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L’ensemble gallo-romain de Donnery “ le Murger ” (Loiret)

The Gallo-Roman complex of “le Murger" at Donnery (Loiret)
Laurent Fournier
avec la collaboration de Céline Barthélemy-Sylvand, Marie-Pierre Chambon, Armelle Prévot et Sandrine Riquier-Linger

Résumés

Une opération archéologique de sauvetage urgent a été réalisée à Donnery (Loiret) à la suite de la découverte par M. Gérard Héau de tuiles et de céramiques gallo-romaines sur le chantier de construction d’une résidence pour personnes âgées au lieu-dit “ le Murger ”. Les travaux de terrassement avaient affecté une grande partie du site et seuls les vestiges de la partie ouest étaient partiellement conservés. Après une rapide évaluation, une fouille a été entreprise pendant cinq semaines avec une équipe réduite. Les bâtiments mis au jour appartiennent à un vaste ensemble gallo-romain, complétant peut-être les découvertes faites en 1978 par Jean-François Baratin près de l’église.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 Monsieur Héau a participé à la fouille réalisée en  1978 par J.-F. Baratin, et est venu nous épaule (...)

1L’opération archéologique réalisée en 2016 sur le site du chantier de construction de logements individuels (résidence “ Séniors de l’Écluse ”) à Donnery, au lieu-dit “ le Murger ”, a été prescrite par le service régional de l’archéologie du Centre, au titre de l’urgence absolue, à la suite de la découverte, par M. Gérard Héau1, de mobilier d’époque romaine dans les déblais des terrassements, aucun diagnostic préalable n’ayant été prescrit pour cet aménagement.

2La commune de Donnery est située dans le département du Loiret, à une vingtaine de kilomètres au nord-est d’Orléans, à la limite méridionale de la “ Forêt d’Orléans ”, dans la vallée du Cens, petit affluent en rive droite de la Loire. Les terrains concernés par cette intervention archéologique sont situés à l’ouest du centre-bourg, à 250 m de l’église. Ils sont marqués par un pendage NO-SE qui fait passer leur altitude moyenne de 112 à 108,20 m NGF. Cette pente légère a été exploitée lors de la construction de l’établissement romain, permettant de valoriser les bâtiments situés dans la partie haute en tirant parti de la perspective et de la position dominante.

3Le substrat géologique est constitué par des calcaires de Beauce recouverts de marnes, décomposées à leur sommet pour prendre la forme d’argiles plastiques de couleur grise à jaune. Dans la partie sud de l’emprise, ces argiles sont elles-mêmes recouvertes par une couche de sable argileux de couleur jaune, épaisse de quelques décimètres, qui fait partie de la formation des sables et argiles de Sologne.

4À l’issue d’un premier déplacement sur le site de Jocelyne Vilpoux, ingénieur responsable du département du Loiret au Service Régional de l’Archéologie, il a été décidé la réalisation d’une intervention archéologique. La partie centrale de la parcelle, déjà entièrement terrassée et ne présentant plus de vestiges archéologiques, a été écartée de la prescription. Dans la partie sud-est du terrain, partiellement détruite, seuls les murs d’une construction et quelques tronçons de fossés étaient encore visibles. Dans la partie nord-est, un unique mur a pu être identifié en limite septentrionale de l’emprise. La zone de fouille encadrait ainsi la voirie déjà construite et a donc porté sur une superficie de 2060 m² pour une surface totale du projet de 7 530 m² (Fig. 1). Le premier temps de l’intervention telle que prescrite a consisté dans le décapage mécanique, le nettoyage manuel et l’évaluation de l’état de conservation des vestiges. Le second temps a été dévolu à la fouille rapide des secteurs les mieux préservés. Six semaines ont donc été nécessaires à l’exploration des trois secteurs de fouille définis, conformément au calendrier des travaux (Fournier et al. 2017).

Fig. 1 - Plan du projet de construction et de l’emprise accessible avec localisation des secteurs de fouille.

Fig. 1 - Plan du projet de construction et de l’emprise accessible avec localisation des secteurs de fouille.

DAO : A. Prévôt, L. Fournier, Inrap

5À l’époque romaine, Donnery se trouve dans la cité des Carnutes, à égale distance (environ 6 km), de la voie Orléans-Sens au nord et de la voie Orléans-Autun, longeant la Loire, au sud (Fig. 2). La connaissance archéologique du territoire de la commune est très limitée (Fig. 3).

Fig. 2 - Plan de localisation de Donnery par rapport aux grands axes de circulation antiques.

Fig. 2 - Plan de localisation de Donnery par rapport aux grands axes de circulation antiques.

DAO : L. Fournier, Inrap

Fig. 3 - Plan de situation de la fouille dans son environnement archéologique.

Fig. 3 - Plan de situation de la fouille dans son environnement archéologique.

DAO : L. Fournier, Inrap

6Pour cette période, les découvertes sont peu nombreuses et disparates. Dans les dépendances de l’ancien château d’Allonne, un site de nature indéterminée a été identifié grâce à la présence d’un puits maçonné et de mobilier (céramiques, tegulae, monnaies, ossements animaux et humains). Un fût de colonne en marbre blanc a été mis au jour à l’occasion du creusement des fondations de la nouvelle sacristie au nord de l’église (Provost 1988 : 81). En 1978, Jean-François Baratin a réalisé des observations et une fouille à proximité de l’église, lors de travaux d’assainissement. Pour la période romaine, elle a permis de mettre au jour “ une série de murs parallèles et perpendiculaires […] deux sols de béton superposés, une piscine et des cubes de mosaïque en remblai ” qui attestent, selon l’auteur, la présence d’une villa que la fouille de 2016 semble confirmer (Baratin 1978 : 75). La même année, Daniel Jalmain a photographié, sur le territoire de la commune, un habitat antique situé au sud-est du château d’Allonne, déjà cité (Kisch 1976 : 324). Sa localisation est confirmée par une photographie verticale de l’IGN prise en 1981. Sur ce même cliché, d’autres murs sont visibles au nord de la voie ferrée au nord de “ la Grande Maison ”.

  • 2 Des fragments de céramiques gallo-romaines y ont été découverts en position résiduelle dans le comb (...)

7Plus récemment, deux diagnostics archéologiques ont été réalisés en 2002 par Johannès Musch. Le premier au lieu-dit “ le Clos du Gâtinais ” et le second au “ Clos des Cochardières ” ont révélé la présence de vestiges datés de La Tène finale et des périodes romaine et médiévale (Musch 2002a ; 2002b). Si la période médiévale est essentiellement représentée par la découverte de sépultures mérovingiennes et plus tardives aux environs de l’église (Jouvellier 1954 : 155 ; Lantier 1958 : 482 ; Baratin 1978 : 74), un troisième diagnostic archéologique, réalisé en 2003 sous la direction de Pascal Joyeux aux lieux-dits “ le Clos du Carrouge ” et “ le Clos de l’Étang ”, a permis d’identifier un établissement rural, daté des viiie-xe s. ap. J.-C., qui pourrait succéder à un site antique2 (Joyeux 2004). Enfin lors des interventions archéologiques préalables au contournement routier de Faye-aux-Loge, un cellier isolé, probable dépendance d’une villa, a été découvert (de Souris et al. 2015).

L’enclos fossoyé (période 1)

8Les vestiges les plus anciens consistent en un vaste fossé, partiellement détruit par les constructions postérieures, dont le creusement a été observé dans le sondage 15 (F113) (Fig. 4). Orienté selon un axe NE-SO, il présente un profil relativement aigu, est profond de 3 m et son ouverture est supérieure à 3,50 m de large (Fig. 5).

Fig. 4 - Plan général des vestiges les plus anciens (période 1).

Fig. 4 - Plan général des vestiges les plus anciens (période 1).

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

Fig. 5 - Coupes du fossé F113.

Fig. 5 - Coupes du fossé F113.

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

9D’autres vestiges, dispersés dans la partie nord-est de l’emprise, pourraient être contemporains de ce fossé. Les observations sont cependant très limitées du fait de leur mauvais état de conservation. Ils sont pour l’essentiel constitués de :

  • deux tranchées à fond plat et parois verticales (F46 et F45), très endommagées lors des travaux d’aménagement récents, ont été rapidement fouillées. Elles sont comblées de mortier, de petites pierres calcaires et de fragments de tuiles ;

  • un fossé F8, orienté SO-NE, mis au jour au nord de ces deux tranchées, qui a fait l’objet d’un unique sondage. Il y présente profil en cuvette (larg. : 0,88 m ; prof. conservée : 0,22 m) ;

  • dans la partie sud-ouest du site, seule une petite tranchée, vraisemblablement palissadée, a été mise au jour (F103) (Fig. 6).

Fig. 6 - Coupe du fossé F8 et de la tranchée palissadée F103/104.

Fig. 6 - Coupe du fossé F8 et de la tranchée palissadée F103/104.

DAO : A. Prévot, Inrap

10Les éléments de datation de cette première occupation (étude Sandrine Riquier-Linger) sont constitués de céramique essentiellement issue de la partie préservée du comblement du fossé F113 (Fig. 7). Ce lot, assez fragmenté, compte 42 tessons bien conservés, parmi lesquels des fragments de vases de tradition indigène à surface enfumée (Fig. 7, nos 1 et 2), dont une jatte de type Besançon (Fig. 7, n3), des éléments de panse d’une amphore vinaire italique de type Dressel 1, une assiette en terra nigra, une cruche à pâte brune engobée blanc (Fig. 7, n5) et un fond de gobelet de type Camulodunum 102 (Sellès 2001 : 14) (Fig. 7, n4). Ces éléments permettent de situer le comblement de ce fossé au début de la période romaine (La Tène D2 - Gallo-Romain précoce) (50 av. J.-C.-35 ap. J.-C.).

Fig. 7 - Céramique mise au jour dans les comblements du fossé F113. 1 et 2 : pâte fumigée ; 3 : Besançon ; 4 : pâte brune du Val de Loire ; 5 : pâte brune engobée blanc.

Fig. 7 - Céramique mise au jour dans les comblements du fossé F113. 1 et 2 : pâte fumigée ; 3 : Besançon ; 4 : pâte brune du Val de Loire ; 5 : pâte brune engobée blanc.

Dessins et DAO : S. Riquier-Linger

Construction d’un vaste ensemble architectural

11La partie explorée de ce vaste ensemble gallo-romain est très réduite (Fig. 8). L’état de conservation des vestiges présents dans la partie fouillée est relativement médiocre. Dès avant les terrassements du chantier de construction, les maçonneries romaines avaient été très largement détruites par des campagnes successives de récupération de matériaux et les travaux agricoles, exception faite de quelques portions des murs de la galerie souterraine. Seuls quelques segments de radiers de fondation constitués de petits blocs calcaire, parfois scellés par une couche de mortier, ont été conservés, mais le plus souvent, les murs n’ont été perçus que par le tracé de leurs tranchées de fondation et/ou de récupération contenant quelques blocs calcaires délaissés.

Fig. 8 - plan général des vestiges sur lequel sont reportées les altitudes levées au cours de l'intervention (après décapage de la zone de fouille), sur lequel sont figurées de la zone fouillée et les aires détruites.

Fig. 8 - plan général des vestiges sur lequel sont reportées les altitudes levées au cours de l'intervention (après décapage de la zone de fouille), sur lequel sont figurées de la zone fouillée et les aires détruites.

DAO : L. Fournier, Inrap

Le premier état de construction (période 2)

  • 3 La rapidité de l’intervention et le nombre limité des sondages entrepris n’a pas permis de vérifier (...)

12Les vestiges d’un premier état de construction “ en dur ” ont été identifiés sur l’ensemble de la partie ouest de l’emprise (Fig. 9). Le choix d’installer des constructions à l’emplacement du grand fossé F113, qui s’inscrit dans la continuité entre les deux phases, visait probablement à réduire l’ampleur des terrassements, à valoriser la nouvelle façade en tirant parti de la perspective et de la position dominante et peut-être à apporter une solution aux problèmes de drainage entraînés par la disparition de ce fossé et du talus qui, sans doute, le bordait. Pour parer aux éventuels problèmes de stabilité des murs engendrés par la présence antérieure de ce fossé, les constructeurs ont ponctuellement purgé une partie du comblement de ce dernier pour mettre en place un radier de pierres calcaires destiné à recevoir la fondation du mur ouest de la galerie (cf. Fig. 5 et Fig. 10). Identifié dans la partie sud de la galerie (Sd14), ce radier est absent dans la partie centrale (Sd15) comme dans l’extrémité nord (Sd23)3.

Fig. 9 - Plan général du premier état de construction de l'établissement gallo-romain.

Fig. 9 - Plan général du premier état de construction de l'établissement gallo-romain.

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

Fig. 10 - Vue du radier de pierres calcaire déposé à la surface du comblement inférieur du fossé F113 au moment de la construction du mur ouest (M27) de la galerie souterraine (Sd14).

Fig. 10 - Vue du radier de pierres calcaire déposé à la surface du comblement inférieur du fossé F113 au moment de la construction du mur ouest (M27) de la galerie souterraine (Sd14).

Photographie : S. Lécuyer, Inrap

La galerie souterraine

13Une galerie souterraine a été reconnue mais n’a pu être fouillée entièrement dans le temps imparti à l’intervention. Quatre sondages ont été réalisés mais le fond de la partie excavée et celui du fossé antérieur n’ont été atteints qu’en deux points (Sd14, Sd15).

14Orientée selon un axe SSO-NNE, elle est longue de 79 m, large de 3 m et conservée sur une profondeur de 1,70 m. La partie nord de cette galerie en sous-sol est installée dans une tranchée (F29) qui recoupe le comblement du fossé F113 (Fig. 11 et 12).

Fig. 11 - Coupe réalisée dans la paroi sud du sondage Sd23. À gauche, le comblement de la galerie en sous-sol, au centre, le mur M27 et à droite, le comblement de la tranchée de fondation de la galerie souterraine et le comblement inférieur du fossé antérieur F113.

Fig. 11 - Coupe réalisée dans la paroi sud du sondage Sd23. À gauche, le comblement de la galerie en sous-sol, au centre, le mur M27 et à droite, le comblement de la tranchée de fondation de la galerie souterraine et le comblement inférieur du fossé antérieur F113.

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

Fig. 12 - Vue du mur M27 et du remblai de la tranchée de fondation de la galerie en sous-sol (Sd24). On constate un élargissement ponctuel de la fondation (ressaut ?), dans la partie haute du mur.

Fig. 12 - Vue du mur M27 et du remblai de la tranchée de fondation de la galerie en sous-sol (Sd24). On constate un élargissement ponctuel de la fondation (ressaut ?), dans la partie haute du mur.

Photographie : A. Luberne, post traitement : Mathilde, Inrap

  • 4 Cet escalier n’a pas été entièrement dégagé lors de l’intervention. L’extrémité sud des marches éta (...)

15Le tracé de ses murs latéraux (M27 à l’est et M30 à l’ouest), larges d’une cinquantaine de centimètres, adopte, dans sa partie nord, une légère inflexion vers l’est, sans que la largeur de la partie excavée en soit affectée. Ils sont édifiés en petit appareil de moellons calcaires liés au mortier maigre de chaux, de couleur brun orangé. Les pierres du parement présentent une surface grossièrement dressée et les joints beurrés sont soulignés au fer (Fig. 13). La galerie est fermée au sud et au nord par deux murs (M103 au sud et M132 au nord) qui ont fait l’objet d’une récupération très importante. Elle est desservie par un unique escalier (F107), situé dans son angle sud-est et comptant quatre degrés (Fig. 14)4. Ce dernier est construit à l’aide de pierres calcaires incluses dans une chape de mortier de couleur brun orangé, similaire à celui utilisé pour la construction des murs et dont la surface présente des traces ligneuses et des bourrelets de mortier. On observe également une rainure profonde, longitudinale, à la base des contremarches (Fig. 15). Ces éléments révèlent ainsi l’existence originelle de marches et contremarches en bois. Le sol de la galerie est quant à lui constitué d’une couche de sable de couleur jaune, homogène, qui dans les trois sondages où il a pu être atteint, ne montre aucune trace de circulation importante. Cet espace souterrain n’était sans doute pas totalement aveugle et on peut supposer qu’il était éclairé par des soupiraux, au moins du côté ouest (aval).

Fig. 13 - Vue du parement interne du mur ouest (M27) de la galerie souterraine au niveau du sondage 14.

Fig. 13 - Vue du parement interne du mur ouest (M27) de la galerie souterraine au niveau du sondage 14.

Photographie : S. Lécuyer, Inrap

Fig. 14 - Profil de l'escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud et du parement du mur ouest M27 de celle-ci.

Fig. 14 - Profil de l'escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud et du parement du mur ouest M27 de celle-ci.

DAO : A. Prévot, inrap.

Fig. 15 - Vues de l’escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud, vu de face, de l’ouest (à gauche) et en vue verticale (à droite) (Sd20).

Fig. 15 - Vues de l’escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud, vu de face, de l’ouest (à gauche) et en vue verticale (à droite) (Sd20).

Photographie : P. Guibert, Inrap

16La construction de cette galerie intervient après celle des deux ailes (nord et sud) (infra). En effet, les longs murs M27 et M30 sont simplement accolés aux murs de fermeture nord et sud, comme l’absence de traces d’arrachement sur l’extrémité nord du mur M27, visible dans la paroi sud de la tranchée de récupération F26 du mur de fermeture nord de la galerie en sous-sol M132, permet de le supposer (cf. Fig. 11).

Un long mur à l’est

17Les constructions situées aux extrémités de la galerie souterraine sont également reliées par un long mur élevé à l’est (cf. Fig. 9). Seuls deux courts segments de ce mur, M112 au sud et M118 au nord, étaient épargnés par les travaux de terrassement au moment de la fouille. Ses fondations relèvent d’un mode de construction proche de celui employé pour le bâtiment 3 contre lequel il vient s’appuyer. Le radier est constitué de pierres calcaires de gros module, liées par un sédiment argileux de couleur grise. La faible profondeur de ces fondations laisse augurer une élévation limitée, de type mur-bahut ou peut-être stylobate (Fig.  16). L’escalier desservant la galerie souterraine débouche dans cet espace couvert – sans doute une galerie à portique – ouvrant à l’est, peut-être sur une cour ou des jardins situés dans la faible pente. La destruction très importante de ce long mur ne permet pas d’assurer la présence, cependant vraisemblable, d’une interruption pour une entrée ou d’un escalier.

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Fig. 16 - Coupes des tranchées de fondation M118=M112, aux extrémités nord et sud du long mur à l’est de la galerie en sous-sol.

Fig. 16 - Coupes des tranchées de fondation M118=M112, aux extrémités nord et sud du long mur à l’est de la galerie en sous-sol.

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

19L’ensemble constitué par la galerie souterraine et le portique à l’est (EC12) mesure 74 m de long, 12 m de large pour une surface totale supérieure à 950 m².

Une salle en exèdre à l’ouest de la galerie

20Accolée au mur M27 dans la partie centrale de la galerie, une salle en exèdre carrée, très arasée (EC5) et de 8 m de côté, n’était que partiellement inscrite dans l’emprise de la fouille (cf. Fig. 9 et Fig. 17). Seul le mur oriental (F38), accolé au mur ouest de la galerie enterrée, a été reconnu et était recouvert d’un lit de mortier de couleur brun orangé. Le mur sud est soutenu par deux contreforts externes (F70 et F143).

Fig. 17 - Plan du bâtiment (EC5) accolé contre le mur ouest de la galerie en sous-sol.

Fig. 17 - Plan du bâtiment (EC5) accolé contre le mur ouest de la galerie en sous-sol.

DAO : A. Prévot, Inrap

21Aux deux extrémités de cette grande galerie souterraine, des constructions ont été reconnues, constituant les ailes nord et sud. À de rares exceptions près, elles ne peuvent être restituées que par le tracé des tranchées de récupération de leurs murs.

Les constructions de l’aile nord

22Quatre constructions distinctes ont été identifiées au nord de la galerie (Fig. 18). Elles sont élevées de part et d’autre d’un long mur M148=M120 qui se poursuit à l’est et à l’ouest au-delà de la galerie excavée. Ce mur délimiterait au nord-est l’aire ouverte évoquée précédemment. Les fondations de ce mur sont relativement massives (larg. : 0,90 m, prof. conservée : 1,28 m), construites en blocs calcaires liés au mortier orangé.

Fig. 18 - Plan général des bâtiments de l’aile nord.

Fig. 18 - Plan général des bâtiments de l’aile nord.

DAO : A Prévot, L. Fournier, Inrap

23La construction la plus orientale (EC1), dont seule une partie du plan est connue ne peuvent être expliqués, est ancrée sur au moins cinq poteaux (diam. : de 0,25 à 0,35 m; prof. conservée : de 0,11 à 0,24 m) (Fig. 19).

Fig. 19 - Plan et coupe des trous de poteau de la construction sur poteaux EC1 située dans la partie nord-est de l'établissement.

Fig. 19 - Plan et coupe des trous de poteau de la construction sur poteaux EC1 située dans la partie nord-est de l'établissement.

DAO : A. Prévot, Inrap

24Le plan d’un deuxième espace (EC3) n’a été que partiellement perçu, du fait des destructions engendrées par les restructurations postérieures. Il est délimité par trois murs construits en pierres calcaires liées par un mortier orangé (M10 à l’est, M134 au sud et M19=M20 à l’ouest) et prend appui au nord sur le long mur M148. Son emprise totale est de 122 m² (10,45 × 9,50 m). Quatre plots maçonnés sont construits dans sa partie centrale (F43, F44, F137 et F138). De plan carré, de 0,80 m de côté environ, ils matérialisent les angles d’un quadrilatère couvrant une surface de 26 m² (6,50 × 4 m) (Fig. 20 et 21). Ces quatre plots destinés à supporter des piliers sont construits, comme les murs périphériques et le mur M148, à l’aide de petits blocs de calcaire liés au mortier de couleur orangé.

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Fig. 20 - Coupes des plots maçonnés (F138, 43, 137 et 44) et des murs est (M10) et sud (M134) de l’UC3.

Fig. 20 - Coupes des plots maçonnés (F138, 43, 137 et 44) et des murs est (M10) et sud (M134) de l’UC3.

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

Fig. 21 - Vue du pilier F43 avant fouille (à gauche) et vue de la coupe du pilier F44 (à droite).

Fig. 21 - Vue du pilier F43 avant fouille (à gauche) et vue de la coupe du pilier F44 (à droite).

Photographies : L. Fabien et A. Luberne, Inrap

26Une troisième salle au plan incomplet (EC7) est présente à l’ouest dans le prolongement du bâtiment sur plots maçonnés (EC3). Ce troisième bâtiment s’étend sur 100 m² environ, divisée en quatre espaces distincts : deux de plan carré (B et C qui couvrent respectivement 20,60 et 9,10 m²), flanquées à l’est et au nord par deux autres et de plan rectangulaire (A [3,70 m²] et D dont la surface totale est inconnue), peut-être des couloirs ou, dans le cas de la pièce orientale (A), une cage d’escalier. Les murs de ce troisième ensemble EC7, installés pour partie dans le fossé F113, sont larges (0,80 m) et puissamment fondés : M132, qui ferme au nord la galerie souterraine, M115 entre les pièces B et C et le mur fermant à l’est les pièces B et C qui n’est connu que par sa tranchée de récupération). Seul le mur séparant les pièces B et D est de dimensions plus modestes (larg. : 0,60 m et prof. max. conservée : 0,88 m). Leur mode de construction, autant qu’il puisse être restitué, est similaire à celui des murs de la galerie souterraine (pierres calcaires liées par un mortier de couleur orangée). Le mur sud de cette troisième construction (M132) ferme également au nord la galerie souterraine. Au droit de cette galerie et plus au nord, sa fondation est approfondie, passant de 1,08 m à l’ouest à 1,50 m (cf. Fig. 11 et 12).

27La pièce B abrite un vaste creusement de plan circulaire (F116), fosse de récupération du parement d’une citerne, d’un puits ou peut-être d’une cuve (F147). Les autres pièces n’ont livré aucun élément permettant de discuter de leur destination. Tout au plus peut-on mentionner la découverte de fragments de tubulures en terre cuite à la surface des remblais de la pièce C, provenant d’une pièce à chauffage par les parois.

28Enfin, un segment de mur, M151, permet d’envisager une extension des constructions de l’aile nord au-delà du mur M148 (EC8).

L’aile sud

29L’aile sud semble, dans ce premier temps d’existence de l’établissement, moins développée que l’aile nord (Fig. 22). La seule construction reconnue (EC9) présente une partie excavée à l’emplacement du fossé F113 et s’étend à l’ouest et au sud en dehors des limites de la fouille. Son mur nord ferme également au sud la grande galerie excavée. Comme le mur de fermeture nord de la galerie, la tranchée de fondation du mur sud présente un approfondissement à l’emplacement de la partie souterraine. Cet espace se poursuit à l’est de la partie excavée, matérialisé par l’angle formé par les murs M103 et M52. La tranchée de fondation du mur est a été suivie jusqu’à la limite d’emprise sur une longueur de 2 m. et présente un fond plat et des parois verticales (l : 0,74 m ; prof. conservée : 0,34 m). Seul était conservé le radier drainant (US1074).

Fig. 22 - Plan d’ensemble de l’aile sud.

Fig. 22 - Plan d’ensemble de l’aile sud.

DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap

30Une fosse circulaire en cuvette F85 est creusée dans ce bâtiment 9. Son comblement, constitué par un sédiment sableux de couleur noire mêlé de fragments de tuiles et de nodules de mortier (US1183), a livré un mobilier en céramique constitué de 36 fragments de céramiques attribuables aux années 40-70 ap. J.-C.

31Le dernier aménagement identifié dans cette partie du site est une petite fosse rectangulaire, à fond plat (F88) (L : 1,78 m ; l : 1,36 m ; prof. conservée : 0,46 m), établie au pied du mur M112 (Fig. 23). Une couche d’utilisation recouvre le fond, constituée de sable argileux de couleur brun foncé mêlée de nodules d’argile de couleur blanche et de charbon de bois (US1239). Elle est recouverte par une couche de fragments de tuiles (US1223).

Fig. 23 - Plan et coupe de la fosse-cellier F88.

Fig. 23 - Plan et coupe de la fosse-cellier F88.

DAO : A. Prévot, Inrap

D’autres vestiges ponctuels à l’ouest de la galerie excavée

32Plusieurs courts segments de murs ont été mis au jour à l’ouest de la galerie souterraine (M68 au nord et M101 au sud). Équidistants, au sud et au nord, du bâtiment EC5 (23 m) et tronqués par les limites de fouille, ils sont situés à 2,30 m à l’ouest de la galerie souterraine. Au sud, la fondation du mur M101 est construite à l’aide de blocs de calcaire de grande taille non liés au mortier qui sont installés dans une tranchée orientée selon un axe NE-SO, à peu près perpendiculaire au mur M27. Au nord, se trouve une autre fondation maçonnée (M68), au mortier brun orangé. Ces deux éléments sont vraisemblablement des contreforts assurant la stabilité de deux constructions non reconnues, installées à l’ouest de la rupture de pente.

Les transformations de l’établissement fin du ier-iie s. ap. J.-C. (Période 3.1)

33Des restructurations interviennent sans doute dès le dernier quart du ier s et au iie s. ap. J.-C. Elles sont illustrées par la suppression de la galerie souterraine, la destruction de sa superstructure et son remblaiement, avec peut-être un léger décalage dans le temps, elles vont également affecter les constructions situées aux extrémités de celle-ci.

Destruction de la galerie souterraine

  • 5 Absence de chaînage d’angle et peut-être mauvaise estimation des contraintes liées à l’effet de pen (...)

34Ces transformations sont en premier lieu illustrées par le démontage de la superstructure, la récupération d’une partie des parements des murs de la partie souterraine et son comblement (Fig. 24). Les problèmes constatés dans l’angle sud-ouest de la galerie excavée entre le mur ouest (M27) et le mur de fermeture sud (M103) ont peut-être fragilisé la construction et causé cet abandon5.

Fig. 24 - En haut : vue de la coupe sud du sondage Sd15 dans la partie centrale de la galerie en sous-sol : on constate, à droite comme plus partiellement à gauche, la récupération des moellons de parement des murs de la galerie en sous-sol. En bas : vue de l'épierrement du parement du mur ouest de la galerie souterraine (M30) dans le sondage Sd14 réalisé dans la partie sud de la galerie en sous-sol.

Fig. 24 - En haut : vue de la coupe sud du sondage Sd15 dans la partie centrale de la galerie en sous-sol : on constate, à droite comme plus partiellement à gauche, la récupération des moellons de parement des murs de la galerie en sous-sol. En bas : vue de l'épierrement du parement du mur ouest de la galerie souterraine (M30) dans le sondage Sd14 réalisé dans la partie sud de la galerie en sous-sol.

En haut : photographie : P. Guibert, Inrap. En bas : photographie : S. Lécuyer, Inrap

  • 6 On peut effectivement envisager la constitution d’un talus interne lors du creusement du fossé F113 (...)

35Cette récupération des parements, outre les traces d’épierrement, est signalée par le dépôt, sur le sol de la galerie, de couches de mortier pulvérulent concentrées au pied des maçonneries (cf. Fig. 5, US1350/1351). Elle est suivie d’un remblayage dont le volume total estimé est supérieur à 400 m3 : il apparaît relativement rapide dans la partie sud de la galerie, et plus progressif dans la partie nord, sans que cette différence, qui ne transparaît pas dans les datations de la céramique, puisse être expliquée. On peut seulement constater que le mobilier en céramique est beaucoup plus abondant au nord – au-delà du sondage 14 – qu’au sud. Mis au jour à la surface des sols et dans les remblais condamnant la construction enterrée, il permet de situer l’abandon dans le troisième quart du ier s. ap. J.-C. (infra). La provenance des remblais est incertaine, peut-être en lien avec un aplanissement des terrains à l’ouest comme à l’est6. Quoi qu’il en soit, les différences dans la composition des comblements comme dans le volume de mobilier archéologique recueilli en différents points de la galerie souterraine ne peuvent être expliquées, et on note également l’absence d’éléments architecturaux et la rareté des pierres de construction comme des terres cuites architecturales, peut-être dues à des récupérations.

Un abandon progressif des constructions de l’aile nord et des transformations mineures de l’aile sud

36Les démolitions ne concernent pas de manière similaire les bâtiments de la période 2. Elles touchent en premier lieu les constructions de l’aile nord qui connaissent une importante phase de récupération des maçonneries s’achevant avec la destruction de la partie occidentale du mur de fermeture de la galerie souterraine. Cependant, certaines parties des bâtiments semblent utilisées jusqu’à la fin du ier s. ap. J.-C., telle que la partie excavée de l’EC7, dont le comblement révèle une alternance de sols construits, d’occupations et de remblayages. Cette utilisation plus longue de la pièce C explique peut-être la récupération moins importante du mur M123 situé entre les pièces B et C (Fig. 25). Il est impossible en revanche de préciser si le creusement F147 découvert dans le centre de la pièce B est encore en fonction après cette phase de restructuration.

Fig. 25 - Coupes ouest et nord du sondage Sd24 : de gauche à droite : galerie en sous-sol, tranchée de récupération du mur de fermeture nord de cette galerie, fosse (F116) dans la pièce B et stratigraphie de la pièce C du bâtiment au nord de la galerie souterraine (EC7).

Fig. 25 - Coupes ouest et nord du sondage Sd24 : de gauche à droite : galerie en sous-sol, tranchée de récupération du mur de fermeture nord de cette galerie, fosse (F116) dans la pièce B et stratigraphie de la pièce C du bâtiment au nord de la galerie souterraine (EC7).

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

  • 7 Ce qui explique la préservation du mur de fermeture méridional de la galerie excavée.

37Au terme des travaux, ne semblent épargnés, au nord, que la partie orientale du mur installé dans la pente, toute ou partie du mur ouest de la galerie excavée, le long mur à l’est de celle-ci (M112/118) et, dans l’aile sud, l’abandon de la fosse F88, l’utilisation de l’EC9 quant à elle se poursuivrait jusqu’au milieu du iie s. ap. J.-C.7.

38Cette phase de profondes transformations associée à une faible représentation du mobilier en céramique est attribuable au dernier quart du ier s. et aux trois premiers quarts du iie s. ap. J.-C. (infra).

La datation de ces premières transformations

– La galerie souterraine

39La datation du premier état de construction de la galerie repose sur un nombre limité d’éléments. Le mobilier issu du comblement du fossé F313 fournit comme terminus post quem le premier quart du ier s. ap. J.-C.

40La céramique découverte dans les sols sableux de la galerie ne compte que 24 fragments, dont trois fragments d’amphores : un fragment d’amphore vinaire Pascual 1 de Tarraconnaise, un fragment de Dressel 7/11 et un autre de Dressel 20, ces deux derniers originaires de Bétique (destinées l’une au transport de sauces de poisson et de saumures, l’autre d’huile). On dénombre également quatorze fragments de céramiques dites Brunes du Val de Loire appartenant à des formes indéterminées. Parmi eux, un tesson engobé blanc, provenant peut-être d’un “ pot à miel ”, un fragment lustré rouge et deux autres de dolium. On dénombre également un fragment de cruche en céramique claire lissée et cinq de pots à lèvre moulurée de type Besançon. Cet ensemble est daté des années 40-75 ap. J.-C.

41La céramique issue du comblement de la galerie souterraine est constituée quant à lui de 409 fragments.

42La céramique importée est composée d’amphores, de mortiers, de céramique fine et d’un fragment à engobe interne dite “ rouge pompéien ”.

43Les amphores (53 NR) sont caractérisées par la grande diversité des provenances :

  • l’Italie, avec des éléments d’amphores vinaires Dressel 2/4 et de Dressel 1 ;

  • l’Espagne, avec une amphore vinaire Pascual 1 de Tarraconnaise, des éléments d’amphores à sauces de poisson et à saumures Dressel 7/11 et d’amphores à huile Dressel 20 de Bétique ;

  • la Gaule du sud, avec des fragments d’amphores vinaires Gauloise 3/5, dont une de type Gauloise 4 de Narbonnaise et une de type Gauloise 2 de Marseille ;

  • l’Orient est représenté par un fragment d’amphore de type indéterminé.

44On peut également mentionner deux mortiers importés à pâte calcaire à ouverture en collerette (14 fragments).

45La céramique fine (NR : 63) est dominée par les productions en terra nigra, avec plus de la moitié des fragments. On compte au moins trois assiettes à lèvre rectangulaire (Menez 6/16), associées à trois voire quatre coupes à panse carénée de type Menez 103 et une probable coupe de type Menez 106/110 (Menez 1985). La sigillée est majoritairement issue des ateliers de Gaule centrale (13 NR) : une assiette de type Lez. 65 (CER-98) et une coupelle de type Drag. 27/ Lez. 28, répondant aux critères techniques des fabrications précoces de ces ateliers. La sigillée de Gaule du Sud ne compte que trois fragments de type indéterminé. Les parois fines sont représentées par quelques rares fragments de gobelet Beuvray avec un exemplaire orné d’un motif à chevrons qui pourrait être résiduel. Cette vaisselle comprend avant tout des éléments en céramique fine à engobe blanc avec uniquement des fragments de panse de formes fermées, très certainement d’amphorettes, modèle fréquent dans les contextes régionaux à partir des années 20/30 ap. J.-C. (Couvin 2005). On note aussi une lagène en céramique fine engobée rouge et un fragment d’un petit modèle d’assiette à engobe interne “ rouge pompéien ”.

46La céramique commune est très largement dominée par la catégorie à pâte brune du Val de Loire qui représente les trois quarts de l’effectif. Les formes répertoriées sont traditionnelles :

  • les pots à réserve et/ou à cuire de tradition Besançon avec 4 individus à lèvre moulurée (aucun modèle à lèvre ronde n’a été identifié) (Chambon et Simon 2014) ;

  • deux pots dits à miel à engobe blanc (Sellès 2001 : n1117 à 1120) ;

  • une bouteille balustre à engobe rouge lustré, associée à des fragments de vases à panse bilobée (Couvin 2005 : 125) ;

  • des amphores régionales avec ou sans engobe blanc, dont un modèle à lèvre en amande (Barthélemy-Sylvand, Chambon et Couvin 2005 : 167, Fig. 12) ;

  • des fragments de vases de stockage (dolia).

47La céramique cuite en mode A est constituée de fragments de panses de formes fermées à surface lissée, très probablement des cruches.

48La céramique cuite en mode B est numériquement peu représentée, avec moins de 7 % de la céramique commune. On note la présence caractéristique d’un service de cuisson composé d’une jatte tripode de type nivernais à collerette haute et de deux couvercles à lèvre tombante (Chambon et Simon 2014).

49La présence de céramique non tournée est à signaler, avec un pot à ouverture évasée munie d’une lèvre simplement arrondie.

50L’assemblage compte donc de nombreux fragments de céramiques attribuables à la période dite préflavienne (20-30/50-60 ap. J.-C.).

– La fosse F88

51La céramique découverte dans le comblement de ce petit creusement de plan rectangulaire est constituée de 444 fragments (Fig. 26).

Fig. 26 - Céramique de la fosse F88.

Fig. 26 - Céramique de la fosse F88.

Céramique importée : céramique sigillée : 1 : assiette Drag.15 ;
2 : assiette Drag.18 ; 3 : coupe Ritt.12 ; 4 : Drag.24/25 ; terra nigra : 5 : assiette à lèvre débordante (Menez 6/16) ; 6 : coupe à panse carénée (Menez 103) ; gobelet en paroi fine “ régionale” : 7 ; céramique commune : céramique à pâte brune du Val de Loire de tradition “ Besançon” : 8 et 9 : pots à réserve et/ou à cuire ; 10 : jatte à lèvre triangulaire rainurée ; 11 et 12 : pots à lèvre ronde ; 13 à 15 : amphores régionales type Gauloise 2/3 : 16 : “ pot à miel ” ; 17 : vases à panse bilobée avec engobe rouge lustré ; céramique cuite en mode A : 18 : vase forme ouverte ; 19 : couvercle ; céramique non tournée : 20 : pot à ouverture évasée et lèvre simple.

Dessins et DAO : M.-P. Chambon, Inrap

52La céramique fine est dominée par la sigillée, avec 44 fragments dont une majorité issue des ateliers de Gaule du Sud, ce qui apparaît plus classique que dans le cas de la galerie souterraine qui livre un nombre inhabituel de vases en sigillée originaires de Gaule centrale “ précoce ”. Les formes identifiées sont des assiettes Drag. 15 (Fig. 26, n1) ou Drag. 18 (Fig. 26, n2), des coupes Ritt. 12 (Fig. 26, n3), Drag. 22, 24/25 (Fig. 26, n4) et une probable coupe à décor moulé de type Drag. 29 correspondent au répertoire dit “ préflavien ” :

  • la terra nigra est représentée par 17 fragments. Le répertoire est similaire à celui de l’ensemble précédemment décrit, avec des assiettes à lèvre débordante (Menez 6/16) (Fig. 26, n5) et une coupe à panse carénée (Menez 103) (Fig. 26, n6) (Menez 1985) ;

  • les parois fines sont représentées par plusieurs amphorettes en céramique fine à engobe blanc (Fig. 26, n7), forme très classique, mais aussi par plusieurs gobelets à paroi fine dans cette catégorie dite “ régionale ” qui était totalement absente de l’ensemble F10 (Couvin 2008).

53La catégorie des amphores est illustrée par des productions italiques de type Dressel 2/4 et narbonnaises de type Gauloise 3/5. Ces amphores vinaires importées sont à nouveau accompagnées de mortiers à collerette originaires de Lyon ou de Bétique.

54Le répertoire de la céramique commune est proche de celui du comblement de la galerie, mais fournit des datations nettement plus précises, du fait d’une présence plus importante d’éléments de formes identifiables.

55La céramique “ à pâte brune du Val de Loire ” est majoritaire (NR : 202 soit 60 % du total). Elle est constituée de :

  • pots à réserve et/ou à cuire de tradition Besançon avec trois individus à lèvre moulurée (Fig. 26, nos 8 et 9), une jatte à lèvre triangulaire rainurée (Fig. 26, n10) et deux pots à lèvre ronde (Fig. 27, nos 11 et 12), modèle le plus tardif de ce type de contenant (Chambon et Simon 2014) ;

  • des amphores régionales dont 4 individus de type Gauloise 2/3 avec engobe blanc (Fig. 26, nos 13 à 15) (Barthélemy-Sylvand, Chambon et Couvin 2005 : 165-166) et d’autres fragments d’amphores avec ou sans engobe ;

  • un pot de type dit “ pot à miel ” (Fig. 26, n16) ;

  • quatre vases à panse bilobée avec engobe rouge lustré (Fig. 26, n17).

56La céramique cuite en mode A comprend des cruches à pâte claire lissée, dont une à lèvre en corniche peu moulurée. On constate la présence de plusieurs vases en céramique à pâte claire siliceuse : forme ouverte (Fig. 26, n18), vase à anse ou couvercle (Fig. 26, n19).

57La céramique cuite en mode B reste peu représentée avec une jatte tripode (pied creux à base élargie) et un couvercle à lèvre tombante en crochet.

58Figure également un pot à ouverture évasée et lèvre simple en céramique non tournée (Fig. 26, no 20).

59Le répertoire de ce lot est très proche de celui mis au jour dans le comblement de la galerie souterraine F108 (20-30/50-60 ap. J.-C), il réunit toutefois un plus grand nombre d’éléments de forme.

Des reconstructions progressives (période 3.2) (fin iie-milieu iiie s.)

Remise en état ponctuelle du mur ouest de la galerie souterraine et transformations limitées dans la partie centrale

  • 8 Probablement celle ayant affecté la superstructure de la galerie.

60La condamnation de la galerie souterraine est suivie, après un laps de temps difficile à apprécier, d’une reconstruction partielle de son mur ouest. Au sud, le nouveau mur (M142=M144), fondé moins profondément, prend appui sur des remblais très instables, majoritairement constitués d’éléments issus d’une démolition8. Sa fondation irrégulière, large de 0,60 m et conservée sur une profondeur de 0,58 m, est réalisée à l’aide de pierres calcaires liées au mortier brun orangé (Fig. 27 et Fig. 30). Son élévation, pour partie installée sur l’arasement de M27, est seulement conservée sur la première assise, étroite et n’excédant pas 0,30 m de large.

Fig. 27 - Coupe du mur M142 installé dans le remblai de la partie sud galerie souterraine (Sd6 coupe nord).

Fig. 27 - Coupe du mur M142 installé dans le remblai de la partie sud galerie souterraine (Sd6 coupe nord).

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap)

61Cette reconstruction concerne également la partie du mur M27 jouxtant le bâtiment construit à l’ouest de la galerie (EC5) avec une reprise rapide réalisée sans que les gravats issus de la destruction préalable aient été totalement évacués. Il en subsiste une fondation (M144) réalisée à l’aide de matériaux, peut-être récupérés, liés au mortier brun orangé similaire à celui employé pour le premier temps de la construction excavée. La découverte, au contact des maçonneries récupérées du bâtiment EC5 et du mur M144, d’éléments de toiture, tegulae et imbrices installées quasi de chant est étonnante sans qu’il soit possible d’expliquer ce remploi particulier (Fig. 28).

Fig. 28 - Tegulae et imbrices, installées en position quasi verticale dans la fondation de M144.

Fig. 28 - Tegulae et imbrices, installées en position quasi verticale dans la fondation de M144.

Photographie : é. Champault, Inrap

62Ces reprises n’ont pas été constatées pour le mur est de la galerie souterraine (M30). On peut supposer que M27 a été rapidement relevé pour assurer la fonction de mur de terrasse, au même titre peut-être que le long mur est (M112 = M118).

Une nouvelle construction dans l’aile nord

63Les récupérations de matériaux menées sur les bâtiments du premier état s’accompagnent d’une phase longue phase marquée de reconstruction : d’abord concentrées sur la partie nord de l’établissement puis, dans un second temps, sur la partie sud (Fig. 29). L’étude de la céramique laisse apparaître deux temps successifs dans ces travaux. Cependant, les lots céramiques sont, à l’exception de rares ensembles clos, trop restreints et les vases trop fragmentés pour qu’on puisse assurer une attribution chronologique fiable. L’apport de la stratigraphie, en l’absence de sols conservés, réside dans l’observation des relations entre les différentes maçonneries, quand celles-ci n’ont pas été altérées par les phases de récupération de matériaux.

Fig. 29 - Plan général des vestiges de la période 3 (déb. iie s. première moitié du iiie s.).

Fig. 29 - Plan général des vestiges de la période 3 (déb. iie s. première moitié du iiie s.).

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

64Dans l’aile nord, un nouveau bâtiment est élevé. Il se distingue des constructions antérieures par un changement de composition et, aussi, de couleur du mortier employé, qui passe d’orange à jaune.

65Un grand bâtiment à contreforts de plan rectangulaire (EC11) est le premier élevé. Seul son angle sud-est (M1/M2), une partie du mur pignon oriental (M119), quelques segments de maçonneries intérieures (M 154, M14 M9=M150) et quelques massifs de fondations accolés au mur sud (M154, M21, M15 et M156) ont été épargnés par les récupérations ultérieures (Fig. 30).

  • 9 Soit 6,20 m de large pour la pièce E, 6,50 m pour la pièce F, 8,20 m pour la pièce G et seulement 3 (...)

66Les dimensions en sont de 28 m (SE-NE) sur 7 m (SO-NE) et il semble divisé en quatre pièces de dimensions inégales9. La distribution des contreforts le long du parement externe du mur sud suit un rythme similaire à celle des maçonneries intérieures, à l’exception de F11.

Fig. 30 - Plan de détail des constructions de l’aile nord en période 3.

Fig. 30 - Plan de détail des constructions de l’aile nord en période 3.

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

67Les fondations de l’édifice EC11 apparaissent relativement imposantes, leur largeur est légèrement supérieure à 0,70 m et leur profondeur conservée d’environ 0,30 m. Elles sont constituées de fragments de calcaire liés à l’argile brune et recouverts d’une chape de mortier de réglage, sans doute destinée à recevoir la première assise d’élévation. Trois des contreforts (M154, M21 et M156) sont installés à l’emplacement de murs appartenant aux constructions antérieures (EC3 et EC7), repris, parfois élargis et approfondis (M156). Les deux derniers (M15 et F11) sont des constructions nouvelles. F11, situé à égale distance de M15 à l’ouest et M156 à l’est, ne subsiste que sous la forme d’une fosse de récupération rectangulaire comblée de mortier. Un seul contrefort de taille plus réduite (F121) est élevé contre le mur oriental du bâtiment.

68Le deuxième aménagement attribuable à cette phase est une cuve à chaux. Carrée de 1,40 m de côté, elle est conservée sur une profondeur de 0,66 m. Le fond et les parois sont recouverts de terres cuites architecturales (Fig. 31). Le lien entre ces dernières, les parois et le fond du creusement est assuré par un sédiment argilo-sableux de couleur brun-gris (US1427=1482). Les tuiles utilisées présentent deux modules différents. Pour la paroi, elles sont de grandes dimensions (L : 46 cm ; l ; 32 cm ; ép. 1,2 cm), et pour le fond, de module nettement plus réduit et de profil légèrement courbe (L : 28,5 cm ; l : 26 cm ; ép. : 2 cm).

Fig. 31 - Plan et coupe de la cuve à chaux F53.

Fig. 31 - Plan et coupe de la cuve à chaux F53.

DAO : A. Prévot, Inrap

Des transformations limitées en partie centrale et au sud-est

69Plusieurs creusements linéaires, fossés ou tranchées, ont été identifiés au centre et au sud de l’emprise. Deux d’entre eux, F40 et F61, sont perpendiculaires à l’axe de la galerie antérieure dont ils recoupent l’arasement des murs ouest et est, alors en grande partie démontés, le troisième longeant le mur oriental de cette construction (Fig. 32).

Fig. 32 - Plan des constructions de l’aile sud à la période 3.

Fig. 32 - Plan des constructions de l’aile sud à la période 3.

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

70Dans la partie centrale, le fossé F40 recoupe également à l’ouest les fondations arasées de l’EC 5 (cf. Fig. 30). À fond plat et aux parois légèrement évasées, il n’a été suivi que sur une longueur de 7,30 m.

71Au sud, la tranchée F61, orientée selon un axe NO-SE, est longue de 6 m (l : 0,66 m ; prof. conservée max. : 0,34 m).

72Le troisième creusement linéaire (F62), au tracé courbe, est long de 5,60 m (l : 0,60 m ; prof. conservée : 0,11 m).

73Dans la partie sud-est de l’emprise, à une quarantaine de mètres de l’EC6, le seul autre vestige identifié est un segment de fossé, F129, conservé sur 6 m de long et orienté NE-SO.

Datation de cette première phase de transformation

74La tranchée de récupération du mur de fermeture nord (M132) de la galerie souterraine F26, la cuve à chaux F53, les comblements des fossés F62 et F61, et les couches liées à l’occupation de la partie excavée de l’EC9 au sud sont les plus riches en mobilier et livrent respectivement 86, 21, 77, 13 et 18 fragments de céramique.

75Dans le comblement de F26 peuvent être identifiés sept fragments de cruches en céramique commune claire lissée appartenant à trois individus et un élément d’une forme ouverte en terra nigra de Gaule centrale. Le reste du lot est constitué de tessons de céramiques cuites en mode B brutes ou brunes brutes et d’un autre de céramique commune claire engobée blanc.

76Le comblement de la cuve à chaux installée pour la construction de l’EC11 est essentiellement constitué de céramique commune, au sein de laquelle on dénombre des vases à pâte brune de type Val de Loire dont un individu à panse bilobée, des fragments d’un grand contenant, probablement une amphore régionale, et une forme fermée. On relève également trois tessons d’une cruche en commune claire lissée. Pour la céramique commune cuite en mode B a été identifiée une jatte à collerette haute de type nivernais. La céramique fine n’est représentée que par un morceau de terra nigra de Gaule centrale, sans doute une forme ouverte plate et les amphores par un individu très lacunaire, dont la provenance est indéterminée.

77La céramique découverte dans le comblement du fossé F61 est plus diversifiée. La céramique fine est représentée par quatre tessons de céramiques sigillées de Gaule centrale (trois fragments de Drag. 37, respectivement aux phases de production 4/5 (60-150), 5 (100/150) ou 7 (150-200), un élément d’une forme ouverte indéterminée), un tesson de fine engobée appartenant à un gobelet Lez. 331. Le reste du lot est constitué de vases en céramique commune parmi lesquelles 18 fragments appartenant à deux cruches en céramique commune claire lissée, un élément de mortier à collerette produit dans les ateliers de la “ Forêt d’Orléans ”, un second en céramique commune claire siliceuse, des parties d’un pot à lèvre massive et ressaut supérieur, un autre à lèvre en “ haricot ”, de gobelets sans col à lèvre courte, un gobelet présentant un décor incisé, un dernier orné d’un décor de guillochis tous en commune sombre brute. Les productions à pâte brune du Val de Loire sont ici représentées par une douzaine d’éléments appartenant à des formes indéterminées.

78Le comblement de la tranchée de récupération du mur nord de la galerie souterraine (F26) livre trois fragments de terra nigra de Gaule centrale, dont un tesson provenant d’une assiette à bord rectangulaire et un quatrième provenant d’une coupe Menez 106/108. La céramique commune est représentée par les productions à pâte brune de type Val de Loire, avec un fragment de vase à panse bilobée et deux fragments appartenant probablement à des amphores régionales. On note également trois tessons d’une cruche en céramique commune claire lissée. La céramique fine n’est représentée que par un éclat d’une forme ouverte en sigillée de Gaule centrale.

79Parmi la céramique recueillie au fond de la partie excavée de l’EC9 figurent un fragment de céramique fine engobée blanc, d’autres en commune claire lissée ou en pâte brune du Val de Loire (amphores régionales), un pot de type Besançon à lèvre mince marquée d’une fine rainure, un fragment de terra nigra de forme indéterminée, un pot en pâte fine beige micacée engobée rouge (lagène ?) et deux éléments de panse de céramique grossière (peut-être en position résiduelle provenant du comblement de F113).

80La céramique découverte dans le comblement de ces vestiges fournit ainsi un intervalle chronologique large compris entre environ 50 et 150.

Mise en place d’une nouvelle façade et nouvelles constructions dans la partie centrale et dans l’aile sud (période 3.3)

81La mise en place d’une nouvelle façade est signalée par l’érection de bâtiments au nord comme au sud. D’autres constructions sont également installées dans la partie centrale de l’emprise et au sud-est (cf. Fig. 30, 31 et 33).

Construction du bâtiment EC2 au nord

82Au nord, dans un premier temps, un mur, M149, est élevé dans le prolongement du contrefort M15 du bâtiment EC11 afin d’assurer sa liaison avec le long mur M112/M118 conservé de la période 2. Ce mur légèrement courbe reprend le mode de construction des murs de l’EC11, le radier de fondation étant recouvert d’une chape de mortier jaune. Un sondage rapide réalisé au contact supposé de M15 et de M149 a montré que les deux fondations ne sont pas confondues.

83Dans un second temps, une construction de taille plus modeste et de plan rectangulaire (6,80 × 5,10 m soit une surface proche de 35 m²) est ajoutée (EC2). Elle s’appuie à l’est contre le mur M149 et son mur occidental rejoint le contrefort M21 (cf. Fig. 31).

Le bâtiment EC6 au sud

  • 10 Récupéré au moyen de la tranchée F47.
  • 11 Permettant d’assurer que la construction de ce cellier est prévue dès l’origine. La profondeur de l (...)

84L’aile sud est également profondément remaniée avec la construction d’un bâtiment de plan quasi carré (EC6) (L (OE) : 8,20 m ; l (NS) : 6,60 m, surf : 54,12 m²) (Fig. 33). À l’extrémité méridionale du long mur M112/M118, il fait pendant au bâtiment EC2, au nord (infra § 2.4.1). Ses maçonneries sont en grande partie récupérées et seules les fondations de l’angle sud-est (liaison M111/M146), de l’extrémité nord du mur oriental M111, d’une petite partie du mur ouest M109 et du mur nord M148 ont été épargnées. Elles sont réalisées en pierres calcaires non équarries, à liant argileux jaune à gris. Cette construction s’appuie donc par son angle nord-est sur le long mur M112/118 qui est partiellement repris, sa fondation étant alors approfondie et légèrement élargie (M111). Le mur sud, M14610, contre lequel est édifié le cellier EC14 est le plus profondément fondé11.

Fig. 33 - Plan des bâtiment EC6 et du cellier EC14.

Fig. 33 - Plan des bâtiment EC6 et du cellier EC14.

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

85Ce bâtiment est ainsi doté d’un cellier (EC14) (Fig. 34), mais aussi d’un foyer (F87). Le cellier est creusé dans la partie sud de la construction, plus au moins centré contre le mur M146. Il mesure 2,25 m² et est conservé sur une profondeur de 1 m. Les fondations présentent des épaisseurs variables, de 0,30 m à l’ouest et au nord, 0,60 m et à l’est et une largeur qui varie de 0,68 m (M148) à 0, 86 m (M109). Son accès était situé dans son angle nord-est sous la forme d’un redent de 0,35 m de profondeur pratiqué dans l’épaisseur du mur et permettant d’appuyer une échelle.

Fig. 34 - Coupe du cellier EC14 et de la tranchée de récupération F47 du mur sud du bâtiment EC6 (M146).

Fig. 34 - Coupe du cellier EC14 et de la tranchée de récupération F47 du mur sud du bâtiment EC6 (M146).

DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap

86Le foyer F87 est construit à l’emplacement de l’ancienne fosse F88, au pied du mur sud (M146). Installé sur une plaque d’argile (US1213), il est constitué de fragments de tegulae posés à plat, rebords vers le bas (US1212) (cf. Fig. 23). Les traces de rubéfaction antérieures à la pose de la plaque d’argile de ce foyer témoignent d’utilisations successives.

Un creusement singulier dans la partie centrale

87Le mur oriental arasé de la galerie souterraine est partiellement détruit par un aménagement particulier (F114) de plan circulaire à fond plus ou moins plat mesurant 3,20 m de diamètre à l’ouverture, conservé sur une profondeur de 0,58 m. Il présente sur son pourtour une tranchée en anneau large d’une cinquantaine de centimètres, dont la profondeur est comprise entre 0,88 m et 1,12 m (Fig. 35 et 36).

88Aucun véritable élément de comparaison n’a été trouvé pour cet aménagement circulaire F114. Deux structures similaires, mais de taille très nettement inférieure, ont toutefois été mises au jour dans la fouille préventive de la place de Gaulle à Orléans. Pas plus qu’à Donnery, leur nature n’a pu être précisée (Joyeux et Guillemard 2012 : 352-358).

Fig. 35 - Plan et coupe de la fosse circulaire F114.

Fig. 35 - Plan et coupe de la fosse circulaire F114.

DAO : A. Prévot

Fig. 36 - Vues en plan et en coupe de la fosse F114 entaillant le mur Est de la galerie en sous-sol antérieure.

Fig. 36 - Vues en plan et en coupe de la fosse F114 entaillant le mur Est de la galerie en sous-sol antérieure.

Photographies : L. Fournier, Inrap

  • 12 Les témoignages iconographiques figurant des cuves de foulage (pour le raisin) montrent des constru (...)
  • 13 Marlière 2001 : 192. Les exemples identifiés de cuves en bois dans les établissements viticoles son (...)

89Cette construction, comme celle de la pièce B de l’EC7 à la période précédente (supra, Les constructions de l’aile nord), pourrait être identifiée comme le support d’une cuve de foulage du raisin12 ou d’une barrique de décantation ou de fermentation du vin13.

Transformation et extension (?) de l’aile sud

90La fosse F63, mise au jour au nord-ouest de l’EC6 (cf. Fig. 30 et 33). Elle est de plan grossièrement rectangulaire, son fond est plat et ses parois légèrement évasées (L : 4 m ; l : 2 m ; prof. conservée : 0,36 m). Elle a livré une abondante céramique (infra), quelques objets dont une clé en fer (infra).

91Plus à l’est, les terrassements du chantier de construction ont entraîné la destruction de la quasi-totalité des vestiges, à l’exception d’une cave, EC13 et de deux fossés F128 et F130 (cf. Fig. 33).

  • 14 Cette cave aurait donc subi un arasement proche de 0,70 m environ.

92La cave couvre une surface hors tout de 8,80 m², pour une surface utile de 7 m² (Fig. 37). Desservie au sud-ouest par un escalier (F76), elle est conservée sur une profondeur de 1,16 m14, et ses murs sont construits à l’aide de moellons calcaires, liés entre eux et assujettis aux parois du creusement par un mortier de couleur jaune. Des irrégularités dans les maçonneries des parties centrales des murs sud (M79), est (M80) et nord (M81) laissent penser à la présence de trois niches. Le sol a connu deux états d’utilisation successifs : le premier est constitué d’une couche de sable fin de couleur blanc-beige, rechargé à l’aide d’une couche de sable indurée de couleur grise.

Fig. 37 - Plan et coupes de la cave EC13 et de l'escalier F76.

Fig. 37 - Plan et coupes de la cave EC13 et de l'escalier F76.

DAO : A. Prévot, L. Fournier Inrap

93L’escalier F76 compte encore trois degrés conservés (Fig. 38). Il est long d’1,70 m et large de 0,80 m et ses marches sont taillées dans le substrat, constitué à cet endroit de marne et d’argile jaunes. Elles étaient sans doute recouvertes de bois. Les parements de la descente d’escalier (M99 et M100) sont réalisés à l’aide de blocs en calcaire liés au mortier jaune. Au niveau de la marche la plus basse, la liaison avec les murs est assurée par deux piédroits en briques reposant sur une assise de pierres, qui étaient destinés à supporter la voûte ou le linteau couvrant l’accès. Un négatif rectangulaire a été mis au jour contre l’arrêt du mur sud de l’escalier et accueillait probablement de ce côté une pièce de chambranle en bois de la porte (L : 0,25 m ; l : 0,18 m ; prof. conservée : 0,11 m).

Fig. 38 - À gauche, l'angle nord-est de la cave, avec, au pied du mur, en bas au centre, le négatif du chambranle de la porte (?) ; à droite, la descente d'escalier avec les trois marches conservées, avec, à droite, le parement du mur nord de la descente d’escalier et les vestiges du piédroit en briques.

Fig. 38 - À gauche, l'angle nord-est de la cave, avec, au pied du mur, en bas au centre, le négatif du chambranle de la porte (?) ; à droite, la descente d'escalier avec les trois marches conservées, avec, à droite, le parement du mur nord de la descente d’escalier et les vestiges du piédroit en briques.

Photographies : P. Guibert et S. Lécuyer, Inrap

94à l’est de cette cave, les seuls autres vestiges préservés sont deux segments de fossés, F128 et F130 longs de 6 m qui encadrent au nord et au sud le fossé F129 (cf. Fig. 33).

L’abandon définitif de l’établissement (Période 3.4)

95Selon les éléments de datation (infra), l’abandon de l’établissement intervient au cours iiie s., probablement dans le troisième quart de celui-ci. Dans l’aile sud, la désaffectation de la cave EC13 est précédée d’une destruction par le feu dont témoigne la présence sur le sol d’une couche de charbons de bois et les traces de rubéfaction relevées sur les murs et les marches de l’escalier (cf. Fig. 39). Dans le bâtiment EC6, le cellier EC14 est comblé, le démontage des murs du bâtiment pour la récupération de matériaux intervenant dans un second temps (cf. Fig. 35). Les fosses F63 et F114 sont également comblées ainsi que les deux fossés identifiés à l’est (F128 et F130). Il est difficile de préciser le sort des constructions de l’aile nord, les comblements des tranchées de récupération des murs ayant livré peu de céramique (une vingtaine de fragments), attribuable au Haut-Empire sans plus de précision.

96Trois ensembles ont été retenus pour présenter le faciès céramologique de la période 3 : la fosse F63, le cellier EC14 du bâtiment EC6, et la cave EC13.

Fig. 39 - Céramique commune mise au jour dans le comblement de la fosse F63.

Fig. 39 - Céramique commune mise au jour dans le comblement de la fosse F63.

Céramique à pâte brune du Val de Loire : 1 : amphores régionales de type Gauloise 4/5 ; 2 : une amphore à col en entonnoir à engobe rouge ; 3 : vase à panse bilobée à engobe rouge lustré/lissé ; céramique cuite en mode A : 4 : cruche à lèvre ronde ; 5 : cruche ou bouteille à goulot étroit ; 6 et 7 : grandes jattes à ouvertures à collerette.

Dessins et DAO : M.-P. Chambon, Inrap

La fosse F63

97Cette fosse, mise au jour dans la partie centrale de l’emprise, a livré 920 fragments de céramique.

98La céramique fine représente à peine 10 % du total de l’assemblage :

  • la sigillée est représentée par 65 fragments, soit les trois quarts de cette catégorie. Elle est issue des ateliers de Gaule centrale ; le répertoire comprend des coupes de type Lez. 44/45, Drag. 33, une coupe de type Curle 21 et quatre coupes à décor moulé de type Drag. 37 ;

  • on dénombre également des fragments d’au moins quatre gobelets en céramique “ fine engobée ” et/ou métallescente (Bet et Gras 1999, Brulet, Vilvorder et Delage 2010), dont un fragment d’un gobelet moulé (Lez. 38 ?), une partie inférieure de gobelet à décor de guillochis, un gobelet de type Lez. 306 et des tessons de panses de gobelet à décor d’écaille ;

  • le reste de la céramique fine (fine à engobe blanc, sigillée de Gaule du Sud, terra nigra) apparaît clairement en position résiduelle.

  • Les amphores importées ne représentent que 3 % du nombre de restes et sont majoritairement originaires de Narbonnaise. On dénombre également deux fragments d’amphores italiques en position résiduelle ainsi que :

    • des amphores régionales de type Gauloise 4/5 sans revêtement visible (Barthélemy-Sylvand, Chambon et Couvin 2005 : 170/171) (Fig. 39, n1) ;

    • une amphore à col en entonnoir à engobe rouge (Barthélémy-Sylvand, Chambon et Couvin 2005 : 174, Fig. 23) (Fig. 39, n2).

99Pour la céramique commune, on constate une nette diminution du nombre des vases à pâte brune du Val de Loire, dont une grande partie correspond à de grands contenants à anse (vases à provision).

100On note aussi la présence d’un vase à panse bilobée à engobe rouge lustré/lissé dont le profil diffère des modèles du Ier s. (Fig. 39, n3). Il pourrait s’agit d’un modèle tardif.

101Près de la moitié de cette céramique commune est constituée de céramique cuite en mode A, caractérisée en outre dans la plupart des cas par une pâte sableuse. Une part provient très certainement des ateliers locaux appartenant au groupe de production dit de la “ Forêt d’Orléans ” :

  • les vases à anse restent les plus nombreux avec des cruches dont certaines à lèvre ronde (Fig. 39, n4), des amphores régionales, mais aucun élément de bord ; on note quelques éléments d’interprétation délicate : fragments de vase à anse à pâte siliceuse et engobe blanc dont un goulot étroit (de cruche ou de bouteille ?) (Fig. 39, n5) et surtout deux anses longues et verticales rappellent celles des amphorettes en céramique fine et engobe blanc du ier s. (probablement en position résiduelle) ;

  • les jattes (tripodes ?) : plusieurs modèles de grandes jattes à ouvertures à collerette (Fig. 39, n6 et 7) correspondent à des modèles assez courants aux iie et iiie s. Elles sont caractérisées par une pâte fortement chargée en inclusions de quartz. Elles sont associées à des modèles moins bien connus, tels qu’une jatte hémisphérique à lèvre arrondie débordante qui semble avoir reçu un revêtement micacé (peu visible) ;

  • les mortiers : tous sont de forme classique à ouverture en collerette ;

  • quelques modèles de pots, peu nombreux, dont un sans col à lèvre ronde rappelant les modèles de tradition Besançon du ier s., mais appartenant ici à un tout autre groupe technique.

102La céramique cuite en mode B est, quantitativement, à peu près équivalente à celle à pâte claire. Le répertoire est tout à fait conforme à ce que l’on connaît pour la fin du iie et du iiie s. (Chambon et Simon 2014), avec de la vaisselle culinaire : au moins neuf pots parmi lesquels on retrouve les modèles à lèvre en forme de haricot proches de ceux produits à Chilleurs-aux-Bois au iiie s. (Chambon et Guillemard 2014), des jattes (tripodes ?) à ouverture rentrante, des plats à bord oblique de type patina) et des jattes à profil en S. Le service à boisson est représenté par plusieurs gobelets à col tronconique et des gobelets à panse carénée dont certains pourraient être résiduels. On note quelques décors à molette caractéristiques des productions des ateliers de la “ Forêt d’Orléans ” (Ferdière, Guillemard et Lanos 2012, Chambon et Guillemard 2014).

103On relève encore la présence de céramique non tournée sans élément de forme. Le groupe technique correspond bien à ce que l’on connaît dans le secteur pour ce type de produit (Chambon et Fourré 2015).

104Figure également dans le comblement de cette fosse une clé en fer (Fig. 40).

Fig. 40 - Clé en fer à manche massif percé d’un trou à son extrémité pour sa suspension. Le manche est nettement séparé de la tige, plus étroite, qui est prolongée par un panneton à dents, formant un angle droit (L : 165 mm ; l : 24,5 mm ; ép. : 13 mm).

Fig. 40 - Clé en fer à manche massif percé d’un trou à son extrémité pour sa suspension. Le manche est nettement séparé de la tige, plus étroite, qui est prolongée par un panneton à dents, formant un angle droit (L : 165 mm ; l : 24,5 mm ; ép. : 13 mm).

Photographie : M. Noël, Inrap

Le cellier EC14

105La céramique mise au jour dans le comblement du cellier du bâtiment EC6 est constituée de 256 tessons.

  • 15 Phase 7 : seconde moitié du iie s.-début du iiie s. ; phase 8 : deuxième et troisième quart du iiie (...)

106La céramique fine est représentée par deux éléments en sigillées de Gaule centrale (phase 7/815) et un fragment de terra nigra résiduel.  Le tesson de céramique à “ enduit rouge pompéien ” correspond à un couvercle à lèvre ourlée, forme classique qui sert à couvrir les plats patina.

107Les amphores importées sont illustrées par une anse d’amphore à huile de Bétique de type Dressel 20 et des fragments d’amphore(s) vinaire(s) de Narbonnaise.

108La céramique commune est majoritaire au sein de cet assemblage :

  • la céramique cuite en mode A est illustrée par des fragments de vases à anse en particulier un pichet ; comme dans l’assemblage (F63), on retrouve des fragments de panse à pâte claire engobés blanc dont le groupe de production reste inconnu ;

  • la céramique cuite en mode B est constituée de vaisselle culinaire avec des pots, une jatte à ouverture rentrante et rainure sous la lèvre. On note la présence, d’une grande jatte à très large collerette plate. Quelques fragments présentent des motifs réalisés à la molette, caractéristiques des productions de la “ Forêt d’Orléans ” au iiie s. ;

  • la céramique à pâte brune du Val de Loire est quantitativement la catégorie la moins représentée dans cet assemblage. Outre des fragments de vases à anse, dont des amphores, la seule forme identifiable est un couvercle à lèvre tombante.

La cave EC13

109La composition du mobilier en céramique découvert dans les différents comblements de la cave EC13 est proche de celui mis au jour dans la fosse F63 (supra).

110La céramique fine présente ainsi un faciès similaire avec de nombreux vases en sigillée de Gaule centrale dont le répertoire correspond aux productions des phases 7/8 (Bet et Delor 2000). Ces vases sont associés à plusieurs gobelets métallescents, en particulier un gobelet tulipiforme provenant peut-être de l’atelier de Jaulges-Villiers-Vineux (Séguier et Pilon 2011). La céramique dite à “ enduit rouge pompéien ” est représentée par un plat à bord oblique (patina) à pâte beige micacée.

111Les amphores importées sont plus nombreuses que dans le cellier EC14, dominées par les productions de Gaule du Sud et de Bétique.

112La céramique commune est de nouveau largement majoritaire et répartie de manière équivalente entre la céramique brune du Val de Loire, la céramique à pâte claire et celle à pâte sombre :

  • la céramique à pâte brune est représentée par de nombreux fragments, mais de rares éléments de formes ; ce groupe est dominé par les vases à anse dont une cruche à lèvre ronde et des fragments appartenant très certainement à de grands récipients de type amphore à engobe blanc ou rouge. On retrouve aussi des fragments à engobe rouge lustré qui peuvent se trouver en position résiduelle (supra) ;

  • la céramique cuite en mode A est représentée par de nombreux vases à anse dont plusieurs cruches. Les productions de la “ Forêt d’Orléans ” sont ici clairement identifiables, avec en particulier plusieurs fragments de jarres à petites anses latérales horizontales, forme emblématique de cette production (Ferdière, Guillemard et Lanos 2012). Plusieurs mortiers à collerette ont été répertoriés. On signalera enfin un fond de gobelet balustre à revêtement micacé connu à Bourges au iiie s. (Chambon 2007).

  • les céramiques cuites en mode B sont également nettement plus nombreuses qu’au ier s., avec des effectifs équivalents à ceux des productions à pâte claire ; la vaisselle culinaire est illustrée par des pots, parmi lesquels figurent une petit pot ovoïde (Fig. 41, n1) et des modèles à lèvre en haricot proches de ceux produits par l’atelier de Chilleurs-aux-Bois (Fig. 41, nos 2 à 4) (Chambon et Guillemard 2014), un plat ou une assiette (Fig. 41, n5), des jattes à ouverture rentrante (Fig. 41, n6), une jatte à très large collerette plate issue du comblement de EC14, des plats à bord oblique, de type patina, et des jattes à profil en S (Fig. 41, nos 7 à 9). Le service à boisson est représenté par plusieurs gobelets à col tronconique (Fig. 41, nos 10 et 11) ou à panse carénée qui peuvent être en partie en position résiduelle. Quelques vases décorés à la molette sont caractéristiques des productions de la “ Forêt d’Orléans ” (Ferdière, Guillemard et Lanos 2012) et l’on peut également signaler la présence d’un pot à épaulement en céramique non tournée, spécifique de ce secteur géographique au iiie s.

Fig. 41 - Céramique découverte dans le comblement de la cave F74.

Fig. 41 - Céramique découverte dans le comblement de la cave F74.

1 : céramique cuite en mode B : 1 : petit pot ovoïde ; 2 à 4 : pots à lèvre en haricot ; 5 : plat ou assiette ; 6 : jattes à ouverture rentrante ; 7 à 9 : jattes à profil en S ; 10 et 11 : gobelets à col tronconique.

Dessins et DAO : M.-P. Chambon

113La céramique sigillée qui appartient aux phases 7/8 des ateliers de Gaule centrale et la céramique fine engobée et/ou métallescente permettent de dater le comblement de ces trois ensembles entre la seconde moitié du iie et les trois premiers quarts du iiie s. Cette datation est confirmée par celle proposée pour les vases en céramique commune – productions à pâte brune du Val de Loire ou du groupe dit de “ la Forêt d’Orléans ” – et les céramiques non tournées. Le comblement des tranchées de récupération de matériaux pratiquées dans les maçonneries de la période 3 n’ayant pas livré de mobilier archéologique permettant d’avancer une datation pour leur réalisation.

Synthèse

114Trois périodes d’occupations du site peuvent être distinguées (Fig. 42).

Fig. 42 - Plans des trois périodes d’occupation gallo-romaines identifiées sur le site.

Fig. 42 - Plans des trois périodes d’occupation gallo-romaines identifiées sur le site.

DAO : L. Fournier, Inrap

Période 1

  • 16 Cette pente ouest-est est de l’ordre de 5 % sur l’ensemble de la surface de la parcelle concernée p (...)

115Le fossé F113 est le seul vestige clairement attribuable aux premiers temps d’existence de l’établissement (période 1). Creusé au sommet d’une pente douce, orientée vers la vallée du Cens16, ce fossé marque la limite orientale d’un enclos trapézoïdal identifiable sur des clichés verticaux de l’IGN et de Google Earth (infra).

Période 2

  • 17 Essentiellement découvertes à la surface du merlon de terre constitué à l’issue des travaux de terr (...)

116Au ier s., tirant parti de cet aménagement préexistant, des constructions sont installées aux extrémités nord et sud du fossé et reliées par une galerie en sous-sol longue de 80 m et par un long mur à l’est, mur bahut ou peut-être de stylobate (M112/118). Celui-ci recevrait les colonnes ou poteaux d’un portique doublant à l’est la partie de la construction élevée sur la galerie en sous-sol (EC12). Une centaine de tesselles de mosaïque, de couleur noire et blanche17, des fragments d’enduits peints et de plaques en calcaire (Fig. 43) découverts aux abords de celle-ci feraient partie du décor de cette partie aérienne. Une construction de plan carré est accolée à la partie centrale du mur ouest de la galerie souterraine. Son mur sud est soutenu par des contreforts qui permettent d’envisager un bâtiment d’une certaine hauteur, peut-être une tour-porche (EC5).

Fig. 43 - Fragments de plaque de calcaire dont la face soigneusement égalisée.

Fig. 43 - Fragments de plaque de calcaire dont la face soigneusement égalisée.

Photographie : M. Noël, Inrap

117L’ensemble EC12 reprend probablement la fonction de drainage des eaux de ruissellement assignée au fossé sur lequel il s’installe, permettant ainsi de stabiliser les terrains en surplomb et limitant l’érosion des sols situés dans la pente, autorisant peut-être l’aménagement de jardins en terrasses. Il est donc vraisemblable que nous soyons en présence d’une construction assurant les fonctions de vide sanitaire – éventuellement utilisable pour le stockage – sur lequel est élevé un portique communiquant de plain-pied avec l’EC5 et ouvrant sur une cour ou des jardins étagés, aménagés dans la pente, dominant la vallée du Cens.

118Au nord de la galerie souterraine, le bâtiment UC7 est divisé en 4 pièces. Dans la pièce B, un vaste creusement occupe l’essentiel de la surface et est interprété comme une fosse de récupération du parement d’un puits ou d’une cuve (infra). Les exemples de puits installés au sein d’une pièce sont peu nombreux ; on peut citer l’exemple de Juvigny “ les Monteux ” (Marne) qui présente deux puits creusés dans la partie résidentielle de la villa, dont la construction semble intervenir tardivement (iiie s.), dans une partie de la construction profondément remaniée (Achard-Corrompt, Ahü-Delor et Wiethold 2016 : § 97 et Fig. 19 et 26). Un autre exemple est connu avec une cuve découverte dans le fond d’une cave antique du site de Val-de-Reuil “ la Cerisaie ” (Haute-Normandie) (Adrian et al. 2014 : § 23 et Fig. 21 à 25).

119Ces deux pièces sont séparées d’une autre construction (EC3) par un couloir, ou escalier. Cet aménagement présente un plan rectangulaire et est délimité par un soubassement fondé peu profondément avec, au centre, quatre plots maçonnés.

120Au sud, les investigations ont été trop limitées pour assurer l’identification des constructions. Tout au plus peut-on constater la présence d’un édifice partiellement excavé (EC9), situé au contact du mur de fermeture sud de la galerie en sous-sol. À l’est, une petite fosse quadrangulaire, F87, est identifiable comme un possible cellier, donc destiné à la conservation des denrées.

Période 3

121L’ensemble est profondément restructuré à la fin du ier et au cours du iie s. (Fig. 44). La partie aérienne de la galerie est démontée et les parements des murs de sa partie en sous-sol font l’objet de récupérations importantes. Ce volume est ensuite comblé, au moins partiellement. En effet, les différences observées dans son comblement permettent d’envisager un processus réalisé en différentes étapes, en particulier au nord où il pourrait survenir plus tardivement.

Fig. 44 -Plan des états successifs de construction de la période 3.

Fig. 44 -Plan des états successifs de construction de la période 3.

DAO : L. Fournier, Inrap

122À l’issue de cette phase de restructuration, seul le mur ouest de la galerie semble conservé, reconstruit, de façon parfois sommaire, sur une partie de son tracé (période 3.1, Fig. 44, no 1). Il est utilisé comme mur de terrasse, et son élévation est probablement moindre que dans son état initial. Cette phase de démolition semble également affecter le pavillon-proche central qui est arasé jusqu’à ses fondations. Le devenir des constructions situées aux extrémités nord et sud de la galerie est plus incertain : il est possible qu’elles aient subsisté quelque temps à l’abandon de celle-ci.

123Une nouvelle campagne de construction intervient alors, se poursuivant sans doute jusqu’au début du iiis. (période 3.2, Fig. 44, n2). C’est probablement en vue de ces travaux que sont menées les principales campagnes de récupération de matériaux constatées sur les murs de l’état précédent. Un premier bâtiment est élevé au nord, reprenant pour parties des maçonneries des constructions de la période 2, puis une nouvelle façade est mise en place dont la symétrie est assurée par l’édification de deux petits pavillons élevés aux extrémités du mur M118/112 conservé de l’état précédent (période 3.3, Fig. 44, no 3). Une construction circulaire est installée dans la partie centrale et une cave est creusée dans la pente au sud-est. Progressivement, l’aile sud s’étend désormais vers l’est jusqu’à mi-pente.

124L’abandon de ce nouvel ensemble interviendrait dans la première moitié du iiie s., et de nouvelles phases de récupération des maçonneries sont dès lors les seuls témoignages d’une fréquentation du site.

Les apports des vues aériennes

125Faute d’observations complètes en fouille, la confrontation des données recueillies au cours de cette rapide intervention archéologique et des vues aériennes disponibles permet de compléter nos informations concernant cet ensemble.

  • 18 Image © Google Earth 2010 et cliché vertical de l’IGN. Cette dernière photographie a été réalisée a (...)

126Ces documents photographiques permettent en effet d’identifier, dans la partie centrale de l’emprise du projet de construction, ce qui semble être la suite de l’enclos fossoyé de la période 1 et, à l’ouest de la galerie souterraine, d’autres bâtiments situés au-delà de l’emprise de fouille18 (Fig. 45).

Fig. 45 - Plan des vestiges gallo-romains de la fouille de 2017, de la fouille réalisée en 1978 par Jean-François Baratin aux abords de l'église et des restitutions réalisées à l’aide des photographies aériennes du secteur.

Fig. 45 - Plan des vestiges gallo-romains de la fouille de 2017, de la fouille réalisée en 1978 par Jean-François Baratin aux abords de l'église et des restitutions réalisées à l’aide des photographies aériennes du secteur.

DAO : L. Fournier

127On observe ainsi que le très vaste fossé de la période 1 constitue le segment ouest d’un enclos se développant vers l’est dans la pente douce. De plan apparemment trapézoïdal, il est long d’une centaine de mètres et large d’une cinquantaine et les fossés des trois côtés situés dans la pente semblent d’une taille très inférieure au quatrième creusement localisé à l’ouest et dans lequel se situerait l’accès. Les sondages trop limités réalisés sur le tracé de ce dernier linéament ne permettent pas d’être affirmatif.

128Par ailleurs, des constructions s’inscrivent dans le prolongement des bâtiments élevés au niveau des ailes. Elles sont pour partie adossées à deux grands murs qui encadrent, au nord et au sud, une aire apparemment vide :

  • au nord, dans le prolongement de l’EC7 (période 2), on peut identifier un bâtiment de plan rectangulaire ; le corps de bâti principal est divisé en quatre pièces et précédé en façade par trois petites pièces ou peut-être deux pièces encadrant un porche couvert. On peut reconnaître dans ce plan celui d’une grange dont la salle principale est divisée en plusieurs espaces (Gaston 2008 ; Ferdière, Gandini et Nouvel 2017) ;

  • cette construction semble recoupée au nord par un long mur qui s’inscrit dans le prolongement du mur sud de l’EC11 ; d’autres contreforts externes, identiques à ceux reconnus dans la partie fouillée, ne sont pas discernables sur les différentes vues aériennes ;

  • au sud, une petite construction, peut-être de plan rectangulaire, est visible, installée dans l’angle sud-ouest du bâtiment précédent ; son mur sud semble se prolonger vers l’est ;

  • le massif de construction M68, qui fait partie du premier état de l’établissement (période 2), est installé à l’extrémité orientale d’un mur également visible sur l’une des vues aériennes.

129La construction de l’aile sud est de plan rectangulaire et compte trois pièces : une longue pièce rectangulaire le long du mur de clôture et deux autres pièces en façade, la plus étroite, à l’est, pouvant être identifiée comme une cage d’escalier.

130La galerie souterraine est donc élevée à la rupture de pente entre deux aires, l’une à l’ouest au sommet de la pente, l’autre à l’est installée sur le versant de la vallée du Cens. Cette deuxième aire pourrait s’étendre, sur une distance de 300 m environ, jusqu’aux constructions identifiées par Jean-François Baratin en 1978.

Conclusion

131Le plan trapézoïdal de l’enclos fossoyé de la période 1 est relativement courant dans les fermes de la fin de l’Indépendance au point d’apparaître comme “ un plan type ” (Guillier, Brodeur et Coffineau 2009 : 130-132 et Fig. 10). Chez les Carnutes, des enclos trapézoïdaux sont par exemple reconnus dans les établissements de “ l’Herbaudière ” à Meung-sur-Loire (Mercey 2011) d’Attray “ le Cul d’Anon " (Fournier et al. 2021), de “ Manchecourt “ la Grange des Musereaux ” (AERBA 201719) ou d’Outarville “ le Trou de la Rotonde ” (AERBA 201720) tous les quatre situés dans le département du Loiret21.

  • 22 Ces grandes galeries souterraines, généralement disposées en pi, servaient à “ régulariser […] le s (...)

132Les longues galeries du type de celle mise ici en évidence, comprenant éventuellement une partie souterraine, sont généralement intégrées dans des constructions de plus grande ampleur – portique en pi, ou péristyle – et sont présentes dans trois types de contexte : les fora22, les sanctuaires et les habitations privées, domus ou villa (Will 1958 : 494).

133Si le contexte de découverte de la grande galerie de Donnery permet évidemment d’écarter l’hypothèse du forum, les deux autres doivent être confrontées.

134Dans les sanctuaires, ces longues galeries ouvertes avec une colonnade apparaissent comme un élément architectural relativement commun qui accompagne la monumentalisation de l’espace sacré. Ainsi, la construction de grandes galeries succédant à de vastes fossés d’enclos est reconnue dans les sanctuaires de Ribemont-sur-Ancre (Somme) (Cadoux 1982 : 145 ; Brunaux et al.1999 et 2003) et de Corent (Puy-de-Dôme) (Poux et Demierre 2015) (Fig. 46).

Fig. 46 - Exemples des longues galeries installées sur des fossés d’enclos antérieurs dans des sanctuaires gallo-romains : 1 - Ribemont-sur-Ancre (Somme) (d’après Brunaux et al. 2003) ; 2 - Corent (Puy-de-Dôme) (d’après Corent… 2012).

Fig. 46 - Exemples des longues galeries installées sur des fossés d’enclos antérieurs dans des sanctuaires gallo-romains : 1 - Ribemont-sur-Ancre (Somme) (d’après Brunaux et al. 2003) ; 2 - Corent (Puy-de-Dôme) (d’après Corent… 2012).

DAO : L. Fournier, Inrap

  • 23 À Montbouy, comme à Triguères, l’espace circonscrit par le péristyle est divisé en deux par une all (...)

135Dans ce cas, le modèle le plus simple est la galerie en sous-sol indépendante du péribole. Installée en face du temple, elle fait office de façade d’entrée monumentale de l’aire cultuelle dépourvue de péribole (Fauduet 1993 (rééd. 2010) : 77-78). Il en est ainsi pour le portique d’Alésia (Côte-d’Or), construit entre la voie et les thermes, en contrebas du temple octogonal auquel il sert de façade monumentale (Cazanove et al. 2012 : 102) (Fig. 47, n3). Des sanctuaires carnutes présentent des portiques en pierre encadrant l’espace cultuel, tel le péristyle du sanctuaire de Saint-Martin-en-Val à Chartres (300 × 200 m ; largeur des portiques périphériques est de 10 m) (Fig. 47, n1). Chez les Sénons, on peut mentionner les galeries de circulation périphériques des sanctuaires de Sceaux-du-Gâtinais (98 × 75 m avec une largeur de 8,45 m) (Fig. 47, n2), de Montbouy (71 × 61 m, avec une largeur de 4,40 m) (Bellet 1999) (Fig. 48, n1) ou du sanctuaire de Triguères (Boutet de Monvel 1863)23 (Fig. 48, n2). Chez les Bituriges, dans le second grand état de construction du sanctuaire de Drevant (Cher), un péristyle (83,50 m × 82 m avec une largeur de 3 m) encadre un espace de plan carré au sein duquel prend place le temple (Méténier 2011) (Fig. 48, n3). Le portique de l’aire cultuelle d’Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) est plus modeste, de plan légèrement trapézoïdal, séparant “ deux aires sacrées rectangulaires jumelées ” (L : 11,50 m ; l : 2,36 m ; surf. couverte : 26,90 m²) (Picard 1970 : 627, 629 ; Allain 1975 : Fig. 1, Dumasy 1985, 1999 : 87 et Fig. 23).

Fig. 47 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires gallo-romains du centre de la France. Légende : 1 - Chartres “ Saint-Martin-en-Val ” (Eure-et-Loir) (d’après Service archéologique de la ville de Chartres) ; 2 - Sceaux-du-Gâtinais “ le Préau ” (Loiret) (d’après Vilpoux 1999) ; 3 - Alise-Sainte-Reine “ la Croix Saint-Charles ” (Côte-d’Or) ” (d’après Cazanove 2012).

Fig. 47 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires gallo-romains du centre de la France. Légende : 1 - Chartres “ Saint-Martin-en-Val ” (Eure-et-Loir) (d’après Service archéologique de la ville de Chartres) ; 2 - Sceaux-du-Gâtinais “ le Préau ” (Loiret) (d’après Vilpoux 1999) ; 3 - Alise-Sainte-Reine “ la Croix Saint-Charles ” (Côte-d’Or) ” (d’après Cazanove 2012).

DAO : L. Fournier

Fig. 48 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires du centre de la France. 4 - Sanctuaire de Montbouy (Loiret) (d’après Dupuis 1851 in Dumasy 1974) ; 5 - Triguères “ le Moulin du Chemin ” (Loiret) (d’après Dupuis 1858 in Dumasy 1974) ; 6 - Sanctuaire de Drevant (Cher) (d’après Méténier 2011).

Fig. 48 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires du centre de la France. 4 - Sanctuaire de Montbouy (Loiret) (d’après Dupuis 1851 in Dumasy 1974) ; 5 - Triguères “ le Moulin du Chemin ” (Loiret) (d’après Dupuis 1858 in Dumasy 1974) ; 6 - Sanctuaire de Drevant (Cher) (d’après Méténier 2011).

DAO : L. Fournier

136Dans les villae de rang élevé (grandes et très grandes), les exemples de longues galeries sont également nombreux. Réservées à la partie résidentielle, elles font généralement partie de péristyles ou de portiques en pi, fermés sur le quatrième côté par un mur simple, coupés par un porche permettant le passage d’une aire à l’autre. Ces galeries délimitent une cour intérieure, entourée des bâtiments de la pars urbana. À titre d’exemple, on peut citer la villa d’Estouy “ les Cinquantes ” (AERBA 201724) ou celle de Morville-en-Beauce “ les Terres Noires ” (AERBA 201725) qui toutes deux succèdent à des établissements laténiens sans doute de caractère “ aristocratique ” dans le cas d’Estouy où l’établissement gallo-romain s’installe au sein d’une aire ceinturée par deux enclos emboîtés de plan trapézoïdal. De nombreux autres exemples de ces galeries sont proposés dans l’article sur les villae à pavillons multiples alignés (Ferdière et al. 2010).

  • 26 Il faut également constater que notre connaissance de ces grands établissements agricoles est pour (...)

137Les établissements dotés de galeries en sous-sol sont plus rares sans toutefois être exceptionnels (infra) (Henrard, van der Sloot et Léotard 2008 : 171)26. Dans le cas de Donnery, cette construction a suscité de nombreuses interrogations et permis d’évoquer un cryptoportique. En effet, ce terme semble pouvoir être appliqué “ à toute galerie de circulation enterrée quels que soient son contexte et sa fonction ” (Allag 1985). Dans les villae, le cryptoportique se présente comme une longue galerie voûtée ; quand la construction comporte plusieurs niveaux de terrasse, il est généralement adossé à la pente. Il peut être presque complètement fermé ou éclairé par des soupiraux ou des fenêtres ouverts dans sa façade libre.

138Robert Étienne (1972 : 62‑63) a résumé les différentes fonctions assignées à ces galeries souterraines. En premier lieu, les tenants d’une vision utilitariste ne voyaient dans les cryptoportiques rien d’autre que des horrea, de grands entrepôts publics destinés notamment aux denrées alimentaires, à l’exemple de Narbonne où des galeries souterraines comportent de multiples divisions (Will 1960 ; Solier 1973). Pour d’autres auteurs, ces constructions ne seraient que des passage(s) couvert(s), décorés, desservant plusieurs bâtiments. Ces interprétations correspondent ainsi à des visions différentes de ce type de vestige, la première insistant sur leur composante souterraine, la seconde sur leur composante aérienne, le portique. Pour les partisans de la seconde interprétation, la partie enterrée ne se voit attribuer qu’un “ rôle accessoire […] de support et aménagement des terrasses ” (Will 1973 : 325-326 ; Martin 1973 : 429).

139À l’issue du colloque de Rome en 1972 sur ce type d’édifice, une définition consensuelle sera proposée par Roland Martin : “ le cryptoportique est une galerie à simple ou double nef, fermée, éclairée par des fenêtres ou des soupiraux, construite artificiellement, souterraine ou non ” (Martin 1973 : 427).

  • 27 …, etsi non hypodromus, saltim crytoporticus… = “ à défaut de “ promenade couverte ”, “ galerie fer (...)

140Les exemples de cryptoportiques dans des résidences privées – villa, domus ou palais – présentés lors de ce colloque sont exclusivement méditerranéens. Longtemps le seul exemple dans les Gaules et les Germanies a été la description donnée par Sidoine Apollinaire du cryptoportique de sa résidence d’Avitacus-Aydat (Epist., II, 2, 10-1127 ; Will 1973 : 325), mais des découvertes récentes peuvent cependant être mentionnées à l’exemple de la partie semi-excavée de la galerie ouest du premier état de construction de la villa de Liéhon (long. de la partie excavée : 22,50 m) (Lafitte et al. 2005 : 64) (Fig. 49). Celle-ci fait partie du système de clôture de la partie résidentielle et rejoint un portique d’entrée. Un autre exemple privé a été récemment mis au jour dans une domus de Reims (Cavé 2017 : 118-121 ; 126-128).

Fig. 49 - Plan général de la villa de Liéhon “ Larry ”.

Fig. 49 - Plan général de la villa de Liéhon “ Larry ”.

DAO : L. Fournier, d’après Lafitte 2015

  • 28 Cette configuration n’est pas sans rappeler celle que nous proposons pour l’établissement de Donner (...)

141Ailleurs, les fouilles ont révélé l’existence de galeries en sous-sol ou de cryptoportiques en Suisse (galerie de façade semi-enterrée de Meikrich (canton de Berne) (Suter 2004 ; Vibert-Guigue 2011 : 339), cryptoportique de la villa de Buchs (canton de Zurich) (Horisberger 2004) ou de celle de Worb (canton de Berne), dont le portique de façade, installé sur une galerie souterraine, surplombe une terrasse d’une dizaine de mètres de large à laquelle on accède par un escalier (Rampstein 1998 : 10, Abb.2)28, en Allemagne, le cryptoportique de la villa villa de Hüffelsheimer (Bad Kreuznach) (Rupprecht 1980 ; 1986) ou celui de la villa “ Otrang ” à Fliessem (Rhénanie-Palatinat) (Smith 1997 : 197), en Belgique on peut signaler celui de la villa de Liège (Henrard, van Der Sloot et Léotard 2008) (Fig. 50).

Fig. 50 - Exemples de “ cryptoportiques ” de grandes villae de Germanie Supérieure (Suisse et Allemagne).

Fig. 50 - Exemples de “ cryptoportiques ” de grandes villae de Germanie Supérieure (Suisse et Allemagne).

DAO : L. Fournier

  • 29 La commune de Donnery est effectivement un ancien terroir viticole dont la toponymie, rue des Vigne (...)

142Dans le cas de Donnery, ce long couloir en sous-sol n’a sans doute pas pour fonction d’assurer la communication entre les deux ailes de bâtiment situées à ses extrémités (absence de décor, obscurité relative, peu de témoignages de circulation à la surface du sol et incertitudes pesant sur l’existence d’un autre escalier dans la partie nord de la galerie). Dès lors, si les rôles de support pour l’aménagement d’une terrasse, et peut-être de drainage sont effectivement probables, la fonction de cette grande galerie en sous-sol sert sans doute d’entrepôt ou peut-être de chaix29.

143En dépit de la faible étendue de la fouille et d’un état de conservation médiocre des vestiges, un certain nombre d’éléments plaident en faveur d’une interprétation de l’ensemble mis au jour à Donnery comme une partie d’une grande villa succédant, au tournant de l’ère, à un premier établissement de statut supérieur :

  • L’éloignement d’un grand axe de circulation. Le site se trouve à égale distance – environ 3 km – des voies Orléans-Sens au nord et Orléans-Auxerre au sud (cf. Fig. 2) ;

  • La galerie en sous-sol qui, à l’heure actuelle, ne semble pas trouver de correspondance dans les sanctuaires ;

  • Outre la galerie en sous-sol qui a pu être éventuellement utilisée comme entrepôt dans le premier temps d’existence du site, nombre des bâtiments mis au jour semblent dévolus au stockage de denrées agricoles :

    • le bâtiment EC3 (période 2), qui fait partie des constructions de l’aile nord, est une construction dont la configuration conduit à l’identifier comme un grenier appartenant au type 3 “ à piliers internes ” récemment défini par Alain Ferdière. Ces piliers internes “ … souvent puissants et en nombre, apparaissent avoir soutenu un plancher surélevé pour la conservation du grain en atmosphère aérée ” (Ferdière 2015 : 20). Dans les établissements romains, les constructions à deux plots centraux, supportant le plancher d’un étage, sont relativement courantes (Couvin 2013 ; Guiot 2013 ; AERBA 201730). Les exemples à quatre plots sont notamment connus – grâce à des photographies aériennes – dans la partie agricole de quelques grandes villae bituriges (l’établissement de Quincy “ Launay ” (Holmgren 2013 : 127, PL-67), la villa de Corquoy “ les Varennes ” (Gandini 2008 : ann. XI, 256-257), la villa de Giroux “ Pontbordat ” (Holmgren 1979 : 53 ; Gandini 2008 : 430-431), la villa de Levet “ le Champ des Pois ” (Holmgren 2013 : 16, PL5 bât. NO 6) ou, chez les Carnutes, la construction à quatre plots de la villa de Cravant “ le Nouan ” Loir-et-Cher (Delétang 1982 : 92, Fig. 4c ; Ferdière 1988, I : 176) (Fig. 51) ou celle de la grande villa des “ Grands Réages ” à Bazoches-en-Dunois (AERBA 201731) ;

      • 32 Les dimensions réelles de ce bâtiment sont inconnues mais le recalage des vues aériennes permet d’e (...)

      par ailleurs, l’EC11 construit à la période 3 évoque par ses dimensions32 et son mode de construction, les greniers de type 2, bâtiments maçonnés assez vastes de plan rectangulaire “ dont au moins les murs gouttereaux sont munis de contreforts, parfois aussi les murs pignons ” (Ferdière 2015 : 12 et Fig. 8). Aux nombreux exemples de ce type de constructions recensés par Alain Ferdière (2015, § 22 à 26 et Fig. 8), on peut ajouter deux exemplaires récemment mis au jour. Le premier, découvert à Poupry sur le site de “ la Fromagerie/les Hernies ”, est identifié comme une “ grange à contreforts ”. De plan rectangulaire (17 × 10 m), elle présente des contreforts sur les pignons et les gouttereaux (Sarreste 2016 : 77). Le deuxième exemplaire, sans doute plus proche de celui de Donnery, est une construction de plan rectangulaire de grande taille (27 × 12 m) installée dans la partie nord-ouest du secteur résidentiel de la villa d’Ussol à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) (Mellinand et Sagetat-Basseuil 2019). Ce bâtiment présente des contreforts régulièrement espacés le long de ses murs gouttereaux. La taille du bâtiment de Donnery, qui semble se prolonger vers l’ouest sur une vingtaine de mètres au-delà de l’emprise de fouille, évoque également les deux grands greniers (bâtiments P’ et Y) identifiés sur le site de Seclin “ les Hauts des Clauwiers ” (Nord) (Révillion, Bouche et Wozny 1994 : 122 et Fig. 9) (Fig. 52) ;

    • la présence d’une grange identifiable sur les photographies verticales, type de construction qui ne semble pas présent dans les sanctuaires (cf. Fig. 47) ;

    • Pour la période 3, le cellier découvert dans le bâtiment d’angle sud (EC6) et la cave à l’est (EC14).

    • 33 En pierre dans le premier cas, en bois dans le second.

    Deux autres vestiges d’ interprétation plus délicate, les fosses F147 (période 2) (cf. Fig. 19) et F114 (période 3) (cf. Fig. 33) pourraient également étayer cette identification en signalant l’existence de cuves33 (peut-être en lien avec une activité viticole ?).

Fig. 51 - Exemples de constructions (possibles greniers) à quatre piliers internes des grandes villae dans les départements du Cher et du Loir et Cher).

Fig. 51 - Exemples de constructions (possibles greniers) à quatre piliers internes des grandes villae dans les départements du Cher et du Loir et Cher).

DAO : L. Fournier, Inrap

Fig. 52 - Exemples de constructions (possibles greniers) à contreforts. Légende : en haut : Bâtiment à contreforts de Donnery EC11 ; 1 - grange à contreforts de Poupry “ la Fromagerie/les Hernies ” (d’après Sarreste 2016) ; 2 - grenier à contreforts de la villa de Saint-Rémy-de-Provence “ Ussol ” (Bouches-du-Rhône) (d'après Mellinand et Sagetat-Basseuil 2019, Fig. 2) ; 3 et 4 - bâtiments P' et Q de Seclin “ les Hauts des Clauwiers ” (d’après Ferdière et al. 2019, Fig. 5.6).

Fig. 52 - Exemples de constructions (possibles greniers) à contreforts. Légende : en haut : Bâtiment à contreforts de Donnery EC11 ; 1 - grange à contreforts de Poupry “ la Fromagerie/les Hernies ” (d’après Sarreste 2016) ; 2 - grenier à contreforts de la villa de Saint-Rémy-de-Provence “ Ussol ” (Bouches-du-Rhône) (d'après Mellinand et Sagetat-Basseuil 2019, Fig. 2) ; 3 et 4 - bâtiments P' et Q de Seclin “ les Hauts des Clauwiers ” (d’après Ferdière et al. 2019, Fig. 5.6).

144Le plan de l’ensemble gallo-romain de Donnery dans son état de construction le plus ancien (période 2) évoque par sa forme et ses dimensions celui de Saint-Georges-du-Bois “ la Sicardière ” (Maine-et-Loire) (Fig. 53). Initialement interprété par le fouilleur comme un sanctuaire (Pétorin 2020), il semble désormais assuré que cet ensemble puisse être identifié comme une villa (Maligorne 2006 : 85-86).

  • 34 On peut citer entre autres exemples Marigny-les-Usages (Fournier et al. 2013), Boigny-sur-Bionne (é (...)

145Enfin, nombre de bourgs se développent à l’emplacement – ou à proximité immédiate – de villae gallo-romaines dont le site est continument occupé depuis le haut Moyen Âge (Guicheteau et al. 2019)34.

Fig. 53 - Plan de la villa de Saint-Georges-du-Bois “ la Sicardière ” (d’après Pétorin 2020).

Fig. 53 - Plan de la villa de Saint-Georges-du-Bois “ la Sicardière ” (d’après Pétorin 2020).

146Au terme de cette présentation des résultats de la fouille de Donnery “ le Murger ”, seule l’hypothèse d’une grande villa dont la partie résidentielle s’étendrait jusque sous le bourg actuel semble donc recevable. La réalisation d’une prospection géophysique dans les terrains environnants libres de constructions permettrait peut-être d’apporter de nouveaux éléments pour assurer cette identification.

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Annexe

AFAN : Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales

Bull. Mon. : Bulletin Monumental

BGHAB : Bulletin du Groupe d’Histoire et d’Archéologie de Buzançais

CAHB : Cahiers d’Archéologie et d’Histoire du Berry

CIF : Centre-Île-de-France

DFS : Document Final de Synthèse

FERACF : Fédération pour l’édition de la Revue Archéologique du Centre de la France

GEN : Grand Est

INHA : Institut National d’Histoire de l’Art

Inrap : Institut national des recherches en archéologie préventive

RFS : Rapport Final de Synthèse

RCRF : Rei cretariae romanae fautorum

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Notes

1 Monsieur Héau a participé à la fouille réalisée en  1978 par J.-F. Baratin, et est venu nous épauler durant quelques jours.

2 Des fragments de céramiques gallo-romaines y ont été découverts en position résiduelle dans le comblement de vestiges postérieurs.

3 La rapidité de l’intervention et le nombre limité des sondages entrepris n’a pas permis de vérifier l’extension de ce radier à l’est et à l’ouest.

4 Cet escalier n’a pas été entièrement dégagé lors de l’intervention. L’extrémité sud des marches était visible dans la paroi nord de la tranchée de récupération du mur de fermeture sud de la galerie (M103) (largeur de l’escalier : 1,50 m ; largeur des marches : 30 cm ; giron :16 à 22 cm). Les éléments recueillis lors des sondages réalisés dans la partie nord de la galerie ne permettent pas d’envisager la présence d’un second escalier faisant pendant à celui-ci.

5 Absence de chaînage d’angle et peut-être mauvaise estimation des contraintes liées à l’effet de pente pesant sur la partie amont de l’édifice.

6 On peut effectivement envisager la constitution d’un talus interne lors du creusement du fossé F113 qui aurait été par la suite aplani en vue de la constitution de terrasses de part et d’autre de la galerie.

7 Ce qui explique la préservation du mur de fermeture méridional de la galerie excavée.

8 Probablement celle ayant affecté la superstructure de la galerie.

9 Soit 6,20 m de large pour la pièce E, 6,50 m pour la pièce F, 8,20 m pour la pièce G et seulement 3,75 m pour la pièce H située à l’extrémité orientale du bâtiment.

10 Récupéré au moyen de la tranchée F47.

11 Permettant d’assurer que la construction de ce cellier est prévue dès l’origine. La profondeur de la tranchée de fondation du mur sud diminue sensiblement une fois franchi l’angle formé par le mur est du cellier et le mur sud du bâtiment.

12 Les témoignages iconographiques figurant des cuves de foulage (pour le raisin) montrent des constructions de plan rectangulaire (Dardenay 2014).

13 Marlière 2001 : 192. Les exemples identifiés de cuves en bois dans les établissements viticoles sont rares et apparaissent en relation avec des pressoirs (Hervé-Monteil et al. 2011 : 187 et Fig.117).

14 Cette cave aurait donc subi un arasement proche de 0,70 m environ.

15 Phase 7 : seconde moitié du iie s.-début du iiie s. ; phase 8 : deuxième et troisième quart du iiie s. (Bet, Fenet et Montineri 1989 : 38).

16 Cette pente ouest-est est de l’ordre de 5 % sur l’ensemble de la surface de la parcelle concernée par le projet d’aménagement.

17 Essentiellement découvertes à la surface du merlon de terre constitué à l’issue des travaux de terrassement du chantier de construction qui a motivé l’intervention.

18 Image © Google Earth 2010 et cliché vertical de l’IGN. Cette dernière photographie a été réalisée avant la création de la rue du Parc et la construction des habitations à l’est de cette nouvelle voie de circulation

https://remonterletemps.ign.fr/telecharger?x=2.098083&y=47.911458&z=14&layer=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&demat=DEMAT.PVA$GEOPORTAIL:DEMAT;PHOTOS&missionId=missions.4966652

19 Devilliers, Besse et Tardif 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=4519201

20 Devilliers 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=4524001

21 Dans deux derniers cas, des villae de grande taille succèdent aux établissements laténiens.

22 Ces grandes galeries souterraines, généralement disposées en pi, servaient à “ régulariser […] le sol des portiques encadrant la place et permettaient d’établir, si nécessaire, la terrasse en partie artificielle qui la supportait. Les vides ainsi créés, préférés à des masses considérables de remblais, pouvaient recevoir des fonctions annexes et temporaires comme celles de promenoirs ou de magasins (Arles [Amy 1973 ; Heijmans 1991], Narbonne [Perret 1956 ; Fouqueray 1993], Bavay [Will 1958 ; 1960 et 1964 ; Delmaire et Loridant 1990 ; Thollard 1997], Reims [Frezouls 1973], Feurs [Vaginay et Valette 1983 ; Valette et Guichard 1991], Lyon ([Mandy 1983]). Mais elles trouvent aussi leur justification au niveau supérieur “ par la surélévation des portiques latéraux servant d’écrins au temple ” (Bouet 2012 : 30). Dans les cités, d’autres vastes constructions enterrées sont connues tel le portique de Bourges construit au pied du promontoire et adossé à un mur de soutènement et à des galeries antérieures (Adam et Bourgeois 1977).

23 À Montbouy, comme à Triguères, l’espace circonscrit par le péristyle est divisé en deux par une allée médiane (Dumasy 1974 : 203).

24 Devilliers et Tardif 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=4513901

25 Devilliers 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=4521701

26 Il faut également constater que notre connaissance de ces grands établissements agricoles est pour l’essentiel tributaire des travaux des prospecteurs aériens et qu’il est difficile dans ces conditions d’assurer la présence de parties en sous-sol.

27 …, etsi non hypodromus, saltim crytoporticus… = “ à défaut de “ promenade couverte ”, “ galerie fermée ”…

28 Cette configuration n’est pas sans rappeler celle que nous proposons pour l’établissement de Donnery.

29 La commune de Donnery est effectivement un ancien terroir viticole dont la toponymie, rue des Vignes, conserve le souvenir.

30 Devilliers 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=4531002

31 Lelong et Sellès 2017 : http://aerba.huma-num.fr/fiche.html?id=2802802

32 Les dimensions réelles de ce bâtiment sont inconnues mais le recalage des vues aériennes permet d’estimer sa longueur à une cinquantaine de mètres (cf. Fig. 52)

33 En pierre dans le premier cas, en bois dans le second.

34 On peut citer entre autres exemples Marigny-les-Usages (Fournier et al. 2013), Boigny-sur-Bionne (église Saint-Pierre et bourg médiéval) (Payet-Gay et al. 2019) implantés à l’ouest et à l’est de la voie antique Orléans-Melun, La chapelle-Vendômoise (Couvin et al. 2018) qui s’installe dans l’environnement d’une villa proche de la voie qui relie les agglomérations de Blois à Areines/Vendôme (Couvin et al. 2018). Parfois, seuls sont attestés des lieux de culte ainsi à Villeneuve-sur-Cher (Chapelle Saint-Luc) (Musch et al. 2010).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 - Plan du projet de construction et de l’emprise accessible avec localisation des secteurs de fouille.
Crédits DAO : A. Prévôt, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 352k
Titre Fig. 2 - Plan de localisation de Donnery par rapport aux grands axes de circulation antiques.
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 508k
Titre Fig. 3 - Plan de situation de la fouille dans son environnement archéologique.
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 528k
Titre Fig. 4 - Plan général des vestiges les plus anciens (période 1).
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Fig. 5 - Coupes du fossé F113.
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Fig. 6 - Coupe du fossé F8 et de la tranchée palissadée F103/104.
Crédits DAO : A. Prévot, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 72k
Titre Fig. 7 - Céramique mise au jour dans les comblements du fossé F113. 1 et 2 : pâte fumigée ; 3 : Besançon ; 4 : pâte brune du Val de Loire ; 5 : pâte brune engobée blanc.
Crédits Dessins et DAO : S. Riquier-Linger
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 88k
Titre Fig. 8 - plan général des vestiges sur lequel sont reportées les altitudes levées au cours de l'intervention (après décapage de la zone de fouille), sur lequel sont figurées de la zone fouillée et les aires détruites.
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 436k
Titre Fig. 9 - Plan général du premier état de construction de l'établissement gallo-romain.
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 304k
Titre Fig. 10 - Vue du radier de pierres calcaire déposé à la surface du comblement inférieur du fossé F113 au moment de la construction du mur ouest (M27) de la galerie souterraine (Sd14).
Crédits Photographie : S. Lécuyer, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 11 - Coupe réalisée dans la paroi sud du sondage Sd23. À gauche, le comblement de la galerie en sous-sol, au centre, le mur M27 et à droite, le comblement de la tranchée de fondation de la galerie souterraine et le comblement inférieur du fossé antérieur F113.
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 276k
Titre Fig. 12 - Vue du mur M27 et du remblai de la tranchée de fondation de la galerie en sous-sol (Sd24). On constate un élargissement ponctuel de la fondation (ressaut ?), dans la partie haute du mur.
Crédits Photographie : A. Luberne, post traitement : Mathilde, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. 13 - Vue du parement interne du mur ouest (M27) de la galerie souterraine au niveau du sondage 14.
Crédits Photographie : S. Lécuyer, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 14 - Profil de l'escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud et du parement du mur ouest M27 de celle-ci.
Crédits DAO : A. Prévot, inrap.
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 44k
Titre Fig. 15 - Vues de l’escalier F107 desservant la galerie souterraine à son extrémité sud, vu de face, de l’ouest (à gauche) et en vue verticale (à droite) (Sd20).
Crédits Photographie : P. Guibert, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Fig. 16 - Coupes des tranchées de fondation M118=M112, aux extrémités nord et sud du long mur à l’est de la galerie en sous-sol.
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Fig. 17 - Plan du bâtiment (EC5) accolé contre le mur ouest de la galerie en sous-sol.
Crédits DAO : A. Prévot, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 200k
Titre Fig. 18 - Plan général des bâtiments de l’aile nord.
Crédits DAO : A Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 268k
Titre Fig. 19 - Plan et coupe des trous de poteau de la construction sur poteaux EC1 située dans la partie nord-est de l'établissement.
Crédits DAO : A. Prévot, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
Titre Fig. 20 - Coupes des plots maçonnés (F138, 43, 137 et 44) et des murs est (M10) et sud (M134) de l’UC3.
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 212k
Titre Fig. 21 - Vue du pilier F43 avant fouille (à gauche) et vue de la coupe du pilier F44 (à droite).
Crédits Photographies : L. Fabien et A. Luberne, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 144k
Titre Fig. 22 - Plan d’ensemble de l’aile sud.
Crédits DAO : A. Prévot et L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 196k
Titre Fig. 23 - Plan et coupe de la fosse-cellier F88.
Crédits DAO : A. Prévot, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
Titre Fig. 24 - En haut : vue de la coupe sud du sondage Sd15 dans la partie centrale de la galerie en sous-sol : on constate, à droite comme plus partiellement à gauche, la récupération des moellons de parement des murs de la galerie en sous-sol. En bas : vue de l'épierrement du parement du mur ouest de la galerie souterraine (M30) dans le sondage Sd14 réalisé dans la partie sud de la galerie en sous-sol.
Crédits En haut : photographie : P. Guibert, Inrap. En bas : photographie : S. Lécuyer, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 712k
Titre Fig. 25 - Coupes ouest et nord du sondage Sd24 : de gauche à droite : galerie en sous-sol, tranchée de récupération du mur de fermeture nord de cette galerie, fosse (F116) dans la pièce B et stratigraphie de la pièce C du bâtiment au nord de la galerie souterraine (EC7).
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Fig. 26 - Céramique de la fosse F88.
Légende Céramique importée : céramique sigillée : 1 : assiette Drag.15 ; 2 : assiette Drag.18 ; 3 : coupe Ritt.12 ; 4 : Drag.24/25 ; terra nigra : 5 : assiette à lèvre débordante (Menez 6/16) ; 6 : coupe à panse carénée (Menez 103) ; gobelet en paroi fine “ régionale” : 7 ; céramique commune : céramique à pâte brune du Val de Loire de tradition “ Besançon” : 8 et 9 : pots à réserve et/ou à cuire ; 10 : jatte à lèvre triangulaire rainurée ; 11 et 12 : pots à lèvre ronde ; 13 à 15 : amphores régionales type Gauloise 2/3 : 16 : “ pot à miel ” ; 17 : vases à panse bilobée avec engobe rouge lustré ; céramique cuite en mode A : 18 : vase forme ouverte ; 19 : couvercle ; céramique non tournée : 20 : pot à ouverture évasée et lèvre simple.
Crédits Dessins et DAO : M.-P. Chambon, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig. 27 - Coupe du mur M142 installé dans le remblai de la partie sud galerie souterraine (Sd6 coupe nord).
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap)
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 104k
Titre Fig. 28 - Tegulae et imbrices, installées en position quasi verticale dans la fondation de M144.
Crédits Photographie : é. Champault, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 412k
Titre Fig. 29 - Plan général des vestiges de la période 3 (déb. iie s. première moitié du iiie s.).
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Fig. 30 - Plan de détail des constructions de l’aile nord en période 3.
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 292k
Titre Fig. 31 - Plan et coupe de la cuve à chaux F53.
Crédits DAO : A. Prévot, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 220k
Titre Fig. 32 - Plan des constructions de l’aile sud à la période 3.
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 224k
Titre Fig. 33 - Plan des bâtiment EC6 et du cellier EC14.
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 340k
Titre Fig. 34 - Coupe du cellier EC14 et de la tranchée de récupération F47 du mur sud du bâtiment EC6 (M146).
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-34.jpg
Fichier image/jpeg, 156k
Titre Fig. 35 - Plan et coupe de la fosse circulaire F114.
Crédits DAO : A. Prévot
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-35.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Titre Fig. 36 - Vues en plan et en coupe de la fosse F114 entaillant le mur Est de la galerie en sous-sol antérieure.
Crédits Photographies : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-36.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 37 - Plan et coupes de la cave EC13 et de l'escalier F76.
Crédits DAO : A. Prévot, L. Fournier Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-37.jpg
Fichier image/jpeg, 304k
Titre Fig. 38 - À gauche, l'angle nord-est de la cave, avec, au pied du mur, en bas au centre, le négatif du chambranle de la porte (?) ; à droite, la descente d'escalier avec les trois marches conservées, avec, à droite, le parement du mur nord de la descente d’escalier et les vestiges du piédroit en briques.
Crédits Photographies : P. Guibert et S. Lécuyer, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-38.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Fig. 39 - Céramique commune mise au jour dans le comblement de la fosse F63.
Légende Céramique à pâte brune du Val de Loire : 1 : amphores régionales de type Gauloise 4/5 ; 2 : une amphore à col en entonnoir à engobe rouge ; 3 : vase à panse bilobée à engobe rouge lustré/lissé ; céramique cuite en mode A : 4 : cruche à lèvre ronde ; 5 : cruche ou bouteille à goulot étroit ; 6 et 7 : grandes jattes à ouvertures à collerette.
Crédits Dessins et DAO : M.-P. Chambon, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-39.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Fig. 40 - Clé en fer à manche massif percé d’un trou à son extrémité pour sa suspension. Le manche est nettement séparé de la tige, plus étroite, qui est prolongée par un panneton à dents, formant un angle droit (L : 165 mm ; l : 24,5 mm ; ép. : 13 mm).
Crédits Photographie : M. Noël, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-40.jpg
Fichier image/jpeg, 212k
Titre Fig. 41 - Céramique découverte dans le comblement de la cave F74.
Légende 1 : céramique cuite en mode B : 1 : petit pot ovoïde ; 2 à 4 : pots à lèvre en haricot ; 5 : plat ou assiette ; 6 : jattes à ouverture rentrante ; 7 à 9 : jattes à profil en S ; 10 et 11 : gobelets à col tronconique.
Crédits Dessins et DAO : M.-P. Chambon
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-41.jpg
Fichier image/jpeg, 120k
Titre Fig. 42 - Plans des trois périodes d’occupation gallo-romaines identifiées sur le site.
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-42.jpg
Fichier image/jpeg, 224k
Titre Fig. 43 - Fragments de plaque de calcaire dont la face soigneusement égalisée.
Crédits Photographie : M. Noël, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-43.jpg
Fichier image/jpeg, 144k
Titre Fig. 44 -Plan des états successifs de construction de la période 3.
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-44.jpg
Fichier image/jpeg, 108k
Titre Fig. 45 - Plan des vestiges gallo-romains de la fouille de 2017, de la fouille réalisée en 1978 par Jean-François Baratin aux abords de l'église et des restitutions réalisées à l’aide des photographies aériennes du secteur.
Crédits DAO : L. Fournier
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-45.jpg
Fichier image/jpeg, 340k
Titre Fig. 46 - Exemples des longues galeries installées sur des fossés d’enclos antérieurs dans des sanctuaires gallo-romains : 1 - Ribemont-sur-Ancre (Somme) (d’après Brunaux et al. 2003) ; 2 - Corent (Puy-de-Dôme) (d’après Corent… 2012).
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-46.jpg
Fichier image/jpeg, 160k
Titre Fig. 47 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires gallo-romains du centre de la France. Légende : 1 - Chartres “ Saint-Martin-en-Val ” (Eure-et-Loir) (d’après Service archéologique de la ville de Chartres) ; 2 - Sceaux-du-Gâtinais “ le Préau ” (Loiret) (d’après Vilpoux 1999) ; 3 - Alise-Sainte-Reine “ la Croix Saint-Charles ” (Côte-d’Or) ” (d’après Cazanove 2012).
Crédits DAO : L. Fournier
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-47.jpg
Fichier image/jpeg, 156k
Titre Fig. 48 - Quelques exemples de longues galeries dans des sanctuaires du centre de la France. 4 - Sanctuaire de Montbouy (Loiret) (d’après Dupuis 1851 in Dumasy 1974) ; 5 - Triguères “ le Moulin du Chemin ” (Loiret) (d’après Dupuis 1858 in Dumasy 1974) ; 6 - Sanctuaire de Drevant (Cher) (d’après Méténier 2011).
Crédits DAO : L. Fournier
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-48.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Titre Fig. 49 - Plan général de la villa de Liéhon “ Larry ”.
Crédits DAO : L. Fournier, d’après Lafitte 2015
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-49.jpg
Fichier image/jpeg, 100k
Titre Fig. 50 - Exemples de “ cryptoportiques ” de grandes villae de Germanie Supérieure (Suisse et Allemagne).
Crédits DAO : L. Fournier
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-50.jpg
Fichier image/jpeg, 400k
Titre Fig. 51 - Exemples de constructions (possibles greniers) à quatre piliers internes des grandes villae dans les départements du Cher et du Loir et Cher).
Crédits DAO : L. Fournier, Inrap
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-51.jpg
Fichier image/jpeg, 256k
Titre Fig. 52 - Exemples de constructions (possibles greniers) à contreforts. Légende : en haut : Bâtiment à contreforts de Donnery EC11 ; 1 - grange à contreforts de Poupry “ la Fromagerie/les Hernies ” (d’après Sarreste 2016) ; 2 - grenier à contreforts de la villa de Saint-Rémy-de-Provence “ Ussol ” (Bouches-du-Rhône) (d'après Mellinand et Sagetat-Basseuil 2019, Fig. 2) ; 3 et 4 - bâtiments P' et Q de Seclin “ les Hauts des Clauwiers ” (d’après Ferdière et al. 2019, Fig. 5.6).
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-52.jpg
Fichier image/jpeg, 212k
Titre Fig. 53 - Plan de la villa de Saint-Georges-du-Bois “ la Sicardière ” (d’après Pétorin 2020).
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5140/img-53.jpg
Fichier image/jpeg, 230k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Laurent Fournier, « L’ensemble gallo-romain de Donnery “ le Murger ” (Loiret) »Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 60 | 2021, mis en ligne le 14 décembre 2021, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/racf/5140

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Auteur

Laurent Fournier

Inrap CIF, Centre Archéologique de Saint-Cyr-en-Val, laurent.fournier@inrap.fr

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Collaborateurs

Céline Barthélemy-Sylvand

Inrap Normandie, Centre Arch. de Caen, celine.barthelemy@inrap.fr

Marie-Pierre Chambon

Inrap, Centre Arch de Saint-Cyr-en-Val, marie-pierre.chambon@inrap.fr

Armelle Prévot

Inrap, Centre Arch de Saint-Cyr-en-Val, armelle.prevot@inrap.fr

Sandrine Riquier-Linger

Inrap, Centre Arch de Saint-Cyr-en-Val, sandrine.riquier@inrap.fr

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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