• 1  G. Bouchard et Ch. Taylor, Fonder l’avenir. Le temps de la conciliation, Québec, Commission de con (...)
• 2  Ibid., p. 136.

3Il est généralement reconnu que la laïcité comprend quatre grands principes1. Les deux premiers principes énoncent les finalités poursuivies par la laïcité : il s’agit de l’égalité morale des personnes (ou la reconnaissance de la valeur morale égale de chacune d’entre elles), ainsi que de la liberté de conscience et de religion. Les deux autres principes s’incarnent dans les structures institutionnelles qui permettent de réaliser ces finalités, à savoir : la neutralité de l’État à l’égard des religions et la séparation du religieux et du politique (auparavant nommée séparation des Églises et de l’État). Comme l’écrivent Gérard Bouchard et Charles Taylor : « Les structures institutionnelles de la laïcité, tout en étant indispensables, peuvent toutefois être définies, comme nous le verrons, de différentes façons et s’avérer plus ou moins permissives ou restrictives, eu égard à la pratique religieuse2. »

• 3  J. Rawls, Political Liberalism, New York, Columbia University Press, 1993.

4L’intérêt d’étudier la laïcité à ce moment-ci de l’histoire semble être partout le même. Le « fait du pluralisme3 » qui caractérise les sociétés contemporaines exige de trouver un équilibre au sein des nombreuses diversités, notamment religieuse, qui composent de plus en plus le tissu social. Les enjeux liés à la souveraineté nationale passent maintenant par l’élaboration d’un modèle de relation entre le politique et le religieux, qui implique une certaine forme de neutralité de l’État ainsi que le respect de la liberté de religion et du droit à l’égalité.

• 4  Sur cette approche du droit comparé, V. M. Saint-Hilaire, « Standards constitutionnels mondiaux : (...)

6Le présent dossier contribue ainsi à la pratique du droit comparé en lui fournissant la possibilité de proposer, à la condition de poursuivre et d’approfondir l’étude des systèmes juridiques, des standards constitutionnels mondiaux de la laïcité. En retenant la méthode de droit comparé développée par la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise), il est en effet possible de distinguer les bonnes pratiques, voire les meilleures pratiques dans un domaine du droit4. C’est à cet exercice que les juristes sont maintenant conviés dans la recherche d’un modèle de gouvernance des religions.