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Une occupation groupée du vie-ve s. BC (Hallstatt D) au mont Fiquet à Pont-l’Évêque (Calvados)

A grouped settlement dating from 6th-5th century BC at mont Fiquet, Pont-l’Évêque (Calvados)
Emmanuel Ghesquière, Chris-Cécile Besnard Vauterin, David Giazzon, Guillaume Jamet, Cyril Marcigny, Henri Gandois et Isabelle Le Goff

Résumés

Le site de Pont-L’Évêque, fouillé en 2022, représente un exemple remarquable d’habitat groupé, vraisemblablement situé entre le vie et le ve s. BC. Ses caractéristiques sont la présence de bâtiments elliptiques ou rectangulaires à abside, à tranchée de fondation périphérique, présentant parfois plusieurs plans superposés. Des bâtiments sur poteaux, de moindre surface, ont été interprétés comme des édifices annexes associés à ces grands bâtiments sur tranchée. Plusieurs fosses installées à proximité ont été interprétées comme de possibles citernes de stockage de l’eau. Elles ont livré un mobilier céramique significatif, issu également des tranchées de fondation des bâtiments, qui permet de conforter la datation de l’ensemble de cet habitat groupé. Les datations 14C sont inscrites sur le plateau du Hallstatt, mais leur nombre élevé a permis de réduire, par le biais des analyses bayésiennes, la période probable d’occupation du site entre 550 et 450 av. n. è. Les comparaisons recherchées dans la moitié nord de la France ont permis d’établir des points communs avec des sites installés spécifiquement dans la région Grand-Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire) et aussi quelques convergences avec le sud de l’Angleterre.

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Texte intégral

1. Introduction

1Le site du mont Fiquet a fait l’objet d’une prescription de fouille suite au diagnostic de A. Leffet (SDAC, Leffet et Tavelet, 2021). Trois phases avaient été identifiées : Protohistoire, Antiquité et période contemporaine (fig. 2). La prescription de fouille de 2,2 ha a concerné l’occupation gallo-romaine et protohistorique qui fait l’objet de cet article.

2Pour le premier âge du Fer, le diagnostic a livré une série abondante de trous de poteau dans plusieurs tranchées et quelques fosses dont l’assemblage mobilier a été attribué à une période couvrant la fin du Bronze final et le premier âge du Fer. Le décapage d’une vaste zone englobant cette concentration de poteaux a livré les plans d’une trentaine de bâtiments attribués à cette période (fig. 2). La partie occidentale de l’emprise comprend de 14 à 16 grands bâtiments subcirculaires ou elliptiques, délimités par un fossé, de 65 à 110 m² de surface interne ; des superpositions sont observées en deux secteurs. Le caractère très anthropisé du remplissage de leurs fossés suggère une fonction domestique à ces constructions. Dans la partie médiane du site, 26 ensembles de trous de poteau, identifiés comme des bâtiments carrés ou rectangulaires dont la surface varie de 4 à 40 m², ont été interprétés comme des annexes aux grands bâtiments occidentaux. Sept fosses de diamètre assez élevé (1,5 à 3 m), au profil tronconique, creusées dans un substrat imperméable correspondent vraisemblablement à des fosses de récupération d’eau, de modestes citernes. Une douzaine d’autres fosses de moindres dimensions sont également intercalées entre les petits bâtiments « annexes ». Le matériel archéologique est assez abondant dans les fosses et dans les fossés des grands bâtiments, puisqu’une cinquantaine de formes ont pu être restituées et dessinées. Elles sont attribuées au Hallstatt D3, avec quelques éléments possibles vers le début de La Tène ancienne. Une vingtaine de datations au 14C, réalisées sur charbons, ont permis par une analyse bayésienne de proposer une durée d’occupation comprise entre 550 et 450 cal BC, avec éventuellement une perduration modeste de l’occupation à la fin du ve s. D’autres périodes sont également représentées sur l’emprise, en particulier la période antique (fig. 2) ainsi que plusieurs épisodes modernes et contemporains.

Figure 1 : Localisation géographique du site de Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » (Calvados).
Figure 1: Geographic location of the site of Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » (Calvados).

Figure 1 : Localisation géographique du site de Pont-l’Évêque           « Mont Fiquet IV et V » (Calvados).Figure 1:           Geographic location of the site of Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et           V » (Calvados).

DAO : G. Léon.

Figure 2 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan phasé de l’opération.
Figure 2: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Phased plan of the operation.

Figure 2 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan phasé           de l’opération.Figure 2: Pont-l’Évêque « Mont           Fiquet IV et V ». Phased plan of the operation.

DAO : E. Ghesquière.

Le contexte géographique et géologique

3L’emprise à la périphérie sud de la ville de Pont-l’Évêque est localisée presque au pied du versant occidental de la basse vallée de la Touques (fig. 1), plus précisément au bord d’un replat présent sur ce versant, à des altitudes comprises entre 44 et 46 m NGF de l’est à l’ouest du terrain. La plus grande partie observée est installée sur le replat, avec une pente qui s’amorce à l’est et à l’ouest vers la basse vallée. Le site offre un panorama dégagé sur la Touques, entre la ville de Pont-l’Évêque, au sud, la basse vallée marécageuse à l’ouest et la trouée de l’embouchure de la Touques vers la Manche, à une dizaine de kilomètres, entre les collines de Deauville et Trouville.

4Le secteur du mont Fiquet appartient au nord du Pays d’Auge, façonné sur des marnes et calcaires du Jurassique supérieur. Trois sondages, réalisés sur une profondeur maximum de 0,90 m, montrent sous le sol brun de surface une nappe de gravier de silex crétacés dans une matrice argilosableuse grise sur une épaisseur d’environ 10 à 30 cm. La morphologie subarrondie des éléments grossiers suggère un transport alluvial sous des conditions périglaciaires, mais l’âge précis de la nappe résiduelle n’est pas déterminé ; une attribution chronologique au Pléistocène moyen est proposée sur la base du critère altimétrique. En bas de l’emprise de fouille (sondages G2 et G3), ces alluvions sont remaniées avec des colluvions de versant plus récentes. Ces dépôts hétérogènes incorporent des éléments provenant de l’érosion du plateau du Pays d’Auge : silex gélifractés, argiles à silex remaniées, calcaires coralligènes, granules de craie. Des marnes beiges décarbonatées apparaissent enfin sous ces alluvions et colluvions superficielles. Elles correspondent à un plancher alluvial d’un ancien système fluviatile. Le substrat jurassique non décalcifié, ici reconnu en faciès marneux brun de l’Oxfordien moyen, est atteint entre 0,90 et 1 m de profondeur.

Une érosion marquée sur le site ?

5Plusieurs facteurs suggèrent une érosion élevée, particulièrement dans les secteurs est et ouest de l’emprise. Cela se manifeste en premier lieu par la faible épaisseur de sédiment à décaper, de celle de la couche résiduelle des graves alluviales en second lieu (fig. 13) et enfin de la faible profondeur des structures observées (en particulier les trous de poteau). Pour autant, on ne saurait estimer précisément l’épaisseur sédimentaire disparue à l’aplomb du site (entre 0,5 et 1 m ?) [fig. 3 et 4].

Figure 3 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan masse avec les zones très érodées en beige.
Figure 3: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Mass plan with eroded areas in beige.

Figure 3 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan masse             avec les zones très érodées en beige.Figure 3: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Mass plan with eroded areas in beige.

DAO : E. Ghesquière.

Le contexte archéologique

6L’environnement archéologique de Pont-l’Évêque présente très peu d’occupations anciennes recensées, pour l’essentiel des bâtis de la période médiévale ou moderne. Quelques éléments issus de travaux en ville témoigneraient d’aménagement du gué sur la Touques, au moins dès la période antique. Autour du site, des diagnostics conduits dans certaines zones pavillonnaires ont livré quelques éléments mobiliers (silex taillés, céramique protohistorique et antique) piégés dans des colluvions provenant des installations sur les plateaux (Valais, 2014).

2. Une occupation groupée des vie-ve s. BC

7Dans la zone centrale de l’emprise, la concentration de trous de poteau correspondant à des bâtiments avait bien été mise en évidence lors du diagnostic (Leffet et Tavelet, 2021). Une fosse tronconique avec les tessons correspondant à une dizaine de formes céramiques avait également été reconnue. Les tranchées n’avaient toutefois pas révélé les tranchées de fondation des grandes maisons, faute de tranchées à l’aplomb de celles-ci.

Méthodologie de fouille

8Toutes les structures protohistoriques ont été fouillées manuellement. L’usage de la pelle mécanique a été réservé à des sondages dans les structures fossoyées comme examen préparatoire à la fouille et/ou pour attester du caractère anthropique des structures. Les structures ponctuelles (trous de poteau, fosses et foyers) ont été fouillées par moitié, en réservant en grande majorité une coupe dans le sens sud-nord. Après relevé au 1/20e et photographie, les secondes moitiés ont été vidées en général sans nettoyage final, afin de récupérer d’éventuels restes mobiliers. Les structures ayant livré un échantillon céramique relativement abondant lors de la fouille de la première moitié ont fait l’objet d’une fouille fine avec nettoyage intégral. C’est le cas en particulier des fosses les plus larges, interprétées comme des citernes (voir supra). Les structures fossoyées linéaires curvilignes ont été fouillées manuellement par section, en réservant des banquettes de 0,2 m entre chaque (fig. 4). La longueur des sections varie suivant les fossés, d’1 à 2 m lorsqu’il est profond et/ou riche en mobilier et de 3 à 4 m lorsqu’il l’est très peu (moins de 0,1 m SD) et stérile du point de vue mobilier. Des prélèvements ont été réalisés pour les études des macrorestes (anthracologie et éventuellement carpologie). Toutes les grandes fosses (citernes, foyers…) ont fait l’objet d’un prélèvement de 5 l de sédiment dans les couches les plus anthropisées/charbonneuses. Deux à quatre prélèvements de 5 l aux endroits les plus charbonneux ont été réalisés pour chaque structure fossoyée. Enfin, une quarantaine de trous de poteau répartis sur l’ensemble de l’emprise ont été testés pour des prélèvements, choisis pour leur remplissage charbonneux ou au hasard. Les bâtiments nettement identifiés lors de la fouille (les plus excentrés et bien différenciés) ont fait l’objet systématiquement d’un prélèvement dans un des trous de poteau.

Figure 4 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Orthophoto de bâtiments sur tranchée après fouille et pluie.
Figure 4: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Orthophoto of buildings with their trenches after excavation and rain.

Figure 4 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Orthophoto             de bâtiments sur tranchée après fouille et pluie.Figure 4: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Orthophoto of buildings with their trenches after excavation and             rain.

Cliché S. Hérubel.

Les bâtiments sur tranchées de fondation

9Au cours du décapage, les bâtiments sur tranchée de fondation n’ont pas été interprétés directement comme des bâtiments. La forme et le mode de construction, ajoutés à l’absence de poteaux associés, les a un premier temps fait apparaître comme de possibles monuments funéraires, dissociés de l’habitat sur poteaux bien identifié à l’est. Le point d’achoppement contre cette hypothèse funéraire restait bien entendu le recoupement de structures, très rarement observé dans les enclos funéraires (fig. 5-6). La découverte de céramique et de charbons dans certains tronçons de fossés et la recherche d’éléments de comparaison – en particulier Nonant-le-Pin (Pimpaud et al., 2014) et Inzinzac-Lochrist (Le Gall, 2017) – ont fait évoluer l’interprétation vers des architectures domestiques. Ces fossés curvilignes ont ainsi été identifiés comme les tranchées de fondation des parois externes de maisons rondes ou quadrangulaires à abside, qui sont un des marqueurs de l’architecture domestique de la fin du Hallstatt (voir infra). Les effets de l’érosion sont tangibles (absence de la couche de grave) sur l’ensemble du secteur (occidental) où sont installés les bâtiments sur tranchée. Ceci explique probablement que les plans soient incomplets et qu’il manque en particulier tous les trous des poteau porteurs devant assurer tout ou partie du soutien de la charpente (sur la base des comparaisons avec les sites mieux préservés, fig. 16).

Figure 5 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail de l’occupation protohistorique.
Figure 5: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of the late prehistoric occupation.

Figure 5 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de             détail de l’occupation protohistorique.Figure 5: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Detail plan of the late prehistoric occupation.

DAO : E. Ghesquière.

Figure 6 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail des bâtiments superposés 36, 37, 38 et 46.
Figure 6: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of superimposed buildings 36, 37, 38 et 46.

Figure 6 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de             détail des bâtiments superposés 36, 37, 38 et 46.Figure 6: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Detail plan of superimposed buildings 36, 37, 38 et             46.

DAO : E. Ghesquière.

10Les bâtiments sur tranchée de fondation de Pont-l’Évêque se caractérisent par une forme circulaire ou rectangulaire à abside (fig. 7). La surface interne délimitée par la tranchée est toujours élevée, de l’ordre de 50 m² pour les circulaires et peut-être jusqu’à 130 m² pour les plus grandes rectangulaires à abside. Leur implantation topographique dans les zones en légère pente érodée jusqu’à la couche de marne orangée livre toutefois des plans très souvent incomplets. Les tranchées de fondation, seuls éléments conservés de l’architecture, consistent en fossés étroits (entre 0,2 et 0,4 m d’ouverture), aux parois verticales ou faiblement évasées, qui pourraient témoigner de l’implantation de poteaux verticaux ou de pose de sablières basses horizontales. Elles sont conservées suivant les secteurs de 0,05 à 0,3 m de profondeur sous le niveau de décapage (0,45 à 0,7 m sous le sol actuel), mais dans une zone qui a subi une érosion significative, peut-être de l’ordre de plusieurs décimètres.

11Sans être très spectaculaire, la présence de mobilier céramique est notable dans plusieurs tranchées de bâtiments, particulièrement pour les bât. 32 et 34 avec plusieurs éléments de forme, mais aussi, dans une moindre mesure, sous forme de tessons dans presque toutes les tranchées de fondation. Quelques dépôts charbonneux s’observent de façon ponctuelle dans certaines sections de tranchée. De petites esquilles d’os brûlés animaux peuvent être liés aux charbons qui restent eux-mêmes peu abondants (identification I. Le Goff). Ces petits témoins correspondent donc à des restes de foyers domestiques, venus combler les tranchées de fondation au même titre que les tessons de céramique, éventuellement lors du pourrissement ou du démantèlement des infrastructures bâties. L’emplacement de ces dépôts charbonneux pourrait toutefois indiquer aussi la proximité du foyer dans l’aire interne de l’habitation.

12Enfin, la disposition sur le site des structures sur tranchées de fondation semble révéler un positionnement des bâtiments de part et d’autre d’un axe (viaire ?) qui traverserait le site, orienté nord-nord-est. La plupart des bâtiments s’implanteraient sur le côté gauche de cet axe, mais trois d’entre eux – plus deux grands bâtiments elliptiques sur poteaux, B31 et B18 – se trouveraient sur le côté droit de l’axe.

Figure 7 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de l’ensemble des bâtiments sur tranchée de fondation.
Figure 7: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan of all the buildings with foundation trenches.

Figure 7 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de             l’ensemble des bâtiments sur tranchée de fondation.Figure 7: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Plan of all the buildings with foundation trenches.

DAO : E. Ghesquière.

Trois grands bâtiments elliptiques sur poteaux

13Ces trois bâtiments, par leurs formes, leurs surfaces et leurs dispositions pour deux d’entre eux, pourraient s’apparenter aux autres bâtiments sur tranchée de fondation de l’occupation (fig. 7). Leur forme d’abord, car si deux d’entre eux sont plutôt elliptiques (B18 et B31), le troisième en revanche affiche une forme rectangulaire à abside (B26). Leur surface est celle de grands bâtiments (entre 50 et 80 m²), comparable à celle des bâtiments sur tranchée de fondation et nettement supérieure aux surfaces des autres bâtiments sur poteaux. Au centre du bât. 31, une tranchée rectiligne de 3,5 m de longueur peut participer au soutien de charpente (?).

14Leur disposition présente certains liens avec les bâtiments sur tranchée. Ainsi, le bât. 31 se situe le long de l’axe nord-nord-est, en vis-à-vis des bâtiments sur tranchée 34/35. L’emplacement du bât. 18 est moins évident, car mêlé à une phase de construction des petits bâtiments sur poteaux. Le bât. 26 est quant à lui excentré à l’est de l’occupation principale.

Les bâtiments annexes sur poteaux

15Lors de la fouille, les premiers plans disponibles faisaient apparaître des alignements curvilignes des trous de poteau. La recherche de bâtiments circulaires a ainsi été tentée à partir du plan et sur le terrain. Pour autant, dès le décapage, plusieurs petits bâtiments quadrangulaires étaient clairement perceptibles, interprétés dans les zones les moins denses (B1 et B4 par exemple). Pour autant, l’identification de bâtiments circulaires n’a pas pesé sur la conduite de la fouille dans la mesure où l’ensemble des trous de poteau a été fouillé et relevé, à charge, durant la phase d’étude, de démêler le plan. La phase de compréhension du plan a été réalisée à partir de la juxtaposition des coupes sur des plans de détail, en particulier dans la zone dense de l’occupation regroupant plusieurs centaines de trous de poteau. Les poteaux ont été réinterprétés en fonction de la similarité de leur plan et surtout de leurs profils (fig. 8). Des plans ont ainsi été dressés en suivant des critères de proximité/alignement des poteaux. La difficulté consistait ici à faire l’impasse sur de potentiels trous de poteau manquants des bâtiments, manques qui pouvaient être dus à plusieurs facteurs (lecture déficiente sur le terrain ; structures insuffisamment creusées, surfaces détériorées lors du diagnostic, zones très érodées). Force est de constater que cette remise à plat des données du plan a totalement revu la forme des bâtiments. Deux structures circulaires bâties sur poteau seulement ont été considérées comme probables, tandis qu’une vingtaine de bâtiments quadrangulaires étaient proposés, avec un degré de probabilité différent, car certains sont relativement évidents alors que d’autres restent hypothétiques.

  • 1 Nombreux sont encore les « orphelins » dont l’attribution à un bâtiment ou une « ligne » (...)

16Les bâtiments qualifiés d’annexes, sur poteaux, sont dénommés ainsi par comparaison avec les bâtiments sur tranchée, de taille beaucoup plus grande et considérés comme de véritables maisons (fig. 9). Pour autant, la surface estimée de ces bâtiments sur poteaux est loin d’être négligeable. Sur les 26 plans isolés du nuage de poteaux et relativement probables, 10 présentent une surface de l’ordre de 30 à 40 m², ce qui correspond à une grande surface d’une annexe compatible avec la gestion du bétail (bergerie, étable, écurie, grange). Une autre dizaine de plans, sur 4 à 6 poteaux, possèdent une surface moins de 15 m² et sont tout à fait compatibles avec un rôle de grenier surélevé. Restent 6 plans intermédiaires, de 15 à 25 m² de surface interne. Nonobstant les plans incomplets ou les bâtiments non reconstitués dans le nuage de poteaux1, le nombre de bâtisses annexes est presque le double de celui des bâtiments sur tranchée de fondation. L’idée d’une association d’un bâtiment sur tranchée avec un grand et un petit modèle sur poteaux est suggérée et sera reprise dans la synthèse de l’occupation.

Figure 8 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail des bâtiments sur poteaux 19, 20, 21, 23, 24 et 25.
Figure 8: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of posthole buildings 19, 20, 21, 23, 24 et 25.

Figure 8 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de             détail des bâtiments sur poteaux 19, 20, 21, 23, 24 et 25.Figure 8: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Detail plan of posthole buildings 19, 20, 21, 23, 24 et             25.

DAO : D. Giazzon.

Figure 9 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Compilation des plans des bâtiments annexes sur poteaux.
Figure 9: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Compilation of plans for annexes.

Figure 9 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Compilation des plans des bâtiments annexes sur poteaux.Figure 9: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Compilation of plans for annexes.

DAO : E. Ghesquière.

Les fosses

Les grandes fosses circulaires (fosses-citernes ?)

17Ces structures, de volume assez élevé par comparaison avec les autres du site, de forme circulaire (un exemplaire subcarré, st. 1136) mesurent entre 1,3 et 2,5 m de diamètre. Elles présentent un profil en V à parois évasées (fig. 10), une profondeur variable, de 0,2 et 1 m sous la surface du décapage. Leur remplissage est très hydromorphe et plus ou moins caillouteux. Une des fosses a livré un remplissage un peu plus complexe (st. 790) avec, au fond, une fine couche de limon hydromorphe induré, surmonté par une couche très brune proche des tourbes de milieux marécageux. La couche sommitale est constituée d’un limon hydromorphe non induré. L’ensemble des remplissages et les particularités des sédiments de la fosse 790 suggèrent la stagnation d’eau dans ces fosses et un fonctionnement ouvert. La fouille de ces structures, dès le début de la fouille, et leur remplissage presque immédiat par les pluies ont permis de constater tout au long de l’opération l’absence totale de pénétration des eaux de pluie dans ces contextes marneux. L’utilisation de l’eau piégée dans ces structures, comme ressource de proximité (hommes, bêtes ?) semble fort crédible. La présence sur le site d’une fosse de même profil, mais de taille plus grande, attribuée à la période romaine, est un argument supplémentaire à l’utilisation de citernes dans ces contextes.

Figure 10 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Localisation et coupes des grandes fosses (citernes ?).
Figure 10: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Location and sections of large pits (cisterns?).

Figure 10 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».               Localisation et coupes des grandes fosses (citernes ?).Figure 10: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».               Location and sections of large pits (cisterns?).

DAO : D. Giazzon.

Les petites fosses

18Elles se caractérisent par une forme elliptique de 0,6 m et 0,5 m d’axes en moyenne avec un profil en cuvette et fond relativement plan. Ces fosses sont creusées dans la couche de grave et s’enfoncent jusqu’à atteindre la marne jaune, soit entre 0,05 et 0,3 m de profondeur. Leur remplissage est faiblement hydromorphe et plus ou moins anthropisé. La présence de charbons et/ou de silex brûlés dans certains contextes témoigne de probables vidanges de foyer. La céramique se présente sous forme de tessons dispersés dans le remplissage sans aucun bord ni décor.

19Ces fosses sont nombreuses dans la plus forte concentration de bâtiments sur poteaux, moins fréquentes dans la zone peu dense au nord, mais totalement absentes sur une large bande sud, où sont implantés sept bâtiments de petite et moyenne surface (B20 à B27).

20Leur fonction reste peu claire. Toutes ces petites fosses semblent partager des formes et dimensions équivalentes et un même creusement jusqu’à la marne étanche. On ne les retrouve sur l’emprise que dans la concentration de bâtiments sur poteaux avec de larges zones totalement épargnées. Leur usage comme dépotoir est pour le moins anecdotique. Leur nombre est sensiblement équivalent à celui des bâtiments sur tranchée de fondation (13/14 contre 12 petites fosses).

Les fosses à déchets de combustion

21Quatre petites structures présentent des traces de résidus de combustion. Dans tous les cas, les résidus anthracologiques sont peu fréquents, de même que les traces de rubéfaction, marquant peu ou pas dans ce type d’encaissants composés essentiellement de grave. Les témoins les plus ordinaires sont des débris thermiques de silex, de petite à très petite taille.

22Les foyers ne constituent pas un élément structurant du site. Ils sont en très faible nombre sur le site (4) et très dispersés sur l’ensemble de l’emprise. Un usage comme fosse de cuisson à pierres chauffées est une des hypothèses possibles qui pourrait également expliquer la présence assez faible de résidus charbonneux dans leurs remplissages. Ces foyers ne témoignent pas d’une activité régulière de par leur faible nombre.

Les alignements de poteaux hors bâtiments

23Un certain nombre de poteaux paraissent se désolidariser totalement des ensembles bâtis, mais pour autant, certains se regroupent sous forme d’alignements ou de grande structure enclose (fig. 2). Dans le contexte d’un habitat groupé, la présence de structures de délimitation ou d’enclos de grande taille, non couverts, paraît plausible. Certains ont été rattachés aux périodes antique, moderne et contemporaine, mais d’autres datent vraisemblablement de la période protohistorique (Ha-LTA).

3. Le mobilier

La céramique

24Pour l’ensemble du site, les 1 730 tessons pour un poids de 9 739 g renferment 59 éléments identifiés et dessinés soit un nombre minimum d’individus (NMI) de 43, établi à partir des bords conservés ou presque conservés (les bords légèrement abîmés, mais facilement reconstituables, ont été intégrés dans ce décompte). À cela s’ajoutent plusieurs fragments d’épaulement de vases carénés, des éléments de panse ornés de décors digités, ainsi que quatre fonds.

25La répartition de la céramique se révèle assez hétérogène. Près de la moitié du corpus (55 %) provient des tranchées de fondation (fig. 11) qui marque l’emplacement des grands bâtiments. Les fosses, peu nombreuses pour cette phase, ont livré un peu plus de 38 % du corpus (fig. 12). Les trous de poteau représentent seulement 7 % du corpus. L’ensemble constitue à ce jour une découverte unique pour le premier âge du Fer dans le Pays d’Auge.

Figure 11 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Échantillon de céramiques issues des tranchées de fondation des bâtiments. Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire : alvéolaire.
Figure 11: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Pottery from the foundation trenches of the buildings. Indications given on the drawn shapes: gl: glaucony; qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.

Figure 11 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Échantillon de céramiques issues des tranchées de fondation des             bâtiments. Indications apportées sur les formes dessinées : gl :             glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire :             alvéolaire.Figure 11: Pont-l’Évêque « Mont             Fiquet IV et V ». Pottery from the foundation trenches of the             buildings. Indications given on the drawn shapes: gl: glaucony;             qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.

Dessins E. Ghesquière.

Figure 12 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Échantillon de céramiques issues des fosses. Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire : alvéolaire.
Figure 12: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Pottery from the pits. Indications given on the drawn shapes: gl: glaucony; qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.

Figure 12 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Échantillon de céramiques issues des fosses. Indications apportées             sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi :             mica ; la : lacunaire : alvéolaire.Figure 12: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Pottery from the pits. Indications given on the drawn shapes: gl:             glaucony; qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.

Dessins E. Ghesquière.

26Le corpus est constitué de céramique modelée, majoritairement cuite en atmosphère réductrice primitive, ce qui donne des couleurs sombres variées allant de rouge, brun à noir ou des pâtes en « sandwich ». Les traitements de surface les plus courants consistent en une simple égalisation au doigt. Les céramiques fines ou d’une finition soignée sont minoritaires, composées essentiellement de formes basses comme des écuelles et des jattes (fig. 11-12). Elles ont bénéficié d’un lissage des surfaces et d’une cuisson réductrice mieux maitrisée, apportant un aspect uniforme noirâtre aux pâtes. Il faut noter de manière générale que la céramique de ce site présente des surfaces plutôt érodées, effaçant partiellement la présence de décors.

  • 2 Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica (...)

27Une identification macroscopique des pâtes permet de constater une presque exclusivité de pâtes à inclusions glauconieuses, naturellement présentes dans les argiles du Pays d’Auge ; ceci confirme une origine locale des argiles exploitées pour la fabrication de la poterie. La présence naturelle de glauconie dans les pâtes est parfois complétée d’un dégraissant à base de quartz ou, plus rarement, de mica2. Quelques récipients présentent des pâtes alvéolaires, résultant probablement de l’ajout d’un dégraissant végétal qui a disparu à la cuisson. Ce rapide survol des pâtes sur la base d’une identification à l’œil nu permet cependant de constater des différences significatives par rapport aux assemblages de la plaine de Caen.

28L’assemblage qui apparaît homogène se partage entre de grandes formes « de stockage », d’autres qualifiables « de service », souvent semi-fines, et des formes basses, coupes ou jattes. Les grandes formes hautes présentent un col concave, avec un profil caréné ou plus souvent sinueux. Les formes de service, plus soignées dans leur réalisation, sont basses et ouvertes, au profil caréné ou sinueux, souvent décorées de cannelures horizontales. Les coupes petites et hémisphériques restent peu fréquentes comme les jattes à bord festonné.

29Les registres décoratifs sont limités et les décors observés se résument essentiellement à des impressions digitées appliquées directement sur l’épaule ou sur le bord des vases ou apposées parfois sur des cordons rajoutés sur l’épaulement. Un autre décor, plus rare, consiste en des lignes horizontales incisées à la hauteur de l’épaulement de certains vases plutôt soignés. Il peut s’agir d’une simple cannelure ou d’une série de multiples lignes rapprochées. Ce sont dans les deux cas, des décors tout à fait classiques du premier âge du Fer, mais on remarque l’absence de cupules qui aurait pu affiner la datation au sein de cette séquence.

Synthèse de l’étude céramique

30À partir de ce corpus céramique, il est possible de proposer une large séquence chronologique du premier âge du Fer (Lepaumier et al., 2018). Les formes carénées, les hauts cols, les multiples décors digités et les séries de fines cannelures sur des vases de finition plutôt soignée sont des éléments bien caractéristiques pour cette période. Toutefois, peu d’éléments sont réellement déterminants pour affiner cette chronologie, d’autant plus que l’étude comparative se heurte pour l’instant à un manque de données pour cette période. La typochronologie de référence de la région pour le premier âge du Fer est restreinte à la fin de cette séquence et se cantonne aux sites de la plaine de Caen, à défaut de documentation en dehors de ce secteur. Quelques éléments permettent néanmoins de proposer un resserrage sur la fin du premier âge du Fer, en particulier les jattes à bord festonné qui apparaissent dans le nord et l’ouest de la France à partir du vie s. av. J.-C. (Cornec et al., 2018 ; Delnef et al., 2018), voire à partir de la seconde moitié de ce siècle (Bardel et al., 2013). Il manque toutefois des décors à cupules, si caractéristique pour cette phase. Il est donc possible d’avancer une datation de la fin du premier âge du Fer, soit une fourchette du vie au début du ve s. av. J.-C.

L’outillage en silex et le matériel de mouture

31Le mobilier lithique est très faiblement représenté sur le site avec une dizaine de silex taillés, très majoritairement des pièces retouchées (fig. 13, nos 1-5). La technique de débitage ne peut être reconstituée à partir d’un lot aussi limité. L’observation des talons très épais et des bulbes triangulaires témoigne d’une percussion directe dure, probablement sans aucune préparation préalable à la production. L’outillage se compose de trois grattoirs (fig. 13, nos 1, 3 et 5), d’un éclat retouché (fig. 13, no 2) et d’un éclat denticulé (fig. 13, no 4).

32L’ensemble peut se définir comme un assemblage opportuniste, faiblement investi au niveau technique, destiné à une utilisation optimum des éclats débités pour la réalisation de quelques outils de fonds communs. Davantage encore que les séries identifiées durant l’âge du Bronze (Ghesquière et al., 2021), ce lot rejoint ceux très appauvris (en nombre de pièces) mis en évidence dans des contextes chronologiques comparables en Haute-Normandie (divers sites de l’A29-Le Havre-Saint-Saëns par exemple). Leur attribution aux vie-ve s. BC est ainsi une hypothèse crédible comme outillage expédient.

33Le seul fragment de meule dormante découvert est réalisé dans une arkose rose à grain fin et présente une surface active plano-concave (fig. 13, no 6). Un percuteur sur galet de silex, fortement émoussé par l’usage sur l’une de ses extrémités, a pu servir à aviver la face active de la meule aussi bien qu’à débiter le silex. Au vu de la quantité de mobilier céramique découvert dans les différents contextes du site (tranchées des bâtiments, fosses, trous de poteau) le mobilier de mouture est très faiblement représenté. Il témoigne à tous le moins d’un mécanisme d’abandon (voire de bris volontaire), très différent de celui pratiqué entre le Néolithique moyen et l’âge du Bronze.

Figure 13 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » - Mobilier lithique des structures protohistoriques.
Figure 13: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Lithics from Late prehistoric features.

Figure 13 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » - Mobilier             lithique des structures protohistoriques.Figure 13: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ».             Lithics from Late prehistoric features.

Dessin E. Ghesquière.

Un mobilier lié à la fonte du bronze ?

34Quelques éléments ont été rattachés à titre d’hypothèse à la fonte du bronze. Les plus spécifiques consistent en trois fragments de terre surcuite présentant une face lisse qui pourrait correspondre à l’empreinte d’un objet moulé. Un fragment de panse particulièrement surcuite pourrait s’apparenter à un fragment de creuset. Trois autres petites formes simples ne sont pas surcuites et pourraient trouver un autre usage artisanal (godet à sel). Enfin, des éléments construits en terre cuite (éléments de four ?) témoignent d’une cuisson poussée. Ils ne semblent pas devoir être rattachés à la fonte du bronze (expertise H. Gandois), mais pourraient témoigner d’un autre usage artisanal ou domestique.

La faune

35Les restes fauniques ne sont préservés qu’à titre exceptionnel dans ce contexte, et seuls trois éléments ont été découverts dans les contextes protohistoriques, ce qui n’a pas justifié une étude spécifique.

36Il s’agit d’un fragment d’os long de grand mammifère dans la structure 784 (fosse), d’une hémimandibule d’ovicapridé dans la tranchée de fondation du bâtiment B42 (st. 906) et d’un fragment osseux dans la tranchée de fondation du bâtiment B33/B34 (st. 508).

37Dans les prélèvements réalisés dans les zones charbonneuses dans les structures – particulièrement des tronçons de bâtiments sur tranchées, mais également des fosses et poteaux –, ont été découvertes quelques rares esquilles osseuses calcinées, d’un poids inférieur au gramme. Pensant qu’il pouvait s’agir de restes humains incinérés, I. Le Goff (Inrap) a réalisé leur observation. La très faible taille des échantillons (1 cm au maximum) offre des possibilités d’identification limitées, mais aucun indice humain n’a été reconnu. Dans les structures 1021, 990 et peut-être 1020 et 790, il s’agit de portions d’os animal. Elles sont fortement brûlées, jusqu’à leur blanchiment. Les résidus de combustion comblant ces dépôts pourraient être en lien avec le fait de brûler des animaux ?

4. Synthèse

Les datations par le radiocarbone

38Vingt-deux datations réalisées sur le site concernent la période protohistorique du Hallstatt D-début de La Tène ancienne. Elles concernent plusieurs types de structures (fondations des bâtiments, trous de poteau, fosses). Elles ont été réalisées exclusivement sur des charbons de bois de cœur, seul matériau disponible. Les rares os testés n’ont pas livré assez de collagène, les graines carbonisées étaient absentes, ainsi que les caramels de cuisson sur la céramique. Pour autant, si certaines dates ont été rejetées des statistiques bayésiennes, car franchement décalées (Néolithique moyen, Paléolithique, période médiévale), aucun effet « vieux bois » flagrant n’est perceptible.

39Les 22 dates obtenues qui concernent l’intervalle Ha D-LTA se situent dans un épisode particulièrement défavorable pour les datations par le radiocarbone, du fait du plateau de la courbe 14C durant le Hallstatt. Cela a poussé à la réalisation de nombreuses datations et à affiner le processus d’analyse par une analyse bayésienne des résultats. L’interprétation proposée des résultats repose sur l’hypothèse qu’il n’y a qu’une seule phase d’occupation, ce que semble dire l’étude de la céramique. On peut également déduire (ou interpréter) cette durée d’un siècle par la reconstruction successive d’un maximum de quatre bâtiments les uns sur les autres (bât. 33, 34, 35, 47 et bât. 36, 37, 38, 46), dont la durée de vie admise pour ce type d’architecture se situe autour d’une génération, soit 25 ans. Le modèle bayésien alimenté par les 22 datations 14C cohérentes porte donc sur un épisode d’occupation d’un siècle (fig. 14), entre 549 et 451 cal BC, ce qui correspond pour l’essentiel à la fin du premier âge du Fer (tout l’épisode Ha D3) et le tout début de La Tène ancienne (début de l’épisode LTA A1).

40Cette interprétation repose sur des postulats qui restent discutables, dans la mesure où les datations 14C sont situées sur un plateau de plusieurs siècles. Toutefois, le nombre de dates réalisées, l’analyse du site et de son mobilier réduisent les incertitudes à l’hypothèse raisonnable d’une occupation du site entre 550 et 450 av. n. è., par ailleurs tout à fait en accord avec l’analyse comparative faite sur les grands bâtiments sur tranchée (voir infra).

Figure 14 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Hypothèse de datation de l’occupation après calcul de statistiques bayésiennes.
Figure 14: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Dating hypothesis using Bayesian statistics.

Figure 14 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Hypothèse             de datation de l’occupation après calcul de statistiques             bayésiennes.Figure 14: Pont-l’Évêque « Mont             Fiquet IV et V ». Dating hypothesis using Bayesian             statistics.

C. Marcigny.

Les structures

41Le site du mont Fiquet a livré trois types de structures : des tranchées de fondation étroites et curvilignes interprétées comme appartenant à des bâtiments rectangulaires à abside/subcirculaires (fig. 5, 7 et 15) ; des bâtiments de petite à moyenne surface de plans rectangulaires/carrés ; des fosses diverses associées à l’occupation.

42Ces trois types de structures ont livré un mobilier, principalement céramique, assez chiche, mais avec quelques dépôts plus importants. La céramique témoigne d’une unique période d’occupation couvrant la fin du premier âge du Fer-début du second, soit tout le vie et le début du ve s. L’ensemble du site peut donc être considéré dans son ensemble comme une occupation groupée développée sur environ un siècle. Les nombreuses superpositions parmi les bâtiments sur tranchée de fondation suggèrent des reconstructions successives des architectures. Les exemples les plus complets montrent jusqu’à quatre reconstructions consécutives correspondant chacune potentiellement à une durée d’usage par une génération (25 ans).

43Les bâtiments sur tranchée de fondation, de grande surface au sol (entre 65 et 90 m²) ont été interprétés comme des maisons d’habitation, alors que ceux sur poteaux, de moindre surface (entre 8 et 20 m² pour les petits et entre 25 et 50 m² pour les grands), ont été interprétés comme des annexes (fonctions liées à l’agriculture, au stockage…).

44L’hypothèse retenue d’organisation spatiale du site est tout à fait spécifique (fig. 15). Les bâtiments sur tranchée de fondation sont cantonnés dans la partie occidentale de l’occupation et implantées sur deux lignes orientées nord-nord-est et séparées par une bande vierge de structures (axe viaire effacé ?). Les bâtiments sur poteaux sont répartis à l’est et au nord des bâtiments sur tranchée, les deux types d’architecture s’excluant complètement.

45L’organisation topographique de l’occupation semble concertée, entre des bâtiments sur tranchées de fondation (espaces domestiques ?) installés dans la zone la plus érodée en bordure de plateau (zone actuellement semi-humide et drainée) et des bâtiments sur poteaux (annexes agricoles ?) installés sur le sommet plan de l’occupation.

46On note que les grandes fosses interprétées comme des petites citernes à eau sont réparties d’une part dans l’espace entre les bâtiments sur tranchée et les bâtiments sur poteaux (pour cinq d’entre elles) et d’autre part au-delà de la concentration de bâtiments sur poteaux au nord et à l’est.

  • 3 Trois des bâtiments, les plus orientaux (bât. 18 et 31), sont bâtis sur poteaux porteurs, (...)
  • 4 Suivant que l’on considère ou non les st. 758 (bât. 46) et 977 (bât. 44) comme des bâtime (...)

47Le nombre de bâtiments sur tranchée3 (entre 65 et 90 m² : 13-144 exemplaires), de bâtiments sur poteaux de moyenne surface (entre 25 et 50 m² : 13 exemplaires) et de bâtiments sur poteaux de petite surface (entre 8 et 20 m² : 15) est sensiblement équivalent. L’hypothèse d’un fonctionnement conjoint de ces trois formes de bâtiments (occupation domestique et « exploitation agricole ») est proposée, sur la base de la complémentarité de ces trois types de structures bâties.

48L’hypothèse d’une relation directe de proximité relative (entre 40 et 80 m) entre bâti sur tranchée et binôme de bâtis sur poteau est proposée, sur la base d’un gradient du nord au sud. On observe alors au nord des bâtiments sur poteaux dispersés, au niveau des bâtiments sur tranchée là où la répartition est la plus aérée et une densité importante de bâtiments sur poteaux au sud, au niveau de la multiplication des bâtiments sur tranchée et leurs fréquentes superpositions. Pour autant, toute forme de chronologie relative est impossible à traduire en termes d’évolution du « village ». La durée d’occupation du site pourrait témoigner de la présence conjointe d’un maximum de quatre bâtiments sur tranchée et de deux fois plus de bâtiments sur poteaux. Cette agglomération resterait donc modeste à l’échelle de chaque génération.

49En tout état de cause, la quantité de céramique est bien insuffisante au regard de la durée et de l’intensité de l’occupation.

Figure 15 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan illustrant l’hypothèse retenue d’organisation générale du site.
Figure 15: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan of the general organisation of the site using the validated hypothesis.

Figure 15 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan             illustrant l’hypothèse retenue d’organisation générale du             site.Figure 15: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet             IV et V ». Plan of the general organisation of the site using the             validated hypothesis.

DAO : E. Ghesquière.

Comparaisons et attribution chronoculturelle

50La forme ronde ou rectangulaire à abside des bâtiments sur tranchée de fondation semble cantonnée au Grand-Ouest (Pays de la Loire, Bretagne et Normandie, fig. 16), même si certains départements de cette zone ne semblent pas encore avoir livré ce type de plan (Ille-et-Vilaine, Sarthe ?), hasards de la recherche ou véritable zone vide ? Au-delà du Grand-Ouest, les bâtiments du Ha D3-début LTA offrent des surfaces équivalentes (supérieures en ce qui concerne le Nord–Pas-de-Calais), mais avec des architectures réalisées uniquement sur poteaux.

51Les occupations livrant ce type de bâtiment sur tranchée de fondation sont parfois des habitats agglomérés, reprenant la forme représentée à Pont-l’Évêque, c’est-à-dire plusieurs bâtiments de ce type associés à d’autres de moindre surface sur poteaux. Les deux exemples les plus pertinents sont ceux d’Inzinzac-Lochrist (op. cit.) et de Nonant-le-Pin (op. cit.). D’autres sites de moindre ampleur n’ont livré qu’un ou deux bâtiments (fig. 16).

52Les reconstructions successives sur le même emplacement, avec des décalages, sont fréquentes et beaucoup plus faciles à identifier que pour des bâtiments sur poteaux. Les exemples les plus pertinents sont ceux de Nonant-le-Pin (op. cit.), Neuville-sur-Sarthe (Aubry, 1998), Mozé-sur-Louet (Marchand, 1999), Saint-Caradec (Barbeau, 2017) ou Inzinzac-Lochrist où l’on peut observer jusqu’à trois reconstructions successives (trois générations ?).

53Le caractère particulièrement érodé du site de Pont-l’Évêque empêche d’interpréter la forme réelle des maisons et la fonction de la tranchée de fondation (base des murs ? Limite extérieure de la toiture ?). Quelques plans mieux conservés (Inzinzac-Lochrist par exemple, mais également Les Pieux ; Tribouillard, 2020) pourraient témoigner d’un plan interne à trois nefs, dont une nef centrale plus large, mais les plans bien conservés sont trop rares pour généraliser cette organisation.

54Le même type de bâtiment se retrouve dans le sud de l’Angleterre, mais il pourrait être un peu plus tardif outre-Manche (LTA1). De plus, les quelques maisons sur tranchée observées outre-Manche sont toutes circulaires (Groundwell West, Danebury, Cunliffe, 1984 ; Walker et al., 2001).

Figure 16 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Carte de localisation des bâtiments du Hallstatt-La Tène ancienne.
Figure 16: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Location map of the Hallstatt-Early La Tène buildings.

55Image

  • 5 Bien que l’on note leur présence à d’autres périodes complètement dissociées, comme les (...)
  • 6 Au-delà de La Tène A2 sur ce site, les bâtiments sont toujours sur tranchée, mais (...)

56Le modèle de maison sur tranchée, rectangulaire à abside ou circulaire, semble représenté presque exclusivement au Ha D5, mais certaines occupations longues (Nonant-le-Pin par exemple) témoigneraient d’une perduration du modèle jusqu’à La Tène ancienne A26 (fig. 16). En revanche, aucune architecture semblable n’a été retrouvée en bibliographie pour le Ha C. À Pont-l’Évêque, l’occupation centrée sur le Ha D3, mais débordant légèrement sur La Tène A1 rentre donc tout à fait dans le contexte global de ces grands bâtiments sur tranchée.

57La reconstruction des maisons au même emplacement est récurrente à chaque période, mais souvent difficile à mettre en évidence pour les bâtiments sur poteaux. Le caractère continu des tranchées de fondation se prête beaucoup mieux à cette analyse en permettant même d’observer l’ordre de construction des bâtiments. Si certains sites comme Saint-Caradec ou Inzinzac-Lochrist permettent d’observer les plans superposés (avec un léger décalage) de trois maisons circulaires, d’autres sites permettent, comme à Pont-l’Évêque, de constater des superpositions avec des décalages beaucoup plus marqués, parfois des changements d’axes, comme à Neuville-sur-Sarthe (Aubry, 1998), Mozé-sur-Louet (Marchand, 1999) ou Nonant-le-Pin (Pimpaud et al., 2014).

58La concentration de bâtiments sur tranchée, associés à des petits bâtiments sur poteaux, a pu être observée sur plusieurs sites largement décapés avec des prescriptions spécifiques sur ces sites agglomérés. Leurs occupations ont été interprétées sur la longue durée (4 à 6 générations ?), mais leur organisation peut différer. Les deux cas incontestables relevés témoignent d’inscription des bâtiments à l’intérieur de parcelles loties (Inzinzac-Lochrist) ou le long d’axes « de circulation » (Nonant-le-Pin, Pont-l’Évêque ?). Dans la mesure où le nombre de grands bâtiments par phase chronologique reste limité (entre 4 et 6 ?), l’usage du terme « village » peut prêter à discussion. En tout état de cause, le grand nombre de maisons apparemment isolées identifiées dans le Grand-Ouest suggère que le regroupement en « villages » ou hameaux n’est pas forcément la situation exclusive ni même dominante. Les spécificités du site de Pont-l’Évêque reposent donc sur cette agglomération de grands bâtiments, éventuellement le long d’un axe viaire avec une implantation de leurs petits bâtiments annexes à l’écart des bâtiments « d’habitation » sur tranchée. Ce caractère spécifique de l’organisation de l’habitat reste identique durant toute l’occupation, ce qui permet une lecture particulièrement nette de la structuration du « village », au contraire par exemple du site de Nonant-le-Pin, dont l’occupation est beaucoup plus longue et évolutive (toute La Tène ?).

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Bibliographie

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Delnef H., Feret L., Beurion C., 2018, « Le mobilier céramique du vie au ier s. av. n. è. en Normandie orientale : premiers éléments d’une chronotypologie, in Menez Y., Céramiques gauloises d’Armorique. Les dessiner, les caractériser, les dater, Presses universitaires de Rennes (collection Archéologie et Culture), p. 63-180.

Ghesquière E., Giraud P. et Marcigny C., 2021, « Typochronologie de la céramique en Normandie (entre 2300 et 800 av. n. è.) : 20 ans de recherche », in Marcigny C. et Mordant C. (dir.), Bronze 2019, 20 ans de recherches, actes de colloque international anniversaire de l’Aprab, Bayeux (19-22 juin 2019), p. 231 à 244.

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Pimpaud N., Delalande A. et Pollin H. (dir.), 2014, Le Plessis, Nonant-le-Pin (Orne), RFO de fouille archéologique, Évéha, 2 vol., 291 p. et 182 p.

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Notes

1 Nombreux sont encore les « orphelins » dont l’attribution à un bâtiment ou une « ligne » n’a pas pu être réalisée.

2 Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire (alvéolaire).

3 Trois des bâtiments, les plus orientaux (bât. 18 et 31), sont bâtis sur poteaux porteurs, mais présentent une forme et une surface comparable aux bâtiments sur tranchée.

4 Suivant que l’on considère ou non les st. 758 (bât. 46) et 977 (bât. 44) comme des bâtiments sur tranchée ou non.

5 Bien que l’on note leur présence à d’autres périodes complètement dissociées, comme les maisons circulaires du Néolithique moyen (Auneau, Goulet…) ou encore du Bronze ancien (Saint-Vigor-d’Ymonville).

6 Au-delà de La Tène A2 sur ce site, les bâtiments sont toujours sur tranchée, mais ne sont plus que rectangulaires.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Localisation géographique du site de Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » (Calvados).Figure 1: Geographic location of the site of Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » (Calvados).
Crédits DAO : G. Léon.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 2 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan phasé de l’opération.Figure 2: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Phased plan of the operation.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Figure 3 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan masse avec les zones très érodées en beige.Figure 3: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Mass plan with eroded areas in beige.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 251k
Titre Figure 4 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Orthophoto de bâtiments sur tranchée après fouille et pluie.Figure 4: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Orthophoto of buildings with their trenches after excavation and rain.
Crédits Cliché S. Hérubel.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 402k
Titre Figure 5 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail de l’occupation protohistorique.Figure 5: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of the late prehistoric occupation.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 608k
Titre Figure 6 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail des bâtiments superposés 36, 37, 38 et 46.Figure 6: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of superimposed buildings 36, 37, 38 et 46.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 764k
Titre Figure 7 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de l’ensemble des bâtiments sur tranchée de fondation.Figure 7: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan of all the buildings with foundation trenches.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 609k
Titre Figure 8 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan de détail des bâtiments sur poteaux 19, 20, 21, 23, 24 et 25.Figure 8: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Detail plan of posthole buildings 19, 20, 21, 23, 24 et 25.
Crédits DAO : D. Giazzon.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 443k
Titre Figure 9 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Compilation des plans des bâtiments annexes sur poteaux.Figure 9: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Compilation of plans for annexes.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 357k
Titre Figure 10 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Localisation et coupes des grandes fosses (citernes ?).Figure 10: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Location and sections of large pits (cisterns?).
Crédits DAO : D. Giazzon.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 718k
Titre Figure 11 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Échantillon de céramiques issues des tranchées de fondation des bâtiments. Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire : alvéolaire.Figure 11: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Pottery from the foundation trenches of the buildings. Indications given on the drawn shapes: gl: glaucony; qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.
Crédits Dessins E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-11.jpg
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Titre Figure 12 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Échantillon de céramiques issues des fosses. Indications apportées sur les formes dessinées : gl : glauconie ; qu : quartz ; mi : mica ; la : lacunaire : alvéolaire.Figure 12: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Pottery from the pits. Indications given on the drawn shapes: gl: glaucony; qu: quartz; mi: mica; la: lacunar.
Crédits Dessins E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 562k
Titre Figure 13 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V » - Mobilier lithique des structures protohistoriques.Figure 13: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Lithics from Late prehistoric features.
Crédits Dessin E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Figure 14 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Hypothèse de datation de l’occupation après calcul de statistiques bayésiennes.Figure 14: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Dating hypothesis using Bayesian statistics.
Crédits C. Marcigny.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 63k
Titre Figure 15 : Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan illustrant l’hypothèse retenue d’organisation générale du site.Figure 15: Pont-l’Évêque « Mont Fiquet IV et V ». Plan of the general organisation of the site using the validated hypothesis.
Crédits DAO : E. Ghesquière.
URL http://journals.openedition.org/rao/docannexe/image/10656/img-15.jpg
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Pour citer cet article

Référence électronique

Emmanuel Ghesquière, Chris-Cécile Besnard Vauterin, David Giazzon, Guillaume Jamet, Cyril Marcigny, Henri Gandois et Isabelle Le Goff, « Une occupation groupée du vie-ve s. BC (Hallstatt D) au mont Fiquet à Pont-l’Évêque (Calvados) »Revue archéologique de l'Ouest [En ligne], 41 | 2025, mis en ligne le 19 mai 2025, consulté le 09 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/rao/10656 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13zvj

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Auteurs

Emmanuel Ghesquière

UMR 6566 ; Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

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Chris-Cécile Besnard Vauterin

UMR 6566 ; Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

David Giazzon

UMR 6566 ; Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

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Guillaume Jamet

Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

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UMR 6566 ; Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

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Henri Gandois

UMR 8591

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UMR 6566 ; Centre Inrap, 4 boulevard de l’Europe, 14540, Bourguébus

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