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Les fibules ansées de tradition germanique orientale provenant de la nécropole Saint-Chéron à Chartres (Eure-et-Loir)

The crossbow fibulae of East Germanic tradition from Saint-Chéron
Michel Kazanski

Résumés

Deux fibules ansées en arbalète, appartenant à la tradition vestimentaire des Germains orientaux, ont été mises au jour dans une tombe (n94) de la nécropole de Saint-Chéron, à Chartres. Ces fibules sont des dérivées des agrafes du type Ambroz 16/4-III, appartenant à l’époque romaine tardive et caractéristiques de la culture de Tcherniakhov (dans la partie sud de l’Europe de l’Est), c’est-à-dire d’une population germanique et non germanique (les Goths et leurs alliés). Ces fibules sont également attestées, bien que plus rarement, sur des sites des civilisations de Wielbark et de Przeworsk dans le bassin de la Vistule, appartenant aux Germains orientaux. Les fibules d’Europe orientale et centrale sont datées des IIIe et IVe s. Pour l’époque des Grandes Migrations, essentiellement le Ve s., les fibules en arbalète dérivées du type Ambroz 16/4-III sont plus rares et attestées en dehors de la zone principale de diffusion de leurs prototypes : au nord-est de la mer Noire (1 site), en Espagne (1 site), en Italie (1 site) et surtout en Gaule (3 sites). Les fibules Ambroz 16/4-III et leurs dérivées ont été mises au jour principalement dans la zone d’activité des Goths à l’époque romaine et durant celle des Grandes Migrations, entre la Vistule, la mer Noire et la péninsule ibérique. Les quelques fibules de ce type découvertes ailleurs, en Gaule du Nord par exemple, témoignent probablement du déplacement de personnes isolées. En effet, dans la tombe de Saint-Chéron, la position de la paire de fibules, sur le thorax, est tout à fait conforme à celle adoptée par les Germains orientaux à l’époque romaine.

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Texte intégral

Présentation du contexte archéologique et description des fibules découvertes

  • 1 Je remercie Messieurs Dominique Joly et Claude Stéfani pour les informations concernant cette tombe (...)
  • 2 Il faut les distinguer des fibules Almgren 159 (Almgren 1923 : Pl. VII, n159), typiques d’Europe (...)
  • 3 Signalons cependant que la distinction entre ces trois variantes n’est pas toujours aisée à établir (...)

1Une série d’objets, avant tout des fibules et des peignes en os, originaires d’Europe centrale et orientale et appartenant à la tradition culturelle germanique orientale, apparait en Occident romain et en particulier en Gaule du Nord à la fin de l’Antiquité et à l’époque des Grandes Migrations (cf. Kazanski 2016, 2020a et 2020b). L’objectif de cet article est d’examiner l’origine et la datation d’une paire de fibules (nos 1436.1 et 1436.2) appartenant à cette tradition, retrouvées dans la tombe n94 de la nécropole de Saint-Chéron, à Chartres. Cette sépulture est l’inhumation d’un enfant, déposé sur le dos, la tête vers le nord-est, dans un cercueil en bois1. Deux fibules ont été mises au jour sur le thorax du défunt, selon la mode vestimentaire des Germains orientaux (voir infra.). Il s’agit des seuls objets trouvés dans cette tombe. Il s’agit de petites agrafes en forme d’arbalète, en argent, qui possèdent un pied attaché à l’anse (également dit “ à pied retourné ” ou mit umgeschlagenem Fuss). Ces fibules, conservées en fragments (long. - 3,5 et 2,5 cm) et peu oxydées, sont fabriquées à partir de deux pièces : l’anse avec le pied d’une part et le ressort avec l’aiguille-ardillon d’autre part. L’anse, de section circulaire, se termine par une partie aplatie, percée d’une chasse qui servait de porte-ressort (Fig. 1). Les fibules de Saint-Chéron relèvent, selon la typologie des agrafes d’Europe orientale, du groupe Ambroz 16/4, et plus particulièrement de la série III (Ambroz 1966 : 69 ; Kazanski 1984 : 12-13 ; Kazanski et Legoux 1988 : 14-n10, 19-n30)2, caractérisé par un pied s’élargissant à l’extrémité distale. Il est attesté à l’époque romaine tardive dans une vaste zone comprise entre la mer Baltique et la mer Noire. Les fibules de la série III, dont le pied possède, selon l’expression d’A. Ambroz, un “ dard ” (une saillie formée par le porte-ardillon) peuvent être divisées en trois variantes : celles avec un pied losangique élargi dans la partie médiane, celles avec un pied losangique élargi dans la partie inférieure et celles avec pied triangulaire, dont nous ne connaissons pas d’exemple en Gaule3. Les fibules de Saint-Chéron ont malheureusement l’extrémité de leur pied cassé, mais l’une d’entre elles laisse deviner un pied en forme de losange élargi dans la partie inférieure.

Fig. 1 - Les fibules ansées de la tombe 94 de Saint-Chéron. 1, 3, 4, 5 : No 1436.1 ; 2 : No 1436.2.

Fig. 1 - Les fibules ansées de la tombe 94 de Saint-Chéron. 1, 3, 4, 5 : No 1436.1 ; 2 : No 1436.2.

Dessin et photo de C. Stéfani et de D. Joly

Prototypes en Europe centrale e orientale

2Des fibules Ambroz 16/4-III à pied losangique ont été mises au jour essentiellement sur les sites de la culture de Tcherniakhov (Черняхов en russe, d’après le site éponyme de Черняхiв en Ukraine, près de Kiev) (ou Tcherniakhov - Sântana-de-Mureş, selon la terminologie des archéologues roumains), en Ukraine, en Moldavie et en Roumanie (Ambroz 1966 : 69 ; Kazanski 1984 : 20) (Fig. 2, 8). Citons à titre d’exemple les fibules provenant de Khats’ky (Хацки) (Fig. 2, n2) (Ambroz 1966 : pl. 12, n8), Gorodok Nikolaïevka (Городок Николаевка) (Fig. 4, n1) (Ebert 1913 : Fig. 96, e), Luka-Vrublevetska (Лука-Врублевецька) (Fig. 2, n1) (Symonovič 1953 : Fig. 8, n12), Viktorovka II (Викторовка II) (Fig. 4, n5) (Symonovič 1967 : Fig. 6, n2 ; Barceva et al. 1972 : Fig. 15, no 11), Verbytchka (Вербичка) (Fig. 2, nos 3, 4) (Piętka-Dąbrowska 1961 : Pl. XLVIII, nos 17, 18), Budeşti (Fig. 2, nos 5-8) (Vornic 2006 : Fig. 69, nos 4, 7, 116, n4, 118, n12), Tîrgşor (Fig. 2, nos 14, 15 ; 4, n7) (Diaconu 1965 : Pl. XCVIII, nos 6,7, CXXXI, n8), Leţcani (Fig. 2, n9) (Bloşiu 1975 : Fig. 11, n3), Independenţa (Fig. 2, n13) (Mitrea, Preda 1966 : Fig. 132, n1), Mitreni (Fig. 2, n12) (Mitrea, Preda 1966 : Fig. 215), Bogdăneşti-Fălciu (Fig. 2, n10) (Mamalaucă 2005 : Cat. III.7), Barcea (Mamalaucă 2005 : Cat. III.203) (Fig. 2, no 11), Fierbinţi-Târg (Isăcescu 1983 : Pl. V, n3), Sântana-de-Mureş (Fig. 2, nos 16, 17) (Kovács 1912 : Fig. 78, nos 1, 2).

Fig. 2 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique dans la zone de la civilisation de Tcherniakhov.

Fig. 2 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique dans la zone de la civilisation de Tcherniakhov.

1 : Luka-Vrublevetska ; 2 : Khats’ky ; 3,4 : Verbytchka ; 5 - 8 : Budeşti ; 9 : Leţcani ; 10 : Bogdăneşti-Fălciu ; 11 : Barcea ; 12 : Mitreni ; 13 : Independenţa ; 14,15 : Tîrgşor ; 16, 17 : Sântana-de-Mureş. Échelle partout en cm.

1 : d’après Symonovič 1953 : fig. 8 : 12 ; 2 : d’après Ambroz 1966 : pl. 12 : 8 ; 3, 4 : d’après Piętka-Dąbrowska 1961 : pl. XLVIII : 17, 18 ; 5-8 : d’après Vornic 2006 : fig. 69 : 4, 7, 116 : 4, 118 : 12 ; 9 : d’après Bloşiu 1975 : fig. 11 : 3 ; 10 : d’après Mamalaucă 2005 : Cat. III.7 ; 11 : d’après Mamalaucă 2005 : Cat. III.203 ; 12 : d’après Mitrea et Preda 1966 : fig. 132 : 1 ; 13 : d’après Mitrea et Preda 1966 : fig. 215 ; 14, 15 : d’après Diaconu 1965 : pl. XCVIII : 6, 7 ; 16, 17 : d’après Kovács 1912 : fig. 78 : 1, 2.

  • 4 En 280 l’empereur Probus a déporté les restes des Bastarnes, à peu près 100 000 personnes, sur le t (...)

3Cette liste n’est sans doute pas exhaustive, cependant on peut d’ores et déjà conclure que les découvertes des fibules en question se concentrent dans la partie sud-ouest de la zone de la civilisation de Tcherniakhov, surtout à l’ouest du Dniestr (Fig. 9, nos 9-17), c’est-à-dire, selon les sources écrites, dans une zone peuplée au ive s. par des Tervinges-Wisigoths. Ainsi, Ammien Marcellin localise ce peuple à l’Ouest du Dniestr (Ammien Marcellin XXXI.3.3-5). Selon lui, les Wisigoths voisinent en Dacie avec leurs alliés germaniques, les Taïfales, qu’il situe précisément entre le Danube et le fleuve Gérasi (le Siret dans l’actuelle Moldavie roumaine actuelle) (XXXI.3.7). Dans la région danubienne, habitent également d’autres alliés gothiques, les Carpes, peuples d’origine thrace, placés par Ammien Marcellin sur les bords du Danube inférieur (XXVII.5.5.), ainsi que Peucini (XXII.8.43), qui sont peut-être le même peuple que les Carpes et/ou les Bastarnes4 (pour plus de détails : Kazanski 1991 : 34 ; Shchukin et al. 2006 : 53).

  • 5 Il faut peut-être aussi prendre en compte les fibules de l’époque romaine tardive découvertes dans (...)
  • 6 Elle correspond en partie aux Vandales de l’époque romaine.
  • 7 Dans notre article publié en 1984, nous avions indiqué à tort que cette découverte était originaire (...)

4Ces fibules sont également attestées en Europe centrale5, sur le territoire de deux cultures de l’époque romaine, attribuées aux Germains orientaux. On peut citer en premier lieu celles découvertes dans quelques sites de la civilisation de Wielbark, attribuées aux Goths et aux Gépides, par exemple à Brulino-Koski (Fig. 3, n4) (Kempisty 1967 : fig. 49, b) ou à Werbkowice (Liana, Piętka-Dąbrpwska 1962 : Pl. XXXIV, no 1). Sur les sites de cette civilisation, près de l’embouchure de la Vistule, une variante des fibules Ambroz 16/4-III, avec un pied losangique élargi dans la partie médiane, est également attestée par des découvertes à Praust-5/Pruszcz Gdański-5 (Fig. 5, n10) (Schindler 1941 : Pl. 4) et à Willenberg/Wielbark (Fig. 5, n1) (Kleeman 2017 : Pl. 78, n10). D’autre part, de telles fibules ont été mises au jour dans le contexte de la civilisation de Przeworsk6, en Silésie, notamment dans les nécropoles d’Olsztyn (Fig. 3, n5) (Szydłowski 1974 : Pl. 176, o) et probablement d’Izbicko (Fig. 3, n2) (Szydłowski 1965 : fig. 5, i). Ces fibules apparaissent rarement chez les Baltes - Aestii, en Prusse orientale (aujourd’hui la région de Kaliningrad, en Russie) ; on peut néanmoins citer une découverte dans la nécropole de Grebieten (Fig. 3, n1) (Nowakowski 1996 : Pl. 37, n3)7. Parfois, ces fibules, très certainement originaires du Barbaricum est-européen, arrivent jusqu’aux centres urbains gréco-romains de la mer Noire ; les découvertes à Phanagoria (Fig. 3, n3) (Kazanski 2009 : fig. 1, n10) sur la péninsule de Taman et à Histria, à côté de la basilique extra muros (Nubar 1971 : fig. 5, no 2), sur la côte ouest du Pont en sont la preuve. Il faut préciser que la taille de la fibule de Phanagoria (10-11 cm, ce qui est relativement grand) témoigne en faveur d’une datation tardive. En effet, en Europe centrale et orientale, c’est un indice de l’appartenance des fibules ansées à pied retourné à l’époque des Grandes Migrations (à comparer Ambroz 1966 : 59, 66).

Fig. 3 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique en Europe centrale et orientale en dehors de la zone de Tcherniakhov.

Fig. 3 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique en Europe centrale et orientale en dehors de la zone de Tcherniakhov.

1 : Grebieten ; 2 : Izbicko ; 3 : Phanagoria ; 4 : Brulino-Koski ; 5 : Olsztyn. Échelle partout en cm.

1 : d’après Nowakowski 1996 : pl. 37 : 3 ; 2 : d’après Szydłowski 1965 : fig. 5 : i ; 3: d’après Kazanski 2009 : fig. 1 : 10 ; 4 : d’après Kempisty 1967 : fig. 49 : b ; 5 : d’après Szydłowski 1974 : pl. 176 : o

  • 8 Je remercie Monsieur Boris Magomedov (Kiev) pour les consultations concernant le mobilier de la civ (...)

5Cependant, les fibules ansées à pied retourné losangique de l’époque romaine trouvées en Europe orientale ont une anse en forme de plaque élargie ou à tige facettée, tandis que celles de Saint-Chéron possèdent une anse circulaire en coupe8. On peut donc supposer que les fibules “ orientales ” aient servi des prototypes à celles de Saint-Chéron.

6Ces fibules-prototypes appartiennent incontestablement, d’après leur contexte, à l’époque romaine tardive, de la deuxième moitié du iiie à la fin du ive s., ce qui correspond dans la chronologie du Barbaricum européen aux périodes C2 (250/260-300/320), C3 (300/320-350/370) et au début de la période D1 (360/370-400/410) (voir Shchukin et al. 2006 : V, VI). Le mobilier des ensembles clos funéraires est à la base de cette datation. Ainsi, les sépultures de la culture de Tcherniakhov contenant des fibules du type Ambroz 16/4-III, ont livré un mobilier typique des périodes C2-D1: peignes en os des types Thomas I et III (Fig. 4, nos 2, 9), fibules ansées en arbalète du type Almgren 161-162 (Fig. 4, n4) (cf. Almgren 1923 : Pl. VII, nos 161, 162), amphores romaines du type dit Inkerman (Fig. 4, n6), gobelets en verre du type Kowalk (Fig. 4, n3) (à propos de la datation de ces objets voir Godłowski 1970 ; Tejral 1992 ; Kazanski 1984 : 12, 13 ; Kazanski et Legoux 1988 ; Petrauskas 2016). La tombe 37 de la nécropole urbaine d’Histria (voir supra) a fourni, elle aussi, en plus d’une fibule du type que nous étudions ici, un peigne en os du type Thomas III.

Fig. 4 - Les objets provenant d’ensembles clos contenant des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

Fig. 4 - Les objets provenant d’ensembles clos contenant des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

Échelle partout en cm. 1-3 : Gorodok Nikolaïevka, tombe 1H ; 4-6 : Viktorovka II, tombe 5 ; 7-10 : Tîtrşor, tombe 277.

1-3 : d’après Ebert 1913 : fig. 96 ; 4-6 : d’après Symonovič 1967 : fig. 5, 6 ; 7-10 : d’après Diaconu 1965 : pl. CXXXI

7D’autre part, en ce qui concerne les fibules à pied losangique élargi dans la partie médiane, la tombe 17 de Praust-5/Pruszcz Gdański-5 déjà citée, contenant un exemplaire de cette variante, a livré en outre une fibule ornée d’un disque (Fig. 5, n8), caractéristique de la période C3 (Mączyńska 2019 : 214, 215, Fig. 6, n1). La fibule provenant de la tombe Willenberg/Wielbark 1200 (Fig. 5, n1) est, à notre avis, l’exemplaire le plus ancien. En effet, cette sépulture contenait également un ferret du type Raddatz J II-7 (Fig.5, n3), caractéristique de la période Cl (160/180-250/270) (Raddatz 1957 : 98), ainsi qu’une plaque-boucle du type Madyda D 17 (Fig. 5, n2), que l’on trouve sur le territoire de la culture de Wielbark durant la période transitoire B2/Cl (soit les années 160/180-200 ap. J.-C.) (Madyda Legutko 1986 : 29, 30). Nous pouvons donc dater la fibule de la tombe 1200 de Willenberg / Wielbark de la fin du iie ou du tout début du iiie s.

Fig. 5 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique, variante de la Vistule inférieure.

Fig. 5 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique, variante de la Vistule inférieure.

1-7 : Willenberg/Wielbark, tombe 1200 ; 8-14 : Praust-5/Pruszcz Gdański-5, tombe 17. Sans échelle.

1-7 : d’après Kleeman 2017 : pl. 78 ; 8-14 : d’après Schindler 1941 : pl. 4

Quelques parallèles en Europe occidentale et orientale

8Pour l’époque des Grandes Migrations, les fibules en arbalète et à pied retourné losangique, dérivées des celles du type Ambroz 16/4-III sont plus rares et attestées en dehors de la zone de diffusion de leurs prototypes.

9En Gaule, à part la découverte de Saint-Chéron, il faut citer la fibule en arbalète (Fig. 6, n2) provenant de la tombe 54 de la nécropole de Nouvion-en-Ponthieu (Somme) (Piton 1985 : Pl. 10, n54). Cette fibule en argent, de 2,8 cm de longueur, possède un arc de section circulaire, tout comme celles de Saint-Chéron. Le mobilier de la sépulture, une inhumation, déposée sur le dos, la tête au nord, ayant été déplacé, provient du remblai de la fosse funéraire. Il comprend notamment une petite plaque-boucle à plaque rectangulaire et à ardillon recourbé vers le bas, un couteau et une perle en verre vert translucide portant un décor jaune appliqué (Fig. 6, nos 3-5) (Piton 1985 : 39, Pl. 10 n54). La plaque-boucle (Fig. 6, n4) est typique de l’époque des Grandes Migrations et appartient très probablement à la première moitié ou au milieu du ve s. (Kazanski 1984 : 13).

Fig. 6 - Les fibules dérivées du type Ambroz 16/4-III à pied losangique découvertes en Gaule et en Italie.

Fig. 6 - Les fibules dérivées du type Ambroz 16/4-III à pied losangique découvertes en Gaule et en Italie.

1 : Baudemont ; 2-5 : Nouvion-en-Ponthieu, tombe 54 ; 6-9 : Sacca di Goito, tombe 214. Échelle partout en cm.

1 : d’après Kasprzyk 2011 : fig. 3 : 5 ; 2-5 : d’après Piton 1985 : pl. 10 : 54, fig. sur la p. 247 ; 6-9 : d’après Sannazaro 2006 : fig. 1

10Une autre fibule du même type (Fig. 6, n1), en argent, à pied losangique et à anse circulaire en coupe a été mise au jour à Baudemont (Saône-et-Loire), lors de fouilles anciennes (Kasprzyk 2011 : fig. 3, n5). Le site est daté de la fin du ive au ve s., le contexte exact de la découverte restant inconnu. Dans cette nécropole, on a fouillé une trentaine d’inhumations, déposées la tête à l’ouest, à part un individu enterré la tête au nord. Cette nécropole a également livré deux grandes fibules en tôle métallique, dérivées du type danubien de Smolin, ce dernier est caractéristique du milieu du ve s. D’autre part deux petites fibules en tôle métallique, à tête semi-circulaire et à pied losangique, de tradition “ tchernakhovienne ” proviennent de ce site. M. Kasprzyk a interprété, à mon avis à juste titre, ces objets comme un témoignage de la présence d’un élément germanique oriental (Kasprzyk 2011 : 342, 345).

11Les fibules en arbalète à pied losangiques retourné ont été mises au jour dans la nécropole de Sacca di Goito, en Italie du Nord, dans le bassin du Po, rive gauche, au Nord de la ville de Mantoue (publication préliminaire : Sannazaro 2006). C’est une nécropole comprenant des inhumations du Bas-Empire, dont au moins trois contenaient des fibules de la tradition de Tcherniakhov. Dans la tombe 214 (Fig. 6, nos 6-9), on a mis au jour deux petites fibules en argent à tête semi-circulaire et le pied losangique (Fig. 6, nos 6, 7), de tradition de Tcherniakhov, du type Ambroz I AA (Ambroz 1966 : 82,83), datables des périodes C3 et D1 de la chronologie du Barbaricum (donc de 300/320-350/370 à 360/370-400/410), une fibule en argent du type Ambroz 16/4.III (longueur de 2,8 cm) (Fig. 6, n8) et un bracelet en bronze (Fig. 6, n9) (Sannazaro 2006 : 64).

12Il faut enfin citer une fibule en argent, de 3 cm de longueur (Fig. 7), provenant de la tombe 79 de la nécropole wisigothique de Duratón en Vieille Castille (Molinero Pérez 1948 : 34, 144, 145, Pl. XIV, n3, XXVII, n1 ; I Goti 1994 : Cat. IV.3). Il s’agit de l’inhumation d’une personne adulte, déposée sur le dos, la tête à l’ouest. Elle contenait des éléments du costume féminin de tradition germanique orientale (Fig. 7, nos 1, 3), avec sur la poitrine deux grandes fibules en tôle d’argent dérivées du type danubien de Smolin et une grande plaque-boucle sur le bassin (Fig. 7, n2). Autant que l’on puisse en juger, le pied de la fibule est losangique et attaché à l’anse. Elle a été retrouvée sous le menton du défunt, près des vertèbres du cou. D’après son mobilier, la tombe n’est pas postérieure au troisième quart du ve s. (Pinar Gil 2010 : 27 ; Kazanski, López Quiroga et Périn 2018 : 66).

Fig. 7 - La tombe 79 de la nécropole de Duratón avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

Fig. 7 - La tombe 79 de la nécropole de Duratón avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

D’après Kazanski, López Quiroga et Périn 2018 : fig. 19

13En Europe orientale, une fibule ansée à pied losangique retourné a été découverte dans la tombe 300 de la nécropole de Diourso (Дюрсо), sur la côte nord-est de la mer Noire. Elle est en argent, mesure 7,5 cm de long, son anse est faite d’une tige facettée. Ce site est, à juste titre, attribué aux Goths-Tétraxites, connus d’après les sources écrites (Procope de Césarée). La fibule en question (Fig. 8, n17) a été mise au jour dans une sépulture à inhumation, tête à l’ouest, qui contenait une épée d’apparat (Fig. 8, nos 1-10) et une concentration de bijoux et d’objets vestimentaires féminins près de l’épaule droite du défunt (Fig. 8, nos 11, 12, 16-23, 25-29, 31-33). Il s’agit de toute évidence d’offrandes funéraires (Dmitriev 1979 : 222, 223). La date de cette sépulture, d’après le mobilier funéraire, est du milieu ou de la deuxième moitié du ve s. (Kazanski 2002 : 141, 145).

Fig. 8 - La tombe 300 de la nécropole de Diourso avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

Fig. 8 - La tombe 300 de la nécropole de Diourso avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.

Échelles (en cm) - 39 : pour n1 ; 40 : pour nos 2-33 ; 41 : pour nos 34-38, 42.

D’après Dmitriev 1979 : fig. 6, 7

14On constate donc que les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique et leurs dérivées ont été mises au jour principalement dans la zone d’activité des Goths à l’époque romaine et à celle des Grandes Migrations : dans le bassin de la Vistule, dans la partie sud de l’Europe de l’Est, dans la région du Danube inférieur, au nord de la mer Noire, en Italie et sur la péninsule ibérique (Fig. 9). Les quelques fibules de ce type découvertes ailleurs, au nord de la France par exemple, attestent probablement du déplacement de personnes isolées ou de petits groupes d’origine orientale. Soulignons d’ailleurs que, dans la tombe 94 de Saint-Chéron, la position de la paire de fibules (sur le thorax) est tout à fait conforme à celle adoptée par les Germains orientaux des cultures de Wielbark et de Tcherniakhov à l’époque romaine (Templemann-Mączyńska 1989 : 65-84).

Fig. 9 - La carte des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique (1) et de leurs dérivées (2).

Fig. 9 - La carte des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique (1) et de leurs dérivées (2).

1 : Saint-Chéron ; 2 : Nouvion-en-Pontihieu ; 3 : Baudemont ; 4 : Duratón ; 5 : Diourso ; 6 : Sacca di Goito ; 7 : Gorodok Nikolaïevka ; 8 : Viktorovka II ; 9 : Budeşti ; 10 : Leţcani ; 11 : Tîrgşor ; 12 : Fierbinţi-Târg ; 13 : Sântana-de-Mureş ; 14 : Independenţa ; 15 : Mitreni ; 16 : Barcea ; 17 : Bogdăneşti-Fălciu ; 18 : Luka-Vrublevetska; 19 : Verbytchka; 20 : Phanagoria; 21 : Histria; 22 : Werbkowice ; 23 : Brulino-Koski ; 24 : Praust/Pruszcz Gdański ; 25 : Willenberg/Wielbark ; 26 : Grebieten ; 27 : Izbicko ; 28 : Olsztyn ; 29 : Khats’ky. Compte tenu de l’échelle de la carte, la localisation des sites est approximative.

15Les fibules du type de celles de Saint-Chéron, caractéristiques du costume féminin et sans valeur intrinsèque, étaient certainement portées par la population ordinaire et il paraît exclu que leur apparition en Occident puisse témoigner de la diffusion d’une mode “ orientale ” prestigieuse et aristocratique, comme cela a été proposé pour les découvertes “ princières ” de la mode ponto-danubienne de la première moitié du ve s. en Occident romain. Cette mode aristocratique se manifeste dans l’habit féminin et l’équipement militaire et équestre et caractérise le milieu hétérogène des élites barbares, germaniques et non germaniques, engagées au service de l’Empire d’Occident (voir en détails Kazanski 1989, 1996, 1997, avec la bibliographie). On ne peut non plus envisager que ces objets montrent l’existence de liens économiques avec l’Europe centrale et orientale car, chez les Barbares, les accessoires du costume féminin ordinaire, à part peut-être des perles, ne font jamais l’objet d’échanges commerciaux.

16On observe enfin que les fibules ansées à pied losangique se diffusent à l’extérieur des cultures de Wielbark et de Tcherniakhov durant la phase ancienne des Grandes Migrations (entre 375 et 454 environ, c’est-à-dire du moment présumé d’arrivé des Huns en Europe orientale et jusqu’à la bataille de Nedao et la chute de “ l’empire ” hunnique), lorsque, sous le choc de l’invasion hunnique, une masse de Germains orientaux, formée avant tout de Goths, se déplace vers l’ouest et vers le sud. Leur migration à cette époque est marquée, nous l’avons dit, par l’apparition d’objets issus de la culture de Tcherniakhov sur un vaste territoire allant de la côte caucasienne de la mer Noire jusqu’à la Gaule. C’est vraisemblablement dans ce contexte qu’il faut interpréter la découverte des fibules de tradition germanique orientale de Saint-Chéron.

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Notes

1 Je remercie Messieurs Dominique Joly et Claude Stéfani pour les informations concernant cette tombe ainsi que pour les photographies et dessins de ces fibules. Dominique Joly prépare actuellement la publication détaillée de la nécropole de Saint-Chéron. La fouille a eu lieu en 1989-1990. En sus du rapport de fouille de 1992, une note dans les bilans scientifiques régionaux, présente l’essentiel des informations sur ce site (Joly 1992).

2 Il faut les distinguer des fibules Almgren 159 (Almgren 1923 : Pl. VII, n159), typiques d’Europe centrale (voir par ex. Kokowski 1997 : Fig. 2, t ; Jakubczyk 2014 : Fig. 1, nos 5-7), qui ont, elles aussi, un pied losangique, mais un corps et un ressort d’un seul tenant.

3 Signalons cependant que la distinction entre ces trois variantes n’est pas toujours aisée à établir et que certaines fibules ne peuvent être attribuées précisément à l’une d’entre elles. D’autre part, il ne faut pas confondre les fibules Ambroz 16/4-III avec d’autres fibules à pied triangulaire, très proches, retrouvées chez les Sarmates, dans les villes antiques du nord de la mer Noire, chez les Gèto-Daces et exceptionnellement sur des sites de la culture de Tcherniakhov (à Tîrgşor, tombe 147 : Diaconu 1965 : Pl. 20, n4). En effet, ces fibules ponto-sarmates et gèto-daces possèdent un porte-ressort différent : il est formé par l’extrémité de l’anse recourbée. Voir Ambroz 1966 : 52-54, Pl. 9, nos 16,18-20.

4 En 280 l’empereur Probus a déporté les restes des Bastarnes, à peu près 100 000 personnes, sur le territoire de l’Empire (Histoire Auguste, Prob., 18.1; Zosime, Histoire, I.71).

5 Il faut peut-être aussi prendre en compte les fibules de l’époque romaine tardive découvertes dans le pays nord-danubien, en Moravie, à Kostelec na Hané et à Křenovice (Peškař 1972 : Pl. 46, nos 1,3,5), mais leur porte-aiguille n’est pas conservé et, de fait, on ne sait pas s’il s’agit d’agrafes à pied retourné.

6 Elle correspond en partie aux Vandales de l’époque romaine.

7 Dans notre article publié en 1984, nous avions indiqué à tort que cette découverte était originaire de Lituanie.

8 Je remercie Monsieur Boris Magomedov (Kiev) pour les consultations concernant le mobilier de la civilisation de Tcherniakhov.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 - Les fibules ansées de la tombe 94 de Saint-Chéron. 1, 3, 4, 5 : No 1436.1 ; 2 : No 1436.2.
Crédits Dessin et photo de C. Stéfani et de D. Joly
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 372k
Titre Fig. 2 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique dans la zone de la civilisation de Tcherniakhov.
Légende 1 : Luka-Vrublevetska ; 2 : Khats’ky ; 3,4 : Verbytchka ; 5 - 8 : Budeşti ; 9 : Leţcani ; 10 : Bogdăneşti-Fălciu ; 11 : Barcea ; 12 : Mitreni ; 13 : Independenţa ; 14,15 : Tîrgşor ; 16, 17 : Sântana-de-Mureş. Échelle partout en cm.
Crédits 1 : d’après Symonovič 1953 : fig. 8 : 12 ; 2 : d’après Ambroz 1966 : pl. 12 : 8 ; 3, 4 : d’après Piętka-Dąbrowska 1961 : pl. XLVIII : 17, 18 ; 5-8 : d’après Vornic 2006 : fig. 69 : 4, 7, 116 : 4, 118 : 12 ; 9 : d’après Bloşiu 1975 : fig. 11 : 3 ; 10 : d’après Mamalaucă 2005 : Cat. III.7 ; 11 : d’après Mamalaucă 2005 : Cat. III.203 ; 12 : d’après Mitrea et Preda 1966 : fig. 132 : 1 ; 13 : d’après Mitrea et Preda 1966 : fig. 215 ; 14, 15 : d’après Diaconu 1965 : pl. XCVIII : 6, 7 ; 16, 17 : d’après Kovács 1912 : fig. 78 : 1, 2.
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 388k
Titre Fig. 3 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique en Europe centrale et orientale en dehors de la zone de Tcherniakhov.
Légende 1 : Grebieten ; 2 : Izbicko ; 3 : Phanagoria ; 4 : Brulino-Koski ; 5 : Olsztyn. Échelle partout en cm.
Crédits 1 : d’après Nowakowski 1996 : pl. 37 : 3 ; 2 : d’après Szydłowski 1965 : fig. 5 : i ; 3: d’après Kazanski 2009 : fig. 1 : 10 ; 4 : d’après Kempisty 1967 : fig. 49 : b ; 5 : d’après Szydłowski 1974 : pl. 176 : o
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Fig. 4 - Les objets provenant d’ensembles clos contenant des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.
Légende Échelle partout en cm. 1-3 : Gorodok Nikolaïevka, tombe 1H ; 4-6 : Viktorovka II, tombe 5 ; 7-10 : Tîtrşor, tombe 277.
Crédits 1-3 : d’après Ebert 1913 : fig. 96 ; 4-6 : d’après Symonovič 1967 : fig. 5, 6 ; 7-10 : d’après Diaconu 1965 : pl. CXXXI
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 616k
Titre Fig. 5 - Les fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique, variante de la Vistule inférieure.
Légende 1-7 : Willenberg/Wielbark, tombe 1200 ; 8-14 : Praust-5/Pruszcz Gdański-5, tombe 17. Sans échelle.
Crédits 1-7 : d’après Kleeman 2017 : pl. 78 ; 8-14 : d’après Schindler 1941 : pl. 4
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 568k
Titre Fig. 6 - Les fibules dérivées du type Ambroz 16/4-III à pied losangique découvertes en Gaule et en Italie.
Légende 1 : Baudemont ; 2-5 : Nouvion-en-Ponthieu, tombe 54 ; 6-9 : Sacca di Goito, tombe 214. Échelle partout en cm.
Crédits 1 : d’après Kasprzyk 2011 : fig. 3 : 5 ; 2-5 : d’après Piton 1985 : pl. 10 : 54, fig. sur la p. 247 ; 6-9 : d’après Sannazaro 2006 : fig. 1
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 312k
Titre Fig. 7 - La tombe 79 de la nécropole de Duratón avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.
Crédits D’après Kazanski, López Quiroga et Périn 2018 : fig. 19
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 824k
Titre Fig. 8 - La tombe 300 de la nécropole de Diourso avec une fibule dérivée du type Ambroz 16/4-III à pied losangique.
Légende Échelles (en cm) - 39 : pour n1 ; 40 : pour nos 2-33 ; 41 : pour nos 34-38, 42.
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 528k
Titre Fig. 9 - La carte des fibules du type Ambroz 16/4-III à pied losangique (1) et de leurs dérivées (2).
Légende 1 : Saint-Chéron ; 2 : Nouvion-en-Pontihieu ; 3 : Baudemont ; 4 : Duratón ; 5 : Diourso ; 6 : Sacca di Goito ; 7 : Gorodok Nikolaïevka ; 8 : Viktorovka II ; 9 : Budeşti ; 10 : Leţcani ; 11 : Tîrgşor ; 12 : Fierbinţi-Târg ; 13 : Sântana-de-Mureş ; 14 : Independenţa ; 15 : Mitreni ; 16 : Barcea ; 17 : Bogdăneşti-Fălciu ; 18 : Luka-Vrublevetska; 19 : Verbytchka; 20 : Phanagoria; 21 : Histria; 22 : Werbkowice ; 23 : Brulino-Koski ; 24 : Praust/Pruszcz Gdański ; 25 : Willenberg/Wielbark ; 26 : Grebieten ; 27 : Izbicko ; 28 : Olsztyn ; 29 : Khats’ky. Compte tenu de l’échelle de la carte, la localisation des sites est approximative.
URL http://journals.openedition.org/racf/docannexe/image/5211/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 177k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Michel Kazanski, « Les fibules ansées de tradition germanique orientale provenant de la nécropole Saint-Chéron à Chartres (Eure-et-Loir) »Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 61 | 2022, mis en ligne le 19 janvier 2022, consulté le 09 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/racf/5211

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Michel Kazanski

CNRS, UMR 8167 - ” Orient et Méditerranée ”, 52, rue du cardinal Lemoine, 75005-Paris

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