Navigation – Plan du site

AccueilNumérosTome 71Une épée celto-germanique et quel...

Une épée celto-germanique et quelques autres armes

Addendum au corpus de l'arsenal du siège d'Alésia (Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or)
Claude Grapin
p. 163-176

Résumés

Plus de vingt ans après la publication, sous la direction de Michel Reddé et de Siegmar von Schnurbein, du vingt-deuxième tome des Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Alésia : fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du Mont-Auxois (1991-1997), le seul ouvrage de synthèse à valeur de somme jamais écrit sur le sujet, le travail réalisé sur les collections conservées au Musée Alésia permet de verser une quinzaine d’armes supplémentaires au corpus du matériel lié au siège. Si la plupart appartiennent à des types déjà attestés sur le site, quelques-unes sont totalement nouvelles. Au nombre de celles-ci, une épée celto-germanique dotée d’un fourreau avec bouterolle à ergot s’avère être d'un intérêt majeur.

Haut de page

Texte intégral

Nous adressons nos plus vifs remerciements au Dr. Tomasz Bochnak, professeur à l’Institut d’Archéologie de l’Université de Rzeszow en Pologne, et au Dr. Martin Schönfelder, chercheur au Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence pour leur disponibilité, leur aide et les précieux conseils dont il nous ont fait bénéficier pour l’étude de l’épée. L’étude de cette dernière n’aurait pas été possible sans l’admirable et patient travail de restauration conduit par Marie-Pierre Lambert, conservatrice-restauratrice au Laboratoire d’Archéologie des Métaux de Nancy-Jarville ; elle a su déceler et mettre en évidence les vestiges ténus des traitements de surface. Nous sommes redevables à Jean-Pierre Garcia, professeur des Universités, Université de Bourgogne-Franche-Comté/UMR 6298 ArTeHiS, d’avoir réalisé la détermination des calcaires des boulets. Raphaël Moreau, responsable de la bibliothèque du Centre archéologique européen de Bibracte, nous a procuré quelques références bibliographiques rares ; nous lui renouvelons nos remerciements. Que Michaël Brunet et Olivier Champagne trouvent ici l’expression de notre gratidude pour la qualité de leurs dessins et de leurs clichés.

1En 2001 paraissait, sous la direction de Michel Reddé et de Siegmar von Schnurbein, le vingt-deuxième tome des Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Alésia : fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du Mont-Auxois (1991-1997), en trois volumes, le premier consacré aux fouilles, le deuxième au matériel et le troisième à des planches hors-texte. Cet ouvrage reste encore la seule somme jamais écrite sur le sujet, associant la présentation des données les plus récentes acquises sur le terrain à la relecture de celles qui avaient été collectées antérieurement, principalement lors des fouilles ordonnées par Napoléon III cent cinquante ans plus tôt.

2Aucune nouvelle opération de fouille n’a été entreprise depuis 1997 sur les lignes d’investissement et les camps de l’armée romaine ou sur les secteurs du site concernés par les combats. En revanche, les campagnes d’inventaire, de récolement et de restauration des collections conservées au Musée Alésia entreprises à partir de 2003 permettent de verser au corpus du matériel lié au siège une quinzaine d’armes supplémentaires. Si la plupart appartiennent à des types qui étaient déjà référencés sur le site, quelques-unes s’avèrent être totalement nouvelles et parfois d’un intérêt majeur.

Les armes issues des collections de l’ancien Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine

3À deux exceptions près, toutes ces armes appartiennent aux collections de l’ancien Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine. La construction de ce petit bâtiment est étroitement liée aux recherches archéologiques commanditées par Napoléon III. L’empereur en avait lui-même validé l’implantation lors de sa visite à Alise le 19 juin 1861. Après plusieurs simplifications du projet initial, destinées à économiser les deniers de la cassette personnelle de l’empereur, la construction fut menée tambour battant puisque le bâtiment était achevé en juillet 1862. Le ‘Musée impérial d’Alise’ devait s’insérer dans un projet de valorisation globale du site d’Alésia dont les autres jalons étaient l’implantation de bornes sur les camps romains et le long des chemins à chaque intersection avec les lignes d’investissement césariennes, ainsi que la statue monumentale de Vercingétorix.

  • 1 Sur la base du récolement des collections du musée établi par Chantal Lussiaux dans les années 196 (...)

4L’épisode du siège ne pouvait pas ne pas être évoqué au sein de ce musée voulu pour être un musée de site – l’un des plus anciens d’Europe. Tout d’abord, une partie au moins des armes mises au jour y fut entreposée et exposée à la curiosité des visiteurs en attendant d’être envoyée à Paris ou à l’Atelier d’études de l’Empereur installé aux haras de Meudon et dirigé par Jean-Baptiste (Auguste) Verchère de Reffye à partir du 22 août 1862 (Le Gall, 1989, p. 186, n° 256, lettre d’Alexandre Bertrand à Victor Pernet datée du 7 février 1863 ; Proust, 2017, p. 212-213). D’autre part, le musée reçut une collection de moulages en plâtre des armes les plus représentatives qui avaient été découvertes1. La date d’arrivée de ces moulages n’est pas connue avec précision, mais Hippolyte Dansin en voit au moins une partie lorsqu’il vient à Alise à la mi-octobre 1864 (Le Gall, 1989, p. 230).

5Dans ce contexte, la présence d’armes originales n’étonne pas. Toutefois, elles sont restées en nombre très limité.

6Parmi ces armes, sept ont conservé l’indication d’une possible provenance selon les fiches du récolement mené dans les années 1960 par Chantal Lussiaux : « Au pied du Mt Rhéa ? ». Cette mention renvoie aux fouilles impériales. La référence au secteur situé au pied du Mont Rhéa permet de mieux cerner leur contexte de découverte supposé. Cette zone a été explorée à plusieurs reprises, d'abord entre janvier et mai 1863, puis en septembre-octobre de la même année, puis en novembre 1864, enfin de juillet à novembre 1865. C’est le secteur qui, de très loin, a livré la plus grande quantité d’ossements animaux et humains ainsi que d’armes, indices de l’importance des combats qui se sont déroulés à cet endroit lors de l’ultime bataille qui a décidé de l’issue du siège. Cette abondance de vestiges matériels a incité le baron-colonel Eugène Stoffel à y multiplier les interventions et à demander aux fouilleurs de vider les fossés des lignes romaines sur des linéaires importants.

7Une huitième arme, le stimulus, pourrait provenir du même secteur selon l’indication qui lui est associée dans le récolement des années 1960, mais elle serait issue de la collection Calabre. Cette collection a été constituée par un antiquaire alisien, Joseph Calabre, et offerte par sa veuve à l’empereur lors de sa visite en 1861. L’inventaire de la collection que le docteur Beaufort, maire d’Alise, envoie au sous-préfet de Semur-en-Auxois le 2 février 1863 mentionne bien, sous quatre alinéas, quelques armes qui peuvent se rapporter au siège (Le Gall, 1989, p. 185, n° 252) :

« n° 21 : 3 pointes de flèches en fer 
n° 22 : 1 lance en fer 
n° 23 : pointes de fer allongées données pour des stimuli 
n° 36 : 4 projectiles en fer trouvés dans la plaine des Laumes ». 

8Mais d’après ce document, seul le n° 36 est associé à un lieu de découverte. Au n° 23 peuvent se rapporter quelques lignes des Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or : « Les objets les plus curieux que signale M. Lenormant parmi ceux de la collection Calabre ce sont des tiges de fer de 30 à 40 cm de long, aiguisées aux 2 extrémités. On les rencontre fréquemment à l’entrée de la plaine des Laumes. On peut en expliquer indubitablement l’emploi par le passage du 7e livre du De Bello Gallico, chap. 73, où César décrit les pieux armés de pointes de fer ou aiguillons, dont il hérissait les alentours de ses lignes de circonvallation […] » (C.A.C.O. 1860, p. LXIV). François Lenormant a vu la collection Calabre peu de temps avant qu'elle fut donnée à Napoléon III. Les dimensions qu’il donne ne concordent pas : s’agit-il d’une erreur de transcription de sa part, du rapporteur qui fait part de ses travaux devant la commission ou du rédacteur du compte-rendu (confusion entre millimètres et centimètres ?), ou bien de l’interprétation erronée d’un autre type d’objet qui, aujourd’hui, paraît ne plus pouvoir être identifié dans les collections du musée ? Toutefois, prise au pied de la lettre, l’indication du lieu de trouvaille n’est pas aberrante.

9En effet, les fouilles franco-allemandes des années 1990 ont révélé la présence de défenses intermédiaires entre les deux fossés de la contrevallation dans la plaine de Grésigny et sur le glacis aménagé à l’avant du fossé 3 de la contrevallation au pied du mont Rhéa (Reddé, von Schnurbein, 2001, 1, p. 421-424, fig. 233-236 et p. 444-445, fig. 253). Les vestiges reconnus correspondent à des éléments en bois de 6 cm de diamètre et 16 cm de haut implantés selon des rangées parallèles. Le même type de vestige, implanté en lignes parallèles et en quinconce, a été reconnu sur le glacis intermédiaire entre les fossés 2 et 3 de la contrevallation de la plaine des Laumes. Même si aucun aiguillon en fer n’a été retrouvé, il peut être identifié avec vraisemblance avec les vestiges laissés par les stimuli du dispositif césarien (ibid., 1, p. 327-331, fig. 173-176 ; p. 545-546).

10Les huit autres armes n’ont conservé aucun pedigree. En fait partie l’épée D2011.1.349, qui se distingue du lot par son histoire. Nous avons eu la surprise de la retrouver fortuitement en 2005. Ses principaux fragments étaient assujettis avec du fil de fer sur une simple planche débitée à grands traits de scie aux dimensions de l’objet, quoi qu’elle soit un peu plus étroite. L’absence de finition et l’aspect sommaire du mode de fixation permettent de penser qu’il ne s’agit pas d’un dispositif de présentation. Ce support de fortune pourrait faire écho au mode de prélèvement des objets sur le terrain au cours des fouilles impériales tel que le décrit Victor Pernet dans ses Notes sur Alise : « Tous les objets étaient déposés sur de larges planches et, le soir, deux ou trois ouvriers par planche les transportaient à Alise » (Pernet, 1909, p. 473-474 ; Le Gall, 1989, n° 365, p. 269-270). L’épée a pu bénéficier d’un support à sa taille dès son prélèvement ou bien la planche de transport a été ajustée à ses dimensions après son arrivée au musée.

11L’épée était vierge de toute intervention de restauration avant d’être confiée en 2009 au Laboratoire d’Archéologie des Métaux de Nancy-Jarville. Elle était fortement corrodée et morcelée en huit fragments très friables. La corrosion retenait des sédiments. Deux importants fragments de la plaque revers du fourreau se sont détachés au cours de la phase de déchloruration. Ils n’ont pas été refixés sur la lame afin d’en laisser le revers totalement visible.

12Toutes les autres armes en fer avaient déjà été traitées par le L.A.M. en 1974. Quelques clichés pris à cette occasion montrent des armes fortement corrodées et concrétionnées (stimulus D2011.1.59, fer de javelot brisé et plié D2011.1.63). Elles ont été à nouveau restaurées par le Centre de Restaurations et d’Études Gabriel Chapotat de Vienne entre 2009 et 2011. Les observations qui ont pu être faites à cette occasion ont montré que la plupart conservaient des concrétions superficielles dures et épaisses et qu’elles étaient protégées par une couche de cire plus ou moins régulière, souvent assez épaisse, appliquée en 1974. Des dépôts de sédiments piégés par la corrosion adhéraient encore au fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques D2011.1.64. Le dégagement mécanique réalisé en 1974 a laissé des traces sur le stimulus D2011.1.59, dont la surface présente des effets de meulage, et sur le fer de javelot brisé et plié D2011.1.63. Une seule pièce, la pointe de flèche massive D2011.1.62, s’avère avoir été traitée à cette époque par un décapage chimique qui a éliminé la totalité des parties corrodées et n’a laissé que le noyau métallique fortement rongé.

Les armes issues des collections du Musée Alésia

13À cet ensemble issu des collections de l’ancien Musée municipal d’Alise s’ajoutent deux boulets de machines de guerre romaines. Ils appartiennent aux collections réunies par la Société des Sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois qui ont constitué les fonds du Musée Alésia.

14L’un d’eux provient de l’ancienne collection Pernet. Cette dernière a été constituée par Victor Pernet (1838-1922) et son fils Henri (1865-1954). Alors qu’il était encore jeune cultivateur à Alise, Victor Pernet a travaillé au sein des équipes des fouilles impériales en tant que « piqueur ». Il a conduit quelques opérations de fouilles sur le Mont-Auxois (puits et système défensif de l’oppidum en 1864, fanum à double cella en 1868, escalier monumental du sanctuaire et des thermes d’Apollon Moritasgus à la Croix-Saint-Charles en 1898). Maire d’Alise de 1896 à 1902, il est devenu le directeur technique des fouilles entreprises sur le Mont-Auxois sous l’égide de la Société des Sciences de Semur-en-Auxois à partir de 1905. Son fils Henri, pharmacien à Chalon-sur-Saône, une fois retraité et revenu à Alise, lui succéda dans ces dernières fonctions de 1932 à 1951. Leur collection, riche de plus d’un millier d’items, a été donnée au Musée Alésia en 1985. Elle réunit des découvertes fortuites glanées sur le site, du mobilier découvert en fouille – qu’il s’agisse de fouilles conduites à titre personnel ou au nom de la Société des Sciences de Semur – qui a pu être sélectionné comme échantillon à des fins documentaires – et peut-être aussi du mobilier collecté auprès d’habitants d’Alise. Aucune précision quant aux conditions de sa découverte n’accompagne le boulet qui nous intéresse. On peut supposer qu’il a été collecté par Victor Pernet au cours des fouilles impériales ou, de manière fortuite, à une date ultérieure, sur le tracé des lignes d’investissement et des camps de l’armée romaine qu’il connaissait particulièrement bien. Notons seulement qu’au regard de la relative fréquence de la mention de découvertes de boulets et autres « pierres de baliste » dans les documents échangés par les protagonistes des fouilles impériales, bien peu nous sont parvenus.

15L’autre boulet a un pedigree plus original. Il a été découvert en 1984 dans le lit inférieur d’un niveau de pavage antérieur à la construction du théâtre de l’agglomération antique (Olivier, Rabeisen, 1985, p. 17, ‘pavage 13’). La puissance de tir des machines de guerre romaines ne permet pas d’envisager qu’il a été projeté jusque sur le plateau de l’oppidum depuis les lignes d’investissement ou depuis un camp. À ce jour, c’est le seul élément spécifiquement liée aux combats qui se sont déroulés autour de l’oppidum, qui a été identifié comme ayant connu un remploi à des fins non militaires dans le cadre de l’agglomération antique. Ce second usage reste inconnu. Le boulet a pu remplacer un gros galet, ce constituant sédimentaire détritique de grande taille étant rare dans la région. Il a pu aussi être utilisé comme broyon, comme enclume ou tas, ou bien comme forme pour façonner des tôles métalliques ou du cuir. Son contexte de découverte était riche en vestiges liés à la métallurgie des alliages cuivreux.

Catalogue

L’épée

Fig. 1.

Fig. 1.

1. Épée avec fourreau terminé par une pointe à ergot n° D2011.1.349. 2. Localisation des traces de décor bouchardé sur la lame et de décor chagriné sur les vestiges de la plaque avers du fourreau.

Dessins M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.349 – Épée avec fourreau terminé par une pointe à ergot (fig. 1)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • Épée : L. max. conservée : 60,1 cm ; l. max. de la lame : 5,38 cm ; ép. de la lame : 0,18 à 0,23 cm ; L. de la soie : 11 cm ; l. de la soie à sa base : 1,74 cm ; ép. de la soie à sa base : 1,11 cm ; H. de la bague située à la base de la soie : 1,9 cm.
  • Fourreau : fragment inférieur avec la bouterolle : L : 9,9 cm ; l. max. : 5,3 cm ; ép. max : 0,79 cm ; fragment 1 de la plaque revers : L : 10,24 cm ; l. max : 5,4 cm ; ép. max au niveau des listels de bordure : 0,33 cm ; ép. max. du reste du fragment : 0,19 cm ; fragment 2 de la plaque revers : L : 14,5 cm ; l. max : 5,1 cm : 0,19 cm.
  • Fer ; vestiges organiques minéralisés.

16Manquent le bouton de la poignée et une portion de la lame de l’épée dont les tranchants sont mal conservés, ainsi qu’une grande partie du fourreau.

17De l’épée sont conservés deux fragments jointifs (recollés) et la pointe encore engagée dans la bouterolle du fourreau ; la lacune peut être estimée à une quinzaine de centimètres au moins, sans doute nettement plus.

18La soie, de section carrée vers le pommeau, devient losangée vers la garde où elle est encore habillée par une portion de tôle roulée dont la surface est chagrinée selon un motif ponctiforme, vestige d’une bague. Elle conserve des traces de bois vers son extrémité proximale. Le bouton du pommeau manque. La croisière est campaniforme et haute, composée à l’origine de quatre éléments en forme de S rapportés – trois sont encore présents, du quatrième ne subsiste qu’une extrémité.

19La lame présente une nervure médiane. D’après la radiographie réalisée lors de la restauration, la pointe est peu marquée et arrondie (fig. 2). Aucune trace de soudure n’apparaissant, il semble que les tranchants ont dû être sortis en même temps que la partie centrale. Sa surface présente sur toute sa partie médiane un traitement ponctiforme réalisé à la bouterolle, qui se poursuit sur une partie de la soie, alors que les bords sont réservés. Malgré le mauvais état de conservation de la surface, il est possible de distinguer un semis irrégulier d’empreintes concaves pouvant correspondre à un bouchardage (fig. 3). Deux courtes entailles parallèles visibles sur l’une des faces au-dessus du bris de la partie proximale sont les possibles stigmates d’impacts reçus au combat.

Fig. 2. Radiographie des extrémités proximale et distale de l’épée réalisée par le Laboratoire d’Archéologie des Métaux de Nancy-Jarville.

Fig. 2. Radiographie des extrémités proximale et distale de l’épée réalisée par le Laboratoire d’Archéologie des Métaux de Nancy-Jarville.

Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or. Numérisation Fr. Petot, Archives départementales de la Côte-d’Or.

Fig. 3. Détail: traitement ponctiforme de la lame de l’épée avec fragments de foureau adhérants.

Fig. 3. Détail: traitement ponctiforme de la lame de l’épée avec fragments de foureau adhérants.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

20Le fourreau est très lacunaire : sont surtout conservés l’entrée, l’extrémité avec la bouterolle, quelques fragments de la plaque avers adhérant à la lame et deux larges fragments de la plaque revers détachés. Les bords de la tôle avers étaient ramenés sur ceux de la tôle revers de manière à les sertir. La surface des vestiges de la plaque avers présente un décor chagriné ponctiforme composé d’un semis serré de petites cupules, plus régulier que celui visible sur la lame (fig. 4). Sur la face postérieure, le fragment de tôle supérieur est bordé vers le haut par une portion de frette ornée d’une double moulure. Les vestiges ligneux d’un support organique très mince sont bien visibles à l’ouverture sur la plaque avers ainsi que sur la surface interne des deux fragments détachés de la plaque revers ; sur ces derniers, les fibres sont orientées selon l’axe longitudinal de l’objet. La bouterolle est assujettie par deux griffes sur chaque face ; elle se termine par un ergot assez fin (fig. 5). Aucune barrette, mais aussi aucun vestige ni aucune trace de fixation de la pièce de suspension ne subsistent.

Fig. 4. Détail des fragments de foureau adhérant à la lame de l’épée avec décor chagriné ponctiforme.

Fig. 4. Détail des fragments de foureau adhérant à la lame de l’épée avec décor chagriné ponctiforme.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

Fig 5. Détail de la partie inférieure du fourreau de l’épée : la bouterolle à ergot.

Fig 5. Détail de la partie inférieure du fourreau de l’épée : la bouterolle à ergot.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

Parallèles

21Par sa longueur, l’épée à fourreau terminé par un ergot d’Alésia appartient aux épées destinées au combat de cavalerie. De nombreuses analogies existent avec une série d’épées dont le corpus approche une quarantaine d’exemplaires connus notamment en Pologne, plus particulièrement entre l’Oder et la Vistule, mais aussi en Allemagne, en Slovénie, en Serbie, en Bulgarie, et jusqu’en Ukraine. Un seul exemplaire était jusqu’alors connu en France. Dans toutes ces régions, les épées à fourreau terminé par un ergot sont considérées comme des importations (Frey, 1986 ; Bochnak, 2015 ; Istenič, 2015).

22L’épée d’Alésia correspond au type 5 de la typologie établie par Tomasz Bochnak à partir du mobilier trouvé en Pologne (Bochnak, 2005, p. 25 ; 29-30). Ce type se caractérise par une soie plutôt courte (12 à 13 cm) et une lame assez large (4,6 à 6 cm) d’une longueur variant entre 86,5 et 96 cm environ. La longueur totale est comprise entre 101 et 108 cm (Gleser, 1999, p. 77-84, tableau 2).

23Bien que sans contexte précis, c’est une épée issue d’une tombe à incinération à Niecieplin, dans le centre-est de la Pologne, en Mazovie (district de Garwolin), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Varsovie, qui constitue le meilleur parallèle. La lame présente le même profil et un décor pointillé similaire réalisé à l’acide. La croisière campaniforme est assez comparable quoique encore plus haute. La bouterolle se termine par un ergot assez long et fin (Koslowska, 1958, pl. CXI, 17-18).

  • 2 Épée disparue pendant la Seconde Guerre mondiale et connue par la documentation ancienne.

24Une ornementation chagrinée similaire à celle du fourreau se retrouve sur le fourreau – très lacunaire – d’une épée découverte dans une tombe de la culture de Przeworsk découverte à Karszów (district de Błotnica, Basse-Silésie) ainsi que sur le fourreau d’une épée découverte lors d’un dragage dans la rivière Noteć aux alentours de Białośliwie (district de Piła, Grande-Pologne)2. Ces deux épées sont datées de la phase A2 de la période pré-romaine (Bochnak, 2010, p. 57 et p. 59, fig. 4, 1a. et 1c et p. 60, fig. 1a ; ce dernier fourreau est également publié dans Bochnak, 2006a, p. 174-176, fig. 8, n° 6).

25Tomasz Bochnak date les épées de type 5 de la fin de la phase A2 de la période pré-romaine. Cependant, la plupart des fourreaux terminés par une bouterolle prolongée par un ergot sont un peu plus récents et appartiennent à la phase A3. Mais ces appendices sont plus massifs que celui qui termine le fourreau de l’épée de Niecieplin, dont la lame est bien caractéristique de la fin de la phase A2, et de celle d’Alésia. La finesse de l’ergot devrait donc être interprétée comme l’indice d’une légère ancienneté pour ces deux épées, ce qui plaide en faveur de l’apparition des bouterolles à ergot dès la fin de la phase A2. D’une manière générale, la phase A2 de la période pré-romaine, caractérisée notamment par des fibules de Nauheim, est synchrone de la période de La Tène D1 et de la phase A3 de la période de La Tène D2. Un léger décalage est admis avec la chronologie absolue de l’aire laténienne : Teresa Dąbrowska propose de situer le stade intermédiaire entre les phases A2 et A3 vers la moitié du ier siècle avant notre ère (Dąbrowska, 1988, p. 62).

26Les travaux de Tomasz Bochnak et de Janka Istenič montrent que le fourreau de l’épée d’Alésia appartient à la phase précoce des fourreaux terminés par une bouterolle à ergot. Ce type de fourreau, d’abord entièrement fabriqué en fer et doté d’une échelle simple, se rattache à une ambiance germanique et se celtise partiellement en intégrant des décors de esses. À partir de la décennie 40/30 avant J.-C. et jusque vers 15 avant J.-C., il adopte progressivement des éléments décoratifs empruntés aux productions romaines et évolue vers une forme de fourreau doté d’une plaque avers ajourée (opus interrasile) en alliage cuivreux, parfois en argent. Pour ces derniers au moins, Janka Istenič propose prudemment une aire de production située à l’est de la Gaule Cisalpine, par conséquent placée sous contrôle romain (Bochnak, 2005 ; Istenič, 2010 ; Istenič, 2015).

27Près d’une quarantaine d’épées avec fourreau à ergot (ou éperon) sont désormais connues. Presque toutes sont issues de contextes funéraires. Ulrich Schaaff en a établi une carte de répartition en 1986 (Schaaff, 1986b, fig. 25, complétée dans Łuczkiewicz, 2006, p. 202, tableau 19 et p. 203, carte 33 et dans Istenič, 2010, p. 146-148). Les rares découvertes plus récentes confirment les principales aires de diffusion mises en évidence par cette carte.

28La principale concentration se trouve en Pologne, avec plus de la moitié du corpus. Le type est attesté en Poméranie, avec un exemplaire à Opalenie (avant 1918, Münsterwalde, district de Gmina Gniev ; Bochnak, 2009, p. 13 et p. 28, fig. 7-1b ; Gleser, 2005, p. 122, fig. 26, n° 1 ; Bochnack, Przemysław, 2012, p. 65, fig. 4), deux à Brzyno (district de Puck ; Strobin, 2021, p. 362, pl. CXXX et p. 364, pl. CXXXII), un à Kopaniewo (district de Gmina Wicko) et un à Pruszcz Gdański (Bochnack, Harassim, 2012, p. 62, fig. 3), ainsi qu’en Poméranie occidentale, où un exemplaire a été trouvé à Dębczyno (district de Białogard). L’ensemble le plus important se concentre dans les provinces du centre, principalement en Coujavie-Poméranie avec deux exemplaires à Rządz (avant 1918, Rondsen ; Czarnecka, 2007, p. 51-53, fig. 3, 4 ; Czarnecka, 2016, p. 89, fig. 2/2-3 ; p. 90, fig. 3/3-6-7 ; p. 117, fig. 20/1-2 ; p. 120, fig. 22/2 ; p. 130, n° 30, 32, 34, 36 ; p. 131, n° 45), un à Dziemiony (district de Toruń) et un à Lachmirowice (district d’Inowroclawski ; Gleser, 2005, p. 122, fig. 26, n° 2), en Grande-Pologne avec un exemplaire à Brzozówka (district de Złotów), un à Ruszków Pierwszy (district de Koło ; Machajewski, Rogalski, 2016, p. 118, pl. XLVII, n° 1), un à Zadowice et un autre à Wesolki (district de Kalisz), et en Mazovie, avec deux exemplaires à Korythnica (district de Jçddrzcjow), un à Kamiénczyk (district de Wyszków), un à Oblas (district de Radom), un à Michalowice, un à Kotowice et un à Brynów (district de Pruszków), enfin un à Niecieplin et deux à Oblin (district de Garwolin). Le type est également connu en Basse-Silésie, avec un exemplaire à Wierzbice (district de Wroclaw) et dans la province des Basses-Carpates, avec deux exemplaires à Stara Wieś (district de Brzozów).

29Le type est aussi représenté dans plusieurs sépultures laténiennes en Allemagne, avec deux exemplaires découverts à Schkopau (arrondissement de Saale, Saxe-Anhalt ; Schmidt, Nitzschke, 1989, pl. 78-7 ; 78-9) et, à peu de distance, un autre à Groβromstedt (arrondissement de Weimar, Thuringe ; Eichhorn, 1927, p. 140-141). Plus à l’ouest, un exemplaire est signalé à Bad Nauheim (Hesse) et un à Büchel, dans l’Eifel (arrondissement de Cochem-Zell, Rhénanie-Palatinat ; Haffner, 1995, fig. 5 ; Böhme-Schönberger, 2002, p. 208, fig. 7, n° 6 ; Czarnecka, 2016, p. 89, fig. 2/4 ; p. 90, fig. 3/1-2-5 ; p. 128, nos 2, 3, 7). S’y ajoute enfin une épée engagée dans son fourreau et pliée trouvée dans la sépulture n° 23 de la nécropole de Hoppstädten-Weiersbach, au sud de Büchel (arrondissement de Birkenfeld, Rhénanie-Palatinat), datée de La Tène D2a (Gleser, 1999, p. 44, fig. 9 ; p. 52 ; Gleser, 2005, p. 696-297, p. 577-578, n° 60 et pl. 8-9 ; Bochnack, Przemysław, 2012, p. 66, fig. 5).

30Les deux exemplaires les plus orientaux signalés sont issus de sépultures fouillées en Ukraine, à Mutyn (arrondissement de Soumy), à 200 km à l’est de Kiev (Czarnecka, 2016, p. 117, fig. 20/2 ; p. 131, n° 45).

31Les découvertes les plus méridionales connues sont localisées en Slovénie, avec une épée à fourreau ajouré terminé par un ergot assez effilé trouvée dans la nécropole de Verdun (Basse-Carniole), dans une sépulture datée de La Tène D2 (Istenič, 2010, p. 131-133, fig. 8 ; p. 140 ; Czarnecka, 2016, p. 120, fig. 22 et p. 129, n° 17), en Serbie, dans la nécropole de Vajuga-Pesak, et en Bulgarie, à Kostievo (municipalité de Maritsa, province de Plovdiv).

  • 3 Le mobilier de cette nécropole est entré au Musée départemental d’archéologie de la Seine-Maritime (...)

32Jusqu’à la découverte de l’épée d'Alésia, le seul exemplaire connu en Gaule avait été découvert en 1931 au Mesnil-sous-Jumièges (Seine-Maritime), dans une nécropole ayant livré d’autres armes, dont un casque de type Port qui plaide en faveur de la présence de la sépulture d’un auxiliaire de cavalerie originaire de Germanie ou de Celtique orientale. Le fourreau est en fer. L’ergot, de section losangique, paraît assez étroit et effilé. L’ensemble des armes recueillies sur le site dessine un horizon chronologique La Tène D2 (Schaaff, 1984, p. 623, fig. 11 ; Schaaff, 1986a, p. 295-298, fig. 5 et 6 ; Poux, 2008, p. 331-332, fig. 2 ; Pernet, 2010, p. 255-256, pl. 224,1)3.

33L’épée avec fourreau à ergot d’Alésia n’est pas la seule arme relevant de l’aire culturelle germanique et d’Europe centrale et septentrionale à avoir été découverte autour de l’oppidum. Les fouilles du Second Empire ont permis de recueillir un umbo à pointe centrale bordé par douze clous ou rivets (MAN, n° 10165 : Reddé, von Schnurbein, 2001, p. 214 et pl. 44, n° 48) dont la plupart des parallèles connus sont issus d’une région comprise entre l’Oder et la Vistule, plus particulièrement dans le contexte de la culture de Przeworsk. Cet umbo est l’exact contemporain de l’épée puisqu’il appartient à la phase A2-début A3 de la période pré-romaine (Bochnak, 2007). Une origine germanique ne saurait pas non plus être exclue pour certains des fers de lance échancrés qui conservent les traces d’un décor à l’eau-forte (MAN, nos 10110, 10103, 24352, 10100 et 24351 : Reddé, von Schnurbein, 2001, p. 157-159, 176-178 et 221-222, pl. 57, nos 204, 205, 206, 213, 214).

34Notons que dans le corpus d’armes alisien figure un autre décor chagriné qui se trouve sur une tôle d’alliage cuivreux provenant du droit d’un fourreau. Le motif estampillé a la forme d’un point d’interrogation ou demi-esse associé à des petits cercles disposés dans sa partie centrale et à son extrémité. Ce décor pourrait être rapproché d’une ambiance culturelle celto-germanique. Lors de sa découverte sous le Second Empire, cette bande métallique attachait ensemble deux lames de glaives dans ce qui paraît avoir constitué un petit trophée. André Rapin, qui a étudié cet ensemble, date l’élément de fourreau du deuxième tiers du iie siècle avant J.-C., soit de la période d’apogée de La Tène C2, bien avant le siège césarien (MAN, n° 24337 : Reddé, von Schnurbein, 2001, p. 219 et pl. 53, n° 150 ; Rapin, 2001). T. Bochnack a récemment révisé cette datation et situe cet élément au milieu du ier siècle avant J.-C. (Bochnack, à paraître).

Un élément de bouclier ?

Fig. 6. Poignée. Manipule de bouclier (?) n° D2011.1.60.

Fig. 6. Poignée. Manipule de bouclier (?) n° D2011.1.60.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.60 (MM2) - Poignée. Manipule de bouclier ? (fig. 6)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa ? »
  • L. totale : 29,5 cm ; L. poignée : 10,5 cm ; D. max. poignée : 1,07 x 1,15 cm ; l. max. pattes de fixation : 1,9 cm / 2 cm ; ép. max. pattes de fixation : 0,53 cm/0,62 cm.
  • Fer. Surface altérée par de nombreuses écailles de corrosion.
  • Objet tripartite composé d’un élément central étroit encadré par deux éléments symétriques allongés se terminant en pointe – l’une des extrémités est manquante. La partie centrale présente une section ronde dans sa partie centrale, devenant carrée en direction des deux parties latérales. Celles-ci sont bombées sur leur face antérieure, planes sur leur face postérieure.

Parallèles

35Le manipule n’est pas l’élément du bouclier qui a laissé le plus de traces, et ce quel que soit le type de bouclier. On peut penser qu’il était le plus souvent en bois. L’identification comme manipules est proposée avec précaution pour deux lames métalliques appartenant à la collection d’armes collectée à Alésia (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 112 et 113, p. 216 et pl. 46).

36Tous les exemplaires dûment reconnus présentent un trou de fixation à chaque extrémité, comme le montrent les manipules de bouclier germanique répertoriés par Norbert Zieling dans son corpus (Zieling, 1989, III, pl. 20 à 31), le manipule de bouclier de la sépulture 39 de la nécropole de Lamadeleine au Titelberg (Metzler et alii, 1999, p. 162-165 et p. 164-165, fig. 165, n° 6) ou encore un manipule issu du site de La Tène (Anastassov et alii, 2017, n° 36, p. 35 et pl. 11). Ces perforations n’apparaissent pas sur l’objet issu des collections de l’ancien Musée municipal d’Alise, ce qui laisse plus difficilement envisager la manière dont il était assujetti. Nous ne lui avons trouvé aucun parallèle, mais ses dimensions, la longueur de la partie centrale servant de poignée et sa forme générale tripartite, avec deux pattes de fixation plus larges que la poignée proprement dite et effilées, se retrouvent sur un certain nombre de manipules de bouclier (Zieling, 1989).

Un fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques

Fig. 7. Fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques n° D2011.1.64.

Fig. 7. Fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques n° D2011.1.64.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.64 (MM10) - Fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques (fig. 7)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • L : 11,24 cm ; l. max. pointe : 1,89 cm ; ép. max. pointe : 0,35 cm ; D. max. douille : 0,9 x 0,98 cm.
  • Fer. Surface écaillée de place en place, avec pertes de matière, notamment sur un tranchant ; lacunes à la base de la douille.
  • Fer érodé (surface et bords) de forme triangulaire, peut-être légèrement flamboyante, à section ellipsoïdale, rétréci vers la douille par un étranglement symétrique. La douille a une section ovale au raccord avec la pointe. Lacunaire sur une partie de sa périphérie à son ouverture, elle présentait peut-être une petite échancrure latérale.

Parallèles

37Malgré ses petites dimensions, ce fer paraît se rattacher à la série des fers de lance ou de javelot à échancrures latérales découverts sur le site (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 270-278, p. 224-225 et pl. 62). Il offre notamment beaucoup de similitudes avec le fer n° 278, plus long de près de 12 cm.

fers de javelot étroits foliacés ou lancéolés à nervure

Fig. 8. Fer de javelot n° D2011.1.65.

Fig. 8. Fer de javelot n° D2011.1.65.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.65 (MM7) - Fer de javelot (fig. 8)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa »
  • L : 14,84 cm ; l. max. pointe : 1,85 cm ; ép. max. pointe : 0,57 cm ; D. max. douille : 2 cm.
  • Fer. Surface écaillée et rongée, pointe ébréchée, douille lacunaire et déformée.
  • Fer étroit foliacé à lancéolé à section losangique, émoussé. La douille, ouverte par une importante échancrure latérale (L : 4,2 cm), conserve un rivet de fixation.

Fig. 9. Fer de javelot n° D2011.1.66.

Fig. 9. Fer de javelot n° D2011.1.66.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.66 (MM3) - Fer de javelot (fig. 9)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa »
  • L : 32,8 cm ; l. max. pointe : 2,72 cm ; ép. max. pointe : 0,8 cm ; D. max. douille : 2,2 cm.
  • Fer ; bois minéralisé. Larges zones écaillées avec perte de matière.
  • Fer étroit foliacé à lancéolé à section losangique, légèrement émoussé. La surface est érodée. Douille avec une importante échancrure latérale (L : 9,6 cm) conservant des restes de bois.

Fig. 10. Fer de javelot n° D2011.1.67.

Fig. 10. Fer de javelot n° D2011.1.67.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.67 (MM4) - Fer de javelot (fig. 10)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa »
  • L : 39,8 cm ; l. max. pointe : 3,2 cm ; ép. max. pointe : 0,5 cm ; D. max. douille : 2,64 cm.
  • Fer ; bois minéralisé. Zones écaillées avec perte de matière ; lacunes à la base de la douille.
  • Fer étroit lancéolé à section losangique. Douille avec une importante échancrure latérale (L : 9 cm) conservant des restes de bois, notamment vers le fond.

Fig. 11. Fer de javelot n° D2011.1.68.

Fig. 11. Fer de javelot n° D2011.1.68.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.68 (MM8) - Fer de javelot (fig. 11)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa »
  • L : 18,4 cm ; l. max. pointe : 2,3 cm ; ép. max. pointe : 0,45 cm ; D. max. douille : 1,72 x 1,8 cm.
  • Fer, bois minéralisé. Surface écaillée, pointe ébréchée, douille déformée par la corrosion.
  • Fer très étroit lancéolé, légèrement émoussé, présentant une section losangique à ovale assez plate dont l’aspect originel n’est plus perceptible en raison de l’érosion de la surface. La douille conserve des restes de bois.

Fig. 12. Fer de javelot brisé et plié n° D2011.1.63.

Fig. 12. Fer de javelot brisé et plié n° D2011.1.63.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.63 (MM5) - Fer de javelot brisé et plié (fig. 12)
  • Dépôt du Musée municipal d'Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Rhéa, dans la carcasse d’un cheval »
  • L : 12,63 cm ; l. max. pointe : 2 cm ; ép. max. pointe : 0,4 cm ; D. max. douille : 1,97 cm.
  • Fer ; bois minéralisé. Dégagement mécanique ancien de la surface avec effet de poli ; pointe et douille lacunaires.
  • La pointe est fortement pliée à la jonction douille/lame. Très érodée sur sa surface, elle est arrondie à sa base et présente aujourd’hui une section ellipsoïdale assez plate. La douille est incomplète vers son extrémité. Elle présentait une échancrure latérale. Des traces de bois subsistent sur sa surface interne.

Parallèles

38Avec quarante-cinq exemplaires découverts sous le Second Empire et un exemplaire au cours des fouilles franco-allemandes des années 1990, les pointes de javelot lancéolées ou foliacées à lancéolées constituent de très loin le type de fer d’arme de jet le plus répandu dans l’arsenal alisien. La plupart ne dépassent pas 25 cm de longueur ; seuls quatre exemplaires atteignent ou dépassent 30 cm. Avec ses presque 40 cm de longueur, le fer n° D2011.1.67 dépasse de beaucoup le plus long connu (L : 33,5 cm) (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 288-333, p. 225-226 et pl. 63-66).

Un fer de pilum

Fig. 13. Fer de pilum à douille n° D2011.1.61.

Fig. 13. Fer de pilum à douille n° D2011.1.61.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.61 (MM6) - Fer de pilum à douille (fig. 13)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa »
  • L : 43,6 cm ; l. max. pointe : 2,44 cm ; ép. max. pointe : 0,43 cm ; section de la tige : 1,2 cm ; D. douille : 1,6 cm.
  • Fer. Larges zones écaillées avec perte de matière ; douille très lacunaire.
  • Fer de pilum à douille. La pointe, de section losangique, se distingue peu de la tige à laquelle elle se raccorde en s’ovalisant. La tige, de section carrée, présente ponctuellement des arêtes écrasées lui conférant un aspect pentagonal ; elle se rétrécit et s’arrondit juste avant la douille. Douille à échancrure latérale, incomplète.

Parallèles

39Ce type de fer de pilum est déjà connu par huit exemplaires sur le site. Sept sont issus des fouilles impériales, tous fragmentaires ; ils sont conservés au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Le huitième, découvert en 1991 sur la Montagne de Flavigny dans une fosse du castellum 11, est intact (L : 47 cm) et s’avère très proche du présent fer ; il est conservé au Musée Alésia (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 264-261, p. 277 et pl. 69).

Pointes de flèche

Fig. 14. Pointe de flèche foliacée à douille n° D2011.1.69.

Fig. 14. Pointe de flèche foliacée à douille n° D2011.1.69.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.69 (MM9) - Pointe de flèche foliacée à douille (fig. 14)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • L : 13,5 cm ; l. max. pointe : 1,25 cm ; ép. max. pointe : 0,63 cm ; D. max. douille : 0,98 x 1 cm.
  • Fer. Surface d’origine un peu rongée mais conservée, quelques écailles.
  • Fer étroit foliacé à section losangique dont les deux bords sont tranchants. La douille est roulée avec un léger chevauchement à la suture et une petite échancrure à la base de celle-ci ; elle présente une échancrure terminale du côté de la pointe.

Parallèles

40Ce type de pointe de flèche à douille roulée ne semble pas fréquent. La plupart des rares parallèles sont moitié moins longs et présentent une section ellipsoïdale ou rhomboïdale. C'est le cas des deux seules autres pointes de flèche foliacées à douille (L : 5,9 et 5,5 cm, émoussées) collectées sur le site (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 583 et 584, p. 234 et pl. 80). Un seul exemplaire (L : 6,2 cm) compte au nombre du riche corpus de projectiles recueilli à la Fontaine de Loulié au Puy d’Issolud (Giraud, n° 832, p. 141-142, fig. 77). Un exemplaire assez trapu a été découvert sur le site du fortin d’Arras-Actiparc (Jacques, Prilaux, 2008, p. 58-59, fig. 10, n° 2 : L : environ 8 cm). C’est l’oppidum trévire d’Otzenhausen, dans le Land de Sarre, qui a livré les exemplaires les plus proches quant à la longueur, mais avec un fer souvent plus large (Pernet, 2010, p. 256-257, pl. 229A).

Fig. 15. Pointe de flèche composite (?) n° D2011.1.62.

Fig. 15. Pointe de flèche composite (?) n° D2011.1.62.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.62 - Pointe de flèche composite (?) (fig. 15)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • L : 15,83 cm ; section de la tige : 0,61 x 0,65 cm ; L. pointe (brisée) : 3,75 cm ; section de la pointe : 1,47 x 1,63 cm.
  • Fer. Noyau métallique seul conservé, rongé.
  • Pointe de flèche (?) à soie et pointe massive allongée. La section de la soie, presque carrée vers la pointe, s’aplatit progressivement en direction de l’extrémité opposée. Pointe à section rectangulaire, incomplète.

Parallèles

41Cette pointe peut être rapprochée de trois autres exemplaires collectés sur le site, l’un sous le Second Empire (Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, n° 24350), les deux autres au cours des fouilles des années 1990 (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 575-577, p. 234 et pl. 79). Tous présentent une pointe à section approximativement carrée. Avec ses 18 cm de longueur, l’exemplaire trouvé au xixe siècle, seul intact, offre le meilleur parallèle.

Stimulus

Fig. 16. Stimulus n° D2011.1.59.

Fig. 16. Stimulus n° D2011.1.59.

Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.59 (MM1) - Stimulus (fig. 16)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine, « Au pied du Mt Rhéa ? Collection J. Callabre n° 23 ».
  • L : 7,8 cm ; section : 0,55 x 0,67 cm ; L. pointe : 1,3 cm.
  • Fer. Écailles superficielles.
  • Stimulus à barbelure. La tige est coudée deux fois et présente une section rectangulaire, s’amincissant en biseau vers la base et devenant losangique vers la pointe, qui est cassée. Barbelure à section rectangulaire.

Parallèles

42Par sa forme générale, ce stimulus est très proche, quoique nettement plus court, des deux stimuli complets issus des fouilles du Second Empire conservés au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye sous le n° 24367.3 et sans numéro (Reddé, von Schnurbein, 2001, p. 239 et pl. 85, n° 754 : L : 10,5 cm et n° 755 : L : 13,2 cm).

Boulets

Fig. 17. Boulet n° D2011.1.57.

Fig. 17. Boulet n° D2011.1.57.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.57 - Boulet (fig. 17)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • D : 10,2 x 10,5 x 12 cm ; masse : 1,556 kg.
  • Calcaire gris à entroques et bioclastes encroûtés.
  • Boulet taillé en plusieurs pans successifs puis arrondi. Subsistent quatre faces planes, dont deux opposées l’une à l’autre constituent les faces principales.

Fig. 18. Boulet n° D20211.1.58.

Fig. 18. Boulet n° D20211.1.58.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • D2011.1.58 - Boulet (fig. 18)
  • Dépôt du Musée municipal d’Alise-Sainte-Reine.
  • D : 14,6 x 15,2 x 16,3 cm ; masse : 4,608 kg.
  • Calcaire gris à entroques et bioclastes encroûtés.
  • Boulet polygonal mis en forme par une succession de huit pans, à peine arrondi.

Fig. 19. Boulet n° 2006.2.443

Fig. 19. Boulet n° 2006.2.443

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • 2006.2.443 - Boulet (fig. 19)
  • Ancienne collection Pernet.
  • D : 13,8 x 15,7 x 17,3 cm ; masse : 5,318 kg.
  • Calcaire gris à entroques et bioclastes encroûtés.
  • Boulet mis en forme par une succession d’une dizaine de pans, puis arrondi de manière sommaire. Une face est restée plate.

Fig. 20. Boulet n° 2007.10.74.

Fig. 20. Boulet n° 2007.10.74.

Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.

  • 2007.10.74 - Boulet (fig. 20)
  • Trouvé en 1984 dans le lit inférieur d’un pavage antérieur à la construction du théâtre, dans un contexte augusto-tibérien.
  • D : 15 x 15,2 cm ; masse : 3,890 kg.
  • Calcaire gris à entroques et bioclastes encroûtés.
  • Boulet sphéroïdal présentant une face plane bordée sur un côté par un bourrelet, vraisemblable trace d’une perte de matière provoquée par un impact ou un usage ultérieur comme enclume.

Parallèles

43Des artefacts en pierre de forme plus ou moins sphérique ont été retrouvés sur un nombre assez important de sites en Gaule mais aussi hors de Gaule (Numance) où ils sont identifiés de manière désormais bien assurée comme des boulets d’artillerie (Poux, 2008, p. 371, fig. 49 ; Girault, 2013, p. 70-71).

44Par leur mode de production et leur forme, ces quatre boulets reprennent les principales caractéristiques de onze des douze autres boulets issus du site déjà catalogués (Reddé, von Schnurbein, 2001, nos 775-784 et 786 p. 24). Le douzième, trouvé en fouille en 1996, se distingue par une forme sphérique presque parfaite et une taille à l’aiguille (ibid., 2001, n° 785 p. 241 et pl. 88). Leur masse s’inscrit dans le spectre de ceux qui ont été publiés, tout en sachant que le plus gros, d’un diamètre d’environ 25 cm, atteint presque 20 kg.

45Les trois ou quatre boulets issus du secteur de la Fontaine de Loulié au Puy d’Issolud et se rattachant à l’épisode du siège d’Uxellodunum de 51 avant J.-C. offrent les mêmes caractéristiques physiques (dimensions, masse) quoique façonnés dans des roches de diverses natures (calcaire, calcite, pierre granitique et peut-être silex) et de mise en œuvre, puisque l’exemplaire en calcaire a été taillé à l’aiguille (Girault, 2013, p. 70-71). Le même rapprochement peut être fait avec les boulets trouvés à Gergovie (Poux et alii, 2008, p. 206 ; Poux, 2008, p. 371, fig. 49).

Conclusion

46La majorité des armes qui constituent ce petit corpus viennent compléter des séries déjà connues – parfois en grand nombre – sur le site d’Alésia. C’est le cas notamment des fers de javelot et de pilum, du stimulus ainsi que des boulets en calcaire.

47Par son originalité et sa rareté sur les sites de la Guerre des Gaules, la pointe de flèche foliacée à douille interroge sur le corps armé auquel elle pourrait se rattacher. En l’état des connaissances, la piste d’auxiliaires ne saurait être exclue.

48L’épée avec fourreau à ergot se démarque de cet ensemble. Avec l’umbo à pointe centrale et une plaque avers de fourreau découverts eux aussi à Alésia au cours des fouilles du Second Empire, elle constitue l’une des rares trouvailles présentant des traits typologiques germaniques mises au jour dans un contexte qui se rattache à un épisode bien identifié de la conquête de César. Sa forte analogie avec des épées collectées en Europe centrale, principalement dans des sépultures, souligne son importance mais n’apporte aucune réponse sur son lieu de production. Ce type de découverte illustre de manière tangible la complexité des rapports qui ont existé entre Gaulois, Romains et Germains en ces temps particulièrement troublés. Les corps auxiliaires qui combattaient aux côtés de l’armée romaine étaient équipés d’armes propres à leur ethnie, ce qui brouille la lecture et l’interprétation des vestiges matériels rescapés.

49La découverte d’un boulet sur l’oppidum, dans les couches stratigraphiques correspondant aux premières décennies de la période romaine, montre que les armes du siège ne doivent pas toutes être recherchées dans l’emprise des lignes d’investissement césariennes et des lieux de combat. Depuis les années 1990, la fouille des niveaux laténiens de l’oppidum commence à apporter son lot de militaria, à commencer par l’ensemble découvert sur le site du murus gallicus d’En Cutiot et des maisons construites sur sa rampe interne (Domenichini, 1997, p. 15-18, fig. 3, 1-6). Au gré des campagnes de tri et de récolement, le corpus est peu à peu étoffé par l’identification de pièces d’armement contemporaines du siège parmi les collections qui ont été collectées tout au long du xxe siècle par la Société des Sciences de Semur-en-Auxois.

50La recherche des armes du siège de 52 avant J.-C. doit dépasser les champs traditionnels des investigations alisiennes. En parcourant le catalogue du Musée historique d’Orléans établi en 1884, nous avons eu la surprise de trouver, sous les numéros 1371 à 1374, la mention de quatre « lances de fer trouvées dans les fossés du siège Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) », qui semblent aujourd'hui perdues (Desnoyers, 1884, p. 188). Le récolement systématique des collections de musée, rendu obligatoire par la loi du 4 janvier 2002, devrait favoriser de nouvelles découvertes.

Haut de page

Bibliographie

Anastassov J. et alii, 2017, La Tène, un site, un mythe. 5 : les collections de Genève (Suisse), Lausanne, C.A.R., 192 p., 79 pl. (Cahiers d’Archéologie romande, 166).

Bochnak T., 2005, Uzbrojenie ludności przeworskiej w młodszym okresie przedrzymskim, Université de Rzeszów, Wydawn. Uniw. Rzeszowskiego, 290 p.

Bochnak T., 2006a, « L’état des recherches sur les dépôts d’objets métalliques du second âge du Fer en Pologne », in : Bataille G., Guillaumet J.-P. dir., Les dépôts métalliques du second âge du Fer en Europe tempérée, Actes de la table ronde de Bibracte, 13-14 oct. 2004, Glux-en-Glenne, p. 159-183 (Bibracte, 11).

Bochnak T., 2006b, « Les Celtes et leurs voisins septentrionaux », in : Szabó M. dir., Les civilisés et les barbares du ve au iie siècle avant J.-C., Actes de la table ronde de Budapest, 17-18 juin 2005, Glux-en-Glenne, p. 165-182 (Bibracte, 12-3).

Bochnak T., 2007, « L’umbo à pointe centrale d’Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) dans son contexte d’Europe centrale et septentrionale », Antiquités nationales, 38, p. 67-76.

Bochnak T., 2009, « Die Militaria der vorrömischen Eisenzeit aus dem Archiv von Józef Kostrzewski », Barbaricum, 8, p. 7-32.

Bochnak T., 2010, « Les fourreaux chagrinés en Pologne », in : Collectif, Studia celtica classica et romana Nicolae Szabó septuagesimo dedicata, Budapest, p. 55-63.

Bochnak T., 2015, « Importations laténiennes dans les dépôts funéraires en Pologne : similitudes et différences par rapport au monde celtique », in : Kaurin J., Marion S., Bataille G. dir., Décrire, analyser, interpréter les pratiques de dépôts à l’âge du Fer, Actes de la table ronde tenue à Bibracte les 2 et 3 février 2012, Glux-en-Glenne, p. 81-87 (Bibracte, 26).

Bochnak T., Harassim P., 2012, « Interregional and multidirectional contacts of local elites : a case of scabbards with crossbars decorated with three or more S-figures in Northern Poland », Archaeologia Baltica, 18, p. 59-82.

Böhme-Schönberger A., 2002, « Neue Forschungen zu den Schwertscheiden mit opus interrasile-Zierblechen », in : Bewaffnung der Germanen und ihrer Nachbarn in den letzten Jahrhunderten vor Christi Geburt, Akten der internationalen Tagung in Nałęczów, 23. bis 25. Sept. 1999, Lublin, Instytut Archeologii Uniwersytetu Marii Curie Skłodowskiej w Lublinie, p. 199-209.

C.A.C.O., 1860, « Compte-rendu des travaux de la Commission départementale des Antiquités de la Côte-d’Or, du 1er août 1859 au 1er juillet 1860 », Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d’Or, 5, 1857-1860.

Czarnecka K., 2007, « Brothers-in-arms ? Graves from the pre-Roman period furnished with a double set of weaponry », Archaeologia baltica, 8, p. 47-47.

Czarnecka K, 2016, « Late La Tène scabbards with openwork decorative fittings », Recherches archéologiques, nelle série, 8, p. 85-142.

Desnoyers F.-E., 1884, Catalogue du Musée historique de la ville d’Orléans, Orléans, Herluison, xv-247 p.

Dąbrowska T., 1988, Wczesne fazy kultury przeworskiej : chronologia – zasięg – powiązania, Varsovie, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, 339 p., ill.

Domenichini C. 1997, « Le mobilier métallique de l’occupation gauloise », Bull. de la Soc. des Sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois et des fouilles d’Alésia, 10/1, 1997, p. 15-19.

Eichhorn G., 1927, Der Urnenfriedhof auf der Schanze bei Großromstedt, Leipzig, C. Kabitzsch, vii-322 p. (Mannus-Bibliothek (Bonn), 41).

Frey O.-H., 1986, « Einige überlegungen zu den Beziehungen zwischen Kelten und Germanen in der Spätlatènezeit », in : Gedenkschrift für Gero von Merhart zum 100. Geburstag, Mainz am Rhein, von Zabern, p. 43-79 (Marburger Studien zur Vor- und Frühgeschichte, 7).

Giraud J.-P., 2013, La Fontaine de Loulié au Puy d’Issolud : le dossier archéologique du siège d’Uxellodunum, Glux-en-Glenne, 176 p. (Bibracte, 23).

Gleser R., 1999, « Studie zum spätkeltischen Häuptlingsgrab 23 mit Wagenteilen und Bewaffnung aus der Nekropole von Hoppstädten-Weiersbach », Mitteilungen des Vereins für Heimatkunde im Landkreis Birkenfeld und der Heimatfreunde Oberstein, 73, p. 29-100.

Gleser R., 2005, Studien zu sozialen Strukturen der historischen Kelten in Mitteleuropa aufgrund der Gräberanalyse : die keltisch-römische Nekropole von Hoppstädten-Weiersbach im Kontext latènezeitlicher Fundgruppen und römischer Okkupation, Bonn, R. Habelt, 872 p. (Saarbrücker Beiträge zur Alterstumskunde, 81).

Haffner A., 1995, « Spätkeltische Prunksschwerter aus dem Treverergebiet », in : Wegner H. H. dir., Berichte zur Archäologie an Mittelrhein und Mosel, 4, p. 137-151 (Trierer Zeitschrift Beiheft, 20).

Istenič J., 2010, « Late La Tène scabbards with non ferrous openwork plates », Arheološki vestnik, 61, p. 121-164.

Istenič J., 2015, « Celtic or Roman ? Late La Tène-Style Scabbards with Copper-Alloy or Silver Operwork Plates », in : Vagalinski L.-F., Sharankov N., Proceedings of the 22nd international congress of Roman frontier studies, Ruse, Bulgaria, Sept. 2012, Sofia, National archaeological Institute with Museum Bulgarian Academy of Sciences, p. 755-762.

Jacques A., Prilaux G., 2008, « Arras, les fouilles Actiparc (62) : le mobilier à caractère militaire découvert dans un vaste complexe césaro-tibérien », in : Poux M. dir., Sur les traces de César : militaria tardo-républicains en contexte gaulois, Actes de la table ronde de Bibracte, 17 oct. 2002, Glux-en-Glenne, p. 46-62 (Bibracte, 14).

Kozlowska R., 1958, « Cmentarzysko z okresu późnolateńskiego i wczesnorzymskiego w Niecieplinie, pow. Garwolin / A late La Tène and early Roman period cenentary at Niecieplin the Garwolin district », Materialy Starożytne, 4, p. 337-365.

Le Gall J., 1989, Fouilles d’Alise-Sainte-Reine 1861-1865, Paris, De Boccard, 2 t. (Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, nelle série, 9).

Łuczkiewicz P., 2006, Uzbrojenie ludności ziem Polski w Młodszym Okresie Przedrzymskim, Lublin, Instytut Archeologii Uniwersytetu Marii Curie Skłodowskiej w Lublinie, 361 p. (Archaeologia militaria, 2).

Machajewski H., Rogalski B., 2016, Cmentarzysko ludności kultury przeworskiej w Ruszkowie Pierwszym, stan. 27, pow. kolski, woj. wielkopolskie, Zielona Góra, 148 p. (Prace Archeologiczne, 2).

Metzler N., Metzler J. et alii, 1989, Lamadelaine : une nécropole de l’oppidum du Titelberg, Luxembourg, Musée national d’Histoire et d’Art, 471 p. (Dossiers d’Archéologie (M.N.H.A.), 6).

Olivier A., Rabeisen É., 1985, « Le théâtre : sondages à l’angle nord-ouest de la façade (037) », La Tour de l’Orle d’Or, 1, p. 13-19, 8 fig.

Pernet V. 1909, « Notes sur Alise et ses environs : les fouilles de Napoléon IIII (suite) », Pro Alesia, n° 31-32, p. 472-475.

Pernet L., 2010, Armement et auxiliaires gaulois (iie et ier siècles avant notre ère), Montagnac, éd. M. Mergoil, 296 p., 253 pl. (coll. Protohistoire européenne, 12).

Poux M., 2008, « L’empreinte du militaire césarien dans les faciès mobiliers de La Tène finale : caractérisation, chronologie et diffusion de ses principaux marqueurs », in : Poux M. dir., Sur les traces de César : militaria tardo-républicains en contexte gaulois, Actes de la table ronde de Bibracte, 17 oct. 2002, p. 299-432 (Bibracte, 14).

Poux M., Feugère M., Demierre M., 2008, « Autour de Gergovie : découvertes anciennes et récentes », in : Poux M. dir., Sur les traces de César : militaria tardo-républicains en contexte gaulois, Actes de la table ronde de Bibracte, 17 oct. 2002, p. 203-223 (Bibracte, 14).

Proust C., 2017, « Les ateliers du Musée des Antiquités nationales aux origines de la restauration en archéologie », Antiquités nationales, 47, p. 211-222.

Rapin A., 2001, « Des épées romaines dans la collection d’Alise-Sainte-Reine », Gladius, 21, p. 31-56, fig.

Reddé M., Von Schnurbein S., 2001, Alésia : fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du Mont-Auxois (1991-1997). T. 1 : Les fouilles. T. 2 : Le matériel. T. 3 : Planches hors-texte, Paris, De Boccard (Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, nelle série, 22).

Schaaff U., 1984, « Studien zur keltischen Bewaffnung », Jahrbuch des Römisch-Germanichen Zentralmuseums Mainz, 35, p. 622-625.

Schaaff U., 1986a, « Alizay und Mesnil-sous-Jumièges : zu drei Bemerkenswerten spätlatène-Waffen aus der Haute-Normandie », in : Duval A., Gomez de Soto J. dir., Actes du VIIIe colloque sur les âges du Fer en France non méditerranéenne, Angoulême, 18-20 mai 1984, Bordeaux, Féd. Aquitania, p. 293-298 (1er suppl. à Aquitania).

Schaaff U., 1986b, « Studien zur keltischen Bewaffnung », Jahrbuch des Römisch-Germanichen Zentralmuseums Mainz, 36, p. 830-833.

Schmidt B., Nitzschke W., 1989, Ein Gräberfeld der Spätlatenzeit und der frührömischen Kaiserzeit bei Schkopau, Kr. Merseburg, Berlin, 224 p. (Veröffentlichungen des Landesmuseums für Vorgeschichte in Halle, 42).

Strobin A., 2021, Brzyno, stanowisko 7 : cmentarzyska kultury oksywskiej i wielbarskiej oraz z okresu wędrówek ludów na Wysoczyźnie Żarnowieckiej (badania 2011-2016), Pelplin, Wydawnictwo Bernardinum, 431 p.

Zieling N., 1989, Studien zu germanischen Schilden der Spätlatène- und römischen Kaiserzeit im freien Germanien, Oxford, B.A.R., 3 vol. (BAR, Intern. series, 505).

Haut de page

Notes

1 Sur la base du récolement des collections du musée établi par Chantal Lussiaux dans les années 1960, il est possible d’évaluer le nombre de moulages à 110 numéros environ. À cette époque, ils étaient répartis dans deux vitrines murales et une vitrine horizontale. Vingt-six au moins ont été volés en décembre 1978.

2 Épée disparue pendant la Seconde Guerre mondiale et connue par la documentation ancienne.

3 Le mobilier de cette nécropole est entré au Musée départemental d’archéologie de la Seine-Maritime à Rouen. L’épée n’a pas pu être retrouvée.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1.
Légende 1. Épée avec fourreau terminé par une pointe à ergot n° D2011.1.349. 2. Localisation des traces de décor bouchardé sur la lame et de décor chagriné sur les vestiges de la plaque avers du fourreau.
Crédits Dessins M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 572k
Titre Fig. 2. Radiographie des extrémités proximale et distale de l’épée réalisée par le Laboratoire d’Archéologie des Métaux de Nancy-Jarville.
Crédits Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or. Numérisation Fr. Petot, Archives départementales de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 805k
Titre Fig. 3. Détail: traitement ponctiforme de la lame de l’épée avec fragments de foureau adhérants.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. 4. Détail des fragments de foureau adhérant à la lame de l’épée avec décor chagriné ponctiforme.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 976k
Titre Fig 5. Détail de la partie inférieure du fourreau de l’épée : la bouterolle à ergot.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 399k
Titre Fig. 6. Poignée. Manipule de bouclier (?) n° D2011.1.60.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 258k
Titre Fig. 7. Fer de lance ou de javelot aplati à échancrures symétriques n° D2011.1.64.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 471k
Titre Fig. 8. Fer de javelot n° D2011.1.65.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 472k
Titre Fig. 9. Fer de javelot n° D2011.1.66.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 357k
Titre Fig. 10. Fer de javelot n° D2011.1.67.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 301k
Titre Fig. 11. Fer de javelot n° D2011.1.68.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 342k
Titre Fig. 12. Fer de javelot brisé et plié n° D2011.1.63.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 762k
Titre Fig. 13. Fer de pilum à douille n° D2011.1.61.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 231k
Titre Fig. 14. Pointe de flèche foliacée à douille n° D2011.1.69.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 544k
Titre Fig. 15. Pointe de flèche composite (?) n° D2011.1.62.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 257k
Titre Fig. 16. Stimulus n° D2011.1.59.
Crédits Dessin M. Brunet, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 450k
Titre Fig. 17. Boulet n° D2011.1.57.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 18. Boulet n° D20211.1.58.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 981k
Titre Fig. 19. Boulet n° 2006.2.443
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 983k
Titre Fig. 20. Boulet n° 2007.10.74.
Crédits Cliché O. Champagne, Musée Alésia, Conseil départemental de la Côte-d’Or.
URL http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/15897/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 972k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Claude Grapin, « Une épée celto-germanique et quelques autres armes »Revue archéologique de l’Est, Tome 71 | 2022, 163-176.

Référence électronique

Claude Grapin, « Une épée celto-germanique et quelques autres armes »Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 71 | 2022, mis en ligne le 01 octobre 2022, consulté le 10 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/rae/15897

Haut de page

Auteur

Claude Grapin

Conservateur départemental du patrimoine chargé du Musée et du MuséoParc Alésia.

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search