Magalie Myoupo, Des saints laïques. Figures exemplaires dans la littérature du xixe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. Littérature et idéologies, 2023, 251 pages
Magalie Myoupo, Des saints laïques. Figures exemplaires dans la littérature du xixe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. Littérature et idéologies, 2023, 251 pages.
Texte intégral
1Dans cet ouvrage, Magalie Myoupo, qui a soutenu une thèse de littérature sur le sujet en 2018, étudie le processus de construction de la sainteté laïque au xixe siècle. Les deux premiers chapitres traitent de la création de la sainteté laïque dans la production historique romantique et le troisième chapitre, de sa diffusion dans la production romanesque des écrivains romantiques. Le quatrième chapitre montre comment, dans la seconde moitié du xixe siècle, la production romanesque réaliste prend ses distances avec la figure du saint laïque, à une période où cette figure tend à disparaître de la production historique. Enfin, le cinquième chapitre analyse la manière dont le saint laïque est remplacé par le patriarche, en étudiant le dernier cycle romanesque zolien, dont la publication débute à la fin du xixe siècle.
2La présente recension s’attachera à présenter les analyses de l’ouvrage qui intéressent les historiens du politique souhaitant travailler dans une perspective pluridisciplinaire sur la mémoire républicaine au xixe siècle. Elle présentera aussi les éléments qui permettent de nourrir la réflexion sur l’utilisation du concept de religion politique dans l’étude des mouvements républicains du xixe siècle. Selon Virgile Cirefice, l’étude de la religion politique ne semble avoir concerné jusqu’ici que la fin du xviiie siècle et le xxe siècle (« Religion politique », Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, 2019). Cet ouvrage constitue donc un jalon majeur pour l’extension de cette réflexion. Cette recension n’ayant pas vocation à être exhaustive, elle ne traitera pas des analyses fines que M. Myoupo fait des procédés littéraires employés par les auteurs de son corpus pour étayer sa démonstration – et dont l’intérêt mérite aussi d’être souligné.
3Le contexte politique et culturel dans lequel la sainteté laïque apparaît est présenté de manière détaillée en introduction. Ce contexte est marqué par un renouvellement et une diffusion du culte des saints par l’Église catholique, qui constitue un moyen de rétablir son influence sur le corps social, ébranlée par la Révolution française. L’hagiographie connaît alors un développement important, qui se traduit par la publication d’ouvrages à destination du peuple. Ceux-ci adoptent des formats brefs et accessibles. Ils sont présentés sous la forme de petites brochures au prix peu élevé. Ces ouvrages promeuvent les saints pauvres – comme saint François d’Assise – ou les saints artisans – comme saint Joseph. Ils valorisent la pauvreté, l’humilité et l’obéissance. Le fait que les saints soient des figures familières pour le peuple incite les romantiques sociaux à réutiliser ces figures pour s’adresser au peuple – tout en diffusant un message différent de celui de l’Église catholique. Le romantisme social cherche à réhabiliter les humbles et à recréer une unité dans la société, fracturée par les divisions sociales, dans le contexte de l’industrialisation de la France. Il ne rejette pas les idées religieuses, même s’il critique l’Église. Enfin, il perçoit la légende comme une production populaire spontanée et libre, qui échappe partiellement à l’Église. Dans ces conditions, il voit dans la légende un moyen de restaurer l’unité du corps social.
4Le processus de construction de la sainteté laïque s’appuie sur la réalisation, par l’historiographie romantique, d’un travail de dissociation de la figure du saint de l’Église. Décrit dans le premier chapitre, ce travail s’inscrit dans un contexte de réhabilitation de la légende par les historiens romantiques. Ceux-ci rompent avec une historiographie qui se concentrait sur les hauts faits politiques et guerriers et ils portent un intérêt particulier aux faits culturels et sociaux, aux questions religieuses et à l’action du peuple dans l’histoire. Ils considèrent que le peuple a un rôle prépondérant dans l’élaboration des légendes et voient dans leur étude un moyen de connaître les images qu’il privilégiait pour dire sa vie et son histoire. Ils portent un intérêt particulier aux saints qui s’illustrent par leur appartenance populaire ou par leur liberté vis-à-vis de l’Église ou des pouvoirs qui lui sont associés (comme le pouvoir royal). Par exemple, dans son Histoire de France (Paris, Chamerot/Hachette /Michel Lévy frères, 1833-1875), Jules Michelet accorde un intérêt particulier à Thomas Becket, qui a été assassiné par des partisans du roi Henri II d’Angleterre, avec qui il était en conflit. Les auteurs romantiques font de la liberté et de l’insoumission des caractères essentiels du saint, et modifient donc les caractéristiques qui rendaient le saint exemplaire jusque-là. Toutefois, comme le souligne M. Myoupo, cette nouvelle lecture de l’action de certains saints coexiste paradoxalement avec une violente critique des saints par le romantisme social, parfois chez un même auteur. Par conséquent, dans d’autres ouvrages, J. Michelet présente les saints comme des êtres néfastes pour la société, asociaux et qui cherchent à dominer les masses par leur parole.
5Le deuxième chapitre de l’ouvrage décrit le processus de construction de la sainteté laïque par l’historiographie romantique. Il se penche sur l’œuvre de J. Michelet, qui conceptualise cette notion dans son cours au collège de France de 1843, à une période marquée par sa campagne contre les Jésuites. J. Michelet oppose le saint laïque au saint catholique, qu’il identifie au modèle érémitique et contemplatif, très critiqué. À l’inverse, il fait du travail et de l’humilité des caractéristiques du saint laïque. En outre, le saint laïque traduit le génie d’un groupe et renvoie à une réalité qui le transcende. C’est de cette manière que J. Michelet présente la figure de Jeanne d’Arc, qui renvoie « à un horizon transcendant moderne » qui « deviendra une nouvelle religion pour les cœurs : la patrie », pour reprendre les termes de M. Myoupo (p. 68-69). Si la définition de la sainteté laïque se distingue de celle de la sainteté catholique, certaines valeurs associées aux saints catholiques restent attachées au saint laïque, comme la prudence. Par ailleurs, le romantisme social procède à un réemploi d’éléments de la poétique hagiographique. C’est le cas du recueil de vies, qui illustre la continuité d’un idéal. C’est aussi le cas du récit de martyre, développé à une période où le christianisme était en lutte contre l’empire romain et qui permet de justifier la contestation du pouvoir au nom d’un idéal plus grand. M. Myoupo souligne de manière très pertinente le lien qui existe entre le modèle du saint laïque et la tradition révolutionnaire. De fait, le recueil de vies met en avant une mémoire collective, qui correspond au type d’exemplarité promu par la Révolution française. En outre, la Révolution avait célébré les « martyrs de la liberté », dénomination attribuée à Jean-Paul Marat, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau et Joseph Chalier, conventionnels montagnards assassinés en 1793. Si la sainteté laïque reprend certains éléments de la sainteté catholique, elle s’en différencie fortement par le choix des personnages inclus dans la communauté des saints. Celle-ci comprend certains saints catholiques dont l’action reste jugée positivement et des personnages tels que des artistes ou des scientifiques, qui illustrent les valeurs du travail et de l’utilité sociale, associées à la notion de sainteté laïque.
6Le deuxième chapitre présente une intéressante analyse de L’Histoire des martyrs de la liberté d'Alphonse Esquiros (Paris, J. Bry aîné, 1851). Cet ouvrage illustre de manière emblématique les réappropriations d’éléments de l’hagiographie catholique par le romantisme social. En effet, il rassemble, dans le cadre d’un recueil, des figures appartenant à des périodes, lieux et catégories sociales différents, qui représentent toutes un même idéal : le socialisme. Cet ouvrage présente tant des personnages célèbres que des obscurs, ce qui permet de faire l’éloge du peuple. Enfin, il ne relate que le récit de leur « martyre », qui constitue le moment où leur exemplarité se manifeste. Si A. Esquiros associe le martyre et la souffrance, son originalité réside dans le fait que cette souffrance peut être intellectuelle et non physique, comme l’illustre sa description des tourments de Molière. Cet élargissement de la définition de la souffrance augmente les possibilités d’identification du lecteur. M. Myoupo montre comment les illustrations et la gravure de frontispice de l’ouvrage viennent à l’appui du message d’A. Esquiros. Un autre point intéressant du deuxième chapitre est l’étude des stratégies littéraires et éditoriales utilisées par J. Michelet pour diffuser sa conception de la sainteté laïque auprès du public populaire. Par exemple, il publie des textes courts sous forme de feuilleton dans les journaux, ce qui traduit « une forme d’adaptation de la légende aux médias périodiques, qui se développent tout au long du xixe siècle » (p. 67). Il extrait aussi de certains de ses ouvrages des textes à visée exemplaire, qui forment la matière de biographies plus accessibles. C’est le cas pour sa biographie de Jeanne d’Arc, qu’Hachette publie dans sa bibliothèque des chemins de fer (Jeanne d’Arc [1412-1431], Paris, Hachette, 1853).
7Le travail de déconstruction puis de reconstruction de la figure du saint réalisé par la production historique permet un transfert de la figure du saint laïque dans la production romanesque du romantisme social, qui fait l’objet du troisième chapitre. Si la production historique est centrée sur la définition des nouvelles valeurs et des nouveaux acteurs de la sainteté laïque, la production romanesque traite, quant à elle, de la question de la réception, du public témoin des actes du saint laïque et de la manière dont il interprète et suit son exemple. Deux modèles de sainteté laïque différents peuvent être distingués dans le roman. Le premier est illustré par Les Misérables de Victor Hugo (Paris, Pagnerre, 1862). Dans cet ouvrage, la vie de Mgr Myriel est décrite avec des éléments caractéristiques de l’hagiographie et le personnage constitue un modèle pour Jean Valjean, que celui-ci n’imite pas servilement, mais qu’il réinterprète librement. Cette liberté dans la réinterprétation distingue la sainteté laïque de la sainteté catholique. Le second cas de figure est illustré par des romans tels que Jeanne de George Sand (Bruxelles, Hauman, 1844) ou Le Tailleur de pierres de Saint-Point : récit villageois d’Alphonse de Lamartine (Paris, Lecou/Furne/Pagnerre, 1851). Ces romans décrivent une « sainteté par ethos » (p. 137) en mettant en scène des personnages humbles et sans éducation, doués d’un grand sens moral, et qui se rapprochent de la figure de l’« innocent ». Ce modèle se différencie de celui présenté dans Les Misérables car il rend inutile l’éducation morale – ce qui ne veut pas dire pour autant que G. Sand ou A. de Lamartine sont hostiles à l’éducation du peuple. Le troisième chapitre étudie aussi la nature de l’éducation qui, dans les romans, permet de transmettre les valeurs de la sainteté laïque. Il s’agit d’une éducation sensible. Elle peut provenir de l’influence directe du saint laïque, qui peut être de nature merveilleuse – comme l’illustre la reprise du motif du nimbe qui accompagne le saint dans Les Misérables – ou passer par la parole – ce qu’illustrent les images concrètes et les anecdotes que Mgr Myriel utilise pour rendre son message aisé à comprendre et inciter avec douceur à la réforme morale. Cette éducation sensible peut aussi s’appuyer sur des reliques, support important de la sainteté laïque depuis la fin du xviiie siècle qui traduisent des tentatives de sacralisation en dehors de l’Église, que l’on retrouve sous la Révolution française puis dans les milieux socialistes des années 1830 et 1840. Ces reliques peuvent avoir deux fonctions, qu’illustre le roman Les Mystères du peuple ou Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges publié par Eugène Sue (Paris, Administration de la librairie, 1849-1857). Ce roman met en scène le combattant de 1848 Marik Lebrenn, qui explique à sa famille la signification d’une collection d’objets ayant appartenu à ses ancêtres. Cette collection a été constituée depuis l’époque gauloise pour conserver le témoignage de l’engagement des différentes générations dans les combats pour l’émancipation du peuple tout au long de l’histoire. Comme les reliques catholiques, ces reliques laïques traduisent un ancrage dans une histoire longue. Elles servent alors à asseoir la légitimité d’une contre-mémoire. De plus, tout comme la matérialité de la relique catholique en fait un support pour l’éducation du peuple et répond à son désir de proximité avec le saint, la relique laïque sert de support à une éducation sensible. Pour cela, les objets de la collection sont tous accompagnés d’un texte de leur ancien propriétaire, que M. Lebrenn lit à sa famille pour expliciter leur signification.
8Le quatrième chapitre de l’ouvrage montre comment le roman réaliste prend ses distances avec la figure du saint laïque promue par le romantisme social. Cette prise de distance est corrélée à un amenuisement de la présence du modèle du saint laïque dans les écrits historiques, où il était très présent autour de 1848. Selon M. Myoupo, cette prise de distance est due à l’évanouissement des espoirs suscités par la révolution de 1848 et au fait que les romanciers réalistes souhaitent lutter, non seulement contre l’influence de l’Église dans la société, mais aussi contre l’esprit religieux en général – alors que la composante spirituelle était importante dans le romantisme social. Plus tard, le refus de la Troisième République de s’engager dans une politique déterminée de lutte contre la misère populaire et l’échec de la Commune de Paris contribuent à renforcer la désillusion politique d’auteurs engagés comme Léon Cladel et les incitent à prendre leurs distances vis-à-vis des modèles de sainteté laïque présentés par le romantisme social comme des figures incarnant des valeurs nouvelles et offrant un exemple émancipateur au peuple. Même si l’ouvrage n’évoque pas ce point et que les romanciers du corpus sont loin de tous se réclamer du socialisme, on peut aussi émettre l’hypothèse que le rejet grandissant de l’« esprit quarante-huitard » par le mouvement socialiste dans la seconde moitié du xixe siècle contribue à expliquer la disqualification de la figure du saint laïque promue autour de 1848. De même, le quatrième chapitre présente les différentes modalités qui traduisent une distance des romanciers réalistes vis-à-vis de la figure du saint laïque. Tout d’abord, ils cessent de présenter la souffrance comme le signe d’une élection qui héroïse la victime, comme le faisait le romantisme social. L’emploi du lexique religieux associé au martyre fait l’objet d’une banalisation et sert à évoquer la souffrance des classes populaires sans les valoriser, ce qu’illustre Germinie Lacerteux, publié par les frères Goncourt (Paris, Charpentier, 1864). Le martyre devient même un topos littéraire, que l’on retrouve par exemple dans Les Martyrs ridicules, de L. Cladel (Paris, Poulet-Malassis, 1862). Les romanciers réalistes s’éloignent, non seulement du modèle du martyr, mais aussi du modèle du saint actif, être de charité. C’est ce qu’illustre le roman La Joie de vivre publié par Émile Zola (Paris, Charpentier, 1884). Celui-ci présente comme inutiles – voire contre-productifs – les importants sacrifices financiers que Pauline, l’héroïne, fait pour ses proches, qui y sont insensibles et la manipulent. Le roman réaliste remet en cause la figure du saint actif, non seulement à travers des figures de la sainteté quotidienne, mais aussi à travers des figures de la sainteté politique, dont le combat est frappé d’inanité. C’est le cas dans le roman I.N.R.I, que L. Cladel achève en 1887 (Paris, Valois). Ce roman utilise la grammaire de l’exemplarité religieuse pour présenter les personnages principaux, qui combattent pour la Commune de Paris. Toutefois, ceux-ci ont conscience que leur sacrifice est inutile, comme l’affirme l’une des figures principales, Urbaine Helioz, qui prédit l’échec de la Commune. De plus, L. Cladel dénie à ses personnages certaines vertus traditionnellement associées à la sainteté laïque, comme la charité. U. Helioz voit exécuter ses adversaires sans réclamer la clémence. Enfin, L. Cladel attribue à ses personnages, et surtout à U. Helioz, des caractéristiques négatives associées aux saints catholiques par leurs contempteurs, comme le mysticisme ou le fanatisme.
9Pour sa part, le cinquième chapitre montre comment la figure du saint laïque, avec laquelle les réalistes ont pris leurs distances, est remplacée par la figure vétérotestamentaire du patriarche dans les ouvrages appartenant au dernier cycle romanesque d’É. Zola, publiés à partir de la fin du xixe siècle. M. Myoupo souligne que cette substitution coïncide avec une évolution de l’imagerie républicaine, qui remplace les modèles de lutte par des modèles de fondation. On constate ainsi que la figure de l’Hercule républicain révolutionnaire fait place à celle, plus rassurante, de Marianne, dans un contexte où le discours républicain met en avant les figures des fondateurs de la République et où la République manifeste un certain conservatisme social. À la différence de la figure du saint laïque, caractérisé par sa solitude, la figure du patriarche implique l’existence d’une communauté et la fondation d’une lignée. De plus, la signification associée à la mort de la figure principale évolue : si la mort du martyr était marquée par la souffrance et que le martyre était un signe d’élection du saint laïque, la mort du patriarche intervient à un âge avancé, à un moment où le patriarche voit son œuvre accomplie, et se fait sans souffrance.
10Pour conclure, cet ouvrage constitue un jalon important pour la réflexion sur l’application de la notion de religion politique à l’étude du mouvement républicain au xixe siècle. On peut formuler quelques regrets, comme le fait que le sous-titre mentionne « la littérature du xixe siècle » alors que les analyses présentées dans l’ouvrage concernent principalement la période 1840-1900 – ce qui est, par ailleurs, pleinement justifié. De plus, M. Myoupo indique avoir choisi d’étudier des auteurs qui étaient pour la plupart connus et prééminents, mais qui ne sont pas tous passés à la postérité (p. 21). Cela permet de remettre en lumière des auteurs aujourd’hui oubliés comme L. Cladel, ce qui est particulièrement intéressant. Toutefois, le lecteur curieux peut regretter que le choix précis des auteurs du corpus n’ait pas été davantage explicité en introduction. Cela n’enlève rien au fait que cet ouvrage s’avère fort pertinent pour les historiens qui travaillent sur la mémoire républicaine au xixe siècle.
Pour citer cet article
Référence papier
Marion Pouffary, « Magalie Myoupo, Des saints laïques. Figures exemplaires dans la littérature du xixe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. Littérature et idéologies, 2023, 251 pages », Questions de communication, 46 | 2024, 529-535.
Référence électronique
Marion Pouffary, « Magalie Myoupo, Des saints laïques. Figures exemplaires dans la littérature du xixe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. Littérature et idéologies, 2023, 251 pages », Questions de communication [En ligne], 46 | 2024, mis en ligne le 03 février 2025, consulté le 17 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/37141 ; DOI : https://doi.org/10.4000/12ygb
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