1Le titre, ambitieux, invite à analyser de manière complète différents éléments relatifs à la communication dans un contexte précis et en pleine transformation : les institutions sociales et médico-sociales. L’A. est nourri d’une longue expérience dans ces mêmes institutions et d’une formation dans divers domaines (de l’éducation à l’économie so­ciale). Sa profession actuelle de consultant l’amène à mobiliser ses com­pétences dans la réalisation d’un ouvrage destiné avant tout aux responsables et profes­sionnels du sec­teur social ou médico-social.

2 Certes, l’ouvrage s’enracine dans un contexte particulier, celui de la France et de la mise en œuvre de la loi du 2 janvier 2002. Celle-ci rénove et organise les obligations du rapport à l’usager. L’ensemble, de lecture aisée, ouvre toutefois diverses perspectives et propositions pour tous ceux et celles qui, dans d’autres pays, exercent des respon­sabilités professionnelles dans le secteur de l’action sociale ou médico-sociale. Nous pensons au débat complexe entretenu depuis plusieurs années entre l’ini­tiative de l’État ou des entités fédérées, l’action privée proprement dite, mais égale­ment l’ensemble des expériences associatives. Les prati­ciens pourront découvrir ici un ensemble de ques­tions et de pistes d’action : celles-ci vont des politiques d’information du personnel aux pratiques d’évaluation et aux conditions parti­culières de la commu­nication de crise.

3 Le risque dans ce type d’ouvrage subsiste de livrer un ensemble de solutions prêtes à l’application directe : l’A. évite en partie cet écueil par l’énoncé de différentes ques­tions au fil de l’exposé. Cette méthode favorise une pratique réflexive et invite le lecteur au choix de la démarche la plus adaptée au contexte. La place assignée à l’usa­ger amène à une approche plus complète et plus nuancée qu’une distinction formelle entre com­munication interne et communication externe

4 Les premiers chapitres mettent en évidence les mutations subies et les enjeux du groupe étudié : l’approche large de la communication permet de dépasser la réduction à des dimensions fonctionnelle ou instrumentale. Les pages concernant la com­munication interne et le management ou encore la communication interne seule con­tiennent différentes propositions générales que Daniel Gacoin développe dans les cha­pitres suivants. Le rapport à l’usager, comme nous l’avons déjà signalé, est pensé de manière particulière : le contexte institutionnel, l’évolution des dispositions légales et réglementaires invite à considérer cette relation dans ses différents aspects (les personnes, les familles, les autres acteurs de l’environnement).

5 Les chapitres suivants mettent en évidence la dimension intégrative de la communi­cation interne. L’A. énonce avec justesse et rigueur la difficulté de l’innovation et de l’apprentissage collectif. Ces pages auraient mérité d’être développées dans une pers­pective plus large que les théories classiques du management (notamment p. 256, quand l’A. insiste sur la dimension régulatrice du projet d’institution).

6 Le dernier chapitre est consacré aux différentes dimensions de la communication externe. Gacoin brosse un tableau assez large des éléments à prendre en compte, en par­ticulier l’im­portance du partenariat et de l’évolution de l’environnement dans lequel l’action organisée se déploie. L’ouvrage ne se présente pas comme un recueil de recet­tes, mais comme un guide pour l’action dans ses multiples pratiques de préparation, de concertation, de négociation et d’évaluation.

7 L’ouvrage de Daniel Gacoin constitue à cet égard un ensemble de références inté­res­santes non seulement pour les responsables d’institutions sociales ou les repré­sentants syndi­caux, mais également pour les spécialistes de l’intervention dans ce secteur précis ou dans celui de l’action culturelle publique ou associative. L’insistance sur les prati­ques d’évaluation, sur la nécessité de revoir de manière régulière les objectifs de mission ou de système est mise en exergue, au fil de l’écriture, à travers différents axes à pri­vilégier selon les modifications de l’environnement et le projet précis de l’institution concernée.