Numéro 61 – Janvier 2026
L’école, la religion et la sécularisation : perspectives confessionnelles et séculières – Anne-Claire Husser & Jean-Charles Buttier
Ce numéro thématique entend étudier le traitement scolaire du religieux en prise avec des logiques de sécularisation sans préjuger du caractère incomparable de contextes aussi différents que l’enseignement public laïque, l’enseignement privé confessionnel ou l’enseignement public neutre suivant la diversité des régimes des cultes en vigueur dans les pays ou cantons étudiés (la France, le canton de Genève, la Belgique, l’Italie et le Sénégal). Il ne s’agira pas en cela de méconnaître ou sous-estimer le poids de ces différences institutionnelles mais de chercher à saisir à travers elles aussi bien ce que l’institution scolaire doit aux différentes traditions religieuses que ce qu’elle leur fait lorsqu’elle les intègre en son sein comme objet de transmission ou dimension de son organisation. Si la question des religions à l’école est à la fois régulièrement étudiée et médiatiquement débattue, celle du rapport de l’institution scolaire à la sécularisation est rarement examinée comme telle. Le présent numéro se propose d’étudier l’imbrication dans le cadre scolaire de deux modalités de la sécularisation : la première, héritière des Lumières françaises, mettant l’accent sur la rupture du monde moderne avec la religion, la seconde, au coeur des Lumières allemandes, étant comprise comme Verweltlichung, (mondanisation), réalisation (et ce faisant transformation) de l’élément religieux dans le monde profane.
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Numéro 62 – Mars 2026
Reproblématiser la fabrique et l’usage de traces en analyse de l’activité - Frédéric Saussez, Pierre-Alain Filippi, Eliane Lousada & Yan Volpé
En plaçant les rapports dialectiques entre tâche et activité au cœur de ses préoccupations, l’analyse ergonomique du travail est confrontée à la question de la fabrique et de l’usage des traces. En effet, comme le souligne Hubeault (1996), l’activité ne se touche pas du doigt. Elle ne peut être reconstruite que de manière indirecte à partir de traces matérielles de ses effets sur des « choses », en la considérant comme la source d’une variation dans l’ordre des choses. Le but de ce dossier thématique est d’interroger la notion de traces de l’activité et à travers elle, certaines évidences. Qu’est-ce qu’une trace de l’activité ? Que désigne-t-on à l’aide de ce vocable ? Qui fabrique les traces et comment ? Quelles fonctions exercent les traces dans la réalisation de l’activité ainsi que dans nos démarches de recherche et/ou d’intervention ? Comment analyse-t-on des traces ? Comment la trace permet-elle de pister notre objet (de recherche, d’intervention, de formation) ? Bien que la réflexion de Ginsburg (1980, 1989) sur l’histoire des disciplines indicielles et le développement d’un paradigme indiciaire constitue le socle de réflexions sur la notion de trace menées en sciences de l’éducation par Guige (2001, 2012) et Philippot (2016), elle n’occupe pas une place centrale dans les conceptualisations diverses de la notion de trace proposées dans ce dossier thématique. La notion de trace n’est donc pas la propriété exclusive de l’épistémologie structurant le paradigme indiciaire. En première analyse, la trace est une marque observable laissée involontairement sur une matière par un phénomène lui-même impossible à saisir, mais que l’on peut éventuellement imaginer et/ou décrire (Kramer, 2012). La trace n’existe en tant que telle que si elle est l’objet d’une attention ciblée. Elle est instituée en tant que trace d’une activité à travers une interprétation. Ainsi, toute chose peut devenir une trace lorsqu’elle est investie par un interprétant de l’idée qu’elle est la résultante d’une autre chose (Galinon-Mélénec, 2015). La question de l’interprétation est donc consubstantielle à celle de trace de l’activité et ce dossier thématique est une invite à un conflit d’interprétations au regard des ancrages épistémologiques et théoriques des différentes personnes
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Numéro 63 – Juin 2026
À l’école de l’incertitude : théories du complot et autres conflits de vérités en Belgique, en France, en Suisse et au Québec – Stéphanie Tremblay & Mathieu Colin
En Amérique du Nord comme en Europe, des conflits de vérités débordant le « grand partage » moderne entre esprit scientifique/préscientifique, science/politique ou science/religion, se déploient dans l’actualité des dernières années, que ce soit dans les champs politique (mise en doute d’évènements « officiels »), scientifique (hésitation vaccinale) ou éducatif (théorie de l’évolution, éducation sexuelle). Cette tendance s’observe notamment à travers la circulation inédite de « théories du complot », soit des récits soutenant qu’une organisation ou un groupe mal intentionné et doté de pouvoir tire secrètement les ficelles des évènements politiques et sociaux dont les explications officielles diffusées au grand public ne sont qu’un simulacre. Même si plusieurs sondages internationaux convergent vers un tel constat, les études empiriques concernant les modalités de réception ou d’usage des théories du complot, en particulièrement chez les jeunes, perçus comme plus crédules, sont cependant beaucoup plus rares. Dans tous les cas, cette conjoncture met particulièrement au défi les contextes éducatifs, devant favoriser l’appropriation des connaissances et socialiser à des valeurs communes et durables, tout en respectant la diversité des visions du monde. Le présent numéro visera donc à faire dialoguer des travaux théoriques et empiriques portant sur les jeunes, l’évolution des rapports aux savoirs, la pensée critique et le complotisme en contextes éducatifs francophones (Québec, France, Belgique, Suisse) grâce à une mise en relation de diverses disciplines et expertises, dont les sciences de l’éducation, la psychologie sociale, la sociologie et les sciences politiques.
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Numéro 64 – Novembre 2026
L’école en contexte néolibéral : la question de l’évaluation – Stéphanie Péraud-Puigségur & Ines Albandea
Ce numéro est initié par la revue et coordonné par deux membres du comité de rédaction.
► Un appel à contributions est lancé avec une date limite de soumission d’article au 3 février 2025. Le texte de l’appel est ci-après. Les consignes et la page type à utiliser sont consultables dans la rubrique « Soumission – Article » : https://journals.openedition.org/ree/385
► La date limite de soumission est prolongée jusqu’au 17 février 2025.
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Numéro 65 – Janvier 2027
L’imagination dans la formation, un levier de développement professionnel dans les métiers de l’enseignement et de la formation – Marcos Maldonado & Soraya De Simone
L’imagination permet d’explorer des facettes inédites de la réalité. Dans cette perspective, Vygotskij (2022) soutient que l'humain est une créature tournée vers l’avenir ; c’est par le biais de l’imagination que les êtres humains parviennent à concevoir une vision de ce qui les attend, influençant ainsi leur réalité actuelle et à venir. Dans ce processus, une relation dialectique se forge entre l’expérience et l’imagination : si l’imagination s’appuie sur l’expérience pour se développer, l’expérience s’appuie à son tour sur l’imagination pour se façonner. S’adossant à cette approche, ce dossier thématique vise à explorer des dispositifs innovants, mettant en lumière l’importance de la fabrication d’un collectif liée à l’imagination et la projection de situations de métier. Deux questions directrices jalonnent les différentes contributions de ce dossier : a) comment les dispositifs de formation mobilisent-ils l’imagination et la projection, et en quoi cela contribue-t-il au développement professionnel dans les métiers de l’enseignement et de la formation ? ; b) dans quelle mesure la fabrication d’un collectif de travail et la mise en récit des expériences, ainsi que l’analyse de l’activité stimulent-elles l’activité créatrice de l’imagination, favorisant ainsi la conception de scénarios nouveaux et la transformation des expériences immédiates des professionnels ?
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Numéro 66 – Mars 2027
Les écrits réflexifs comme objet et outil de formation de l’école à l’université – Cindy De Amaral & Kathy Similowski
Dans ce numéro, il s’agira d’explorer, dans une approche « complète de la compétence scripturale », les pratiques et enjeux de l’écriture réflexive de l’entrée dans l’écrit (maternelle), jusqu’à l’entrée en recherche (université). Les travaux rassemblés dans ce numéro à forte dimension internationale, s’intéresseront, depuis des ancrages théoriques et géographiques différents, aux écrits produits dans le cadre de la formation à et par l’écriture réflexive. Chaque article s’attachera à décrire et analyser le ou les genres d’écrits produits, mais aussi, et surtout, à interroger les indices de réflexivité que le chercheur et le formateur pourraient y déceler. La mise en dialogue de l’ensemble nous permettra d’interroger le statut que prennent ces textes en fonction du contexte de formation, les spécificités de chacun de ces écrits (y compris dans des contextes aussi institutionnellement contraints que la formation des enseignants dans différents pays de la francophonie), mais aussi, de repérer d’éventuels invariants. Au travers d’un questionnement tourné successivement vers la caractérisation linguistique de ces écrits de formation et vers l’analyse des dispositifs didactiques favorisant leur émergence, les contributions alimenteront une réflexion conjointe sur la possibilité d’un continuum dans la formation à et par l’écriture réflexive. Cette réflexion collective se construira sans négliger pour autant les questions inhérentes à la dimension fortement contextualisée de toute recherche en didactique de l’écrit.
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Numéro 67 – Juin 2027
Colonialité des savoirs et injustice épistémique dans les curriculums ? Entre enjeux théoriques et pratiques – Rachel Solomon Tsehaye & José-Louis Wolfs
Ce numéro consacré à la « colonialité des savoirs » et à « l’injustice épistémique » dans les curriculums, traite de la hiérarchisation des modes de production des connaissances, qui s’opère par européocentrisme, invisibilisation, infériorisation et/ou discréditation. Les contributions réunies ont pour objectif commun d’examiner, à partir de recherches empiriques et théoriques, dans quelle mesure et sous quelles formes, des manifestations de colonialité des savoirs et/ou d’injustice épistémique sont présentes ou non, aussi bien dans les discours des enseignantes et des enseignants, que dans les curriculums des systèmes éducatifs de différents pays (Belgique, Canada-Québec, France, France-Nouvelle Calédonie, Rwanda, Suisse). Interroger la neutralité du savoir scientifique, en réfléchissant aux formes et implications actuelles dans le milieu scolaire du passé colonial et/ou des formes actuelles de domination sociale, fait émerger des propositions alternatives de construction des savoirs.

