1Après le traumatique incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’Institut d’études médiévales de l’Institut catholique de Paris, en la personne de D. Poirel, son directeur, et de Mme P. Bermon, sa déléguée scientifique, s’est emparé du sujet de la cathédrale au Moyen Âge en s’interrogeant précisément sur son devenir et son mystère de rattachement et de rassemblement. Plusieurs ouvrages se sont intéressés à la signification de la cathédrale, dans la lignée de cet incendie, notamment celui de Roger Pouivet, sur la restauration de Notre-Dame. Ici, il s’agit plutôt de traiter du paradoxe énoncé par D. Poirel dans son introduction : « L’église cathédrale est l’image statique d’une dynamique, la cristallisation dans la matière d’une tension et d’un mouvement infinis, du multiple vers l’un, du profane vers le sacré, de l’humain vers le divin » (p. 7). Rassemblant ainsi l’opposé, le contraire ou le contradictoire, la cathédrale est la présentation d’un paradoxe vivant qui unit, dans sa matérialité, l’immanent et le transcendant, les hommes et Dieu. Il convenait donc de dégager plusieurs axes dans les actes de ce colloque qui a rassemblé des spécialistes appartenant à des mondes académiques très divers : tout d’abord la signification de la cathédrale au Moyen Âge (« Construire et animer la cathédrale au Moyen Âge ») ; puis plus fondamentalement ce que signifie l’idée de la cathédrale (au sens de sa représentation, de son image, de la lecture qui peut en être faite) ; enfin deux parties traitent de la restauration, l’une qui distingue reconstruction et restauration, l’autre qui pose le problème de la restauration de la cathédrale aujourd’hui. L’ouvrage réunit des historiens, des philosophes, des théologiens, des spécialistes de l’histoire de l’art, un chef de chœur, une conservatrice des monuments historiques, et est accompagné d’une iconographie soignée.