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Varia

Le Lévy-Bruhl de Norbert Elias

Lévy-Bruhl according to Norbert Elias
Stanislas Deprez
p. 45-72

Résumés

Dans les années 1960, Norbert Elias rédige en anglais deux textes (non publiés de son vivant) sur Lucien Lévy-Bruhl, dont il apprécie l’œuvre. L’ensemble fait une centaine de pages et a été publié dans le dernier tome des Collected Works, mais n’a pas encore été édité en français. C’est pourtant un texte très intéressant où, avec une parfaite conscience d’être à contre-courant, Elias inscrit Lévy-Bruhl dans la continuité d’Auguste Comte et de sa propre théorie de la civilisation. Dans cet article, nous commençons par présenter les raisons du rejet de Lévy-Bruhl par la communauté des anthropologues. Puis nous détaillons l’interprétation que fait Elias des thèses de l’auteur de La Mentalité primitive.

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Notes de l’auteur

Une première version de ce texte a bénéficié des commentaires de Marc Joly, Dominique Merllié et un relecteur anonyme de la RESS. Qu’ils en soient remerciés. Il va de soi que les éventuelles erreurs ne sont imputables qu’à l’auteur.

Extrait du texte

Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2028.
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Plan

1. Une anthropologie de la pensée
2. Les critiques de Boas et Evans-Pritchard
3. Le Lévy-Bruhl de Norbert Elias
3.1. L’intérêt d’Elias pour Lévy-Bruhl
3.2. La remise en cause de l’homo rationalis
3.3. La remise en cause de l’homo clausus
3.4. Aristote : un stade intermédiaire
3.5. Perception de la causalité et développement technique
3.6. Le recours à Auguste Comte
3.7. Des progressions sans progrès

Aperçu du texte

Anthropologue français le plus renommé de la première moitié du XXsiècle, Lucien Lévy-Bruhl est souvent considéré comme un savant en chambre convaincu de l’infériorité des sociétés dites primitives rivées à leur « mentalité prélogique ». On lui fait parfois crédit d’avoir renié ses idées au crépuscule de sa vie, dans des Carnets édités par son disciple Maurice Leenhardt (Lévy-Bruhl, 1998 [1949]). Pourtant, Lévy‑Bruhl a milité pour la décolonisation dès les années 1920, il a cofondé (avec Marcel Mauss et Paul Rivet) l’Institut d’ethno­logie de l’Université de Paris afin d’accroître la connaissance de terrain des sociétés non occidentales et il a élaboré sa théorie précisément pour contester une quelconque infériorité des membres des sociétés dites primitives. Il n’empêche que ses six livres d’anthropologie ont suscité davantage d’enthousiasme chez les artistes – comme les surréalistes (Sabot, 2003) ou le poète Benjamin Fondane (2019 [1939]) – et les administrateurs coloniaux que da...

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Pour citer cet article

Référence papier

Stanislas Deprez, « Le Lévy-Bruhl de Norbert Elias »Revue européenne des sciences sociales, 62-1 | 2024, 45-72.

Référence électronique

Stanislas Deprez, « Le Lévy-Bruhl de Norbert Elias »Revue européenne des sciences sociales [En ligne], 62-1 | 2024, mis en ligne le 02 janvier 2028, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/ress/10812 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11p5o

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Auteur

Stanislas Deprez

Université catholique de Louvain
stanislas.deprez"at"uclouvain.be

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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