delà des salaires, les conditions de travail à l’Inrap sont devenues incompatibles avec les missions de cet institut et le rendent de facto totalement inattractif6 : baisse des moyens humains et financiers, pression à la rentabilité, manque de reconnaissance de l’expérience et de l’expertise de ses agents ont pour conséquence directe une perte dramatique du savoir et des savoir-faire. La défiance qu’éprouvent désormais les agents, opérationnels comme fonctionnels, pour « ceux d’en haut » trouve un écho direct dans une pétition de l’intersyndicale Inrap7 signée par plus de 1 600 personnes sur le thème « salaire, emploi, respect »8.

Un ministère complice ou laxiste ?

18Qu’ils soient en colère et désabusés, les agents, surtout, ne se sentent pas soutenus. La situation témoigne en effet d’un abandon de nos tutelles. Elles ont pourtant été alertées à plusieurs reprises lors des conseils d’administration de l’Inrap. Le dernier, qui s’est tenu le 15 mars 2021, a été remarquable par le silence absolu qu’elles ont opposé à une alerte solennelle effectuée par les représentants du personnel unanimes. Les nombreuses mobilisations des agents et de l’intersyndicale – manifestation sur les colonnes de Buren à Paris, à Marseille et à Dijon en novembre 2020 ; préavis de grève en continu sur trois mois, de mars à mai 2021, avec manifestation le 16 mars à Paris en plein confinement et plus d’un quart des agents en grève sur toute la France9 ; blocage de chantiers du 21 au 25 mai 202110 ; boycott des instances du comité technique (Ct) et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (Chsct) central depuis le 3 novembre 2020, toujours en cours aujourd’hui…

19Le ministère de la Culture ne s’embarrasse même plus, en 2021, des réunions obligatoires de préavis de grève11. Il fait la sourde oreille, choisissant de traiter le seul volet des rémunérations des revendications et avouant ainsi implicitement que seul l’aspect financier de la gouvernance d’un institut public dédié à la recherche et à la transmission compte désormais pour lui. La communication est impossible entre ce qui est dit, crié depuis la base, et ce qui est écouté « en haut ».

20La politique du gouvernement Castex conduit inéluctablement à vider l’Inrap de son sens via un abandon, progressif mais hautement prévisible, de la responsabilité de l’État dans la sauvegarde, la mise en valeur et la mise à disposition du public de notre patrimoine archéologique. Elle contraste avec celle du précédent gouvernement Philippe. Celui-ci a reçu les organisations syndicales sur les problèmes d’emploi, de conditions de travail, de salaire et de gouvernance. Il a organisé des réunions de concertation (lancement de la négociation salariale en décembre 2019, réunion sur l’emploi en février 2020). Il a enfin envoyé des représentants pour réinstaller le dialogue social dans l’institut en janvier 2020.

Quelles conditions d’exercice pour les archéologues de demain ?

  • 12 Gael (Groupe archéologie en lutte). 2020, « La réforme du chômage et ses conséquences en archéologi (...)

21La destruction minutieuse de l’institut intervient, rappelons-le, après le vote de la loi de programmation de la recherche, très décriée par la communauté scientifique (universités et instituts de recherche confondus) car elle entérine la mise en concurrence des financements sur des critères de performance et le recours à des Cdd de projets (Cdd par chantier). Les jeunes chercheurs en archéologie s’en sont d’ailleurs émus et luttent contre l’ultra-
précarisation de leur futur métier, particulièrement concerné par les réformes de l’assurance-chômage et des retraites12.

  • 13 Cf. l’intervention du Snac-Fsu à propos de l’indicateur 19 du contrat d’objectifs et de performance (...)

22La logique de déconstruction d’une discipline par la mise en concurrence des universités, des laboratoires de recherche ou des individus qui la composent est un parcours déjà éprouvé par les agents de l’Inrap. Elle arrive aujourd’hui à son terme, accélérée par des dirigeants qui l’appliquent avec zèle et cynisme sur une population fragilisée par l’âge, en raison du faible renouvellement par recrutement, et par les conditions particulières d’exercice de leur métier. Ainsi, pour obtenir les marchés à moindre coût tout en restant dans les budgets contraints de diagnostics (enveloppe annuelle globale), les conditions de travail sur le terrain se dégradent, les équipes disposant toujours de moins de temps et de moyens au mépris de la qualité des résultats scientifiques et du bien-être des agents. Pour alléger la masse salariale et avoir un personnel plus docile, on diminue le nombre d’agents en Cdi, en les licenciant ou en les incitant à partir par divers biais, et on augmente la proportion de Cdd sans se préoccuper de la continuité scientifique nécessaire dans la chaîne insécable de l’archéologie ni de la transmission des savoirs et des acquis scientifiques. Sur ce point, le contrat d’objectifs et de performance 2019-2022 est déjà largement dépassé puisque, de 2016 à 2020, les Cdi ont chuté de 98 à 88 %, les Cdd s’élevant de 2 à 12 %13.

  • 14 Cf. l’intervention du Snac-Fsu. Procès-verbal du conseil d’administration du 5 juillet 2019.

23La situation est donc alarmante, de nombreux indicateurs en témoignent : les risques psychosociaux augmentent mais ne sont même plus traités, les contentieux juridiques se multiplient entre l’Inrap et ses agents14. En 2019, 2020 et 2021, à deux reprises et pendant plusieurs mois, l’absence manifeste de dialogue social a entraîné le boycott des instances par l’intersyndicale unanime. Le manque de bienveillance et l’absence d’objectifs communs sont devenus des marques distinctives de l’institut.

Quel avenir pour notre institut sans des transmissions massives et concertées des savoirs et savoir-faire ?

24L’archéologie préventive est une discipline relativement jeune. L’ensemble des connaissances acquises depuis l’Afan, devenu Inrap, n’a pas toujours donné lieu à des publications ou rapports de synthèse. Les universitaires n’ont pas toujours connaissance des avancées sur les méthodes, terroirs ou territoires, les spécificités chronologiques ou micro-régionales, et ne peuvent donc les enseigner à leurs étudiants.

25Pour remédier à cet état de fait, la transmission doit forcément passer par un échange humain et des collaborations au long cours. Les Cdi âgés et expérimentés doivent avoir le temps et les moyens de confier ce qu’ils savent aux plus jeunes agents, recrutés sur le même type de contrats avec des perspectives de carrière à long terme.

26Or, la direction de l’Inrap s’évertue à vouloir recruter des agents déjà expérimentés, se heurtant de fait à des ressources extérieures limitées, compte tenu du nombre réduit d’archéologues préventifs hors Inrap et de la faible attractivité actuelle de l’institut, pourtant structurant dans le paysage de l’archéologie nationale. Par conséquent, de nombreuses connaissances, pratiques et théoriques, et des savoir-faire sont et seront irrémédiablement perdus. C’est un gâchis énorme qui se profile alors que l’archéologie préventive a fait des progrès considérables et que les équipes ont atteint un haut degré de technicité, accumulé une précieuse connaissance des terroirs, élaboré des problématiques scientifiques inégalées et reconnues par toute la communauté scientifique, y compris à l’international.

  • 15 Établissement public administratif sous statut dérogatoire, appuyé sur des lois et des décrets spéc (...)
  • 16 Sans exhaustivité, citons la loi de 2001, modifiée dès 2003, ou, en 2009, l’expérimentation du cont (...)

27Un constat analogue vaut pour les professionnels de la filière administrative, qui ont inventé leur champ d’activité en rapport avec l’archéologie préventive. Il faut du temps et des passeurs de flambeau pour appréhender le fonctionnement d’un institut scientifique si particulier15 qui a subi, plus souvent qu’il ne le faudrait, les contrecoups de lois mouvantes ou d’attaques externes16. Les effectifs administratifs sont presque aussi touchés par le vieillissement (41 % ont plus de 50 ans) que les effectifs de terrain. Et aucune transmission n’est jamais envisagée sur ces métiers.

28Si aujourd’hui l’opérateur historique de l’archéologie préventive a un genou à terre, non seulement c’est tout le secteur préventif qui est en danger mais aussi les filières universitaires ainsi que celles de la recherche, tant ces différentes institutions sont liées dans cette discipline hors norme.

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Notes

1 Données issues du communiqué du Snac-Fsu, section Inrap : http://snac.fsu.fr/INRAP-le-depart-de-trop.

2 Indicateurs de diagnostic des risques psychosociaux, 5, Outils de la gestion des ressources humaines (Grh), direction générale de l’Administration et de la Fonction publique (Dgafp), ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique, p.1. Mis en place selon l’accord cadre relatif à la prévention des risques psychosociaux du 22 octobre 2013. https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/publications/coll_les_essentiels/livret-05-kit-rps.pdf.

3 Le taux de rotation est en moyenne de 15 % en France. Au-delà, il est jugé exagéré et constitue un facteur d’alerte, surtout par comparaison avec des services proches ou de même nature. Or, les services administratifs n’ont en général pas des taux de rotation élevés, ni les services Rh. Cf. l’étude très détaillée de Claude Picart qui mentionne le taux de rotation le plus faible de la fonction publique, même s’il l’appelle « taux de mobilité longue » (Une rotation de la main d’œuvre presque quintuplée en 30 ans. Plus qu’un essor des formes particulières d’emploi, un profond changement de leur usage, Document de travail n° F1402. Direction des statistiques démographiques et sociales, avril 2014, p. 22-23).

4 « Exclusif. Les chiffres cachés du travail chez Amazon en France » [archive], L’Humanité, 21 janvier 2021.

5 À la même période, le diagnostic sur les risques psychosociaux à l’Inrap avait conclu que la motivation restait notable au sein de l’institut composé d’archéologues et d’administratifs mus par une vocation, un métier-passion. La démotivation, évaluée à 10 % de l’effectif, était alors inférieure à la moyenne française.

6 Ce qu’illustrent notamment certains commentaires en ligne sur des plateformes de recrutement. https://fr.indeed.com/cmp/Inrap/reviews?fcountry=FR.

7 Pétition de l’intersyndicale de l’Inrap [Syndicat général des personnels du service public de l’archéologie – Confédération générale du travail (Sgpa-Cgt), Snac-Fsu, Solidaires, Confédération nationale du travail – Syndicats de la communication, de la culture et du spectacle (Cnt-Ccs)].

8 https://www.change.org/p/ministre-de-la-culture-pour-les-agents-del-inrap-emploi-salaire-resp.

9 http://snac.fsu.fr/INRAP-greve-et-manifestations-du-16-mars.

10 http://snac.fsu.fr/Du-Salaire-des-Emplois-du-Respect-a-l-Inrap-En-region-Centre-aussi.

11 http://snac.fsu.fr/L-intersyndicale-INRAP-en-attendant-Bachelot-une-piece-a-huis-clos.

12 Gael (Groupe archéologie en lutte). 2020, « La réforme du chômage et ses conséquences en archéologie préventive », Les nouvelles de l’archéologie, 161. DOI : https://doi.org/10.4000/nda.10256.

13 Cf. l’intervention du Snac-Fsu à propos de l’indicateur 19 du contrat d’objectifs et de performance (Cop Inrap 2019-2022), procès-verbal du conseil d’administration du 13 mars 2020, p. 13. https://www.inrap.fr/conseil-d-administration-9731.

14 Cf. l’intervention du Snac-Fsu. Procès-verbal du conseil d’administration du 5 juillet 2019.

15 Établissement public administratif sous statut dérogatoire, appuyé sur des lois et des décrets spécifiques, avec des contractuels de droit public.

16 Sans exhaustivité, citons la loi de 2001, modifiée dès 2003, ou, en 2009, l’expérimentation du contrat dit « d’activité », ancêtre du « contrat d’objets » ou « de mission ». Le personnel a vivement combattu cette expérimentation réservée exclusivement à l’Inrap et en a obtenu l’abrogation. Citons encore l’examen conduit en 2015 par la Haute Autorité de la concurrence, la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, ainsi que la guérilla judiciaire incessante menée depuis des années par des opérateurs privés.

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Table des illustrations

Titre Tabl. 1. Synthèse des départs de l’Inrap entre 2013 et 2019 en nombre de sorties
Crédits Source : bilan social et bilan emploi Inrap, CT central.
URL http://journals.openedition.org/nda/docannexe/image/11872/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 136k
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Pour citer cet article

Référence papier

Sylvie Serre, Sophie Clément et Camille Noûs, « L’Inrap, qui rayonne à l’extérieur, se consume de l’intérieur »Les nouvelles de l'archéologie, 163 | 2021, 5-8.

Référence électronique

Sylvie Serre, Sophie Clément et Camille Noûs, « L’Inrap, qui rayonne à l’extérieur, se consume de l’intérieur »Les nouvelles de l'archéologie [En ligne], 163 | 2021, mis en ligne le , consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/nda/11872 ; DOI : https://doi.org/10.4000/nda.11872

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Auteurs

Sylvie Serre

Archéologue, élue du personnel au conseil d’administration de l’Inrap
sylvie.serre@inrap.fr

Sophie Clément

Archéologue, élue du personnel au conseil d’administration de l’Inrap, rattachée à l’UMR 7041 – ArscAn, équipe AnTet « Archéologie et sciences de l’Antiquité. Anthropologie des techniques, des espaces et des territoires du Pliocène au Pléistocène » sophie.clement7@gmail.com

Camille Noûs

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