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27 | 2025
Syndicalismes en Afrique

Couverture 27 | 2025
Informations sur cette image
Crédits : © Gilles Agillier
ISBN 978-2-7492-8465-1

En choisissant pour titre de ce Corpus, « Syndicalismes en Afrique » La Nouvelle Revue du Travail et les coordinateurs du numéro insistent sur le pluriel. À la fois pour souligner les formes de réinvention du syndicalisme par rapport à l’héritage capitaliste colonial et pour élargir l’éventail des modes de mobilisations des travailleurs, qu’ils soient salariés ou non. La riche présentationinscrit ces mobilisations dans l’histoire et la géographie du syndicalisme international et milite pour un renforcement des échanges entre spécialistes des divers continents en plaidant pour des analyses moins désincarnées et plus localisées des régimes de production et des modes d’action collective largement fondées sur des études à fort contenu empirique.

Les contributions d’anthropologues, de sociologues ou de politistes couvrent divers secteurs d’activité et de catégories de travailleurs·es : des policiers en Tunisie, des enseignants au Cameroun, des dockers du port d’Abidjan, des producteurs de coton au Mali, des employés d’un centre d’appels en Tunisie, des petits commerçants de rue au Burkina Faso.

Dans la Controverse trois universitaires issus de disciplines différentes discutent des notions d’informel et d’économie informelle pour en évaluer les limites et les imbrications avec l’économie dite formelle. Reconstruire l’histoire de ce concept longtemps réservé aux sociétés du Sud est important dans un contexte où de plus en plus de travaux sont tentés de le transférer au Nord. Face à l’unanime insatisfaction que ce concept suscite chez les débatteurs, la discussion porte sur le pourquoi de sa pérennité, sans pour autant offrir d’alternatives partagées. Enfin, la Controverse s’interroge sur les modes d’organisation revendicative des travailleurs de l’informel et surtout sur les façons de les conceptualiser.

Champs et contrechampsrevient sur le montage d’une exposition photographique euro-africaine consacrée au travail en Afrique de l’Est et présente une galerie d’images du travail en Afrique. Les deux universitaires pratiquant la photographie débattent avec un cinéaste de leurs méthodes et démarches pour saisir au mieux l’activité de travail et les visages de leurs sujets : autant de réflexions largement universelles qui enseignent aux sociologues comment s’y prendre pour obtenir l’assentiment des personnes photographiées sans modifier la densité des scènes.

Dans Varia, le premier article interroge les transformations de la conscience ouvrière dans une petite usine de fenêtres en Ukraine en montrant comment « l’économie morale des ouvrier·e·s », active la subjectivité néolibérale et éteint peu à peu les attentes paternalistes de la main-d’œuvre.

Le second article analyse les adaptations quotidiennes aux difficultés que trois catégories de travailleurs (agents d’entretien, de la sécurité, et contrôleurs) rencontrent au quotidien dans une gare : l’enquête ethnographique montre les ajustements corporels et les adaptations émotionnelles des travailleurs différenciées selon les trajectoires et la nature des postes.

En partant de trois romans sociaux japonais (sur le travail), le dernier article montre combien la sociologie du travail a intérêt à s’adjoindre des sources complémentaires issues de la photographie, du cinéma, du théâtre et de la littérature. C’est ainsi l’occasion pour le lecteur de découvrir des écrits iconoclastes sur la réalité japonaise du xxe siècle.

Enfin, la rubrique Recensions et notes de lecture offre un foisonnement d’analyses critiques d’une vingtaine d’ouvrages sur le travail entendu au sens très large.

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