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Les coûts sociaux de la croissance économique

Notes sur une étude de l’OCDE dirigée par Cornelius Castoriadis
The social costs of economic growth : Notes on an OECD study led by Cornelius Castoriadis
Raffaele Alberto Ventura
p. 209-231

Résumés

Le philosophe et militant libertaire Cornelius Castoriadis a travaillé à l’OECE puis à l’OCDE entre 1948 et 1970, année où sort le rapport officiel « La croissance de la production 1960-1980 : expérience, perspectives et problèmes de politique économique », qu’il a coordonné en tant que directeur de la division des Études de croissance, des statistiques et des comptes nationaux. Les éléments les plus originaux de ce rapport se trouvent dans l’introduction et dans la conclusion, dont nous proposons une synthèse avec d’amples extraits afin de mettre en lumière la perméabilité de l’organisation aux débats intellectuels de son époque. Face au triomphe des politiques de régulation de la croissance, le rapport soulève des problématiques d’ordre social et insiste sur l’opportunité de développer de nouveaux indicateurs. Ces préoccupations sociales résonnent avec la réflexion philosophique conduite par Castoriadis depuis les années 1950.

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Cairn

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Plan

1. Un inédit de Cornelius Castoriadis ?
2. Le rapport dans son contexte institutionnel
3. L’introduction du rapport : « La croissance n’est pas une fin en soi »
4. La conclusion du rapport : « Remédier aux coûts et aux nuisances créées par la croissance »
5. La « socio-barbarisation » de l’OCDE

Aperçu du texte

1. Un inédit de Cornelius Castoriadis ?

Le rapport de l’OCDE « La croissance de la production 1960-1980 : expérience, perspectives et problèmes de politique économique », publié en 1970 à Paris, est un document pivot dans l’histoire de l’organisation : c’est le premier rapport officiel qui offre un bilan global des politiques de croissance menées depuis 1961, en pointant des questions de nature sociale et en insistant sur la nécessité de développer de nouveaux indicateurs de performance. Ces sujets extra-économiques vont occuper l’OCDE à partir de la décennie suivante, en marquant une rupture notable avec ce que Matthias Schmelzer a appelé « l’idéologie de la croissance » (Schmelzer, 2016).

Ce rapport de 1970 n’a été l’objet d’aucun intérêt particulier dans la littérature scientifique, excepté l’ouvrage de Schmelzer qui a décrit le contexte institutionnel dans lequel le rapport a été conçu, en mentionnant le nom d’un de ses « key authors » (ibid., p. 260) : Cornelius Castoriadis, par ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Raffaele Alberto Ventura, « Les coûts sociaux de la croissance économique »Revue européenne des sciences sociales, 60-2 | 2022, 209-231.

Référence électronique

Raffaele Alberto Ventura, « Les coûts sociaux de la croissance économique »Revue européenne des sciences sociales [En ligne], 60-2 | 2022, mis en ligne le 02 janvier 2026, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/ress/9298 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ress.9298

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Auteur

Raffaele Alberto Ventura

Université de Turin
raffaelealberto.ventura"at"unito.it

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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