1Voici, avec une égale qualité scientifique et éditoriale, le périodique annuel 2022 de Paleo. Certains abonnés et lecteurs de cette édition imprimée, dont nous saluons la fidélité sans réserves, pourront juger que le décalage entre l’année de parution et la parution effective du numéro tend à se pérenniser depuis l’année 2021. C’est un fait ; mais qu’ils soient alors convaincus que cette situation somme toute peu satisfaisante, est regrettée autant du comité de rédaction que du secrétariat et direction d’édition ! Nous aimerions tant qu’il puisse en être autrement… Mais, force est de constater que, si les raisons du retard de l’année passée étaient liées à des questions de réorganisations internes, l’année 2022 fut en réalité complexe sur le plan de la réception puis validation des articles. C’est afin de pallier ces difficultés que nous avons lancé dès le début de l’été 2022 une assez large communication présentant les choix éditoriaux, le fonctionnement, la qualité éditoriale de Paleo. Quelques articles sont alors venus par ce biais.

2Ce présent numéro, en dépit des difficultés présentées ici avec toute la transparence que nous devons à nos lecteurs, soutiens indéfectibles, n’en est pas moins essentiel en matière de diffusion de travaux récents de la recherche et témoigne au contraire d’une belle énergie scientifique venant tant d’amateur reconnu, que de jeunes chercheurs et de préhistoriens plus installés dans la discipline. Cette diversité des auteurs, des contenus, des approches, et des idées transmises, relève de cette ouverture large mais exigeante qui reste l’identité forte de Paleo. Ainsi au bilan, le numéro 2022 vient honorer la revue par cette implication des chercheurs et la qualité de leurs travaux. Les champs scientifiques investis y sont très divers, et on notera avec intérêt, en transversalité de plusieurs articles, cette mise en avant intéressante des résultats issus d’analyses tracéologiques au sens large, par des méthodes diverses et s’appuyant souvent, comme nécessaire, sur l’expérimentation. Il s’agit sans doute d’une simple coïncidence mais qui peut révéler peut-être une tendance majeure actuelle, visant à explorer, au maximum des possibles, les informations intrinsèques aux objets archéologiques, afin de les faire parler, plus sûrement, des humains qui les ont produits, créés, utilisés ? Une perspective réflexive à suivre…

3Faut-il voir toutefois dans ces difficultés mentionnées en début de préface, et que nous ne voulons que très passagères, le résultat de deux années où les travaux de recherche ont été considérablement ralentis en raison de la crise sanitaire, les publications toujours différées souffrant donc cette année d’un « creux » ? Cela est possible mais d’autres causes sont aussi à rechercher, car nous savons que depuis plusieurs années, le positionnement des revues françaises, bien que classées internationalement, et pourtant de qualité tant sur le plan du respect des exigences scientifiques que sur celui du format éditorial souffrent d’une concurrence internationale et de critères contemporains d’une « excellence scientifique » où les publications en langue anglaise sont les plus reconnues dans les évaluations des unités de recherche, des chercheurs, des enseignants et des candidats aux concours, ou même aux postes contractuels de natures diverses.

4Dans le cadre du projet scientifique et culturel du Musée national de Préhistoire, validé ce printemps 2023, et prochainement disponible sur le site internet de l’établissement, nous nous livrons d’ailleurs rapidement à une analyse des chiffres permettant d’illustrer clairement cette situation autant que nous posons aussi les bases de projets d’évolutions et de promotion de Paleo.

5Pour conclure, loin de nous l’idée de sombrer dans un quelconque pessimisme ! Au contraire, nous sommes persuadés dans les instances de pilotage de l’édition Paleo qu’il y a là au contraire matière à réflexion, à adaptations. Or, de nouvelles orientations, y compris des tutelles scientifiques apparaissent sur cette question de l’édition scientifique, de son financement, de ses coûts et de l’Open Access. Nous pensons qu’il nous faut désormais anticiper sur ces orientations, et valoriser la spécificité des éditions Paleo dans ces considérations nouvelles. Un sujet à suivre ! et que la nouvelle campagne d’information - communication qui sera lancée prochainement présentera également.