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Varia

Publication en accès ouvert et coûts d’Article Processing Charges (APC) en Argentine

Stratégies et perceptions des chercheurs
Open Access Publishing and Article Processing Charges (APC) in Argentina. The perceptions and strategies of the researchers
Publicación en acceso abierto y costos por Article Processing Charges (APC) en Argentina. Estrategias y percepciones de los/as investigadores
Open-Access-Publikation und Article Processing Charges (APC) in Argentinien. Strategien und Wahrnehmungen von Forschern
Fernanda Beigel, Osvaldo Gallardo, Soledad Gomez et Flavia Prado
Traduction(s) :
Publicación en acceso abierto y costos por Article Processing Charges (APC) en Argentina [es]

Résumés

La prolifération des revues en libre accès présente un dilemme difficile pour les chercheurs basés en Argentine, en raison des coûts élevés des APC (Article Processing Charges) qui créent un écart entre ceux qui peuvent payer pour publier et ceux qui ne le peuvent pas. Dans la première partie de ce travail, nous analysons le problème des frais APC dans différents pays d’Amérique latine et les leçons des études réalisées sur le cas de l’Argentine. Nous décrivons ensuite la population de chercheurs faisant l’objet de l’enquête — les directeurs de projets financés au niveau national — ainsi que la méthode utilisée et ses résultats. Nous proposons une classification des pratiques de publication en libre accès avec APC en quatre groupes comprenant des chercheurs de plusieurs disciplines. Dans chaque groupe, on observe des tendances différentes vers la publication en accès ouvert ou fermé, l’origine des fonds utilisés pour payer les APC et les disciplines dans lesquelles ce phénomène a plus ou moins d’impact. Enfin, nous analysons la section qualitative de l’enquête qui comprend les questions ouvertes auxquelles ont répondu une bonne partie des chercheurs, offrant un aperçu de leurs stratégies face au problème et les voies envisagées pour en atténuer les effets néfastes.

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Texte intégral

Introduction

1Selon la Déclaration de Budapest de 2002, le « libre accès » (ou « accès ouvert », open access en anglais) est défini comme la littérature scientifique librement disponible sur Internet, pouvant être lue, téléchargée, copiée, distribuée, imprimée, recherchée et utilisée à toutes fins légales, sans aucune barrière financière, juridique ou technique autre que celles qui sont indissociables de l’accès à Internet lui-même. La seule limitation à la reproduction et à la distribution devrait être de donner aux auteurs le contrôle de l’intégrité de leur travail et le droit d’être correctement reconnus et cités (Budapest Open Access Initiative, 2002). De son côté, l’UNESCO (2021) définit le libre accès dans un sens plus large, puisqu’elle ne considère pas seulement les produits scientifiques (c’est-à-dire les résultats de ces recherches, comme les articles), mais les différents types de formats de publications (livres, programmes informatiques, vidéos, musique, etc.), qu’elles soient le résultat d’un enseignement, d’une recherche ou d’une vulgarisation, ce qui est important pour le développement d’un environnement universitaire intégral et intégrateur. Avec la Recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte (UNESCO, 2021), des progrès ont enfin été réalisés dans la définition de tous les composants de la science ouverte, dans lesquels le libre accès se distingue en interrelation avec d’autres formes d’ouverture de la science : données, évaluation, science citoyenne, entre autres.

2Les bénéfices du libre accès sont associés à un plus grand impact social des résultats, non seulement quant à l’augmentation des citations et d’une plus grande visibilité, mais aussi parce que le grand public, les professionnels et les gouvernements peuvent en profiter (Melero, 2016). À l’origine, le mouvement du libre accès prévoyait deux voies pour accéder aux publications scientifiques en tout ou en partie : la voie verte, via les archives électroniques ouvertes ; et la voie dorée, à travers les revues scientifiques. Au fil du temps, deux nouveaux itinéraires sont apparus. La voie hybride, qui fait référence aux revues qui proposent de publier en accès ouvert ou fermé selon le choix de l’auteur (et sa capacité à payer) ; et la voie bronze, qui permet la lecture ouverte uniquement sur le site, mais ne permet pas de télécharger les articles sans effectuer de paiement.

3La mise en œuvre du parcours dit « doré », parce qu’immédiatement et librement accessible sur Internet, a en fait donné lieu à un modèle économique basé sur le transfert des coûts éditoriaux aux auteurs ou à leurs institutions. Les associations professionnelles et les institutions publiques qui financent la recherche ont alors commencé à observer avec une inquiétude croissante la prolifération de revues payantes aux prix toujours plus élevés (Beigel & Gallardo, 2022 ; Blanchard, Thierry & Graaf, 2022). Ces paiements prennent généralement la forme de frais de traitement d’articles (APC, pour Article Processing Charges). Plusieurs études observent la concentration croissante du libre accès dans les oligopoles éditoriaux, et soulignent que cela accroît les asymétries entre les chercheurs des pays dominants et ceux des pays non hégémoniques dans la diffusion de leurs productions (Beigel, 2022 ; Butler et al., 2023 ; Olejniczak & Wilson, 2020).

4Dans ce contexte est née une nouvelle dénomination, basée sur l’esprit originel du libre accès, qui a toujours été imaginé comme devant être immédiat et gratuit. Il s’agit des publications « diamant », des revues qui ne facturent ni la lecture ni la publication et qui ont récemment commencé à être considérées avec un plus grand intérêt dans le monde entier. Le rapport mondial sur les revues à accès « diamant » publié par OPERAS (Open Scholarly Communication in the European Research Area for Social Sciences and Humanities) nous permet de connaître la répartition mondiale de ces revues, où l’Amérique latine se distingue en deuxième position, après l’Europe (Bosman et al., 2021), mais occupe sans aucun doute la première place si l’on considère la proportion majoritaire de revues à accès « diamant » qui sont publiées par rapport au nombre total de revues existant dans la région. De nombreuses revues « diamant » publiées dans ce circuit de publication appartiennent à une université et bénéficient donc de l’engagement de professeurs à temps plein qui agissent en tant qu’éditeurs et d’une équipe de gestion éditoriale qui opère normalement sur le portail des revues de l’institution. Les revues gérées par des sociétés scientifiques, en revanche, ont plus de mal à survivre, car elles reposent sur le travail bénévole de leurs membres. Cela a conduit à la vente de certaines revues de qualité à des entreprises qui s’engagent dans une logique prédatrice ou imposent des coûts APC toujours plus élevés.

5Le modèle dominant de libre accès dans les pays riches consiste en la souscription des institutions scientifiques à des accords dits « transformants » (transformative agreements), qui permettent l’accès aux collections de revues du circuit « grand public » et permettent également à leurs chercheurs de publier sans frais directs1. Cette transition vers le libre accès, accélérée notamment par l’impulsion de la coalition S, qui a proposé un plan régional2 vers un libre accès complet en Europe, présente un dilemme complexe pour les chercheurs basés dans les pays périphériques. Les revues en libre accès offrent un avantage immédiat en termes de diffusion, mais le coût des APC ne peut être couvert par les subventions locales ou les accords transformants proposés par les éditeurs. En outre, il a été souligné que le libre accès marchandisé génère des distorsions dans les pratiques de publication et l’augmentation de revues « douteuses » ou franchement prédatrices (Pölönen & Sivertsen, 2021 ; Sivertsen, 2022).

6À ce scénario mondial s’ajoutent les difficultés spécifiques auxquelles est confrontée la recherche scientifique en Argentine quant à la circulation des connaissances dans un pays qui traverse une crise financière de longue date. La dévaluation de la monnaie nationale rend les APC inabordables pour les universités et les auteurs individuels. D’autre part, les exonérations de paiement sont disponibles pour les pays à faible revenu, et non pour un pays comme l’Argentine, inclus dans la liste des pays à revenu intermédiaire. Ceci sans tenir compte du manque de transparence qui vicie ces procédures, résolues au cas par cas par les revues ou les éditeurs (Taubert et al., 2021). Cela renforce la nécessité d’observer la situation plus en détail afin de produire des informations précises qui puissent guider les recommandations en matière de politique scientifique. La principale institution nationale de financement de la recherche, l’Agence nationale pour la promotion de la recherche, du développement technologique et de l’innovation (Agencia I+D+i), a mené, jusqu’en 2023, des actions directes pour améliorer les montants des projets afin de compenser la perte de pouvoir d’achat de ses financements (Terlizzi, Zukerfeld & Beigel, 2024). Mais ces instruments sont aujourd’hui l’objet de nouvelles diminutions imposées par la situation économique et financière nationale.

7Pilato & Tran (2020) ont recueilli les avis des chercheurs concernant le libre accès et ont constaté l’intérêt pour certaines revues perçues comme les seules susceptibles de faire progresser leur carrière, par exemple en leur permettant l’accès à des projets et réseaux internationaux. Ces avantages détermineraient leur volonté de payer les APC. Ce qui est moins étudié, c’est le comportement des chercheurs soumis à de sévères restrictions budgétaires ou de ceux qui décident de ne pas publier en libre accès. Pour mieux comprendre ces pratiques dans leur diversité disciplinaire, l’enquête dont nous analysons les résultats dans ce travail a eu pour visée d’évaluer l’expérience du libre accès des chercheurs argentins, leur connaissance des revues « diamant » et la manière dont ils traitent les paiements APC.

8Dans la première partie de ce travail, nous analysons le problème des frais APC dans différents pays d’Amérique latine et les études antérieures que nous avons réalisées sur ces dépenses dans le cas de l’Argentine. Nous décrivons ensuite la population de chercheurs objet de l’enquête, la méthode utilisée et ses résultats. Nous proposons une classification des chercheurs en quatre groupes à partir de leurs pratiques de publication en accès ouvert avec APC. Dans chaque groupe, on peut observer des tendances vers la publication en accès ouvert ou fermé, l’origine des fonds utilisés pour payer les APC et les disciplines dans lesquelles ce phénomène a moins d’incidence en raison d’un nombre important de revues « diamant » dans chaque domaine scientifique. Enfin, nous avons analysé la partie qualitative de l’enquête, qui comprenait des questions ouvertes auxquelles un bon nombre de chercheurs ont répondu, offrant un aperçu de leurs positions sur le problème des APC et sa solution éventuelle. Sur la base de ces données, certaines recommandations de politique publique sont esquissées pour atténuer ce problème dans les communautés scientifiques concernées, même si l’on soutient que les racines du problème sont structurelles.

Le développement du modèle de libre accès à APC en Amérique latine et le cas de l’Argentine

9L’APC en tant que paiement pour publication existe depuis 2012, et de nombreuses revues de sociétés scientifiques demandaient une contribution pour couvrir certaines procédures d’édition, l’introduction de couleurs dans les figures, la traduction, le paiement de pages supplémentaires ou l’inscription à une conférence incluant la publication du résumé, par exemple (Córdoba González, 2021). Cependant, ce modèle économique a pris de l’ampleur à partir des années 2000, avec l’émergence d’éditeurs spécialisés tels que PLoS (Public Library of Science) qui ont créé des méga-revues de plus en plus utilisées au sein de la communauté scientifique. En 2016, la collection Scopus comptait plus de revues en libre accès facturant des APC que tout autre type de revue en libre accès (Solomon & Björk, 2016). Khoo a constaté que, pour un groupe de grands éditeurs, la croissance des coûts APC a triplé l’inflation américaine entre 2005 et 2018, créant une véritable hyperinflation (Khoo, 2019).

10La croissance rapide des APC comme modèle de financement et l’augmentation des prix ont généré de multiples réactions et préoccupations de la part des institutions universitaires et des organisations professionnelles. De son côté, la Recommandation de l’UNESCO vise explicitement les inégalités liées au paiement des APC et leurs effets négatifs sur la science ouverte (UNESCO, 2021). L’un des principaux problèmes rencontrés par les pays d’Amérique latine dans l’avancement de ce modèle de publication est que les universités et les gouvernements ne peuvent pas se permettre les « accords transformants » qui incluent l’abonnement et l’exonération des paiements de l’APC. Ils continuent à payer des contrats d’abonnement de plusieurs millions de dollars qui garantissent uniquement la lecture des revues, alors que les chercheurs ne disposent pas du soutien financier nécessaire pour faire face aux paiements pour la publication en libre accès. L’Amérique latine dispose d’un grand nombre de revues « diamant » avec indexation telles que celles de SciELO, Redalyc ou Latindex qui garantissent leur qualité, mais celles-ci ne sont pas pleinement reconnues par les systèmes nationaux d’évaluation et de classification des chercheurs (comme le CNPq au Brésil, Publindex en Colombie, SNII au Mexique, entre autres). Ce qui fait qu’en raison du capital symbolique détenu par les revues les mieux classées dans les classements d’impact, les chercheurs de la plupart des disciplines continuent de préférer publier en dehors de la région.

  • 3 Qualis Periódicos a été créé par la CAPES (Coordination pour le perfectionnement du personnel de l’ (...)

11Il existe plusieurs études récentes qui visent à analyser et à caractériser l’incidence du phénomène du « pay-to-publish » dans la région (Córdoba González, 2021). Une étude colombienne identifie les paiements APC de la part des établissements d’enseignement supérieur en fonction des auteurs correspondants de chaque article. Elle analyse également les « accords transformants » entre ces universités et certains éditeurs, et montre que la croissance du coût des APC met en question le progrès que représente le modèle de paiement pour publier par rapport au système précédent d’abonnement (Pallares et al., 2019 ; Uribe Tirado et al., 2019 ; Vélez Cuartas et al., 2020). Pavan & Barbosa (2018), pour leur part, ont analysé les paiements APC au Brésil et, étonnamment, ont constaté une tendance à payer ces frais principalement dans des revues publiées dans ce pays. Un phénomène qui met en évidence la particularité de la publication nationale dans un pays qui dispose d’un système national de classification des revues tel que Qualis3. Tosar (2022) analyse les dépenses de l’APC pour l’Uruguay et montre comment les dépenses ont quadruplé au cours de la période 2016-2019 et avec une tendance à la hausse. Dans ce cas précis, comme dans d’autres pays, à ces dépenses s’ajoute le coût de l’abonnement aux collections des éditeurs commerciaux. Pour le Chili, une dépense de plus de neuf millions de dollars a été estimée pour la seule année 2019 (Krauskopf, 2021). Il s’agit de projections globales qui coïncident avec l’ensemble de la région ; nous présentons ci-après des données fiables issues d’une collecte empirique plus détaillée pour le cas argentin.

12La difficulté de déterminer la source des paiements, au-delà du fait que l’auteur correspondant pourrait en être le responsable, constitue une limite importante à ces études. Ces frais APC peuvent être financés directement par cet auteur ou par un contributeur à partir de leur salaire ; par les institutions dans lesquelles il travaille ; par les entités qui financent les projets ; ou par des fonds nationaux spécifiquement définis pour soutenir ce type de dépenses (Cantrell & Swanson, 2020 ; De-Castro & Franck, 2019). Les informations fournies par les bases de données sont limitées et peu transparentes (Simard et al., 2024). Malgré ces difficultés, les études qui compilent les montants projetés des dépenses de l’APC par pays constituent une référence importante pour les politiques publiques des pays qui continuent à avoir des accords de lecture avec les éditeurs.

13Dans le cas de l’Argentine, dans une étude précédente, nous avons observé qu’entre 2013 et 2020, les montants versés ont triplé, atteignant, pour la période, 13 906 326 USD au total à valeurs constantes de 2018 (Beigel & Gallardo, 2022). Le nombre d’articles publiés dans la voie dorée augmente tout au long de la période, tandis que la proportion d’articles dans les revues à accès fermé diminue. Les domaines scientifiques où la prévalence des articles en libre accès avec APC est la plus élevée sont les sciences médicales, biologiques et de la santé, avec des pourcentages de revues payantes pour la publication compris entre 58 % et 62 %, selon la discipline (Beigel & Gallardo, 2022).

14Cependant, lorsque l’on se concentre sur la production des chercheurs du Conseil national de recherche scientifique et technique (CONICET) en Argentine, on observe une plus grande proportion d’articles publiés dans des revues traditionnelles par abonnement, ce qui peut être attribué au choix des chercheurs qui ne peuvent ou ne veulent pas payer les APC et préfèrent continuer à publier en accès fermé. En revanche, la voie verte maintient une petite participation qui coïncide avec l’état d’avancement des archives institutionnelles (Vélez Cuartas et al., 2022). Toujours pour le CONICET, une autre étude récente a déterminé que les deux critères les plus importants auxquels se réfèrent les chercheurs lors du choix d’une revue dans laquelle publier sont l’impact et le prix de l’APC. Ce dernier est le critère le plus pertinent pour les auteurs des sciences agricoles, de l’ingénierie, de la biologie et de la médecine (Zukerfeld, Unzurrunzaga & Monti, 2023).

  • 4 À partir de décembre 2023, sous la présidence de Javier Milei, le MINCYT a été supprimé et l’action (...)

15Le financement public de la recherche en Argentine est concentré au sein de l’Agence nationale pour la promotion de la recherche, du développement technologique et de l’innovation (Agencia I+D+i), qui est la principale source de soutien pour la conduite de projets et l’achat de fournitures et d’équipements pour les institutions scientifiques (Suárez & Fiorentin, 2018). Par ailleurs, les universités nationales et le CONICET disposent de leurs propres instruments de promotion et de financement, mais avec des montants modestes, car leurs ressources sont en grande partie épuisées par le paiement des salaires. L’Agencia I+D+i a été créée lors des réformes de l’État des années 1990 pour promouvoir la recherche fondamentale, le développement technologique, les transferts, les brevets et d’autres liens avec l’environnement productif. Depuis sa création, elle a dépendu du pouvoir exécutif national. Sous l’égide du secrétariat de la Science et de la Technologie puis sous celle du ministère de la Science et de la Technologie (2007-2023), l’Agencia I+D+i a été un organisme clé de la politique scientifique nationale. En particulier, le Fonds de la recherche scientifique et technologique (FONCYT) a joué un rôle pertinent à travers les Projets de recherche scientifique et technologique (PICT) qui ont offert un financement pour différentes dépenses, y compris le paiement de publications4.

16D’un point de vue historique, le nombre de projets récompensés a augmenté systématiquement depuis 2003, passant d’une moyenne de 500 projets par an entre 2003 et 2004, à 700 projets par an entre 2008 et 2010, et à plus de 1 000 projets par an pendant la période 2012-2015 (Suárez & Fiorentin, 2018). Au cours de la période 2015-2020, nous avons pu vérifier que ce nombre s’élevait à 1 500 projets par an. Cependant, ces subventions en monnaie locale ont subi une baisse en termes de pouvoir d’achat des projets, puisque le montant moyen par projet en dollars américains est passé de 52 000 USD en 2003 à 48 000 USD en 2012 et à 44 000 USD en 2015, une tendance à la baisse qui a continué jusqu’en 2020. Bien que l’Agencia I+D+i ait mis en œuvre une modification en 2021 pour mettre à jour périodiquement ces montants, le changement de gouvernement survenu en décembre 2023 a pratiquement gelé le financement scientifique dans le pays.

Méthodologie

17Les fonds de l’Agencia I+D+i constituant toujours le principal instrument pour financer les paiements APC pour les publications, une enquête a été lancée simultanément auprès de deux populations de porteurs de projets PICT, les plus nombreux parmi les instruments de financement de l’agence : l’une constituée par ceux qui avaient reçu un financement en tant que porteurs d’un projet PICT lors des appels de 2019 et 2020, et l’autre par ceux qui ont postulé à ces appels et n’ont pas obtenu de financement, mais auraient pu en recevoir dans d’autres appels, jusqu’à 5 ans avant le moment de l’envoi de l’enquête. Le même questionnaire a été administré à cette deuxième population, mais une question filtre supplémentaire a été utilisée pour sélectionner ceux qui avaient exercé la responsabilité de porteur de projet dans le cadre d’un financement de l’Agencia I+D+i au cours des cinq dernières années. Cela a permis de créer un échantillon de personnes qui, entre 2015 et 2020, ont réellement travaillé comme porteurs de projet pour l’Agencia I+D+i et qui auraient pu utiliser ces ressources pour payer l’APC.

  • 5 Dans cette section et dans celle des résultats, lorsque les noms des disciplines scientifiques débu (...)

18Ainsi, la population cible était de 5 687 personnes (dont 2 943 personnes correspondant au groupe financé en 2019-2020 et 2 744 au groupe non financé). La répartition disciplinaire de ces projets montre une prépondérance des disciplines inscrites dans les sciences biologiques, qui représentent 27 % des projets financés (Physiologie et biologie expérimentale, Biodiversité, Écologie, Génétique et évolution, et Sciences biologiques des cellules et molécules5). La composition par genre des « chercheurs responsables » des projets financés (pour utiliser la même terminologie que l’Agencia I+D+i) montre une situation plus favorable aux femmes (58 %).

19Dans le type de projet qui concentre le plus grand nombre de récompenses ainsi que les montants les plus élevés, appelé « Équipe de travail », 51 % des effectifs sont des femmes. Dans les autres types de projets, la proportion est plus élevée : 61 % pour les groupes récemment constitués et 65 % pour les jeunes chercheurs. Cependant, en observant la répartition par domaines dans les six disciplines les plus représentées, la représentation féminine tend à être supérieure, à l’exception des sciences exactes et de la terre. Les écarts les plus marqués sont enregistrés en faveur des hommes dans les Technologies de l’information, des communications et de l’électronique ; et en Technologie chimique, énergétique et des matériaux. Cependant, ces deux disciplines ne représentent que 6 % des projets financés.

20Dans tous les cas, l’enquête s’intitulait « Pratiques de publication et paiement des frais de traitement des articles (APC) ». Elle a été lancée le 12 septembre 2022 et est restée ouverte jusqu’au 15 octobre de la même année. La plateforme Lime Survey a été couramment utilisée dans ce type d’enquêtes. Le caractère anonyme de toutes les réponses était garanti par la configuration propre à la plateforme. Concernant la structure de l’enquête, elle a été organisée en quatre sections (voir le texte intégral de l’enquête en annexe) :

  1. Position et financement : questions sur la propriété des projets de l’Agencia I+D+i, l’auto-affectation aux principaux domaines scientifiques et aux disciplines spécifiques, les positions dans les organisations scientifiques, l’âge et le sexe.

  2. Évaluation du journal : supports de publication préférés, critères de sélection du journal, publication en libre accès et connaissance des revues « diamant ».

  3. Paiement et publication de l’APC : publication dans des revues à APC au cours des cinq dernières années, mode de paiement, montant maximum, source de financement, utilisation des fonds PICT et frais de publication des livres.

  4. Scénarios attendus : évaluation de l’impact actuel et prévisions futures du modèle de publication financé par l’APC.

21Pour un accès plus qualitatif aux pratiques et aux prises de position des agents, l’enquête a inclus des questions ouvertes dans la quatrième section. L’occasion a été donnée d’exprimer des commentaires sur les sujets abordés et des suggestions pour traiter l’impact des paiements APC sur les pratiques de publication.

Résultats

221 085 réponses valides et complètes ont été obtenues. Le tableau 1 présente la répartition par sexe des répondants. Le sexe féminin a été indiqué dans 55,4 % des cas, masculin dans 42,8 % et non binaire dans 0,4 %, en plus de 1,4 % qui n’ont pas répondu. Cette répartition est similaire à celle de la population de référence, où 58,6 % sont des femmes.

Tableau 1 : Chercheurs par genre (N =1085)

Genre

n

 %

Féminin

602

55,5 %

Masculin

464

42,8 %

Non binaire

4

0,4 %

Sans réponse

15

1,4 %

Total

1 085

100,0 %

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i

23D’autre part, dans le tableau 2, on peut observer les différents niveaux de participation des chercheurs dans leurs projets de recherche en fonction de leur source de financement. Outre l’Agencia I+D+i, les projets des universités nationales (53 %) et d’autres organisations argentines (36 %) sont également importants. Parmi ces derniers, figure en particulier le CONICET. Il est également pertinent que les pourcentages dans ces premiers cas soient plus élevés pour la gestion que pour la simple participation, ce qui renforce l’idée qu’il s’agit d’une population de chercheurs qui obtiennent régulièrement des financements des principales sources qu’offre le pays.

Tableau 2 : Pourcentages de chercheurs selon leur forme de participation et la source de financement de leurs projets au cours des 5 dernières années (N =1085)

Source de financement

Ont dirigé

Ont participé

Aucune
participation

Total

Agencia I+D+i

89 %

11 %

-

100 %

Universités nationales

53 %

33 %

14 %

100 %

Autres organismes publics

36 %

27 %

38 %

100 %

Universités étrangères

4 %

25 %

71 %

100 %

Autres organisations étrangères

7 %

25 %

69 %

100 %

Organisations ou réseaux internationaux

11 %

32 %

57 %

100 %

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i

24Comme le montre également le tableau 2, la situation est différente pour le financement international (trois dernières lignes du tableau). Dans ces cas, les pourcentages de chercheurs qui ne mentionnent pas avoir participé à des projets financés depuis l’étranger sont élevés. L’accès au financement provenant d’universités ou d’institutions d’autres pays est certainement très faible dans le groupe des directeurs, atteignant seulement 11 % dans le cas des organisations internationales. En ce qui concerne la simple participation, les pourcentages sont plus élevés et similaires à ceux observés pour les sources de financement argentines.

25D’une manière générale, on peut observer que 42 % des personnes ayant répondu à l’enquête ont déclaré ne pas avoir payé d’APC au cours des cinq années précédant l’enquête (voir figure 1). Les 57 % qui l’ont fait se répartissent entre 21 % qui l’ont fait une seule fois et 36 % qui l’ont fait plus d’une fois. Aucune différence significative n’est observée dans cette distribution lorsqu’elle est croisée avec le sexe, à la différence du croisement avec l’âge. Pour la tranche d’âge des 30-40 ans, seulement 28 % ont déclaré avoir payé l’APC plus d’une fois. Cette proportion augmente pour la tranche d’âge de 41 à 50 ans (36 %) et elle est la plus élevée chez les plus de 50 ans (42 %).

Figure 1 : Chercheurs selon leur fréquence de publication dans des revues à APC au cours des 5 dernières années (N =1085)

Figure 1 : Chercheurs selon leur fréquence de publication dans des revues à APC au cours des 5 dernières années (N =1085)

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i

26Il est toutefois clair qu’il existe un noyau solide de domaines disciplinaires dans lesquels un impact plus important de l’APC est constaté (voir figure 2). Les chercheurs qui mentionnent avoir payé l’APC plus d’une fois au cours des cinq dernières années sont au moins 57 % dans tous les domaines liés aux sciences biologiques et de la santé (les six premiers représentés dans la Figure 2).

Figure 2 : Pourcentages de chercheurs selon leur fréquence de paiement d’APC, par domaine disciplinaire (N =1039)

Figure 2 : Pourcentages de chercheurs selon leur fréquence de paiement d’APC, par domaine disciplinaire (N =1039)

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire (N =1039).

27En dehors des sciences biologiques, il est possible d’identifier des chercheurs dans trois domaines dans lesquels la publication dans les revues de l’APC n’est pas aussi prédominante. On retrouve ici à peu près la même proportion (entre 20 et 25 %) de ceux qui ont payé une fois et de ceux qui l’ont fait à plusieurs reprises. Il s’agit des sciences exactes et de la terre ; de la technologie chimique, énergétique et des matériaux et de la technologie de l’information, des communications et de l’électronique.

28Il y a enfin le cas des sciences sociales et humaines, qui présentent un profil clairement différencié, puisque la proportion de ceux qui n’ont pas publié dans des revues à APC s’élève à 83 %. Seuls 6 % de ces chercheurs mentionnent avoir publié plus d’une fois dans ce type de revue.

29Il est alors possible de construire quatre groupes de domaines scientifiques pour l’analyse de l’incidence de la publication dans les revues à APC. Ces groupes permettent de simplifier la présentation des résultats dans la suite de l’article, puisqu’ils regroupent des disciplines aux profils très proches.

Groupe 1 : Sciences biologiques des cellules et des molécules ; Sciences médicales ; Médecine humaine et santé publique. Plus des deux tiers des chercheurs ont publié dans des revues qui facturent des APC. Environ la moitié l’ont fait plus d’une fois.

Groupe 2 : Biodiversité, écologie, génétique et évolution ; Physiologie et biologie expérimentale ; Technologie agricole, alimentaire et environnementale. Plus de la moitié ont publié dans des revues à APC, un tiers l’ont fait plus d’une fois.

Groupe 3 : Sciences exactes et de la terre ; Technologies de l’information, des communications et de l’électronique ; Technologie chimique, énergétique et des matériaux. La plupart n’ont pas publié dans les revues à APC, mais un cinquième l’ont fait plus d’une fois.

Groupe 4 : Sciences sociales et humaines. Plus de 80 % n’ont pas publié dans des revues à APC.

  • 6 La « discipline » a été une question ouverte qui nous a permis de concentrer l’analyse de l’impact (...)
  • 7 Une liste complète des disciplines est présentée en annexe.

30Il est également possible d’examiner plus précisément l’intérieur de ces groupements disciplinaires. Dans le groupe 1, on distingue un groupe de chercheurs qui disent avoir publié dans des revues à APC plus d’une fois et qui représentent plus de 50 % des cas dans un groupe de disciplines spécifiques6 : Biologie moléculaire ; Immunologie, allergies, inflammation ; Physiologie et physiopathologie des systèmes/appareils ; Oncologie ; Neurobiologie ; Microbiologie ; Biologie cellulaire ; Infectiologie, microbiologie, virologie, parasitologie, mycologie, bactériologie. En moyenne, ces chercheurs ont déclaré avoir publié plus d’une fois dans des revues à APC dans 71 % des cas. Dans les autres disciplines du groupe7, le paiement moyen d’APC à plus d’une occasion est de 41 %. Dans le groupe 2, ces proportions sont plus faibles, mais significatives. En taxonomie (55 %) et en agronomie (63 %), plus de la moitié des chercheurs déclarent avoir publié dans ces revues plus d’une fois.

31Dans les autres disciplines, la moyenne n’est que de 27 %. Les groupes 3 et 4 sont plus homogènes intérieurement que les précédents. La différence la plus importante à souligner concerne peut-être deux disciplines au sein du groupe 4. Alors que pour le groupe de chercheurs en sciences sociales et humaines, seulement 8 % disent avoir publié dans des revues à APC au moins une fois au cours des cinq dernières années, dans le cas de l’archéologie et de l’économie, ces proportions sont plus élevées : respectivement 25 et 30 %.

32Il existe plusieurs croisements de points de vue utiles pour analyser la diversité de cette population quant au rapport entre la publication dans des revues à APC et l’accès au financement. La figure 3 montre l’ensemble des chercheurs qui ont publié dans des revues à APC et ont indiqué la discipline d’affiliation (N = 592), en relation avec le fait d’avoir ou non utilisé des ressources de leur propre projet pour couvrir les dépenses de l’APC. Pour chaque groupe disciplinaire, les pourcentages sont plus élevés parmi ceux qui ont publié plus d’une fois (graphique de droite) que parmi ceux qui l’ont fait une seule fois (graphique de gauche). Dans le même temps, l’utilisation des fonds du projet pour couvrir les APC diminue en allant du groupe 1 au groupe 4. C’est-à-dire des zones les plus touchées par la problématique vers celles qui le sont le moins. Compte tenu du poids des financements nationaux, il est pertinent de se demander quel est l’impact de l’APC sur le montant total de ces fonds, et quelles répercussions cela a sur l’exécution des projets.

Figure 3 : Pourcentages de chercheurs ayant utilisé des fonds de leur projet pour le paiement de l’APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Figure 3 : Pourcentages de chercheurs ayant utilisé des fonds de leur projet pour le paiement de l’APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).

33Toutefois, il est clair que la principale source utilisée pour faire face aux APC est la demande de remise (partielle ou totale). La Figure 4 montre l’importance de ce type de stratégie pour faire face aux APC. Comme dans le cas précédent, les valeurs sont nettement plus élevées pour les chercheurs ayant publié plus d’une fois dans des revues à APC. On observe cependant une tendance à ce que cette stratégie soit mentionnée plus fréquemment parmi les groupes les plus touchés par le problème. Cela est particulièrement visible dans le segment qui n’a publié qu’une seule fois au cours des cinq dernières années.

Figure 4 : Pourcentages de chercheurs ayant demandé une remise (waivers), par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Figure 4 : Pourcentages de chercheurs ayant demandé une remise (waivers), par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).

34Enfin, on peut également analyser l’appel aux fonds mobilisés par les collègues à l’étranger (voir Figure 5). Dans ce cas, la distribution de cette modalité est différente, c’est-à-dire qu’elle est moins fréquente parmi les chercheurs des disciplines les plus touchées par les APC (groupes 1 et 2) que dans les autres.

Figure 5 : Pourcentages de chercheurs ayant recours à des fonds en provenance de collègues étrangers pour le paiement des APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Figure 5 : Pourcentages de chercheurs ayant recours à des fonds en provenance de collègues étrangers pour le paiement des APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).

35Comment expliquer ces tendances divergentes ? Si nous combinons les différentes variables que nous avons analysées jusqu’à présent, il est possible d’identifier un groupe central de chercheurs qui appartiennent à certaines disciplines, dirigent des projets internationaux ou étrangers, publient régulièrement dans des revues avec des APC et utilisent des fonds de leurs propres projets pour faire face à ces paiements.

36Le tableau 3 montre la répartition de la participation à des projets internationaux ou à des institutions étrangères des segments définis par publication dans des revues à APC pour chacun des groupements disciplinaires. Pour trois de ces groupes, la proportion de ceux qui dirigent des projets internationaux est plus élevée chez ceux qui ont publié plus d’une fois dans des revues à APC que chez ceux qui n’ont jamais publié ou n’ont publié qu’une seule fois. Ceux qui n’ont pas publié dans ces revues présentent également, dans trois cas, des valeurs plus élevées de tout type de participation à des projets internationaux que ceux qui publient régulièrement ou occasionnellement dans ces revues.

Tableau 3 : Fréquence de publication dans des revues à APC par groupe disciplinaire et niveau de participation des chercheurs à des projets étrangers ou internationaux (N =1039)

Groupe disciplinaire

Participation à des projets internationaux

Fréquence de publication dans des revues à APC

Plusieurs fois

Une seule fois

Jamais

Total

Groupe 1

Direction

75 %

11 %

14 %

100 %

Participation

63 %

17 %

20 %

100 %

Aucune

42 %

28 %

29 %

100 %

Groupe 2

Direction

37 %

28 %

35 %

100 %

Participation

47 %

21 %

32 %

100 %

Aucune

24 %

24 %

52 %

100 %

Groupe 3

Direction

35 %

24 %

41 %

100 %

Participation

21 %

24 %

55 %

100 %

Aucune

16 %

25 %

58 %

100 %

Groupe 4

Direction

18 %

0 %

82 %

100 %

Participation

7 %

16 %

77 %

100 %

Aucune

3 %

5 %

93 %

100 %

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i

37On voit que la publication dans des revues à APC est toujours plus fréquente parmi les chercheurs qui ont participé à des projets internationaux, et plus particulièrement parmi ceux qui l’ont fait en tant que directeurs (à l’exception du groupe 2).

38Cependant, la perception de l’utilisation généralisée du modèle de libre accès avec frais APC comme un problème urgent est répandue dans l’ensemble de la population étudiée : 73 % des personnes interrogées estiment que les APC constituent un problème aujourd’hui, 18 % estiment qu’ils le seront à l’avenir et seulement 10 % estiment qu’ils ne constituent pas un problème (voir tableau 4).

Tableau 4 : Chercheurs selon leur perception de l’APC comme problème, par groupe disciplinaire (N =1 039)

Groupe disciplinaire

Les APC sont…

Un problème actuel

Un problème pour l’avenir

Aucun problème

Total

Groupe 1

89 %

9 %

2 %

100 %

Groupe 2

80 %

16 %

4 %

100 %

Groupe 3

59 %

28 %

13 %

100 %

Groupe 4

31 %

28 %

42 %

100 %

Ensemble

73 %

18 %

10 %

100 %

Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i

39Il est intéressant de noter que dans les groupes 1, 2 et 3 — ceux des disciplines les plus touchées par les APC — il n’y a pas de variations significatives si l’analyse est segmentée en fonction du type de financement reçu. Cela signifie que même le groupe ayant accès au financement national et international voit également la généralisation des APC comme un problème.

Discussion : stratégies et positionnement

40L’appartenance disciplinaire des chercheurs ainsi que leur classification est une question délicate puisqu’elle définit des pratiques de recherche menées par un groupe d’acteurs qui s’identifient à un espace commun de connaissances. La culture épistémique peut être considérée comme un facteur fondamental dans les styles de publication cultivés par les chercheurs (Knorr Cetina, 1999), auquel s’ajoute le poids des circuits de reconnaissance disponibles ; c’est pourquoi il est essentiel de parvenir à une classification satisfaisante de la discipline indiquée par chaque chercheur (Baranger & Beigel, 2025). Dans l’enquête analysée dans cet article, nous n’avons pas proposé une liste ouverte de disciplines dans lesquelles chaque personne pourrait se classer, mais plutôt une liste de disciplines définies par l’Agencia I+D+i sur la base des comités consultatifs qui organisent l’évaluation des projets. Dans l’analyse quantitative, cela peut produire un effet d’homogénéisation des disciplines qui comptent en leur sein des chercheurs ayant des pratiques de publication diverses.

41Pour disposer d’un accès plus qualitatif aux pratiques et aux prises de position, une dernière section avec des questions ouvertes a été incluse dans le questionnaire. La participation à cette section a été de 36 % des répondants. Les commentaires, principalement dans les groupes 1 et 2, critiquent les politiques des organismes publics de recherche scientifique et technologique sur deux aspects fondamentaux : d’une part, sur le montant des subventions qui ne suffit pas à maintenir la qualité de la recherche et à couvrir les coûts élevés de publication ; d’autre part, sur l’exigence des systèmes d’évaluation de publier dans des revues définies presque exclusivement par leurs indices d’impact.

42Il est également question de la situation économique nationale, et spécialement d’un contrôle des changes de longue date qui oblige les chercheurs à effectuer des paiements avec des cartes bancaires personnelles, ce qui implique le paiement d’impôts qui ne pourront pas être inclus dans la comptabilité des projets. Il convient de noter que c’est dans le groupe 1 que l’on trouve la plus grande incidence de financements extérieurs, qui sont clairement insuffisants pour répondre aux APC, même en combinaison avec les fonds nationaux.

43Le rejet des APC est généralisé, aussi bien d’un point de vue économique, puisque ces paiements obligent à soustraire à la recherche des ressources limitées, ou dans une perspective éthique, qui considère injustes ces frais, ou en raison d’un désaccord avec le fait d’utiliser des fonds publics pour le profit privé des éditeurs. Dans une autre étude sur les paiements APC basée sur une enquête auprès de tous les chercheurs du CONICET (Beigel & Montoya, 2024), cette même dynamique de prises de position est observée, où un rejet idéologique généralisé du paiement pour la publication en sciences sociales et humaines coexiste avec une approbation générale du libre accès. En revanche, dans les sciences biologiques et de la santé, les revues en libre accès avec APC sont perçues comme moins prestigieuses, la résistance étant particulièrement visible parmi les générations les plus âgées et les plus établies. Dans le même temps, la croissance de l’édition en accès fermé et la résistance au libre accès apparaissent fortement dans les réponses ouvertes du groupe 3 (Sciences, exactes et de la terre ; Technologies de l’information, des communications et de l’électronique ; Technologie chimique, énergétique et des matériaux). Une caractéristique non seulement locale, mais aussi présente dans ces mêmes disciplines dans d’autres pays (Tosar, 2022).

44Par ailleurs, il existe le problème de l’absence de revues en libre accès qui ne facturent pas la publication, en particulier dans certaines disciplines. Parmi les stratégies à souligner, on peut citer : renforcer le soutien financier public aux revues nationales ; refuser la possibilité d’évaluer pour des revues qui facturent des frais APC aux auteurs ; placer comme dernier auteur un chercheur étranger qui paie l’APC ; régulariser les cotisations des sociétés scientifiques pour accéder à des réductions ; déposer les versions des manuscrits en cours d’examen (preprints) dans l’archive de dépôt en ligne bioRxiv.org ; faciliter l’accès à la publication des jeunes chercheurs et boursiers en tenant compte des dépenses telles que l’achat de fournitures ou d’équipements.

Conclusions

45Dans cet article, nous avons mis en évidence l’importance des disciplines pour expliquer les options disponibles et les différentes stratégies déployées par les chercheurs argentins pour faire face aux paiements d’APC. Bien qu’elle ne soit pas le seul élément déterminant, la discipline constitue sans aucun doute une composante fondamentale de ces stratégies. L’une des principales conclusions de l’analyse de l’enquête est la confirmation de la diversité disciplinaire comme facteur causal de l’impact de l’APC sur les pratiques de publication des chercheurs argentins. Cette caractéristique avait déjà été observée dans l’analyse des dépenses en publications des projets de l’Agencia I+D+i, par notre équipe de recherche dans un rapport préparé en 2021 (Beigel & Gallardo, 2022).

46Mais la différence attendue entre les sciences sociales et humaines, d’une part, et le reste des disciplines scientifiques, d’autre part, a pu être saisie grâce à l’analyse approfondie permise par les données produites. On a observé l’existence d’un noyau de disciplines médicales et biologiques fortement influencées par la publication dans des revues à APC, et qui sont clairement soumises à la logique du facteur d’impact (qui a été appelé ici groupe 1). Avec une incidence plus faible du problème APC, un groupe partiellement différencié a été identifié, composé du reste des disciplines médicales et biologiques en plus des sciences agricoles, alimentaires et environnementales (groupe 2). Dans les deux groupes, on a observé que les principales stratégies pour faire face aux APC étaient l’utilisation de fonds provenant du projet et la demande de remise partielle ou totale (waivers). La relation entre l’internationalisation et la tendance à publier dans des revues à APC est également devenue évidente. Dans ce contexte, il convient de rappeler que la population de chercheurs analysée constitue un segment hautement internationalisé par rapport à l’ensemble du système scientifique argentin, lesquels pour la plupart appartiennent à des réseaux transnationaux et publient régulièrement dans des revues à fort impact (un trait particulièrement valorisé par la culture évaluative de l’Agencia I+D+i). Il faut donc s’attendre à ce que d’autres segments de chercheurs, avec un accès plus limité aux ressources et aux réseaux nationaux et internationaux, soient potentiellement confrontés à encore plus de difficultés pour publier dans le circuit commercial en libre accès. Au sein des disciplines biologiques et médicales, la tension est particulièrement évidente dans le segment des jeunes chercheurs, comme le montre la déclaration publiée par le TWAS Young Affiliates Network, qui rassemble de jeunes chercheurs dans le cadre de l’Académie mondiale des sciences (TWAS Young Affiliates Network, 2021).

47Le groupe 3 est apparu marqué par une incidence légèrement plus faible des APC et composé de chercheurs appartenant au reste des sciences exactes et d’ingénierie. Quant au groupe 4, bien qu’il se distingue clairement des trois autres par le faible impact de l’APC, on a vu qu’il existe certains domaines spécifiques qui présentent un profil plus proche de celui des groupes les plus touchés. Nous concluons donc que l’approche empirique de cette problématique (à des fins de recherche) et les lignes directrices d’action qui peuvent être adoptées (à des fins d’élaboration de politiques publiques) doivent discerner avec précision quels sont les espaces disciplinaires touchés par le problème des APC et à quel degré. L’importance de la classification des revues dans l’évaluation du financement de la recherche et les coûts extrêmement élevés liés au paiement des APC dans le contexte d’une économie en crise, comme celle de l’Argentine, constituent un problème pour obtenir les moyens matériels qui permettent une diffusion et une reconnaissance optimales des travaux.

48L’impact actuel des APC dans certaines disciplines est tel qu’il constitue le principal problème mentionné lors de la sélection d’une revue à laquelle soumettre un article. Il semble probable que, dans la pratique quotidienne et en fonction de chaque article, différents facteurs et différents avis des co-auteurs entrent en jeu. Mais il est pertinent de noter combien, dans ces disciplines, la stratégie de publication est clairement associée au fait que les revues facturent ou non des APC.

49En considérant le système scientifique argentin dans son ensemble, il convient de s’interroger sur l’impact que les APC peuvent avoir au-delà des directeurs qui ont accès aux projets de l’Agencia I+D+i. Comme nous l’avons mentionné, la population analysée dans l’enquête représente un secteur avec une accumulation de ressources et de prestige qui lui permet d’accéder aux appels d’offres les plus compétitifs et, ainsi, d’accéder aux montants de financement les plus élevés disponibles dans le pays. Si cette population perçoit le nombre croissant de revues payantes comme un problème, il convient de s’interroger sur les perceptions et stratégies qui se répandront parmi les chercheurs des universités nationales et du CONICET qui n’ont pas accès à ce circuit de financement. De quelles marges de manœuvre disposent ceux qui ne bénéficient pas de financements internationaux ou nationaux et doivent se conformer aux exigences d’une culture évaluative qui n’a pas encore pris conscience de l’impact et de la gravité potentielle de ce problème ? Pour commencer à changer cette situation, qui constitue déjà une préoccupation prioritaire en Europe, il est nécessaire de promouvoir la publication dans des revues en libre accès qui ne facturent ni la lecture ni la publication et de procéder à ce que certains auteurs ont appelé la « diamantisation » des revues cooptées par des entreprises commerciales (Mounier & Rooryck, 2023). L’Amérique latine est la région qui publie le plus de revues à accès « diamant », donc une voie importante serait de valoriser ces revues en les indexant dans les services de qualité des systèmes d’évaluation. Mais nous savons qu’il ne s’agit pas d’une solution à court terme, car les chercheurs croient fermement à la qualité académique des revues du « quartile 1 » qui détermine les classements traditionnels des revues. D’autre part, dans les disciplines les plus touchées par cette situation (les sciences biologiques et de la santé), il existe une dépendance aux publications à fort impact pour postuler et obtenir des subventions internationales.

50Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de remettre au centre de la discussion les principes préconisés par DORA et le manifeste de Leyde, qui dénoncent notamment le caractère néfaste de l’utilisation du facteur d’impact des revues dans les processus d’évaluation (Larivière, Haustein & Mongeon, 2015). Une évaluation basée sur des critères de qualité académique consiste à analyser les contributions scientifiques d’un article, en faisant abstraction de l’indexation des revues. Cela permettrait aux chercheurs, lors du choix d’une revue, d’adopter une stratégie rationnelle, liée aux besoins de communication, et non seulement guidée par des métriques décontextualisées (Vélez Cuartas et al., 2019). Pour construire de nouveaux indicateurs d’évaluation, il est également essentiel de disposer de classifications propres qui prennent en compte les revues de qualité, non seulement étrangères, mais aussi régionales ou nationales publiées dans leurs langues maternelles.

51Parallèlement, de nombreux chercheurs ont recours à des formes de circulation multiscalaires, et participent à différents circuits, c’est-à-dire qu’ils publient dans des revues à grand public, mais aussi dans des revues latino-américaines ou nationales qu’ils considèrent comme importantes pour engager un dialogue avec l’agenda local. Pour rendre ces efforts visibles, nous avons soulevé la nécessité de construire des indicateurs capables de rendre visibles ces multiples circuits, de valoriser différents profils de recherche et de récompenser la large gamme de missions qui composent l’environnement de production de connaissances (Beigel, 2019). Ces missions impliquent différentes formes de production et de communication de connaissances qui ne se limitent pas à la publication dans des revues internationales à comité de lecture. Pour avancer dans cette direction, il est essentiel de résoudre le décalage actuel entre des politiques scientifiques tournées vers la science ouverte et des systèmes d’évaluation de la recherche réfractaires au changement. Un système d’évaluation plus qualitatif et plus transparent peut diversifier les normes et les incitations et ainsi promouvoir une science aussi pertinente au niveau local qu’active dans le débat scientifique mondial.

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Uribe Tirado, A., Ochoa-Gutiérrez, J., Pallares, C., Restrepo-Quintero, D., Vélez-Cuartas, G., Robledo-Velásquez, J., Gómez-Molina, H., Correa-Tabares, M. C., Calle-Mosquera, J. & Osorio-López, A. M. (2019). Situación del acceso abierto en las universidades. Caso y modelo de análisis Universidad de Antioquia. Palabra Clave (La Plata), 9(1), e078. https://doi.org/10.24215/18539912e078

Vélez Cuartas, G., Beigel, F., Restrepo Quintero, D., Uribe Tirado, A., Gutiérrez Gutiérrez, G., Pallares, C., Soto-Herrera, D. A. & Gallardo, O. (2022). La producción argentina en acceso abierto y pagos de APC (p. 74). CONICET, Universidad de Antioquia. https://www.conicet.gov.ar/presentan-informe-sobre-el-estado-del-acceso-abierto-el-pago-de-apc-en-la-ciencia-argentina-y-la-situacion-del-conicet/, mis en ligne le 26 février 2025.

Vélez Cuartas, G., Restrepo, D., Uribe-Tirado, A., Gutiérrez, G., Zapata, O., Pallares, C. & Suárez, M. (2020). Identificación de pagos de APC por parte de las instituciones de educación superior (IES) colombianas. Énfasis en las pertenecientes al Consorcio Colombia [Report]. https://bibliotecadigital.udea.edu.co/handle/10495/16620, mis en ligne le 26 février 2025.

Vélez Cuartas, G., Uribe-Tirado, A., Restrepo-Quintero, D., Ochoa-Gutierrez, J., Pallares, C., Gómez-Molina, H. F., Suárez-Tamayo, M. & Calle, J. (2019). Hacia un modelo de medición de la ciencia desde el Sur Global : Métricas responsables. Palabra Clave (La Plata), 8(2), e068. https://doi.org/10.24215/18539912e068

Zukerfeld, M., Unzurrunzaga, C. & Monti, C. (2023). Ranking, reconocimiento y cargos por publicación (APC) : Criterios priorizados por investigadores del CONICET para elegir dónde publicar. Palabra Clave (La Plata), 12(2), Article 2. https://doi.org/10.24215/18539912e183

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Notes

1 La question de savoir si le coût financier élevé de ces accords représente une économie pour les institutions est sujette à débat, et il a été démontré qu’il représente un doublement, voire un triplement, des fonds pour obtenir un résultat publiable : les universités financent les salaires de leurs chercheurs et assistants, les laboratoires et leurs fournitures, l’exécution des projets, et paient en plus des millions de dollars à une maison d’édition pour que ce résultat soit publié.

2 Voir https://www.coalition-s.org/.

3 Qualis Periódicos a été créé par la CAPES (Coordination pour le perfectionnement du personnel de l’enseignement supérieur) en 1998 dans le but de classer les revues qui apparaissent dans les publications des chercheurs des programmes d’études supérieures dans le cadre du vaste processus d’évaluation que l’agence mène tous les quatre ans. Qualis n’est donc pas une liste exhaustive de revues nationales et internationales, mais plutôt une liste des revues dans lesquelles les enseignants-chercheurs et les étudiants diplômés ont publié leurs articles et la classification de ces revues par des comités de pairs créés à cet effet (Brésil, 2023). En plus de Qualis, la CAPES évalue également les programmes d’études supérieures et attribue des bourses d’études de troisième cycle et de recherche, ce qui en fait l’une des principales institutions du système scientifique brésilien.

4 À partir de décembre 2023, sous la présidence de Javier Milei, le MINCYT a été supprimé et l’action de l’Agencia I+D+i suspendue en raison du gel des financements internationaux qui étaient à la base de ses activités de promotion de la recherche. Voir https://www.eldiarioar.com/unidad-de-investigacion/2-000-cientificos-denuncian-bid-manejo-irregular-gobierno-fondos-destinados-ciencia_1_12068379.html

5 Dans cette section et dans celle des résultats, lorsque les noms des disciplines scientifiques débutent avec une majuscule, ils font référence aux noms des comités disciplinaires qui organisent les appels d’offres de l’Agencia I+D+i. Étant donné l’importance historique que les sciences biologiques ont eu dans la formation du système scientifique argentin, l’Agencia I+D+i a procédé à une désagrégation plus poussée de ces dernières par rapport aux autres domaines.

6 La « discipline » a été une question ouverte qui nous a permis de concentrer l’analyse de l’impact de l’APC sur des segments disciplinaires spécifiques.

7 Une liste complète des disciplines est présentée en annexe.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Chercheurs selon leur fréquence de publication dans des revues à APC au cours des 5 dernières années (N =1085)
Légende Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i
URL http://journals.openedition.org/rac/docannexe/image/38059/img-1.png
Fichier image/png, 42k
Titre Figure 2 : Pourcentages de chercheurs selon leur fréquence de paiement d’APC, par domaine disciplinaire (N =1039)
Légende Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire (N =1039).
URL http://journals.openedition.org/rac/docannexe/image/38059/img-2.png
Fichier image/png, 114k
Titre Figure 3 : Pourcentages de chercheurs ayant utilisé des fonds de leur projet pour le paiement de l’APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)
Légende Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).
URL http://journals.openedition.org/rac/docannexe/image/38059/img-3.png
Fichier image/png, 66k
Titre Figure 4 : Pourcentages de chercheurs ayant demandé une remise (waivers), par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)
Légende Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).
URL http://journals.openedition.org/rac/docannexe/image/38059/img-4.png
Fichier image/png, 66k
Titre Figure 5 : Pourcentages de chercheurs ayant recours à des fonds en provenance de collègues étrangers pour le paiement des APC, par fréquence de publication et groupe disciplinaire (N =592)
Légende Source : Enquête APC 2022 de l’Agencia I+D+i. Seuls ont été inclus les chercheurs ayant choisi un domaine disciplinaire et ayant publié dans des revues à APC (N = 592).
URL http://journals.openedition.org/rac/docannexe/image/38059/img-5.png
Fichier image/png, 77k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Fernanda Beigel, Osvaldo Gallardo, Soledad Gomez et Flavia Prado, « Publication en accès ouvert et coûts d’Article Processing Charges (APC) en Argentine »Revue d’anthropologie des connaissances [En ligne], 19-2 | 2025, mis en ligne le 01 juin 2025, consulté le 22 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/rac/38059 ; DOI : https://doi.org/10.4000/140p9

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Auteurs

Fernanda Beigel

Chercheure principale au CONICET et professeure titulaire à l’Universidad Nacional de Cuyo. Directrice du Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento (CECIC-UNCuyo).
ORCID : http://orcid.org/0000-0002-7996-9660

Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento, Universidad Nacional de Cuyo. Centro Universitario, Ciudad de Mendoza. Provincia de Mendoza, Argentina.
Courrier électronique : fernandabeigel@gmail.com

Articles du même auteur

Osvaldo Gallardo

Assistant de recherche au CONICET et professeur à l’Universidad Nacional de Cuyo (Facultad de Ciencias Políticas y Sociales). Membre du Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento (CECIC-UNCuyo).
ORCID : https://orcid.org/0000-0003-0662-2196

Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento, Universidad Nacional de Cuyo. Centro Universitario, Ciudad de Mendoza. Provincia de Mendoza, Argentina.
Courrier électronique : osvaldogallardo87@gmail.com

Soledad Gomez

Boursière du CONICET. Membre du Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento (CECIC-UNCuyo).
ORCID : https://orcid.org/0000-0002-8723-1586

Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento, Universidad Nacional de Cuyo. Centro Universitario, Ciudad de Mendoza. Provincia de Mendoza, Argentina.
Courrier électronique : soledadgomez09@gmail.com

Flavia Prado

Boursière du CONICET et professeure à l’Universidad Nacional de San Juan (Facultad de Ciencias Sociales). Membre du Centro de Estudios de la Circulación del Conocimiento (CECIC-UNCuyo).
ORCID : https://orcid.org/0000-0001-5433-1276

Adresse : Instituto de Investigaciones Socioeconómicas, Facultad de Ciencias Sociales, Universidad Nacional de San Juan. Ignacio de la Roza Oeste 590, Rivadavia. Provincia de San Juan, Argentina.
Courrier électronique : flaviacprado@gmail.com

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Droits d’auteur

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