- 1 Allemand : pratique du dépôt (comme on dit « pratique funéraire »).
1La notion de dépôt ou de Hortsitte1 est associée de préférence aux âges du Bronze et du Fer. Mais on sait depuis longtemps que cette pratique est également typique de l’âge du Cuivre, où elle s’épanouit dès le milieu du 5ème millénaire. Les travaux récents de P. Pétrequin et de son équipe sur les haches en roches alpines nous ont rappelé qu’il existait aussi des dépôts en contexte néolithique (PÉTREQUIN et alii, 2012). Il ne faut cependant pas oublier que, dans ce domaine, le phénomène le plus ancien est celui des dépôts d’herminettes et de haches perforées du Néolithique danubien, daté entre 5100 et 4500 (JEUNESSE, 1998), alors que la fourchette chronologique admise pour les dépôts de haches alpines se situe entre 4700 et 4300 BC. On sait aussi que ces « préludes » néolithiques marquent les débuts d’un phénomène de longue durée et d’échelle européenne. À l’autre extrémité chronologique, il se poursuit au-delà du second âge du Fer, jusqu’au début du second millénaire de notre ère, au sein des sociétés non-étatiques et païennes de l’Europe du nord-ouest, du nord et de l’est. Sur les six millénaires concernés, il peut être vu comme une des manifestations matérielles d’un système symbolique qui englobait par ailleurs les tombes élitaires. Il incarne ainsi une manière spécifique à la Préhistoire récente de l’Europe d’envisager la relation triangulaire entre les humains, les puissances surnaturelles et les objets (JEUNESSE, 2017). Profondément ancré dans l’armature idéologique de l’Europe « barbare », il sera démantelé par l’intrusion de l’État dans la seconde moitié du 1er millénaire avant J.-C., de l’État et de la religion chrétienne à la charnière des premier et second millénaires après J.-C.
2Mon objectif dans cet article sera d’apporter quelques précisions sur la Hortsitte du Néolithique danubien centre-européen, qui est à la fois la plus ancienne et la moins bien connue. Je commencerai par présenter ses principales caractéristiques avant de la comparer aux Hortsitten plus récentes. On verra que les analogies sont nombreuses et convaincantes, y compris pour ce qui concerne la relation dialectique entre dépôts et mobiliers funéraires. Il y a donc de bonnes raisons de penser que le substrat social et idéologique qui sous-tend le phénomène des dépôts dans sa globalité est en place dès la charnière entre les 6ème et 5ème millénaires.
- 2 Le système chronologique employé dans cet article est celui qui est utilisé couramment en Allemagne (...)
3Il manque encore une synthèse générale sur les dépôts du Néolithique danubien. La dernière contribution de ce type est un article publié à la fin des années 1990 dans lequel j’ai essayé de montrer que les dépôts danubiens faisaient partie des traits qui permettaient de remettre en cause l’idée largement partagée (LICHARDUS, 1991 ; LICHARDUS-ITTEN, 1991) d’une différence structurelle profonde entre le Néolithique et l’âge du Cuivre en Europe (JEUNESSE, 1998). Ce travail s’appuyait sur la synthèse globale publiée par H. Quitta en 1955 et sur une série de synthèses régionales consacrées à l’ouest de l’Allemagne (SCHUMACHER, 1914), à la Bohême (VENCL, 1975), au sud de l’Allemagne (STEIN, 1979), à la Moravie (SALAS, 1986), à la Basse-Franconie (ROSENSTOCK, 1994) et à la Pologne (KOSTRZEWSKI, 1918). Les premiers dépôts sont généralement attribués à la fin de la culture à Céramique linéaire et le phénomène dure ensuite jusque vers la fin du Néolithique moyen2 centre-européen (Mittelneolithikum), vers 4500-4300 av. J.-C., avec un centre de gravité chronologique qui se situe entre 4900 et 4700 av. J.-C. Le phénomène des dépôts constitue ainsi une des facettes de la continuité entre le Néolithique ancien et le Néolithique moyen en Europe centrale (JEUNESSE, 2019). Le quart de siècle écoulé depuis mon premier article n’a produit aucun travail de synthèse sur la question. Il m’a donc semblé utile de proposer un aperçu plus synthétique et enrichi par les découvertes intervenues depuis 1998. En plus de nouvelles propositions interprétatives, il livre, pour la première fois depuis Quitta (1955), une carte de répartition et un inventaire des sites complets.
- 3 Là aussi, les dernières synthèses sont anciennes ; voir bibliographie dans la note 14. Ces dépôts s (...)
4Herminettes et haches perforées ont été enterrées ou jetées dans des fleuves ou des marais. Les dépôts « aquatiques » constituent une catégorie particulière qui mériterait un traitement spécifique3. Seuls les dépôts « terrestres » seront donc traités ici. Selon le décompte le plus récent, qui ne prend en compte que les dépôts pour lesquels on possède des renseignements contextuels suffisamment précis, leur nombre se monte à 116. Ce chiffre ne tient pas compte des pièces isolées hors contexte qui, compte tenu de leur grande taille et pour des raisons qui seront explicitées plus loin, proviennent très vraisemblablement de dépôts, mais pour lesquelles on ne dispose pas de preuve d’une action intentionnelle. Leur prise en compte permettrait sans aucun doute de doubler, voire de tripler le nombre des sites, ce qui donne la mesure du phénomène, sachant que, comme de coutume, nous ne raisonnons que sur les vestiges retrouvés. Les dépôts étudiés ont livré entre une et dix-sept pièces. Sauf exceptions notables, ils se composent uniquement de lames d’herminettes et/ou de haches perforées. La zone prise en compte se confond avec les régions ayant livré des indices de peuplement attribuables à la culture à Céramique linéaire ou aux cultures danubiennes dérivées du Néolithique moyen, soit, d’ouest en est, la séquence Hinkelstein - Grossgartach - Roessen, la Céramique pointillé et le Lengyel.
- 4 Dans sa synthèse consacrée au sud de la Scandinavie et au nord de l’Allemagne, Klassen relève une b (...)
5Les très nombreuses lames polies danubiennes découvertes hors œkoumène danubien, en particulier dans la plaine nord-européenne et le sud de la Scandinavie, ne seront pas traitées ici, bien que certaines soient elles aussi issues de structures de type « dépôt ». Découvertes au-delà du front de colonisation, dans des zones sans traces d’occupation danubienne et donc susceptibles d’être encore occupées par les cultures mésolithiques indigènes4, elles relèvent clairement d’une autre problématique. Le lecteur intéressé se reportera avec profit aux études qui lui ont été consacrées : celle de Lutz Klassen pour le Danemark, la Suède et les régions adjacentes du nord de l’Allemagne (KLASSEN, 2004, p. 24-62), celles de H. Schwabedissen et K. H. Brandt sur le nord-ouest de l’Allemagne (SCHWABEDISSEN, 1966 ; BRANDT, 2002) et, enfin, celle de Louwe Kooijmans et alii (2005) pour le nord des Pays-Bas. Pour notre part, nous nous contenterons d’un brève comparaison avec notre corpus (voir § II.9).
6La région concernée couvre l’Europe centrale et s’étire d’est en ouest entre la Vistule et la Meuse et du sud au nord entre le nord-ouest de la Hongrie et l’embouchure de l’Oder. La majorité des sites est concentrée dans une zone centrale formant une diagonale entre la région Elbe-Saale et la Morava. Elle comporte trois concentrations majeures situées respectivement entre la Havel et le cours supérieur de la Weser (Elbe moyenne), en Bohême (Elbe supérieure) et dans le bassin de la Morava (fig. 1). L’extension de ces différents noyaux épouse celle des zones de peuplement danubiennes, dont le caractère discontinu lié aux conditions physiques (altitude, nature des formations superficielles) est bien connu. Les périphéries ouest et nord-est comportent trois concentrations secondaires situées dans le Neckar moyen, le Main moyen et l’embouchure de l’Oder, ainsi que des zones de faible densité localisées dans les vallées du Rhin, du Danube et dans le Bassin de l’Oder hors embouchure. Déjà en place dès les années 1970, ce schéma a été validé par les résultats des investigations de grande ampleur menées depuis, à travers toute l’Europe centrale, à l’occasion de grands travaux d’aménagement.
Fig. 1. Distribution des dépôts danubiens d’herminettes et de haches, avec l’indication des trois concentrations principales et des trois concentrations secondaires.
- 5 Tout comme nous nous permettrons d’employer l’abréviation Lbk (Linienbankeramik ou Linearbandkermik(...)
- 6 Voir plus loin le paragraphe consacré à la pétrographie.
7Si son lien avec le Néolithique danubien n’est pas discutable, le phénomène des dépôts d’herminettes est loin de couvrir la totalité des zones que ce complexe culturel occupe en Europe moyenne. La Belgique, le nord de la France et le Bassin de la Vistule en sont totalement exclus, et la Bavière, les vallées du Rhin et la Meuse, le Bassin des Carpates et la Silésie doivent se contenter de très faibles densités. Pour le Néolithique moyen, la principale période concernée, on observe une corrélation forte entre le noyau central du phénomène et l’aire de répartition de la culture à Céramique pointillée (Stichbandkeramik, abrégée en « Stk » dans la suite de cet article5), les deux autres provinces culturelles danubiennes, celles qu’occupent la séquence Hinkelstein-Roessen à l’ouest et la culture de Lengyel au sud-est, étant nettement moins touchées (fig. 2). On notera, enfin, que l’une des trois concentrations principales, celle de la Bohême (Elbe moyenne), se situe non loin des complexes d’extraction de roches dures attribués au Néolithique ancien-moyen récemment identifiés dans le nord de cette région (fig. 10 infra)6.
Fig. 2. Distribution des dépôts danubiens et frontières des cultures archéologiques (styles céramiques) dans la première moitié du Néolithique moyen (vers 4900-4700 av. J.-C.).
8Un bref détour vers les régions plus orientales confirme le lien privilégié entre le phénomène des dépôts d’herminettes et de haches et l’Europe centrale, avec un centre de gravité géographique au cœur de cette région (axe Elbe-Morava), et des densités qui décroissent rapidement dès que l’on s’en éloigne. Une carte de répartition des dépôts néolithiques découverts dans une zone englobant le Bassin des Carpates et l’Europe du Sud-Est, entre la Hongrie et la mer Noire, publiée par Z. Siklósi (2013, p. 249) confirme tout à fait cette impression. Dans une région une fois et demi plus vaste que notre aire de référence et pour une période deux fois plus longue, elle relève une trentaine de dépôts au total, dont quatre seulement ont livré des artéfacts en pierre polie. Cette pauvreté permet également d’écarter, pour le phénomène des dépôts, l’idée d’une origine sud-orientale et d’un ancrage dans les cultures antérieures à la Lbk et ayant contribué à sa genèse. Il s’agit donc bien, au même titre que les grandes maisons rectangulaires ou trapézoïdales sur poteaux et les nécropoles implantées à l’écart de l’habitat, d’un trait typiquement centre-européen et lié spécifiquement à la culture à Céramique linéaire et aux cultures dérivées régionales.
9La typologie naguère proposée par K.-H. Brandt pour l’outillage poli du Néolithique danubien demeure pour moi tout à fait pertinente (BRANDT, 1967 et 1995). On y distingue deux grands groupes (fig. 3):
Fig. 3. Typologie des herminettes et des haches danubiennes (d’après BRANDT, 1995) avec les dénominations en allemand et en anglais. 1a : herminette haute ; 1b et 1c : herminette haute perforée (perf. parallèle au tranchant) ; 2a : herminette moyenne ; 2b : herminette double perforée ; 2b : herminette plate ; 4 : herminette perforée (perf. perpendiculaire au tranchant) ; 5a et 5b : hache perforée. Les types 1b, 1c, 5a et 5b sont, fonctionnellement, des haches.
- celui des lames d’herminettes à profil plano-convexe non perforées se décline en trois variantes : haute (hauteur supérieure à la largeur, type 1a), plate (largeur au moins deux fois supérieure à la hauteur, type 3) et moyenne (largeur supérieure à la hauteur, mais représentant moins du double de celle-ci, type 2a) ;
- le second groupe rassemble les lames appelées traditionnellement « herminettes hautes perforées » (durchbohrten Schuhleistenkeile) (types 1b et 1c) mais qui sont, fonctionnellement, des haches (la perforation étant parallèle au tranchant), et les lames de haches perforées proprement dites (types 5a et 5b). Du fait de cette parenté fonctionnelle, mais aussi de leur proximité morphologique (la différence est souvent subtile), nous avons pris le parti, pour les statistiques, de fusionner ces deux catégories en une seule, celles des « lames de haches perforées »7.
10Alors que le premier groupe est composé de types communs au Néolithique ancien et au Néolithique moyen, le second se limite à des types qui n’existent qu’au Néolithique moyen. Le corpus des dépôts est dominé par la triade herminette plate (cent sept pièces) – herminette haute (quatre-vingt-onze pièces) – hache perforée (cent trois pièces) (fig. 4). L’herminette moyenne arrive loin derrière (douze pièces) et la fréquence des autres types représentés peut être considérée comme anecdotique.
Fig. 4. Dépôts danubiens d’herminettes et de haches : les trois types principaux d’artéfacts (dépôt de Mšeno 1, République tchèque, d’après LIČKA, 1990).
11Le fait que les objets issus des dépôts sont, en moyenne, significativement plus grands que les pièces de même type découvertes en contexte funéraire (fig. 5) a été remarqué par tous les spécialistes. Alors que les lames découvertes dans les tombes des nécropoles danubiennes excèdent rarement les 20 cm, les dépôts offrent couramment des pièces de longueur supérieure à 35 cm. Près de 40 % des dépôts pour lesquels on dispose de mesures de longueur ont livré au moins une pièce de longueur supérieure à 30 cm (fig. 6). Les dix-neuf pièces de longueur supérieure à 35 cm se répartissent entre treize haches perforées – ce qui montre bien que le « gigantisme » est avant tout une caractéristique du Néolithique moyen –, et six ébauches.
Fig. 5. Les herminettes et les haches issues de dépôts sont significativement plus longues que celles qui proviennent de mobiliers funéraires. Lame de hache du dépôt de Kitzingen (Bavière, d’après ROSENSTOCK, 1994) comparée à deux pièces des nécropoles Hinkelstein de Ditzingen et Monsheim (Bassin du Rhin, d’après MEIER-ARENDT, 1975).
Fig. 6. Dépôts danubiens. Distribution des lames de longueur supérieure à 30 cm.
12Cette disparité entre mobiliers funéraires et dépôts, dont l’ampleur est précisée plus loin dans cet article, n’est évidemment pas sans incidence sur la discussion autour de la signification de ces derniers. Commentant deux découvertes isolées de Rhénanie du Nord-Westphalie, dont la très grande herminette haute de Miel (44,9 cm de longueur pour 3,4 cm de largeur et 3,7 cm de hauteur), J. Weiner a suggéré, entre autres sur la base d’expérimentations, que les lames de longueur supérieure à 25 cm devaient être considérées comme non-fonctionnelles et correspondaient, selon toute vraisemblance, à des objets « cultuels », cérémoniels ou de prestige (WEINER, 2003). Même si la pertinence de ce seuil peut être discutée (notamment en prenant en compte la robustesse des pièces), l’existence de cette opposition fonctionnel-non-fonctionnel ne fait guère de doute. Elle est d’ailleurs corroborée par les rares données ethnographiques dont on dispose dans ce domaine. Les statistiques présentées par A.-M. et P. Pétrequin sur les herminettes utilisées par deux ethnies d’Irian Jaya (Nouvelle-Guinée indonésienne) en témoignent éloquemment (fig. 7). Dans la région de la Baliem, 85 % des lames d’herminettes utilisées pour le travail du bois avaient une longueur inférieure ou égale à 19 cm, la majorité (55 %) étant d’ailleurs constituées de petites pièces de longueur inférieure ou égale à 9 cm. À l’opposé, 95 % des lames (haches ou herminettes) destinées aux échanges cérémoniels dépassaient les 30 cm (PÉTREQUIN, PÉTREQUIN, 1993, fig. 177). Il est intéressant, au passage, de constater que les dimensions des pièces fonctionnelles de Nouvelle-Guinée correspondent d’assez près à celle des lames d’herminette danubiennes découvertes en contexte d’habitat ou issues de mobiliers funéraires.
Fig. 7. Longueurs des lames d’herminettes et de haches en pierre d’Irian Jaya (Indonésie) selon la fonction (dernier quart du xxe siècle, d’après PÉTREQUIN, PÉTREQUIN, 1993, fig. 177 et 304).
- 8 Cette affirmation mériterait naturellement d’être étayée par une étude statistique, mais dont le ré (...)
13Cette réflexion sur la relation entre fonctionnalité et longueur permet de sérieusement remettre en cause le vieil argument de l’usure, qui postule que les grandes herminettes des dépôts représentent les lames standards de haches ou d’herminettes-outils dans leur état « neuf » et les pièces plus petites découvertes dans les tombes ou dans les habitats des formes réduites par l’usure et les réaffutages successifs. Un examen rapide des dimensions des lames de haches ou d’herminettes dans les cultures néolithiques qui n’ont pas pratiqué le dépôt de lames polies renforce cette impression, dans la mesure où elles entrent en effet presque sans exceptions dans l’intervalle de longueur des pièces fonctionnelles8. Elle apporte également un argument décisif contre l’hypothèse, défendue notamment par S. Vencl, des « dépôts-cachettes », qui fait de nos assemblages des réserves d’objets (ou de matière première) dissimulés en période d’insécurité et destinés à être récupérés par leurs propriétaires. Nous avons, en réalité, affaire à une production spécifique de pièces de très grande taille dont la finalité est d’alimenter un type d’assemblage dont la signification échappe à la logique purement utilitaire qui sous-tend l’hypothèse du « dépôt-cachette ».
14Pour ce qui concerne l’état des objets, les dépôts offrent un éventail allant de l’ébauche taillée à la pièce finie, en passant par des pièces semi-finies au polissage inachevé (fig. 8 & 9). Le dépôt de Čištěves (Bohême) contenait, par exemple, un bloc simplement taillé, un bloc taillé et perforé, une lame déjà partiellement polie mais dont le tranchant n’était pas encore aménagé et une lame complète, tranchant compris, mais dont il restait à parfaire le polissage (VENCL, 1975, fig. 1). Les pièces non-achevées sont fréquentes dans la partie orientale où elles peuvent, comme en Bohême, représenter plus de la moitié des lames (ibid.). Elles sont en revanche complètement absentes dans les bassins du Rhin et de la Meuse et dans la région de la Basse Oder (fig. 10). Quelques très rares dépôts ont également livré des fragments.
Fig. 8. Préformes et lames inachevées issus de dépôts moraves ; 6-8 : polissage partiel (d’après SALAS, 1986).
Fig. 9. Grandes herminettes plates avec polissage partiel (dépôt de Kovanice, Bohême ; d’après VENCL, 1975).
Fig. 10. Distribution des dépôts danubiens ayant livré des préformes.
- 9 Avec, cependant, des problèmes pratiques complexes, les objets des 116 dépôts répertoriés étant dis (...)
15Au regard de ce que nous avons dit plus haut sur l’existence d’une production spécifique destinée aux dépôts, mais aussi de la présence fréquente de pièces non achevées, la question de savoir si les pièces finies présentent ou non des traces d’utilisation apparaît secondaire, puis qu’elle ne se pose au fond véritablement que pour les lames dont le module est compatible avec une utilisation pratique. Il s’agit néanmoins d’un axe de recherche qui mériterait d’être approfondi9.
- 10 Six dépôts ont livré uniquement des ébauches (pièces dont le façonnage a été interrompu avant le dé (...)
16La variabilité des assemblages est très large et mériterait une analyse spécifique. Une classification grossière permet de distinguer les ensembles composés uniquement de pièces finies, ceux qui n’ont livrés que des ébauches ou des pièces semi-finies10 et les ensembles mixtes. Un peu plus de 12 % (quatorze exemplaires) des dépôts présentent des compositions typologiques qui reproduisent des combinaisons de types représentés par ailleurs en contexte funéraire (fig. 11). Pour le reste, on observe une très large variabilité. Pour ce qui concerne ceux des vingt-neuf dépôts comptant cinq pièces ou plus (fig. 12) pour lesquels nous possédons des données suffisamment précises, sept ne comportaient qu’un seul type, neuf deux et sept trois types. Les dépôts à un seul type peuvent compter jusqu’à onze pièces (Möckern, Sachsen-Anhalt, avec onze haches perforées) et il n’est pas rare de trouver plusieurs pièces du même type dans les dépôts à deux ou trois types. La présence de lots de pièces de même type constitue une différence majeure avec les assemblages funéraires à plus d’une lame polie, où la règle est la diversité typologique et où on ne trouve que très exceptionnellement deux objets du même type, qui ont d’ailleurs pu, on l’oublie souvent, remplir des fonctions différentes.
Fig. 11. Distribution des inventaires de dépôts danubiens qui reproduisent des assemblages funéraires typiques.
Fig. 12. Dépôts danubiens à cinq pièces ou plus.
17Les dépôts danubiens n’ont jamais fait l’objet d’une analyse pétrographique systématique. Il est difficile de se faire une idée générale des matières premières utilisées, et impossible de développer, de ce point de vue, une comparaison avec les corpus issus de contextes funéraires. Les spécialistes ont néanmoins remarqué depuis longtemps l’importance particulière d’une variété d’amphibolite appelée Aktinolith-Hornblende-Schiefer dans la littérature allemande (SCHWARZ-MACKENSEN, SCHNEIDER, 1983a et b). Ce matériau a été utilisé dans toute la zone couverte par les dépôts danubiens, y compris la périphérie occidentale, illustrée par le dépôt néerlandais de Stein-Berg (BAKELS, HENDRIX, 1999) ; on le retrouve également, en bonne place, dans les lames isolées découvertes au-delà de la frontière nord de l’œkoumène danubien, et qui n’ont pas été prises en compte dans ce travail (KLASSEN, 2004). Une très belle analyse menée récemment par K. Nowak sur les lames d’herminettes découvertes dans les habitats et les mobiliers funéraires a montré l’ampleur considérable de son réseau de diffusion durant le Néolithique ancien (NOWAK, 2008). Son origine précise est restée incertaine jusqu’aux travaux menés récemment autour d’une série de sites d’extraction localisés dans le nord de la Bohême, notamment ceux de Jitebsko et de Velké Hamry II (fig. 10) (CHRISTENSEN et alii, 2006 ; PROSTŘEDNÍK et alii, 2005 ; RAMMINGER, ŠÍDA, 2012). Ces recherches ont montré que l’exploitation des carrières avait commencé dès le Néolithique ancien. Un lien direct entre ces minières et la production des très longues lames, dont la présence est une des caractéristiques majeures des dépôts, reste à établir.
- 11 À l’exception du cours inférieur de l’Oder, où l’on ne connaît pas de dépôts susceptibles d’être at (...)
18Les dépôts danubiens de lames d’herminette et de hache constituent indiscutablement un phénomène unitaire. Sur l’ensemble de l’aire de répartition, on observe le même éventail typologique, les mêmes bornes chronologiques11 et, au moins partiellement, les mêmes matériaux, la matière première majeure des dépôts du bassin de l’Elbe (Aktinolith-Hornblende-Schiefer) étant indiscutablement représentée également dans les dépôts du bassin du Rhin.
- 12 Ces assemblages représentent sept dépôts sur vingt-quatre dans le Bassin du Rhin, soit 29 %, et seu (...)
19Il n’en existe pas moins une certaine variabilité géographique, le principal contraste opposant la zone de plus grande densité de l’axe Elbe - Morava d’une part, les bassins du Rhin et de la Meuse d’autre part. Dans la seconde de ces régions, les dépôts sont nettement plus rares, mais cette disparité n’est pas forcément synonyme d’une moindre importance sociale et symbolique. La rareté peut en effet renvoyer aussi bien vers une pratique marginale que, au contraire, vers une valorisation sociale accrue. Le bloc occidental se singularise aussi par l’absence des ébauches, trait qu’elle partage avec la Basse-Oder (fig. 10). On y trouve, enfin, une proportion nettement plus élevée d’ensembles reproduisant des assemblages existant par ailleurs en contexte funéraire12 (fig. 11). Les termes de la relation dialectique entre dépôts et mobiliers funéraires n’y sont donc pas tout à fait les mêmes que dans la zone nucléaire, aspect sur lequel nous reviendrons plus loin.
20Les régions périphériques affichent donc des caractéristiques légèrement différentes qui suggèrent une réinterprétation partielle des normes en vigueur dans le noyau central ainsi qu’un rapport différent, peut-être plus étroit, entre dépôts et mobiliers funéraires. L’examen des frontières culturelles (celles des styles céramiques) suggère fortement que le faciès occidental coïncide peu ou prou avec l’aire de répartition de la culture de Grossgartach (ou, si l’on veut, de la séquence Hinkelstein - Grossgartach), et cet arrière-fond culturel pourrait constituer l’une au moins des raisons qui explique son originalité
- 13 Par exemple S. Vencl (1975).
21Les datations et attributions culturelles proposées dans la littérature pour le phénomène des dépôts danubiens englobent une période qui va du Rubané récent à la seconde moitié du 5ème millénaire (fig. 13). La fréquence élevée des dépôts à haches perforées a cependant conduit certains auteurs13 à privilégier, tout en admettant l’idée d’un commencement au Rubané, le Néolithique moyen et, en particulier, la culture à Céramique pointillée (Stichbandkeramik / Stk).
Fig. 13. Chronologie des dépôts danubiens. Stk : Stichbandkeramik.
22On ne connaît pas de dépôt ayant livré des matériaux organiques directement associés aux objets lithiques, ce qui nous coupe d’emblée d’un éventuel apport des techniques de datations physico-chimiques. Les données chronologiques que l’on peut extraire des contextes de découvertes sont les suivantes :
- l’un des trois dépôts découverts à Dresden-Nickern (Saxe ; BAUMANN, 1962) a été trouvé associé à un tesson à décor plastique attribué à la Céramique linéaire ;
- le dépôt de Köln-Lindenthal (BUTTLER, HABEREY, 1936) est issu de l’un des fossés Lbk de ce site, et les quatre pièces de Kassel-Kirchditmold (QUITTA, 1955 ; BERGMANN, 1962, fig. 23 ; MÜLLER-KARPE, 1968, Taf. 216) sont issues d’une fosse attribuée à la Lbk récente ;
- pour ce qui concerne la Stichbandkeramik : une association avec de la céramique (Stk moyenne) est attestée pour les dépôts de Malá Černoc et de Nudvojovice (Bohême ; VENCL, 1975) ; les dépôts de Mšeno (Bohême) et de Stary Zamek (Silésie / Pologne) sont présentés comme étroitement associés à des maisons attribuées à l’étape ancienne de la Stichbandkeramik (étape II/III de Zápotocká ; LIČKA, 1981 ; LIČKA, 2019 ; LIČKA, ŠREINOVÁ, 2022).
- 14 Comme le montre sa présence dans trois tombes de la nécropole morave de Vedrovice (tombes 32, 57 et (...)
- 15 Voir, par exemple, dans KLASSEN, 2004.
23Les raisonnements chronologiques s’appuient également sur les aspects technologiques et typologiques. Les traces de sciage observées sur un certain nombre de pièces sont souvent présentées comme un indice d’appartenance au Néolithique moyen, même si Vencl évoque l’existence de cette technique dès la fin du Rubané (VENCL, 1975). On sait aussi, mais cette fois-ci avec certitude, que les différentes variétés de haches perforées (Brandt 1b, 1c, 5a et 5b) n’existent qu’à partir du Néolithique moyen. Le fait qu’elles soient représentées dans près de la moitié des dépôts (cinquante-quatre sur cent seize) illustre le poids particulier de cette période dans le phénomène des dépôts danubiens (fig. 14). Les types d’herminettes non perforées (haute, moyenne et plate) sont, chronologiquement, à cheval sur le Néolithique ancien et le Néolithique moyen. L’herminette haute apparaît dès le Rubané ancien14 mais semble devenir plus fréquente aux étapes récente et finale. L’herminette moyenne connaît un déclin rapide après la fin du Rubané. Encore courantes dans la première moitié du Néolithique moyen (jusqu’à la Stk IVa et à la fin de la culture de Grossgartach), l’herminette haute et l’herminette haute perforée étroite (type Brandt 1b) disparaissent dès le début de la période suivante (horizon Roessen). Les types Brandt 1c et 5, parfois mobilisés pour appuyer une datation tardive de certains dépôts (jusqu’au dernier quart du 5ème millénaire15), ne constituent pas des indicateurs chronologiques fiables, dans la mesure où, si tout laisse effectivement à penser que leur usage se termine tard dans le 5ème millénaire, ils existent bel et bien dès la première moitié du Néolithique moyen, notamment en contexte Hinkelstein (BRANDT, 1995).
Fig. 14. Dépôts danubiens. Distribution des haches perforées (types 1b, 1c, 5a and 5b de Brandt).
24Même si les données contextuelles rendent très probable l’existence de dépôts dès le Néolithique ancien, celle-ci ne peut pas être considérée comme indiscutable, la possibilité d’une association fortuite provoquée par le recoupement d’une structure Lbk par un dépôt du Néolithique moyen ne pouvant, dans aucun des cas cités plus haut, être indiscutablement écartée. Les dépôts attribués au Rubané sur la carte de la figure 15 sont donc considérés tout au plus comme probables ou possibles, selon le degré de certitude (du + vers le -). Les attributions s’appuient sur les données contextuelles, l’absence des types perforés caractéristiques du Néolithique moyen et la présence de l’herminette moyenne. Le critère « présence de pièces de petite taille » a également été pris en compte, mais il doit être envisagé comme une simple tendance : elles sont en effet assez nombreuses dans les dépôts attribués au Rubané sur la base des autres critères et rares dans les dépôts datés avec certitude (par la présence de la hache perforée) du Néolithique moyen. Le fait que les minières du nord de la Bohême aient fonctionné dès l’horizon rubané n’est pas davantage un élément déterminant, l’existence d’un lien direct entre les productions qui en sont issues et le phénomène des dépôts n’ayant pas pu être établi jusqu’à présent. La figure 16 présente deux exemples de dépôts attribuables au Rubané.
Fig. 15. Dépôts danubiens. Propositions de datations (Lbk : Céramique linéaire ; Stk : Stichbandkeramik / Céramique pointillée).
Fig. 16. Dachstein (Alsace ; HEINTZ, 1973) et Dresden-Nickern (Saxe ; BAUMANN, 1962). Deux dépôts traditionnellement attribués à la Céramique linéaire récente. 1-5. Dachstein ; 6-13. Dresden-Nickern.
- 16 Dont les milliers de sites connus peuvent être considérés sans grand risque comme un échantillon re (...)
- 17 En dernier lieu : ZÁPOTOCKÁ, 2013.
- 18 On peut même, rien ne l’interdit, imaginer un scénario dans lequel les dépôts Lbk à petites hermine (...)
25Du fait de la présence de haches perforées, un type jamais découvert en contexte Céramique linéaire16, cinquante-quatre dépôts sont attribuables sans hésitation au Néolithique moyen. La fréquence élevée des types 1a et 1b (herminette haute perforée) est un argument fort en faveur d’une attribution d’un grand nombre de dépôts à la première partie du Néolithique moyen, qui correspond à la séquence Hinkelstein-Grossgartach dans le Bassin du Rhin et à la séquence allant du début de la Stk à la phase Stk IVa (Stk ancienne et moyenne) selon Zápotocká17 dans la partie orientale de l’aire des dépôts danubiens. Le haut niveau de corrélation spatiale entre leur répartition et l’extension de la Stk ancienne/moyenne (cf. fig. 2) est un argument supplémentaire, et de poids, pour faire de la première partie du Néolithique moyen le centre de gravité chronologique et la période d’intensité maximale du phénomène (fig. 13). La précocité des types 1c, 5a et 5 b au sein du Néolithique moyen constitue par ailleurs un argument de poids pour rendre au mieux hypothétiques les attributions, récurrentes dans la littérature, à la seconde partie du Néolithique moyen. Pour résumer, on se retrouve donc face à un phénomène qui, après avoir probablement démarré dès la fin du Rubané, connaît son pic d’intensité dans la première moitié du Néolithique moyen, à l’époque de la phase d’extension maximale de la Stk ; sa poursuite au-delà de cet horizon chronologique (qui se termine vers 4700/4650 av. J.-C.), c’est-à-dire durant la seconde partie du Néolithique moyen (fig. 17) est possible mais non démontrable dans l’état actuel de la documentation. Enfin, le manque de précision des datations n’est pas favorable à l’identification d’un « berceau » géographique du phénomène. Des sites « Céramique linéaire probable » existent en effet aussi bien dans la zone de plus forte densité centrée sur la vallée de l’Elbe que dans le Bassin du Rhin (fig. 15)18.
Fig. 17. Distribution des dépôts danubiens et frontières des cultures archéologiques (telles que définies par les styles céramiques) dans la seconde partie du Néolithique moyen (vers 4700-4300 av. J.-C.).
- 19 Elle est mentionnée, entre autres, par Quitta (1955) et par Rosenstock (1994).
26Comme pour les autres corpus de dépôts de la Préhistoire récente, les interprétations balancent entre une hypothèse profane qui fait des dépôts des cachettes (Verwahrfunde) que leurs concepteurs envisageaient forcément comme provisoires, et une hypothèse « sacrée » qui les considère comme des offrandes à des entités surnaturelles, ancêtres, esprits ou divinités. La première hypothèse est couplée avec celle de l’existence d’une ou plusieurs périodes d’insécurité qui auraient poussé les possesseurs de pièces finies ou d’ébauches à les dissimuler aux yeux d’éventuels agresseurs. Le nombre très important d’objets non récupérés, indiqué à la fois par les dépôts répertoriés et par les très nombreuses pièces de grande taille découvertes hors contexte, illustrerait, dans ce cas, la gravité des menaces, la non-récupération suggérant fortement un destin funeste pour les individus ayant réalisé les cachettes. Les indices de violence sociale sont peu nombreux pour le Néolithique moyen et rien ne permet d’expliquer pourquoi les menaces auraient été plus importantes dans le bassin de l’Elbe que dans le bassin du Rhin. Pour ce qui concerne la fin du Rubané, la localisation des cas les plus importants de violence sociale massive en marge de l’aire de répartition principale des dépôts (à l’ouest, avec Talheim, Schöneck-Kilianstädten et Herxheim et au sud-est, avec Asparn-Schletz et Vrable) (fig. 19, supra), la zone de densité maximale de l’Elbe moyenne en étant totalement dépourvue, constitue un argument contraire à l’hypothèse des « dépôts-cachettes ». La relation entre le phénomène des dépôts et une production spécifique de pièces de grande et de très grande taille non-fonctionnelles et non représentées dans les autres contextes (funéraire et habitat) va dans le même sens. Nous avons donc toutes les raisons de privilégier l’hypothèse, déjà ancienne19, de « dépôts votifs » qui constitueraient la trace matérielle d’échanges cérémoniels entre les humains et des entités surnaturelles.
- 20 Pour cette question des dépôts en milieu fluviatile, voir : WEGNER, 1976, ZÁPOTOCKÝ, 1969, ZIMMERMA (...)
- 21 PÉTREQUIN, PÉTREQUIN, 2006, fig. 279 et fig. 283. L’exemple le plus parlant est celui d’un lot de g (...)
27Cette option a pour résultat de faire entrer les dépôts d’herminettes dans la même catégorie que les autres corpus de dépôts de la Préhistoire récente, ce qui vaut autant pour celui, néolithique, des haches en jadéite et autre roches alpines que pour les dépôts métalliques des âges des métaux (JEUNESSE, 1998). L’existence en contexte danubien de dépôts fluviatiles mettant en jeu les mêmes types que les dépôts terrestres20 vient naturellement étayer cette hypothèse. La présence d’ébauches et de pièces semi-finies ne constitue en rien un obstacle. La taille de la plupart d’entre elles montre en effet qu’elles sont destinées à la production des lames de grande ou de très grande taille qui relèvent spécifiquement de l’échange cérémoniel. En outre, l’ethnologie nous livre des cas de lots de haches de prestige comportant des pièces non-finies, jusqu’à des lots entièrement constitués d’ébauches, à l’image d’un assemblage observé en Nouvelle-Guinée par A.-M. et P. Pétrequin21. Le jeu d’exclusion spatiale et chronologique avec les zones bien pourvues en nécropoles et dans lesquelles les mêmes types d’herminettes (si l’on met de côté les dimensions) sont utilisée massivement en contexte funéraire constitue un autre point commun avec les « Hortsitte » plus récentes.
- 22 Elle est commentée notamment dans VENCL, 1975 et JEUNESSE, 1998.
- 23 Les rares lames d’herminettes que l’on peut classer dans la catégorie des très longues pièces sont (...)
28La comparaison systématique entre les mobiliers funéraires et les dépôts constitue un autre moyen d’améliorer notre compréhension de ces derniers. Les écarts considérables dans la taille des pièces utilisées ont déjà été mise en exergue22 (fig. 5). Dans le Rubané, les plus grandes pièces entières23 connues en contexte funéraire excèdent rarement les 20 cm de longueur. Les plus longues se situent presque toutes en-deçà du seuil de 25 cm définit par Weiner pour marquer la limite entre pièces fonctionnelles et pièces non-fonctionnelles : 25,2 cm pour la pièce la plus longue de la nécropole morave de Vedrovice (PODBORSKÝ, 2002) ; respectivement 22,2 cm, 19,2 cm et 13,5 cm pour les exemplaires les plus longs d’herminettes hautes, moyennes et plates à Aiterhofen (NIESZERY, 1995) hors tombe 185 ; 21,6 cm pour la plus grande herminette moyenne de la nécropole de Niedermerz (Rhénanie du Nord - Westphalie), où les herminettes hautes et plates ne dépassent pas, respectivement, 12,2 et 12 cm (DOHRN-IHMIG, 1983) ; entre 16,4 cm et 18,4 cm pour les six pièces les plus longues (quatre herminettes moyennes et deux herminettes hautes) de la nécropole slovaque de Nitra Pavúk, 1972) ; respectivement 18,2 cm et 16,4 cm pour les lames les plus longues des nécropoles de Sondershausen (Thuringe ; KAHLKE, 2004) et Klein-Hadersdorf (Basse-Autriche - NEUGEBAUER-MARESCH, LENNEIS, 2015). La tombe 185 d’Aiterhofen doit être traitée à part du fait du caractère pour le moins singulier de son mobilier poli : avec une herminette double perforée de 37,7 cm de longueur, une moyenne de 33 cm, une haute de 23 cm et une seconde haute de grande taille mais dont il ne reste qu’un fragment distal (NIESZERY, 1995, p. 299), son lot d’herminettes s’écarte significativement des standards Lbk concernant à la fois la longueur des pièces utilisées en contexte funéraire et le nombre d’artefacts en pierre polie appartenant à un même mobilier. Le lecteur aura remarqué lui-même que, sur ces deux plans, cet assemblage est manifestement plus proche d’un inventaire de dépôts que d’un inventaire funéraire.
- 24 Il s’agit d’une herminette haute issue de la sépulture IV de la nécropole Hinkelstein de Worms-Rhei (...)
- 25 Ces deux pièces ont été trouvées associées au sein du mobilier de la tombe 1 (ZÁPOTOCKÁ, 1998).
29Les données connues pour le Néolithique moyen vont dans le même sens. La plus grande lame découverte en contexte Hinkelstein se situe significativement, avec ses 24,8 cm de longueur, juste sous le seuil « weinerien »24. Dans la nécropole Hinkelstein et Grossgartach de Trebur (Hesse), particulièrement riche en instruments en pierre polie (SPATZ, 1999), les tailles maximales enregistrées sont les suivantes : 21 cm pour l’herminette plate (tombe 61, Grossgartach), 18,9 cm pour l’herminette haute et 18,6 pour la hache perforée. Dans la nécropole Stk de Miskovice (Bohême), les longueurs maximales enregistrées sont de 23,6 cm (herminette haute), 13,6 cm (hache perforée)25 et 12 cm (herminette plate).
- 26 Allemagne : Alitzheim, Gau-Algesheim, Geroldshausen, Hohenstein, Klosterward/Hohenzollern, Köln-Lin (...)
30Ces chiffres, qui ne dépassent qu’exceptionnellement (et de très peu) le seuil de 25 cm sont à opposer aux valeurs extrêmes mentionnées plus haut pour les dépôts, où les lames de longueur supérieure à 30 cm sont assez courantes et où, avec la pièce de 49 cm de longueur de Penkun-Wollin, la valeur maximale frôle le demi-mètre. Une comparaison limitée, pour ce qui concerne les dépôts, aux ensembles reproduisant des assemblages attestés en contexte funéraire26, donne les résultats suivants :
- moyenne des longueurs pour les herminettes hautes : 21,6 cm dans les dépôts (sur sept pièces mesurées), 14,4 cm dans la nécropole de Trebur (sur vingt-trois pièces) ;
- moyenne des longueurs pour les herminettes plates : 20,9 cm dans les dépôts (sur onze pièces), 9,3 cm à Trebur (sur trente pièces) ;
- moyenne des longueurs pour les haches perforées : 28,8 cm dans les dépôts (sur cinq pièces), 13,2 cm à Trebur (sur quatorze pièces dont la plus grande mesure 18,6 cm de longueur).
31Les observations de J. Weiner ainsi que les données ethnographiques montrent que ces différences ne sont en aucun cas imputables à l’usure. Il existe donc bien une production spécifique destinée à alimenter la pratique du dépôt et on remarque, pour les pièces issues de contextes funéraires, un bon recouvrement avec les longueurs des pièces interprétées comme fonctionnelles à la fois par Weiner (Néolithique danubien) et A.-M. et P. Pétrequin (haches et herminettes subactuelles de Nouvelle-Guinée). Il existe donc un contraste marqué entre les objets fonctionnels offerts aux morts et les lames surdimensionnées réservées aux entités surnaturelles.
32Nous avons vu plus haut que quatorze dépôts présentent des assemblages qui reproduisent des configurations également représentées en contexte funéraire. On peut voir sur la carte de la figure 11 qu’ils sont, proportionnellement, sensiblement plus nombreux dans la partie occidentale de notre domaine d’étude. Les correspondances se font majoritairement avec des assemblages funéraires du Néolithique moyen, puisqu’on note deux compatibilités avec le Rubané, quatre avec le Rubané ou le Néolithique moyen et huit avec le Néolithique moyen. L’assemblage standard à trois pièces des tombes du Néolithique moyen (une herminette plate + une herminette haute + une hache perforée ; fig. 18) se retrouve dans deux dépôts si on raisonne sur les ensembles limités à trois objets, six si on prend en compte les assemblages plus fournis où sont représentés les trois types.
Fig. 18. Outils polis de la tombe 3060 d’Alsónyék-Bátaszék (Hongrie, culture de Lengyel, d’après ZALAI-GAÁL et alii, 2011). La triplette 2-3-4 renvoie vers l’assemblage typique à trois types du Néolithique moyen centre-européen.
- 27 Tombes 185 d’Aiterhofen (NIESZERY, 1995), 93 de Niedermerz (DOHRN-IHMIG, 1983) et 4 de Klein-Haders (...)
- 28 Quatre dans la tombe 3060 d’Alsónyék (cf. fig. 18) si l’on prend en compte les masses perforées (ZA (...)
- 29 Onze haches perforées à Möckern (QUITTA, 1955 ; SCHMIDT, 1970), dix herminettes hautes à Chudonice (...)
- 30 On parle de suréquipement lorsqu’un mobilier comporte plus d’un outil ou d’une arme du même type. C (...)
- 31 Les quelques pièces présentant une perforation inachevée (par exemple celle de la tombe 7, Grossgar (...)
33Nous avons vu que le nombre d’individus découverts au sein d’un même dépôt pouvait atteindre dix-sept pièces. En contexte funéraire, les lots d’outils ou armes polies peuvent compter jusqu’à quatre pièces dans le Rubané27 et trois dans le Néolithique moyen28. La présence d’un seul objet par type est la règle pour les assemblages à au moins deux individus. Dans les rares exceptions, les deux pièces du même type se distinguent significativement par leur taille, un contraste qui renvoie probablement à des différences de fonction. Cette règle ne vaut pas pour les dépôts, où l’on peut trouver jusqu’à une dizaine d’individus du même type29 au sein d’un même ensemble. Si l’on admet que les dépôts sont des offrandes à des entités surnaturelles, on peut alors remarquer pour ces dernières, outre que les grandes quantités (supérieures à quatre individus) leur sont réservées, qu’elles peuvent, contrairement aux humains qui sont dotés de « panoplies » fonctionnelles, être dotées de mobiliers relevant du suréquipement30. Une autre grande différence entre les mobiliers funéraires et les dépôts est l’absence d’ébauches ou de pièces semi-finies31 dans les premiers.
34L’analyse de leurs cartes de répartition respectives montre une forte tendance à l’exclusion spatiale entre les nécropoles et les dépôts. Tant pour le Rubané que pour le Néolithique moyen, les zones de forte densité de dépôts coïncident clairement avec les régions pour lesquelles on observe un déficit en nécropoles (fig. 19).
Fig. 19. Répartition des dépôts danubiens, délimitations des régions présentant de fortes densités de tombes de la Céramique linéaire récente (Lbk IV et V) et du Néolithique moyen et localisation des sites Lbk à indices de violence massive. 1. Herxheim ; 2. Talheim ; 3. Kilianstädten ; 4. Asparn/Sletz ; 5. Vrable.
- 32 Aucune nécropole Lbk en Bohême (ZÁPOTOCKÁ, 1998) ; deux en Moravie (PODBORSKY, 1993), mais datées d (...)
- 33 Cet aspect est illustré, par exemple, par le contraste frappant entre les fouilles du Plateau d’Ald (...)
35Pour ce qui concerne le Rubané récent/final, les grandes concentrations de nécropoles se situent dans le bloc Rhénanie-Limbourg (Elsloo et les nécropoles du plateau d’Aldenhoven), dans la région de la Plaine du Rhin supérieur (entre Schwetzingen, près de Heidelberg, et les nombreuses nécropoles alsaciennes) et en Basse-Bavière, autrement dit à la périphérie ouest et sud des grandes zones à dépôts. Les nécropoles de chacune de ces zones ont livré des tombes qui s’échelonnent entre les étapes ancienne et récente-finale (JEUNESSE, 1997). Le déficit en tombes datées postérieurement au Rubané ancien que l’on observe en Bohême, en Moravie – autrement dit dans les zones de plus forte densité centrale et méridionale du phénomène des dépôts –, est bien connu32. Sans atteindre les densités des deux zones rhénanes et de la Bavière, la Basse-Autriche est un peu mieux pourvue, mais il est vrai qu’elle se situe elle aussi en situation périphérique par rapport à l’aire des dépôts. L’Est de l’Allemagne (Mitteldeutschland), qui correspond à la concentration de dépôts la plus septentrionale, a livré quatre nécropoles de plus de vingt-cinq tombes. Si l’on raisonne sur la base des sépultures ayant livré de la céramique décorée, on s’aperçoit que deux d’entre elles (Sondershausen et Bruchstedt ; KAHLKE, 2004) appartiennent au Rubané ancien et sont donc elles aussi antérieures au phénomène des dépôts. La troisième, Derenburg (FRITSCH et alii, 2011), n’a livré que cinq tombes du Rubané récent final sur treize avec céramique décorée. Les données disponibles pour la dernière, qui est aussi la plus importante (311 tombes) sont maigres. Une publication préliminaire (HOFFMANN, 1989) attribue cependant les tombes datables au Rubané moyen, ce qui permet au minimum de supposer que les étapes récente et finale y sont faiblement ou pas représentées. Dans cette dernière région, le déficit en sépultures du Rubané récent/final a, en outre, été pleinement confirmé par les fouilles de grande ampleur des quinze dernières années33. Il y a donc bien un contraste nettement marqué entre les trois régions à forte densité de tombes du Rubané récent/final, situées en périphérie ouest et sud du phénomène des dépôts, et une zone largement déficitaire de ce point de vue qui coïncide spatialement avec les trois concentrations principales de dépôt de l’axe Elbe - Morava.
- 34 Décompte réalisé sur les 88 tombes non perturbées publiées en 1999 (SPATZ, 1999). On notera que ce (...)
- 35 Décompte réalisé sur les 213 tombes non perturbées publiées en 1960 (DOMBAY, 1960). Si on se limite (...)
- 36 Et ceci même si la culture de Roessen, datée de la seconde partie du Néolithique moyen, est probabl (...)
36Cette opposition est au moins aussi marquée pour le Néolithique moyen, où les deux grandes concentrations de nécropoles se situent dans la Plaine du Rhin supérieur (dans l’espace compris entre la zone de la confluence Rhin-Main et la Haute-Alsace) et dans la partie hongroise de l’aire de répartition de la culture de Lengyel (fig. 19). Le seul ensemble funéraire de taille significative (soixante-neuf tombes) issu du cœur géographique du phénomène des dépôts danubiens est la nécropole de Miskovice (ZÁPOTOCKÁ, 1998). En y regardant de plus près, on s’aperçoit cependant que la proportion de tombes ayant livré des lames d’herminettes ou de haches y est très faible : cinq (7 %) contre vingt-neuf (33 %)34 à Trebur et quatre-vingt-trois (39 %) à Zengövarkony (Hongrie, culture de Lengyel)35. La même chose est d’ailleurs vrai de la nécropole de Roessen, issue elle aussi d’une région riche en dépôts, où seules trois tombes (12 %) sur les vingt-cinq que J. Lichardus attribue à la culture de Roessen (LICHARDUS, 1976)36 ont livré des lames polies. On voit donc que lorsqu’il y a malgré tout des nécropoles et des sépultures avec lames d’herminettes, la fréquence de ces dernières est nettement moindre que dans les cimetières des régions situées en périphérie de l’aire des dépôts danubiens.
37Cette opposition entre régions riches en dépôts et pauvres en sépultures et régions ayant livré un grand nombre de sépultures et peu de dépôts vient enrichir, en montrant l’existence d’une relation dialectique entre les dépôts et les mobiliers funéraires, les arguments déjà évoqués qui vont dans le sens d’une « banalisation » du phénomène des dépôts danubiens. Nous voulons signifier par-là que leurs principales caractéristiques sont analogues à celles des phénomènes de dépôts plus tardifs et qu’on observe, dans ce domaine, une continuité manifeste entre la fin du Néolithique ancien et les âges des Métaux (JEUNESSE, 2017). Les dépôts danubiens possèdent indiscutablement tout ce qu’il faut pour que l’on puisse parler d’une « Hortsitte » dont les contours sont globalement identiques à ceux des « Hortsitte » du Chalcolithique ou du Bronze final. Ils ne doivent donc pas être envisagés comme une curiosité au sein d’un Néolithique présumé « différent » du point de vue de l’organisation sociale et du rapport symbolique aux objets précieux (LICHARDUS-ITTEN, 1991), mais comme partie prenante d’un phénomène plurimillénaire dont ils constituent la première manifestation.
38Les dépôts danubiens rejoignent ainsi le phénomène légèrement plus tardif des dépôts de haches en roches semi-précieuses alpines (PÉTREQUIN et alii, 2012). Comme je l’ai signalé ailleurs, ce phénomène obéit aux mêmes mécanismes, à la différence près que la relation dialectique entre dépôts et mobiliers funéraires y est déformée, comme pour d’autres blocs chronoculturels de la Préhistoire récente (Maikop, Wessex, Unetice, Hallstatt-La Tène…) par un degré de différenciation sociale plus élevé qui se traduit par l’existence de sépultures « princières » (JEUNESSE, à paraître). La découverte des minières du nord de la Bohême et les programmes de déterminations pétrographiques en cours devraient permettre de vérifier si, comme pour les roches alpines, il existe une relation privilégiée entre le phénomène des dépôts d’herminettes danubiennes et un nombre restreint de sites d’extraction.
39Une analyse détaillée des lieux de découvertes et de leurs relations spatiales avec les habitats, les nécropoles et les traits saillant du paysage (cours d’eaux, zones humides, reliefs, répartition des formations superficielles) ferait également progresser significativement notre connaissance du phénomène, au même titre qu’une description détaillée de l’ensemble des dépôts selon une grille de lecture unifiée. Cette dernière nous fournirait, notamment, des données fiables sur l’état des lames d’herminettes et des haches, point sur lequel les descriptions existantes sont de qualité très hétérogène. La prise en compte de la notion de chaîne opératoire de fabrication serait également d’un grand secours pour bien évaluer le degré d’avancement – ou de finition – de ce que nous avons nommé, faute de mieux, ébauches et lames semi-finies. Une étude tracéologique des lames finies permettrait, enfin, de savoir précisément dans quel état ces dernières ont été déposées et, secondairement, de tester l’hypothèse émise par J. Weiner sur le seuil de longueur entre pièces fonctionnelles et non-fonctionnelles.
40Nous espérons que cet article aidera la communauté des néolithiciens à prendre la juste mesure de la richesse potentielle de la catégorie des dépôts d’herminettes et de haches danubiennes et à prendre conscience de l’importance que revêt son étude pour la compréhension globale des sociétés concernées.
41Avec près de 200 sites répertoriées pour une zone englobant le sud de la Scandinavie et une partie significative du nord de l’Allemagne, le travail déjà cité de L. Klassen est le plus complet pour ce qui est des artéfacts en pierre polie danubiens trouvés au-delà de la frontière nord des zones occupées de façon pérennes par les porteurs des cultures danubiennes (KLASSEN, 2004). Son catalogue prend en compte la totalité des pièces disponibles, découvertes terrestres ou aquatiques, objets entiers ou fragments, avec ou sans données contextuelles. Tous les spécialistes reconnaissent que ces objets sont issus du domaine danubien et de fabrication danubienne, témoignant de l’existence de relations assez étroites entre l’œkoumène danubien et ses voisins de la culture d’Ertebölle, dernière grande manifestation du Mésolithique du nord de l’Europe. Ces relations ont probablement pris des formes diverses, sur lesquelles je n’aurais pas la place de m’étendre ici. Il m’a cependant paru utile de confronter les deux corpus, ne serait-ce que pour vérifier si leur présence pourrait témoigner d’une pratique du dépôt hors des frontières des cultures danubiennes.
- 37 On peut donc affirmer qu’il appartient globalement au second horizon de la séquence à dépôts, autre (...)
- 38 Le seul dépôt de type danubien indiscutable est celui d’Udstolpe (île de Lolland, Danemark), qui a (...)
- 39 On mentionnera l’herminette plate (L : 15,5 cm) issue de la tombe 2 du cimetière mésolithique suédo (...)
42Je me suis demandé, entre autres, si ce corpus s’apparentait plutôt à celui des dépôts terrestres ou à celui des objets découverts en contexte funéraire. La première remarque concerne la répartition des types. Alors que les dépôts traités dans notre article montrent une répartition à peu près équilibrée entre les trois grands types, on observe chez Klassen une prédominance écrasante de la hache perforée (tous types confondus, 1b, 1c, 5a et 5b), ce qui reflète, au moins en partie, un écart chronologique, le corpus « Klassen » étant manifestement tendanciellement plus récent37. Le critère de comparaison le plus facile à manier est celui des longueurs. On sait, grâce au groupe de dépôts de la Basse-Oder, qu’une partie significative des pièces de très grande taille appartient à la seconde étape du phénomène des dépôts et même, selon toute vraisemblance, à une phase avancée de cette étape. Le tableau de la figure 20 montre clairement deux logiques distinctes : alors que le centre de gravité se situe dans la fourchette 20-30 cm pour les dépôts, il s’inscrit, de manière encore plus nette, dans l’intervalle 10-20 cm – conforme à celui des pièces fonctionnelles – , pour ce qui est du corpus « Klassen ». 63,2 % des pièces issus de dépôts appartiennent à l’intervalle 20-35 cm, contre 17,3 % seulement pour les pièces découvertes au-delà de la frontière septentrionale des cultures danubiennes. Dans la fourchette haute des longueurs, on remarque que les pièces supérieures ou égales à 30 cm représentent 24,2 % d’un côté, contre 0,7 % (une seule pièce) de l’autre. Il apparaît donc clairement que le corpus « externe » ne témoigne pas, sauf exception notable38, de l’existence d’une province « extra-muros » du phénomène des dépôts danubiens. Le fait que plusieurs pièces parmi les plus remarquables39 aient été découverte dans des niveaux appartenant à la culture d’Ertebölle incite à chercher du côté des modalités des interactions entre agriculteurs danubiens et chasseurs-cueilleurs nordiques, une problématique qui dépasse les objectifs de cet article.
Fig. 20. Correspondances entre types de tombes élitaires, types de biens précieux, types de dépôts et formes d’organisation sociale.
43Les points communs entre les dépôts danubiens et les dépôts métalliques postérieurs sont nombreux :
- cohabitation entre dépôts dans les eaux (fleuves, lacs, marais) et dépôts terrestres, certains au moins des premiers présentant l’avantage de démontrer sans ambiguïté l’existence de dépôts « non-réversibles » ;
- localisation fréquente dans des zones reculées, loin de l’habitat et des zones cultivées40 ;
- présence d’ébauches et/ou de pièces semi-finie associées ou non à des objets finis ;
- proportion très élevée de pièces non-fonctionnelles du fait de leur taille, et donc fabriquées spécialement pour alimenter la pratique du dépôt et, probablement, d’autres pratiques (notamment l’échange cérémoniel) n’ayant pas laissé de traces archéologiques. Cette caractéristique n’est guère partagée que par la seconde Hortsitte néolithique, celle des lames de haches en roches alpines dont la date est plus tardive (environ 4700-4300 BC) et l’aire de répartition plus occidentale (entre la façade atlantique et le bassin du Rhin, si l’on adopte les critères de sélection utilisés pour les dépôts danubiens et exposés plus haut). La différence marquée entre la taille des pièces trouvées en contexte funéraire et celles issues de dépôt trouve son pendant dans le Chalcolithique de l’aire bassin des Carpates-Europe du Sud-Est, où on peut l’illustrer par l’exemple des disques en or, une catégorie attribuable à la fourchette 4800-4000 av. J.-C. Une seule comparaison suffira pour illustrer cet aspect. Le disque de de la tombe 43 de la nécropole de Varna (Bulgarie), probablement le plus grand découvert en contexte funéraire, mesure moins de 10 cm de diamètre et pèse quelques dizaines de grammes au maximum. Celui du dépôt de Moigrad (Transylvanie), pèse 750 à 800 g pour 31 cm de diamètre (HANSEN, 2011). Il existe donc, là aussi, une fabrication spécialisée d’objets exceptionnels dont la seule finalité archéologiquement identifiable est d’être intégrés à des dépôts. La présence d’objets exceptionnels appartenant à des types absents dans les autres contextes de découverte existe aussi dans les Hortsitten plus tardives, notamment, celles des âges du Bronze et du Fer (JEUNESSE, 2017 avec bibliographie), à la différence près qu’elles sont proportionnellement nettement moins nombreuses que dans le cas des deux Hortsitten néolithiques ;
- relation dialectique avec les mobiliers des sépultures. On sait que cette relation est à la fois chronologique et géographique aux âges du Bronze et du Fer. Pour le Néolithique danubien, l’exclusion géographique (entre les zones à nécropoles et les zones à dépôt) est bien attestée (voir plus haut). Il est plus difficile de se faire une image claire pour ce qui concerne la dimension chronologique, mais nous avons, pour la Céramique linéaire, évoqués deux régions (Moravie et Elbe moyenne), où les tombes datées se concentrent entre l’étape ancienne et l’étape moyenne et tendent à disparaître par la suite (à l’inverse de ce qu’on observe dans les zones à concentrations de cimetières du bassin du Rhin), c’est-à-dire précisément au moment où s’amorce le phénomène des dépôts.
44On observe malgré tout des différences notables :
- la première est l’absence, dans les dépôts danubiens, d’objets réduits à l’état de fragment, comme c’est le cas très fréquemment pour les dépôts métalliques à partir de la charnière Bronze ancien-moyen. L’explication qui vient en premier à l’esprit est que, contrairement à un fragment métallique, un morceau de hache ou d’herminette n’est pas recyclable. Si elle a existé en tant que telle, la volonté de déposer de la matière première n’a donc pu s’exprimer que par la déposition d’ébauches ou d’objets inachevés ;
- la seconde est que, de la même façon que pour les haches alpines de la seconde grande Hortsitte néolithique, le phénomène se restreint à une seule catégorie d’objets, alors que dès le Chalcolithique il mobilise un large éventail de types et de catégories, avec notamment une place significative donnée aux objets de parure, dont la présence au Néolithique en général et dans le Néolithique danubien en particulier est anecdotique41.
- 42 Alain Testart s’étonnait toujours de ne pas trouver d’équivalent dans la documentation ethnographiq (...)
45Les fondements de la si particulière42 pratique européenne du dépôt sont donc à chercher dans le phénomène des dépôts danubiens, qui en constitue la première manifestation et, en quelque sorte, l’« ancêtre fondateur ». Les modifications qui interviennent après le Néolithique, par exemple la large diversification des types utilisés à partir du Bronze moyen, ne doivent donc pas être vus comme des changements structurels, mais comme des modifications secondaires et des adaptations aux évolutions technologiques et sociales. Il n’y a donc aucune raison pour, comme le suggérait M. Lichardus-Itten (1991), envisager l’existence d’une forme à part de la pratique du dépôt qui serait spécifique au Néolithique.
46La Hortsitte danubienne peut donc être vue comme la matrice et le modèle de toutes les Hortsitte postérieures. Comme ces dernières, elle montre, on l’a vu, un lien particulier de coévolution avec les pratiques de dépôt en contexte funéraire. De manière générale, on constate que le phénomène « dépôt » est, dans la Préhistoire récente européenne, organiquement lié à l’un des systèmes funéraires qui en ont jalonné l’histoire, précisément celui qui se définit par les traits suivants : tombe individuelles groupées dans des cimetières ; mobiliers stéréotypés reflétant le statut et le genre du défunt ; rôle central des biens précieux, qui se distinguent en général en premier lieu par l’emploi de matières premières exogènes.
- 43 Je suis conscient du fait que cette affirmation mériterait d’être argumentée, mais nous n’en aurons (...)
47En plus de la relation dialectique déjà décrite à propos des dépôts danubiens, cet emploi des biens précieux constitue un aspect essentiel du rapport entre ce système funéraire (que nous appelons « système funéraire 1 ») et la pratique du dépôt. Le système 1 est le plus ancien. Il a été, pendant une partie du Néolithique, en concurrence avec au moins trois autres systèmes funéraires : les deux systèmes à tombes collectives correspondant à la première (4500-3600 BC dans l’ouest de l’Europe) et à la seconde étape du mégalithisme (3500-2500 BC), caractérisés notamment par des mobiliers en général modestes, l’absence de marquage du genre et un usage parcimonieux et tardif des biens précieux, et, enfin, celui de la tombe en fosse circulaire (JEUNESSE, 2010). Il s’est ensuite quasi-généralisé, sur tout le territoire européen, vers le milieu du 3ème millénaire. Jusqu’à preuve du contraire43, la pratique du dépôt est en effet absente dans les cultures affiliées aux systèmes 2 à 4.
- 44 Dont : PÉTREQUIN et alii, 2012 ; SCHWARZBERG, 2016, 16 ; PÉTREQUIN, RZEPECKI, 2016.
48Pour se limiter à la période où cohabitaient, dans l’espace européen, deux à trois systèmes funéraires distincts (4500-2500 BC), on commencera par souligner les liens bien connus, à la fois géographiques et chronologiques, entre les dépôts du Chalcolithique ancien (5ème millénaire) et les cultures à système funéraire 1 du nord des Balkans et du Bassin des Carpates. La relation entre les dépôts danubiens et une série de cultures (Stk, Lbk, Grossgartach, Roessen) privilégiant elles aussi le système 1 a été amplement illustrée dans cet article. La datation et l’attribution culturelle des dépôts de haches en jadéite demeurent en revanches plus difficiles à déterminer. Dans l’Ouest de la France une liaison avec les cultures à tombes individuelles sous tertre du 5ème millénaire nous semble l’hypothèse la plus plausible, en particulier parce que toutes les haches en jadéite trouvée en contexte sûr proviennent de tombes individuelles, mais aussi du fait de l’absence totale de biens précieux dans les tombes collectives mégalithique de cette région. Pour le reste de la France et l’Europe centrale, une relation avec les cultures danubiennes du 5ème millénaire à cimetières et tombes individuelles nous paraît plus probable que la relation postulée par certains auteurs44 avec la culture de Michelsberg, entre autres parce que cette hypothèse n’est étayée par aucun ensemble clos associant un objet en jade et un fossile directeur du Michelsberg. De manière générale, les objets précieux peuvent être vus, outre leur fonction de signes, comme des richesses. Leur utilisation dans les tombes ou dans les dépôts sont donc des formes de manipulation de la richesse, un aspect fondamental dans la distinction entre les sociétés à système funéraire 1 et celles à dépôts, puisqu’on peut maintenant associer ces deux traits, et les autres (fig. 21). Mais l’étude des dépôts danubiens nous a également montré le caractère non-obligatoire de cette association, qui est absente dans plusieurs zones bien explorées de la culture à Céramique linéaire et, pour le Néolithique moyen, dans la culture de Lengyel. On peut donc dire que s’il existe un lien nécessaire entre pratique du dépôt et système funéraire 1, l’inverse n’est pas vrai.
Fig. 21. Comparaison des longueurs entre le corpus des dépôts danubiens et celui des haches et herminettes du 5ème millénaire du nord de l’Allemagne et du sud de la Scandinavie.
- 45 Cette proposition a été faite dans un article publié en anglais, d’où l’emploi des abréviation G (g (...)
49Les cultures à système 1 sont aussi les seules à utiliser, tant pour les dépôts que pour les mobiliers funéraires, des biens exceptionnels. Ces derniers doivent être considérés comme une variante des biens précieux. Ils s’en détachent par un degré de sophistication technique et esthétique plus élevé et par leur caractère singulier qui, même si rien n’empêche de les ranger dans des grandes familles, rend impossible, faute de séries suffisamment étoffées, de les enfermer dans des types. L’exemple le plus parlant est peut-être celui des chars cultuels métalliques miniatures des âges du Bronze et du Fer : ils sont certes largement répandus dans le temps et dans l’espace, mais si différents les uns des autres que l’on ne parle jamais de char de « type » Trundholm ou de « type » Strettweg, mais du char de Trundholm ou du char de Strettweg comme on parle de la Vénus de Milo, du retable d’Issenheim ou, pour revenir vers des rivages plus familiers, du chaudron de Gundestrup. Dans la Préhistoire récente, ces biens sont typique d’une catégorie particulière de sépultures, celle que j’ai qualifiées ailleurs de « tombes de type G1 » (JEUNESSE, 2017) et qui correspond, pour simplifier, à ce que les spécialistes des âges des Métaux appellent couramment des « tombes princières ». Mais on les trouve aussi au sein de dépôts (ou, éventuellement, comme unique objet d’un dépôt), comme on l’a vu à propos des disques en or du premier Chalcolithique d’Europe du sud-est, dépôts pour lesquels nous avons proposé de parler de « dépôt de type H1 »45.
50La première occurrence, en Europe, de l’entrelacement subtil entre la pratique du dépôt et les pratiques funéraires typiques des sociétés concernées correspond au Néolithique danubien centre-européen, où il se met en place à la fin du 6ème millénaire. C’est aussi en contexte danubien, à la fois en Bulgarie (Varna) et dans le sud de la Bretagne (tombes carnacéennes), qu’émergent pour la première fois l’utilisation de biens exceptionnels et l’utilisation de tombes de type G1. Comme je l’ai précisé ailleurs (JEUNESSE, 2018), nous considérons en effet que les tombes carnacéennes, seuls exemples de tombes de type G1 en contexte non-métallurgique, n’ont rien en commun avec les premières tombes mégalithiques à sépultures collectives de l’ouest de la France, mais doivent être vues comme l’aboutissement d’un cycle interne au monde danubien qui s’est amorcé vers 5000/4800 BC avec les tertres longs de la culture de Cerny. Les tombes princières du Morbihan (vers 4600-4300 BC) reflètent pour moi l’émergence, au sein d’un monde danubien globalement égalitaire, de sociétés stratifiées de type chefferie. La conséquence de cette réattribution est que les dépôts de haches en jadéite du 5ème millénaire, que P. Pétrequin et ses co-auteurs ont raison d’attribuer au même substrat culturel que celui des tombes carnacéennes (PÉTREQUIN et alii, 2012), doivent également être mis au crédit du complexe culturel danubien. Certains, comme le célèbre dépôt de Mainz-Gonsenheim, constituent d’ailleurs, à l’instar du dépôt à disque en or chalcolithique de Moigrad, des dépôts de type H1.
51Les dépôts danubiens peuvent donc être considérés comme des témoins d’une dynamique socio-politique qui s’est enclenchée à la fin du 6ème millénaire dans une partie de l’œkoumène danubien délimitée par la Meuse, la Vistule, le Danube et la Mer baltique. Cette dynamique s’est étendue ensuite à la moitié nord de la France, où elle a généré à la fois le phénomène des dépôts de haches en roches alpines et celui des tombes princières carnacéennes. Entre les premiers dépôts attribuables à la période récente du Rubané (vers 5100 av. J.-C.) et les tombes géantes du Morbihan (vers le milieu du 5ème millénaire), on assiste à la mise en place d’un système d’alternance dessinant une configuration sociale et civilisationnelle originale qui va, progressivement, s’imposer sur l’ensemble du territoire européen et se perpétuer par la suite jusqu’à l’extinction des derniers royaumes « barbares », à l’aube du second millénaire après J.-C.
- Les dimensions sont données en centimètres et dans l’ordre suivant : longueur x largeur x hauteur. Pour les herminettes hautes perforées, qui sont fonctionnellement des haches, ce que l’on considère comme la hauteur pour les herminettes hautes non perforées devient la largeur (fig. 22).
- Abréviations : L = longueur ; herm. = herminette (s) ; perf. = perforée ; Stk : Stichbandkeramik ; Lbk : Linearbandkeramik.
- Pour les ensembles composés d’une pièce unique, seuls ceux dont le contexte de découverte suggère un dépôt intentionnel sont pris en compte, à l’exception des dépôts aquatiques.
- Les distinctions typologiques suivantes ont été prises en compte dans la description : herminette haute (fig. 3, 1a), herminette haute perforée (1b et 1c), herminette moyenne (2a), herminette plate (fig. 3, 3), herminette perforée transversalement (perforation perpendiculaire au tranchant) ( 4), hache perforée (5a et 5b).
- Les numéros correspondent à ceux de la carte de la figure 1.
Fig. 22. Conventions utilisées pour la détermination de la largeur et de la hauteur pour les herminettes (à gauche) et les herminette perforées (à droite).
521. Alitzheim (Lkr. Schweinfurt, Bavière, All.), dépôt n° 1 : quatre pièces dont deux herm. hautes (27,8 x 3,3 x 5,1 - 26,9 x 3,7 x 4,8 cm), une herm. plate au talon cassé récemment (longueur conservée : 30 cm) et une herm. plate entière (22,8 x 6,9 x 1,5 cm). ROSENSTOCK, 1994.
532. Alitzheim (Lkr. Schweinfurt, Bavière, All.), dépôt n° 2 : deux pièces dont une herm. plate (21 x 7 x 2,3 cm) et une herm. haute perf. (33,4 x 7,2 x 6,4 cm). ROSENSTOCK, 1994.
543. Alitzheim (Lkr. Schweinfurt, Bavière, All.), dépôt n° 3 : pour D. Rosenstock, il est très vraisemblable que les quatre pièces de Alitzheim 1 représentent en fait deux dépôts distincts composés chacun d’une herm. haute et d’une herm. plate. Il considère donc que cette commune a livré trois dépôts. ROSENSTOCK, 1994.
55Bönnigheim, Kr. Ludwigsburg : voir sous Hohenstein.
564. Dachstein ‘Im Geist’ (Bas-Rhin, Fr.) : cinq pièces dont quatre herm. plates (11,6 x 6,3 x 2,3 - 9,3 x 6,2 x 2,3 - 7,3 x 4,2 x 1,7 - 6,2 x 4,6 x 1,7 cm) et une herm. moyenne (9,2 x 3,6 x 2,7 cm) découvertes dans l’emprise d’un habitat rubané, mais sur un site ayant connu également une occupation Grossgartach. HEINTZ, 1973.
575. Egenhausen (Comm. de Werneck, Lkr. Schweinfurt, All.) : deux pièces dont l’association n’est que probable : une herm. haute perf. (31 cm) et une herm. non perf. ROSENSTOCK, 1994.
586. Gau-Algesheim (Kr. Bingen, All.) : trois pièces dont deux herm. plates (24 x 5,5 x 1,8 - 26,5 x 5,6 x 6,2 cm) et une herm. haute perf. (27,6 x 6,4 x 4,2 cm). KESSLER, 1931, fig. 1 et 2.
597. Gau-Algesheim (Kr. Bingen, All.) (à 8 m du précédent) : trois pièces dont une herm. plate (22 x 6,5 x 2,2 cm), une herm. haute (26,5 x 4,2 x 4,8 cm) et une herm. haute perf. (29,4 x 6,2 x 3,2 cm). KESSLER, 1931, fig. 1 et 2.
608. Geroldshausen (Lkr. Würzburg, All.) : deux pièces découvertes en 1907, dont une herm. plate (19,9 x 5,3 x 2,1 cm), une herm. haute (22,4 x 2,9 x 4,9 cm). ROSENSTOCK, 1994.
619. Grenzach (Kr. Lörrach, All.) : cinq ou six pièces. La seule conservée est une herm. « en forme de bottier » (haute ou moyenne). STEIN, 1979.
6210. Heilbronn-Böckingen (Kr. Heilbronn, All.) : deux pièces ; une herm. haute (15,5 x 2,4 x 3,15 cm), une herm. haute perf. de type 1c (15,7 x 5,0 x 4,0 cm). Les deux en aktinolith-Hornblende-Schiefer. Elles pourraient provenir également du mobilier d’une tombe non reconnue. Fundberichte aus Baden-Württemberg, 8, 1983 ; Fundschau, p. 116 et pl. 35 (Biel) ; ESCHENWECK, 1991, p. 59 et 63.
6311. Hohengebraching (Comm. de Pentling, Lkr. Regensburg, All.) : quatre pièces découvertes dans les labours, mais étroitement associées, sur un site qui a livré des vestiges du Rubané et de la culture d’Oberlauterbach. Deux herm. plates (10,8 x 4,1 x 1,3 cm ; 7,4 - ? (talon brisé) x 3,8 x 0,7 cm) et deux ébauches d’herm. plates (12,0 x 3,8 x 1,0 - 17,6 x 4,0 x 1,9 cm). Verhandlungen Historischer Verein Oberpfalz, 122, 1982, p. 200 et fig. 5 p. 230 (H.J. Werner). ROSENSTOCK, 1994.
6412. Hohenstein (Kr. Ludwigsburg, All.), 1956 ; trois herm. plates (24,8 x 6,55 x 2,45 - 22,6 x 6,8 x 2,5 - 20,3 x 5,65 x 2,05 cm). Fundberichte aus Schwaben, NF 15, 1959, p. 137 et pl. 12, 1.3.5 ; ESCHENWECK, 1991, p. 44.
6513. Kassel-Kirchditmold (Kr. Kassel, All.) : quatre pièces en basalte. Une herm. plate ou moyenne longue (env. 20 cm), une herm. plate (env. 24 cm), deux ébauches. Dans une fosse du Rubané récent (Stilgruppe 7-8 de KNEIPP, 1998). QUITTA, 1955 ; BERGMANN, 1962, fig. 23 ; MÜLLER-KARPE, 1968, Taf. 216.
6614. Kitzingen (Lkr. Kitzingen, Bavière, All.) : deux pièces découvertes entre 1920 et 1930. Une herm. moyenne (21 x 4,5 x 3 cm), une herm. haute perf. (29 x 6,2 x 4,7 cm). ROSENSTOCK, 1994.
6715. Klosterwald/Hohenzollern (Kr. Sigmaringen, All.) : deux pièces dont une herm. haute perf., 1c (28,5 x 6,7 x 5,3 cm) et une herm. plate (32,8 x 6 x 2,5 cm). Fundberichte aus Hohenzollern, 3, en annexe des Fundberichte aus Schwaben, NF 8, 1935, p. 13, fig. 11 (O. Paret) ; QUITTA, 1955.
Ce dépôt est attribué à la commune de Wald, Kr. Sigmaringen dans STEIN, 1979 et ROSENSTOCK, 1994. Avec les mesures suivantes : 28,7 x 6 x 5 - 32,6 x 6 x 2,5 cm.
6816. Köln-Lindenthal (Köln, All.) : dépôt comprenant une herm. haute (10,5 cm), une herm. plate (8 cm) et six lames de silex avec lustré de céréales découvert dans le ‘Grabenring’ nord de l’habitat fossoyé rubané bien connu. BUTTLER, HABEREY, 1936.
6917. Lembach (Bas-Rhin, Fr.) : trois pièces, dont deux herm. plates (une longue et une courte) et une hache perforée. SCHUHMACHER, 1914, p. 32. Seule subsiste la grande herm. plate (20,2 x 5,5 x 2,3 cm ; Mus. arch. de Strasbourg).
7018. Limpurg-Forst (Lkr. Neustadt a.d. Aisch-Bad Windsheim, All.) : dépôt de sept/huit pièces découvert avant 1900. Seule une herm. plate est conservée (15,2 x 5 x 2,6 cm). PESCHECK, 1958, p.61 ; STEIN, 1979, p. 17 ; ROSENSTOCK, 1994.
7119. Luttum (Lkr. Verden, All.) : quatre pièces dont une herm. haute (13 x 3 x 3 cm), une herm. haute perf. (1c, 14 x 5,7 x 3 cm), deux herm. plates (une complète, 10,6 x 3,4 x 1,5 cm et une grande partie distale ? x 4,4 x 2 cm). DEICHMÜLLER, 1968 ; BRANDT, 1995.
7220. Neckarsulm (Kr. Heilbronn, All.) : cinq pièces dont deux herm. plates (L :19,6 et 11,2 cm) et trois herm. moyennes (L : 15,2, 13,2, 10,4 cm ; serpentinite et Hornblendschiefer) découvertes associées à trois lames de silex. Les dessins manquent cependant de précision, et l’appartenance de ce dépôt (dont les pièces sont aujourd’hui perdues) au corpus des dépôts danubiens n’est pas complètement assurée. SCHLIZ, 1901, fig. 3.4-9 ; STEIN, 1979, p. 15-16.
7321. Obereisesheim (Kr. Heilbronn, All.) : deux herm. hautes perf. (1b ou 1c) (26,5 x 7,5 x 4,6 - 29,5 x 7,1 x 5 cm). Fundberichte aus Schwaben NF, 1954, p. 20 (O. Paret) ; QUITTA, 1955.
7422. Oberspiesheim (comm. de Kolitzheim, Lkr. Schweinfurt, All.) : huit à neuf pièces, perdues pour la plupart, dont au moins trois herm. non perf. et deux herm. plates. Vue par Rosenstock : une grande herm. moyenne (17,5 x 2,3 x 3,5). Bayerische Vorgeschichtsblätter, 16, 1942, p. 46 ; ROSENSTOCK, 1994.
7523. Ödheim (Kr. Heilbronn, All.), 1949 ; cinq pièces dont deux herm. plates (27,2 x 6,15 x 2,65 - 18,9 x 5,55 x 2,3 cm), une herm. haute (26,5 x 3,2 x 3,85 cm) et deux herm. hautes perf. de type 1b (28,9 x 7,0 x 6,0) et 1c (28,7 x 6,1 x 3,9 cm). Fundberichte aus Schwaben, NF 11, 1951, p. 41, pl. 2,1 (O. Paret) ; QUITTA, 1955 ; ESCHENWECK, 1991, p. 43.
7624. Ortenberg (Wetteraukreis, All.) : trois pièces sous un bloc de roche. Deux herm. plates (11 x 4,4 x 1,3 - 13 x 4,6 x 3,3 cm) et une herm. moyenne (6,1 x 1,7 x 1,2) ; découverte manifestement isolée (l’habitat rubané le plus proche connu se trouve à 10 km). QUITTA, 1955 ; BUTTLER, 1938, p. 32 et fig. 17, 1-3 ; KNEIPP, 1998.
7725. Rockenberg (Kr. Friedberg, All.) : sous une pierre, une herm. Quitta, 1955 ; KNEIPP, 1998.
7826. Stein-Berg aan de Maas (prov. du Limbourg, Pays-Bas) : sept pièces à l’origine, deux perdues (il manque une herm. ‘haute’ et une herm. plate ; les cinq restantes : une herm. haute (21,2 x 3,3 x 3,4 cm), deux herm. moyennes (22,5 x 36 x 21 – 24,7 x 39 x 28) et deux herm. plates (10,1 x 5,6 x 1,6 – 9,4 x 6,3 x 1,7 cm). Datation proposée : Céramique linéaire. BAKELS, HENDRIX, 1999.
7927. Steinheim (Kr. Offenbach,Hesse, All.) : quatre pièces dont deux herm., un fragment d’herm., une herm. haute perf. STEIN, 1979, p. 19.
8028. Stetten (Stadt Karlstadt, Lkr. Main-Spessart, All.) : deux pièces découvertes en 1884 dont une herm. plate (19,6 X 5,7 x 1,7 cm) et une herm. haute perf. (21,5 x 7,1 x 4,9 cm). ROSENSTOCK, 1994.
8129. Abtlöbnitz (Kr. Naumburg, Saxe-Anhalt, All.) : six ébauches dont une d’herm. plate (L : 38, 34, 26,4, 26,3, 20,5 et 20,8 cm) découverte dans l’emprise d’un habitat danubien. QUITTA, 1955.
8230. Apolda (Ldkr Weimar, Thuringe, All.) : sept pièces dont trois ébauches. VOGEL, 1973 ; KAUFMANN, 2012.
8331. Kr. Beeskow-Storkow (Brandenbourg, All.) : trois haches perf. (28,5 x 8,5 x 6,3 - 26,4 x 7,9 x 4,9 - 27,5 x 8,6 x 6,3 cm). QUITTA, 1955.
8432. Behringen (Kr. Langensalza, All.) : quatre pièces étroitement associées, dans l’emprise d’un habitat danubien. Deux herm. haute (25,4 x 3,1 x 4,7 - 30,2 x 2,6 x 4,4 cm) + deux ébauches de grandes herm. plates (25 x 8,2 x 1,6 - 30,9 x 5,6 x 2,1 cm) dont une avec traces de sciage. QUITTA, 1955.
8533. Bitterfeld (Ldkr. Anhalt-Bitterfeld, Saxe-Anhalt, All.), dépôt 1 :une herm. haute perf. (26,5 cm). GUSTAVS, 1962.
8634.Bitterfeld (Ldkr. Anhalt-Bitterfeld, Saxe-Anhalt, All.), dépôt 2 (découvert à 8 m du premier) : une herm. haute non perf. (23 cm). GUSTAVS, 1962.
8735. Bösdorf (Ldkr Leipzig, All.) : trois pièces dont deux herm. plates (dont une imparfaitement polie) (L : 26,5 et 23,1 cm) et une herm. haute (20,7 cm). Schmidt, 1963 ; KAUFMANN, 2012.
8836. Braunsroda (Kyffhäuserkreis, Thuringe, All.) : sept ébauches de tailles variables ; assemblage incertain. QUITTA, 1955.
8937. Deetz/Havel (Ldkr. Potsdam-Mittelmark, Brandenbourg, All.) : cinq haches perf., dont une de 33 cm de long. QUITTA, 1955.
9038. Dölzig (Kr. Leipzig, All.) : cinq pièces étroitement associées, dans l’emprise d’un habitat danubien. Une herm. haute perf. (34,7 x 7,2 x 5,2 cm) et quatre ébauches (L : 30,5, 18,5, 21,7 et 18,8 cm) dont une avec traces de sciage. SCHUHMACHER, 1914, QUITTA, 1955.
9139. Dresden-Nickern (Dresden, Saxe, All.) : dépôt de huit pièces découvert en 1961 dans l’emprise d’un habitat du Rubané récent/final. Une herm. haute, six herm. plates de petite taille dont une de forme trapézoïdale, une ébauche (n° 8) et un grand tesson d’un vase à décor plastique. BAUMANN, 1962.
n° |
longueur |
largeur |
hauteur |
1 |
12,2 |
3,6 |
3,4 |
2 |
10,4 |
3,4 |
1,4 |
3 |
5,9 |
4,2 |
1,0 |
4 |
8,1 |
5,0 |
1,3 |
5 |
5,5 |
3,0 |
0,7 |
6 |
11,8 (L. cons.) |
6,1 |
2,2 |
7 |
7,8 (L. cons) |
5,7 |
1,5 |
8 |
17,0 |
6,8 |
4,6 |
9240. Dresden-Nickern 1 (Dresden, Saxe, All.) : dépôt de trois pièces découvert en 1961 dans l’emprise du même habitat que pour le n° 39, à proximité de la même maison. Une herm. haute (7,2 x 1,7 x 1,7 cm), une herm. moyenne (7,4 x 2,1 x 1,5 cm), une herm. plate (9,8 x 3,9 x 2,2 cm). BAUMANN, 1962.
9341. Dresden-Nickern 2 (Dresden, Saxe, All.) : nouveau dépôt découvert à environ 150 m des dépôts 39 et 40, dans une fosse circulaire de 30 cm de diamètre. Huit pièces dont deux parties d’une herm. brisée, trois lames d’herm. légèrement abîmées, une petite herm. plate, une ébauche d’herm., une préforme sciée. SCHUBERT, 2003.
9442. Edersleben (Kr. Sangerhausen, Saxe-Anhalt, All.) : quatre herm. hautes perf. (Brandt 1c) (20,8 x 4,8 x 6,3 - 17,8 x 4,7 x 7,6 - 16,4 x 4,3 x 6,2 - 15,9 x 3,7 x 6,4 cm). QUITTA, 1955.
9543. Eilsleben (Ldkr. Börde, Saxe-Anhalt, All.) : dans une fosse de l’habitat rubané bien connu, deux pièces dont une herm. haute ou moyenne et un grand fragment d’herm. plate (dimensions non indiquées) associées à un aiguisoir. KAUFMANN, 2002.
9644. Eschenbergen (Kr. Gotha, Thuringe), 1968 ; sept pièces dont quatre herm. plates (20,7 x 7,1 x 2 - 27,5 x 6,1 x 2,6 - 30,4 x 6,5 x 2,5 - 32,3 x 7,3 x 2,3 cm), une herm. moyenne (22,7 x 4,9 x 3,2 cm) et deux herm. hautes (20,5 x 3,7 x 3,7 - 37,5 x 3,8 x 5,5 cm). MÜLLER, 1968 ; KAUFMANN, 2012.
9745. Freiroda Kr. Delitzsch, Saxe, All.) : dépôt de quatre pièces dont une herm. et un coin perforé. Quitta, 1955 ; sous « Freirode » dans SCHUHMACHER, 1914.
9846. Gimritz (Ldkr. Saalekreis, Saxe-Anhalt, All.) : deux pièces dont une herm. haute et une ébauche d’herm. haute. KAUFMANN, 2012, fig. 12.
9947. Glindow (Stadt Werder, Lkr. Potsdam-Mittelmark, Brandenburg, All.) : quatre pièces, dont une hache perf. (37 cm) présentant des traces de sciage et une grande hache ou herm. (34 x 9 cm). QUITTA, 1955.
10048. Goseck (Burgenlandkreis, Saxe-Anhalt, All.) : trois pièces dont une herm. plate (16 x 5 x 2 cm), une herm. haute perf. (30 x 6 x 5) et une herm. haute (20,5 x 3 x 3,5). BERTEMES et alii, 2012, p. 29-31.
10149. Grabe (Kr. Mülhausen, Thuringe, All.), 1968 ; six pièces dont une herm. plate de forme trapézoïdale avec amorce de perforation transversale (face inférieure, juste à l’arrière du tranchant), deux herm. hautes (32,4 x 3,6 x 4,8 - 31,6 x 3,8 x 4,2 cm) et trois fragments, résultats de destructions récentes. Hesse, 1969. Des vérifications ont permis de démontrer qu’il s'agissait bien d’un dépôt isolé, non lié à un habitat. KAUFMANN, 2012.
10250. Hämerten (Ldkr. Stendal, Saxe-Anhalt, All.) : trois pièces dont une herm. haute perf. (37 cm) et une herm. plate (36 cm). QUITTA, 1955.
10351. Hänichen (Kr. Leipzig, Sachsen, All.) : quatre pièces dont une herm. haute perf. (23,2 x 5,9 x 4,3 cm), une herm. haute (11,5 x 1,8 x 2,3) et deux herm. plates (14,7 x 5,7 x 2,4 -12,5 x 4,25 x 2). QUITTA, 1955.
10452. Havelberg (Ldkr. Stendal, Saxe-Anhalt, All.) : dépôt de deux grandes haches perf. QUITTA, 1955.
10553. Hedersleben (Kr. Eisleben, Saxe-Anhalt, All.) : cinq herm. plates dont trois très abîmées (corrosion). MARSCHALL, 1965 ; KAUFMAN, 2012.
10654. Heldrungen (Kyffhäuserkreis, Thuringe, All.) : trois pièces, à proximité d’un habitat danubien. Une herm. haute perf. (32 x 6,8 x 6,2 cm), une herm. plate (30,6 x 7, x 2,4), une ébauche d’herm. haute perf. (début de perforation) avec traces de sciage (33,4 x 4,9 x 7,8). QUITTA, 1955.
10755. Holleben (Saalkreis, Saxe-Anhalt, All.) : huit pièces dont une herm. haute à perforation centrale perpendiculaire au tranchant (38,3 x 4 x 4,4 cm), trois herm. hautes (22,7 x 4 x 4,5 - 17,5 x 2,9 x 4,1- 13,7 x 3,1 x 3,8), une herm. plate (25 x 6,1 x 2,3), trois ébauches d’herm. hautes (32 x 3,9 x 4,4 - 32,2 x 4,3 x 7,2 - 28,7 x 3,6 x 5,4 cm). QUITTA, 1955.
10856. Langenleuba-Oberhain (Lkr. Mittelsaxen, Saxe, All.) : au sein d’un habitat de la Lbk moyenne, dépôt de trois herm. plates dans une fosse située dans l’emprise d’une maison. Une pièce finie mais non utilisée et deux ébauches. EGOLD, 2009.
10957. Magdeburg-Prester (Saxe-Anhalt, All.) : quatre pièces dont deux herm. hautes (10,8 x 1,6 x 2,1 et 25,2 x 3,3 x 4,6 cm) et deux herm. plates (11,8 x 6 x 2,1 - 19,5 x 7,9 x 2,8 cm) provenant d’une fosse où elles étaient associées à des tessons de la Stk moyenne. BEHRENS, 1973 ; KAUFMANN, 1976.
11058. Möckern (Kdkr. Jerichover Land, Saxe-Anhalt, All.) : onze pièces, dont quatre seulement ont été conservées : trois herm. hautes perf. (29,4 x 7,8 x 6,3 - 29,9 x 8 x 5,6 ; 30 x 9x 4,5 cm), une hache perf. (34,5 x 8,2 x 5,6). QUITTA, 1955 ; SCHMIDT, 1970.
11159. Mose (Kr. Wolmirstedt, Saxe-Anhalt, All.) : trois herm. hautes perf. dont deux avec traces de sciage (35 x 7,5 x 4,3 - 38 x 8,4 x 7,3 - 45,7 x 7,8 x 6,9 cm). QUITTA, 1955.
11260. Mühlverstädt (Kr. Langensalza, Thuringe, All.) : deux herm. hautes perf. (2 x type 1b) (34 x 68,9 x 6,4 - 37 x 5,7 x 8,0 cm). KAUFMANN, 1959.
11361. Naumburg (Kr. Naumburg, Saxe-Anhalt , All.), 1913, neuf pièces. Une grande herm. plate (25,6 x 7,7 x 1,7 cm), une grande herm. moyenne (21,5 x 3,7 x 3,9 cm), sept ébauches (L : 16,4, 16,8, 20,8, 21,1, 22 ? 22,5 et 24,6). QUITTA, 1955.
11462. Profen (Burgenlandkreis, Saxe-Anhalt , All.) : quatre pièces dont deux herm. plates et deux herm. hautes ou moyennes. FRIEDERICH et alii, 2022.
11563. Radisleben (Kr. Quedlinburg, Saxe-Anhalt, All.) : quatre pièces. Deux herm. plates (26,5 x 7,8 x 2,6 - 16,1 x 4,1 x 1,5 cm), deux herm. hautes (19,9 x 2,9 x 4,8 - 12,2 x 2,7 x 3,4 cm). QUITTA, 1955.
11664. Reuden (Kr. Zeist, Saxe-Anhalt, All.) : trois pièces dont une perdue ; deux herm. perf. (34,2 x 6,6 x 5,4 - 32,8 x 7,8 x 5,8 cm). QUITTA, 1955.
11765. Rositz (Kr. Altenburg, Thuringe, All.) : sur un nid de tessons rubanés, huit pièces polies en roche dure et huit outils en silex et en quartzite. Huit herm. complètes (L : entre 4,5 et 16,6 cm). QUITTA, 1955.
11866. Sandersdorf (Kr. Bitterfeld, Saxe-Anhalt, All.) : quatre pièces dont deux herm. hautes (18,3 x 3,2 x 4,6 - 24,2 x 3,7 x 4,6 cm), une herm. moyenne (19 x 3,6 x 3,1 cm) et une herm. plate (24,5 x 5,1 x 2,7 cm). QUITTA, 1955.
11967. Scheuder (Kr. Köthen, Saxe-Anhalt, All.) : quatre herm. hautes perf. de type 1c (43,5 x 9 x 7,9 - 33,2 x 7 x 6,8 - 31 x 9,2 x 6,4 - 30,6 x 8,0 x 5,3 cm). SCHMIDT, 1969 ; BEHRENS, 1973.
12068. Schladen (Ldkr Wolfenbüttel, Basse-Saxe, All.) : trois pièces. Une herm. plate (17 x 5,6 x 2,5 cm), une herm. haute perf. (24 x 7,2 x 5 cm), une ébauche d’herm. haute perf. avec traces de sciage et amorce de perforation (37 x 5,2 x 8,5 cm). SCHWARZ-MACKENSEN, SCHNEIDER, 1983a ; STEINMETZ, 1997.
12169. Seebergen (Kr. Gotha, Thuringe, All.) : trois pièces en amphibolite. Une herm. plate (14,2 x 4,2 x 0,9 cm), une herm. haute (29 x 3,5 x 5,8 cm) et une herm. haute perf. avec amorce de perforation (29,2 x 5,4 x 4,9 cm). Trace de sciage pour les deux dernières, qui pourraient, suivant E. Hennig, provenir d’une même plaque rocheuse. HENNIG, 1963.
12270. Sundhausen (Kr. Gotha, Thuringe, All.) : deux herm. hautes perf. de type 1b (37,5 x 8,2 x 8,3 - 28,8 x 6,7 x 4,1 cm) associées à un maillet à gorge. VOGEL, 1973.
12371. Vollersroda (Lkr. Weimarer Land, Thuringe, All.) : trois pièces dont une herm. moyenne (8 x 6,4 x 3,8 cm) et deux ébauches de (herm. haute ou haute perf.) en grauwacke provenant du même bloc de matière première (40,6 x 6,8 x 8,2 cm - 40,9 x 6,5 x 7,2 cm) ; belles traces de sciage. KÜSSNER, NEUMANN, 2008.
12472. Wolmirstedt (Kr. Wolmirstedt, Saxe-Anhalt, All.) : quatre pièces. Une hache perf. (21,5 x 7 x 5 cm), une herm. plate (20 x 5,5 x 2 cm), un ciseau (11,5 x 1,4 x 2 cm), une herm. haute (15,5 x 2,4 x 3,2 cm). QUITTA, 1955.
12573. Zscherndorf (Kr. Bitterfeld, Saxe-Anhalt, All.) : deux pièces. Une herm. haute perf. (31 cm) + une herm. haute (28,7 cm). GUSTAVS, 1962.
12674. Zwenkau (Kr. Leipzig, All.) : dans l’emprise d’un habitat danubien (Zwenkau-Hardt ; plusieurs occupations qui s’échelonnent entre le Rubané moyen et la Stk récente, dépôt de cinq pièces. Une herm. haute (23,6 x 3 x 3,5 cm), deux ébauches (dont une d’herm. haute : 24,7 x 3,5 x 4,7 cm) dont une avec traces de sciage ; une herm. plate (21,4 x 8,5 x 3 cm), une plaque avec traces de sciage (23,5 x 15, 7 x 3,3 cm). QUITTA, 1955.
12775. Čištěves (o. Hradec Králové, Rép. tchèque) : dix pièces provenant vraisemblablement d’un ou plusieurs dépôts. Une grande herm. plate (20,2 x 5,5 x 1,9 cm), un grand fragment proximal d’une herm. haute (21,7 x 3,4 x 5,3 cm), une grande pré-forme (37,4 x 8,6 x 7,4 cm), une ébauche d’herm. haute perf. (perforation réalisée ; 1b) (33,8 x 7,6 x 5,0 cm), une herm. haute perf. (33,9 x 7,9 x 5,1 cm), un fragment de pièce perf., quatre ébauches dont une d’herm. haute (30,2 x 5,9 x 7,7 cm) et deux d’herm. plates (24,6 x 10, 2 x 4,0 - 42,5 x 12,7 x 4,0 cm). VENCL, 1975.
12876. Chudonice (o. Hradec Králové, Rép. tchèque) : dix-huit pièces dont dix herm. hautes (1a), quatre herm. plates, trois ébauches et un polissoir. VENCL, 1975.
129Herm. hautes (1-8, 10, 11) et plates (12-15) :
n° |
longueur |
largeur |
hauteur |
1 |
34,1 |
3,8 |
4,8 |
2 |
31,3 |
3,1 |
4,4 |
3 |
30,7 |
2,8 |
4,6 |
4 |
28,7 |
3,6 |
4,9 |
5 |
26,9 |
2,9 |
3,5 |
6 |
25,7 |
2,7 |
4,5 |
7 |
24,6 |
3,6 |
4,3 |
8 |
24,0 |
2,9 |
4,6 |
10 |
18,0 |
3,9 |
3,9 |
11 |
21,4 |
3,6 |
5,1 |
12 |
20,4 |
5,7 |
2,0 |
13 |
20,7 |
6,0 |
2,4 |
14 |
24,6 |
6,8 |
2,6 |
15 |
26,7 |
6,1 |
2,6 |
13077. Jeřice (o. Jičin, Rép. tchèque) : dépôt de cinq herm. hautes (1a). (1 : 29,9 x 4,4 x 3,1 cm - 2 : 25,4 x 3,4 x 4,5 cm - 3 : 27,2 x 3,6 x 4,3 cm - 4 : 29,4 x 3,0 x 4,2 cm - 5 : 31,0 x 3,2 x 4,6 cm). VENCL, 1975.
13178. Kovanice (o. Nymburk, Rép. tchèque) : neuf pièces dont cinq herm. plates (nos 1 à 5) et quatre herm. hautes (nos 6 à 9). QUITTA, 1955 ; VENCL, 1975.
n° |
longueur |
largeur |
hauteur |
1 |
27,7 |
6,5 |
2,3 |
2 |
25,6 |
5,6 |
2,1 |
3 |
26,2 |
6,9 |
2,4 |
4 |
24,2 |
6,6 |
2,2 |
5 |
26,0 |
6,7 |
2,3 |
6 |
23,5 |
4,3 |
3,4 |
7 |
28,3 |
5,2 |
3,5 |
8 |
22,6 |
3,5 |
2,3 |
9 |
27,7 |
4,3 |
3,2 |
13279. Křinec (o. Nymburk, Rép. tchèque) : trois pièces. Une herm. haute perf. (1b) (33,4 x 7,2 x 3,2 cm ; la perforation n'est qu’amorcée), une ébauche d’herm. haute (44,5 x 3,9 x 7,8 cm) et une ébauche d’herm. plate (30,7 x 8,5 x 3,6 cm). VENCL, 1975.
13380. Lípa (o. Hradec Králové, Rép. tchèque) : dépôt danubien, pièces perdues. VENCL, 1975.
13481. Liteň (o. Beroun, rép. tchèque) : trois pièces. Deux herm. hautes (12,7 x 2,9 x 2,4 - 16,0 x 3,8 x 4,0 cm) et une herm. haute perf. (16,6 x 4 x 2,3 cm). VENCL, 1975.
13582. Lovosice (o. Litoměřice, Rép. tchèque) : cinq herm. hautes dont trois décrites par S. Vencl : deux complètes (28,2 x 3,1 x 4,4 - 28,3 x 4,3 x 4,3 cm) et un fragment distal (L conservée 15,9 x 4,4 x 4,5 cm). QUITTA, 1955 ; VENCL, 1975.
13683. Malá Černoc (o. Louny, Rép. tchèque) : quatre pièces dont une lame de silex, une herm. haute (31,4 x 3,2 x 4,2 cm), une herm. haute perf. (1b) (31,5 x 8,4 x 5,0 cm) et une pré-forme (27,5 cm), le tout issu d’une fosse circulaire qui a livré une série de tessons attribuables à la Stk récente. VENCL, 1975.
13784. Mšeno 1 (o. Mělník, Rép. tchèque), dépôt n° 1 : quatre pièces dont deux herm. haute perf. (1b) (16,6 x 6,2 x 4,1 - 22,5 x 6,2 x 5,2 cm. La seconde est brisée au niveau du talon), une grande herm. plate (20,5 x 6,0 x 2,4 cm) et une herm. haute (14,3 x 3,7 x 3,6 cm). Interprété comme dépôt de fondation d'une maison de la StK ancienne (II/III de ZÁPOTOCKÁ, 1970). LIČKA, 1981, 1990, 2019 ; LIČKA, ŠREINOVÁ, 2022.
13885. Mšeno 2 (o. Mělník, Rép. tchèque), dépôt n° 2 : deux herm. plates de forme trapézoïdale (21,3 x 6,4 x 1,7 - 12,4 x 5,1 x 1,2 cm) découvertes dans une fosse d’habitat attribuée à l’étape récente de la Stk. Lička, ŠREINOVÁ, 2022.
13986. Nudvojovice (o. Turnov, Rép. tchèque) : dépôt inédit (lieu de conservation : Dr. M. Prostrednik, Okresni muzeum, Turnov, n° 511 01), non décrit par S. Vencl ; ce dernier précise néanmoins qu’il comprend au moins une herm. haute perf. et qu’il était associé à des tessons de la Stk récente. VENCL, 1975.
14087. Poděbrady (o. Nymburk, Rép. tchèque) : dépôt probable de neuf pièces, dont sept décrites dans Vencl, 1975 : trois ébauches de d’herm. plates (21,7 x 7,0 x 2,4 - 20,6 x 6,3 x 2,6 - 17,2 x 5,3 x 1,7 cm), deux herm. plates (9,9 x 2,1 x 1,1 - 13,6 x 7,1 x 1,8 cm), une herm. haute (10,3 x 1,6 x 1,8 cm) et un outil atypique. QUITTA, 1955 ; VENCL, 1975.
14188. Praha-Bubeneč (Prague, Rép. tchèque) : quatre pièces. Trois ébauches d’herm. plates (20,4 x 8,2 x 3,5 - 19,5 x 6,7 x 1,9 - 25,2 x 8,1 x 3,2 cm), une ébauche d’herm. haute (26,4 x 2,7 x 4,4 cm). VENCL, 1975.
14289. Praha-Ruzyně (Prague, Rép. tchèque) : neuf pièces déposées dans une niche creusée dans la paroi d’une fosse, dont une hache ou une herm. perf. et un aiguisoir. LIČKA, ŠREINOVÁ, 2022.
14390. Štěnovice (o. Plzeň-jih, Rép. tchèque) : plusieurs pièces, dont deux décrites par S. Vencl. Une herm. haute (15,1 x 2,8 x 3,3 cm) et une herm. plate (14,4 x 4,3 x 2,3 cm). VENCL, 1975.
14491. Vitiněves, (o. Jičín, Rép. tchèque), dépôt 1 : six pièces dont trois herm. hautes (28,9 x 4,4 x 3,8 - 24,7 x 3,8 x 3,3 - 27,1 x 3,6 x 3,6 cm), une herm. haute perf. (1b) (19,5 x 4,9 x 3,6 cm) et deux ébauches d’herm. hautes (?) (29,8 x 4,4 x 6,9 - 28,4 x 4,4 x 7,6 cm). VENCL, 1975.
14592. Vitiněves (o. Jičín, Rép. Tchèque) : dépôt 2 : neuf pièces, dont huit herm. hautes et une herm. plate. Six d’entre elles sont semi-finie (il manque le polissage final). VENCL, 1975.
n° |
longueur |
largeur |
hauteur |
1 |
22,8 |
3,3 |
3,6 |
2 |
25,6 |
3,7 |
4,9 |
3 |
26,1 |
3,1 |
4,1 |
4 |
27,2 |
3,4 |
3,5 |
5 |
27,6 |
3,6 |
4,1 |
6 |
27,7 |
3,5 |
4,2 |
7 |
27,3 |
3,2 |
4,7 |
8 |
26,9 |
2,9 |
4,3 |
9 |
24,1 |
6,0 |
2,8 |
14693. Bezměrov (o. Kroměříž, Rép. tchèque) : quatre ébauches (20,4 ; 22,0 ; 24,4 ; 25,2 cm). PODBORSKÝ, 1993, fig. 47 ; Salas, 1986, p. 20, fig. 1 ; VENCL, 1975
14794. Bohušice, (o. Třebič, Rép. tchèque) : quatre pièces dont deux ébauches d’herm. (L : 12,7, 13,4 cm) et deux ébauches de masses perf. (diamètres max. : 7,7 et 9,2 cm) dont l’une présente un début de perforation. Salas, 1986, p. 20, fig. 2 ; VENCL, 1975.
14895. Břeclav (district de Břeclav, Rép. tchèque) : six ébauches de grandes herm. plates (33,8 x 8,2 x 2,2 - 31,5 x 7,9 x 3,2 - 27,4 x 8,2 x 3,6 - 23,9 x 7,3 x 3 - 20,3 x 7,9 x 1,5 - 17,6 x 5,8 x 1,9 cm), dont deux avec traces de sciage probables. Salas, 1986, p. 24, fig. 4-5 ; STELCL et alii, 1970 ; VENCL, 1975.
14996. Brno-Zebetin (Moravie, Rép. tchèque) : deux herm. hautes (22,5 x 4,05 x 5,25 - 33,3 x 2,85 x 3,8 cm) et une herm. plate longue (29,3 x 5,7 x 1,5 cm). PODBORSKÝ, 1993 ; SALAS, 1986, p. 24, fig. 3.
15097. Dolní-Věstonice (o. Břeclav, Rép. tchèque) : deux herm. dont une non finie. SALAS, 1986, p. 24 ; VENCL, 1975.
15198. Jaroměřice nad Rokytnou (o. Třebič, Rép. tchèque) : sept ébauches (L : 15,5, 21,4, 21,7, 23,4, 24,8, 26,5 et 29,9 cm). Salas, 1986, p. 27, fig. 6-7 ; PODBORSKÝ, 1993 ; VENCL, 1975.
15299. Moravičany (o. Šumperk, Rép. tchèque) : trois ébauches d’herm. hautes (30,3 x 4,6 x 4,0 - 37,75 x 4,6 x 4,9 - 39,6 x 5,45 x 6,15 cm). SALAS, 1986, p. 27, fig. 8 ; VENCL, 1975.
153100. Postřelmov (o. Šumperk, Rép. tchèque) : six pièces ; notices par V. Gos et J. Hamala dans Prehled Vyzkumu, 47, 2006, p. 111-114.
154101. Sudice, (o. Boskovice, Rép. tchèque) : cinq herm. hautes perf. (type 1c) (27,2 x 8,0 x 6,0 - 27,2 x 8,6 x 6,6 - 26,9 x 8,3 x 8,0 - 23,1 x 9,2 x 7,1 - 24,2 x 8,2 x 6,3 cm). SALAS, 1986, p. 31, fig. 9-10 ; VENCL, 1975.
155102. Troubsko I (o. Brno, Rép. tchèque) : huit pièces dont quatre herm. hautes, deux finies, deux à polissage incomplet (26,8 x 2,7 x 4,5 - 29,1 x 3,6 x 5,35 - 32,1 x 3 x 4,65 - 25,25 x 3,5 x 5,5 cm), une herm. haute à extrémités brisées (L. cons. 25,6 x 4,7 x 5,25 cm), deux herm. plates (9,7 x 4 x 1,7 - 5,8 x 1,7 x 0,8 cm) et un polissoir (Schleifplatte) de forme ellipsoïdale (30,5 cm). QUITTA, 1955, p. 45-46 ; SALAS, 1986, p. 31, fig. 11-12 ; PODBORSKÝ, 1993 ; VENCL, 1975.
156103. Troubsko II (o. Brno, Rép. tchèque) : dépôt d’au moins une herm. haute perf. (type 1c) (18,9 x 6,3 x 3,9 cm). SALAS, 1986, p. 34, fig. 10.1 ; Vencl, 1975.
157104. Veĺký Grob (Bez. O. Galenta, Slovaquie) : six ébauches ou pré-formes. QUITTA, 1955 ; VENCL, 1975.
158105. Bagemühl (Kr. Pasewalk, Mecklenburg-Vorpommern, All.) : sept pièces. Trois haches perf. (23,5 x 8 x 6 - 24 x 8 x 4,3 - 18,9 x 6 x 3), trois herm. (L entre 12,2 et 14,5 cm), une herm. (14,5 x 2 x ?). QUITTA, 1955.
159106. Friedefeld (Ldkr Mecklenburg-Vorpommern, Greifswald, All.) : neuf pièces dont deux herm. plates (l’une mesure 28 cm) et sept herm. perf. dont plusieurs dépassent les 30 cm. Typologie : Stk oui Roessen. SCHIRREN et alii, 2017.
160107. Gramzow (Kr. Angermünde, Brandenburg, All.) : trois herm. ou haches perf. (env. 30 cm pour l’une, 37 cm pour les deux autres). QUITTA, 1955.
161108. Maciejowice (Mazovie, Pol.) : dix à quinze pièces à l’origine. Une herm. haute perf. 1b (37 cm), une herm. haute 1a (21 cm), deux herm. plates (26 et 9,5 cm), un grand frag. d’herm. (21 cm), une herm. haute 1c (14 cm) ; appartenance au dépôt incertaine pour cette dernière. SCHUHMACHER, 1914, 42 ; QUITTA, 1955.
162109. Pasewalk (Kr. Pasewalk, Mecklenburg-Vorpommern, All.) : six pièces dont deux herm. hautes, un frag. d’herm. haute, deux herm. plates, une herm. haute perf. QUITTA, 1955.
163110. Penkun-Wollin (Ldkr Vorpommern-Greifswald, Mecklenburg-Vorpommern, All.) : quatre pièces. Trois herm. hautes 1c (45 x 11 x 8,5 - 49 x 9,5 x 8,5 – 38 cm), une herm. haute perf. (30 cm). QUITTA, 1955 ; PETRASCH, 2023.
164111. Stary Zamek (Basse Silésie, Pol., près de Wroclaw) : dans un trou de poteau d’une maison de la Stk ancienne, dépôt de quatre pièces : une herm. haute perf. (37 cm), une herm. haute (35 cm), une herm. haute (30 cm), une ébauche (32 cm). LICKA, 1981 ; RECH, 1995.
165112. Tonowo (Province de Bydgoszcz, Pol.) : trois pièces dont une hache perforée et deux herm. plates (la plus longue : 18 cm). WHITTLE, 1995.
166113. Trampe (Brüssow-Trampe) (Ldkr. Uckermark, Mecklenburg-Vorpommern, All.) : deux herminettes hautes perf. irrégulières (48 et 36 cm). QUITTA, 1955.
167114. Zalecino (distr. De Gmina Dolice, Pol.) : trois pièces découvertes sous une plaque de pierre. Une herm. haute 1c (23 x 8,5 cm) et deux haches non perf. à talon pointu, profil ovale, roche verte (21,5 x 6 - 18 x 5,2 cm). QUITTA, 1955.
168115. Bakonyszücs (com. Veszprém, Hongrie) : ensemble de cinq pièces dont deux herm. correspondant vraisemblablement à un dépôt de fondation de maison (en contexte Lengyel). Une grande hache de combat perf. (26 cm), une herm. haute (9,2 x 1,5 x 2 cm), plusieurs fragments d’une hache cérémonielle en hématite, une statuette anthropomorphe en terre cuite, un lot de tessons de poterie. La hache de combat et la statuette ont été brisées intentionnellement ; les outils polis et la statuette sont peints en rouge. REGENYE, 1994.
169116. Bicske (Transdanubie, com. Fejér, Hongrie) : deux herm. non perf. découvertes dans la partie supérieure du remplissage d’une fosse cylindrique qui a livré par ailleurs deux crânes de bœufs. Le contenu de cette fosse est interprété comme le dépôt de fondation d’une maison de la culture de Sopot-Bicske, qui vient s’insérer, dans cette région, entre le Rubané récent et le Lengyel ancien, ce qui nous place dans un horizon contemporain de la Stk ancienne. MAKKAY, 1986.