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Dossier thématique

Transition juste en Afrique du Sud : les défis et opportunités pour la négociation collective

Abigail Osiki et Vincent Oniga
p. 32-43

Résumés

En Afrique du Sud, le changement climatique menace gravement la croissance économique et l’emploi, laissant présager que les risques à moyen comme à long termes ne vont cesser de se multiplier. Le changement climatique ne faisant qu’aggraver le tableau complexe pauvreté-chômage-inégalités qui caractérise le pays, ce dernier a tout intérêt à le contrer et à s’orienter vers une économie à zéro émission. Toutefois, le processus de transition vers une économie neutre en carbone sera coûteux d’un point de vue fiscal et entraînera des répercussions considérables sur l’emploi, la répartition des revenus et les relations de travail. À cet égard, la négociation collective joue un rôle précieux dans la lutte contre le changement climatique et la promotion de la justice distributive au-delà du lieu de travail. S’appuyant sur une analyse documentaire, cet article déconstruit le concept de « transition juste » en Afrique du Sud, ainsi que les complexités et les dilemmes qu’induit la transition vers une économie plus propre pour les travailleurs et leurs représentants, en particulier dans les secteurs à fortes émissions de carbone. Cet article avance que ces complexités découlent de la nature genrée et raciale du capitalisme sud-africain, illustrée par l’évolution historique de la négociation collective dans le pays. Il donne un aperçu de l’évolution du rôle des syndicats et de l’importance des relations de travail fondées sur la coopération comme moteur essentiel d’une transition juste.

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Texte intégral

  • 1 The employment impact of climate change adaptation. Input Document for the G20 Climate Sustainabili (...)
  • 2 Ibid.

1La crise climatique s’est imposée comme une réalité frappant tout autant les pays développés que les pays en voie de développement. Cette crise a de profondes répercussions sur le monde du travail. Par exemple, l’Organisation internationale du travail (OIT) estime qu’une augmentation de la température mondiale de 1,5°C d’ici la fin du siècle se traduira par une hausse de 2 % du nombre d’heures de travail perdues en raison du stress thermique d’ici 20301. Cela équivaut à une perte de productivité de 72 millions d’emplois à temps plein. Cet impact estimatif pourrait affecter encore plus fortement les secteurs vulnérables au climat, notamment le secteur agricole qui emploie un grand nombre de femmes en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne2.

  • 3 J. Emmerling, S. Shayegh et S. Dasgupta, « Inequality and growth impacts from climate change-insigh (...)
  • 4 GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), « Résumé à l’intention des d (...)
  • 5 Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement du (...)

2En Afrique du Sud, de nombreuses recherches laissent penser que le changement climatique exacerbera les inégalités généralisées et la pauvreté omniprésente dans le pays3. Dans le même temps, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que certains effets du changement climatique sont déjà irréversibles4. Une transition juste vers une économie durable sur le plan environnemental pourrait toutefois empêcher que la dégradation de l’environnement ne s’aggrave, et renforcer la capacité d’adaptation et de résilience d’une société. Le dialogue social, qui englobe le droit à la négociation collective, constitue en ce sens l’un des neuf domaines politiques clés permettant d’aborder conjointement la durabilité environnementale, économique et sociale5.

  • 6 O. Molina Romo, « The role of tripartite social dialogue in facilitating a just transition: Experie (...)
  • 7 K. Van der Ree, « Promoting green jobs: Decent work in the transition to low-carbon, green economie (...)
  • 8 OIT, 2015, Négociation collective : guide de politique.

3Cette évolution vers une transition juste revêt deux dimensions principales qui portent sur les « résultats » (le nouveau paysage social et de l’emploi dans une économie verte), et sur le « processus » (comment y parvenir)6. De nombreuses études se sont concentrées sur le résultat, à savoir un travail décent pour tous dans une société inclusive soutenue par l’éradication de la pauvreté7. Le processus qui fait l’objet de cet article « devrait être basé sur une transition encadrée par un dialogue social constructif à tous les niveaux, afin de s’assurer que la répartition des charges est juste et que personne n’est laissé pour compte ». Le dialogue social joue donc un rôle fondamental dans la réflexion, la conception et la mise en œuvre des politiques de transition juste, et en détermine en fin de compte le succès ou l’échec. Au cœur du dialogue social se trouve la négociation collective, c’est-à-dire le processus par lequel les syndicats et les employeurs ou organisations d’employeurs se réunissent pour négocier des questions d’intérêt mutuel8.

4Le présent article analyse le rôle de la négociation collective pour favoriser une transition juste en Afrique du Sud. S’il s’agit d’un droit fondamental dans le monde du travail, la négociation collective souffre néanmoins d’une profonde ambivalence liée à l’histoire particulière de ce pays (I). C’est dans ce contexte que cet article explore plus particulièrement les opportunités et les défis liés à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques de transition juste, en mettant l’accent sur l’importance des relations de travail fondées sur la coopération (II). Il sera donc également question dans cette étude de l’évolution du rôle des syndicats et des capacités techniques nécessaires pour mettre en place une négociation collective efficace (III).

I - Évolution et signification du concept de transition juste

  • 9 T. A. Krawchenko et G. Megan, « How do we manage a just transition? A comparative review of nationa (...)

5Le concept de « transition juste » gagne de plus en plus de terrain dans le cadre des projets menés par les gouvernements en faveur d’une économie à faible émission de carbone. La transition juste englobe un impératif et un objectif politiques, ainsi que des pratiques visant à minimiser les effets négatifs des transitions industrielles et économiques sur les travailleurs, les communautés et la société dans son ensemble9.

  • 10 Dans ce contexte, certains emplois, notamment dans les secteurs de l’exploitation minière et du cha (...)
  • 11 T. A. Krawchenko et G. Megan, « How do we manage a just transition? A comparative review of nationa (...)

6Il existe trois approches politiques en matière de transition juste : les politiques axées sur l’emploi, les politiques axées sur l’environnement et les politiques axées sur la société. Dans le processus de transition juste, les politiques axées sur l’emploi ont principalement un impact sur les travailleurs et tiennent compte de la suppression, de la substitution, de la transformation/redéfinition et de la création d’emplois10. Les politiques axées sur l’environnement considèrent, pour leur part, que la transition juste facilite la création d’un environnement naturel plus durable. Enfin, les politiques axées sur la société sont les plus larges et considèrent les mesures de transition juste comme un moyen d’avoir un impact non seulement sur les travailleurs, mais aussi sur les communautés et la société dans son ensemble11. Même si chacune de ces approches implique des actions politiques, il sera question dans cet article des politiques axées sur l’emploi, ainsi que des opportunités et des défis pour la négociation collective.

  • 12 P. Newell et D. Mulvaney, « The political economy of the “just transition” », The geographical jour (...)
  • 13 X. Wang et K. Lo, « Just transition: A conceptual review », Energy Research & Social Science, n°82, (...)

7La transition juste est née de la réaction des syndicats d’Amérique du Nord aux nouvelles réglementations visant à empêcher la pollution de l’air et de l’eau, qui ont entraîné la fermeture des industries non conformes et, par conséquent, des suppressions massives d’emplois12. Ces syndicats ont élaboré une série de mesures visant à garantir les droits et les moyens de subsistance des travailleurs suite à l’adoption de ces réglementations environnementales13. Depuis lors, la transition juste a pris une place prépondérante dans les négociations internationales sur le climat et dans les actions de plaidoyer menées par les syndicats. Par exemple, l’OIT a élaboré en 2008 un programme sur les emplois verts et la transition juste qui a abouti, en 2015, à la définition des Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous.

  • 14 B. Galgóczi, « Just transition on the ground: Challenges and opportunities for social dialogue », E (...)

8Du côté des syndicats, la Confédération syndicale internationale a joué un rôle de précurseur en incluant la notion de « transition juste » dans sa déclaration à la Conférence de Kyoto en 199714.

  • 15 J. Cock, « Sustainable Development or Environmental Justice: questions for the South African labour (...)
  • 16 https://www.statssa.gov.za/?p=14682
  • 17 National Business Initiative, « Just Transition and Climate Pathways Study for South Africa - Decar (...)
  • 18 Ibid.

9Avant 2011, les syndicats sud-africains négligeaient les questions environnementales dans la mesure où ils pensaient, à tort, que la protection de l’environnement menaçait l’emploi15. Une crainte compréhensible dans la mesure où bon nombre de travailleurs du pays sont employés dans les secteurs de l’économie à forte intensité de carbone. Par exemple, en 2019, le secteur minier employait 514 859 Sud-Africains16. Chacun de ces travailleurs subvient en moyenne aux besoins de cinq à dix personnes à charge17. Une transition vers une économie à faible intensité de carbone met donc en péril la subsistance de millions de personnes dans ce seul secteur18. Outre le secteur minier, la transition juste a également des répercussions sur les secteurs des transports, de l’industrie manufacturière formelle et informelle, du commerce de détail et des services.

  • 19 A just transition to a low-carbon and climate resilient economy, COSATU, 2011.
  • 20 Ibid.
  • 21 Ibid.

10Néanmoins, comme dans le reste du monde, le Congrès des syndicats sud-africains (Congress of South African Trade Unions, ci-après « COSATU ») a plaidé en faveur d’une transition juste en Afrique du Sud en 2011 dans son cadre politique sur le changement climatique. Ce document souligne que l’accumulation du capital est la cause sous-jacente de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, cette dernière se trouvant à l’origine du réchauffement de la planète et du changement climatique19. En outre, il affirme qu’une transition juste « offre la possibilité d’une transformation plus profonde qui inclut la redistribution du pouvoir et des ressources vers un ordre social plus juste et plus équitable »20. Pour ce syndicat, une transition juste consiste à « donner la priorité aux besoins des travailleurs et des pauvres »21. Cela reflète l’engagement du syndicat en faveur d’une transformation sociétale, ancrée dans les identités des mouvements sociaux des syndicats sud-africains.

11Signalons que d’autres syndicats du pays se sont fait l’écho de convictions similaires. Depuis lors, les syndicats continuent de faire entendre leur voix dans les débats nationaux sur la transition juste.

II - Stratégies syndicales pour des transitions justes : les défis

  • 22 Building Trust in a Changing World of Work - The Global Deal for Decent Work and Inclusive Growth F (...)
  • 23 Art. 213 de la loi n°66 de 1995 sur les relations de travail.

12En dépit du déclin du nombre de syndiqués, les syndicats constituent la plus grande organisation d’adhérents en Afrique du Sud22. Définis comme des « associations de salariés dont l’objectif principal est de réglementer les relations entre les salariés et l’employeur », les syndicats sud-africains exercent une influence sociale et politique importante dans le pays23. Acteurs clés de l’opposition au gouvernement de l’apartheid, les syndicats ont longtemps suivi un modèle de syndicalisme social, contribuant ainsi à la transition de l’Afrique du Sud vers la démocratie.

13Dès son indépendance, le COSATU, la plus grande fédération syndicale du pays, a intégré l’organe tripartite, le Conseil national pour le développement économique et le travail (National Economic Development and Labour Council, ci-après « NEDLAC »), une organisation visant principalement à faciliter les négociations entre les syndicats, les entreprises et le gouvernement sur les questions relatives à l’économie, au développement et à l’emploi. Toutefois, au cours des dix dernières années, le développement néolibéral du NEDLAC a suscité des tensions au sein du mouvement syndical organisé, entraînant la rupture du syndicat national des métallurgistes (National Union of Metalworkers of South Africa, ci-après « NUMSA ») d’Afrique du Sud avec le COSATU.

  • 24 M. Ward, « Just transitions and the green economy: navigating the fault lines », Centre de recherch (...)
  • 25 K. Cloete, « Op-Ed: Numsa supports a transition from dirty energy to clean renewable energy », Dail (...)
  • 26 J. Cock, « Resistance to coal and the possibilities of a just transition in South Africa », Society (...)
  • 27 A. Wemanya et M. Adow, « Implementation of the just energy transition partnership in South Africa: (...)

14Les stratégies des syndicats sud-africains en matière de transition juste sont ambivalentes, allant de la volonté de transformation à l’opposition24. Comme nous l’avons déjà mentionné, le COSATU a élaboré une politique qui reconnaît l’impact négatif du changement climatique et souligne la nécessité d’une transition juste vers une économie à faible émission de carbone. De même, en 2011, le NUMSA a appelé à « un secteur des énergies renouvelables détenu par la société, qui fournisse des services, réponde aux besoins universels, démarchandise l’énergie, et offre des dividendes équitables aux communautés et aux travailleurs... »25. Quelques années plus tard, la stratégie a pris une tournure oppositionnelle lorsque des syndicats tels que le Syndicat national des mineurs (National Union of Mineworkers, ci-après « NUM ») et le NUMSA, opérant principalement dans le secteur de l’extraction de charbon, ont été confrontés à la fermeture de mines de charbon qui n’avaient pas mis en place de plans de transition. Par exemple, le NUMSA a demandé à la Haute Cour d’interdire à Eskom de signer des contrats d’énergie renouvelable avec des producteurs d’électricité indépendants26. Selon le NUMSA, ces contrats seraient de nature à nuire aux travailleurs, provoquant une hausse des prix de l’électricité et des suppressions d’emplois. Plus récemment, la Fédération sud-africaine des syndicats (South African Federation of Trade Unions, ci-après « SAFTU ») a repris des approches transformatrices utilisées par le passé, en insistant sur le fait qu’« une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique peut être équitable, juste et inclusive, et accorder une place centrale aux travailleurs »27.

  • 28 T. Kalt, « Agents of transition or defenders of the status quo? Trade union strategies in green tra (...)
  • 29 S. Godfrey, Multi-employer collective bargaining in South Africa, Bureau International du Travail, (...)

15De nombreux facteurs ont influencé les stratégies ambivalentes des syndicats en matière de transition juste28, notamment les intérêts sectoriels, l’environnement sociopolitique et économique et le contexte réglementaire. L’approche des syndicats en matière de transition juste s’articule autour de leurs intérêts sectoriels. En règle générale, la négociation collective en Afrique du Sud est structurée par secteur. Elle se fonde sur les dispositions de la loi n°66 de 1995 sur les relations de travail (Labour Relations Act) - la principale loi régissant les relations de travail - qui fournit le cadre de la négociation multi-employeurs en tant que principale forme de négociation collective29. Les négociations multi-employeurs impliquent des négociations avec plusieurs employeurs qui sont généralement représentés par une organisation d’employeurs. Cette forme de négociation revêt des dimensions géographiques et sectorielles, car les accords conclus peuvent être étendus aux non-parties, c’est-à-dire aux employeurs et aux salariés qui ne sont pas membres des organisations ayant négocié l’accord.

16Dans ce contexte, les syndicats des secteurs à forte intensité de carbone, tels que le secteur de l’extraction de charbon, ont tout intérêt à s’opposer à la transition vers l’économie verte ou à la retarder. Les syndicats, tels que le NUM et le NUMSA, dont les adhérents seront les plus touchés par les pertes d’emploi, se sont toujours opposés aux énergies renouvelables30.

17En Afrique du Sud, l’environnement socio-politique et économique est marqué par le chômage, la pauvreté et les inégalités. Cette triple menace affecte surtout les Sud-Africains noirs, et plus particulièrement les femmes. Compte tenu des difficultés professionnelles que posera la transition, en particulier dans les secteurs clés, il n’est pas surprenant que certains syndicats s’y opposent, craignant en effet que la transition vers une économie verte n’aggrave une situation déjà précaire.

18La position des syndicats à l’égard de la transition juste dépend en grande partie du cadre réglementaire et du rôle de l’État. Le gouvernement sud-africain a institué la Commission présidentielle sur le climat (Presidential Climate Commission - ci-après « PCC ») afin de renforcer la coordination intergouvernementale sur l’action climatique et de superviser la transition juste.

  • 31 A Framework for a Just Transition in South Africa, Rapport de la Commission présidentielle sur le c (...)
  • 32 « South Africa’s framework for a just transition fails to recognise the climate emergency » : https (...)

19En 2022, cette Commission a présenté une politique intitulée « Un cadre pour une transition juste en Afrique du Sud », adoptée par le cabinet exécutif, qui identifie les principaux secteurs menacés par la transition - le charbon, l’agriculture, le tourisme et l’automobile - et définit des domaines d’action clés pour faire face à ces risques, notamment le développement des ressources humaines et des compétences, le développement industriel, la diversification économique et les innovations, ainsi que la protection sociale31. Toutefois, ce cadre a fait l’objet de diverses critiques, au motif notamment qu’il n’était pas centré sur la population et ne tenait pas compte des profondes inégalités, des salaires de misère et de la précarité du marché du travail dans le pays32.

  • 33 A. K. Halabi, K. Sartorius et J. Arendse, « An investigation of the efficiency of South Africa’s se (...)

20En outre, les domaines d’action clés réaffirment les changements de politique du gouvernement. Pourtant, le gouvernement sud-africain a montré, à plusieurs reprises, son incapacité et son inaptitude à mettre en œuvre ces politiques. Par exemple, le développement des compétences (considéré comme un domaine d’action clé dans le cadre précité) a été au cœur de nombreuses stratégies gouvernementales, qui ont finalement conduit à l’adoption de la loi sur le développement des compétences (Skills Development Act) en 1998. Cette loi vise à élaborer des stratégies nationales, sectorielles et sur le lieu de travail, afin de faciliter le développement et l’amélioration des compétences sur le marché du travail. Deux ans plus tard, en 2000, les autorités sectorielles chargées de l’éducation et de la formation (Sector Education and Training Authorities, ci-après « SETA ») ont été créées dans le but de concrétiser la loi sur le développement des compétences. Les SETA n’ont toutefois pas été en mesure d’assumer leurs responsabilités, laissant l’Afrique du Sud face à une pénurie de compétences dans presque tous les domaines de l’économie33.

21Par ailleurs, le projet de loi sur le changement climatique (Climate Change Bill), qui vise à « permettre le développement d’une réponse efficace au changement climatique et une transition, à long terme, vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, dans le contexte du développement durable », n’a pas non plus été adopté34. Bien que les syndicats puissent prodiguer des conseils sur les réponses à apporter au changement climatique, et avoir des représentants au sein de la PCC, ce projet de loi ne prévoit aucune initiative explicite de transition juste axée sur l’emploi, pas plus que les autres réglementations du travail en vigueur dans le pays. Faute d’une politique précisant de manière exhaustive les plans de transition juste pour les travailleurs, les syndicats risquent dès lors de rester sur la défensive35.

III - Des relations de travail fondées sur la coopération et évolution du rôle des syndicats

  • 36 D. Collier et al., Labour Law in South Africa: Context and Principles, Oxford University Press, Sou (...)

22La présentation du rapport de la Commission Wiehahn, en 1979, a marqué un tournant dans les relations de travail en Afrique du Sud. Ce rapport recommandait notamment d’accorder aux travailleurs noirs un accès formel à la négociation collective et aux droits syndicaux. Avant cela, les employeurs et le gouvernement de l’apartheid avaient élaboré une série de mesures visant à empêcher le déploiement et l’exercice des droits de négociation collective parmi les travailleurs noirs36. En effet, à cette époque, plusieurs lois, dont la loi de 1924 sur les procédures de conciliation dans l’industrie (Industrial Conciliation Act) et la loi de 1973 sur les relations de travail avec les Noirs (Black Labour Relations Act), ont été invoquées pour limiter les possibilités de négociation dans l’intérêt des salariés noirs.

23De ce passé d’oppression raciale est né un engagement fort en faveur de la négociation collective dans le pays. Pourtant, nonobstant l’existence de lois du travail désormais inclusives, la mémoire collective de la discrimination raciale, de la répression étatique, de l’autocratie des employeurs et de l’exploitation des conditions de travail, demeure très présente dans l’esprit de nombreux travailleurs noirs. Ceci explique que la négociation collective entre syndicats et employeurs dans le pays se soit toujours déroulée dans un climat d’hostilité. Toutefois, si l’on veut parvenir à une transition juste, les relations de travail en Afrique du Sud doivent passer outre la méfiance profondément ancrée entre les parties prenantes du marché du travail et évoluer vers des relations de travail fondées sur la coopération.

  • 37 « Lignes directrices pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement du (...)
  • 38 B. Galgóczi, « Just transition on the ground: Challenges and opportunities for social dialogue », o (...)

24Dans les lignes directrices 2015 de l’OIT pour une transition juste, la promotion de la coopération entre les partenaires sociaux est présentée comme essentielle pour garantir la cohérence des politiques et la mise en place d’arrangements institutionnels en vue d’assurer une transition juste pour tous37. Coopérer signifie simplement travailler ensemble dans le même but. Au sens de cet article, la coopération signifie donc que tous les partenaires sociaux - les représentants des employeurs et des travailleurs, et l’État - travaillent ensemble à la réalisation d’une transition juste pour tous. Cette coopération repose sur la compatibilité des intérêts de tous les partenaires sociaux, à savoir la décarbonation. Avant la transition vers une économie à faible émission de carbone, la transformation du système de production ou du processus de travail visait principalement à accroître les profits du capital38. Les travailleurs faisant les frais des restructurations pour servir les intérêts du capital, les relations industrielles se sont donc révélées particulièrement conflictuelles.

25Force est de constater néanmoins que le changement climatique n’épargne personne et la pression de la transition vers une économie verte pèse sur tous les partenaires sociaux, avec pour objectif principal de réduire les émissions de carbone et non de faire du profit. Ce constat est d’autant plus vrai en Afrique du Sud, où les secteurs à forte intensité de carbone sont les principaux pourvoyeurs d’emplois et les plus gros exportateurs en termes de valeur. La transition juste apportera sans nul doute son lot de difficultés sur le marché du travail, comme la fermeture de mines, d’usines et la perte d’emplois entre autres ; c’est pourquoi il est essentiel d’instaurer des relations de travail fondées sur la coopération pour atténuer les effets de cette transition.

  • 39 A. Judson, « Just Transitions for the Miners: Labor Environmentalism in the Ruhr and Appalachian Co (...)
  • 40 P. Tomassetti, « From treadmill of production to just transition and beyond », European Journal of (...)

26De plus en plus, et dans de nombreux pays, les relations de travail fondées sur la coopération sont utilisées pour piloter le processus de transition. En Allemagne par exemple, le syndicat IG BCE a empêché la transition énergétique du pays de nuire à ses adhérents dans les mines souterraines de la Sarre et de la Ruhur39. Le syndicat, de concert avec le gouvernement et les entreprises, a pu négocier une politique industrielle prévoyant des régimes de transition (par exemple des formations et des mesures de protection sociale) pour permettre aux travailleurs de trouver un emploi dans le secteur des énergies renouvelables40. Ce processus de restructuration a été facilité grâce à la culture des relations de travail coopératives. Pour que ce type d’initiatives puisse être répliqué en Afrique du Sud, les syndicats ont indéniablement un rôle important à jouer.

27Comme évoqué précédemment, les syndicats sud-africains ont joué un rôle essentiel dans la fin du système d’apartheid. Bien que le nombre de syndiqués ait diminué, les syndicats resteront une institution indispensable à la protection des droits des travailleurs et des conditions d’emploi. Ils seront toutefois plus puissants s’ils comprennent les défis climatiques et parviennent à se positionner de manière proactive et stratégique en tant que partenaires dans le processus de transition juste.

  • 41 Voir la loi n°9 de 2018 sur le salaire minimum national (National Minimum Wage Act) ; la loi n°75 d (...)

28Après 1994, les syndicats sud-africains se sont surtout attachés à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies visant à remédier aux inégalités héritées de l’apartheid. Ils ont, par exemple, joué un rôle crucial dans l’élaboration d’un cadre réglementaire prévoyant un salaire minimum national et des négociations collectives ouvertes à tous, interdisant les discriminations abusives sur le lieu de travail et imposant des conditions de travail de base41. Le processus de transition juste a cependant élargi les domaines d’expertise traditionnels des syndicats. Ces derniers doivent donc désormais développer leurs compétences et leurs connaissances techniques pour appréhender les liens entre les questions environnementales, les politiques du travail et les politiques de transition juste, en particulier au niveau sectoriel.

  • 42 « Climate change strategy paper for trade unions in Africa », Friedrich-Ebert-Stiftung : https://li (...)
  • 43 Confédération européenne des syndicats (CES), « Involving Trade Unions in Climate Action to Build a (...)

29Or les études révèlent que les syndicats ont des capacités techniques limitées concernant les questions climatiques42. Il devient dès lors nécessaire qu’ils développent lesdites compétences afin de contribuer véritablement à la transition vers un environnement durable43, ceci impliquant de comprendre l’impact négatif et inévitable du changement climatique sur des secteurs clés tels que l’exploitation minière, l’énergie, l’agriculture et l’industrie manufacturière, pour ne citer qu’eux. Il leur appartient également de comprendre de quelle façon encadrer et négocier des mesures de transition juste (telles que la reconversion, la formation et les mesures de protection sociale) pour s’assurer qu’aucun travailleur n’est laissé pour compte. Enfin, les syndicats doivent également être en capacité de comprendre comment ces mesures sont susceptibles d’être liées aux injustices sociales, économiques et politiques contre lesquelles ils luttent depuis toujours.

  • 44 « Informal economy/sector », Stream 3, Policy Brief 1, Institute for Economic Justice, 2018 : https (...)

30Par ailleurs, les syndicats se trouvent contraints d’aller puiser ailleurs que dans leur vivier habituel. Même si les syndicats sud-africains se sont engagés à syndiquer les travailleurs informels, leurs activités de syndicalisation ont été principalement axées sur les travailleurs qui répondent à la définition officielle du salarié. Les travailleurs informels sont donc souvent exclus des processus politiques44.

31Pourtant, les répercussions du changement climatique et de la dégradation de l’environnement seront particulièrement lourdes pour ces travailleurs, notamment les femmes, qui sont déjà exclues du champ d’application de la législation sur le travail et la sécurité sociale en Afrique du Sud. Le changement climatique ne fera donc qu’exacerber les inégalités économiques et sociales parmi ces travailleurs. Dans le même temps, les travailleurs informels peuvent contribuer à atténuer les effets du changement climatique. Par exemple, les éboueurs et autres ramasseurs de déchets peuvent participer à la réduction des émissions de carbone et de la pollution grâce au recyclage. En étendant la syndicalisation aux travailleurs informels, les syndicats peuvent donc mieux refléter la dynamique du marché du travail et s’assurer qu’aucun travailleur n’est laissé pour compte dans le processus de transition. Il s’agit également d’une voie vers la formalisation des travailleurs informels.

32L’éducation est un levier essentiel pour atteindre l’objectif d’un environnement durable. Une société ne peut développer et mettre en œuvre la décarbonation que si sa population est capable de comprendre les questions environnementales complexes. À ce titre, les syndicats ont pour mission de sensibiliser leurs adhérents au changement climatique et à son impact sur leur vie. En encourageant la mobilisation et la sensibilisation au changement climatique, à l’environnement et à l’emploi, les syndicats peuvent inculquer les valeurs, les attitudes et les comportements nécessaires pour assurer un changement positif en faveur d’un développement durable. En recevant une éducation adéquate en la matière, les travailleurs syndiqués peuvent en outre participer à la prise de décision en matière d’environnement sur le lieu de travail, au niveau sectoriel et au niveau national.

  • 45 A. Thomas, « Framing the just transition: How international trade unions engage with UN climate neg (...)

33Compte tenu de l’évolution de ces rôles, les syndicats doivent collaborer avec d’autres parties prenantes sur la recherche et l’expertise en matière de changement climatique et d’emploi. Le changement climatique et les négociations nationales sur le climat sont encore un sujet nouveau pour de nombreux syndicats. La formation d’alliances leur permet donc de « surmonter leur manque de ressources et d’intégrer des connaissances spécialisées, tout en légitimant plus largement leurs positions politiques et en élargissant leur capacité d’influence »45.

Conclusion

34La transition vers une économie verte pose des défis majeurs à la négociation collective en Afrique du Sud. L’ambivalence des stratégies des syndicats a été principalement influencée par leurs intérêts sectoriels, l’environnement socio-économique et politique, ainsi que le contexte réglementaire du pays. En effet, la transition juste ne se fait pas en vase clos, mais en tenant compte des réalités de la société en question et des relations de travail locales. Si la négociation collective est au cœur de la transition juste, comme ainsi examiné dans cet article, le rôle des syndicats doit évoluer au-delà de leur champ d’action et de leurs adhérents traditionnels.

35En outre, l’instauration de relations de travail fondées sur la coopération entre les partenaires sociaux (capital et travail) permettra de créer un environnement propice à la mise en œuvre de transitions concrètes. Par ailleurs, il ne suffit pas d’élaborer des plans vagues et irréalistes, mais de mettre en place un cadre politique axé sur l’emploi aux niveaux national, sectoriel et de l’entreprise, pour que l’Afrique du Sud atteigne ses objectifs en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets. Cette collaboration entre tous les partenaires sociaux, y compris les groupes de défense de l’environnement et des travailleurs, apparaît donc essentielle.

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Notes

1 The employment impact of climate change adaptation. Input Document for the G20 Climate Sustainability Working Group International Labour Office, Genève, OIT, 2018.

2 Ibid.

3 J. Emmerling, S. Shayegh et S. Dasgupta, « Inequality and growth impacts from climate change-insights from South Africa », European Institute on Economics and Environment, 14 mai 2020 ; S. Shayegh et S. Dasgupta « Climate change, labour availability and the future of gender inequality in South Africa », Climate and Development, 2022, p. 1.

4 GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), « Résumé à l’intention des décideurs politiques », Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C, édité par Valérie Masson-Delmotte et al., 2018.

5 Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous (2015).

6 O. Molina Romo, « The role of tripartite social dialogue in facilitating a just transition: Experiences from selected countries », document de travail n°76 de l’OIT, Genève, OIT, 2022.

7 K. Van der Ree, « Promoting green jobs: Decent work in the transition to low-carbon, green economies », The ILO@ 100, Brill Nijhoff, 2019, p. 248 ; R. Pollin, « Green economics and decent work: A viable unified framework », Development and Change, vol. 51, n°2, 2019, p. 711.

8 OIT, 2015, Négociation collective : guide de politique.

9 T. A. Krawchenko et G. Megan, « How do we manage a just transition? A comparative review of national and regional just transition initiatives », Sustainability, vol. 13, n°11, 2021, p. 6070.

10 Dans ce contexte, certains emplois, notamment dans les secteurs de l’exploitation minière et du charbon, pourraient être progressivement supprimés en raison de leur incompatibilité avec les énergies propres ; les emplois existants seraient alors remplacés. Dans le même temps, l’expansion des produits et services à faible intensité de carbone se traduira par la création d’emplois dans de nombreux secteurs de l’économie, y compris dans les secteurs actuellement à forte intensité de carbone, et certains travailleurs (ouvriers qualifiés, comme par exemple les électriciens) verront leur emploi transformé et redéfini car ils pourront effectuer un travail similaire, dans une économie à faible intensité de carbone : Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, « Just Transition of the Workforce, and the Creation of Decent Work and Quality Jobs », 2020 : https://unfccc.int/sites/default/files/resource/Just transition.pdf

11 T. A. Krawchenko et G. Megan, « How do we manage a just transition? A comparative review of national and regional just transition initiatives », op. cit.

12 P. Newell et D. Mulvaney, « The political economy of the “just transition” », The geographical journal, vol. 179, n°2, 2013, p. 132.

13 X. Wang et K. Lo, « Just transition: A conceptual review », Energy Research & Social Science, n°82, 2021.

14 B. Galgóczi, « Just transition on the ground: Challenges and opportunities for social dialogue », European Journal of Industrial Relations, vol. 26, n°4, 2020, p. 367 ; A. Thomas, « Framing the just transition: How international trade unions engage with UN climate negotiations », Global Environmental Change, n°70, 2021.

15 J. Cock, « Sustainable Development or Environmental Justice: questions for the South African labour movement from the Steel Valley Struggle », Labour, Capital and Society, vol. 40, n°1 et 2, 2007.

16 https://www.statssa.gov.za/?p=14682

17 National Business Initiative, « Just Transition and Climate Pathways Study for South Africa - Decarbonising the South Africa Mining Sector » : https://www.nbi.org.za/wp-content/uploads/2021/10/NBI-Chapter-4-Decarbonising-the-South-African-Mining-Sector.pdf

18 Ibid.

19 A just transition to a low-carbon and climate resilient economy, COSATU, 2011.

20 Ibid.

21 Ibid.

22 Building Trust in a Changing World of Work - The Global Deal for Decent Work and Inclusive Growth Flagship Report, OIT, 2018.

23 Art. 213 de la loi n°66 de 1995 sur les relations de travail.

24 M. Ward, « Just transitions and the green economy: navigating the fault lines », Centre de recherche sur l’éducation et le travail, Université de Witwatersrand, novembre 2018.

25 K. Cloete, « Op-Ed: Numsa supports a transition from dirty energy to clean renewable energy », Daily Maverick, 15 mars 2018 : https://www.dailymaverick.co.za/article/2018-03-15-op-ed-numsa-supports-a-transition-from-dirty-energy-to-clean-renewable-energy/ ; C. Gina, « NUMSA President’s Speech in New York » : https://numsa.org.za/2012/10/numsa-president-speech-in-new-york-2012-10-11-1/

26 J. Cock, « Resistance to coal and the possibilities of a just transition in South Africa », Society, Work and Politics Institute, University of Witwatersrand, 2019.

27 A. Wemanya et M. Adow, « Implementation of the just energy transition partnership in South Africa: Lessons learnt for Civil Society Organisations », 2022 : https://www.germanwatch.org/sites/default/files/g7-g20_track-2_just_energy_africa_policy_brief_rev-1_met_1.pdf

28 T. Kalt, « Agents of transition or defenders of the status quo? Trade union strategies in green transitions », Journal of Industrial Relations, vol. 64, n°4, 2022, p. 499.

29 S. Godfrey, Multi-employer collective bargaining in South Africa, Bureau International du Travail, Service des marchés du travail inclusifs, des relations professionnelles et des conditions de travail, 2018 : sections 1(d)(i) et (ii), 21,213 de la loi sur les relations de travail.

30 https://www.industriall-union.org/south-african-unions-call-for-a-just-transition-to-renewable-energy

31 A Framework for a Just Transition in South Africa, Rapport de la Commission présidentielle sur le climat, 2022.

32 « South Africa’s framework for a just transition fails to recognise the climate emergency » : https://www.dailymaverick.co.za/article/2022-08-16-framework-for-sas-just-transition-fails-recognise-the-climate-emergency/

33 A. K. Halabi, K. Sartorius et J. Arendse, « An investigation of the efficiency of South Africa’s sector education and training authorities (SETA’s) », South African Journal of Business Management, vol. 44, n°2, 2013, p. 1.

34 Climate Change Bill : https://www.parliament.gov.za/storage/app/media/Bills/2022/B9_2022_Climate _Change_Bill/B9_2022_Climate_Change_Bill.pdf

35 T. Kalt, « Agents of transition or defenders of the status quo? Trade union strategies in green transitions », op. cit., p. 499.

36 D. Collier et al., Labour Law in South Africa: Context and Principles, Oxford University Press, Southern Africa (Pty) Limited, 2018.

37 « Lignes directrices pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables », OIT, 2015.

38 B. Galgóczi, « Just transition on the ground: Challenges and opportunities for social dialogue », op. cit.

39 A. Judson, « Just Transitions for the Miners: Labor Environmentalism in the Ruhr and Appalachian Coalfields », New Political Science, vol. 39, n°2, 2017, p. 218.

40 P. Tomassetti, « From treadmill of production to just transition and beyond », European Journal of Industrial Relations, vol. 26, n°4, 2020, p. 439.

41 Voir la loi n°9 de 2018 sur le salaire minimum national (National Minimum Wage Act) ; la loi n°75 de 1997 sur les conditions de base de l’emploi (Basic Conditions of Employment Act) ; et la loi n°55 de 1998 sur l’équité en matière d’emploi (Employment Equity Act).

42 « Climate change strategy paper for trade unions in Africa », Friedrich-Ebert-Stiftung : https://library.fes.de/pdf-files/bueros/festucc/13964.pdf

43 Confédération européenne des syndicats (CES), « Involving Trade Unions in Climate Action to Build a Just Transition », 2018.

44 « Informal economy/sector », Stream 3, Policy Brief 1, Institute for Economic Justice, 2018 : https://iej.org.za/wp-content/uploads/2020/07/Stream-3-Policy-Brief-1-Informal-Economy-Sector.pdf

45 A. Thomas, « Framing the just transition: How international trade unions engage with UN climate negotiations », op. cit.

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Pour citer cet article

Référence papier

Abigail Osiki et Vincent Oniga, « Transition juste en Afrique du Sud : les défis et opportunités pour la négociation collective »Revue de droit comparé du travail et de la sécurité sociale, 3 | 2023, 32-43.

Référence électronique

Abigail Osiki et Vincent Oniga, « Transition juste en Afrique du Sud : les défis et opportunités pour la négociation collective »Revue de droit comparé du travail et de la sécurité sociale [En ligne], 3 | 2023, mis en ligne le 01 octobre 2024, consulté le 12 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/rdctss/6258 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rdctss.6258

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Auteurs

Abigail Osiki

PhD, Département du droit commercial et du travail, Université de Western Cape, Le Cap, Afrique du Sud
Thèmes de recherche : Pauvreté des travailleurs, formes de travail atypiques, et économie informelle en Afrique subsaharienne.

Publications :
~ A. Osiki, « The impact of socio-legal inequality on women in the Nigerian domestic work sector », Law, democracy and development, n°26, 2022, p. 48.
~ A. Osiki, « Property Rights as a Pathway to Labour Law Protection in the Nigerian Informal Economy », International Journal of Comparative Labour Law and Industrial Relations, vol. 34, n°4, 2018.

Articles du même auteur

Vincent Oniga

Avocat, Cabinet juridique Avolon, Lagos, Nigéria
Thèmes de recherche : Droit et politique de l’environnement, stratégies en matière de litiges climatiques, transition équitable.

Publications :
~ A. Osiki, H. Sadiq, P. Osiki et V. Oniga, « COVID-19 pandemic, a war to win: assessing its impact on the domestic work sector in Nigeria », Labour and Industry, vol. 33, n°2, 2023, p. 241.

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