- 1 Institution Sainte-Marie, 1 place Germain-Loro, CS 97100, 83507 La Seyne-sur-Mer cedex.
1Par un concours de circonstances improbable, l’un de nous (A. C.) a appris l’existence de haches à douille normandes dans les collections du musée de l’institution d’enseignement privé des Frères Maristes1 à La Seyne-sur-Mer, dans la rade de Toulon (Var). Elles sont au nombre de quatre, conservées dans une petite boîte vitrée munie d’une étiquette portant la mention : « Avranches — Domaine de Champcervan » (fig. 1 et 2).
Figure 1 : Les quatre haches à douille du musée de La Seyne-sur-Mer.
Figure 1: The four socketed axes from the La Seyne-sur-Mer museum.
Figure 2 : L’étiquette du musée.
Figure 2: The museum label.
2La commune de Champcervon a été fusionnée avec celle des Chambres, en raison de leurs faibles populations respectives, pour former la commune nouvelle du Grippon le 1er janvier 2016. Le Grippon fait aujourd’hui partie de la communauté de communes d’Avranches-Le Mont-Saint-Michel, mais avait existé autrefois en tant que commune, avant d’être une première fois rattachée à celle des Chambres en 1826.
3Le toponyme le Domaine figure sur le cadastre napoléonien de 1821 de Champcervon qu’a bien voulu consulter Laure Dédouit, du Service régional de l’Archéologie de Caen, et que nous remercions ici. Il désigne une ferme assez isolée sur la section B, à 500 m au sud-ouest du bourg.
4Le lieu-dit se localise sur un plateau encadré par deux ruisseaux faiblement encaissés au sud et à l’ouest. Le régime d’occupation du sol est celui du bocage et, de nos jours, la ferme est toujours aussi isolée. Elle paraît même inchangée, à l’exception notable d’une voie de chemin de fer qui la borde désormais. Il s’agit de la ligne Lison-Lamballe construite de 1868 à 1879 et qui permettait de faire la liaison entre Caen et Rennes. Au plan géologique, le secteur correspond à la bordure nord des granodiorites à biotite et cordiérite du massif de Carolles-Vire, altérés en surface sous la forme d’arènes plus ou moins sableuses et recouvertes de limons weichséliens indifférenciés (Langevin et al., 1984).
5D’une façon tout à fait surprenante, les inventaires et répertoires anciens de découvertes archéologiques ne font mention d’aucune hache en bronze à Champcervon, notamment ceux de De Gerville en 1827-1828 et 1854, G. de Mortillet en 1894, Coutil en 1895 et 1922, Voisin en 1900 et 1906-1907, Harmois en 1911 et Doranlo en 1926 pour le dernier en date. Il s’agit donc d’un ensemble inconnu de ces auteurs.
6Dès 1827-1828, De Gerville, qui le premier s’intéresse à ces découvertes, recense (p. 278 et suivantes) les découvertes d’armes et d’instruments de bronze « faites dans le département depuis une quarantaine d’années. Sans compter ce qui a échappé à [ses] recherches ou ce qui est allé directement à la refonte à Villedieu [-les-Poêles] ». Mentionnant l’arrondissement de Saint-Lô, il ajoute qu’« il n’est pas surpris qu’on n’indique pas d’autres trouvailles semblables dans ce quartier où la fonderie de Villedieu absorbe tout le bronze sans exception, même les médailles ». Cette fonderie « est le creuset où presque tous les objets que les siècles ont épargnés vont se perdre sans retour » (p. 291).
7Il est possible que les quatre haches de Champcervon soient, de ce point de vue, de véritables miraculées, leur lieu de trouvaille n’étant en effet situé qu’à une dizaine de kilomètres de la fonderie.
8L’institution de La Seyne-sur-Mer a été fondée en 1849 par des Frères Maristes en partance pour les colonies (Afrique, Nouvelle-Calédonie, etc.). En attendant leur embarquement, ils donnaient des cours puis ont créé l’établissement où ils ont très tôt constitué un musée doté d’une riche collection, principalement d’histoire naturelle (minéralogie, fossiles, coquillages marins, animaux empaillés ou sous forme de squelettes) et d’ethnographie. Quelques objets archéologiques des périodes grecques, romaines et médiévales y figurent également, ainsi que le lot de haches en bronze.
9Le musée a autrefois occupé plusieurs salles, avant d’être rassemblé dans une seule. Vitrines en bois peint et meubles à tiroirs sont d’époque. Une partie du fond est aujourd’hui entassée sans réel soin dans les placards bas sous les vitrines. Il n’existe pas d’inventaire connu et pas davantage de dossiers renseignant l’entrée des objets. Les frères étaient indépendants quant à leurs affaires personnelles et leurs archives, s’il y en a, peuvent se trouver dans tous les coins de l’établissement.
10D’après le gestionnaire, M. Yves Faure, qui a aimablement fourni toutes ces informations et que nous remercions ici également, beaucoup de choses auraient de plus disparu. L’établissement a été réquisitionné pendant les deux guerres mondiales.
11Trois des quatre haches portent sur une de leurs faces des traces d’un enduit blanc dur qui paraît être de la colle. Ces traces sont proportionnelles à la taille des haches (en gros, la moitié de la longueur). Il semble qu’elles correspondent moins à d’anciennes étiquettes papier qu’à une fixation des objets sur un support de présentation, avec les anneaux tournés alors tous à gauche et qui serait antérieure à leur mise dans la boîte vitrée où elles se trouvent encore.
12L’étiquette manuscrite qui accompagne ces haches est ancienne. Elle est en tout cas manifestement antérieure, par son style, à la Première Guerre mondiale et a été visiblement rédigée pour la présentation à La Seyne. Elle reprend certainement en effet un document plus ancien, car elle ne diffère en rien des étiquettes dévolues à l’histoire naturelle avec le même liséré vert et la même calligraphie à la plume. D’autres étiquettes ont été observées sur une série de coquillages des mers du Sud, sans bordure et écrites d’une autre main.
13Outre l’indication de provenance, cette étiquette porte aussi la désignation « Pointes en bronze de piques gauloises destinées à soutenir les tentes ». Cette référence est intéressante, car elle signe un possible besoin d’antiquités gauloises dans une région essentiellement marquée par les Grecs et les Romains. L’intérêt pour ces ancêtres autochtones, amorcé dans les années 1830, marque fortement le récit national cher à Napoléon III, avec notamment les fouilles d’Alésia qu’il supervise lui-même entre 1861 et 1865 et la création du musée de Saint-Germain-en-Laye en mars 1862 pour « suppléer l’inexistence de textes » (Duval, 1989). Le don des haches au musée des Maristes de La Seyne doit donc se situer entre la création de l’établissement en 1849 et la Première Guerre mondiale. La construction de la voie ferrée pourrait avoir été une bonne candidate à l’origine de leur exhumation, mais les années du chantier (décennie 1870-1880) sont aussi celles qui correspondent au maximum des découvertes d’objets de l’âge du Bronze et à leur publication par les sociétés savantes de l’époque (Gaucher, 1988). On imagine mal, dans ces conditions, un lot d’objets en bronze échapper complètement à la sagacité des érudits locaux.
14Il paraît plus probable qu’il s’agisse d’une trouvaille antérieure aux travaux de De Gerville (1827-1828), ce qui va également dans le sens de la qualification employée de piques pour soutenir les tentes. Pareille interprétation, assez fréquente (parmi tant d’autres) au xviiie s. à propos des « coins » de bronze (Briard, 1965, p. 9 ; Rivallain, 2012), n’apparaît déjà plus dans les écrits de De Gerville, les questions de solidité de l’emmanchement paraissant accaparer son attention davantage que celles de l’usage. De l’autre côté de la Manche, où De Gerville jeune homme a séjourné une dizaine d’années (voir avis de l’éditeur à l’édition de 1854, p. I à XL), John Dow dès 1816 (Evans, 1882, p. 37) leur attribue une fonction de hache, même si celle-ci mettra encore un peu de temps à se consolider. Ainsi, en 1838, pour Hodgson, il s’agirait de coins à fendre, pour Rickman de ciseaux à douille, etc., tandis qu’un peu plus tard, en 1853, Syer Cumming y voit des bases de lances qui pouvaient soit être enfoncées dans le sol soit servir également d’armes offensives (ibid.).
15En France, les interprétations les plus anciennes assignent à ces objets des fonctions variées allant de ciseau pour polir les pierres dont les Romains entouraient leurs camps (Hearne, 1713) ou de coins emmanchés pour escalader les murailles et les machines de guerre (La Roque, 1713), à bâton d’étendard selon Boureau-Deslandes en 1736 (Laurent, 1964). Tous, ou presque, réfutent curieusement la fonction de haches, mais s’accordent sur l’utilisation par les soldats romains. C’est apparemment avec le président de Robien, en 1756, que l’idée de « piquets pour la solidité des tentes » est avancée avec une certaine préférence (Rivallain, 2012). Elle semble avoir fait florès ensuite, notamment en 1788 dans la monumentale Encyclopédie méthodique du libraire Panckouke (vol. Antiquités, Mythologie…, t. 2, p. 108, dirigé par Antoine Mongez), jusqu’aux travaux des érudits et antiquaires du siècle suivant, en particulier ceux d’Arcisse de Caumont qui les qualifiera définitivement, en 1830, de haches, d’ailleurs dénommées « celtiques » pour souligner leur appartenance à une civilisation.
16Il n’en reste pas moins que l’étiquette des haches de Champcervon offre un curieux mélange entre les piquets pour tentes qui se rapportent à une idée en vogue à la fin du xviiie s., et les Gaulois (qui ne sont pas spécialement connus pour leurs tentes) qui renvoient à une période postérieure à la Restauration. À moins de considérer l’emploi ici du mot « Gaulois » comme une simple désignation des habitants du territoire que représente la Gaule avant les Romains et avant la France.
17Le don des objets au musée de La Seyne peut être l’œuvre d’un frère originaire de la Manche, ou d’un parent d’élève (comme l’attestent certaines mentions vues au hasard de l’exploration des placards). Dans les deux cas, la mémoire du lieu de découverte a été conservée avec les objets et l’ensemble a fait l’objet d’un soin particulier si l’on en juge par la petite boîte vitrée aux dimensions des haches et son exposition telle quelle à l’intérieur de la vitrine.
18Les quatre haches sont en très bon état, malgré une patine soutenue. Plusieurs montrent encore des plages possédant le poli lissé d’origine, notamment sur les saillants (on ne peut guère parler d’arêtes) près des tranchants. Une seule, la hache 3, montre, sur une face seulement, des cupules superficielles provoquées par une corrosion stabilisée. Aucune corrosion active n’a été observée. Sur la hache 2, les plages lisses sont plus étendues et, sur une face, sont de couleur très sombre, accompagnées de brillant argenté, témoin sans doute d’un alliage différent. Les analyses chimiques de haches à douilles en bronze étant cependant dans une sorte d’impasse à l’heure actuelle quant à la possibilité d’en exploiter les résultats de façon probante (Cécile Le Carlier de Veslud, communication personnelle, et Aranda et al., 2013), elles n’ont pas été engagées ici.
19Sur le plan technologique, aucune des haches n’est issue du même moule. Le décor est limité à un léger bourrelet périorificiel. Les tranchants sont élargis, mais cette forme résulte de la fonte elle-même, et non d’un quelconque martelage. Les haches sont en effet toutes brutes de fonte avec des bavures sur tout le pourtour, tranchant compris. Les douilles sont profondes et totalement vidées de leur culot d’argile du moule. Leur métal est assez épais et régulier. De rares irrégularités existent cependant. Sur les haches 2 et 4, une bulle au fond de la douille y a créé un petit trou, et sur la hache 3, des gouttes parsèment la douille (dont il est difficile de dire s’il s’agit de corrosion, de restes d’argile ou d’un défaut du moule). À l’extérieur, l’emplacement du fond de la douille est souligné par une dépression visible sur une des faces des haches 1 et 3 et sur les deux de la hache 4. Des lacunes existent aussi sur la hache 2 près de l’anneau, et sur les haches 3 et 4 au niveau de la lèvre de la douille, sans qu’on puisse dire s’il s’agit de défauts de coulée ou d’accidents survenus au démoulage.
20Les haches 1 et 2, les plus petites, présentent des restes de bavures de joints entre les valves et le cône intérieur. Une partie de la lèvre des haches 2 et 3 a été aplatie sur quelques millimètres jusqu’à en être même légèrement rentrante. C’est le seul artéfact de traitement post-fonderie qui ait été détecté. Le raccord des valves est toujours très soigné et les décalages, lorsqu’ils existent, se mesurent en dixièmes de millimètres, témoin de la très grande maîtrise technique des fondeurs.
21Sur le plan typologique, les quatre haches (fig. 3 et tabl. 1) sont du type Saint-James, c’est-à-dire des modèles miniatures à anneau et ouverture circulaire, inscrits dans une fourchette de 45 à 65 mm de longueur (Briard et Verron, 1976, p. 43-44). L’anneau prend naissance au niveau du bourrelet ou de l’ouverture si celui-ci est absent. Le tranchant est brusquement élargi après une réduction de la largeur à 1 cm environ de l’extrémité. Ce tranchant élargi constitue une partie pleine de la hache.
Tableau 1 : Données métriques.
Table 1: The measurements.
|
Longueur (en mm) |
Douille (en mm) |
Tranchant (en mm) |
Étroiture (en mm) |
Poids (en g) |
Hache 1 |
48 |
19,5 × 17,5 |
15 |
10 |
20,17 |
Hache 2 |
51,5 |
17 × 18 |
22 |
12 |
23,5 |
Hache 3 |
60 |
24,5 × 20,5 |
20 |
15 |
40,7 |
Hache 4 |
62,5 |
21,5 × 20 |
17,5 |
15 |
40,55 |
Figure 3 : Relevés des haches.
Figure 3: Drawings of the axes.
22Les haches de ce type ont été retrouvées dans trois dépôts certains selon J. Briard et G. Verron : Saint-James et Moidrey dans la Manche, et Saint-Marcan en Ille-et-Vilaine (ce dernier avéré par deux fois en tant que tel : Briard et Verron, 1976, p. 42 et 44). Les autres occurrences sont des pièces isolées. Le recensement effectué récemment pour la Bretagne et la Normandie (Tribouillard, 2016 et 2018) a été élargi par un survol rapide de la bibliographie (tabl. 2). Il a permis d’ajouter deux exemplaires à Amiens issus de fonds anciens (Blanchet, 1984, fig. 212, nos 9 et 11) et un autre à Flines-lez-Raches dans le Nord (Mohen, 1972, fig. 10 no 4) recueilli lors de la pose d’un oléoduc en 1956.
Tableau 2 : Inventaire des lieux de trouvaille (d’après Tribouillard, 2016, revu et complété).
Table 2: Inventory of find spots (after Tribouillard, 2016, revised and completed).
|
Dépt |
Commune |
Lieu-dit |
Dépôt |
Assemblage |
Date de découverte |
Nb objets |
Lieu de conservation |
1 |
50 |
Le Grippon |
Champcervon, Le Domaine |
Monotype |
Saint-James |
|
4 |
Institution Sainte-Marie, La Seyne-sur-Mer |
2 |
50 |
Saint-James |
La Boussardière |
Multitype |
Saint-James, Couville, Brandivy |
1869 |
# 150 |
Coll. div dont Musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye |
3 |
50 |
Tirepied |
|
Monotype |
Saint-James |
Avant 1820 |
1 |
Caen, Musée de Normandie |
4 |
50 |
Moidrey |
|
Multitype |
Couville, Maure, Saint-James, Tréhou, Chailloué |
1972 |
# 350 + 74 |
Drac de Caen, service régional de l’archéologie |
5 |
50 |
Montanel |
Villebergue |
Monotype |
Saint-James |
Avant 1848 |
1 |
Rouen, musée départemental des Antiquités |
6 |
14 |
Bellengreville |
|
Monotype |
Saint-James |
1848 |
1 |
Caen, Musée de Normandie |
7 |
22 |
Saint-Marcan |
|
Indét. |
Saint-James (et autres ?) |
|
# 200 |
|
8 |
80 |
Amiens |
|
Monotype |
Saint-James |
|
1 |
Inc. (anc. coll. Levêque) |
9 |
80 |
Amiens |
|
Monotype |
Saint-James |
|
1 |
Musée de Cambridge |
10 |
59 |
Flines-lez-Raches |
Tracé oléoduc |
Monotype |
Saint-James |
1956 |
1 |
Coll. Felix (en 1984) |
23À l’instar des haches à douille de type armoricain dont aucune occurrence bien datée n’est antérieure au Ha D (Gomez de Soto, 2015), ces productions miniatures en bronze sont à ranger également dans l’âge du Fer.
24Les quatre haches de Champcervon constituent les restes manifestes d’un dépôt qui vient s’ajouter aux trouvailles déjà connues. Elles renforcent également l’aire nucléaire de ce type d’objet au fond du golfe normano-breton (fig. 4).
Figure 4 : Répartition des haches à douille de type Saint-James.
Figure 4: Distribution of Saint-James type socketed axes.
Points noirs : haches isolées ; petits ronds noirs : moyens dépôts (150 à 200 haches) ; gros ronds noirs : dépôts importants (plus de 400 haches).
Black dots: isolated finds; small black circles: middle-sized hoards (150 to 200 axes); large black circles: large hoards (more than 400 axes).
25Les types Saint-James et Couville se rapportent à des modèles miniatures et leur cartographie en fait manifestement des productions originaires du Cotentin. Le premier type se distingue cependant par le fait qu’il n’a quasiment pas diffusé hors de sa zone nucléaire, si ce n’est à la marge le long de la Manche, contrairement au second type dont les exemplaires ont diffusé plus largement dans les régions de Normandie et de Bretagne, et même au-delà, jusque dans le Périgord par exemple (Chevillot, 1981, pl. 59), voire Carcassonne (Guilaine, 1969, pl. 3 no 14). Le fait est pour le moment difficile à interpréter en raison de la plus grande faiblesse numérique du premier type. S’agit-il d’une différence de chronologie à l’image d’un prototype tardif et déjà presque obsolète ? Ou d’un artéfact de la recherche ? Ou de toute autre cause ? Ce qui apparaît en revanche, compte tenu de la quantité de haches à douille déjà exhumées en Armorique péninsulaire, c’est l’absence de diffusion du type Saint-James vers l’ouest et le sud, comme si une forte résistance s’y était exprimée.
26La transformation du bocage dans toute cette aire géographique sous l’effet de l’industrie agroalimentaire moderne pourrait représenter une opportunité de découvertes favorables pour progresser sur le sujet.
27Nous remercions le Centre archéologique du Var et tout particulièrement Marina Valente pour l’aide apportée à cette étude, José Gomez de Soto pour sa relecture avisée, ainsi que Grégoire Meylan du Musée d’Archéologie nationale et Jean-Marie Levesque du Musée de Normandie.