1C’est donc avec humilité et honneur qu’il me revient de rédiger et signer l’édito de ce numéro de la revue Paleo. Avec grand plaisir et une certaine satisfaction aussi.

2Honneur, parce que cette revue a été créée par la SAMRA et le Musée national de Préhistoire, sous l’impulsion de son directeur d’alors, Jean-Jacques Cleyet-Merle, et que le portage assuré de cette édition pendant plus de 30 ans fait d’elle une revue reconnue par les plus grandes normes de l’édition scientifique internationale (European Science Fondation – ERIH et Agence d’évaluation pour la recherche et l’enseignement supérieur – AERES). Humilité, parce qu’au-delà des remerciements collectifs que nous adressons à ces fondateurs - et à celle qui pendant de longues années a été en charge du secrétariat d’édition, Christine Boussat - et face à cette déjà longue histoire, il convient de maintenir, de mieux faire connaitre, et reconnaitre peut-être aussi, la place qu’elle occupe désormais dans le paysage éditorial scientifique.

3Plaisir, parce que ce numéro 31 de la revue est le premier que je vois se construire en tant que nouvelle directrice de publication, et que j’ai donc pu constater au cours de l’année 2021 écoulée à quel point le résultat présent est le fruit d’une collaboration de tous les instants entre le secrétariat d’édition - désormais assuré par Peggy Bonnet-Jacquement que je remercie ici très vivement pour son travail si dense - les auteurs qui renouvellent ainsi leur confiance, et le comité de rédaction dont « de l’extérieur » on ne peut mesurer que très partiellement l’implication sans bornes ; un comité de rédaction pluri-institutionnel et dont je souhaite ici saluer le travail d’accompagnement à l’instar de celui de tous les relecteurs d’articles sollicités pour la présente parution.

4Au cours de cette année, avec un secrétariat d’édition et un comité de rédaction ainsi en partie renouvelés, plusieurs réflexions sont nées, dont on suivra l’évolution sur les années à venir, mais qui pour l’immédiat ont trait par exemple à la lisibilité de la revue en matière d’identification des normes et lignes éditoriales, à une évolution de la structuration des comités, à celle de la mise à jour des instructions aux auteurs que l’on retrouvera donc dans les pages annexes de ce numéro.

5Satisfaction, parce qu’en dépit d’une parution un peu plus tardive que d’ordinaire et des difficultés de ces deux années de crise sanitaire, les articles publiés ici montrent que cela n’a pas entaché la vivacité de notre discipline en matière de recherche et celle du souhait d’en diffuser largement les résultats scientifiques les plus récents.

6On trouvera ainsi dans ce volume :

• une présentation de résultats archéologiques à l’échelle européenne (site gravettien de plein air de Feldberg « Steinacker » en Allemagne, gisement de EL Sotillo en Espagne) ;

• les résultats récents de fouilles d’archéologie préventive (site du Ponteix et site de la route de Jaunour à Boulazac) qui montrent que Paleo a aussi le bon format pour répondre à ces besoins réels de diffusions rapides des résultats de telles recherches, et qui parfois trouvent difficilement leurs expressions ailleurs ;

• des données nouvelles sur certains gisements (Aurignacien du Piémont pyrénéen) ou celles d’approches expérimentales renouvelées (Le Flageolet)

• des articles traitant d’anthropologie biologique dans une perspective historiographique (grotte Castaigne) ou venant s’appuyer sur d’importants travaux universitaires (grotte de La Marche) ;

• des perspectives interdisciplinaires venant alimenter les questions hommes / milieux (La Ferrassie 8)

• des réflexions sur la matérialisation « de pensées symboliques » telles qu’elle peut apparaitre dans des sites emblématiques que l’on ne finira jamais d’explorer (Combarelles, Rouffignac)

7Ainsi ce présent numéro est bien le reflet de ce qu’est Paleo : une revue de diffusion large, de haut-niveau scientifique en matière de recherche en archéologie préhistorique, mais ouverte à la diversité des rattachements institutionnels des auteurs et à celle des espaces géographiques investis, des thématiques, des approches, des méthodes, des chronologies, des cultures, et donc des discours.

8Une alliance entre rigueur scientifique et diversité intellectuelle, celle qui doit prévaloir lorsque l’on considère et parle de l’histoire des sociétés humaines.

9Une alliance à préserver, et même à revendiquer, pour tous les numéros à venir !