1Personne ne doute qu’une démarche scientifique est nécessaire pour trouver des solutions aux problèmes posés par l’éducation. La recherche est l’un des principaux outils dont on dispose pour faire face aux défis que posent sans cesse les systèmes éducatifs. C’est grâce aux résultats d’une recherche empirique rigoureuse que l’on trouvera des solutions efficaces, des suggestions et des recommandations pour résoudre les problèmes et assurer le développement des institutions éducatives. Le rôle de la recherche est de tracer la voie du développement de l’éducation, permettant ainsi aux institutions d’atteindre les objectifs qui leur sont fixés. La recherche en éducation a pour buts, notamment, de permettre l’élaboration de politiques fondées sur des preuves, de perfectionner les pratiques des enseignants et d’améliorer la qualité du curriculum.
2Pour que la recherche ait un impact sur les pratiques, il est nécessaire que ces buts soient reconnus par les gouvernements et par tous les acteurs du système éducatif. C’est des gouvernements que dépend, en fin de compte, l’éventuel impact de la recherche sur le développement du système éducatif. Dans le même temps, on peut aussi dire que les institutions comme les universités, les établissements de formation des maîtres et les centres de recherche ont une part déterminante dans la réussite ou l’échec de la recherche à obtenir les résultats qu’on attend d’elle. En outre, il ne faut pas négliger la compétence des chercheurs et la qualité de leur recherche, qui peuvent favoriser ou faire obstacle à une contribution positive de la recherche à l’amélioration de l’éducation.
3Dans cet article, nous nous intéressons au statut de la recherche en éducation dans le monde arabe et à son rôle dans l’amélioration des systèmes, des politiques et des pratiques éducatives. Nous montrons que l’éducation y a fait face à plusieurs défis et a soulevé différents problèmes que nous allons présenter en détail. En nous appuyant sur notre expérience de chercheurs et sur une approche qualitative, nous présentons un panorama de la recherche en éducation dans ces pays. Alors que l’importance de la recherche en éducation y est reconnue de manière croissante, nous constatons avec regret qu’elle n’y a pas encore pour autant d’impact réel. L’article souligne l’écart qui existe, dans le domaine de l’éducation, entre la recherche et les changements qu’on en attend et tente de l’expliquer.
4Puisque la recherche en éducation relève du domaine plus large de la recherche scientifique, l’article commence par une revue de la littérature décrivant les défis auxquels est confrontée la recherche dans le monde arabe. Sont ensuite présentés les principaux problèmes auxquels est confrontée la recherche en éducation, et la façon dont ces problèmes sont à l’origine du décalage observé entre la recherche et le développement de l’éducation. L’article se termine sur quelques recommandations pour accroître l’impact de la recherche en éducation sur le développement économique et social des pays arabes.
5Dans le monde arabe, la recherche scientifique fait face à de nombreux défis qui limitent sa capacité à soutenir l’évolution de la société et à parvenir à un développement durable. Ils sont largement semblables dans la plupart des pays arabes, avec cependant quelques différences minimes. Les gouvernements des pays arabes sont conscients de l’importance de la recherche, mais ils sont confrontés à certains problèmes comme la méconnaissance de la culture scientifique, l’inadaptation des financements, la faiblesse des infrastructures et l’inexpérience des chercheurs. Tous ces problèmes sont liés et doivent être traités comme un tout. Ces obstacles et leurs origines ont été identifiés par la littérature dans un certain nombre de pays.
6Selon Suwaed (2017), en Lybie, « le système éducatif a un urgent besoin de réexaminer sa politique et sa programmation de la recherche pour en amener la qualité au niveau des besoins du pays ». Pour cet auteur, les principaux freins au développement de la recherche en Lybie sont l’absence d’une vision claire et d’une stratégie, l’inadaptation aux besoins de la société, l’insuffisance du financement et la faiblesse de la qualification à la recherche des personnels universitaires. Ces faiblesses sont celles de presque tous les pays arabes. L’absence d’une vision claire et le peu d’attention portée à la contribution de la recherche au développement sont particulièrement critiques et expliquent le retard du monde arabe à tirer les bénéfices de la recherche scientifique.
7Abu-Orabi (2016) dresse un constat semblable :
Aujourd’hui, le monde arabe rencontre une multitude d’obstacles concernant l’enseignement supérieur et la recherche, parmi lesquels l’absence d’une définition claire des priorités et des stratégies, l’insuffisances des ressources financières et temporelles pour atteindre les objectifs fixés, la faible qualité des infrastructures de recherche, le peu de conscience de l’impact d’une recherche de qualité, la faiblesse des réseaux de chercheurs et des bases de données, l’insuffisance des collaborations internationales et, bien entendu, la fuite des cerveaux.
8Il rappelle la part négligeable des pays arabes dans la production de publications et de brevets dont Takieddine (2019) souligne également la faible qualité.
9Évaluant la production scientifique des pays arabes dans le contexte de la recherche mondiale, Ahmed et Albuarki (2017) estiment que la quantité l’emporte sur la qualité et qu’il est difficile de juger de son impact sur le développement. Ils soutiennent que, dans ces pays, on s’intéresse beaucoup plus au nombre des projets de recherche et des publications qu’à leur qualité. Cela signifie que, s’il existe une activité de recherche, son influence est limitée. Ces auteurs concluent que, dans le monde arabe, l’investissement dans la recherche est faible et déconnecté du développement économique et social. Certes, l’insuffisance de l’investissement financier concerne moins les pays producteurs de pétrole, mais ces derniers sont tout autant concernés par la faiblesse de la contribution de la recherche au développement.
10Dans une méta-analyse sur la base de recherches publiées, Aedh et Elfaki (2019) classent les principaux problèmes de la recherche en quatre groupes : la faiblesse des ressources financières et matérielles, le manque de motivation, de formation et d’encadrement des chercheurs, les obstacles liés à l’organisation et la difficulté à collecter des données. Ces questions relèvent principalement des organismes de recherche et des chercheurs. Selon nous, les universités, et les organismes de recherche en général, ont une responsabilité dans ces problèmes. C’est en s’intéressant au leadership des institutions de recherche qu’il faut en chercher la solution.
11Pour Mrad, Hanafi et Arvanitis (2013), les établissements d’enseignement supérieur des pays arabes ont, en majorité, fait de la recherche l’une de leurs missions sans y consacrer un financement insuffisant. Ces auteurs notent que le problème du financement est cité dans la plupart des travaux portant sur la recherche scientifique dans le monde arabe. Outre l’insuffisance du financement, ils soulignent la lourdeur excessive des services d’enseignement des universitaires, qui limite leur activité de recherche. Pour eux, la durée déclarée des activités de recherche est largement fictive car elle correspond à un solde, c’est-à-dire à la partie du service statutaire qui n’est pas affectée à l’enseignement ou à l’administration.
12Anderson (2012) brosse un sombre tableau de l’avenir de l’enseignement supérieur dans le monde arabe :
[D]es décennies de pouvoir autoritaire qui se sont traduites par une limitation paralysante des libertés académiques, un sous-investissement dans le secteur public et des politiques populistes d’accès à l’enseignement supérieur ont contribué à la baisse de la qualité des universités de recherche des pays arabes.
13Des facteurs politiques et économiques se conjuguent pour empêcher les universités de jouer leur rôle de lieux de créativité, d’invention et d’innovation. L’intervention du gouvernement sur la nature de la recherche et la limitation des libertés académiques ont un impact négatif sur la capacité de la recherche scientifique à contribuer à la prospérité et au développement de la société.
14Un autre problème de la recherche dans le monde arabe est que la plupart des éditeurs et des publications scientifiques sont de langue anglaise, alors que la plupart des travaux des chercheurs de ces pays sont en arabe. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de publications en anglais de chercheurs arabes, mais seulement que ces limites contribuent à la faiblesse de la production scientifique. Pour Al Mansour (2016), la rédaction d’articles en anglais et leur publication dans des revues à facteur d’impact élevé constituent un nouveau défi pour les universitaires arabes. Puisque les publications en arabe ne sont pas dénombrées dans les classements scientifiques, elles ne sont pas prises en compte. Cette auteure pointe à son tour les défis que constituent pour la recherche la faiblesse des financements et des infrastructures, le découplage par rapport aux besoins de la société et la timidité du secteur privé à y investir.
15De nombreux chercheurs s’accordent sur l’absence de prise de conscience par les pays arabes du rôle stratégique de la recherche. Un certain nombre de fonds nationaux de recherche ont cependant été mis sur pied récemment. Parmi eux, un fonds d’innovation Union européenne - Égypte, créé en 2008, et trois fonds nationaux, la Fondation du Quatar, la Fondation Mohammed bin Rashid al-Maktoum aux Émirats arabes unis (2007) et le Fonds du Moyen-Orient pour la science en Jordanie (2009). Tous les pays arabes, à l’exception des monarchies du Golfe, investissent dans la recherche en sciences sociales, avec l’appui de l’aide internationale. Cette recherche est conduite dans les universités ou dans des centres de recherche mais peu de pays ont réussi à créer un environnement favorable. La répression politique, la censure et l’absence de politiques fondées sur la recherche font obstacle à la constitution de tels environnements (Hanafi, Arvanitis et Hanafi, 2013).
- 1 Tels que le Conseil de la recherche à Oman, le Conseil de la recherche, du développement et de l’i (...)
16La recherche en éducation remonte à la création des établissements d’enseignement supérieur dans les pays arabes. Leur rôle reste prépondérant, malgré l’apparition de quelques centres de recherche en éducation dans certains pays1.
17En général, on peut dire que les universitaires et leurs étudiants poursuivent, à travers cette recherche, des objectifs qui leur sont propres. Les enseignants la voient comme le moyen d’obtenir des promotions au cours de leur carrière. Pour les étudiants, la recherche qu’ils mènent dans des programmes de master ou de doctorat leur permet d’obtenir des diplômes grâce auxquels ils pourront accéder à de meilleurs emplois. Si c’est le cas pour la grande majorité d’entre eux, cela ne s’applique cependant pas à tous.
18Un autre type de recherche est celle organisée par les gouvernements eux-mêmes pour apporter des solutions aux problèmes qu’ils rencontrent. Elle répond aux finalités qu’ils définissent et s’effectue dans des centres qu’ils contrôlent. Pour en donner un exemple, confronté à un problème de réticence des hommes à devenir enseignants, le gouvernement omanais a constitué une équipe de recherche de différentes universités et institutions, qui était chargée de proposer un plan d’action pour encourager les hommes à devenir enseignants. Le gouvernement a ensuite tenté de mettre en œuvre les conclusions de ce projet de recherche qu’il avait financé.
19Comme nous l’avons mentionné précédemment, il existe également d’autres organismes de recherche indépendants qui contribuent à produire des résultats utiles à la conduite des systèmes éducatifs dans les pays arabes. On peut citer la Fondation du Qatar, le Fondation Sheikh Saud bin Saqr Al Qasimi pour la recherche sur les politiques et la Fondation Abdul Hameed Shoman, ainsi que quelques centres indépendants localisés dans certains pays. Ces organismes conduisent bien des recherches mais il n’est pas certain que les pays concernés les utilisent.
20Dans le vaste domaine de l’éducation, il existe des domaines qui sont les parents pauvres de la recherche, du fait que les chercheurs ne peuvent s’y intéresser pour des motifs politiques, sociaux ou culturels. Il est en effet problématique de s’intéresser à certaines questions importantes comme la liberté académique, l’éducation à la politique ou le tribalisme dans l’éducation. Aborder ces sujets à l’aide de méthodes scientifiques, critiques et analytiques suppose, pour les universitaires, une liberté qui n’existe pas dans de nombreux pays arabes.
21Il est aussi difficile pour les chercheurs arabes de travailler sur des questions sociales qui ont une dimension éducative, comme la mixité à l’école (co-éducation), le divorce, le célibat et le mariage. Les dimensions éthiques et religieuses de ces questions empêchent de les traiter de manière critique et analytique, dans des sociétés traditionnelles fermées comme on en rencontre dans certains pays arabes. Ceci explique la rareté des recherches menées sur ces questions parfois essentielles pour l’éducation.
22Dans le monde arabe, la recherche en éducation, selon les observateurs universitaires et les chercheurs, souffre de l’absence, au niveau national, d’une cartographie des recherches et, au niveau de l’ensemble des pays, d’une politique claire de la recherche en éducation. Elle est donc conduite selon des orientations propres à chaque université ou centre de recherche qui ne sont pas nécessairement reliées à la réalité ou aux besoins réels. Il n’existe pas, au niveau de ces pays, une philosophe de l’éducation susceptible de guider les pratiques éducatives et d’orienter la recherche liée à ces pratiques.
23La plupart des recherches en éducation reposent sur des méthodes quantitatives et l’approche qualitative est très peu utilisée. Nous pensons que ce recours prédominant à une démarche quantitative engendre une incapacité à comprendre et à interpréter un certain nombre de problèmes conceptuels. Les études qui s’intéressent aux corrélations statistiques entre les variables scolaires négligent, selon nous, les facteurs sociaux et les interactions culturelles à l’œuvre dans l’environnement de l’école. Elles sont, en revanche, pleinement justifiées pour répondre à certains besoins de la recherche.
24En outre, on observe peu de collaboration entre les organismes de recherche et les ministères de l’Éducation. Les chercheurs et les acteurs de l’éducation ont peu de contacts, ce qui peut expliquer la distorsion entre la recherche telle qu’elle est conduite et les besoins véritables des systèmes éducatifs. Cela a pour conséquence que les décisions des autorités et les politiques éducatives ne peuvent s’appuyer sur les résultats de la recherche. Les ministres de l’Éducation de ces pays n’ont pas encore pris conscience de l’importance des résultats d’une recherche de qualité pour apporter des solutions aux problèmes qui se posent à eux et les organismes de recherche peuvent les y aider.
25L’absence de programme stratégique de recherche en éducation, qui définisse des priorités sur la base de la demande sociale, des besoins et des problèmes qui se posent concrètement, est l’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les chercheurs. Cette situation les amène à choisir leurs sujets de recherche de manière aléatoire et sans aucune finalité. On se préoccupe peu ou pas du tout de mettre la recherche au service du développement économique et social.
26Au-delà de ce problème, la recherche en éducation dans les pays arabes est, selon nous, peu originale et faiblement créative. Ce phénomène est dû au fait que les travaux réalisés répètent des recherches déjà effectuées en y apportant des modifications mineures. Les mémoires de master et les thèses de doctorat ne sont souvent pas autre chose que la reproduction de travaux étrangers ou l’application à des données locales de méthodologies de recherche élaborées dans les pays occidentaux. Cela explique la faiblesse de l’impact qu’ils peuvent avoir.
27Le choix de la méthodologie à mettre en œuvre constitue un autre défi. Puisque toutes les questions d’éducation ne peuvent être abordées à l’aide d’une approche quantitative, de nombreux sujets sont effleurés par les chercheurs sans être réellement discutés. Les méthodes qualitatives et les outils qu’elles mettent en œuvre peuvent jouer un rôle important, en permettant d’examiner certains aspects du comportement humain qui sont peu accessibles aux approches quantitatives. La recherche qualitative ne se contente pas de décrire les choses telles qu’elles sont, mais vise à accéder à une compréhension plus profonde des phénomènes ainsi qu’à rendre compte des perceptions que les gens en ont.
28Nous avons déjà mentionné le fait que les universitaires publient les recherches qu’ils ont effectuées dans l’optique de leur promotion professionnelle et non pour leur impact sur le développement ou pour répondre aux besoins de la société. Si les critères utilisés pour les promotions sont liés au nombre de publications dans les revues à comité de lecture, les chercheurs seront incités à découper leur recherche en autant d’articles possibles portant sur un aspect particulier (analyse exploratoire, revue de littérature, méthodologie, résultats…).
29On peut souligner que, dans les pays arabes, la recherche en éducation est avant tout individuelle et qu’il n’y a pratiquement pas de collaborations entre les chercheurs du domaine. Le modèle de la publication individuelle domine dans toutes les spécialités de la recherche en éducation, en contradiction avec la nature des sciences de l’éducation définies comme un ensemble intégré de disciplines en relation étroite les unes avec les autres. Les questions d’éducation exigent une coopération entre chercheurs de formation différente.
30Tout comme la recherche collaborative, la recherche interdisciplinaire autour de l’éducation est absente dans le monde arabe. Les chercheurs ne s’y intéressent pas et cela tend à limiter les possibilités de trouver des solutions innovantes aux problèmes éducatifs. Les sciences de l’éducation sont interdisciplinaires par nature et ne peuvent se passer de l’apport des autres sciences.
31Un dernier défi rencontré est la difficulté à persuader les décideurs de la pertinence de la recherche en éducation et de son importance pour inspirer les politiques éducatives et les pratiques pédagogiques. On prétend que le type de recherche entrepris et les résultats obtenus n’ont pas d’utilité dans le processus d’élaboration des politiques, ce qui est justifié par le fait que la plupart des recommandations formulées par les chercheurs le sont dans des termes scientifiques et ne se préoccupent pas des procédures à mettre en œuvre. Le langage qu’elles utilisent relève d’une logique que les décideurs ont du mal à appréhender et à traduire en termes opérationnels. De telles préconisations n’apportent pas de solutions concrètes aux problèmes du secteur de l’éducation.
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32Dans les pays arabes, la recherche en éducation souffre de nombreux problèmes attribuables tout autant aux gouvernements qu’aux établissements d’enseignement supérieur et aux chercheurs eux-mêmes. Nous pensons que tous ces défis peuvent être surmontés, s’il existe une volonté de la part des autorités et des individus concernés. Des mesures doivent être prises pour accroître la capacité de la recherche en éducation à exercer une influence positive sur le développement de l’éducation dans ces pays. Dans l’ensemble, malgré ces défis, les gouvernements et les institutions du monde arabe ont déployé des efforts notables pour promouvoir la recherche en éducation. Nous avons mentionné précédemment les centres de recherche et les instances mises en place pour servir la recherche en éducation. Nous soutenons ici que les efforts collectifs de tous les États arabes pour promouvoir la recherche en éducation sont importants et même déterminants. Des centres de recherche régionaux et un financement adéquat sont indispensables pour mener à bien des recherches en éducation. La collaboration entre universités des pays arabes devrait également être encouragée afin que des chercheurs mènent ensemble des projets de recherche visant à résoudre les problèmes d’éducation dans la région. Il serait utile de développer un partenariat stratégique à long terme entre les chercheurs en éducation et les décideurs politiques.
33De plus, le rôle des instituts de recherche est crucial dans la construction d’un développement socio-économique basé sur la connaissance, et aide à trouver des solutions aux défis auxquels sont confrontés les systèmes éducatifs à l’échelle régionale. À titre d’exemple, les instituts et centres de recherche du monde arabe pourraient investir dans l’étude des besoins des systèmes éducatifs, analyser les tendances régionales et mondiales et leur impact sur les systèmes éducatifs, proposer une formation continue aux étudiants et aux chercheurs, échanger données et bonnes pratiques, etc. Les institutions de recherche en éducation pourraient ainsi jouer un rôle essentiel pour contribuer à la réussite et au développement des systèmes éducatifs.
34Enfin, compte tenu du développement massif et continu du système d’enseignement supérieur dans la région, il serait plus productif d’accorder l’indépendance aux universités et aux centres de recherche. On sait que les universités servent mieux la communauté lorsqu’elles ne sont pas contrôlées politiquement. Cette indépendance aiderait grandement à cibler les vrais problèmes et défis, et non ceux prescrits seulement par les gouvernements.