In book VI of his Parmenides commentary, Proclus surveys the previous Neoplatonic interpretations of the “hypotheses” of Plato’s Parmenides, starting with Amelius, a disciple of Plotinus. This paper analyses Amelius’ exegesis of the hypotheses. After presenting the extant evidence about his Parmenides commentary, I explore three puzzling aspects of his interpretation: 1) unlike most Neoplatonists, Amelius distinguished eight hypotheses instead of nine. I argue that he considered the last section (Prm. 165e2-166c2) to be devoid of any positive content and merged it with the previous one – contrary to the modern advocates of an eight-fold divisio textus. 2) Amelius assumed that each hypothesis deals with one layer of reality, but the precise meaning of some identifications is elusive: what are the three kinds of matter matched to hypotheses 5-7? I show that these three material layers probably correspond to three entities whose existence is posited on the basis of the Timaeus: the chōra/prime matter, the level of the element-traces, and the ordered universe. 3) In at least one point, Amelius’ exegesis disrupts the descending hierarchical ordering of the subject-matters of the hypotheses (i.e. from the highest to the lowest-ranked entity), which was an undisputed governing principle of the Neoplatonic interpretations. This irregularity depends, as I argue, on a further interpretative rule: the negative quality of a hypothesis (except for the first one) is taken to indicate some sort of debasement of the corresponding entity. Since, in the second part of the Parmenides, the negative hypotheses alternate with the positive ones, this further principle clashed with the linear downward arrangement implied by the hierarchical principle. In the conclusion of the paper, I sketch how the insights gained by this analysis can shed some light on the subsequent development of the ancient Parmenides exegesis.
Dans le livre VI de son commentaire sur le Parménide, Proclus rend compte des interprétations des « hypothèses » du Parménide proposées par ses devanciers. Le présent article étudie l’exégèse des hypothèses par le premier commentateur que Proclus examine, à savoir Amélius, le disciple de Plotin. Après une présentation des vestiges de son commentaire sur le Parménide, j’analyse trois aspects particulièrement intéressants de son exégèse : 1) à la différence de la plupart des commentateurs néoplatoniciens, Amélius distinguait non pas neuf, mais huit hypothèses. Je soutiens que, en considérant la dernière section (Prm. 165e2-166c2) comme dépourvue de tout contenu positif, Amélius la fusionnait avec la précédente – lecture du texte qui n’a pas été reprise par les défenseurs modernes d’une division en huit hypothèses. 2) Amélius suppose que chaque hypothèse décrit une réalité, mais le sens précis de certaines identifications est difficile à saisir : quels sont les trois types de matière associés aux hypothèses 5-7 ? Ces trois matières correspondent probablement à trois entités qu’Amélius trouvait dans le Timée : la chōra/matière première, le niveau des éléments-traces et l’univers ordonné. 3) Sur un point au moins, l’exégèse d’Amélius contrevient à l’ordre hiérarchique descendant des sujets des hypothèses (procédant de la réalité la plus élevée jusqu’à la dernière), qui était un présupposé incontesté de l’interprétation de tous les commentateurs néoplatoniciens. Je soutiens que cela est dû à un autre principe exégétique, selon lequel la qualité négative d’une hypothèse (à l’exception de la première) signifie une sorte de dégradation de l’entité correspondante. Puisque, dans la deuxième partie du Parménide, les hypothèses négatives alternent avec les positives, ce principe supplémentaire entre en conflit avec la disposition linéaire descendante impliquée par le principe hiérarchique. Dans la conclusion de l’article, je montre comment l’analyse de l’exégèse d’Amélius permet de mieux comprendre le développement ultérieur de l’exégèse ancienne du Parménide
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