Les sanctuaires grecs antiques peuvent-ils être considérés comme des lieux de savoirs intellectuels* ? Cette possibilité n’a presque jamais été envisagée dans la recherche, bien que certaines études s’intéressent à des pratiques intellectuelles particulières qui ont lieu dans les sanctuaires. Deux raisons principales pourraient expliquer le manque d’intérêt pour cette question. D’une part, les savoirs nécessaires au culte sont parfois réduits à une série de gestes et de pratiques transmis de génération en génération par imitation, tandis que les prêtres ne peuvent généralement pas être considérés comme des experts cultuels. Les sanctuaires grecs contrastent ainsi avec les temples mésopotamiens ou égyptiens, où diverses disciplines comme l’astronomie et la médecine sont pratiquées par les prêtres, ce qui fait de ces temples de véritables centres intellectuels. Dans le monde grec, au contraire, les activités intellectuelles qui ont lieu dans les sanctuaires semblent considérées comme ...
Les sanctuaires grecs antiques : des lieux de savoirs
Résumés
Les sanctuaires grecs antiques ne sont généralement pas considérés comme des lieux de savoirs. Pourtant, des savoirs nombreux et variés sont mobilisés dans le cadre du culte. Des experts cultuels peuvent intervenir et des savoirs nouveaux peuvent entraîner des modifications dans certains cultes. Par ailleurs, à travers les performances poétiques qui y ont lieu et parce qu’il s’agit de lieux de mémoire, les sanctuaires font partie des principaux lieux d’éducation du monde grec. De plus, ils sont fréquentés par de nombreux intellectuels, qui y pratiquent des activités diverses, et certains sanctuaires comprennent même une bibliothèque. Ces savoirs qui sont produits et transmis au sein des sanctuaires sont souvent étroitement liés au culte.
Notes de l’auteur
Cet article présente les premiers résultats de mon projet de recherche post-doctoral, qui a reçu un financement de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en 2018‑2019 sous le titre de « Sanctuaires et érudition dans l’Antiquité grecque ». Je tiens à remercier les évaluateurs anonymes pour leurs remarques. Les abréviations sont celles du Supplementum Epigraphicum Graecum, à l’exception de l’abréviation suivante : BNJ : Brill’s New Jacoby, dir. Ian Worthington, en ligne : https://scholarlyeditions.brill.com/bnjo/.
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Référence papier
Alaya Palamidis, « Les sanctuaires grecs antiques : des lieux de savoirs », Revue de l’histoire des religions, 1 | 2025, 5-35.
Référence électronique
Alaya Palamidis, « Les sanctuaires grecs antiques : des lieux de savoirs », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 1 | 2025, mis en ligne le 01 janvier 2028, consulté le 24 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/rhr/13547 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13ew2
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