• 1 L. Pinto, « neutralité axiologique », science et engagement, une lettre de Pierre Bourdieu, Paris, (...)

1« Dans les sciences sociales, peut-on s’en tenir à la stricte description des choses, c’est à dire ne pas prendre parti dans les conflits éthiques et politiques qui divisent la Cité ? Est-il possible de se soustraire aux questions posées par ces conflits ? »1. Ces deux interrogations suggèrent d’emblée que la neutralité axiologique est, dans certains contextes, difficilement tenables. Tout particulièrement face aux crises politiques et sociales, les chercheurs en sciences sociales éprouvent des difficultés à opérer des mises entre parenthèses de leurs jugements de valeurs et à demeurer neutre axiologiquement.

• 2 Ibid.
• 3 Ibid.

2Ainsi, alors que le terme de Wertfreiheit « neutralité axiologique » de Weber a été souvent invoqué pour justifier l’image d’un savant libre de passions partisanes »2. Comme le rappelle Louis Pinto, « Weber lui-même ne s’en est pas tenu à cette position angélique ou académique. Par ce terme, il cherchait d’abord à contrer les tentations du prophétisme au nom d’une conception rationaliste de l’activité scientifique procurant des savoirs vérifiés aux contemporains, mais, dans le même temps, il montrait que si ces savoirs ne dictent pas une position univoque, ils peuvent contribuer à éclairer les inévitables choix »3. De là, nous comprenons toute la complexité autour de cette approche, car bien que cette dernière invite à calmer les ardeurs de certains chercheurs qui serait tenté d’imposer, sous couvert de sciences, leurs opinions personnelles, elle peine à s’imposer en toute circonstance.

• 4 M.- K., Daoust, « La neutralité axiologique, une exigence épistémologique ou éthique ? », in Éliot (...)

4Car, en affirmant que « les faits ne doivent pas varier en fonction de nos convictions morales, de nos croyances ou de tout autre facteur culturel »4, Weber feint d’ignorer que tout discours scientifique, en tant que présentation d’un certain point de vue de la réalité, est souvent teinté d’une dose de croyances morales et de convictions personnelles, c’est-à-dire de biais. C’est la somme de toutes ces réalités qui permettent de donner une certaine saveur à la science. Nous pensons donc qu’il peut paraitre difficile de rester neutre axiologiquement car le choix et l’approche des champs d’étude de tout chercheur sont toujours le fruit d’une influence familiale, sociale ou culturelle. Prétendre faire abstraction de cette réalité peut paraitre intenable, tout comme, affirmer avec exactitude que le sociologue doit être libre de toutes passions partisanes et donc, absolument neutre axiologiquement, est difficilement envisageable. La neutralité du chercheur face aux situations d’injustice et d’inégalités serait donc comparative à la « non-assistance à personne en danger » comme le dira Bourdieu.

• 5 E. Levinas, Éthique et Infini, Paris, Fayard, 1982, p. 11.

7Alors que dans son ouvrage Le savant et le politique, Max Weber soutient l’idée selon laquelle « le chercheur doit s’affranchir de toutes passions partisanes » et que certains ont pu en tirer l’idée que l’activité scientifique serait entièrement tournée vers la raison, cette idée a été fortement discutée en réintégrant, voire réhabilitant le rôle des passions et des sentiments dans le travail de production scientifique. Emmanuel Levinas affirmait en ce sens que : » toute entreprise scientifique commence probablement par des traumatismes ou des tâtonnements auxquels on ne sait même pas donner une forme verbale : une séparation, une scène de violence (atroce), une brusque conscience de la monotonie du temps »5 .Ces facteurs, intrinsèquement liés à la personne humaine et à ses passions, produisent plusieurs effets sur le chercheur. Ils pourront en effet l’influencer dans les choix de son champ de recherche. Ils baliseront aussi les questions spécifiques et jugées pertinentes à élucider. Ils conduiront enfin à chercher des conclusions capables d’apporter les réponses aux tâtonnements ou aux traumatismes qui avaient amené le chercheur à s’intéresser à une problématique de départ.

• 6 P. Bourdieu, Méditations pascaliennes, Paris, Seuil, 2000, p. 272.

8De façon comparable, Pierre Bourdieu considérait que : » Le travail scientifique, (…) se fait avec des passions ; après il faut les contrôler. […] Pour travailler, il faut être en colère. Mais la colère ne suffit pas. Il faut aussi travailler pour contrôler sa colère »6. L’entrée en science n’est donc pas une activité candide et pure à laquelle on s’adonne en décidant le temps d’une séance de travail, de faire abstraction de toutes nos émotions et ressentis. Le travail scientifique est confronté à tous les aspects de la réalité de la vie humaine qu’il convient de prendre en compte et de contrôler pour produire des connaissances crédibles.

• 7 P. Fugier Le principe de neutralité axiologique et le rapport au savoir scientifique des sociologue (...)

9Certains peuvent affirmer en ce sens, métaphoriquement, que « La passion du sociologue est un combustible que le travail de recherche va consommer afin d’avancer (…) L’obligation du sociologue à l’égard de sa passion ne consiste donc pas à l’exclure de son procès de recherche (…) mais à la « travailler » (tel un moteur). Plutôt que de dénier ou refouler sa passion, il faut (…) chercher à ne pas en être le sujet mais l’auteur »7. L’exigence épistémologique ne peut donc se passer de passions ou décider de les arrêter à la porte de la recherche. Au moment du choix de l’objet d’étude, elle appelle plutôt à opérer une métriopathie de ces dernières afin de produire, malgré tout, des contenus de connaissances rigoureuses et solides.

• 8 J. B., - Paturet, Pouvoir de la passion, in J. Aïn (Dir.) Passions, aliénation et liberté, Erès, 20 (...)

11Dès lors, plutôt que de rejeter catégoriquement l’usage des passions dans les savoirs scientifiques, le chercheur peut plutôt être appelé à pratiquer une ascèse intellectuelle qui le conduit à « ‘bien’ orienter la passion vers ce qui est ‘beau, bon, juste’ etc., en un mot à orienter l’action des hommes vers l’essence de l’humain, c’est-à-dire la ‘contemplation’«8. Selon Jean Bernard Paturet, cette forme de contemplation permettrait alors au chercheur de produire des savoirs scientifiques rigoureux et libres de toutes passions partisanes.

• 9 V. Champeil-Desplats, Norberto Bobbio : pourquoi la démocratie, Michel Houdiard éditeur, 2006.
• 10 V. Champeil-Desplats, Méthodologies du droit et des sciences du droit, Paris, Dalloz, 2016, p, 25.

13D’entrée de jeu, il convient de spécifier que » la neutralité ‘axiologique’ de l’activité scientifique n’est pas synonyme de neutralité « tout court » ou de neutralité absolue. D’un côté, il a toujours été admis que la neutralité axiologique tenue par un individu dans le cadre de son activité scientifique ne lui interdit pas d’être engagé en qualité de citoyen (Norberto Bobbio, par exemple l’était fortement9) »10. D’un autre côté, le chercheur est toujours sujet à des biais et à des partis pris.

• 11 J. Rajaoson, Le problème de la neutralité axiologique dans les études postcoloniales, in Hal SHS, 2 (...)

14S’agissant des biais, comme le relève Julien Rajaoson, : « d’une certaine manière, la neutralité axiologique n’est jamais complètement réalisée (…) car les valeurs subjectives du chercheur vont nécessairement entrer en ligne de compte au moment où il devra construire son objet de recherche, ne serait-ce que dans la sélection des propriétés et des aspects les plus saillants du phénomène étudié »11.

• 12 P. Fugier, Le principe de neutralité axiologique et le rapport au savoir scientifique des sociologu (...)
• 13 Ibid.

15S’agissant des partis pris, certains estiment qu’ils constituent le sens même de l’activité scientifique. Ainsi, pour Pascal Fugier : « s’il n’y avait pas de parti pris, pourquoi est-ce qu’on ferait de la science ? Si quelque part la science était une entreprise complètement neutre et désintéressée il n’y aurait pas de science »12. Le parti pris devient donc une condition centrale de possibilité de la science et « il faut que celui qui se lance dans une entreprise scientifique soit mû par un solide désir de… un intérêt qui le motive, qui le soutienne et qui d’ailleurs, au-delà de cet aspect tout à fait subjectif de la recherche, va l’amener à se poser un certain nombre de questions qu’il ne se poserait pas s’il n’y avait pas cet intérêt »13. Ceci nous permet de comprendre qu’il peut alors paraître vain de se lancer dans une activité scientifique sans avoir de part pris, où en feignante et croyant ne pas en avoir.

• 14 C. Baudelot., À l’école des femmes. In J. Laufer ., C. Marry ., M. Maruani. (dir.), Le Travail du g (...)

16Comme le soulignait également Christian Baudelot avec force et clarté, les sociologues « pratiquent tous une discipline qui oblige à prendre parti, que nous le reconnaissons ou non (…) Étudier la réalité sociale contemporaine, c’est nécessairement mettre en évidence des écarts, des disparités, des inégalités qui sont souvent des gouffres, entre des patrimoines, des revenus, des salaires, des niveaux d’éducation, des conditions de travail, des taux de chômage ou de suicide, des modes et des niveaux de vie, des espérances de vie, et même (…) des différences de conditions entre les homme et les femmes »14.

• 15 C. Baudelot., ibid, pp. 43-44.

17Ce passage permet d’entrevoir que, les résultats des analyses de ladite science ont toujours pour potentialité de chambouler la vision du monde des individus et leur possibilité d’agir pour le transformer. Autrement dit, à supposer que le chercheur dompte en amont ses passions et convictions personnelles, ce sont en aval les contextes socio-politiques dans lequel il produit ses travaux et dans lesquels ils seront lus qui pourront mettre à mal les prétentions de neutralité axiologique. Ainsi, » au bout du compte », nous dit Baudelot, « Au moment de publier et de diffuser le nouveau tableau de l’état des lieux, qu’on le veuille ou non, le simple fait de mettre l’écart en évidence et de l’expliquer ne laisse pas le public indifférent. Amis et ennemis se déterminent très vite. Et même si on avait l’intention de se réfugier dans la tour d’ivoire de l’objectivité savante, on se retrouve très vite rattrapé par ses résultats et vite sommé de les défendre, dans la cité, aux côtés de celles et de ceux qui se les sont appropriés parce que leur vision du monde a été transformée »15.

• 16 Howard S. Becker, « Whose Side Are We On? », Social Problems, vol. XIV, n° 3, 1967, p, 239.

18Dès lors, nous conclurons avec Howard Becker pour qui » il n’est pas possible de faire de la recherche sans être contaminé par des sympathies personnelles et politiques, de sorte que la question n’est pas de savoir si nous devrions prendre position, puisque nous le faisons inévitablement, mais de savoir de quel côté nous sommes »16. Science et parti pris sont indissociables ; entrevoir l’un sans l’autre semble impossible car, en dépit de tout, nous prenons toujours position, une position sur la façon de voir et de comprendre le monde.

• 17 L. Strauss, Droit naturel et histoire, Paris, Flammarion, « Champs », 1986, p. 59.

20Les conséquences de ces réflexions méthodologiques trouvent selon nous une pertinence décuplée dans les contextes de conflits et de crises sociales. Leo Strauss relevait en ce sens que » L’interdit prononcé contre les jugements de valeur en science sociale conduirait aux conséquences suivantes. Nous aurions le droit de faire une description purement factuelle des actes accomplis au su et au vu de tous dans un camp de concentration, et aussi sans doute une analyse, également factuelle, des motifs et mobiles qui ont mû les acteurs en question, mais il nous serait défendu de prononcer le mot cruauté. Or chacun de nos lecteurs (…) ne pourrait manquer de voir que les actes en question sont cruels »17.

• 18 R. Pfefferkorn, L’impossible neutralité axiologique. Wertfreiheitet engagements dans les sciences s (...)

21A propos d’un autre type de contexte, mais dans le même sens, Roland Pfefferkorn relève également qu’« il est rigoureusement impossible de prétendre vouloir s’abstenir de toute normativité, évaluative ou prescriptive, quand on est confronté à l’exploitation, la domination aux discriminations, ou pour le dire autrement, aux déséquilibres, aux manques et aux privilèges, bref aux inégalités »18. Comment comprendre une absence de parti pris de la part du chercheur lorsqu’il est confronté à de telles inégalités alors que celles-ci peuvent constituer un frein à l’objectivité du travail scientifique produit ?

• 19 P. Bourdieu, Pour un savoir engagé, op. cit.

22Dans la même veine, Bourdieu considérait le silence de « ceux qui anticipent à partir de leur savoir scientifique les conséquences funestes de cette politique (mondialisation) » comme « une sorte de non-assistance à personnes en danger » : « s’il est vrai que la planète est menacée de calamités graves, ceux qui croient savoir à l’avance ces calamités n’ont-ils pas un devoir de sortir de la réserve que s’imposent traditionnellement les savants ? »19 s’interrogeait-il.

• 20 J. P. Chrétien (Dir.), Rwanda les médias du génocide, Paris, Karthala, 1995, p. 11.
• 21 J. P, Chrétien, op. cit., p. 11.
• 22 En kinyarwanda, première langue nationale du Rwanda avant le français et l’anglais, le nombre est m (...)

23On peut aussi faire état de certaines situations de violence telles que les guerres civiles, l’installation des régimes non démocratiques, les recours aux pratiques occultes comme c’est bien souvent le cas dans certaines régions d’Afrique Subsaharienne. Dans ces contextes, le chercheur peut avoir un devoir, comme il a été suggéré, d’assumer un rôle de médiateur et d’éclaireur, tout particulièrement face à des croyances génératrices de violence. De telles croyances ont en effet entrainé de crises profondes dans des sociétés africaines. Pour s’en convaincre, nous pouvons évoquer le génocide du Rwanda, considéré comme une « catastrophe humanitaire », comme le « troisième génocide du XXème siècle »20. Au regard de la gravité des massacres, « en juillet 1994, le Comité International de la Croix Rouge estimait à un million le nombre total des victimes, soit 10 000 par jour durant cette tragédie de trois mois. Près d’un Rwandais sur sept y a péri »21. Parmi les nombreux facteurs qui ont conduit à ce massacre, nous souhaiterions ici évoquer la diffusion d’idées et de croyances génératrices de violence selon lesquelles les population Tutsi22 étaient des « cafards » à fuir et à « exterminer ».

• 23 J. P. Chrétien, op. cit., p. 78.
• 24 Ibid., p. 7.

24De telles croyances ont eu un impact considérable dans le cours et l’évolution du génocide car elles ont fini par faire germer les graines de la haine raciale à l’endroit d’une autre tribu considérée comme inférieure. Tout cela a pris corps sous la houlette des médias, diffuseurs privilégiés d’informations durant le génocide, en particulier, la radiotélévision libre des mille collines, qui était l’un des outils de propagande le plus écouté durant le génocide. Les idées et croyances qu’elle émettait à l’endroit de ses auditeurs ne sont pas restées lettre morte : elles ont au contraire accentué l’horreur du conflit. A ce propos, Jean-Philippe Ceppi remarquait que « le rôle de RTLM dans les massacres puis dans l’exode des Rwandais a été décisif. Elle n’a cessé d’appeler à fuir l’ennemi ‘‘inyenzi’’ (cafard) du FPR »23. Ces appels radiotélévisés et leurs croyances recevaient un écho favorable auprès des populations car « le paysan rwandais a une culture de radio, tenant d’une main son poste à l’oreille et de l’autre sa machette, attendant les ordres émis par la Radio-télévision mille collines »24.

• 25 R. Pfefferkorn, L’impossible neutralité axiologique. Wertfreiheitet engagements dans les sciences s (...)

27On sera sur ce point conduit à partager l’hypothèse selon laquelle « le non-engagement est bien une illusion : le chercheur ne peut pas se retrancher du monde, son esprit comme son corps y sont inscrits et quand bien même le voudrait-il, il participerait malgré tout au cours du monde, y compris par son retrait »25. On ne peut dissocier le monde et le monde du chercheur, car tous deux sont indéniablement liés. Le chercheur n’est pas un extra-terrestre, ou un démiurge placé au-dessus de la mêlée. Il est plutôt un intraterrestre. Dès lors, plusieurs rôles peuvent être donné au chercheur, soit dans le cadre de son activité scientifique, soit à l’extérieur et en complément de celle-ci.

• 26 N. Bobbio, De la structure à la fonction : nouveaux essais de théorie du droit, trad, D. Soldini, P (...)
• 27 N. Bobbio, Ibid, p. 23.
• 28 N. Bobbio, Filosofia come metologia o filosifia come visione del mundo?, La cultura, n° 5, sept. 19 (...)

28Norberto Bobbio conférait en ce sens à l’intellectuel un rôle de médiateur devant « rechercher la conciliation ou du moins la coexistence pacifique »26. A cet effet, il considérait que « si le bien commun repose sur une somme de biens individuels, nécessairement divers et souvent difficilement conciliables »27 alors, » le seul objectif humainement atteignable ne sera jamais de mettre d’accord tous les hommes, mais de faire en sorte que, bien qu’en désaccord, ils trouvent le courage et également quelques bonnes raisons et des instruments appropriés pour continuer de vivre ensemble sans s’entre-déchirer »28. L’intellectuel doit donc toujours privilégier le dialogue, la médiation ou tout autre moyen pacifique pour empêcher qu’un différend ne dégénère en conflit ou qu’un conflit n’éclate à nouveau.

• 29 P. Bourdieu, Pour un savoir engagé, Le monde diplomatique, in, manière de voir, bimestriel, n° , 10 (...)

29Pour d’autres comme Pierre Bourdieu, le chercheur peut aussi se fondre dans la figure du militant. « Désireux de penser la politique sans penser politiquement » Bourdieu soutient en effet que « loin de s’opposer, les sciences sociales et le militantisme peuvent constituer les deux faces d’un même travail, qu’analyser et critiquer la réalité sociale permettent de contribuer à sa transformation »29. Dès lors, nous comprenons que les postures analytiques et critiques des chercheurs lorsqu’elles sont exploitées à bon escient, ne constituent en rien un frein au développement de la science. Bien au contraire, elles contribuent à son enrichissement. Par conséquent, l’engagement du chercheur, longtemps décrié, devient donc source d’élévation pour la société, fusse-t-elle en conflit ou pacifiée.

• 30 C., Baudelot. 2003. À l’école des femmes. In J. Laufer ., C. Marry., M. Maruani (Dir.), Le Travail (...)

30Somme toute, nous dirons que ce travail nous a permis d’analyser à nouveau frais le concept de neutralité axiologique tel que proposé par Weber. D’entrée de jeu, nous avons soutenu qu’il existe bien une corrélation directe entre cette dernière et la recherche engagée. En effet, loin de s’opposer radicalement, ces deux positions se complètent et permettent aux scientifiques de pouvoir analyser les questions sociétales sous un angle global sans contrainte ni interdit. Autrement dit, : » l’engagement du sociologue », comme de tout chercheur est inévitable : « N’inventons pas de tabous qui n’existent pas »30