Elaine Després, Le Posthumain descend-il du singe ? Littérature, évolution et cybernétique (2020)
Elaine Després, Le Posthumain descend-il du singe ? Littérature, évolution et cybernétique, Montréal : Presses Universitaires de Montréal (PUM), 2020.
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1Si le posthumain fait l’objet de nombreuses réflexions dans le monde académique, les images que nous nous en faisons restent assez peu variées : des êtres au gros cerveau, des cyborgs, des hommes grands et athlétiques ou des femmes pulpeuses et agiles. Ce sont des images sans doute héritées des années 1900 à 1960, que sont venus compléter les personnages de films à grand succès plus récents.
2Le grand mérite du livre d’Élaine Després est de nous montrer que ces représentations, déjà plus complexes qu’il n’y paraît, en cachent une myriade d’autres, car la littérature de science-fiction a produit des visages posthumains d’une extrême variété. Dans une perspective sociocritique et épistémocritique, l’autrice souligne, dès l’introduction, que la vision séquentielle et unidirectionnelle d’une espèce humaine aboutissant à une espèce posthumaine n’est qu’une vision simpliste. Il faut plutôt penser des divergences multiples, c’est-à-dire un buisson de posthumains divers. Ceci ouvre le champ de façon vertigineuse et casse le présupposé d’un destin déjà écrit. Ainsi, pris dans son ensemble, ce livre est écrit sous le signe des divergences et des buissonnements, et l’analyse de ces formes réserve bien des surprises.
3L’autrice s’est donné pour but d’apporter un peu de clarté dans cette multiplicité et de produire un arpentage. Onze chapitres se succèdent, chacun centré sur une œuvre et sur une grande forme de posthumanité rencontrée dans la littérature. Lecteurs et lectrices pourront découvrir, à chaque fois, un récit, mais aussi un ensemble de problématiques touchant à des enjeux aussi densément mêlés que ceux de nos vies : l’identité, le langage, les violences, la relation à l’écosystème, les héritages, la divergence des cultures, les particularités biologiques, l’hybridation technologique, le genre, etc. L’ouvrage est divisé en trois parties. La première, intitulée « Évolution des espèces et taxonomie », déroule trois chapitres étudiant la manière dont la spéciation posthumaine a été développée dans la fiction. La suivante, « L’émergence du posthumain littéraire », comporte aussi trois chapitres qui proposent des études de cas portant sur des récits pionniers, successivement Ape and Essence d’Aldous Huxley, Limbo de Bernard Wolfe, More Than Human de Theodore Sturgeon. Enfin la dernière, « Monstruosités, adaptations, évolutions », la plus riche, débute avec deux premiers chapitres, le premier sur « Les monstres prometteurs : Twilight World de Poul Anderson » et le second sur « La catastrophe des gros cerveaux : Galápagos de Kurt Vonnegut », pour culminer avec trois autres que nous recensons ici. Insistons sur le fait que chacun de ces chapitres est une réflexion où de multiples problématiques se croisent, donnant de la profondeur au tableau, dans un langage clair et un exposé toujours agréable. Mais comme il ne serait pas raisonnable, dans une simple note de lecture, de rendre compte de tous, nous nous limiterons ici à un éclairage sur trois d’entre eux, sachant que les autres sont tout aussi intéressants.
4Le chapitre neuf est intitulé « Au royaume de la survie, le mieux adapté est roi : Hothouse (1962) de Brian Aldiss ». L’approche d’Aldiss se nourrit de la théorie de l’évolution et de la pression de sélection qu’exerce tout environnement. Il se trouve que la Terre est devenue un monde vert, dominé par le végétal. Des sortes de banian forment l’assise de l’écosystème, c’est-à-dire des arbres dont les branches, en touchant le sol, peuvent s’enraciner et former de nouveaux arbres, le tout donnant une sorte de forme enchevêtrée et sans limites. Par ailleurs, la Terre oppose toujours la même face au Soleil, ce qui différencie une zone sombre et une autre éclairée, avec une ligne de crépuscule. Élaine Després signale que l’image séminale du roman est celle d’un souvenir, celui d’un banian vu par Aldiss à Calcutta, ce même banian qui marqua fortement Julian Huxley, l’un des grands artisans de la théorie synthétique de l’évolution. Elle sert à la fois de matrice pour imaginer la forêt du monde vert, mais aussi de métaphore structurante pour appréhender à la fois le buissonnement humain et la complexité des relations d’espèces, allant bien au-delà de la relation proie-prédateur :
Finalement, ce passage qui décrit le banian propose deux signes de la réussite évolutive ultime : la complexité et l’immortalité. […] D’abord, plus il y a d’espèces […], plus l’écosystème se complexifie, chacun y occupant une place précise qui influence celle des autres […]. Ensuite, dans la logique de la lutte pour la survie, l’immortalité d’une espèce annonce forcément un épuisement du moteur de l’évolution. C’est précisément ce qui survient dans le roman : le banian incarne l’apogée de la divergence évolutive […]. Ne reste plus qu’au mouvement inverse à s’enclencher : la simplification. (p. 193)
5Dans cet écosystème, les êtres humains n’ont plus de place dominante. À la différence d’aujourd’hui, où nous produisons une part importante de notre environnement, ils n’ont qu’une influence marginale sur lui. Vivant en petites communautés assez isolées, la divergence évolutive a conduit à diverses espèces posthumaines à espérance de vie courte, à intelligence moindre, focalisées sur la survie à court terme. Ces espèces ne fabriquent plus d’objets mais se servent, en guise d’outils, de ce que la nature propose : des épines de plantes en guise d’armes, des noix géantes en guise d’habitats, etc.
6Cette œuvre permet à Élaine Després de montrer que la posthumanité doit être vue comme posthumanités au pluriel, mais aussi que les posthumains peuvent être moins intelligents, moins grands, moins faiseurs de cultures, pour être mieux adaptés. En somme, pour simplifier, il est possible que des singes descendent de l’homme.
7Par ailleurs, Hothouse ouvre une seconde perspective : celle de l’hybridation organique. Il se trouve qu’un des personnages, Gren, est infecté par un champignon – une morille – intelligent, qui va combiner ses capacités à celles du cerveau humain. La figure peut sembler baroque, mais elle n’est pas sans fondements épistémologiques, comme le souligne Élaine Després. Le mycélium est connu pour jouer un rôle d’interconnexion très sophistiqué entre les plantes, et nos morilles ont une relation privilégiée avec certains arbres, comme les frênes. De même, par les microorganismes qui vivent dans nos corps et nous sont indispensables, nous sommes déjà une association interespèce. Plus profondément, il s’agit d’explorer les voies évolutives du commensalisme, de la symbiose et du parasitisme. En l’occurrence, grâce à la symbiose entre Gren et la morille, le niveau de conscience de ce tandem s’accroît. Toutefois, la morille devra, au moment de sa sporulation reproductive, changer d’hôte. Dans cette relation, on peut d’ailleurs se demander si la morille elle-même, qui garde en mémoire toute la mémoire de Gren en plus de la sienne, n’est pas elle aussi une posthumaine, par l’héritage d’une culture. La filiation humain-posthumain ne se réduit pas au phylum biologique mais peut s’appréhender aussi comme filiation culturelle.
8Le chapitre dix, « Évolution et fluidité de genre : Le Silence de la Cité (1981) d’Élisabeth Vonarburg », aborde la question du genre, pilier anthropologique essentiel. Dans cette histoire qui s’inscrit trois siècles après un conflit nucléaire, deux types de posthumains existent, sans échanges ou presque. D’un côté l’élite a survécu au conflit en s’enterrant dans des cités technologiques. Leur très grande longévité a permis à quelques un·e·s de survivre, d’abord grâce à un arsenal médical, puis, quand la vieillesse s’est accentuée, dans un caisson d’où les personnes dirigent leurs avatars robotiques, et enfin, après leurs morts, sous forme de personnalités virtuelles, ou téléchargées dans un avatar. À l’extérieur, la présence des radiations a décimé les populations, diminué l’espérance de vie, sélectionné peu à peu les génomes les plus résistants aux radiations. L’environnement mutagène a surtout modifié le sex-ratio : les hommes sont devenus rares et, de ce fait, leur valeur sociale est supérieure à celle des femmes, d’où un patriarcat très fort avec polygamie systématique. On voit ainsi comment, dans cette évolution posthumaine, une modification biologique a entraîné une transformation culturelle radicale, accroissant la dissymétrie entre les genres.
9Toutefois, dans le roman, les situations sont instables. D’une part des amazones, au vu de la supériorité numérique des femmes, travaillent à un renversement pour instaurer une gynocratie. D’autre part, au sein de la dernière cité souterraine, quelques rares survivants s’affairent encore. Ils cherchent à intégrer à leur génome à longévité longue les gènes de résistance à la radioactivité afin que leur descendance puisse enfin sortir du monde souterrain. De plus, pour éviter d’être piégée par les régimes patriarcaux et les éventuels régimes matriarcaux, cette descendance aura une capacité naturelle à changer de sexe. La jeune Élisa donne ainsi une figure de posthumaine complexe : psychologiquement femme mais capable de se transformer en homme.
10Après un périple dans le monde extérieur, Élisa échafaude à son tour son plan pour que vive une posthumanité acceptable. Transformée en homme, elle récolte son sperme pour, retransformée en femme, se féconder. Elle entreprend d’engendrer de multiples enfants, dotés des mêmes capacités qu’elle, qui, un jour, se répandront sur Terre et transmettront leurs caractéristiques aux populations survivantes. Elle prend soin d’éduquer ses enfants, tâchant de leur transmettre le savoir des cités souterraines ainsi qu’une certaine éthique du respect envers chaque personne. Le projet posthumain comprend ainsi à la fois un projet culturel et un projet naturel, qui, combinés, veulent former un projet d’harmonie entre les genres. Il ne s’agit pas de mettre en place une société postgenrée – les genres existent toujours – mais une société où le genre se vit de façon plus équilibrée et plus complète. En particulier, Élisa instaure la règle, jusqu’à l’âge adulte, d’un changement de sexe tous les deux ans, afin que chacun·e vive l’expérience de chaque sexe et qu’une nouvelle culture des genres, mieux partagée, s’élabore (John Varley, dans Les Gens de la Lune / Steel Beach, reprendra ce motif avec une grande finesse). Avec les cités souterraines, les populations à sex-ratio déséquilibré, et les descendants d’Élisa, nous avons donc trois types de posthumain·e·s. Leur contraste conduit le lecteur ou la lectrice à réfléchir sur nos cultures du genre actuelles et aux voies de transformation.
11Au vu de l’importance majeure de l’axe de l’alliance et de l’axe de la filiation, soulignée par tous les anthropologues, la réflexion sur la question du genre de la posthumanité est en fait incontournable et le choix de cette œuvre par Élaine Després est tout à fait judicieux. On songe simplement au complément qu’aurait pu apporter une étude de La Main gauche de la nuit d’Ursula Le Guin, où le posthumain prend la figure d’une forme d’hermaphrodisme.
12Une des autres caractéristiques de cette évolution vers la posthumanité est l’existence d’un projet clairement volontaire, même si tout n’est pas sous contrôle. À la différence de Hothouse d’Aldiss, et de la série Darwin de Bear que nous allons aborder juste après, l’humanité est ici son projet, pour reprendre la formule promue par Sartre.
13Enfin, à titre de troisième exemple, il est intéressant d’aborder le chapitre onze : « Saltation virale pour un post-Homo communicans : la série Darwin (1999 et 2003) de Greg Bear ».
14En reprenant les théories de l’évolution mettant en avant la notion de saut évolutif dû à une mutation d’un gène structurel, Bear replace l’espèce humaine dans une profondeur temporelle qui nous fait toucher du doigt sa plasticité. D’une part, il met en avant la découverte archéologique d’un petit groupe d’humain·e·s :
Ils voyageaient ensemble, comme des égaux. Personnellement, j’ignore ce qu’ils s’apportaient les uns les autres. Mais nous avons trouvé environ autant de représentants de chaque espèce, erectus et sapiens. […] Je dirais que les individus appartenant à erectus travaillaient comme chasseurs, en utilisant des outils fabriqués par les sapiens. (Darwin’s Children, part. 3, chap. 1, p. 50-66)
15D’autre part, le monde contemporain du roman (proche du nôtre) est en proie à l’apparition d’une nouvelle espèce. Un virus – en fait un gène latent – qui se cachait dans nos chromosomes depuis longtemps, s’est activé, impliquant la naissance d’enfants d’un nouveau genre (les shévites). Cette posthumanité ne se caractérise ni par un surcroît d’adaptation évident, ni par un surcroît de capacité physique, mais par des aptitudes communicationnelles supérieures. La maîtrise de la langue est plus précoce. La profondeur de l’expression est démultipliée par une langue en deux faisceaux à contrôle indépendant, ce qui permet de parler par une voix double et d’apporter toute une série de nuances à la parole. Le visage est doté de photophores, complétant la parole et les signaux d’attitude par une capacité de communication par signaux visuels complexes.
16Si l’ancrage biologique est fort, les enjeux se situent surtout dans l’élaboration de nouveaux langages et d’une nouvelle culture. Élaine Després prolonge alors dans ce chapitre un ensemble de réflexions cybernétiques sur l’influence de Norbert Wiener. Elle analyse l’importance cruciale de la circulation d’informations. Elle nous confronte aussi, avec Bear, au défi de la création d’une nouvelle culture au sein des posthumains shévites, utilisant leur capacité en réseau communicationnel (les dèmes). Elle nous invite, enfin, à réfléchir à l’intégration d’une culture posthumaine avec la culture humaine développée par sapiens, avec la recherche d’une issue politique à la situation de crise et de peur, ainsi que le sens rétrospectif de la découverte archéologique susmentionnée.
17En guise de conclusion de cette note de lecture, il convient de rappeler que, bien sûr, tout lecteur ou toute lectrice un peu averti·e pourra regretter que n’y figure pas telle ou telle œuvre. Mais ce reproche est trop facile. L’autrice explique d’ailleurs ses choix :
Bien d’autres œuvres, issues d’autres cultures ou plus contemporaines, pourraient enrichir cet ouvrage, mais j’ai fait le choix d’accorder une grande place aux premières fictions de l’ère cybernétique, de 1945 à 1968. Le fait de les réunir et de les analyser dans une perspective posthumaine, à la fois éclairée par la cybernétique naissante et les théories de l’évolution, permet de tracer le parcours littéraire d’une idée en lui donnant une profondeur historique souvent manquante. (Conclusion, p. 247)
18À titre de prolongement de la réflexion, et sans adresser aucun reproche au choix de l’autrice, je voudrais ici indiquer une autre figure du posthumain lors de cette période, celle qu’on peut trouver dans Les Seigneurs de l’instrumentalité de Cordwainer Smith. L’histoire des animaux humanisés réclamant le statut de personnes ouvre une perspective encore différente : celle qui tire un trait d’évolution de l’animal au posthumain.
19En fait, cette perspective repose sur quelques arguments de fond. Du fait de son statut, il est difficile d’expérimenter sur l’être humain. En revanche, le faire sur l’animal est éthiquement et scientifiquement plus facile, y compris à grande échelle. De plus, on peut envisager, pour des raisons économiques, la création d’animaux pour exercer des tâches simples ou fastidieuses, ou encore des tâches requérant certaines capacités que les humains n’ont que de façon réduite. En ajoutant certains gènes issus de l’espèce humaine ou d’autres espèces, on pourrait ainsi obtenir des êtres à la biologie humanisée. Si ces êtres s’avéraient suffisamment intelligents, ils participeraient aussi, forcément, au monde de la culture, partageant cet autre héritage humain.
- 1 Sur un autre passage des Seigneurs de l’Instrumentalité, se référer à : Munoz Brian, « Le corps p (...)
20Tel est le scénario d’un moment-clef des Seigneurs de l’instrumentalité. Smith fait entrer dans ce mouvement de l’histoire tout un ensemble de figures posthumaines1 : Élaine la guérisseuse humaine issue d’une erreur de programmation, D’jeanne la fille-chien fidèle à l’amour, dont l’immolation va déclencher une compassion contagieuse, Dame Panc-Ashash la personnalité informatique issue d’une seigneure de l’humanité défunte, le Chasseur un télépathe humain faisant le lien, et, plus tard : C’mell la femme-chat superféminine, Rod McBan l’humain étrange, E’telekeli l’aigle humanisé télépathe aux capacités mentales plus qu’humaines, etc. Sur ce dernier personnage, la référence à l’entelecheia d’Aristote est intéressante car il s’agit de l’idée d’une structure interne poussant vers une forme à réaliser, vers un but. De même, chez Smith, les jeux littéraires avec les langues et avec les cultures foisonnent : le « D » de D’jeanne signifie « Dog », et « jeanne » évoque Jeanne d’Arc, etc.
21Smith n’est d’ailleurs pas le seul à avoir abordé cette perspective. Si on met de côté L’Île du Dr Moreau (1896) de H. G. Wells, qui reprend le motif peu réaliste du savant fou isolé se livrant à une expérimentation horrifique, on peut penser à des œuvres comme Demain les chiens (1944-1952) de C. D. Simak, ou encore à la série Élévation (1983-1998) de David Brin.
22On voit ici comment une posthumanité issue de l’animalité se conjugue à l’humanité et à la posthumanité issue de l’humanité : une conjonction d’évolution biologique et d’évolution culturelle contribue à tisser un nouveau lien sentient. La posthumanité va s’installer dans une nouvelle culture où la diversité s’affranchit d’une hiérarchie, en jouant à la fois des modifications biologiques, des voies communicationnelles et de la dimension émotionnelle. Qu’on puisse parler ici de « posthumanité » n’est pas un abus de langage car il y a une part d’humanité biologique dans ces animaux, et surtout ils sont les héritiers d’un héritage culturel humain devenant posthumain.
23L’ouvrage d’Élaine Després a le grand mérite d’ouvrir l’exploration des visages des posthumains et d’en montrer, avec une certaine systématicité, la grande variété. Chaque lectrice ou lecteur aura tout le loisir de prolonger cette réflexion à sa façon, en abordant d’autres œuvres.
Notes
1 Sur un autre passage des Seigneurs de l’Instrumentalité, se référer à : Munoz Brian, « Le corps prothétique et ses dimensions dans “Les sondeurs vivent en vain” de Cordwainer Smith », p. 21-34, in Goffette Jérôme, Science-fiction, prothèses et cyborgs, Paris : Books on Demand (BoD), 2019.
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Référence électronique
Jérôme Goffette, « Elaine Després, Le Posthumain descend-il du singe ? Littérature, évolution et cybernétique (2020) », ReS Futurae [En ligne], 17 | 2021, mis en ligne le 28 juin 2021, consulté le 15 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/resf/9028 ; DOI : https://doi.org/10.4000/resf.9028
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