• 1 Claude Zaidman, « Ensemble et séparés », in Erving Goffman, L’arrangement des sexes, Paris, La di (...)

1La préface de l’Arrangement des sexes rappelle « que les hommes et les femmes se côtoient dans un espace social mixte1 ». À travers différents espaces sociaux, les corps des femmes et des hommes créent en permanence des démarcations de l’espace. En Algérie, nous observons une sexuation des espaces, avec parfois des démarcations très nettes, comme l’appropriation masculine nocturne des rues, et parfois plus subtiles selon les espaces et les capacités d’accès à l’offre urbaine.

• 2 Lesbienne, gay, bisexuell.e.s, transexuell.e.s, Queer, + (inter-sexe, pansexuel, asexuel, alliés, (...)
• 3 Cette notion s’exprime ici au sens large comme une sphère contextuelle, produite par la pensée et (...)

2Cette sexuation est détournée ou contournée par des stratégies d’appropriation. La légitimation des corps dit « minoritaires » des différentes catégories de femmes et des minorités sexuelles (LGBTQ+2) passe par diverses pratiques de mixité. Ce processus va de l’espace domestique (la notion de domestique renvoie ici à deux espaces continus en termes de symbole Eddar, le foyer), et El Houma (le quartier dans son acception maghrébine comme une continuité symbolique du foyer en termes de liens sociaux, reposant sur la pudeur et l’honneur), vers des espaces semi-ouverts jusqu’à des espaces publics3 plus larges.

• 4 Au sens d’Henri Lefebvre comme étant un droit de participer aux affaires de la cité, de penser et (...)

3Ces stratégies d’appropriation urbaine relèvent de la notion de motilité, en l’occurrence la possession d’un capital sous forme de potentialités multiples permettant aux acteurs sociaux de pratiquer, consommer et revendiquer la ville comme un droit4.

• 5 La ville et l’urbain revoient à des échelles territoriales différentes, mais aussi symboliquement (...)

4Sur le terrain algérois, une recherche qualitative (observation directe, entretiens, focus group), éclaire les inégalités induites par la variable Genre en termes d’accès aux espaces de la ville. Elle montre comment l’acquisition de potentiel de mobilité comme stratégie d’acteurs et d’actrices permet un processus intégratif dans la ville et l’urbain5. L’enjeu est la légitimation de la présence de toutes les catégories dans cet espace partagé.

• 6 Michel Foucault, Le corps utopique, 1966, conférence radiophonique sur France-Culture.

5Le corps, le « Naturel » quel qu’il soit, s’inscrit dans une construction historique et subit les transformations sociales. Le corps, au-delà de son enveloppe physique et visible, est le réceptacle de représentations, de fantasmes et d’une multitude de symboles culturels. Ainsi, selon Foucault, « le corps n’est jamais une utopie, […] le corps est le lieu sans recours, on a inventé l’utopie pour échapper à son propre corps […] Dans l’utopie on a un corps, incorporel, un corps transfiguré6. ».

• 7 Marcel Mauss, « Les techniques du corps », Journal de Psychologie, XXXII, communication présentée (...)
• 8 Pierre Bourdieu, La domination masculine, Paris, Seuil, 1998, p. 19‑52.

6Le corps agit, subit et réagit aux stimuli de l’environnement. On ne peut s’en défaire et il nous rappelle notre réalité sociale. Il s’adapte et se transforme et devient un objet culturel7. Bourdieu nous rappelle que l’identité féminine et masculine s’insère dans deux mouvements corporels. Le corps des femmes caractérise le dedans : l’enfantement, l’alimentation, la souffrance et le deuil. Le corps des hommes caractérise le dehors, le voyage, la guerre et la migration8. Ces deux mouvements sont liés à des assignations genrées, ou « un imaginaire du corps », qui légitiment un corps plus qu’un autre. Nous interrogeons ce qu’est un « corps légitime », pour rendre compte des aspects normatifs qui interpellent les corps, qui socialement hiérarchisent et catégorisent les rapports sociaux de sexes.

• 9 Sociologue australienne qui est notamment à l’origine du concept de « masculinité hégémonique » c (...)
• 10 Raewyn Connell, Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, trad. M. Cervulle, M. Duval, C. Garr (...)

7En effet, il est question ici d’un « ordre des corps », façonné dans un ordre de domination du corps masculin qui est légitimé par les notions de travail, d’argent, de pouvoir et d’espace public. Ainsi pour Thomas Laqueur la légitimation des corps passe-t-elle par l’opposition genrée entre le corps masculin -sain et simple- et le corps féminin -malade et problématique-. Cependant, il nous semble important de noter que dans le masculin comme dans le féminin, certains corps sont plus légitimes que d’autres selon la race, la classe ou l’orientation sexuelle. Raewyn Connell9 rend compte de cette légitimation à travers son concept de « masculinité hégémonique10 », qui répond à une économie des émotions fondatrice du patriarcat.

• 11 Vincent Kaufmann, Retour sur la ville, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romande (...)

10Notre idée est celle de la construction sexuée des espaces de la ville, comme une géographie du genre et des corps perceptible à travers la motilité des hommes et des femmes dans l’espace public, comme un enjeu récursif11.

• 12 Vincent Kaufmann, Éric Widmer, Dominique Joye, Réseaux sociaux, mobilités spatiales et inégalité (...)

12Dans les villes occidentales, les travaux montrent comment la ville organise un « inégal » accès à l’offre urbaine, matérielle et symbolique. Ainsi, une cartographie genrée révèle des mobilités irréversibles chez les femmes avec un « enfermement » dans l’espace dit résidentiel, et de faibles pénétrations dans le grand urbain. Pour les hommes il s’agit de mobilités réversibles12, avec un faible ancrage dans lieu de résidence ou le quartier, mais une forte visibilité dans les multiples espaces de la cité.

• 13 Voir en Annexe un exemple de notre grille d’observation.
• 14 Lieu de sociabilité qui oscille entre espace privé et espace public, et qui rend compte d’une ide (...)
• 15 Khadidja Boussaïd, « Genre, inégalités et nouvelles spatialités, la motilité comme facteur d’incl (...)

13Par observation13, l’urbain en Algérie révèle une cartographie assez complexe et différenciée des mobilités. Ainsi, la mobilité locale masculine s’approprie et reproduit le quartier El Houma14. Il s’agit d’un rattachement important au lieu de résidence comme lieu de socialisation. D’autre part, l’ouverture des femmes sur les espaces de l’urbain recherche l’anonymat et la construction d’une identité plus expressive et libérée. Néanmoins, les femmes s’approprient aussi le quartier d’une certaine façon et les hommes s’approprient les espaces de l’urbain, en s’adaptant à la nouvelle présence des femmes, qui négocient une part croissante de la cité. Elles dessinent en effet, un « mode d’emploi » pour pénétrer l’espace public en jouant sur des spatialités et des temporalités multiples et parfois nouvelles, qui sont avant tout liées à l’accessibilité et aux capacités des femmes comme actrices sociales, à s’approprier les territoires de la ville15. Tous les espaces hors du quartier, qui ont des centralités mixtes et ouvertes élargissent l’altérité, la diversité de classe et une large palette de tenues vestimentaires. Ainsi ces espaces offrent la possibilité d’inclusion, d’appropriation et la mise en scène de plusieurs types de mouvements compris par la visibilité corporelle des deux sexes. Les assignations genrées, qui légitiment le corps masculin dans l’espace public comme un corps « hégémonique » hiérarchisent les corps dans des territoires donnés. Pour contourner cet ordre des corps voire transgresser, les femmes et les minorités sexuelles jouent de diverses mobilités.

• 16 Constantine, Annaba, Oran (les deux premières sont des villes de l’Est et la dernière se trouve à (...)
• 17 Cécile Rasselet, dir., L’usage de la ville par le genre, évolution des modes de vie en ville, Bor (...)

14Toutes ces expressions genrées restent l’apanage des grandes villes du pays : Alger, Constantine, Oran et Annaba16. Cependant, elles participent à une mixité, qui peut requalifier l’ambiance de certains espaces. Ainsi la mixité d’usage des espaces publics peut être perçue comme un indice de maturité urbaine17.

• 18 Vincent Kaufmann, Jemelin Christophe, La motilité, une forme de capital permettant d’éviter les i (...)

15En sciences sociales la motilité relève de la reconceptualisation (Kaufmann ; Jemelin, 2004) des phénomènes préexistants qui par leur développement, notamment dans l’urbain, ne peuvent plus s’expliquer par certains concepts antérieurs. Plus clairement, la motilité est un outil transversal de compréhension des interactions de plus en plus complexes entre les différents types de mobilités dites spatiales (la mobilité résidentielle, la migration, le voyage, et la mobilité quotidienne)18. La motilité d’un groupe ou d’un individu dépend de trois critères qui, en corrélation, abaissent ou augmentent le potentiel de déplacement. Ces trois critères sont : l’accessibilité, les compétences, et enfin l’appropriation.

• 19 Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
• 20 Individus dont le sexe de naissance correspond à l’identité de genre, la cis-sexualité est égalem (...)
• 21 Disparités économiques, sociales, politiques et culturelles qui existent entre les sexes et les g (...)

16Notre cas d’étude examine la mobilité pendulaire, mais également de nouvelles formes d’expressions virtuelles de déplacement (en lien avec les réseaux sociaux et les NTIC). Les NTIC19 représentent un énorme potentiel de mobilité virtuelle (accessibilité), donnant lieu à des mobilités effective dans l’espace public d’une part, mais également une présence dans les espaces virtuels, pour y avoir des pratiques informatives, communicatives ou revendicatives. Nous revenons schématiquement sur ce qui a été développé plus haut (Fig. 1). En l’occurrence, le fait que dans l’espace public algérois il y a des corps qui occupent l’espace légitimement et sans contraintes (hommes cisgenres)20, et que de ce fait des discriminations spatiales apparaissent et par extensions des inégalités socio-genrées21 (femmes, minorités sexuelles).

• 22 Le seuil de la maison (El aatba), le seuil du quartier (El houma), le seuil de la ville (El madin (...)

17Sans tomber dans une dichotomie arbitraire du dedans attribué aux femmes (espace domestique) et le dehors attribué aux hommes (espace public), il est nécessaire de remarquer une dualité spatio-temporelle de possibilité et d’occupation des espaces. La légitimité de certains corps sur d’autres détermine une discrimination socio-spatiale basée sur le genre. Son contournement passe par une multitude de potentiels de mobilité synthétisés par la notion de motilité. Cette dernière est utilisée comme outil de franchissement de seuils symboliques et physiques22, pour dépasser les assignations genrées.

• 24 Construits spatialement entre l’espace familial et celui de la houma.
• 25 Construits dans des espaces d’entre-deux, et des espaces publics de tous types.

19Les hommes qui ont un revenu et un niveau de vie satisfaisant affichent leurs atouts matériels pour accéder à des espaces masculins ou mixtes. Cela passe par la captation de ces ressources matérielles extérieures (travailler dans l’informel et s’approprier la rue comme un espace économique). Leur capital social fonctionne en réseaux, avec des liens forts24 et des liens faibles25.

• 26 Typologie construite par l’auteure.

Tableau 1. Typologie des stratégies d’accès aux espaces de la ville26.

• 27 Il faut noter que selon le rapport BELSAM 2013, les violences faites aux femmes dans les lieux pu (...)

23Lors de nos observations, le diurne est une juxtaposition de différentes pratiques de l’espace, avec des endroits qui tendent vers le masculin exclusivement (les cafés, les stades), des lieux qui se féminisent de plus en plus (restaurants, marchés, centres commerciaux), et des espaces de mixité (rues, parcs, institutions publiques). Cette mixité ne se vit pas toujours dans l’apaisement, et en particulier pour les femmes, qui y vivent des situations de harcèlement et d’agression27.

• 28 Voir la figure 3 sous forme d’encadré, qui rend compte d’un exemple de discriminations socio-spat (...)

27Sans détailler ici tous les potentiels de mobilité dans la capitale algéroise, nous focalisons sur ceux le plus en faveur des femmes28 et des minorités.

• 29 Francesca Scrinzi, « Care », in Juliette Rennes, dir., Encyclopédie Critique du Genre, Paris, La (...)

29La mère, cette figure représente notre approche du Care (une approche récente développée par la sociologie anglo-saxonne pour définir le « prendre soin » qui peut être dans un cadre familial non rémunéré et basé sur l’affect. Mais le care existe aussi sous forme de travail rémunéré à l’image des services d’aide à la personne29). Les études sur le Care, montrent l’impact négatif des tâches domestiques et familiales sur le capital temps des femmes, qui voient leur temporalités collectives (dédiées aux autres membres de la famille ou du groupe), plus importantes que leur temporalité individuelle (du temps à soi et pour soi). Ici, le Care est réinventé comme un potentiel au profit des femmes, qui en font une extension de l’espace domestique vers l’espace public, où elles accomplissent des tâches de prendre soin (emmener les enfants à l’école, faires des courses pour la famille, emmener un ascendant chez le médecin), comme justificatif de la présence dans l’espace public.

• 30 Ces deux termes sont utilisés au quotidien dans l’arabe algérien pour désigner des formes vestime (...)

31Dans les sociétés maghrébines de façon générale, et en Algérie en particulier, le vêtement est classé, catégorisé entre el mastour, et el moutabarij30. Le premier renferme tous les styles vestimentaires qui couvrent plus ou moins bien toutes les parties érotiques du corps. Le deuxième, lui, désigne tous les vêtements qui sont enclins à une corporéité plus flexible oscillant entre chair et tissu.

• 32 Sociologue de l’urbain travaillant sur les notions d’espace public formel et informel, ainsi que (...)

33Nous empruntons au sociologue américain Ray Oldenburg (1997)32 la notion de « Tiers-lieux » (espaces qui se trouvent entre le lieu d’habitat et le lieu de travail), comme potentiels mobilitaires liés à l’offre urbaine. Cafétérias, restaurants, lounges, centres-commerciaux, espaces multi-loisirs, et espaces de coworking sont autant de lieux où l’appropriation se fait à des niveaux différents.

• 33 Une thèse exprimée par Richard Sennett, qui montre que les frontières de la ville sont mouvantes, (...)

35Via des tiers-lieux, les femmes participent à la vie économique et sociale de la ville, en consommant de l’espace, du temps et des produits divers, dans des gammes d’urbanité diverses, qui renforcent la thèse selon laquelle la ville favorise la liberté et l’ouverture à l’altérité33, et en même temps la recherche d’une singularité identitaire.

• 34 Par exemple nous savons que 18 millions d’Algériens utilisent internet, soit un taux de pénétrati (...)

36Le rôle des NTIC34 dans le cadre d’une mobilité virtuelle pour les femmes et pour les minorités est très important. L’utilisation des nouvelles technologies revêt plusieurs aspects, de la communication interactive à l’information plus libre et plus large que dans le cadre des médias classiques, en passant par des échanges professionnels et le partage d’idées politiques.

• 35 Les associations, groupes ou autres plateformes dédiées aux LGBTQ+ algériens sont diverses : Alou (...)

37L’espace virtuel porté par les NTIC émancipe beaucoup, en termes de fluidité et facilité d’échanges, mais aussi par l’implémentation de mobilités effectives. Ainsi, l’organisation des minorités sexuelles passe par les réseaux sociaux, des blogs et des hashtags35.

• 37 <https://lanticapitaliste.org/opinions/lgbti/les-luttes-lgbtiq-mal-aimees-des-processus-revolutio (...)

38Les tentatives de visibilisation du mouvement LGBTQ+ dans les différents espaces publics et politiques de la région MENA diffèrent selon chaque pays. En Tunisie et au Liban des tags et graffitis mettent en exergue la question des minorités37.

• 38 Grille d’observation datant de mai à novembre 2016, janvier à avril 2017 à Alger (centre et périp (...)

39En Algérie, ces minorités apparaissent au grand jour dans les rues du Centre-ville de la capitale. La visibilisation de l’homosexualité masculine et d’une certaine minorité transsexuelle est mobile et se donne à voir dans la ville38. Soit directement dans l’espace extérieur, soit dans des tiers-lieux favorables aux femmes et minorités sexuelles.

• 39 Katia Nigaud, Fabrice Ripoll, Insertion sociale et appropriation de l’espace public. Deux facette (...)

40Lors des pratiques quotidiennes entre les espaces publics et privés, les inégalités vont bien au-delà de la capacité individuelle de chacun à s’approprier et jouir des espaces de la ville. Ceci interroge une géographie genrée et un urbanisme sexué, qui fait que les femmes et les hommes ne se sentent pas partout à l’aise et de la même manière. Il y a une organisation symbolique des espaces sexués selon deux mouvements corporels, il existe un mouvement féminin du dedans et de la proximité (mobilité irréversible), un mouvement masculin du dehors et de la distanciation par rapport au lieu de résidence (mobilité réversible). Cependant, la ville semble être un espace émancipateur, notamment pour les femmes et les minorités sexuelles. Dans l’urbain, leur périmètre d’action et de déplacement est plus important que par le passé, mais aussi plus facile que dans des communautés dites rurales ou villageoises39.

• 40 Cela nous renvoie à la notion de ville androcentrique telle que développée par des auteurs comme (...)

41L’urbain offre plus de possibilités aux deux sexes (mobilité récursive), même s’il y a encore des espaces prohibés pour les femmes. Il y a néanmoins un partage de l’espace et une relative mixité, qui tantôt avance et tantôt recule, qui montre que les inégalités spatiales persistent entre les genres. Sur le terrain algérois, nous avons pu observer de façon assez nette des ruptures spatio-temporelles de pratique de l’espace en termes de genre. Les hommes arrivent à résister à la présence des femmes dans l’espace public, car l’urbanisme les y aide40, par la construction d’infrastructures qui favorisent leur présence, comme les stades de football, que les garçons et les hommes occupent de jour comme de nuit. Certains seuils symboliques et spatiaux sont donc difficiles à franchir pour les femmes et les minorités sexuelles.

• 41 Guy di Meo, « Les Murs invisibles », Annales de géographie, vol. 689, n^o 1, 2013, p. 122‑127.

42Pour ce qui est des minorités, le seuil le plus délicat est le passage d’une présence mobilitaire virtuelle à une pratique visible et effective des espaces de la ville. Pour les femmes, il s’agit de la mise en place de transgressions plus subtiles, car les peurs urbaines sont bien ancrées dans l’appréhension de l’espace du dehors. Ainsi le géographe Guy Di Meo41, nous rappelle-t-il que des murs invisibles existent dans les représentations masculines et féminines de la pratique de la ville. Pour les femmes, il s’agit de l’intégration d’un dehors anxiogène et dangereux. Cependant, même si les femmes intègrent l’espace public comme étant peu sûr, elles développent des techniques d’évitement et déploient des stratégies pour être tant bien que mal des consommatrices de la ville.