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Notes de lecture
Langue, discours

Fleur Hopkins-Loféron, Voir l’invisible. Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), Ceyzérieu, Éd. Champ-Vallon, coll. Détours, 2023, 397 pages

Charlotte Mariel
p. 507-513
Référence(s) :

Fleur Hopkins-Loféron, Voir l’invisible. Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), Ceyzérieu, Éd. Champ-Vallon, coll. Détours, 2023, 397 pages

Texte intégral

1Au-delà des oppositions traditionnellement établies entre les arts et les sciences subsiste une fascination partagée par les artistes, les scientifiques et tout un chacun pour l’inconnu, l’infini, l’invisible, pour ce qui échappe aux perceptions, aussi bien le lointain extraordinaire que l’imperceptible hic et nunc. Cette fascination est manifeste dans l’intérêt de certains romanciers pour la culture scientifique, en particulier celle vulgarisée dans la presse. Cependant, l’influence des sciences sur l’art revêt plusieurs formes : certes celle des théories scientifiques sur les représentations du monde, mais aussi celle des méthodes scientifiques sur les pratiques artistiques. Aussi, chez certains romanciers de science-fiction, outre la question de l’anticipation, la collecte d’éléments scientifiques – qui peuvent être des hypothèses – fait partie intégrante du processus d’écriture et ces éléments se retrouvent au cœur de la narration – laquelle peut être conçue comme une expérience de pensée.

2Si, à la fin du xixe siècle, le « merveilleux scientifique » peut désigner des phénomènes mystérieux qui suscitent la fascination des scientifiques tout autant que du grand public – tels le magnétisme ou l’hypnose –, progressivement il désigne aussi un mouvement littéraire. Dans la continuité de ses recherches doctorales et de l’exposition Le Merveilleux-scientifique. Une science-fiction à la française (2019) à la Bibliothèque nationale de France dont elle fut la commissaire, Fleur Hopkins-Loféron publie le présent volume. L’autrice « ne prétend ni découvrir ni même exhumer le corpus merveilleux-scientifique » (p. 8), mais retracer l’histoire de récits d’imagination scientifiques et l’inscrire dans une cartographie du mouvement au prisme d’enjeux propres à la science-fiction et à la culture visuelle ou l’histoire visuelle des imaginaires scientifiques (affiche, presse, couverture, caricature, publicité, jeu de société, chromolithographie, comic strip, etc.). Prolongement de nombreux ouvrages issus du champ des sciences de l’information et de la communication ou de la philosophie (Jean-Paul Fourmentraux [dir.], Art et science, Paris, CNRS Éd., 2012), cet essai apporte un éclairage sur la porosité entre la littérature et les sciences à une époque où, suite à de nombreuses découvertes sur le spectre des ondes électromagnétiques, et en 1895 celle des rayons X et du dispositif cinématographique, les problématiques liées à l’invisible sont très présentes dans la culture populaire. Son ouvrage est structuré en trois parties – « Voir au-dedans. Invisiblité et transparence » (p. 69-154), « Voir au-delà. Échelle et distance » (p. 155-244) et « Voir l’envers. Hantise et emprise » (p. 245-334) –, ce qui met en exergue des intentions, gestes et phénomènes propres aux récits et illustrations qu’il met en valeur et patrimonialise. Consacré au critique littéraire Joseph Altairac, cet essai témoigne aussi de l’importance des relations souvent amicales entre les écrivains et les essayistes, sans lesquelles ce mouvement n'aurait pas été possible, au même titre que toute démarche de documentation, dont sa propre activité de chercheuse.

3Dans une longue introduction riche en éléments de contextualisation, F. Hopkins-Loféron rappelle que le mouvement merveilleux-scientifique tire son nom de l’expression de Maurice Renard. La mention aux années 1909-1930 dans le titre marque les délimitations du mouvement. L’année 1909 correspond à la popularisation du néologisme « merveilleux-scientifique » dans la publication par M. Renard d’un manifeste sur cette nouvelle école qu’il définit au prisme de la culture médiatique d’une époque – dorénavant « peuplée d’hommes miniatures et d’êtres invisibles, ainsi qu’à son imaginaire technique aventuré, extrapolant sur des découvertes et pratiques récentes telles l’électrothérapie ou la photographie des pensées » (p. 56). L’école – dont la figure centrale est M. Renard – est considérée active jusqu’à la fin des années 1930. Soulignant la difficulté d’établir une définition nette du merveilleux-scientifique, F. Hopkins-Loféron identifie un corpus d’une quarantaine d’écrivains français – Maurice Leblanc, Guy de Téramond, Octave Béliard, Jean de La Hire, les frères Rosny (Joseph Henri Honoré Boex et Séraphin Justin François Boex connus sous le pseudonyme J.-H. Rosny), Théo Varlet, André Couvreur, Léon Groc, etc. – tout en mentionnant les débats et comparaisons avec d’autres romanciers dans la nébuleuse des romans de science-fiction afin de mettre en évidence les spécificités du merveilleux-scientifique. Ainsi Edgar A. Poe est-il désigné comme précurseur par M. Renard qui, par ailleurs, exclut Jules Vernes, Albert Robida et Herbert G. Wells en particulier. F. Hopkins-Loféron met en avant les liens entre ce corpus de romans qualifiés de populaires – « publication de grande diffusion, à la couverture attractive et à faible coût, destinée à un lectorat de masse » (p. 52) – et d’autres corpus comme ceux du « roman expérimental, la métapsychique et le conte de fées » (p. 62).

4Rappelant que le terme « science-fiction » n’apparaît que dans les années 1951, l’auteur précise que le néologisme « merveilleux-scientifique », tout comme l’expression « roman scientifique », sont employés pour des romans dont le propre est d’imaginer, dans un monde contemporain du lecteur, des techniques et des analogies ou transfigurations de lois scientifiques, physiques, chimiques ou biologiques. Les récits merveilleux-scientifiques, « tels que définis par Maurice Renard, ne font pas que spéculer sur le devenir des sciences ou les vulgariser, pas plus qu’ils ne cherchent véritablement à décrire un avenir possible » (p. 15). L’intention n’est pas d’anticiper, mais de « déborder » (p. 31) ce qui relève de la vérité dans le champ des sciences et des techniques. Le roman type est conçu selon le modèle du « sophisme » : « Bien qu’il contienne des extrapolations scientifiques (lire les pensées, devenir miniature, entrer en contact avec une population extraterrestre, etc.), il doit être crédible et donc prendre l’apparence du vrai » (p. 28). La crédibilité des arguments, leur apparente validité fait ainsi reposer l’illusion de vérité sur des bases logiques et scientifiques. À cet égard, « les journaux et publications de vulgarisation scientifique et technique tiennent une place importante puisqu’ils étaient lus attentivement par les écrivains du merveilleux-scientifique » (p. 54). Deux caractéristiques sont mises en avant : d’abord, « la place que tient la méthode scientifique dans la conception d’un roman » (p. 12), puis l’idée du roman comme laboratoire pour tester des hypothèses et réaliser des expériences de pensée. Ces caractéristiques révèlent des liens étroits avec le roman expérimental tel qu’il a été théorisé par Émile Zola dans un ouvrage paru en 1879 (Le Roman expérimental, Paris, Charpentier) où ce dernier établit des analogies avec la méthode expérimentale en médecine théorisée par Claude Bernard. Suscitant un « sentiment d’émerveillement qu’il parvient à faire naître chez son lecteur, en présentant des découvertes scientifiques étonnantes, fascinantes et souvent terrifiantes » (p. 16-17), les récits merveilleux-scientifiques associent ainsi les émotions à des enjeux philosophiques. En outre, l’autrice précise la distinction entre « l’émerveillement né de l’exploration scientifique » et « la scientifisation de motifs merveilleux » (p. 34).

5Après avoir retracé la genèse et l’évolution de l’expression « merveilleux-scientifique » – avec trait d’union, comme pour renforcer la métaphore des greffes « animales ou végétales » (p. 47), mais aussi sans trait d’union parfois – et ses liens avec d’autres appellations, l’ouvrage de F. Hopkins-Loféron aspire à « donner une meilleure définition du mouvement merveilleux-scientifique, non pas seulement en termes d’histoire sociale des représentations, mais en soulignant en quoi cette littérature est exemplaire de la modernité » (p. 38). Pour autant, son ouvrage ne dessine pas tant les contours d’une nébuleuse très vaste et riche, mais atteste d’une thématique saillante au sein de ce mouvement. Ainsi l’étude s’articule-t-elle autour du sens de la vue et du désir de voir, du « désir frénétique du visible » – expression empruntée à Jean-Louis Comolli – à savoir le « désir de percer le voile du visible, de rendre visible ce qui était autrefois soustrait au regard ou de faire émerger du champ du visible d’autres phénomènes » (p. 57). À cet égard, sur le plan méthodologique, l’ouvrage aurait mérité un développement plus approfondi sur les notions de « représentation », « dispositif » et « média ». S’appuyant sur les récits et illustrations, l’autrice soulève la question du regard, des manières de voir et des instruments optiques au cœur des enjeux des représentations de l’invisible – voir la matière, l’énergie électrique, la force psychique, mais aussi agir sur l’invisible en photographiant, voyageant, vivant sous l’eau. Les réponses qui apparaissent au fur et à mesure des exemples donnés – une centaine de textes et un vaste corpus visuel – dénotent de la fécondité des échanges entre des éléments discursifs appartenant aux sciences et des stratégies textuelles et visuelles d’appropriation des savoirs scientifiques. Ils manifestent aussi l’inscription de l’histoire des sciences et des techniques dans la culture médiatique ainsi que celle, parfois, de « médias imaginaires » (p. 59) – comme le « téléphote », le dispositif de télégraphie stellaire, les lunettes à rayons X –, mais aussi des « utilisations fantasmées d’objets du quotidien » (p. 61).

6Suite à cette dense introduction, la première partie « Voir au-dedans. Invisibilité et transparence » (p. 69-154) est structurée autour de la filiation au roman expérimental d’É. Zola et l’idée du roman comme laboratoire visant à tester des théories et hypothèses scientifiques sur des protagonistes et, parfois, la société. Le modèle de l’aquarium permettant d’expérimenter, d’observer et d’étudier un monde clos sous différents angles se substitue à celui de l’écran pour voir dans le corps et l’esprit. Un premier chapitre est consacré aux motifs des « voyages intérieurs » au-dedans du corps humain devenu paysage et étudié au prisme de l’histoire de l’imagerie médicale – « milieu intérieur, radiographie, bertillonnage, phrénologie, endoscopie, dessin anatomique » (p. 62). Dans un autre chapitre, l’autrice explore un intérieur plus indiscret, voire omniscient : la « lecture des pensées et des rêves » (p. 97) via les imaginaires de la télépathie, de la photographie des pensées en métapsychique et de la photographie des rêves. Elle met en avant l’articulation entre les dispositifs et instruments de mesure devenus médias – « sismographe, sténographe, cinématographe, écran fluorescent » (p. 63) – et la nécessité de traduire et d’interpréter ces nouveaux langages – « image, flux, bruit » (p. 98). Un dernier chapitre se concentre sur le motif du personnage invisible, en « trompe-l’œil » (p. 125), puisque sa présence est à la frontière de l’impalpable, matérialisé par des flux de lumière, de la brume ou un phénomène de mimétisme.

7Intitulée « Voir au-delà. Échelle et distance » (p. 155-244), la deuxième partie poursuit quant à elle cette exploration des imaginaires scientifiques en se consacrant à l’importance des mystères inhérents aux deux infinis, le microcosme et le macrocosme, mettant en scène des enjeux sur le changement d’échelle dans le champ de la métapsychique – avec des « machines scientifiques destinées à mesurer, contrôler ou reproduire des phénomènes surnaturels » (p. 155) où transparaît « l’idée d’un dépassement, d’un emballement » (p. 157). Un premier chapitre étudie le motif du « voyage immobile » par des phénomènes de miniaturisation et de rapetissement, permettant d’aller à la rencontre « des insectes, des microbes, des atomes » (p. 170) et de questionner les « modifications des lois physico-biologico-chimiques à mesure que le corps du héros rétrécit » (p. 172). F. Hopkins-Loféron analyse la manière dont se construit une imagerie « sous la forme d’un collage, d’une superposition, d’une hybridation plutôt que d’une fusion » (p. 182). Un deuxième s’intéresse aux phénomènes de grossissement et d’agrandissement. Monstres et microbes deviennent ainsi l’objet de spectacles indissociables de l’histoire des dispositifs optiques d’observation et de projection tant scientifiques qu’artistiques – microscopes, lanterne magique, fantasmagories, etc. Un troisième chapitre sur « l’œil-folioscope : télévision et chronoscopie » (p. 208) questionne alors la possibilité d’explorer le voyage dans le temps, ou plutôt la temporalité à savoir, la visibilité du temps – « les protagonistes voient le temps, plutôt qu’y voyagent » (p. 208) – en partie liée à l’émergence de la chronophotographie et des dispositifs cinématographiques.

8En ce qui concerne la troisième partie, intitulée « Voir l’envers. Hantise et emprise » (p. 245-334), elle « met en évidence l’héritage du conte de fées, partout présent au travers de la récurrence du terme “merveille” ou “merveilleux” » (p. 245). F. Hopkins-Loféron rappelle que « le terme de “merveille” renvoie aussi à son étymologie plus lointaine, celle de la mirabilia, conservée dans un cabinet de curiosités transformé en laboratoire et qui peut, à tout moment, devenir chimère sous l’action d’un savant zélé » (p. 246). En ce sens, l’autrice met en avant le pouvoir des récits et illustrations à réenchanter le monde grâce à la vulgarisation des sciences, aux faux-semblants et aux médias imaginaires. Dans un premier chapitre, elle décrit les « condensateurs psychiques », des « machines merveilleuses-scientifiques se comportant comme un parasite, capables de condenser et d’amplifier l’énergie vitale ou psychique de l’opérateur » (p. 250), des machines électriques permettant de transporter la force vitale, amplifier l’activité psychique voire rendre possible la réincarnation extraplanétaire. Ayant mis en avant différentes formes où le corps devient médium et l’œil biomédia, elle analyse ensuite le modèle de l’œil comme dispositif photographique dans des « machines nécroptiques » (p. 284) et l’idée d’appréhender la mort grâce à la dernière image saisie sur une rétine de cadavre, portant le nom « d’optogramme » – un motif étudié dans le prolongement de ceux liés aux « médias capables de voir le temps et [aux] biomédias » (p. 284). Au cœur de récits d’enquête apparaît alors le paradigme de l’image photographique comme preuve objective, image acheiropoïète qui révèle. Dans ce chapitre, la notion de « biomédia » aurait méritée d’être approfondie afin de mieux appréhender les enjeux entre technologie et biologie, corps et médiation. Un dernier chapitre, « Hyperspectre : phénomènes entoptiques et présence invisible » (p. 310-334), porte sur l’invention de nouveaux médias permettant de visualiser, à l’aide d’instruments optiques, des êtres invisibles. F. Hopkins-Loféron clarifie les « phénomènes entoptiques » (p. 311) et l’intérêt des écrivains pour la « physiologie oculaire » (p. 311) et les effets visuels qu’ils ont pu vivre. Elle analyse en particulier la manière dont les dispositifs de diorama et d’aquarium sont au cœur des méthodes scientifiques tout comme des pratiques littéraires. Enfin, elle met en avant une typologie des manières « d’atteindre l’hypervision » (p. 326) selon les médias et démontre comment le « modèle merveilleux-scientifique […] mêle l’héritage de la parapsychologie à des dispositifs mécaniques et optiques (p. 333).

9Enfin, l’ouvrage se termine par une riche bibliographie de 23 pages – dont on apprécie qu’elle soit divisée en axes thématique et typologique – ainsi qu’un index des noms principaux. Sous le titre « Ces mondes inouïs, ces hypermondes » (p. 335-350), la conclusion revient sur le caractère inouï – au sens d’ineffable ou d’innommable, car imperceptible aux sens humains – du merveilleux moderne et des enchantements suscités par les découvertes scientifiques et techniques de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle. Ciblé sur la « fascination pour l’invisible », la « construction sociale du visible » et la « fabrique visuelle de(s) société(s) » (p. 335), il aurait été intéressant que l’autrice fasse des parallèles ou des ramifications avec des œuvres d’art appartenant à d’autres champs comme les avant-gardes artistiques et le cinéma expérimental. Le corpus étudié par F. Hopkins-Loféron révèle l’incarnation, dans des textes et illustrations qui abondent dans l’ouvrage, du désir d’appréhender et comprendre des phénomènes tout en acceptant un certain flou enveloppant la rigueur de la vérité scientifique. Son ouvrage, riche d’exemples sélectionnés et analysés, permet d’élargir le spectre du genre de la science-fiction et de mettre en lumière et patrimonialiser un mouvement peu connu qui prend tout son sens à une époque où les relations dites « arts et sciences » sont à la mode pour mettre en perspective les défis liés aux enjeux socio-écologiques. Ainsi, au-delà de l’éclairage apporté à la définition du mouvement « merveilleux-scientifique », l’ouvrage réactive-t-il des perspectives méthodologiques – le romancier comme expérimentateur – et médiatiques sur l’histoire des représentations scientifiques et sociales ainsi que sur les problématiques autour de la circulation des « représentations » dans la littérature, la culture visuelle et l’archéologie des médias.

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Pour citer cet article

Référence papier

Charlotte Mariel, « Fleur Hopkins-Loféron, Voir l’invisible. Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), Ceyzérieu, Éd. Champ-Vallon, coll. Détours, 2023, 397 pages »Questions de communication, 47 | 2025, 507-513.

Référence électronique

Charlotte Mariel, « Fleur Hopkins-Loféron, Voir l’invisible. Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), Ceyzérieu, Éd. Champ-Vallon, coll. Détours, 2023, 397 pages »Questions de communication [En ligne], 47 | 2025, mis en ligne le 26 juin 2025, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/39367 ; DOI : https://doi.org/10.4000/14abq

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Auteur

Charlotte Mariel

Lisaa, Université Gustave Eiffel, F-77420, Champs-sur-Marne, France
charlotte.mariel[at]iutsf.org

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