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2025

Glacier de la Girose – Versant sensible - regards croisés à propos d’une controverse socio-environnementale (La Grave).

Mathilde Henry
Référence(s) :

Collectif Rimaye, 2024.– Glacier de la Girose – Versant sensible, Le Naturographe éditions.

Texte intégral

Figure 1 : Couverture du livre Glacier de la Girose, versant sensible

Figure 1 : Couverture du livre Glacier de la Girose, versant sensible

1La publication de Glacier de la Girose, versant sensible en novembre 2024, s’inscrit dans le contexte d’une vive controverse socio-environnementale concernant un projet de construction d’un troisième tronçon de téléphérique sur le glacier de la Girose, situé dans le massif des Écrins. Celui-ci surplombe le village de la Grave, connu entre autres comme étant un espace de ski freeride situé en marge du tourisme de masse des stations de ski. Dix-huit chercheurs et chercheuses d’horizons disciplinaires variés (écologie, géomorphologie, géographie, sociologie, glaciologie, etc.) s’agrègent autour d’un constat commun cité dès l’introduction : « avec l’accentuation des multiples crises sociales et environnementales que nous traversons, les scientifiques sont de plus en plus directement confronté·es à des enjeux politiques, les poussant inévitablement à prendre part aux débats publics » (p. 3). Ce conflit étant « révélateur de ce qui se passe un peu partout en montagne face aux effets du changement climatique » (Boulet, 2024), le besoin de se créer une place dans le débat public en tant que scientifiques ayant pour habitude de parcourir ces lieux a rassemblé ces personnes autour de ce travail d’écriture.

2Assemblé en seize chapitres, l’ouvrage parcourt les différents enjeux (sociaux, économiques, environnementaux) inhérents à la controverse. L’adéquation entre les iconographies et le schème directeur de l’ouvrage est remarquable : le mélange d’aquarelles (Mussatto), de photographies (De Sepibus) et de représentations descriptives signent à la fois la dimension sensible et scientifique de la démarche. Je propose ici de mêler descriptions et discussions au travers de trois lignes de lectures qui se dégagent et se recoupent au fil des chapitres.

Une invitation à décaler le regard pour aller vers des solutions viables à long terme

3Plusieurs contributions invitent à cadrer autrement la controverse, à dépasser l’opposition environnementaliste et économique telle qu’elle est proposée par les médias, en interrogeant « l’avenir local au-delà du poids de l’héritage touristique » (p. 8). Quelques lignes soulignent avec justesse le nécessité de considérer les éléments pragmatiques quotidiens tels que l’emploi (Bourdeau, p. 16), le besoin de remplir son frigo (Dentant, p. 28), et la relation à l’objet technique téléphérique ainsi que son utilité publique pour le territoire (Bourdeau, p. 16 ; Garcia et Poulain, p. 140). Souvent formulées en fin de chapitre, des questions suggèrent de revoir les échelles de temps sur lesquelles sont fondés les choix politiques : « comment faire le lien entre les politiques à court terme et les considérations scientifiques qui indiquent que les émissions de gaz à effet de serre conditionnent l’habitabilité du monde à la fin du siècle ? » (Ménégoz, p. 80) ; « dans quelle mesure la sauvegarde des emplois liés à l’économie du ski à court terme est-elle garante de l’avenir des territoires supports de la station de sport d’hiver ? » (François et Berard-Chenu, p. 119). Ceci a pour effet de proposer une relecture dans le temps long de la controverse.

4La prise de recul sur la situation est aussi favorisée par les descriptions contextuelles (bien qu’un peu redondantes d’un chapitre à l’autre) de la trajectoire sociohistorique du territoire, et de sa comparaison avec d’autres espaces de l’arc alpin traversés par des enjeux similaires. Des lignes d’analyse communes traversent les chapitres, telles que la critique de la logique équipementière, ici portée par la Société d’aménagement touristique Alpe d’Huez et des grandes rousses (SATA) à l’échelle de l’Oisans. Il est souligné dans plusieurs chapitres que cette logique plonge le territoire dans une forme de dépendance au sentier. Ce concept, inscrit en géographie économique dans les années 1980, est mobilisé ces dernières années pour expliquer la boucle de dépendance des territoires de montagne au monde du « tout ski » : les choix de développements touristiques passés et actuels conditionnent la trajectoire future des territoires dans une seule direction, renforcée par des mécanismes de verrouillages qui limitent « la possibilité de choix alternatifs, y compris lorsqu’ils sont optimaux » (Berard-Chenu et al., 2022, p. 4). Cette dépendance au sentier « où les choix que l’on fait ouvrent et ferment des futurs possibles jusqu’à des points de non-retour » (Poulain et Garcia, p. 140) est souvent analysée comme un problème de fond dans le cas du projet de troisième tronçon à La Grave. En effet, il est maintes fois rappelé que ce type d’aménagement ne crée pas une dynamique structurante qui ruisselle sur le territoire, mais l’enferme dans des politiques « attractionistes » (Borgnet, p. 45) qui évincent l’idée d’habitabilité.

  • 1 Les deux premiers tronçons du téléphérique n’étaient d’ailleurs pas fonctionnels cet hiver, ils mar (...)

5La question est ainsi posée : « un contre-modèle culturel et fonctionnel peut-il durablement exister au cœur d’une organisation industrielle soumise aux pressions et incertitudes du changement climatique ? » (Bourdeau, p. 18). En réponse, il est suggéré de prendre le contre-pied des postulats dominants : « on peut affirmer que le territoire joue ici sa survie en s’appuyant principalement sur ce qui menace de le détruire (une activité monopolistique fondée sur l’extraction d’une ressource qui disparait), par l’intermédiaire des effets du changement climatique » (Garcia et Poulain, p. 143). Mais les personnes en faveur de la construction du troisième tronçon défendent l’idée que le téléphérique n’est pas viable économiquement sans la construction d’un troisième tronçon qui participerait à fluidifier le débit des deux premiers tronçons. Plutôt que d’investir dans des projets non viables à long terme que ce soit sur le plan social, économique et/ou environnemental, plusieurs contributions de l’ouvrage proposent une même porte de sortie. Il est demandé que l’État finance « le fonctionnement de l’existant » (Bourdeau, p. 18) en assurant la viabilité économique des deux premiers tronçons considérés comme des biens d’utilité publique1, tout en soutenant en parallèle la mise en place de la transition socio-économique le temps de sortir de la dépendance au téléphérique (Chambru, p. 102). Bien que ces éléments analytiques soient parfois disséminés au fil de l’ouvrage, ils donnent, en fin de lecture, un sentiment de constat scientifique commun.

Une immersion sensible dans la temporalité des environnements

6Plusieurs chapitres adoptent une posture descriptive de l’histoire humaine en lien avec les lieux présentés dans l’ouvrage, en proposant un plongeon dans les usages passés des plantes de haute montagne (Dentant, p. 22), dans les significations des noms du glacier de la Girose (De Montety, p. 62) et du rognon rocheux (Le Roy et Barféty, p. 30) sur lequel le pylône du nouveau tronçon a pour projet d’être construit (ce qui crée une vive controverse du caractère fragile de cet habitat, matérialisé par la présence d’Androsace du Dauphiné). Ces cadrages esquissent une histoire commune — entre humains, glacier et plantes — différente de celle du paradigme de la modernité qui sépare les entités naturelles des humains dans un unique rôle de support pour des usages récréatifs touristiques. Le dictionnaire de la pensée écologique souligne bien que la modernité, en séparant l’humain et son organisation sociale de la nature, a pour effet de ramener celle-ci à « un ordre mécanique » (Bourg et al., pp. 757-758). Par ailleurs, l’ouvrage « Glacier de la Girose, versant sensible » offre à plusieurs égards un voyage multi-échelles dans le regard scientifique — mais aussi sensible — des environnements de montagne : on part de l’échelle microscopique de la structuration même de la glace (Montagnat, p. 105), en passant par la lenteur de croissance des plantes en coussin (Dumas, p. 59) pour tendre in fine vers l’échelle des processus géomorphologiques à l’œuvre qui façonnent les paysages glaciaires et périglaciaires (Bodin, p. 122). Cette approche multi-échelles laisse une impression de plaidoyer pour considérer l’espace-temps non-humain.

  • 2 Cette idée renvoie au concept d’Umwelt définit en 1912 par Uexküll comme étant « ce monde qui est l (...)
  • 3 « La notion de valeur intrinsèque peut référer à une valeur non instrumentale, c’est-à-dire à la va (...)

7La temporalité des entités est souvent mise en tension avec la rapidité des effets du changement climatique décrits comme source de « vertige temporel » tel que celui de l’évolution des glaciers (Bodin, p. 129). Le temps long relatif aux paysages est mis en opposition avec le temps « social » ou « institutionnel » (Dubar et al, p. 4). La lenteur du lichen est comparée à la rapidité des machines (Ibanez, p. 166). Les plantes sont alors présentées comme des spectatrices du bouleversement des milieux montagnards, « comme le témoin immobile d’un monde en proie à des changements dramatiques, comme le pilier d’un monde silencieux et résilient, l’Androsace du Dauphiné nous est parvenue, par-delà les âges glaciaires » (Lavergne, p. 60). L’ouvrage se place au rythme du glacier, des écosystèmes et des espèces de haute montagne jusqu’à parfois adopter leur point de vue (Ibanez, p. 164). Dans la mesure où « le temps est le lieu d’intelligibilité des phénomènes » (Dubar et al, p. 2), ce cadrage mène à considérer les effets des entités, y compris non-humaines, sur le monde2, et souligne la fragilité des mondes de ces entités face aux effets du dérèglement climatique. De fil en aiguille, à force de lire la montagne et ses enjeux à travers le regard scientifique, à force de densifier la trame qui relie le lecteur et la lectrice au vivant (Bisiaux, p. 148), la valeur intrinsèque de celui-ci prend le pas sur la valeur instrumentale3 : « le rognon rocheux qui émerge de la glace n’est pas le support de futurs bénéfices financiers, mais un îlot écologique où se sont réfugiés depuis des milliers d’années des plantes et des animaux » (Bodin, p. 131).

Pour une science à la fois engagée et réflexive ?

8La réflexion concernant le rôle de la science dans un contexte de crise sociale et environnementale est en filigrane tout au long de l’ouvrage : « se pose alors, pour nous, la question de savoir ce qu’apportent les recherches scientifiques sur le glacier de La Girose, les vallons de la Meije, le territoire de La Grave, et au-delà sur nos modèles de société » (p. 8). L’idée que les recherches engagent les scientifiques, dans la mesure où elles changent la manière de percevoir le monde et irriguent la société, est énoncée comme un fil directeur.

9Des manières de s’engager hétérogènes au sein du livre sont présentées et suivent un gradient. Trois contributions exposent des savoirs scientifiques, mais n’explicitent pas leur avis. D’autres décrivent des faits (tels que les causes et effets du dérèglement climatique sur les glaciers (Ménégoz, p. 79), pour palier à d’éventuelles positions climato-sceptiques et rappeler les notions essentielles à la compréhension du débat juridique. Certaines autres sonnent plus « engagées » et alarmistes et appellent à faire entendre des savoirs, à dénoncer la non-prise en compte de la démarche « éviter, réduire, compenser » et invitent à résister au côté des actants vivants : « Plantes de tous les pays unissez-vous ! », écrit Lavergne (p. 162). Cette hétérogénéité de positionnements, et le fait que la question du rôle de la science soit évoquée de manière implicite, laisse une impression ambivalente : elle donne à voir à la fois une diversité de manières de s’engager au sein de la communauté scientifique tout en ne fournissant pas de réflexion et de réponse commune sur le rôle de la science, sujet qui rassemblait pourtant les auteurs et autrices de l’ouvrage au départ.

10La question qui reste en suspens est la suivante : la simple description scientifique suffit-elle aujourd’hui à honorer le principe de responsabilité sociale et environnementale de la recherche au vu de la non-prise en considération des constats scientifiques par les pouvoirs publics ? Van R. Potter souligne dès 1972 que dans la mesure où la recherche scientifique n’est pas menée dans un vide social et environnemental, les scientifiques et leurs organisations ont la responsabilité de participer au processus décisionnel pour signifier « des lignes directrices éthiques pour le monde dans lequel nous vivons » (Potter, 1972, p. 200). Les auteurs et autrices vont jusqu’à soulever la question de l’objectivité : « si la démarche scientifique vise la neutralité et l’objectivité, le ou la scientifique reste une personne dotée de sa subjectivité […] y compris dans ses choix de recherche et sa relation avec le terrain d’étude », question à laquelle l’ouvrage ne répond finalement que partiellement.

11Certaines contributions sont rédigées à la première personne et d’autres à la troisième. Cette hétérogénéité est bien sûr inhérente aux différences épistémologiques des disciplines. Cependant, l’utilisation du « je » aurait été la bienvenue dans l’ensemble des contributions au vu du parti pris de l’ouvrage. Le « je » rejette l’idée d’une distance avec l’objet de recherche et révèle une prise affective avec le terrain. Son utilisation permet de reconnaître que chaque recherche est située dans un contexte social et environnemental qui l’influence. Ainsi, pour tendre vers l’objectivité, il en revient de reconnaître sa subjectivité et d’y apporter de la réflexivité (Halloy, 2016, p. 10).

  • 4 Dans le cas de l’enquête publique du troisième tronçon, le commissaire enquêteur n’est pas impartia (...)

12Malgré cette disparité d’écriture, l’ouvrage propose un postulat à noter : les connaissances entremêlées à des savoirs expérientiels façonnent les manières de voir le monde. Marion Bisiaux souligne que l’écriture sensible et immersive permet même de participer à l’engagement pour la préservation des écosystèmes de haute montagne : « La raison ne suffit pas à enclencher le besoin de protéger. Sans quoi la connaissance des chiffres aurait déjà résolu les crises climatiques, écologiques et sociales. Faire émerger des liens intimes avec un sujet, ou permettre la conscientisation de ces liens, peut faire naître ce besoin » (p. 148). Sur ce point, il m’importe d’apporter une nuance en soulignant que si la science n’est pas écoutée, malgré les chiffres, c’est aussi du fait de l’existence de rapports de pouvoirs : tout le monde n’a pas le pouvoir de décider du devenir de ces espaces. En effet, les habitant·es et citoyen·nes n’ont pas la possibilité de décider par des débats démocratiques de l’avenir du territoire mis à part par des processus d’enquêtes publiques orientées4, ou par les élections municipales accessibles seulement aux personnes vivant à La Grave et non aux autres villages voisins.

  • 5 D’après une enquête sociologique menée auprès des habitant·es du canton de La Grave au printemps 20 (...)

13Il est de plus regrettable que, si la diversité des enjeux est représentée, la prépondérance de la focale sur le glacier dans l’ouvrage ne permette pas de rendre visible l’insertion du glacier dans son territoire de vie, et plus particulièrement les relations des habitant·es au territoire en général. Une place plus centrale à ces aspects aurait été la bienvenue dans la mesure où l’enjeu majeur qui ressort en fond de cette controverse pour les habitant·es (qu’ils ou elles soient pour ou contre le projet de troisième tronçon), est celui de maintenir un village de la Grave vivable et vivant5.

Conclusion

14La démarche de se positionner en tant que collectif de scientifiques dans une controverse ancrée dans un territoire est originale et constructive. Elle participe à renouer un dialogue rompu par l’absence d’un cadre de concertation mis en place en amont du projet. Les blocages sources du conflit sont situés à l’échelle institutionnelle (Ménégoz, p. 82), ce qui participe à ne pas reporter le poids de l’engrenage de la conflictualité sur les épaules des habitant·es. La perception de l’ouvrage par les acteurs et actrices du territoire serait d’ailleurs une piste intéressante à explorer : Est-il lu, en parle-t-on, quels sont ses effets ? Finalement, la lecture de ce livre nous fait déambuler sur une arrête effilée, érigée par un versant de connaissances tangibles et un autre versant, « sensible », pour reprendre le titre de l’ouvrage. Assis à califourchon sur le fameux passage du cheval rouge permettant d’aller du glacier carré au sommet du Grand Pic de la Meije, un pied dans chaque versant, ce livre ouvre le regard sur la suite d’une voie à tracer qui considère à la fois la complexité des cheminements et les effets à long terme du changement global.

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Bibliographie

Berard-Chenu L., 2022.– « Trajectoires d’évolution des stations de sports d’hiver des Alpes françaises : la place de la production de neige », Via. Tourism Review, no 22. En ligne : https://journals.openedition.org/viatourism/9270, consulté le 27 avril 2025.

Boulet P., 2024.– « La Grave : des scientifiques s’engagent pour le glacier de la Girose », Montagnes Magazine : lactu montagne, alpinisme, test matériel ski rando, randonnée. En ligne : https://www.montagnes-magazine.com/actus-la-grave-scientifiques-engagent-glacier-girose, consulté le 27 avril 2025.

Dubar C., Rolle C., 2008.– « Les temporalités dans les sciences sociales : introduction », Temporalités. Revue de sciences sociales et humaines, vol. 8. En ligne : https://journals.openedition.org/temporalites/57, consulté le 27 avril 2025.

Feuerhahn W., 2017.– « Les catégories de l’entendement écologique : milieu, Umwelt, environment, nature... », Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes, Publications de la Sorbonne, p. 19-41.

Maris V., Doussan I., Béchet A., 2016.– « Les valeurs en question », Valeurs de la biodiversité et services écosystémiques, Perspectives interdisciplinaires, Update Sciences et technologies, Quae, p. 21-38.

Potter V.R., 1972.– « Bioethics for Whom? », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 196, no 4, p. 200-205.

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Notes

1 Les deux premiers tronçons du téléphérique n’étaient d’ailleurs pas fonctionnels cet hiver, ils marchent de nouveau depuis le mois de Mars (Alpine, 2024.– “Pourquoi le téléphérique de la Grave la Meije n’ouvrira pas avant fin janvier.” in Alpine Mag visited February 28th 2025, https://alpinemag.fr/fermeture-telepherique-de-la-grave-la-meije-noel-2024/).

2 Cette idée renvoie au concept d’Umwelt définit en 1912 par Uexküll comme étant « ce monde qui est le produit de l’organisme, de chaque espèce et non pas de la réalité extérieure » (Feuerhahn, 2017 p. 23)

3 « La notion de valeur intrinsèque peut référer à une valeur non instrumentale, c’est-à-dire à la valeur que l’on attribue à quelqu’un ou à quelque chose en tant qu’il est à lui-même sa propre fin, et non pas un moyen pour une autre finalité » (Maris and al, 2016, p. 25).

4 Dans le cas de l’enquête publique du troisième tronçon, le commissaire enquêteur n’est pas impartial : il commente et critique les avis défavorables au fil du document tandis qu’il déclare prendre acte des avis favorables. Il dit ne pas avoir traité les 469 mails et fait le choix des traiter les plus représentatifs car pour lui les avis des personnes qui ne sont pas de la Grave sont moins légitimes alors que 272 mails sont défavorables contre 196 qui sont favorables. Au total, si l’on compte l’ensemble des mails et des inscriptions au registre, il y a 255 avis défavorables au projet et 255 favorables. Il remet aussi en question la science avec la mise en doute de l’existence de l’Androsace du Dauphiné.

5 D’après une enquête sociologique menée auprès des habitant·es du canton de La Grave au printemps 2024 (M. Henry).

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Couverture du livre Glacier de la Girose, versant sensible
URL http://journals.openedition.org/rga/docannexe/image/14872/img-1.png
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Pour citer cet article

Référence électronique

Mathilde Henry, « Glacier de la Girose – Versant sensible - regards croisés à propos d’une controverse socio-environnementale (La Grave). »Journal of Alpine Research | Revue de géographie alpine [En ligne], Notes de lecture, mis en ligne le 02 mai 2025, consulté le 18 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/rga/14872 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13u20

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Auteur

Mathilde Henry

Doctorante, Laboratoire Pacte, Université Grenoble Alpes

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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