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Présentations de thèses

Clotilde Grassart, Standardiser l’alternative ? Une analyse socioéconomique de l’émergence des projets de supermarché coopératif et participatif en France

Clotilde Grassart: Standardizing the Alternative? A Socioeconomic Analysis of the Emergence of Cooperative and Participatory Supermarket Projects in France
Clotilde Grassart, ¿Estandarizar la alternativa? Un análisis socioeconómico de la emergencia de los proyectos de supermercado cooperativo y participativo en Francia
Clotilde Grassart

Résumés

Résumé : Cette thèse de socio-économie étudie l’émergence des projets de supermarché coopératif et participatif en France en tant qu’alternatives aux grandes et moyennes surfaces lucratives. Sous l’angle de la standardisation, la thèse revient d’abord sur les conditions institutionnelles d’émergence de ces organisations au sein de nos économies capitalistes ; puis s’intéresse à la formation et à la diffusion des règles, des principes et des normes politiques et socio-productives au sein du réseau qu’elles forment par leur dénomination commune. À l’appui d’une méthode mixte de recherche, qui allie construction, traitement statistique d’une base de données et analyse factorielle d’une part, et observation participante et entretiens semi-directifs d’autre part, elle interroge la capacité de ces organisations, au croisement des mondes militants et économiques, à faire modèle aux marges du secteur de la distribution alimentaire. Au-delà de son objet, par son inscription en économie institutionnaliste et en sociologie, cette thèse se veut également un indice, par la pratique, de l’intérêt d’une approche interdisciplinaire pour les sciences sociales.

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Texte intégral

Thèse en socio-économie soutenue le 23 septembre 2024 à l’université de Lille, sous la codirection de Florence Jany-Catrice (professeure en économie à l’université de Lille) et Anne Bory (maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Lille).
Jury :
Valérie Boussard, rapportrice, professeure en sociologie, université Paris Nanterre
Sophie Dubuisson-Quellier, examinatrice, directrice de recherche en sociologie, CNRS
Thomas Lamarche, examinateur, professeur en économie, université Paris Cité
Philippe Moati, rapporteur, professeur en économie, université Paris Cité
La thèse peut être téléchargée à l’adresse suivante : https://theses.fr/​s328466

Question(s) de recherche

  • 1 Deux raisons expliquent le choix d’employer le terme « projet » pour qualifier les différentes orga (...)

1Cette thèse de socio-économie étudie l’émergence des projets1 de supermarché coopératif et participatif en France en tant que critique et réponse pratique aux crises que rencontre la grande distribution depuis le début des années 2000 (Moati, 2011 ; Benquet et al., 2016). Présenté comme alternatif, le modèle des « supermarché coopératif et participatif » (SCP) est issu d’une organisation qui a vu le jour en 1973 aux États-Unis, la Park Slope Food Coop. Ce modèle essaime en France depuis quelques années sous l’impulsion des fondateurs du magasin parisien, La Louve. Ainsi, l’objectif de ce travail est à la fois de caractériser les spécificités socio-productives des organisations qui revêtent le nom « supermarché coopératif et participatif » et de rendre compte des logiques qui accompagnent la construction d’un « modèle » de distribution alternatif à la grande distribution en France à partir d’une approche méso sectorielle.

2À partir de cette dénomination commune, la thèse interroge la capacité de ces magasins à faire modèle, en étudiant les processus de standardisation qui accompagnent la diffusion de ce dernier à l’échelle nationale. Pour ce faire, deux acceptions du terme « standardisation » ont été retenues. La première oppose « standard » — au sens de conventionnel — et « alternatif ». Elle invite à interroger le potentiel de différenciation et d’autonomie de ces organisations de l’économie sociale. À contrepied des analyses portant sur l’isomorphisme et la banalisation (DiMaggio & Powell, 1983 ; Enjolras, 1996), il s’est agi ici de rendre compte de l’influence du modèle dominant au sein du secteur de référence dans la production d’un mode de distribution alimentaire se posant comme alternatif (Le Velly, 2017). L’objectif est alors de rendre compte des arrangements, des négociations, des conflits et des invariants dans la définition de compromis de gouvernement d’entreprises. Concernant la seconde acception, il s’est agi d’appréhender les « standards » comme des règles et des normes instituées. Dans ce cas, la standardisation renvoie à un processus de normalisation, d’uniformisation et de diffusion de discours et de pratiques au sein du réseau des projets de SCP français.

Méthode

3Pour déterminer l’architecture relationnelles du réseau à l’échelle nationale et identifier des régularités ou des spécificités socio-productives pour chaque organisation, la thèse repose sur une importante enquête de terrain. À partir d’un recensement dénombrant cinquante projets français revendiquant la dénomination « supermarché coopératif et participatif », elle mobilise une méthodologie mixte de recherche qui allie d’une part observation participante et non participante, entretiens semi-directifs, travail d’archive et analyse documentaire ; et d’autre part analyse de réseau, construction d’une base de données, traitement statistique et analyse factorielle.

4En amont du doctorat, une observation participante transversale a été réalisée au sein de l’un des projets de SCP français. En occupant successivement le rôle de bénévole (novembre 2018-janvier 2020) puis de membre de l’équipe salariée (février-septembre 2020), l’objectif était d’étudier les compromis à l’origine des activités collectives et les divergences d’opinions suscitées par le fait d’occuper des positions différentes au sein d’une même organisation. Cette immersion exploratoire a permis d’avoir une compréhension fine du fonctionnement de l’une des coopératives enquêtées mais a surtout donné à voir l’existence de relations entre les membres salarié·es et élu·es de celle-ci et les fondateurs du magasin La Louve. Ce résultat empirique a mis en avant l’importance du réseau d’organisations alors en construction en France sous la bannière SCP.

5L’un des préalables à l’étude du réseau a consisté à identifier les organisations qui s’en revendiquent à l’aide d’outils et de techniques d’analyse de « réseau complet » (Eloire et al., 2011 ; Lazega, 2023). Un recensement des magasins revendiquant la dénomination « supermarché coopératif et participatif » et/ou une affiliation avec la Park Slope Food Coop de Brooklyn ou La Louve de Paris, a été réalisé de manière à circonscrire le périmètre de l’enquête. À l’issue de ce travail, visant l’exhaustivité, cinquante magasins qui étaient ouverts à l’automne 2021 ont été enquêtés, laissant en dehors du périmètre de l’enquête les organisations sans lieu ni activité commerciale fixe tels que les projets naissant ou au stade de groupement d’achats.

6Ensuite, pour récolter des informations organisationnelles et relationnelles de façon exhaustive sur les organisations recensées et recueillir des données biographiques sur les membres à leur initiative, cinquante entretiens semi-directifs ont été réalisés entre 2021 et 2022 avec une ou plusieurs personnes fondatrices, administratrices ou salariées de chacune d’elle. À cela s’ajoutent vingt-et-une visites de magasins, l’observation de réunions et événements inter-coopératifs ainsi que l’étude de media internes comme externes (sites internet, statuts, règlements intérieurs, publications sur les réseaux sociaux, newsletters, etc.). Les informations collectées ont donné lieu à la construction d’une base de données sur les caractéristiques socio-productives des magasins : nombre de membres, nombre de salarié⸱es, surface de vente, chiffre d’affaires, etc. Ces éléments ont permis d’objectiver les disparités et similarités observées, à l’appui d’un traitement statistique et d’une analyse factorielle.

7La conduite d’une méthode mixte de recherche et l’articulation de plusieurs échelles d’observation et d’analyse dans une perspective méso (Lamarche et al., 2021) ont permis à la fois : de rendre compte des conditions institutionnelles d’émergence de ces organisations au sein du secteur de la distribution alimentaire ; d’identifier les oppositions qui accompagnent la définition d’un modèle de distribution alternatif dans un contexte concurrentiel ; de déceler les tensions internes qui se manifestent au sein des collectifs de consommateurs et consommatrices dans le développement de chacun des projets ; et d’insérer la création de ces organisations collectives dans les trajectoires et carrières militantes et professionnelles (Simonet, 2010) de leurs protagonistes.

Résultats

8La thèse s’organise autour de sept chapitres. Pour étudier les processus de standardisation qui accompagnent l’essaimage des SCP en France, l’analyse s’est d’abord centrée sur la fonction critique à l’origine de ce mode de distribution – dit alternatif – et le rapport qu’il entretient avec le modèle dominant du secteur de la distribution alimentaire, celui de la grande distribution. Elle s’est ensuite centrée sur l’examen des standards issus de l’expérience Park Slope Food Coop en s’intéressant à leur diffusion, notamment par l’intermédiaire des fondateurs de La Louve, et à leur réception par les personnes et les collectifs à l’origine des projets français qui se réclament de ce modèle. Ici, le compte rendu revient sur trois principaux résultats.

Entre différenciation et hétéronomie vis-à-vis de la grande distribution

9Le terme « supermarché coopératif et participatif » est une traduction, au sens littéral, des fondateurs de La Louve du mode de fonctionnement de la Park Slope Food Coop. Cette dernière, qui émerge aux États-Unis dans un contexte de protestation sociale, introduit une condition d’accès au magasin qui la distingue des coopératives de consommation préexistantes : la participation bénévole des sociétaires au fonctionnement du magasin pour permettre la réduction des prix de vente des produits. L’objectif affiché est de créer un supermarché non lucratif, organisé démocratiquement, en mesure de concurrencer les acteurs lucratifs du secteur au moyen du travail bénévole de ses sociétaires.

10La thèse appréhende la Park Slope Food Coop et les organisations qu’elle a inspirées en France comme une forme collective de consommation engagée dont la principale promesse réside dans l’accessibilité sociale et économique à des produits jugés de qualité (bio, locaux, équitables, etc.). Elle combine à la fois une fonction politique, fondée sur une critique et une « promesse de différence » vis-à-vis de la grande distribution (Le Velly, 2017), et une fonction économique qui vise pourtant à se positionner sur les mêmes segments de marché. L’objectif d’inclusion sociale affichée entre ainsi en contradiction avec la volonté de proposer une offre de « qualité » puisque la recherche de prix bas conduit d’une part à rechercher une optimisation des coûts, notamment par l’intermédiation logistique et la rationalisation du travail et, d’autre part, à diversifier l’offre alimentaire de façon à répondre à une large cible de clientèle (intégration de produits agroindustriels et de marques multinationales notamment). La recherche de prix bas, qui légitime à la fois le recourt à une main-d’œuvre bénévole et l’élargissement de la gamme de produits proposée, est constitutive du modèle originel et de son importation par les fondateurs de La Louve.

11Le premier résultat de la thèse est d’avoir caractérisé l’hybridation à l’origine de ce mode de distribution, qui allie à la fois la praticité et la diversité qu’offrent les grandes et moyennes surfaces (Moati, 2001), et le projet social et démocratique porté par le mouvement historique des coopératives de consommation (Draperi, 2017 ; Celle, 2020). Cela a permis au fil de la thèse d’explorer la tension entre différenciation et hétéronomie qui accompagne la diffusion de ce mode de distribution dans la mesure où il endosse, d’un côté, une fonction critique en se présentant comme alternatif, et entend, de l’autre, concurrencer les acteurs de la grande distribution sur les mêmes segments de marché. Cette tension se manifeste alors à plusieurs échelles : à la fois au sein des projets de supermarché coopératif et participatif, où des conflits quant à la manière de produire l’alternative émergent entre les membres et où les positions militantes se confrontent aux indicateurs et dispositifs de gestion, mais aussi entre les projets qui se distinguent, voire s’opposent, en fonction de leurs modes de fonctionnement plus ou moins distincts de ceux de la grande distribution.

Des « projets » aux stratégies diverses

12Pour analyser les contours de ce « modèle » de distribution alimentaire, la thèse s’appuie sur le cadre d’analyse des modèles productifs (Boyer & Freyssenet, 2000). C’est sur la base de leurs stratégies et de leurs configurations socio-productives que les différentes organisations ont été distinguées au fil de la thèse. L’analyse systématique des critères de sélections des produits et des fournisseurs, de l’organisation du travail bénévole et salarié et des dispositifs de gestion a permis d’identifier les normes de références issues de la Park Slope Food Coop, leur diffusion à l’échelle du réseau par l’intermédiaire des fondateurs de La Louve ainsi que leur adoption, leur adaptation ou leur remise en cause locale.

13La thèse montre que l’objectif d’inclusion sociale qui légitime la recherche d’économies d’échelle pour être compétitif en matière de prix, sous-tend trois processus caractéristiques du modèle originel des supermarchés coopératifs et participatifs. Ces trois processus sont : (i) la conventionnalisation de l’offre de produits avec l’intégration à la gamme de produits agroindustriels et le recourt à des plateformes logistiques pour l’approvisionnement, (ii) la professionnalisation du travail, qui repose à la fois sur l’embauche de salariés et sur la formation et la rationalisation du travail bénévole (Simonet, 2010 ; Dujarier, 2014), et (iii) une informatisation de la gestion par la mise en place d’un progiciel de gestion intégré (PGI) pour gérer le magasin de façon professionnelle. Or, si la volonté d’élargir la cible de la clientèle au-delà des cercles militants préalablement engagés dans des systèmes d’échanges alternatifs ou dans la consommation de produits labellisés (Dubuisson-Quellier, 2013 ; Chiffoleau, 2019) est affichée, certaines organisations refusent d’y parvenir par l’élargissement de la gamme de produits. L’enquête révèle que la moitié des organisations préfèrent au contraire se spécialiser dans la distribution de produits biologiques, zéro déchet, équitables ou en circuits courts. De même, du point de vue du travail, si une forte rationalisation s’observe dans l’ensemble des projets pour ce qui est du bénévolat, plus d’un tiers des organisations n’a néanmoins pas recours au salariat. Ce choix traduit notamment une volonté d’expérimenter l’autogestion entre sociétaires, sans patron, ni salarié·e. Enfin, la gestion professionnelle qui suppose une technicité importante par l’emploi d’un PGI (Boussard & Maugeri, 2003 ; Segrestin, 2004) est elle aussi remise en cause. Plus de la moitié des organisations n’en n’utilise pas, certaines refusant par principe d’adopter les mêmes dispositifs de gestion que dans la grande distribution.

14La mise en exergue de ces oppositions socio-productives constitue le deuxième résultat de la thèse. La construction d’une typologie par le biais d’une analyse factorielle a permis de rendre compte des différentes stratégies et des diverses manières de s’opposer à la grande distribution au sein de ce réseau. La première stratégie « volume et diversité » caractérise le modèle originel, qui consiste à allier une distribution de masse et un large assortiment de produits pour répondre à l’objectif d’inclusion sociale. La deuxième stratégie « précision et diversité » repose également sur un large assortiment de produits mais se distingue de la première par la non-recherche d’économies d’échelle, d’où des magasins plus petits et avec moins de bénévoles et de salarié⸱es (voir aucun) pour favoriser l’interconnaissance. Enfin, la stratégie « précision et spécialisation » se distingue, outre le différentiel d’échelle des organisations, par un assortiment composé de produits exclusivement labélisés ou issus de producteurs et productrices en direct. Ce résultat témoigne de l’existence d’une pluralité de modèles socio-productifs aux marges des dynamiques sectorielles dominantes.

Tensions internes et incarnations extérieures

15Le dernier résultat de ce travail porte sur les oppositions que cette diversité génère au-delà du réseau. L’étude des processus de standardisation à l’œuvre a permis de mettre au jour la volonté qu’ont les membres à la tête des principaux magasins français (dont La Louve, La Cagette et SuperQuinquin) : imposer leur modèle de distribution en s’opposant à d’autres conceptions de la production, de la distribution et de la consommation alimentaire. Par exemple, au cours de l’enquête, Biocoop a pu être décriée en raison de l’homogénéité sociale de sa clientèle, le réseau Monépi pour son incomplétude en matière d’offre et son inefficience logistique et DionyCoop pour son manque de professionnalisme. Outre l’opposition revendiquée à la grande distribution, l’enquête a ainsi dévoilé des oppositions vis-à-vis de ces modes alternatifs de distribution. Qualifiées dans la thèse de « spectres » (Chauvin, 2007), ces figures-repoussoirs concourent à définir le modèle, en creux comme en propre, à ériger des frontières, et à stabiliser des positions et oppositions vis-à-vis d’autres modalités d’organisation. L’analyse de Biocoop, Monépi et DionyCoop en tant que spectres a permis de rendre compte des tensions internes liées aux modalités d’organisation de l’activité au sein des projets, dans le processus même d’élaboration de compromis de gouvernement d’entreprises sociales. Elle a aussi permis de souligner l’existence de luttes de classement entre solutions distributives alternatives aux marges des dynamiques dominantes (Mathieu, 2007 ; Lamarche & Richez-Battesti, 2023). À partir de l’ACM, l’étude des frontières organisationnelles des SCP (Strauss, 1991) a conduit à réinsérer ce mode de distribution dans un espace de concurrence et d’(op)position plus large : celui des alternatives alimentaires.

16Au croisement de l’économie institutionnaliste et de la sociologie, cette thèse étudie l’émergence d’un réseau d’organisations de l’économie sociale dans une perspective méso de la théorie de la régulation (Lamarche, et al., 2021) à l’appui des réflexions, outils et des concepts de la sociologie économique, du travail, de la consommation, des mondes associatifs et des mouvements sociaux. Par le biais du triptyque produit/organisation/travail, elle rend compte des tensions, des formes de continuité, de transfert et d’opposition entre mondes économiques et mondes militants (Bereni & Dubuisson-Quellier, 2020) qui se manifestent dans la construction des projets de SCP français en tant qu’alternatives alimentaires à l’échelle sectorielle.

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Bibliographie

Benquet M., Hocquelet M., Durand C., & S. Laguérodie (2016), Introduction du dossier : « Les crises de la Grande Distribution », Revue Française de Socio-Economie, no 16), p. 19‑35.

Bereni L. & S. Dubuisson-Quellier (2020), « Au-delà de la confrontation : saisir la diversité des interactions entre mondes militants et mondes économiques », Revue française de sociologie, no 61, p. 505‑529.

Boussard V. & S. Maugeri (2003), Du politique dans les organisations. Sociologie des dispostifs de gestion, Paris, L’Harmattan.

Boyer R., & M. Freyssenet (2000), Les modèles productifs, Paris, La Découverte.

Celle S. (2020), « La dynamique démocratique de l’économie sociale : une approche institutionnaliste de l’émergence et de l’évolution historique des organisations de l’économie sociale dans le capitalisme en France (1790-2020) », thèse de doctorat en sciences économiques, université de Lille.

Chauvin S. (2007), « Le “worker center” et ses spectres : les conditions d’une mobilisation collective des travailleurs précaires à Chicago », Sociologie Pratiques, no 15), p. 41‑54.

Chiffoleau Y. (2019), Les circuits courts alimentaires, entre marché et innovation sociale, Toulouse, Érès.

DiMaggio P. & W. Powell (1983), “The iron cage revisited: institutional isomorphism and collective rationality in organisational fields”, American Sociological Review, no 48, p. 147‑160.

Draperi J.-F. (2017), Coopérer pour consommer autrement, Valence, Presses de l’économie sociale.

Dubuisson-Quellier S. (2009), La consommation engagée, Paris, Presses de Sciences Po.

Dujarier M.-A. (2014), Le travail du consommateur. De Mac Do à eBay : comment nous coproduisons ce que nous achetons, Paris, La Découverte.

Eloire F., Penalva Icher E. & E. Lazega (2011), « Application de l’analyse des réseaux complets à l’échelle interorganisationnelle, apports et limites », Terrains & travaux, no 19, p. 77‑98.

Enjolras B. (1996), « Associations et isomorphisme institutionnel », Revue internationale de l’économie social, p. 69‑76.

Lamarche T., Grouiez P., Nieddu M., Chanteau J.-P., Labrousse A., Michel S., & J. Vercueil (2021), « Saisir les processus méso : une approche régulationniste », Économie appliquée, vol. 1, no 1, p. 13‑49.

Lamarche T. & N. Richez-Battesti (2023), « Produire est politique : les coopératives, levier de transformation, Revue de la régulation, no 34.

Lazega E. (2023), « L’analyse des réseaux sociaux pour la théorie de la régulation » in Boyet R., Chanteau J.-P., Labrousse A. & T. Lamarche (dir.), Théorie de la régulation, un nouvel état des savoirs, Paris, Dunod, p. 180‑186.

Le Velly R. (2017), Sociologie des systèmes alimentaires alternatifs. Une promesse de différence, Paris, Presses des Mines.

Mathieu L. (2007), « L’espace des mouvements sociaux », Politix, no 77, p. 131‑151.

Moati P. (2001), L’avenir de la grande distribution, Paris, Odile Jacob.

Moati P. (2011), La nouvelle révolution commerciale, Paris, Odile Jacob.

Segrestin D. (2004), « Les ERP entre le retour à l’ordre et l’invention du possible », Sciences de la société, no 61.

Simonet M. (2010), Le travail bénévole, Engagement citoyen ou travail gratuit ?, Paris, La Dispute.

Strauss A. (1991), La trame de la négociation. Sociologie qualitative et interactionnisme (Baszanger I., trad.), Paris, L’Harmattan.

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Notes

1 Deux raisons expliquent le choix d’employer le terme « projet » pour qualifier les différentes organisations étudiées : d’abord, 90 % des magasins étudiés ne sont, dans les faits, ni des supermarchés ni des coopératives ; de plus, si l’ouverture d’une surface de plus de 400 m² de vente sous statut coopératif est un objectif aux prémices de la création de l’organisation, certains collectifs le remettent en question à mesure de leur développement.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Clotilde Grassart, « Clotilde Grassart, Standardiser l’alternative ? Une analyse socioéconomique de l’émergence des projets de supermarché coopératif et participatif en France »Revue de la régulation [En ligne], 38 | 1er semestre |Spring 2025, mis en ligne le 23 octobre 2025, consulté le 13 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/regulation/25153 ; DOI : https://doi.org/10.4000/15152

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Auteur

Clotilde Grassart

Université de Lille, Clersé, docteure en économie, clotilde.grassart@univ-lille.fr

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