Navigation – Plan du site

AccueilAppels à contribution et actualitésAppels en coursSyrie : le fait religieux dans la...

Syrie : le fait religieux dans la révolution, la guerre, l’exil et la transition

Projet dirigé par Thomas Pierret et Anna Poujeau

Notes de la rédaction

Cet appel à contribution est également rédigé en langue anglaise : https://journals.openedition.org/remmm/22250

Argumentaire

La question du religieux dans le conflit syrien a principalement été abordée dans les nombreux travaux consacrés aux groupes armés islamistes, en particulier jihadistes (Heller, 2016 ; Lund, 2016 ; Lister, 2017 ; Pierret, 2017 ; Zelin, 2022 ; Hamming, 2023 ; Center for Justice & Accountability, 2023 et 2025 ; Haenni et Drevon, 2025), ainsi que dans ceux qui se sont penchés sur la dimension confessionnelle de l’affrontement (Satik, 2013 ; Phillips, 2015 ; Stolleis, 2015 ; Leenders, 2016 ; Pinto, 2017 ; Belhadj et Ruiz de Elvira, 2018 ; Hinnebusch, 2019 ; Mazur, 2021). Ce dernier groupe de travaux a proposé une critique bienvenue des récits primordialistes qui voyaient dans la guerre une simple résurgence de « haines anciennes ». Ils ont proposé, à la place, une analyse de la « confessionnalisation » du conflit comme le résultat d’interactions complexes entre les structures sociales et politiques existantes, d’une part, et les stratégies de mobilisation des protagonistes, d’autre part. Si la confessionnalisation du conflit syrien constitue une part du contexte que nous souhaitons explorer dans ce numéro spécial, elle ne constitue cependant pas l’objet principal de notre réflexion. Celle-ci porte plutôt sur le fait religieux à proprement parler, expression que nous employons dans un double objectif : premièrement, souligner notre volonté d’étudier les croyances et pratiques religieuses pour elles-mêmes plutôt que comme de simples variables ou manifestations d’autres types de processus sociaux (politiques, économiques,…) ; deuxièmement, encourager une approche aussi multidisciplinaire que possible des dynamiques étudiées. Nous nous plaçons, de ce point de vue, dans la continuité des auteurs qui se sont intéressés au rôle des slogans religieux ou de la notion de martyre dans le soulèvement révolutionnaire de 2011 (Boëx, 2018 ; Aubin-Boltanski, 2022 ; Al-Khalili, 2023 : 167-186). Cependant, cet appel concerne plus spécifiquement les transformations religieuses survenues dans la foulée de ce soulèvement puis de la guerre, du déplacement massif de la population syrienne et enfin du renversement de Bachar al-Assad par la coalition rebelle d’Ahmed Al-Charaa. Ces évolutions seront envisagées selon trois perspectives principales, tout en restant attentifs à d’autres approches pertinentes qui pourraient être proposées.

Axes

Doctrines et pratiques

La polarisation confessionnelle a participé à l’homogénéisation des communautés religieuses syriennes, dont les membres ont souvent été contraints de s’aligner sur la position politique dominante parmi leurs coreligionnaires (en plus de la littérature sur la confessionnalisation, voir, pour les alaouites, Ghanem, 2021). Refuser de se soumettre à ce type d’injonctions politico-religieuses pouvait entraîner des représailles ou une marginalisation, comme cela a été le cas pour les religieuses du couvent de Sainte-Thècle à Maaloula (Poujeau, 2021). L’impact spécifiquement religieux de ce processus reste toutefois mal connu. Dès le début de la guerre, les analystes ont montré que la domination militaire des groupes armés salafistes et salafistes-jihadistes leur conférait un statut hégémonique parmi les communautés sunnites vivant dans les zones contrôlées par les rebelles, ce phénomène ayant atteint son paroxysme avec l’établissement de l’État islamique dans la moitié orientale du pays (International Crisis Group, 2012 ; Lund, 2013 ; Pierret, 2017). Cependant, les conséquences de cette hégémonie sur les croyances et les pratiques des communautés locales, ainsi que sur son héritage dans les régions où la gouvernance jihadiste a été éradiquée, comme dans les territoires anciennement contrôlés par l’État islamique, ou a été forcée de se modérer, comme à Idlib sous le contrôle de Hay’a Tahrir al-Sham (HTS), restent à interroger. Dans ce dernier cas, on sait que l’influence historique et profondément enracinée des doctrines non salafistes parmi les hommes de religion du cru ont contraint HTS à réduire, sans toutefois les abandonner, son ambition de diffuser sa propre version de l’islam (Drevon et Haenni, 2021). De même, un sondage d’opinion mené en 2022 auprès de Syriens dans le pays et dans la diaspora a montré que le soutien populaire aux institutions religieuses existantes (pro et anti-régime) était très faible, mais que la moins impopulaire d’entre elles demeurait néanmoins le Conseil islamique syrien, basé à Istanbul et dominé par des soufis (The Day After, 2022). Cela explique en partie la cooptation par HTS d’oulémas de tendance soufie après sa prise de Damas en 2024, ainsi que la nomination du président du Conseil islamique syrien, Cheikh Oussama al-Rifa’i, au poste de Grand Mufti (Pierret, 2025). Gérer les tensions, déjà apparentes, entre soufis et les salafistes sera assurément l’un des défis que le nouveau pouvoir devra relever. Dans les régions arabes anciennement contrôlées par l’État islamique, l’Administration démocratique autonome du nord et de l’est de la Syrie (ADANES), dirigée par des militants kurdes, a favorisé la réaffirmation des confréries soufies (Pierret et Alrefaai, 2021). Cependant, l’ampleur du soutien populaire qu’elles ont réussi à préserver ou à reconstituer reste floue.

La question reste entière en ce qui concerne de semblables dynamiques parmi les autres communautés religieuses. Avant la guerre, l’idée était répandue que le niveau d’observance religieuse chez les alaouites et les druzes était faible par rapport à celui des sunnites et des chrétiens. À supposer que cette hypothèse ait été fondée, dans quelle mesure la situation a-t-elle changé pendant le conflit ? La ferveur religieuse a-t-elle augmenté parmi ces groupes ? Comment cette possible résurgence a-t-elle influencé leur position vis-à-vis des traditions islamiques dominantes au niveau régional (sunnites et chiites duodécimains) ? Une autre question qui mériterait une exploration approfondie est celle des conversions au chiisme, un phénomène observé principalement dans les régions syriennes directement contrôlées par des groupes paramilitaires affiliés aux Gardiens de la révolution islamique d’Iran (par exemple, certaines zones de la frontière libanaise, la province de Deir ez-Zor et la campagne sud d’Alep) (Awad, 2019 ; Baker, 2023). Au-delà du recrutement des tribus sunnites dans ces milices, quelles ont été l’ampleur et la profondeur du processus de « chiisation » de ces communautés ?

Questionner les croyances et les normes religieuses ?

Si le premier axe de réflexion concerne les dynamiques d’intensification de la pratique religieuse et de confrontation entre doctrines religieuses concurrentes, ce second axe porte plutôt sur les mécanismes de prise de distance vis-à-vis des croyances et normes religieuses, voire de contestation de ces dernières. Des sondages d’opinion récents suggèrent que la religiosité a de nouveau augmenté dans la plupart des pays arabes après une baisse momentanée à la fin des années 2010 (Robbins, 2023). En Syrie et dans la diaspora, cette baisse momentanée de la religiosité avait causé un certain désarroi parmi les hommes de religion (Pierret et Alrefaai, 2021 ; Elsässer, 2025). Elle avait été attribuée au traumatisme causé par les atrocités (et l’échec) des groupes jihadistes, ou encore au fait qu’en raison de leur exil, notamment en Europe, certains Syriens se trouvaient confrontés à un environnement social où les normes religieuses étaient nettement moins contraignantes. Nous manquons cependant cruellement de recherches qui permettent d’appréhender finement et dans toute leur épaisseur sociale ces variations de la religiosité, ainsi que leurs facteurs sous-jacents. Le scepticisme religieux mérite donc d’être étudié même s’il reste marginal parmi les communautés syriennes, dans la foulée de ce que montrent certains travaux sur la non-croyance dans l’Égypte pré-révolutionnaire (Schielke, 2012). En plus de l’athéisme pur et simple et de l’abandon de l’observance religieuse, nous encourageons les contributions traitant d’autres formes de remise en question des normes religieuses établies, telles qu’elles peuvent s’exprimer dans des modes de vie guidées par le pragmatisme, l’anticléricalisme ou encore dans des interprétations libérales des écrits religieux, comme celles qui ont pris de l’ampleur en Syrie (et ailleurs) au milieu des années 2010, notamment en réaction aux crimes de l’État islamique (Pierret, 2024).

Les reconfigurations de l’autorité religieuse

Durant le conflit, les leaders et groupes religieux syriens se sont trouvés face à de réelles opportunités d’affirmer leur autorité, mais aussi aux défis posés par l’émergence de nouveaux acteurs politico-militaires et religieux. Des changements considérables ont eu lieu dans le domaine des institutions islamiques officielles. La bureaucratie religieuse du régime Assad a été largement reconfigurée, notamment par la suppression du poste de Grand Mufti en 2021 (Aldoughli, 2022 ; Khatib, 2023 ; Pierret, 2024). De nouvelles instances et réglementations ont été établies dans les autres régions sunnites du pays, notamment dans la région d’Idlib contrôlée par HTS, dans les zones frontalières du nord contrôlées par la Turquie, et dans l’ADANES (Pierret et Alrefaai, 2021). Ces institutions ont émergé soit à la suite de politiques imposées par les pouvoirs en place, soit grâce aux efforts produits par les hommes de religion locaux, eux-mêmes divisés entre réseaux préexistants et nouvelles figures soutenues par des groupes armés, les fameux shar’is (Cole, 2014 ; Heller, 2014). Parmi les druzes, pareillement, de nouveaux prétendants à l’autorité religieuse sont apparus au sein groupes armés créés dans un but d’autodéfense communautaire (par exemple, les Hommes de la Dignité), tandis que le cheikh Hikmat al-Hijri, l’un des trois plus grands chefs spirituels druzes de Syrie (cheikh al-‘aql), a tenté de se hisser au sommet de sa communauté en soutenant les manifestations anti-régime à Suwayda (2023-2024) puis en adoptant une position intransigeante vis-à-vis du nouveau pouvoir d’Ahmed Al-Charaa (Ezzi, 2025). En revanche, les chefs religieux alaouites avaient été continuellement marginalisés sous les deux Assad, si bien que le changement de régime ouvre de nouveaux espaces à leurs tentatives d’auto-organisation (Ghanem, 2025).

Par ailleurs, le conflit a renforcé la dimension transnationale de l’autorité religieuse parmi les différentes communautés, soit en favorisant des solidarités confessionnelles transfrontalières (Smyth, 2015 ; Pierret, 2017 ; Ghanem, 2021), soit par le biais de l’exil des leaders religieux et des communautés syriennes. Ainsi, des publications récentes montrent que les rêves (partagés via des applications de messagerie instantanée) ont joué un rôle crucial dans le renouveau des communautés soufies d’Alep à travers la diaspora (Pinto, 2024), et que les leaders religieux ont joué un rôle important de médiateurs entre les donateurs et les acteurs de l’aide humanitaire parmi les communautés de réfugiés et en Syrie (Carpi, 2023 ; Farooqi, 2025). Le contexte de la guerre a également contribué à la création de nouvelles opportunités, de part et d’autre de la ligne de front ainsi que dans la diaspora, que ce soit dans le champ des œuvres de charité religieuses, musulmanes et chrétiennes (Ruiz de Elvira, 2019 ; Akdedian, 2021), ou des mouvements missionnaires sunnites tels que les ONG salafistes, les Qubaysiyyat réservées aux femmes, le Tabligh, et les Ahbash, un mouvement anti-salafiste basé au Liban (Pierret, 2018 ; Aubin-Boltanski, 2023).

Calendrier

Les propositions d’article (4 000 signes maximum), accompagnées d’une courte notice biographique, sont à envoyer avant le 1er octobre 2025 à Thomas PIERRET <thomas.PIERRET@univ-amu.fr> et Anna POUJEAU <anna.poujeau@cnrs.fr>.

Les auteurs seront contactés avant la fin du mois suivant. Les articles, rédigés en français ou en anglais, d’un volume maximal de 50 000 signes, devront être soumis au plus tard le 1er mars 2026. Pour plus d’informations concernant les normes de rédaction de la revue et le processus éditorial, voir ici : https://journals.openedition.org/remmm/3004.

Bibliographie

AKDEDIAN, Harout, 2021, « Stifling the Public Domain in Syria: Religion & State from Neo-Liberalism to State Atrophy », in AL-AZMEH et al. (eds.), Striking From the Margins: State, Religion and Devolution of Authority, London, Saqi Books, p. 91-117.

ALDOUGHLI, Rahf, 2022, « Departing ‘Secularism’: Boundary Appropriation and Extension of the Syrian State in the Religious Domain », British Journal of Middle Eastern Studies, 49, p. 360-385.

AL-KHALILI, Charlotte, 2023, Waiting for the Revolution to End. Syrian Displacement, Time and Dubjectivity, London, UCL Press.

AUBIN-BOLTANSKI, Emma, 2022, « Contester l’omnipotence du leader, conjurer et susciter la peur. . Les usages multiples de la formule Allâhu Akbar », in ANR Shakk (dir.), Lexique vivant de la révolution et de la guerre en Syrie, https://doi.org/10.21428/3633fae9.8d19805d.

——— 2023, « A Mawlid al-Nabī under Close Surveillance Beirut, November 2019 », in AMRI, Nelly, CHIH, Rachida et REICHSMUTH, Stefan (eds.), The Presence of the Prophet in Early Modern and Contemporary Islam, Leiden, Brill, p. 456-485.

AWAD, Ziad, 2019, « Iran in Deir ez-Zor: Strategy, Expansion, and Opportunities », Middle East Directions - Research Project Report, 21.

BAKER, Rauf, 2023, « Tehran’s Shiification of Syria. Iran’s Hegemonic Drive », Middle East Quarterly, 30, n. 1.

BELHADJ, Souhail, RUIZ DE ELVIRA, Laura, 2018, « Sectarianism and civil conflict in Syria: reconfigurations of a reluctant issue », in KRAETZSCHMAR, Hendrik and RIVETTI, Paola (eds.), Islamists and the Politics of the Arab Uprisings: Governance, Pluralisation and Contention, Edinburgh, Edinburgh University Press, p. 322-340.

BOËX, Cécile, 2018,» Figures remixées des martyrs de la révolte en Syrie sur YouTube ». Archives de sciences sociales des religions, 181, p. 95-118.

BUNZEL, Cole, 2014, « The Caliphate’s scholar-in-arms », Jihadica, http://www.jihadica.com/the-caliphate’s-scholar-in-arms/.

CARPI, Estella, 2023, « Syrian Refugee Faith Leaders in Lebanon: Navigating the Intersection Between Assistance Provision and “Spiritual Activism” », in ROWLANDS, Anna and FIDDIAN-QASMIYEH, Elena (eds), The Oxford Handbook of Religion and Contemporary Migration. Oxford, Oxford University Press.

CENTER FOR JUSTICE & ACCOUNTABILITY, 2023 and 2025, Expert Papers, 1 & 2, https://cja.org/what-we-do/transitional-justice-initiatives/promoting-isil-accountability-for-atrocity-crimes/.

DREVON, Jérôme, HAENNI, Patrick, 2021, « How Global Jihad Relocalises and Where It Leads: The Case of HTS, the Former AQ franchise in Syria », Middle East Directions - Research Project Report, 108.

ELSÄSSER, Sebastian, 2025, « A Wave of Unbelief? Conservative Muslims and the Challenge of Ilḥād in the Post-2013 Arab World », Religions, 16, n. 6, p. 670.

EZZI, Mazen, 2025, « D’un chef religieux à un leader politique : Le rôle de la guerre dans la transformation du pouvoir religieux à Soueida », paper présenté au workshop de l’ANR Shakk Syria : Religion in Revolution, War, and Displacement, Institut français d’études anatoliennes, Istanbul, 5-7 mars.

FAROOQI, Danesh, 2025, « Religious humanitarianism and rebuilding Syrian civil society: Syrian Sufi aid Networks as partners for peacebuilding », paper presented at the ANR Shakk workshop Syria: Religion in Revolution, War, and Displacement, French Institute for Anatolian Studies, Istanbul, 5-7 March.

GHANEM, Aghiad, 2021, Patronage, refuge, ancrage : l’internationalisation des Alaouites (Syrie, Turquie, Liban) face au conflit syrien, thèse de doctorat en Science politique, Institut d’études politiques, Paris.

GHANEM, Aghiad (2025) « Becoming Public: Alawite Shaykhs and the Politics of Anchoring in Latakia, Syria », paper presented at the ANR Shakk workshop Syria: Religion in Revolution, War, and Displacement, French Institute for Anatolian Studies, Istanbul, 5-7 March.

HAMMING, Tore, 2023, Jihadi Politics: The Global Jihadi Civil War, 2014-2019, London, Hurst.

HAENNI, Patrick, DREVON, Jérôme, 2025, Transformed by the People: Hayat Tahrir al-Sham’s Road to Power in Syria, London, Hurst.

HELLER, Sam, 2014, « Islam’s lawyers in arms », Foreign Policy, https://web.archive.org/web/20181121161122/https://foreignpolicy.com/2014/06/06/islams-lawyers-in-arms/.

HELLER, Sam, 2016, Keeping the Light On in Idlib: Local Governance, Services, and the Competition for Legitimacy among Islamist Armed Groups, New York, The Century Foundation.

HINNEBUSCH, Raymond, 2019, « Sectarianism and Governance in Syria », Studies in Ethnicity and Nationalism, 19, p. 41-66.

INTERNATIONAL CRISIS GROUP, 2012, « Tentative Jihad: Syria’s fundamentalist opposition », Middle East & North Africa Report, 131.

KHATIB, Line, 2023, « Autocracy, Iran and Religious Transformation in Syria », Syria Studies, 15.

LEENDERS, Reinoud, 2016, « Master Frames of the Syrian Conflict: Early Violence and Sectarian Response Revisited », POMEPS Studies 20: From Mobilization to Counter-Revolution.

LISTER, Charles, 2017, The Syrian Jihad: Al-Qaida, the Islamic State and the Evolution of an Insurgency, London, Hurst.

LUND, Aron, 2013, Syria’s Salafi Insurgents: The Rise of the Syrian Islamic Front, Stockholm, Swedish Institute of International Affairs.

LUND, Aron, 2016, Into the Tunnels. The Rise and Fall of Syria’s Rebel Enclave in the Eastern Ghouta, New York, The Century Foundation.

MAZUR, Kevin, 2021, Revolution in Syria. Identity, Networks, and Repression, Cambridge, Cambridge University Press.

PHILLIPS, Christopher, 2015, « Sectarianism and conflict in Syria », Third World Quarterly, 36, n. 2, p. 357-376.

PIERRET, Thomas, 2017, « Syrian Salafis at War: Logics of Fragmentation and Realignment », in CAVATORTA Francesco, MERONE, Fabio (eds), Salafism After the Arab Awakening. Contending with People’s Power, London, Hurst, p. 137-153.

——— 2018, « L’Instance Islamique du Cham : une ‘voie moyenne’ salafiste contre la radicalisation jihadiste », Archives de Sciences Sociales des Religions, 181, p. 219-239.

——— 2024, « Minister vs. Mufti. The Struggle Over ‘Moderate Islam’ in Wartime Syria (2011-2021) », Mediterranean Politics.

——— 2025 « Le nouveau pouvoir syrien face au champ religieux, ou les limites d’une stratégie hégémonique », Observatoire international du religieux, n. 53.

PIERRET, Thomas, ALREFAAI, Laila, 2021, « Religious Governance in Syria Amid Territorial Fragmentation », in WEHREY, Frederic (ed.), Islamic Institutions in Arab States. Mapping the Dynamics of Control, Co-option, and Contention, Washington DC, Carnegie Endowment for International Peace.

PINTO, Paulo, 2017, « The Shattered Nation: The Sectarianization of the Syrian Conflict », in HASHEMI, Nader, POSTEL, Danny (eds) Sectarianization. Mapping the New Politics of the Middle East, London, Hurst.

——— 2024, « Uncertain futures: Memory, performance and temporality among Syrian Sufis », History and Anthropology, p. 1-15.

POUJEAU, Anna, 2021, « L’affaire des moniales de Sainte-Thècle. La communauté chrétienne en Syrie au cœur d’images et de récits concurrents », in BOËX, Cécile, DEVICTOR, Agnès (eds.), Syrie, une nouvelle ère des images. De la révolte au conflit transnational, Paris, CNRS.

ROBBINS, Michael, 2023, « MENA Youth Lead Return to Religion ». Arab Barometer, https://www.arabbarometer.org/2023/03/mena-youth-lead-return-to-religion/.

RUIZ DE ELVIRA, Laura, 2019, « From local revolutionary action to exiled humanitarian work: activism in local social networks and communities’ formation in the Syrian post-2011 context », Social Movement Studies, 18, n. 1, p. 36-55.

SATIK, Nayruz, 2013, « al-hala al-ta’ifiya fi-l-intifada al-Suriya », Omran, 5, n. 2, p. 373-427.

SCHIELKE, Samuli, 2012, « Being a non-believer in a time of Islamic revival: Trajectories of doubt and certainty in contemporary Egypt », International Journal of Middle Eastern Studies, 44, n. 2, p. 301-320.

STOLLEIS, Friederike (dir.), 2015, Playing the Sectarian Card. Identities and Affiliations of Local Communities in Syria, Beyrouth, Friedrich-Ebert-Stiftung.

THE DAY AFTER, 2022, Syrian Religiosity Patterns and Civil and Political Matters, https://tda-sy.org/wp-content/uploads/syrian-religiosity-en-web.pdf.

ZELIN, Aaron, 2022, The Age of Political Jihadism. A Study of Hayat Tahrir al-Sham, Lanham, Rowman & Littlefield Publishers.

Haut de page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search