La lettre que Diderot adressa à Le Breton le lundi 12 novembre 1764 est à juste titre une des plus célèbres du philosophe qui y a poussé son indignation jusqu’à incandescence. C’est aussi un point de repère capital pour l’histoire des dix derniers volumes de l’Encyclopédie, parus en un bloc à la fin de l’année 1765 (ou dans les premiers jours de 1766) alors que la séquence concernée à partir de l’Arrêt du Parlement du 6 février 1759 reste particulièrement obscure. C’est aussi bien sûr le principal document concernant la censure interne de l’Encyclopédie.
Deux jours plus tôt, Diderot avait découvert que Le Breton et son prote Brullé « charpentaient » dans son dos les volumes de l’Encyclopédie après qu’il en ait revu les épreuves. Grimm, qui publia cette lettre dans la livraison de sa Correspondance littéraire datée du 1er janvier 1771, sept ans plus tard, précise ainsi ces circonstances :
L’impression de l’ouvrage tirait à sa fin lorsque M. Diderot, ayant besoin de consulter un de ses ...
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