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Débats, chantiers et livres

Steven Seegel, Map Men: Transnational Lives and Deaths of Geographers in the Making of East Central Europe

Chicago, University of Chicago Press, 2018
Marie de Rugy
p. 261-266

Texte intégral

  • 1 Steven Seegel a précédemment publié Ukraine under Western Eyes, Harvard University Press, 2013 ; e (...)

1Publié en 2018 aux éditions universitaires de Chicago, dont la primauté en histoire de la cartographie est établie (nombreux travaux qui renouvellent le champ, œuvre collective de référence, toujours en cours, de la History of Cartography…), l’ouvrage est de belle facture, au papier épais, avec un cahier couleur de huit pages. Il s’agit de la troisième monographie de Steven Seegel, professeur d’études slaves et eurasiennes à l’université du Texas à Austin1. Dans ce livre, il s’intéresse moins aux cartes elles-mêmes qu’à leurs producteurs et offre une « biographie collective » (4e de couverture), celle de cinq géographes ayant notamment joué un rôle de premier plan dans les redécoupages territoriaux d’Europe centrale après la Première Guerre mondiale : Albrecht Penck (1858-1945), Eugeniusz Romer (1871-1954), Stepan Rudnyts’kyi (1877-1937), Isaiah Bowman (1878-1950) et Pál Teleki (1879-1941).

2Ces personnalités, toutes de nationalités différentes, ne sont pas choisies au hasard : ce sont des géographes importants et réputés, qui ont déjà fait l’objet de biographies personnelles (Bowman, Teleki), parfois d’un véritable culte national en tant que figure scientifique (Romer, Teleki), en tout cas de très nombreux travaux. La figure de Rudnyts’kyi est sans doute plus neuve pour le lecteur français, de même que Penck, qui est beaucoup plus central pour les Allemands. Un lecteur averti pourra s’interroger ici – et cela peut constituer une limite de cet ouvrage – sur l’absence de l’étude d’Emmanuel de Martonne, géographe français particulièrement important pour la Roumanie, et également très lié à Penck, Romer et Bowman. Ce sont souvent d’abord des spécialistes de géographie physique, étudiés ici pour leurs travaux de géographie humaine et de cartographie, notamment ethnographique.

  • 2 Sur l’atlas, voir notamment un article sorti la même année que le livre de Seegel : Labbé, M., « E (...)
  • 3 Le but de la politique révisionniste hongroise est de revoir le traité de Trianon, qui établit la (...)

3L’Allemand Penck occupe la chaire de géographie à l’université de Berlin après 1906 ; dans l’entre-deux guerres, il s’oppose aux velléités territoriales des Polonais, et notamment à Romer, son étudiant puis son rival, auteur d’un Atlas géographique et statistique de Pologne (1916) qui est utilisé à la conférence de Paris en 19192. Rudnyts’kyi, également étudiant de Penck, puis opposant à Romer, soutient l’indépendance de l’Ukraine après la Première Guerre mondiale. Il est victime des purges staliniennes en 1937. Bowman, étudiant en géographie à Harvard, puis professeur à Yale, devient l’ami de Romer et de Teleki ; directeur de l’American Geographical Society de 1915 à 1934, puis président de l’université Johns-Hopkins de 1935 à 1948, il est impliqué dans les règlements frontaliers en Europe centrale dans l’entre-deux-guerres et conseille certains présidents américains pour leur politique extérieure, Wilson pendant la Première Guerre mondiale, Roosevelt pendant la Seconde. Teleki, aristocrate hongrois, auteur d’une célèbre « carte rouge » sur la répartition ethnique en Hongrie (1910), qui a une place iconique dans les négociations du traité de Trianon, devient après 1920 le chef de file d’une politique révisionniste aux côtés de l’amiral Horthy, dont il est deux fois le Premier ministre, avant de se suicider en 19413.

4Seegel retrace les parcours croisés de ces hommes entre 1870 et 1950, ce qu’il appelle des « vies transnationales », dont il donne la définition – un peu tard – à la page 8 : des vies et des morts qui transcendent l’appartenance politique, qui ne se limitent pas à l’échelle de la nation. L’enjeu n’est donc pas seulement de souligner les mobilités de ces géographes, leurs relations académiques et amicales qui dessinent un espace commun de la géographie universitaire, centré à l’époque sur l’Allemagne – ce qui est sans doute l’un des intérêts du livre –, mais aussi de les extraire de leur statut de géographe national pour les placer dans la catégorie des « Allemands transnationaux » (p. 5), ne serait-ce que par leur maîtrise de la langue allemande, en plus de quelques autres. C’est donc une histoire de ces producteurs de savoirs plus que de leurs cartes que l’auteur nous offre, afin d’en restituer la profondeur humaine.

  • 4 Anderson, B., Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres, (...)

5À partir des lettres échangées par ces géographes, l’auteur donne les contours d’une « géographie épistolaire » (p. 6), dans ce xixe siècle – prolongé ici au xxe – que Richard Evans appelle « l’âge d’or de la correspondance » (cité par l’auteur p. 3). Complétées par des mémoires et des sources imprimées, les lettres sont précieuses pour retracer ces parcours croisés, souligner leurs contingences, les motivations sous-jacentes, les hésitations derrière les parcours professionnels et les réseaux de pouvoir. Car l’enjeu du livre est bien de montrer que l’engouement pour les cartes cache souvent des ambitions frustrées, un accomplissement personnel non réalisé, parfois de la jalousie et du ressentiment. Dans la veine des études actuelles qui nuancent le pouvoir des cartes, l’auteur se place résolument contre Benedict Anderson (p. 4), qui fait de ces objets, comme du recensement et du musée, des marqueurs d’identité, pour nous donner à voir au contraire des hommes en mouvement4.

6Le développement est organisé de manière chrono-thématique, ce qui permet de montrer les amitiés qui se nouent, les dissensions qui surgissent, l’évolution de ces relations. L’ensemble est très convaincant, malgré des trajectoires parfois malaisées à tenir ensemble, ce qui peut donner dans certains cas l’impression d’une juxtaposition, difficulté inhérente à l’exercice.

  • 5 Labbé, M., La nationalité, une histoire de chiffres : politique et statistiques en Europe centrale (...)
  • 6 Ferdinand von Richthofen (1833-1905), né en Prusse, se fait connaître par ses premiers travaux géo (...)

7Le chapitre 1 traite de la période qui précède la Première Guerre mondiale. C’est l’occasion de présenter Penck et de le situer dans l’école allemande, à la suite de Humboldt, Ritter, Ratzel, dans une ère bismarckienne qui voit croître l’importance des cartes thématiques (peuplement, confession…) fondées sur les statistiques disponibles grâce aux recensements5. En poste à l’université de Munich, puis de Vienne, dans les années 1880, Penck voit la consécration de sa carrière en 1906, quand il obtient la chaire de Richthofen à l’université de Berlin6. Spécialiste en géologie, climatologie et glaciologie, il publie son œuvre majeure, Die Morphologie der Erdoberfläche (La morphologie de la surface terrestre) en 1894. William Morris Davis (1850-1934), figure pionnière de la géomorphologie de l’époque, auteur d’une « théorie davisienne » de formation des reliefs qui a eu un grand succès à travers le monde de la géographie (et qui est encore largement enseignée aujourd’hui), mentor de Bowman à Harvard, invite Penck en 1903 pour présenter ses travaux. Des contacts amicaux se nouent entre les deux hommes, et c’est aussi de cette époque que date la rencontre entre Penck et Bowman. Ce dernier finit ensuite son doctorat à Yale et connaît dix années prolifiques, avec la publication de quatre livres à partir de son terrain, l’Amérique du Sud. Romer, né dans la Galicie habsbourgeoise, rêve quant à lui de l’indépendance polonaise. D’abord étudiant à l’université Jagellon de Cracovie, il est ensuite formé à Halle, Berlin, Vienne, puis à Lvov, où Rehman devient son mentor. Romer y obtient un poste de professeur en 1908-1909, avant de reprendre la chaire de géographie de Rehman. Rudnyts’kyi, autre étudiant de Penck, est assistant professeur de géographie en 1908 et produit le premier atlas scolaire ukrainien – ce que Romer a fait pour la Pologne un peu plus tôt. Seegel retrace donc les parcours institutionnels et les appartenances académiques de ces géographes, qui obtiennent pour certains des chaires prestigieuses dans les universités d’Europe centrale et jouent un rôle dans les sociétés de géographie nationales. Il montre les relations amicales et les plans de voyage, les rêves aussi. Il met surtout en valeur leur point commun, qui est de graviter autour de Penck, leur maître à tous – également celui d’Emmanuel de Martonne ou du Serbe Jovan Cvijic, par exemple –, à l’époque où la géographie universitaire est largement dominée par l’école allemande.

  • 7 Autre figure prépondérante de l’école allemande de géographie, Friedrich Ratzel (1844-1904) étudie (...)

8Le chapitre 2 évoque les travaux de ces géographes dans le contexte troublé de la Première Guerre mondiale, alors que se dessinent les redécoupages politiques et territoriaux en Europe centrale. Il est question notamment du désaccord entre Penck et Romer, que les deux hommes essaient de dépasser avec courtoisie, mais qui devient évident après la publication de l’atlas de Romer et l’acte du 5 novembre 1916 signé par Guillaume II et François-Joseph Ier à propos de la Pologne. Leur correspondance s’interrompt alors pendant dix-sept ans, tandis qu’ils s’affrontent par journaux interposés, en invoquant la notion d’objectivité : Penck se réfère aux statistiques allemandes pour montrer les erreurs de Romer, tandis que ce dernier fait appel à Ratzel7 – et donc sait tirer parti de sa formation académique pour se placer sur le même plan que Penck, avec les mêmes arguments d’autorité, et justifier ainsi son travail. Seegel aborde également le rôle de Bowman dans ce comité d’experts – géographes, historiens, juristes, linguistes, cartographes, etc. – chargé par Wilson en 1917-1918 de mener une enquête sur les frontières d’Europe centrale pour pouvoir le conseiller dans les négociations de paix. Enfin, l’auteur revient sur la Carte ethnographique de la Hongrie de Teleki (1918), surnommée « carte rouge » en raison de la couleur choisie pour montrer la population magyar, en qui Teleki voit le ferment d’unité de la Hongrie. C’est ce qui fait dire à Seegel que cette carte est « un instrument du xixe siècle » (p. 69), « affective » plus que rationnelle (p. 69), à l’instar du conflit entre Penck et Romer.

9Le chapitre 3 montre les recompositions au lendemain de la Première Guerre mondiale. Retenons le développement sur l’amitié entre Bowman et Romer, restituée à partir de leurs échanges épistolaires transatlantiques des années 1900 à la fin des années 1940, mais aussi du journal tenu par Bowman lors de son séjour à Paris en 1919 pour le règlement des frontières de la Pologne (territoire de Teschen/Cieszyn, en Silésie, contesté par la Tchécoslovaquie et la Pologne ; territoire de Lemberg/Lviv/Lvov, objet d’âpres discussions dont Romer est absent alors que ses cartes sont les plus utilisées…). Les deux hommes parlent aussi d’excursions à la montagne, loin de la politique, de santé, etc. Ils rêvent d’une coordination des données géographiques à l’échelle mondiale, tandis que Penck est désormais isolé et engagé dans une controverse avec Davis sur sa théorie de l’érosion. Penck est rejoint dans son révisionnisme par Teleki, alors que la délégation hongroise n’a pas voix au chapitre dans les négociations de paix.

10Le chapitre 4 s’articule autour de la notion de métier, Beruf, au sens de profession, avec l’idée aussi de vocation, ou du moins un sens élevé du service et du devoir moral, dans un contexte d’institutionnalisation progressive du révisionnisme en Allemagne et en Hongrie après les traités de Versailles (1919) et de Trianon (1920). Penck est de plus en plus isolé au niveau international – l’union géographique internationale (UGI) s’est en effet construite sans lui, parce que les Allemands en étaient exclus –, Teleki fait des voyages diplomatiques, notamment une mission en 1925 dans le Nord de l’Irak à la demande de la Société des nations pour un contentieux frontalier avec la Turquie (district de Mossoul). La renommée de Romer croît et l’on suit Bowman dans l’Amérique post-wilsonienne. Quant à Rudnyts’kyi, il trouve refuge à Vienne pendant la guerre polono-ukrainienne de 1918-1919, avant d’être appelé en Ukraine en 1925, comme d’autres de l’intelligentsia de Galicie. Il entreprend d’organiser la recherche académique en Ukraine, tâche difficile sous la domination soviétique.

11Le chapitre 5 met en lumière les efforts de Bowman pour rapprocher Penck et Romer et retrouver les relations d’avant 1914. Il reste convaincu, dans le contexte troublé des années 1930, que la coopération scientifique peut permettre de dépasser les dissensions politiques. En 1934, Penck est cependant absent de la conférence géographique internationale organisée durant l’été à Varsovie, où, en tant que président de l’UGI, Bowman accueille pour la première fois depuis 1918 des géographes allemands. La contestation du traité de Versailles par Penck fait de nombreux émules parmi les géographes allemands pendant les années 1920 et nourrit le courant de la Geopolitik. Quant à Rudnyts’kyi, qui forme de nombreux étudiants à Kharkov, il est arrêté en 1933 par le pouvoir communiste et incarcéré pour cinq ans malgré les tentatives de Penck de l’aider.

12Le chapitre 6 aborde les déceptions, les exils et parfois la mort qui frappent ces géographes pendant la Seconde Guerre mondiale. Romer est réfugié dans un monastère, où il poursuit son œuvre géographique. Bowman s’emploie à écrire un récit de sa vie, tandis que Penck aussi réfléchit sur son existence et rédige ses mémoires. Conseiller de Roosevelt jusqu’en 1943, Bowman entretient une correspondance avec Teleki pour obtenir des informations sur la situation en Europe. L’échange s’arrête avec le refus du Premier ministre hongrois de vendre ses cartes, avant le suicide de ce dernier le 3 avril 1941. Le chapitre 7 présente un tableau des géographes encore en vie en 1945 et offre une perspective générationnelle en évoquant la situation de leurs enfants et petits-enfants.

  • 8 Labbé, M., « Les usages diplomatiques des cartes ethnographiques de l’Europe centrale et orientale (...)

13En restituant ces parcours croisés, l’auteur a donc souhaité déplacer la focale pour s’intéresser non plus aux cartes et aux enjeux diplomatiques, déjà connus8, mais aux relations que ces géographes entretenaient et à leur dimension transnationale. On ne peut que saluer ce déplacement, qui s’inscrit dans une histoire de la géographie et des savoirs attentive aux différents producteurs et aux divers lieux de production, et qui jette un éclairage original sur les convulsions de l’Europe centrale du premier xxe siècle.

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Notes

1 Steven Seegel a précédemment publié Ukraine under Western Eyes, Harvard University Press, 2013 ; et Mapping Europe’s Borderlands. Russian Cartography in the Age of Empire, University of Chicago Press, 2012.

2 Sur l’atlas, voir notamment un article sorti la même année que le livre de Seegel : Labbé, M., « Eugene Romer’s 1916 Atlas of Poland. Creating a New Nation State”, Imago Mundi, 70, 2018, p. 94-113.

3 Le but de la politique révisionniste hongroise est de revoir le traité de Trianon, qui établit la responsabilité de la Hongrie dans la guerre, avec pour conséquence le paiement avec l’Autriche de la plus grosse partie de la dette de guerre de l’ancien empire austro-hongrois et le paiement de réparations, et qui aboutit à une réduction territoriale importante : le pays est amputé des deux tiers de son territoire d’avant-guerre et de 73 % de sa population. Voir à ce sujet Gerwarth, R., Les vaincus : violences et guerres civiles sur les décombres des empires, 1917-1923, traduit par Aurélien Blanchard, Paris, Le Seuil, 2017. Si Teleki se suicide devant l’échec de la politique hongroise d’alliance avec Hitler, il est un personnage historique controversé en Hongrie, en raison d’une mesure antisémite précoce en 1920 et d’une politique antisémite prononcée dès le début de la Seconde Guerre mondiale.

4 Anderson, B., Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres, Verso, 1983.

5 Labbé, M., La nationalité, une histoire de chiffres : politique et statistiques en Europe centrale (1848-1919), Paris, Presses de Sciences Po, 2019.

6 Ferdinand von Richthofen (1833-1905), né en Prusse, se fait connaître par ses premiers travaux géologiques dans les Alpes et les Dolomites, ainsi qu’en Californie, où il séjourne de 1863 à 1868. Dans le contexte de l’ouverture du marché chinois aux Européens à partir du milieu du xixe siècle, il entreprend plusieurs voyages et missions géologiques en Asie, en 1860 puis entre 1869 et 1972, dont il publie les résultats dans China. Ergebnisse eigener Reisen und darauf gegründeter Studien (Chine, résultats de mes voyages et études afférentes), Berlin, D. Reimer, 1877-1912, 5 vol. et un atlas. C’est lui qui forge l’expression « route de la soie ». Réputé mondialement, il a aussi contribué à la réflexion sur le rôle et la méthode de la géographie, discipline dont il détient la chaire à l’université de Berlin à partir de 1886.

7 Autre figure prépondérante de l’école allemande de géographie, Friedrich Ratzel (1844-1904) étudie d’abord la zoologie, puis s’intéresse à la migration des espèces. Ses réflexions géographiques se nourrissent de ses voyages en Amérique du Nord et Amérique centrale en 1874-1875. Il forge le concept d’« anthropogéographie », titre d’une œuvre en deux volumes parus 1882 et 1891, pour souligner, dans une approche déterministe, les liens entre la répartition géographique de la population, le milieu et les migrations. C’est lui aussi qui invente le concept d’« espace vital » (Der Lebensraum, 1901), le rapport entre les populations et les territoires qu’elles occupent. En 1886, il occupe la chaire de géographie laissée vacante par Richthofen à l’université de Leipzig.

8 Labbé, M., « Les usages diplomatiques des cartes ethnographiques de l’Europe centrale et orientale au xixe siècle », Genèses, 68, 2007, p. 25-47.

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Pour citer cet article

Référence papier

Marie de Rugy, « Steven Seegel, Map Men: Transnational Lives and Deaths of Geographers in the Making of East Central Europe »Revue d’histoire des sciences humaines, 39 | -1, 261-266.

Référence électronique

Marie de Rugy, « Steven Seegel, Map Men: Transnational Lives and Deaths of Geographers in the Making of East Central Europe »Revue d’histoire des sciences humaines [En ligne], 39 | 2021, mis en ligne le 05 novembre 2021, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/rhsh/6718 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rhsh.6718

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Auteur

Marie de Rugy

Sciences Po Strasbourg, université de Strasbourg

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Droits d’auteur

CC-BY-4.0

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