1Pour l’anthropologie, comme pour les autres disciplines, 2004 a été une année importante, puisqu’elle a vu la mise en place des masters. Nous avons reçu l’habilitation pour une spécialité « Recherche » et deux spécialités « Professionnel ».

2À la rentrée 2004 ont été mises en place la spécialité « Recherche : Dynamique des cultures et des sociétés » et la spécialité « Professionnel : Métiers des arts et de la culture » (qui prend le relais de l’IUP du même nom). Le démarrage de la spécialité « Professionnel : Anthropologie des mutations sociales et culturelles en situations professionnelles » se fera prochainement.

3L’arrivée de Lionel Obadia (précédemment en poste à Lille 3) comme professeur et de Thierry Valentin comme maître de conférences a permis de renforcer notre potentiel de recherche et d’enseignement. Les créations de postes n’ont cependant pas complètement couvert les besoins nouveaux suscités par le développement important de l’anthropologie que nous avons connu au niveau de la licence et du master.

4La venue de Lionel Obadia nous permet de renforcer la recherche et l’enseignement en anthropologie du fait religieux (il est un spécialiste du bouddhisme) et de couvrir l’aire asiatique (il travaille notamment sur le Tibet). En collaboration avec deux chercheurs de l’EFEO, Marianne Bujard (spécialiste de la Chine) et Pierre Lachaier (spécialiste de l’Inde), qui depuis 2002 assurent des séminaires dans le cadre de l’accord EFEO-Lyon 2, il va mettre en place un enseignement sur l’Asie en licence puis en master, comparable à celui que nous assurons sur les sociétés européennes, américaines, africaines et arabo-musulmanes.

5Le recrutement de Thierry Valentin (précédemment ATER) nous permet de conforter notre enseignement et notre activité de recherche sur l’Amérique du Sud puisqu’il est un spécialiste de l’Amazonie. Il nous permettra aussi de mieux préparer la professionnalisation de nos étudiants puisque Thierry Valentin a bien voulu prendre en charge la préparation et le suivi du stage qui est obligatoire en M1. Il serait irresponsable de laisser l’attractivité de l’anthropologie se développer (nous avons 200 étudiants en Master 1) si une attention particulière n’était pas portée à leur devenir professionnel.

6À côté de ces deux enseignants-chercheurs rattachés au CREA, il faut ajouter l’arrivée (détachement CNRS) dans notre département d’Alain Beeching qui prend en charge les enseignements sur le néolithique précédemment assurés par Olivier Aurenche.

7Au cours de cette année nous avons consacré beaucoup de temps à redéfinir notre programme de recherche. Cette redéfinition était rendue nécessaire par le renouvellement au cours des deux dernières années de la moitié de l’effectif du CREA.

8Les recherches que nous proposons d’effectuer et dont l’horizon épistémologique concerne la dynamique et la rencontre des cultures, ainsi que la transformation des unes par les autres, s’inscrivent dans des processus globaux désignés aujourd’hui sous le terme de mondialisation. Notre programme sera désormais articulé autour des trois axes suivants :

• Mondialisation : patrimoine et inventions culturelles,
• Mondialisation : corps, maladie, santé et sensible,
• Mondialisation et nouvelles voix du politique et du religieux.

9Les séminaires de recherche de la dernière année universitaire ont été principalement consacrés aux sociétés asiatiques (Chine et Inde) puisque six séances ont été animées par les deux chercheurs de l’EFEO affectés à notre formation, Marie Bujard et Pierre Lachaier. Les deux autres séminaires ont eu pour thème « L’objet international » (séminaire animé par Laëtitia Duault-Atlani et Françoise Morin) et « Théorie et pratique de l’hybridation culturelle à partir d’un chant de Wallis et d’une danse du Gabon » (séminaire animé par Raymond Mayer, professeur à l’Université de Libreville et professeur associé à Lyon 2). Une table ronde consacrée au récit a été organisée par Nadine Decourt, en partenariat avec l’IUFM de Lyon (avec des interventions de Philippe Meyrieu, Régis Bernard, Nadine Decourt, François Laplantine, Joseph Lévy, Mariette Vergne).

10Du 9 au 12 novembre nous avons coorganisé avec le Programma de Posgraduação em Sociologia de l’Université Fédérale du Ceará (Fortaleza, Brésil) le colloque « Oralité, textualité et transformation de l’imaginaire social ». Ce colloque, auquel ont participé une vingtaine d’intervenants (7 de Lyon 2 dont 5 du CREA : Nadine Decourt, François Laplantine, Jean-Baptiste Martin, Martin Soares, Thierry Valentin), a permis de faire connaître et de discuter les recherches qui ont été conduites par nos deux institutions dans le cadre de deux accords successifs CAPES/COFECUB (2001-2002 et 2003-2004). Les actes seront publiés conjointement dans la Revue de sciences sociales de l’UFC.

11Plusieurs chercheurs du CREA ont effectué d’autres missions de recherche ou d’enseignement à l’étranger : Denis Cerclet en Bulgarie (Université de Plovdiv et 2^e Conférence nationale des musées et galeries à Gabrovo), Michèle Cros à Saint-Louis-du-Sénégal (Université) et Ouagadougou (Université), Nadine Decourt à Téhéran (Université et Foire internationale du livre), François Laplantine à Neuchâtel (Institut d’ethnologie), à Evora au Portugal (Université), São Paulo (Université et Alliance Française), Françoise Morin à Québec (Université Laval) et Montréal (UDM), Martin Soares à Evora (Université) et à Montréal (Université du Québec à Montréal).

12Au cours de cette année nous avons reçu les professeurs Domingos Abreu, Irlys Barreira, Julia Miranda de l’Université Fédérale du Ceará (Fortaleza, Brésil), Antonio Néry Filho de l’Université Fédérale de Bahia (Salvador), Joseph Lévy de l’Université du Québec à Montréal, Prosper Isiaka Lalèyê de l’Université Gaston Berger du Sénégal, la Professeure Krassimira Krastanova de l’Université de Plovdiv. Nous avons également reçu la professeure Helena Varela de l’Université d’Evora avec laquelle nous avons élaboré un programme de collaboration mais quelques semaines plus tard nous avons appris avec beaucoup de tristesse son décès brutal au Brésil.

13Deux de nos doctorants ont soutenu leur thèse : Marcos Lopes Messeder (« Rituels et drames d’alcoolisation chez les Tremembes ») et Emmanuelle Saucourt (« Amadou Hampâté Bâ : ethnologue ou silatigi ? Travail sur un corpus écrit de contes initiatiques peuls »).

14Pendant l’année universitaire 2004-2005 nos séminaires de recherche auront pour thèmes « Corps, symboles et rituels », « Religion et modernité », « Questions d’art et d’esthétique ». Deux autres séminaires portant sur l’épistémologie de la transformation et sur la mondialisation seront organisés avec deux équipes de sociologie (le CRESAL et le GLYSI), ce qui nous permet de croiser les regards anthropologiques et sociologiques sur ces questions qui traversent nos différents axes de recherche.

15À l’occasion de l’année du Brésil, les 18 et 19 mai 2005 le CREA coorganisera avec l’Institut d’Études Brésiliennes (Faculté des Langues, Université Lyon 2) le colloque intitulé Esta terra brasileira (Cette terre brésilienne).

16Ce quatrième numéro de Parcours anthropologiques n’est pas thématique. Il est principalement consacré aux recherches conduites au sein de notre équipe. On y trouvera une contribution du professeur Ismael Pordeus de l’Université Fédérale du Ceará (Fortaleza, Brésil) avec laquelle nous entretenons une coopération soutenue, quatre contributions de nos enseignants-chercheurs (Dominique Belkis, Michèle Cros, François Laplantine, Lionel Obadia), une contribution de deux de nos jeunes docteurs (Axel Guïoux et Évelyne Lasserre avec la collaboration de Jérôme Goffette). Nous avons aussi souhaité l’ouvrir aux doctorants afin qu’ils puissent faire connaître leur recherche (Bianca Botéa qui présente ses recherches avec Dominique Belkis, Mouloud Boukala, Laurent Denizeau, Marie Goyon).

17L’année 2005 devrait être une année de consolidation mais aussi de réflexion sur l’avenir de la recherche en anthropologie. Consolidation, car la redéfinition du programme du CREA suscitée par l’arrivée de nouveaux collègues et par l’organisation des masters devra être mise à l’épreuve afin d’en vérifier la pertinence et l’intérêt. Réflexion car, à l’heure où l’on assiste à une redéfinition des équipes en SHS, nous devons nous interroger sur les partenariats que nous pourrons établir avec d’autres équipes pour disposer d’une meilleure assise et profiter d’échanges plus féconds. La préparation du prochain contrat quadriennal au cours de l’année qui vient nous en fournira l’occasion.

18Le travail ne manquera donc pas et 2005 devrait se situer dans le prolongement des dernières années qui ont vu un important développement de l’anthropologie dans notre Université avec les mises en place successives de la licence (sur trois ans) et du master. Nous espérons vivement que de nouvelles forces viendront nous rejoindre.

19Bonne année à tous.