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La guerre de Crimée au Japon : la prise de conscience d’une vulnérabilité structurelle

The Crimean War in Japan : the Awareness of a Structural Vulnerability (1853-1856)
Éric Seizelet
p. 143-161

Résumés

Si, depuis la fin du XVIIIe siècle, le Japon isolationniste est confronté à la multiplication des incursions de navires occidentaux dans ses eaux, la guerre de Crimée dans ses prolongements asiatiques constitue un nouveau défi pour l’archipel : les belligérants anglais, français et russes opèrent non loin des eaux japonaises et ont besoin des ports de l’archipel pour se ravitailler. À partir de l’analyse des outils dont disposaient alors les autorités japonaises pour s’informer sur la guerre de Crimée, l’article étudie les réactions du Bakufu aux exigences des camps en présence, à l’origine des premières conventions anglo-japonaise et russo-japonaise de 1854-1855. Il décrit la façon dont le Japon fait face à un conflit international dans ses parages, et évalue la contribution des deux conventions précitées à l’insertion du Japon dans l’ordre international façonné par les Occidentaux.

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Les circuits d’information sur la guerre de Crimée
Les implications militaires et diplomatiques de la guerre de Crimée au Japon

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La guerre de Crimée (octobre 1853-mars 1856) a été souvent analysée comme un conflit mondial ayant remis en cause l’ordre international issu de la Sainte-Alliance (1815). Elle passe aussi pour le premier conflit de l’ère moderne après les guerres napoléoniennes se caractérisant par des innovations technologiques majeures : propulsion à vapeur, généralisation des obus explosifs, utilisation de canons rayés, apparition des mines marines et des torpilles, développement du télégraphe, de la photographie et du chemin de fer, etc. Autant d’innovations qui ne pouvaient qu’intéresser le gouvernement japonais à l’affût de toute initiative permettant de se prémunir contre l’appétit des puissances en Extrême-Orient.

Le Japon, qui a érigé la fermeture de l’archipel (sakoku) en « loi ancestrale » de l’Empire depuis les grandes ordonnances shogounales prises entre 1633 et 1639, s’interroge face à la multiplication des incursions de navires étrangers dans ses eaux depuis le dernier tiers du XVIIIe ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Éric Seizelet, « La guerre de Crimée au Japon : la prise de conscience d’une vulnérabilité structurelle »Revue d'histoire du XIXe siècle, 69 | 2024, 143-161.

Référence électronique

Éric Seizelet, « La guerre de Crimée au Japon : la prise de conscience d’une vulnérabilité structurelle »Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 69 | 2024, mis en ligne le 01 décembre 2024, consulté le 13 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/rh19/9879 ; DOI : https://doi.org/10.4000/134jk

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Auteur

Éric Seizelet

Éric Seizelet est professeur émérite à l’Université Paris Cité, chercheur à l’IFRAE (UMR 8043

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Droits d’auteur

CC-BY-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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