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Varia

Les expériences politiques de l’absence : le processus de subjectivation de proches de disparus par migration en Tunisie

Political Experiences of Absence: The Process of Political Subjectivation of Relatives of the Missing Tunisian Migrants in Tunisia
Las experiencias políticas de la ausencia: el proceso de subjetivación política de los familiares de los desaparecidos por la migración en Túnez
Sofia Stimmatini
p. 207-208

Résumés

Cet article s’intéresse aux expériences politiques de l’absence de familles de harraga tunisiens disparus par migration. Cette contribution s’appuie sur une ethnographie conduite en Tunisie auprès d’associations de proches de disparus et d’échanges à distance avec certaines familles. À travers trois vignettes ethnographiques, l’article montre comment les faits d’exposer son propre corps et des photos de disparus, de traduire les mots d’une autre mère, et de prendre la parole en public construisent le processus de subjectivation politique qui remet en question l’identité des proches qui se mobilisent. Ceci modifie la perception que les acteurs ont d’eux-mêmes et de la relation qu’ils entretiennent avec les disparus. L’action collective et l’engagement politique font des mères et des épouses des harraga disparus des sujets politiques impliqués au nom de la liberté de circulation de tous les individus.

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Cairn

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Plan

« Où sont nos enfants ? » : disparitions par migration en Tunisie
L’arène associative des disparitions par migration
L’expérience politique de Souad : la subjectivation en train de se faire
S’exposer et exposer : un sit-in face au ministère des Affaires sociales
Une porte-parole de la douleur d’autrui
Prendre la parole au nom de « toutes les mères de disparus »
Conclusion

Aperçu du texte

Cet article porte sur les disparitions par migration de harraga tunisiens. J’analyse certaines expériences politiques d’absence de mères et d’épouses des disparus, initiées en 2011, à la suite des contestations ayant éclaté en Tunisie durant l’hiver 2010. Ces femmes, ne recevant plus de nouvelles de leurs enfants ou maris, se rassemblaient à l’époque face au ministère des Affaires étrangères afin de connaître le sort de leurs proches partis vers l’Italie. En effet, après le 14 janvier 2011, lorsque le président Ben Ali a fui en Arabie Saoudite, le contrôle aux frontières tunisiennes s’est relâché pendant quelques mois ; ce qui a permis à des milliers de personnes, pour la majeure partie des jeunes hommes, de rejoindre l’Italie en bateau sans posséder les documents requis, le visa Schengen C. Si la majeure partie a réussi à rejoindre le territoire européen, des centaines d’entre eux ont disparu : ont-ils décidé de ne plus donner de nouvelles ? Ont-ils été séquestrés par des organisat...

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Pour citer cet article

Référence papier

Sofia Stimmatini, « Les expériences politiques de l’absence : le processus de subjectivation de proches de disparus par migration en Tunisie »Revue européenne des migrations internationales, vol. 39 - n°1 | -1, 207-208.

Référence électronique

Sofia Stimmatini, « Les expériences politiques de l’absence : le processus de subjectivation de proches de disparus par migration en Tunisie »Revue européenne des migrations internationales [En ligne], vol. 39 - n°1 | 2023, mis en ligne le 01 janvier 2025, consulté le 29 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/remi/22461 ; DOI : https://doi.org/10.4000/remi.22461

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Auteur

Sofia Stimmatini

Doctorante en anthropologie, Université libre de Bruxelles, Laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains (LAMC), avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles, Belgique ; sofia.stimmatini[at]ulb.be

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Droits d’auteur

CC-BY-4.0

Creative Commons - Attribution 4.0 International - CC BY 4.0

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