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L’invention du concept d’adultisation par Guy Avanzini : Néologisme, Déplacement et Méprise

Bernard Andrieu et Alain Mougniotte

Résumés

Guy Avanzini, avant de développer sa philosophie de l’éducabilité des adultes dans ses ouvrages des années 1990, avait fondé ce concept d’Adultisation sur une réflexion sur l’adolescence. Si nous n’avons trouvé la source de son invention dans les manuscrits de Guy Avanzini, la postérité du terme, qui aurait découvert le terme par les psychanalystes de l’adolescence en 1985 !, prouve que l’éducabilité est au centre de son anthropologie philosophique.

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Texte intégral

Introduction

1Guy Avanzini, avant de développer sa philosophie de l’éducabilité des adultes dans ses ouvrages des années 1990, avait fondé ce concept d’Adultisation sur une réflexion sur l’adolescence. Si nous n’avons trouvé la source de son invention dans les manuscrits de Guy Avanzini, la postérité du terme, qui aurait découvert le terme par les psychanalystes de l’adolescence en 1985 !, prouve que l’éducabilité est au centre de son anthropologie philosophique.

2Longtemps ignoré son livre sur Le temps de l’adolescence, publié avant mai 1968, en janvier 1965 sera remaniée en 1978 à l’occasion de sa 6eme édition par Guy Avanzini avec l’ajout, comme nous verrons d’un chapitre inédit sur le rôle de l’éducateur :

3L’évolution des couvertures est déjà en soi intéressante, toujours le jeune couple hétérosexuel plus ou moins révolté et cheveux long en motocyclette ou en rythme.

4L’adolescence serait cette découverte de l’autre sexe alors même que le livre ne parle pas essentiellement de cette expérience mais plutôt d’un autre couple, celui de l’adolescent et de l’adulte : car en devenant adolescent, l’enfant n’est pas encore adulte même s’il va être considéré comme tel dans cette période initiatique. La difficulté est de situer la période de cette adolescence au cours de laquelle l’enfant ne se considère plus comme un enfant mais n’est plus considéré non plus comme un enfant par les adultes. Les adultes font comme s’il était déjà un adulte en lui attribuant des qualités qu’il devrait avoir sinon en puissance du moins dans un devenir qui parait inéluctable.

Le contexte des années 60

5L’intérêt, dans cette période des années 1960, est de décrire ce devenir moins en reprenant les terme de stade piagetien ou wallonien, que de souligner la durée et l’intensité de ce changement selon une conception doublement temporelle : d’une part l’enfant en devenant adolescent contiendrait déjà les graines de son adultisation future qu’ils frauderaient reconnaitre pour affirmer leur développement ; d’autre part le trouble de l’adolescence est si conséquent que le devenir linaire est rendu difficile face aux contradictions vécues entre les désirs internes et les modèles externes de la socialisation adulte.

6C’est la globalité du devenir qu’il faut décrire là où la psychanalyse du développement aura décrit seulement les étapes de la vie sexuelle selon les stades prégénitaux et génitaux mais là aussi où la psychologie cognitive n’aura retenu que les évolutions des opération concrètes aux opérations abstraites. Le développement des enfants née pendant ou après-guerre a été une nécessité de grandir plus vite que prévu face à la crise de la reconstruction. La mise en avant de l’adultisation sexuelle, plutôt que les autres formes dans le 4eme de couv de 1978 :

« Elle commence plus tôt qu’autrefois, elle finit plus tard : elle concerne sans cesse plus de sujets. La crise paraît donc s’aggraver et il s’avère indispensable d’en connaître les raisons ainsi que les manifestations psychologiques et sociales. Quelle est l’incidence de la scolarisation prolongée ? Le rôle des « mass medias » ? Les conditions d’une adultisation sexuelle ? La violence des troubles émotionnels ? Le « pourquoi » de la bande ? La dilution des valeurs ? L’ambiguïté à l’égard de l’âge adulte ? etc. L’auteur situe avec précision tous les problèmes que pose ce délai prolongé entre l’enfance et l’âge adulte servitude ou avantage ? et indique comment donner à l’adolescent une autorité qui sécurise sans exaspérer, une affection qui soutienne sans entraver, une éducation qui libère sans peser »

  • 1 Avanzini G., 2016, « Gaston Mialaret, pionnier de la psycho-pédagogie et des sciences de l’éducatio (...)

7L’accent est mis sur la seule adultisation sexuelle, sans doute sous le compte de la révolution de 1968 et des préoccupations émotionnelles. A la mort de Gaston Mialaret G. Avanzini décrit ces années 1968,dans le contexte de la libération : « Aussi bien, les années 68 offriraient à cette innovation un contexte à la fois favorable et funeste. D’une part, c’était, avec la réforme de 1969, l’origine de ce que Louis Cros, en 1963, allait appeler « l’explosion scolaire » et l’intensification d’un espoir de démocratisation ; il y avait évidemment là un facteur propice à l’essor de recherches que la perspective de grades académiques ne pouvait qu’encourager. Mais c’était aussi, en sens contraire, le temps des premières publications de Pierre Bourdieu, inductrices d’une critique de l’Ecole reproductrice, diffusée par les évènements de 1968 et aggravée par le qu’elle n’avait pas su prévenir et les théories d’Illich sur la déscolarisation. Et c’était aussi, au même moment, l’émergence de l’éducation permanente qui semblait offrir un substitut bienvenu à cette institution scolaire décevante, voire la remédiation aux injustices. Et c’était enfin le temps de ceux qui attendaient de la non-directivité une issue aux impasses de la pédagogie traditionnelle »1.

  • 2 Morder R., 2004, Années 1960 : crise des jeunesses, mutations de la jeunesse, Matériaux pour l’hist (...)

8C’est dans ce contexte d’explosion scolaire mais aussi des mouvements de revendication des années 19602 que Guy Avanzini avance ce concept d’adultisation pour souligner la mutation de l’âge, la révolution sociale et la revendication identitaire.

L’ influence de la psychologie : Merleau-Ponty, Lacan et Wallon

  • 3 https://www.persee.fr/authority/583307
  • 4 Merleau-Ponty M., 1948, L’enfant vu par l’adulte, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de cours 1949 (...)
  • 5 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescance, Toulouse Ed Universitaires, p 50 ?
  • 6 Op. cit., p. 50. L’argument est déjà page 19 : « car on observe une précocité sans cesse accrue des (...)
  • 7 Merleau-Ponty M., 1948, Op. cit., p. 49.

9Le terme d’adultisation aura sans doute été forgé aussi des lectures de la psychologie du développement de Wallon. Guy Avanzini a assisté au cours de Merleau Ponty à la Sorbonne qui de 1949 à 1952, le cours était publié dans le Bulletin de psychologie3, y enseigne la psychologie et la pédagogie de l’enfant. Sans doute le cours sur « L’enfant vu pas l’adulte » aura-t-il été central tant on y trouve la préfiguration de ce que Le temps de l’adolescence développera. On y trouve en effet dans le Cours « L’enfant vu par l’adulte », thème au cœur du concept d’ adultisation pour Avanzini, Merleau-Ponty distingue la psychologie de l’enfant qui voit les choses du côté de l’enfant »4 de la pédagogie qui « sera donc la description de l’image que l’adulte se fait de l’enfant ». Avanzini utilise dès 1965 le terme « Adultisation sexuelle »5, dans un chapitre III « Déjà Adulte ») sans que ce terme d’adultisation soit expliquer. La notion de « précocité de la puberté »6, qui repose sur l’argument d’ « une sorte d’accélération de la croissance physique »7 constatées dans tous les indicateurs dans le monde entier, impliquerait que « l’information sexuelle soit donnée de plus en plus tôt »

  • 8 Op. cit., p. 130.
  • 9 Op. cit., p. 139
  • 10 Op. cit., p. 140.
  • 11 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, p. 15.

10Mais en s’appuyant sur la sociologie culturaliste notamment de Cora du Bois et Kardiner, et contre le complexe d’Œdipe de Freud, Merleau-Ponty met l’accent, comme le fera Avanzini, pour l’enfant sur « l ’initiation à un certain milieu de culture »8 Car l’absence ou la présence de « rite de passage à l’entrée dans la vie adulte. Devenir adulte »9 est un moyen de « dépasser » l’opposition traditionnelle entre psychologie et sociologie »10. Ainsi il y a une interaction dynamique entre l’individu et la société et plus particulièrement entre les enfants et les parents. Avanzini reprend ici la référence au société primitive : « L’adolescence ne vient pas dû faire qu’il est très vite associé aux activités qui sont celle des adultes »11 comme dans les sociétés primitives ou dans l’apprentissage en usine d’enfants encore très jeunes.

  • 12 Op. cit., p. 278.
  • 13 Op. cit., p. 279.
  • 14 C’est nous qui soulignons pour faute le lien avec la thèse d’Avanzini sur l’adultisation op. cit., (...)

11Dans le cours sur la psychosociologie de l’enfant ; et se référant au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir qui vient de paraitre, « le corps seul n’est pas moteur suffisant du développement, mais il lui est nécessaire »12. Avanzini a pu y trouver cette idée essentielle de la « restructuration par la quelle une situation corporelle est assumée en vue de réalisée un nouveau type de vie »13. Sans être un entéléchie l’influence de l’ambiance culturelle dans laquelle l’enfant vit impliquée que « la petite fille est traitée comme une future mère »14

  • 15 Op. cit. p. 285.
  • 16 Op. cit., p. 289.
  • 17 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, Toulouse, Ed Universitaires, p. 217.
  • 18 Op. cit., p. 227.

12L’enjeu de l’adultisation est le statut de la prépuberté par rapport à la puberté avec ce mélange, auquel Avanzini va être sensible dans sa conceptualisation « d’audace et d’infantilisme »15, Merleau-Ponty se réfère aux travaux d’Helen Deutsch. Cette dialectique, souligné par Wallon relu par la discontinuité d’Hegel, a influencé Avanzini : car pour Wallon « ce n’est ni le corps, ni la conscience qui font le développement… mais une stabilisation provisoire du développement »16 Avanzini reprend cette idée dans adultisation « car le terme « Adulte », dérivé du participa passé, montre au contraire que le processus est achevé et désigne ainsi celui dont l’évolution s’est stabilisée et dont la croissance est terminée »17 Avanzini poursuit ce thème de la stabilisation : « l’adultisation affective équilibre à son tour l’adultisation sexuelle »18 « l’adultisation affective au contraire, permet cette intégration et autorise la maitrise de la sexualité et la stabilisation sentimentale » le mariage « peut évidemment être le signe ou l’amorce de la stabilisation, donc de l’adultisation ».

  • 19 Andrieu B., 1993,
  • 20 Merleau-Ponty M., 1951, Les relations avec autrui chez l’enfant, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résum (...)
  • 21 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, Toulouse Ed Universitaires, p. 57.
  • 22 Merleau-Ponty M., 1952, Methode en psychologie de l’enfant, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de (...)
  • 23 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescance, Toulouse Ed Universitaires, p. 164.
  • 24 Idem.

13Dans le cours sur « Les relations avec autrui chez l’enfant, Merleau Ponty, commentant la psychanalyse de Lacan par rapport à Wallon19, souligne cette anticipation de l’enfant, « l’enfant se définit par une espèce d’avance.. la naissance est caractérisée par la prématuration.. l’enfant vit dans l’avenir.. l’enfance n’est jamais entièrement achevée… »20 Ce concept de prématuration, Avanzini, le reprendra dans son texte, « encore enfant et déjà adulte, il a déjà perdu l’équilibre du premier et n’a pas encore atteint celui du deuxième »21 ; L’équivoque de la prématuration participe d’une « reconstruction imaginaire en vue d’une maturité qui n’est pas encore là » Merleau-Ponty soulignant, comme le fera Avanzini, « les phénomènes de ganstérisme 22 » : Paradoxalement l’adultisation est la condition de conflits affectifs qui portent tant sur l’image de soi que sur les relations avec autrui : ainsi pour Avanzini la délinquance s’expliquerait parce que l’enfance a été manquée, « cela met en échec une adultisation que la société dans son ensemble contribue à rendre difficile »23 et « le délinquant est, en définitive, celui qui n’arrive pas à s’adultiser »24.

14Mais le développement n’est pas à concevoir comme un entéléchie, Merleau Ponty le précise « l’impuissance du psychique pur et du corporel pur est manifeste. C’est pourquoi le développement n’est ni causal, ni final »25. En enseignant la psychopédagogie à l’école Normale, après des études de philosophie et de pédagogie, il est, de 1955 à 1965, professeur de psychopédagogie à l’Ecole normale d’instituteurs de Lyon, Guy Avanzini a une connaissance approfondie de la psychologie de l’enfance et du développement : « Je suis de formation philosophique. Après mes études, j’ai été nommé professeur de pédagogie dans une Ecole Normale. Mes intérêts intellectuels se sont alors centrés sur la pédagogie, ce qui n’était pas nécessairement mon intention d’origine, mais au fil du temps, cela s’est précisé. J’ai été, à Lyon, le premier professeur de psychopédagogie »26

Avec Piaget, De l’adultisation sexuelle à l’adultisation intellectuelle

  • 27 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 57
  • 28 Op. cit., p. 59.

15Avanzini est aussi en débat avec Piaget car l’adultisation est aussi intellectuelle : « ce n’est pas seulement sur le plan sexuel que l’adolescent s’adultise. Le même processus s’accomplit sur le plan intellectuel »27. Avanzini se réfère ainsi au notion de stade, non plus du Miroir comme chez Wallon et Lacan, ou de la sexualité comme dans le modèle freudien mais dans les stades de la progression intellectuelle, que Avanzini retrouvera chez Binet, on sait que Piaget est venu-visité le laboratoire de la Grange Aux Belles après la mort de Binet : « Mais l’enfant porte en lui la capacité d’évoluer à mesure qu’il parcourt les stades de sa croissance mentale : ainsi s’achemine-t-il vers l’adultisation intellectuelle et c’est pendant l’adolescence et à travers elle qu’il l’atteint »28

  • 29 J. Piaget [1947], La naissance de l’intelligence chez l’enfant, ed. Delachaux et Niestle, Ed 1968, (...)
  • 30 Smith, L., 1994. The Binet-Piaget Connection : Have developmentalist missed the epistemological poi (...)
  • 31 Siegler R.S., 1992. The other Alfred Binet, Developmental Psychology, 28, (pp.179-190).
  • 32 Piaget J., (1976). Autobiographie, Revue européenne des sciences sociales, XIV, n°38-39, (pp. 8-11)

16Piaget répond que l’enfant n’est pas un adulte miniature qui ne sait pas encore, et qui apprendrait de ceux qui savent déjà. Piaget affirme dans les années 40 que les invariants biologiques l’organisation et l’adaptation des stades inférieurs sont des a priori fonctionnels de la raison qui pourront être réfléchis et élaborés par la conscience au cours des grandes étapes du développement mental29. Mais si l’évolution est étrangère à l’œuvre de Binet, la notion de développement établit un point de connexion entre le développement mental de Binet et la théorie psychogénétique de Piaget. Leslie Smith30, à l’inverse de la thèse de R.S Siegler31, démontre combien l’influence entre les deux modèles existent même si celui de Binet aura servi de contrepoint à Piaget ; elle propose de distinguer l’influence des travaux psychologiques, qui est indéniable de l’aveu même de J. Piaget32, des thèmes épistémologiques spécifiques de Piaget.

  • 33 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 63.
  • 34 Idem.
  • 35 Op. cit., p. 218-219.

17Piaget aurait poursuivi la psychologie des états mentaux, notamment sur l’assimilation par Binet de la perception et du raisonnement même s’il va les distinguer dans les stades du développement. Avanzini précise cette nécessité de passer par ces stades : « L’adultisation intellectuelle rend « possible par elle »33, comme s’il s’agissait d’un seuil plus qu’un stade « Mettre en question ses éducateurs, ses idées ou positions antérieures »34 C’est la contradiction qui est la dialectique qui fait basculer « Nous avons dit que l’adolescent était caractérisé par la contradiction entre l’adultisation sexuelle et intellectuelle et l’infantilité sociale et affective. Il en résulte que l’accès à l’âge adulte consiste dans l’adultisation sociale et affective »35 Ainsi cette dynamique du temps est au centre de la conception d’Avanzini pour ne pas faire du développement un écoulement mais le résultat d’un conflit souvent résumé comme celui des générations.

Adultisation affective et sociale

  • 36 Op. cit., p. 21.

18Il s’agit ici d’un conflit plutôt individu/société par lequel l’adultisation est une visée mimétique mais aussi une subjectivation par la transformation de soi : « Adulte, il le devient à deux points de vue : sexuel et intellectuel ; enfant, il le demeure à deux points de vue aussi : social et affectif ; quoiqu’en cours d’adultisation sur les plans sexuel et intellectuel, il demeure enfant socialement puisqu’il continue d’être mineur et dépendant »36.

  • 37 Op. cit., p. 62..

19Avanzini met ainsi l’accent sur la déséquilibration plutôt que sur l’équilibration acquise par le passage d’un stade à un autre, et il évoque un 7eme stade de la croissance mentale avec le passage vers l’adulte. Cette déséquilibration vient dans la relation d’infériorisation de l’adolescent par rapport à l’adulte : « L’adultisation fait considérer par l’adulte l’adolescent comme « un interlocuteur de droit »37 mais « cette égalisation de l’adolescent et de l’adulte » ne met pas « un terme à son infériorité sociale » provoquant « aigreur, vitalité intellectuelle et révolte »

  • 38 Op. cit., p. 228.
  • 39 Op. cit., p. 228-229.

20Contre l’hyper-émotivité, la timidité, le sentiment d’infériorité, le manque de confiance en soi, la vanité et l’attitude ostentatoire, la naïveté, la fatuité, l’arrogance « l’adultisation affective « doit se réaliser d’abord par la stabilisation du caractère et consister dans la réalisation et l’atteinte d’un certain équilibre »38 L’adultisation sert de moyen à pondérer les passions et d’adopter une attitude mesuré en favorisant l’intégration sociale : « L’adultisation sociale joue le même rôle sur son plan : elle équilibre la sexualité puisque, en donnant profession et un revenu, elle lui permet de s’investit dans les formes institutionnelles du mariage et de la famille »39

  • 40 Op. cit., p. 228.
  • 41 Sans douta aura-t-il reconnu cela aussi dans notre reconnaissance spirituelle réciproque au moment (...)
  • 42 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 228.

21La professionnalisation comme projection sociale est déjà un des enjeux de ce qui sera le futur bac professionnel : « l’adultisation sociale procède surtout de l’exercice d’une profession ou du moins, de la préparation à celle que l’on a choisie »40.Mais déjà la formation philosophique, comme sans doute pour Guy lui-même41, est un vecteur réflexif : ainsi « l’adultisation affective équilibre aussi l’adultisation intellectuelle, puisqu’elle concourt à la maturation du jugement… La philosophie. A une forte valeur adultisant, précisément parce qu’elle contribue à discipliner l’affectivité en amenant la réflexion à s’exercer méthodiquement sur elle, en l’aidant à se formuler et à s’exprimer »42 (228)

De l’éducateur de l’adolescent à l’éducabilité des adultes

  • 43 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p. 243-246., ici p. 243.
  • 44 Op. cit., p. 244.

22L’ajout du chapitre 15 « L’éducateur » dans 6éme édition « remaniée et mise à jour » de 1978 commence par poser des termes, nouveaux qui n’apparaissant pas dans les éditions précédentes. Dès le 4eme de couverture on souligne « la dilution des valeurs, l’ambiguïté à l’égard de l’adulte » dans cet édition post 68. Le chapitre s’ouvre par le sous-titre « l’insécurité des adultes »43 , la peur a changé de camp : « après les années 1968, c’est un sentiment de peut, voire de frayeur, qui s’empara d’eux devant les ruptures violentes »44 de la vie familiale, du contrat social et le critique des institutions.

  • 45 Idem.

23Mais plutôt que d’alimenter cette peur par une analyse réactionnaire Avanzini retourne l’analyseur et s’inquiète de cette « anxiété massive des parents. très anxiogène.de ce fait les adultes accusent la situation même qu’ils redoutent ; ils sont devenus de sûrs inducteurs des troubles qui les angoissent et renforcent la crise adolescentes qu’ils voudraient ou prétendent limiter »45. Sans confiance en eux-mêmes, incapable de pouvoir conduite une éducation, ils deviennent, dans « une sorte d’idolâtrie naïve » de ce qui émane des jeunes parce que jeunes.

  • 46 Op.cit., p. 245.
  • 47 Oury F., Pain J., 1972, Chronique de l'école-caserne, Paris ,Payot.
  • 48 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.245
  • 49 Idem.
  • 50 Morin E., 1962, L’esprit du temps, essai sur la culture de masse. Paris : Grasset.

24Avanzini critique là, en ouvrant par là même le chantier de l’éducabilité des adultes et de leur formations face à ces faux éducateurs qui sévissent par « cette attitude démagogique d’aumôniers »46. C’est moins la révolution de 68 qu’il convient de critiquer, comme le font en 1972 Fernand Oury et Jacques Pain47, que « l’incapacité de l’Ecole à démocratiser nos Sociétés »48. Car ces « éducateurs » qui « s’activent à la destruction des institutions et des valeurs. se déclarent ensuite tout étonnés de les voir s’effondrer »49. Le rejet de la culture scolaire par les premiers Comités d’action lycéens dès janvier 1968 était anticipé par le sociologue Edgar Morin dès 196250 par la constitution de l’adolescence en « nouvelle classe d’âge »

  • 51 Bourdieu P., Passeron J.C., 1964, Les héritiers : les étudiants et la culture. Paris : Minuit
  • 52 Neill A.S., 1970, Libres Enfants de Summerhill, Paris, Payot. Bourdieu P., Passeron J.C., 1970, La (...)

25La dénonciation de la culture dominante est engagée dès l’ouvrage de 1964 de Bourdieu et Passeron51. Le contexte de la critique de l’école va de pair avec une réflexion sur les pédagogies alternatives. Libres enfants de Summerhill est publié en français en 1970 par Maspero. La critique porte sur le modèle scolaire républicain. La Reproduction, de Bourdieu et Passeron (1970), le système éducatif ; L’École capitaliste en France, de Baudelot et Establet, et la proposition d’une Une société sans école, d’Ivan Illich (1971)52.

  • 53 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.247.
  • 54 Op. cit., p. 249.

26Ainsi alors qu’en 1965 le second sous-titre était l’autorité est libérale, en 1978 la question est posée « autorité ou liberté ? ». Avanzini critique autant l’attitude autoritaire, s’appuyant sur Rabelais et Montaigne, qui procède par la contrainte exercé par un modèle paternaliste de sanctions plus ou moins répressive et l’attitude libérale qui n’ « évite d’imposer et qui recherche l’adhésion » parfois jusqu’à « l’extrémisme d’une attitude libertaire »53. Il faudrait « dépasser cette opposition »54 mais comment.

  • 55 Cuvillier M., 1928, Manuel de philosophie, Tome 2 Logique et Morale, Paris, Armand Colin.
  • 56 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.250.
  • 57 Château J. (1959). Réflexions à propos des blousons noirs. L’Éducation nationale, n° 35, 3 décembre (...)

27En conservant entre 65 et 78 le même point « Discipline et initiative », la solution ne se trouve pas dans l’esprit de discipline recommandé par Armand Cuvillier, dès 192855, comme la première vertu de l’éducation morale. En effet « développer l’autonomie morale »56 doit développer l’esprit critique. Être libre est le motif principal de l’éducabilité, Avanzini se réfère à la position de Jean Chateau57 pour qui la démocratie doit garantir cet accès de la jeunesse à la liberté.

28L’apport de la psychologie et de la psychanalyse, précités dans cet article, favorise une meilleure compréhension de « nos premières expériences vitales et sociales »58. L’école des parents59 serait ainsi exemplaire de la prise en compte des problèmes psychologiques. L’Ecole des parents participera à l’ouvrage dirigé par Guy Avanzini en 1975 La pédagogie au XXe siècle60, notamment sur le temps de l’enfant. En mettant l’accent sur l’analyse des « réactions éducatives »61 Avanzini recherche à résoudre l’origine des conflits et des inadaptations réciproques » par une psychologie plus affective que pédagogique qui repose sur un manque de « sens psychologique et d’intuition »62. Ainsi la recherche de la « pacification des esprits et apaisement des conduites »63

L’éducation des adultes

  • 64 Op. cit., p. 254.
  • 65 Op.cit., p. 256.
  • 66 Avanzini G., L’éducation des adultes. — Paris : Anthropos, 1996, p. 65.

29La formation des parents, puis des adultes à la « psychologie des adolescents »64 passera par des conseiller formés eux -mêmes…Car que ce soit les éducateurs, les parents , le clergé et bien d’autres utilisent les adolescents « pour se délivrer de leur propre adultité »65 Avanzini reprends ce thème de la perte d’adultité par des adultes justement comme le point principal de la formation des adultes à mettre en œuvre l’éducation des adultes. Celle-ci se réfère à la capacité d’un renouvellement permanent en humanité d’« anthropolescents, explorant et exploitant incessamment leurs virtualités et cherchant moins à accroître leurs moyens de vivre qu’à renouveler leurs raisons de vivre »66 (Avanzini, 1996, p. 65).

30L’une des catégories proposées par Guy Avanzini (la formation des adultes, l’éducation des adultes, la formation permanente ou l’éducation permanente).se retrouve dans les directions de thèse comme celle en 1991 de Gilbert Vignal67 sur Affectivité et formation des adultes : « la thèse aborde les incidences que l’affectivité présente en formation ou éducation des adultes provoque sur : les relations interindividuelles verticales : elle génère, entre tout formateur et chacun des apprenants, des transferts positifs ou négatifs qui peuvent faciliter ou perturber plus ou moins grandement la communication entre les protagonist es, ainsi que leur travail. Cette réalité conduit à poser la question de la bonne distance relationnelle. Les relations intra-groupales : le groupe produit une dynamique affective spécifique qui induit une régression matricielle fragilisant davantage les formateurs que les apprenants »

31La thèse de Richard Sifferlen cherche à définir comment Être formateur, des exigences nouvelles pour un nouveau métier : il s’agit « de percevoir et d’intérioriser la nécessité de l’exemplarité comportementale et celle de l’aptitude à l’autocritique. Le second, quant à lui, repose sur tout un ensemble de fondements subjectifs mais non moins capitaux, intégrés dans le cadre de l’aptitude psychologique. On se situe désormais dans le registre des savoir-être qui se traduisent de manière plus ou moins objective sous la forme de comportements observables. Dans cette perspective, il convient de considérer des notions ou des concepts différenciés comme la vocation, le désintéressement, la détermination ou lopiniatreté, louverture desprit, la gestion de son autorité, lintégration sociale, la conviction de léducabilité et, surtout, la qualité relationnelle. Ceux-là doivent constamment et durablement imprégner chacune des attitudes du formateur »68. On y retrouve les termes, ici soulignés, déjà présents dans Le temps de l’adolescence

  • 69 Avanzini G., 2012, Le centenaire de la disparition d’Alfred Binet, Recherches & Education n°6, pp. (...)

32L’éducabilité a toujours été pour Guy Avanzini à travers une lecture de l’œuvre d’Alfred Binet : il écrivait lors du centenaire Binet en 2011 autant pour Binet que pour lui-même finalement : « Il a dû affronter d’épineux problèmes d’ordre épistémologique, concernant les compétences et champs respectifs de la psychologie et de la sociologie, comme l’approche scientifique et l’approche réflexive, voire normative, notamment la philosophie ; Il a décisivement étendu l’exploration et l’exploitation de l’éducabilité, en particulier par ses travaux sur « l’enfance anormale », même si, après lui, ses vues ont été mal comprises et déviées »69.

33Guy Avanzini précise ces enjeux dans la préface qu’il donne en 2001 à la réédition du tome XXIV des Œuvres complètes, le livre posthume d’Alfred Binet Les Idées modernes sur les enfants :“ Ce qu’il importe aussi et en outre de souligner fortement, c’est que, en définitive, Binet effectue par là un renversement, peu ou pas thématisé par les historiens, de la conception courante des rapports entre psychologie et pédagogie. On croit généralement que la première va fonder et inspirer, sinon prescrire, la seconde : la connaissance de l’enfant permettrait son éducation. Or, ici, c’est le mouvement inverse qui est instauré : en fait, on ne va pas de la psychologie à la pédagogie mais, au contraire, de la pédagogie à la psychologie. Sans approfondir ce problème d’ordre épistémologique, Binet en perçoit les données : “ une pédagogie qui serait calquée uniquement sur la mesure de l’intelligence des anormaux deviendrait périlleuse, en faisant d’eux des inutiles ”(A. Binet, Th. Simon [1907], 1978, p. 51). C’est en abandonnant toute attitude applicationniste, donc indirectement fataliste, mais en explorant et en exploitant par l’éducation l’éducabilité qu’on recueille des données que la psychologie, alors, pourra enregistrer et théoriser.

  • 70 Avanzini G., 1962. Contribution à l’étude de la pensée d’Alfred Binet. Compte-rendu du livre de Zaz (...)
  • 71 Avanzini G., 2011, Introduction, au centenaire d’Alfred Binet, Recherches & Education, 5, pp. 5-9.

34L’œuvre de Binet70 porte essentiellement depuis 1962, pour Avanzini sur l’éducabilité : « Le deuxième porte sur le sujet de l’éducation, sa réceptivité et les conditions de celle-ci, en définitive son éducabilité et les moyens de la promouvoir. C’est là l’objet privilégié des recherches de Binet : ses travaux sur la psychologie individuelle, la mesure de l’intelligence ou les handicaps et retards mentaux le montrent aisément. Et, si une lecture trop rapide ou inattentive de ses textes – spécialement les Idées Modernes sur les enfants, en a induit chez certain interprètes une lecture fixiste, il reste que, malgré une idée faussement répandue, Binet n’est pas l’auteur du concept de Q. I. ; celui-là est postérieur d’un an à sa disparition et il l’aurait sans doute écarté au nom même de sa conception de l’éducabilité de l’intelligence, y compris celle des « débiles »71.

  • 72 G. Avanzini, (1975). Immobilisme et novation dans l’éducation scolaire, Toulouse, Privat, 318p.
         (...)
  • 73 Avanzini G., 2007, De l’avenir des sciences de l’éducation, Recherches & Educations, 1, 2008, p. 14 (...)

35Guy Avanzini s’interroge sur la prise en compte de ces questions par les sciences de l’éducation72 : « En dépit du discours convenu qui la vante et recommande d’y recouvrir, l’interdisciplinarité est-elle réellement mise en œuvre ? Ainsi, dispose-t-on vraiment de théories interdisciplinaires de la dyslexie, de la débilité, de la disparité des performances intellectuelles, de l’échec scolaire, des phénomènes actuels du « décrochage » ou de la violence ? Ne se trouve-t-on pas plus souvent devant la juxtaposition de procédures qui hésitent ou répugnent à se croiser ? Davantage encore, n’assiste-t-on pas à l’affrontement de prétentions hégémoniques, plus soucieuses d’asseoir leur monopole que d’organiser leur confrontation ? »73

  • 74 Avanzini G., 2011, Introduction, au centenaire d’Alfred Binet, Recherches & Education, 5, pp. 5-9.

36Avanzini se montre ici très critique, reprenant l’esprit et parfois la lettre du Temps de l’adolescence, de l’éducation sans jamais céder à l’espoir de l’éducabilité. « Or, depuis 60 ans, des résultats décevants ont contribué à ruiner cette attente. Ainsi, la thèse de Bourdieu et Passeron sur la fonction objectivement reproductrice de l’Ecole, ou celle d’Illich sur la déscolarisation, toutes deux orchestrées bruyamment en 1968 en témoignent l’avènement de l’éducation permanente s’est volontiers légitimée par le désir de remédier aux méfaits d’une scolarité manquée, vu la proportion de ceux qui l’achèvent sans diplôme ni qualification, mais avec rancœur ; l’émergence des « décrocheurs », la diffusion de la violence et des addictions, etc…, en sont d’autres signes. Et cela, au moment où la famille déstabilisée en attend un apport éducatif dont elle se sent bien incapable »74.

Conclusion : La reprise méprise

  • 75 Avanzini G., 2005, Une lecture intelligente de l’Echelle métrique
  • 76 Chagnon J.Y., 2013, Comment rater la fin de l'adolescence et l'entrée dans l'âge adulte ? L'infanti (...)
  • 77 Alléon A. M., Morvan O., Lebovici S. (1985), Adolescence terminée, adolescence interminable, Paris, (...)
  • 78 Vandermensbrugghe, Audrie. Analyse de la représentation de la parentification et de l'adultisation (...)

37Le terme d’adultisation inventé par Avanzini sera compris à l’inverse par les psychanalystes et autre psychologue du développement qui l’utilisent aujourd’hui sans même faire référence aux travaux du pionnier des sciences de l’éducation. A propos du test Binet Simon, Avanzini est déjà très lucide sur les risques de mécompréhension de l’éducabilité : « L’insistance réitérée de Binet sur ce point n’est pas une simple remarque marginale, mais précision proprement épistémologique sur la portée de l’épreuve : le protocole signifie plus qu’il ne dit ». C’est ce qui entraîne son insistance sur l’impression massive que procure l’examen, c’est-à-dire la densité de l’information qu’apporte une observation concentrée de l’enfant. L’analyse de ses derniers textes garantit que Binet n’a pas trahi le clinicisme au profit d’une métrologie envahissante et exclusive, mais qu’il a seulement cherché à garantir le premier par la seconde, c’est-à-dire à éviter l’arbitraire. Il ne s’abandonne pas un objectivisme sommaire ou un naturalisme innéiste et réserve la part de la relation clinique, notamment quand il met l’accent sur le doigté requis pour bien user de l’Echelle, qu’il refuse d’assimiler à une « bascule de gare » (Binet, Simon, 1908, 60) qui délivrait automatiquement le poids intellectuel du sujet examiné. Indéniablement très attentif à la densité de l’information que procure la réaction de l’individu soumis à l’épreuve, il condamne ceux qui négligeraient de la recueillir et de l’intégrer à la matière à partir de laquelle s’élabore leur diagnostic »75. Le terme est repris, sans jamais cité le travail de Guy Avanzini, par les psychiatres et psychanalyste du devenir adulte de l’adolescent : « le processus d’adultisation me paraît donc être constitué de cette intégration plus ou moins réussie du principe de réalité »76. Cette opposition entre principe de plaisir et principe de réalité, application du modèle psychanalyste au développement de l’adolescence, introduit une nouvelle dialectique : « Deux colloques furent consacrés à la post-adolescence et au devenir adulte (Alléon, Morvan, Lebovici, 1985, 1990) dont l’essentiel des travaux a été résumé par O. Falque (2000). C’est à cette occasion, semble-t-il, que S. Lebovici proposa le concept d’adultisation repris par A. M. Alléon et O. Morvan (1995). Enfin, la revue Adolescence consacra à cette question un numéro intitulé : « Commencer sa vie d’adulte » (2000) »77. L’adultisation est dès lors comprise78, comme la perte d’une partie de l’enfance avec ses propres socialisations, vie collective et jeu libre. Ainsi les questions deviennent « Les parents ont-ils besoin que leur enfant soit plus mature que leur âge ne leur permet ? Ont-ils besoin que leur enfant soit leur parent ? Ou encore, ont-ils besoin que leur enfant soit leur ami ? »

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Bibliographie

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Notes

1 Avanzini G., 2016, « Gaston Mialaret, pionnier de la psycho-pédagogie et des sciences de l’éducation » 25 février 2016

2 Morder R., 2004, Années 1960 : crise des jeunesses, mutations de la jeunesse, Matériaux pour l’histoire de notre temps, 74, pp. 62-69.

3 https://www.persee.fr/authority/583307

4 Merleau-Ponty M., 1948, L’enfant vu par l’adulte, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de cours 1949-1959, Paris, Ed Cynara, 1988, p. 91.

5 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescance, Toulouse Ed Universitaires, p 50 ?

6 Op. cit., p. 50. L’argument est déjà page 19 : « car on observe une précocité sans cesse accrue des processus pubertaires et une maturation organique de plus en plus rapide »

7 Merleau-Ponty M., 1948, Op. cit., p. 49.

8 Op. cit., p. 130.

9 Op. cit., p. 139

10 Op. cit., p. 140.

11 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, p. 15.

12 Op. cit., p. 278.

13 Op. cit., p. 279.

14 C’est nous qui soulignons pour faute le lien avec la thèse d’Avanzini sur l’adultisation op. cit., p. 280.

15 Op. cit. p. 285.

16 Op. cit., p. 289.

17 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, Toulouse, Ed Universitaires, p. 217.

18 Op. cit., p. 227.

19 Andrieu B., 1993,

20 Merleau-Ponty M., 1951, Les relations avec autrui chez l’enfant, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de cours 1949-1959

21 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, Toulouse Ed Universitaires, p. 57.

22 Merleau-Ponty M., 1952, Methode en psychologie de l’enfant, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de cours 1949-1959, op. cit., p. 501.

23 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescance, Toulouse Ed Universitaires, p. 164.

24 Idem.

25 Merleau-Ponty M., 1948, Méthode en psychologie de l’enfant, Merleau-Ponty à la Sorbonne. Résumé de cours 1949-1959, Paris, Ed Cynara, 1988, p. 505.

26 https://www.don-bosco.net/actualites/famille-salesienne/professeur-guy-avanzini-cest-sur-la-pensee-de-don-bosco-que-jai-centre-lessentiel-de-mes-travaux/

27 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 57

28 Op. cit., p. 59.

29 J. Piaget [1947], La naissance de l’intelligence chez l’enfant, ed. Delachaux et Niestle, Ed 1968, p. 14.

30 Smith, L., 1994. The Binet-Piaget Connection : Have developmentalist missed the epistemological point ?, Archives de Psychologie, 62, (pp. 275-285).

31 Siegler R.S., 1992. The other Alfred Binet, Developmental Psychology, 28, (pp.179-190).

32 Piaget J., (1976). Autobiographie, Revue européenne des sciences sociales, XIV, n°38-39, (pp. 8-11).

33 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 63.

34 Idem.

35 Op. cit., p. 218-219.

36 Op. cit., p. 21.

37 Op. cit., p. 62..

38 Op. cit., p. 228.

39 Op. cit., p. 228-229.

40 Op. cit., p. 228.

41 Sans douta aura-t-il reconnu cela aussi dans notre reconnaissance spirituelle réciproque au moment de notre rencontre en 1994 au colloque Cheiron et en 1996 autour du manuscrit de La perception extérieure inédit de Binet que nous venions de retrouver à l’Académie. La perception extérieure · Alfred Binet ; préface de Guy Avanzini ; Bernard Andrieu | Mont-de-Marsan : Ed. Interuniversitaires | 1996

42 Avanzini G., 1965, Le temps de l’adolescence, op. cit., p. 228.

43 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p. 243-246., ici p. 243.

44 Op. cit., p. 244.

45 Idem.

46 Op.cit., p. 245.

47 Oury F., Pain J., 1972, Chronique de l'école-caserne, Paris ,Payot.

48 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.245

49 Idem.

50 Morin E., 1962, L’esprit du temps, essai sur la culture de masse. Paris : Grasset.

51 Bourdieu P., Passeron J.C., 1964, Les héritiers : les étudiants et la culture. Paris : Minuit

52 Neill A.S., 1970, Libres Enfants de Summerhill, Paris, Payot. Bourdieu P., Passeron J.C., 1970, La reproduction, Eléments d'une théorie du système d'enseignement, Paris, Minuit. Baudelot C., Establet R., 1972, L'école capitaliste en France, Paris, Maspero. Illich I., 1971, Une société sans école, Paris, Seuil.

53 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.247.

54 Op. cit., p. 249.

55 Cuvillier M., 1928, Manuel de philosophie, Tome 2 Logique et Morale, Paris, Armand Colin.

56 Avanzini G., 1978, Le temps de l’adolescence, Paris, Delarge, p.250.

57 Château J. (1959). Réflexions à propos des blousons noirs. L’Éducation nationale, n° 35, 3 décembre, p. 1-3.Château J. (1960). Quelques réflexions sur la jeunesse de ce temps. L’Éducation nationale, n°29, 27 octobre, p. 5-6.

58 Op. cit., p. 253.

59 https://www.ecoledesparents.org/revue-lecole-des-parents-reflexions-sur-la-parentalite/

60 Avanzini G.,ed., 1975, La pédagogie au XXe siècle, Toulouse, Ed Privat.

61 Op. cit., p. 253.

62 Op. cit., p. 254.

63 Op. cit., p. 253.

64 Op. cit., p. 254.

65 Op.cit., p. 256.

66 Avanzini G., L’éducation des adultes. — Paris : Anthropos, 1996, p. 65.

67 https://theses.fr/1991LYO20075

68 https://theses.fr/1996LYO20009 c’est nous qui soulignons

69 Avanzini G., 2012, Le centenaire de la disparition d’Alfred Binet, Recherches & Education n°6, pp. 239-240

70 Avanzini G., 1962. Contribution à l’étude de la pensée d’Alfred Binet. Compte-rendu du livre de Zazzo, Conduites et Conscience, Bull., n°472, p. 24-26.
    Avanzini, G. 1969. Alfred Binet et la pédagogie scientifique, Paris, Vrin. Trad. Ital.1974, Alfred Binet e la pedagogia scientifica, Turin, ed. Paravia, 230 p.
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71 Avanzini G., 2011, Introduction, au centenaire d’Alfred Binet, Recherches & Education, 5, pp. 5-9.

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73 Avanzini G., 2007, De l’avenir des sciences de l’éducation, Recherches & Educations, 1, 2008, p. 145-153

74 Avanzini G., 2011, Introduction, au centenaire d’Alfred Binet, Recherches & Education, 5, pp. 5-9.

75 Avanzini G., 2005, Une lecture intelligente de l’Echelle métrique

Préface au Centenaire de l’échelle Binet-Simon 1905-2005,

76 Chagnon J.Y., 2013, Comment rater la fin de l'adolescence et l'entrée dans l'âge adulte ? L'infantile dans l'adulte, Revue française de psychanalyse,  2 (Vol. 77), pages 433 à 445

77 Alléon A. M., Morvan O., Lebovici S. (1985), Adolescence terminée, adolescence interminable, Paris, Puf. Alléon A. M., Morvan O., Lebovici S. (dir.) (1990), Devenir adulte, Paris, Puf.

78 Vandermensbrugghe, Audrie. Analyse de la représentation de la parentification et de l'adultisation desenfants ; étude réalisée sur base des séries américaines Californication et Awkward. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2017.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Bernard Andrieu et Alain Mougniotte, « L’invention du concept d’adultisation par Guy Avanzini : Néologisme, Déplacement et Méprise »Recherches & éducations [En ligne], HS | 2025, mis en ligne le 15 janvier 2025, consulté le 15 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/rechercheseducations/17628 ; DOI : https://doi.org/10.4000/134n9

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Auteurs

Bernard Andrieu

Philosophe, Staps Université Paris Cité URP 3625, Président de la Societé Binet-Simon et Directeur de Recherches & Éducations.

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Alain Mougniotte

Professeur en sciences de l’éducation, Université Lyon 1

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