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Dossier: Nouvelles approches du catholicisme

Le miracle financier de Gallipoli.

Surnaturel, industries du zèle et dévotion à Thérèse de Lisieux au début du XXe siècle
The Financial Miracle of Gallipoli. Zealous Industries, the Supernatural and Devotion to Thérèse de Lisieux in the Early 20th century
Antoinette Guise Castelnuovo
p. 105-121

Résumés

Les récits de miracle permettent de penser la manière dont s’élabore un imaginaire collectif qui déborde le catholicisme et dont l’impact peut être très concret dans différents domaines : des catholiques se mobilisent pour faire connaître la vie de Thérèse de Lisieux (1873-1897), son image, sa voie spirituelle et ses capacités d’intercession. Ils se constituent en une multitude de réseaux de solidarité destinés à convertir le monde, à développer les œuvres de charité, mais aussi à obtenir une reconnaissance institutionnelle à même, pensent-ils, de contribuer à leur propre transformation intérieure et de démultiplier les effets spirituels et sociaux de leurs prières. Envisager la fabrication de la sainteté sous l’angle du miracle de Gallipoli permet de mieux comprendre le fait de croire comme une pratique éminemment sociale, qui plus est historiquement située. L’étude d’un dossier restitué dans son contexte donne accès à une religiosité sensible en montrant à quel point elle est connectée aux strates institutionnelles, dogmatiques et pratiques qui constituent l’Église catholique.

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Plan

Pluie de billets au carmel
De révélations en révélations : une « thérésiophanie » ?
Gallipoli, la « petite voie » légitimée
Le surnaturel thérésien, une autre apologétique

Aperçu du texte

L’étude d’un important corpus de récits de miracles attribués à Thérèse Martin (sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus autrement dite Thérèse de Lisieux) morte de tuberculose au carmel de Lisieux à l’âge de 24 ans en 1897, pose avec insistance la question de la place dévolue au surnaturel dans un monde catholique qui, à l’orée du XXe siècle, se trouve pris dans un double mouvement : une forme d’achèvement de l’évangélisation « jusqu’aux extrémités de la terre » et, en même temps, l’expérience sans précédent de la sécularisation et du désenchantement du monde.

D’après une tradition orale largement répandue, Pie X aurait désigné sœur Thérèse dès 1910 comme la « plus grande sainte des temps modernes », un superlatif qui fait toujours consensus. Malgré ou à cause de cela, il faut attendre le début des années 2000 pour qu’un historien, Claude Langlois, ose approcher ce monument du catholicisme autrement qu’en théologien ou en apologiste. Aujourd’hui encore, l’historiographie peine à intégrer ce...

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Pour citer cet article

Référence papier

Antoinette Guise Castelnuovo, « Le miracle financier de Gallipoli. »Revue d'histoire du XIXe siècle, 69 | 2024, 105-121.

Référence électronique

Antoinette Guise Castelnuovo, « Le miracle financier de Gallipoli. »Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 69 | 2024, mis en ligne le 01 février 2025, consulté le 13 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/rh19/9844 ; DOI : https://doi.org/10.4000/134ji

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Auteur

Antoinette Guise Castelnuovo

Antoinette Guise Castelnuovo est maître-enseignant à l’Université catholique de Lyon

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Droits d’auteur

CC-BY-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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